Catégorie : Mazda

  • Essai Mazda3 : la force en mouvement

    Essai Mazda3 : la force en mouvement

    Mazda est la marque qui a réalisé la plus forte progression en termes de ventes sur le marché français en 2013. Ce n’est pas une surprise. Le constructeur japonais innove, progresse… L’un des symboles de cette avancée est la Mazda3, une compacte décalée qui réinvente la catégorie.

    Alors que les Volkswagen Golf et Peugeot 308 se contiennent en 4,25 mètres, Mazda lance une compacte de 4,465 mètres. Plus de 21 centimètres d’écart avec les références de la catégorie ! Cette offre ne s’adresse donc pas aux éventuels clients de « petites » compactes. En revanche, elle donne une option supplémentaire à ceux qui cherchent une plus grosse voiture. Nissan avait eu cette idée en ne donnant pas suite à l’Almera et en lançant le Qashqai.

    Mais Mazda ne mise pas sur un SUV. C’est une vraie berline dont la partie arrière est stylistiquement très travaillée. De profil, la ligne de toit semble tenter de s’étirer avant de descendre. Les ailes arrière montrent une capacité à accueillir le coffre d’un break. La ceinture de caisse remonte énormément au niveau de la porte arrière. Avec le très long capot, l’idée générale du dessin rappelle celui de la BMW Série 1. C’est beau, c’est bien pensé mais ça élimine une grande partie de la luminosité à l’arrière.

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    Cette grosse compacte ne joue donc pas dans la cour des « petits » SUV. L’habitabilité se rapproche des standards de la catégorie et la conduite est totalement calquée sur les hauts niveaux des berlines version 2014.

    Sous le capot, Mazda prend aussi la concurrence à contre-pied. Alors que le downsizing est à la mode, la Mazda3 opte pour un moteur Diesel de 2,2 litres. Au lieu de travailler sur la réduction des masses en mouvement, les ingénieurs d’Hiroshima ont préféré abaisser le taux de compression (ramené de 16,3 à 14,0) pour optimiser la combustion et réduire les frottements.

    Pour son Diesel de 150 chevaux, Mazda parvient à homologuer sa « 3 » à 107 grammes CO2/kilomètre avec la boîte mécanique. L’affaire se gâte un peu avec la boîte de vitesses automatique essayée ici.

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    Sans être aussi performante que les meilleures solutions à double embrayage, elle apporte du confort de conduite. Mais ce confort sacrifie une partie des performances. En ville, on consomme 1 litre / 100 km supplémentaire (à 6,0 litres homologués). Et le 0 à 100 km/h passe de 8,1 secondes à 9,7 secondes. Quant au CO2, il y a 20 grammes de différence entre 107 et 127 grammes (sans bonus ni malus pour les deux solutions).

    La différence est telle qu’il y a un vrai choix à faire. Pour le confort (et mon immense fainéantise de conducteur francilien), je garderais la boite auto tant, même dans cette configuration, les performances sont suffisantes.

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    Dans cette configuration Diesel 150 chevaux et boîte automatique, la Mazda3 offre tout ce que l’on peut attendre d’une compacte neuve. Le confort et les performances sont dans la haute moyenne des conducteurs à douze points. Côté équipements aussi, Mazda est au niveau pour un modèle à 30 000 euros : aide au freinage, système d’alerte de véhicule en approche, six airbags, vitres arrière surteintées, lecteur CD (ce n’est plus proposé par tout le monde et c’est parfois dommage !) avec 9 HP Bose, système de navigation 7 pouces, climatisation bi-zone, régulateur de vitesse avec commandes au volant, allumage automatique des feux, essuie-glace automatique, aide au stationnement avant et arrière, assistance au démarrage en côte, rétroviseurs chauffants, système i-stop, phares bi-Xenon, feux de jours à LED, jantes 18 pouces, inserts décoratifs façon aluminium brossé, clé main libre et l’affichage tête haute en prime !

    L’AUTO est-elle cult ?

    Cette Mazda3 pourrait bien participer à l’embourgeoisement des compactes européennes. Un succès – qu’elle mérite – sur le Vieux Continent pourrait forcer les constructeurs continentaux à continuer à faire grandir leurs modèles du segment C.

    Si Mazda efface son avantage en termes de prix, la marque japonaise propose désormais un produit comparable en tous points aux références européennes, la Volkswagen Golf en Allemagne, la Peugeot 308 en France ou l’Alfa Romeo Giulietta en Italie. Elle est, en ce début d’année, la voiture japonaise à essayer dans la catégorie.

    La version essayée, Dynamique 2,2L SKYACTIV-D 150 ch (BVA), est proposée à 31 100 euros.

    Sans intérêt / Sans conviction / Dans la moyenne / Mérite le détour / Exceptionnel / AUTOcult !

    Quelques données :
    Moteur : Diesel 4 cylindres en ligne, turbocompressé
    Cylindrée : 2 191 cm3
    Puissance : 150 chevaux / 110 kW à 4 500 tours / minute
    Couple : 380 Nm à 1 800 tours / minute
    Transmission : roues avant motrices, boîte automatique à six rapports
    L/l/h (mm) : 4 465 / 1 795 / 1 450
    Poids à vide : 1 330 kg
    Capacité du coffre (l.) : 364 / 1263
    Vitesse maximale : 201 km/h
    0-100 km/h : 9,7 secondes
    Consommations urbain / extra-urbain / mixte / essai (l. / 100 km) : 6,0 / 4,1 / 4,8 / 6,7
    Emissions de CO2 : 127 g/km

  • Visitez le Mazda Museum grâce à Street View

    Visitez le Mazda Museum grâce à Street View

    Continuons notre tournée mondiale des musées à visiter grâce à Google Street View. Nous avons eu le plaisir de découvrir Lamborghini en Italie avant de nous rendre au Japon pour Honda. Restons au Japon et partons un peu plus au sud, à Hiroshima, pour visiter le musée dédié à Mazda.

    Le hall d’entrée se situe au premier étage. Après avoir franchi des escaliers, on entre dans la partie historique de la marque avec les premiers véhicules datant des années 20.

    Marque d’ingénieurs, Mazda offre une place importante à ses moteurs rotatifs et à la technologie employée dans ses derniers modèles. La visite de ce musée permet même de découvrir une reproduction des chaines d’assemblages. Notre petit tour se termine par les concept-cars.

    Note : attention, on a vite fait de se perdre dans les couloirs ! Soyez attentifs et naviguez avec la carte en plus des déplacements à l’intérieur du musée.

  • Dis-moi ton nom, je te dirai qui tu es (les ratés)

    Dis-moi ton nom, je te dirai qui tu es (les ratés)

    Choisir le nom d’un modèle est un moment capital dans la vie d’une voiture. Il peut, à lui seul, être un atout déterminant sur le plan marketing. Prenons l’exemple de Twingo qui est sans doute l’une des plus belles réussites. Mais parfois, au jeu des exportations, de jolis noms deviennent des vraies barrières à la commercialisation.

    Mitsubishi est l’une des victimes les plus connues. Son 4×4 Pajero devait être une arme de son développement international avec un engagement au Rallye Paris-Dakar. Problème, dans les pays hispanophone, Pajero peut se traduire par « branleur ». Le Pajero conservera son nom sur de nombreux marchés et deviendra Montero dans les pays posant problème.

    Quelques autres constructeurs ont dû procéder à des modifications de patronymes. Honda avait baptisé une citadine « Fitta ». Si l’Italie pouvait se contenter de sa traduction du mot français « épais », les Nordiques ont pu être choqués. En Norvège, en Suède et en Finlande – et même si leurs langues peuvent être différentes – fitta est utilisé pour désigner un vagin en argot. Depuis, c’est une Honda Jazz.

    Honda-Jazz

    D’autres marques ont choisi de tenter le coup…

    Chevrolet a lancé une « Nova » dans les années 60. Là encore, les clients hispanophones pouvaient comprendre ce « no va » par « n’avance pas ». Mais la voiture s’est bien vendue. Vingt ans plus tard, lorsque General Motors réutilise l’appellation Nova pour Vauxhall en Europe, le groupe choisit de baptiser « Corsa » l’Opel correspondante. Il n’était pas question de prendre le même risque à deux reprises.

    Chevrolet-Nova-SportCoupe

    En Amérique du Nord, on n’analyse pas toujours toutes les traductions possibles. Lorsque Buick présente la LaCrosse, il n’avait pas été imaginé que certains clients potentiels pouvaient être québécois. Et « se crosser » signifie « se masturber » chez nos cousins. La crosse étant aussi le nom d’un sport local, Buick n’a pas modifié le nom de sa berline. De quoi assurer quelques jeux de mots.

    Buick-LaCrosse

    Dodge a même sorti une Swinger, devenue aujourd’hui Dart… La première signification « personne à la mode » est gratifiante. Mais swinger est aussi utilisé pour désigner une personne libertine.

    En dehors de la Honda Fitta, les constructeurs japonais ont aussi donné des noms tendancieux à certains modèles. Heureusement, ils ne furent pas importés… Mazda a sorti une kei baptisée Laputa et Nissan commercialise une Moco, morve en espagnol.

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    Autre défaut, celui de la traduction automatique. Isuzu a osé présenter un SUV nommé Mysterious Utility Wizard et Suzuki a baptisé un petit van Every Joypop Turbo, Mazda a tenté la Carol Me Lady, Geely nous offre la Rural Nanny. Enfin, imaginer les anglo-saxons dans une Renault LeCar.

    Les Daihatsu Naked (même s’il existe une vraie explication), Volugrafo Bimbo (qui n’est pas vraiment une voiture), la Mazda Scrum, voire la AMC Gremlin sont d’autres exemples.

    Certains modèles ont été commercialisés en France avec des noms parfois tendancieux. Toyota proposait un petit coupé MR2, Alfa Romeo vend sa Mito et Audi propose l’appellation e-tron…

    Note : ça a bien failli arriver à ce blog. Avant le drame, un « t » a été ajouté !

  • Essai Mazda MX-5 : la fabrique de rêves

    Essai Mazda MX-5 : la fabrique de rêves

    Tout a été écrit au sujet du Mazda MX-5. Roadster parfait, il invite à l’évasion. Assis dans son baquet, chacun fabriquera sa propre histoire… Voici la mienne.

    C’est un souvenir tout personnel qui m’est venu en touchant le volant du Mazda MX-5. Le souvenir d’un voyage à Hiroshima, base de Mazda au Japon et cité devenue symbole de paix.

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    Je n’ai pas l’objectif de réécrire la géopolitique du XXe siècle, de commenter la nécessité d’utiliser une arme d’un genre nouveau et l’équilibre qui en est né durant près d’un demi-siècle. J’encourage néanmoins les hommes et les femmes qui s’intéressent à notre planète et à ses habitants à aller passer quelques jours à Hiroshima. Quelques jours pour sentir cette ambiance, le lourd poids d’un instant du 6 août 1945 et l’extraordinaire envie de rendre le monde meilleur qui en résulte.

    Ce MX-5 fait partie de l’effort d’Hiroshima pour rendre le monde meilleur. En tant que cité, Hiroshima n’est pas supérieure à une autre. C’est une ville où il fait bon vivre, un lieu très agréable re-bâtie sur un pan d’histoire.

    Un roadster n’est pas une meilleure voiture qu’une autre. Le moteur n’est pas plus puissant et le comportement n’est pas supérieur à celui des sportives contemporaines (quoi que !). Mais un cabriolet MX-5 est simplement agréable. Agréable à regarder, à conduire, à posséder.

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    En contemplant cette MX-5 à l’arrêt, je me revois dans le Parc du Mémorial de la Paix. Un lieu de recueillement où se trouvent le Musée de la Paix et une flamme qui ne s’éteindra que lorsque toute forme d’arme nucléaire aura disparu.

    Le Musée de la Paix n’élude rien des événements. Hiroshima était bien un centre industriel de premier plan durant la première moitié du XXe siècle et une base de production d’armes au moment de la seconde guerre mondiale. Hiroshima n’a pas été choisi au hasard.

    A cette époque, Mazda s’appelait encore Toyo Kogyo et ne produisait que des tricycles à moteur. Construite en dur, l’usine est l’un des seuls bâtiments d’Hiroshima à avoir résisté au souffle de la première bombe atomique. Toyo Kogyo participa activement à la reconstruction de la région. Et, en 1949, la ville fut proclamée Cité de la Paix.

    Le premier véhicule à quatre roues badgé Mazda apparait en 1958. Quelques années plus tard, la marque achète le brevet de moteur rotatif pensé par Felix Wankel. En 1967, la Cosmo Sport 110S est la première voiture à utiliser ce concept unique. Un an plus tard, Hiroshima entreprend d’alerter le monde sur le développement des armes nucléaires. Son maire écrit à tous les pays qui procèdent à des essais… La France reçoit la première lettre en 1968. Depuis, 597 protestations ont été envoyées à huit pays.

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    En s’éloignant du Parc et du Dôme, on arrive dans Hondori, une suite de rues commerçantes protégée par des arcades. C’est le cœur vivant d’Hiroshima du XXIe siècle. Un cœur qui bat, qui souffle, qui respire. Un moteur. Sous le capot du MX-5, le 2 litres de 160 chevaux est reculé au maximum. Il occupe une position centrale. Une position encore plus centrale lorsque les quatre cylindres sont en action. Car il aime prendre des tours et offre, en sortie d’échappement, un son exemplaire. Savant mélange de graves et d’aigus inconnu sur d’autres quatre cylindres.

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    Petite escapade hors de la ville… Ce cabriolet n’est pas une bête de course, il n’a rien de radical. Il est plus simplement racé. La direction est franche, l’amortissement savamment orchestré. Pas de sous-virage, pas de survirage, pas de roulis, pas de glissade.  Une voiture de tous les jours qui donne la sourire entre accélération et freinage.

    Capote repliée derrière les deux baquets, l’air file au-dessus du pare-brise à 130 km/h. On profite du ciel, du comportement du châssis et de ce son, toujours ce son.

    Arrivée devant l’île de Miyajima. Dix minutes de bateau et l’un des plus beaux sites du Japon se dévoile. Une île sacrée, une pagode de cinq étages, des centaines de cerfs, des parcs à huîtres et son torii flottant classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Un endroit naturel où la religion interdit de naître ou de mourir.

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    Le cabriolet MX-5 ne semble pas non plus prêt à disparaître. Depuis 1989, il se vend au Japon, en Europe, aux Etats-Unis… Avec plus d’un million d’exemplaires distribués, il est – depuis longtemps – devenu le Roadster le plus vendu au monde en effaçant la mythique MGB.

    A vous… Installez-vous dans le baquet du Mazda MX-5, saisissez son volant… Vous aurez une histoire à raconter.

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    Moi, je sais que je retournerai à Hiroshima. Je sais que je re-conduirai un Mazda MX-5.

    L’AUTO est-elle cult ?

    Oui ! La regarder, la conduire. Ce Mazda MX-5 donne envie. Contemporain, il est déjà intemporel. Depuis 1989, la recette reste excellente. La ligne a seulement suivi une légère évolution pour s’écouler à plus d’un million d’exemplaires. La version essayée, 2.0L MZR Performance à toit souple avec les sièges Recaro et la peinture Crystal White Pearl Mica en option, proposée à 30 800 euros est un morceau d’histoire de l’industrie automobile. Peu de voitures sont aussi convaincantes. Si vous n’avez pas besoin de plus de deux places, d’un coffre de 500 dm3 et qu’un grand écran qui sert de GPS n’est qu’une alternative, préparez-vous à vivre vos déplacements autrement !

    Sans intérêt / Sans conviction / Dans la moyenne / Mérite le détour / Exceptionnel / AUTOcult !

    Quelques données :
    Moteur : essence 4 cylindres en ligne 16 soupapes
    Cylindrée : 2,0 litres
    Puissance : 160 chevaux (118 kW) à 6 700 tours / minute
    Couple : 188 Nm à 5 000 tours / minute
    Transmission : aux roues arrière
    Pneumatiques : 205/45 R17
    L/l/h (mm) : 4 020 / 1 720 / 1 245
    Poids à vide : 1 090 kg
    Capacité du coffre (l.) : 150
    Vitesse maximale : 213 km/h
    0-100 km/h : 7,6 secondes
    Consommations urbain / extra-urbain / mixte (l. / 100 km) : 10,9 / 6,1 / 7,8 (8,3 durant l’essai)
    Emissions de CO2 : 181 g/km