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  • Dans les coulisses de Scalextric : Quand le 1:32e se pilote comme une vraie

    Dans les coulisses de Scalextric : Quand le 1:32e se pilote comme une vraie

    On a tous eu, un jour ou l’autre, une manette à la main, l’odeur de l’électrique qui chauffe et cette voiture qui sort de la piste au premier virage. Mais qui décide quels bolides finissent dans nos salons ? Le patron de Scalextric nous ouvre les portes de son garage miniature (et réel). Entre nostalgie, scanning 3D et rêves de Groupe 6.

    Pour beaucoup, Scalextric est un jouet. Pour le patron de la marque, Simon Owen, c’est une affaire de précision, d’héritage et surtout, de puriste. Arrivé chez Hornby Hobbies il y a seize ans, d’abord comme chercheur pour les maquettes d’avions Airfix, l’homme à la tête de la division Slot Car a vite retrouvé ses premières amours. « Ma vraie passion a toujours été l’automobile », confie-t-il. Son premier souvenir ? Un coffret « Alpine Rally » reçu pour ses quatre ans. La boucle est bouclée.

    De la CAD à la piste : 18 mois de gestation

    Comment passe-t-on d’une voiture réelle à son homologue au 1:32 ? Le processus est un marathon de 12 à 18 mois. Tout commence par une étude de marché implacable : la voiture existe-t-elle déjà ? Y a-t-il une demande ? Le prix sera-t-il acceptable ?

    Une fois le feu vert donné, la technologie prend le relais. Pour les modernes, les constructeurs fournissent les fichiers CAD officiels. Pour les anciennes, l’équipe sort le scanner 3D sur un modèle survivant. « Le plus grand défi pour les classiques, c’est de tout faire rentrer dans un espace si petit », explique le patron. Il cite l’exemple récent de la BRM P57 : « La vraie voiture est minuscule. Y faire entrer un moteur, le guide, l’aimant et le pilote était un véritable casse-tête. »

    Volvo 850 Break et dynamique de conduite

    Cette année, la star est inattendue mais culte : le break Volvo 850 BTCC de Rickard Rydell. Une suédoise, certes, mais qui a marqué au fer rouge le folklore du sport automobile britannique.

    Mais là où Scalextric surprend, c’est dans le souci du détail dynamique. Le patron l’assure, ses modèles réduits imitent le comportement des vraies : « Prenez nos Ford Sierra RS500 et nos BMW M3. La Sierra est plus rapide en ligne droite, mais le châssis de la M3 lui donne l’avantage dans les courbes. » On est loin du simple jouet ; on parle ici de réglage châssis… à l’échelle d’une main.

    Il avoue aussi un faible pour la récente gamme Fast & Furious (Supra, Charger, RX-7), des voitures qui ont bercé sa propre jeunesse.

    Le rêve interdit : La Chevron B26

    Même le patron de Scalextric a des rêves qu’il ne peut pas (encore) réaliser. Son fantasme absolu ? Une Chevron B26 en livrée « Chocolate Drop », ou des prototypes Groupe 6 comme les Lola ou Osella. « Le problème, c’est que c’est très niche. Une entreprise de jouets grand public a besoin de produits qui se vendent largement », admet-il avec pragmatisme.

    Avant d’ajouter, avec malice : « Peut-être qu’au moment de prendre ma retraite, je glisserai le dossier en douce. Le temps que quelqu’un réalise qu’on n’est que 20 à la vouloir, je serai déjà parti ! »

    La passion du réel

    L’homme ne vit pas que par procuration. Il rêve d’une Ferrari 250 GTO ou d’une Rob Walker 250 SWB pour limer le bitume de Goodwood. En attendant, il se contente de vouloir sortir plus souvent sa Mazda MX-5 sur circuit.

    Scalextric n’oublie pas non plus le terrain, sponsorisant le Classic Touring Car Racing Club au Royaume-Uni, où chaque série arbore le logo Scalextric correspondant à son époque (vintage pour les 60s, moderne pour les actuelles). Une preuve de plus que chez Scalextric, la frontière entre le jouet et la course est aussi fine qu’un guide de slot car.

  • Volvo 850 : le break de circuit

    Volvo 850 : le break de circuit

    Quel est le qualificatif qui sied le mieux à une Volvo ? Sûre, sans aucun doute. Mais les Suédois travaillent sur bien d’autres thèmes pour promouvoir leurs modèles. Même la compétition !

    A quelques jours de l’annonce du retour de Volvo en FIA WTCC (on peut s’attendre à une communication le 13 octobre), retour sur un joli coup marketing : l’engagement d’une Volvo 850 Break en course.

    Depuis des décennies, la plupart des pilotes nordiques débutent en rallye au volant d’anciennes Volvo pour travailler leurs trajectoires et le Scandinavian Flick aux commandes d’une propulsion.

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    Il n’y a pas qu’en rallye que les Volvo ont fasciné les pilotes. En 1991, pour accompagner le lancement de la nouvelle Volvo 850, le constructeur suédois a décidé de s’engager en BTCC, le championnat britannique de voitures de tourisme.

    Volvo s’associait à Steffansson Automotive (SAM) pour construire un prototype de 850. Durant des mois, SAM travaillait sur les plans fournis par Volvo… Mais lorsque le moment de récupérer un châssis pour monter le prototype est arrivé, seuls les breaks étaient disponibles sur les lignes de montage.

    Par manque de temps, Volvo et SAM décidaient de poursuivre leur programme avec le break… Avec l’espoir de créer un coup marketing.

    Un premier prototype fut mis au point et testé dans une soufflerie. Résultat : un appui surprenant sur le train arrière grâce au très long toit. Parfait pour le BTCC !

    Chez Volvo, il était donc acquis qu’une 850 break serait aligné dès la saison 1994. Le constructeur confiait son engagement avec Tom Walkinshaw Racing (TWR), l’équipe qui venait de gagner les 24 Heures du Mans avec Jaguar et impliquée en F1 avec Benetton.

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    La marque jouait d’abord sur l’effet de surprise. Fin 1993, elle annonçait son intention de s’engager en BTCC. En janvier 1994, elle présentait deux voitures destinées à rouler sur circuit : une berline et un break. Et ce n’est qu’au Salon de Genève que Volvo confirmait l’engagement d’un break.

    Jan Lammers, un ancien pilote F1, et Rickard Rydell étaient choisis pour piloter dans l’équipe Volvo 850 Racing. Sous le capot, TWR développait un moteur 5 cylindres atmosphérique de 280 chevaux couplé aux roues avant par une boîte séquentielle à six rapports pour 950 kg. De quoi aller de 0 à 100 km/h en 7,4 secondes.

    Les voitures furent mises en piste seulement une semaine avant la première course à Thruxton. En course, le meilleur résultat fut une cinquième place et Volvo terminait à une anonyme sixième position du classement des constructeurs. Et pourtant… La Volvo 850 Estate a marqué la saison. En piste, où elle était détestée par les autres concurrents, mais sa différence était adorée par les spectateurs.

    La saison suivante, le règlement technique était modifié. Les berlines pouvaient enfin recevoir un becquet arrière et le break risquait la mise hors-course. Volvo alignait alors une 850 sous la forme d’une berline. Rickard Rydell terminait troisième en 1995 et 1996. Il gagnait enfin le titre en 1998 avec une Volvo S40.