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  • Les gangsters de l’IMSA : l’étrange histoire de la course automobile et du trafic de drogue

    Les gangsters de l’IMSA : l’étrange histoire de la course automobile et du trafic de drogue

    L’IMSA, aujourd’hui synonyme de course automobile de haut niveau, cache une histoire bien plus sombre dans ses archives. Dans les années 1980, alors que le championnat de voitures de sport aux États-Unis atteignait son apogée, un réseau complexe de trafiquants de drogue a infiltré les paddocks. Ces hommes, aux vies aussi rapides et dangereuses que les bolides qu’ils conduisaient, ont marqué une époque où la ligne entre la légalité et l’illégalité semblait floue. Ce récit, digne d’un scénario hollywoodien, explore les vies parallèles de ces pilotes, devenus contrebandiers, dont les histoires sont aussi fascinantes qu’effrayantes.

    Les origines du mal : Randy Lanier et son ascension fulgurante

    L’un des protagonistes les plus notoires de cette saga est Randy Lanier. Né en Virginie mais élevé en Floride, Lanier grandit dans l’atmosphère décontractée et permissive de la fin des années 60. À seulement quinze ans, il se tourne vers le trafic de marijuana pour financer ses besoins de jeune adulte, mais ce n’était que le début de son ascension vers une vie bien plus extravagante.

    À la fin des années 1970, Lanier, en visitant un salon automobile à Miami, tombe par hasard sur un stand du Sports Car Club of America (SCCA). Ce fut le déclic. Il obtient rapidement sa licence SCCA et achète une Porsche 356 Speedster de 1957 en mauvais état. Malgré son manque d’expérience et ses habitudes de consommation de marijuana, Lanier démontre un talent naturel pour la course, remportant son premier événement amateur à West Palm Beach en 1980. Ce succès alimente une ambition dévorante : il veut être un vrai pilote de course.

    Pour financer sa passion naissante, Lanier plonge plus profondément dans le trafic de marijuana. Sa petite entreprise devient un empire florissant. Bientôt, il possède une flotte de bateaux rapides pour acheminer la drogue directement depuis la Colombie. Le jeune homme de petite taille (1,60 mètre) se transforme en l’un des plus grands barons de la drogue des États-Unis. À la fin des années 1980, il est à la tête d’une véritable armada maritime, acheminant des tonnes de marijuana vers les côtes américaines.

    Les Whittington : frères de sang et de drogue

    À l’instar de Lanier, les frères Whittington, Don, Bill et Dale, sont eux aussi profondément impliqués dans le trafic de drogue. Leur histoire, bien que moins médiatisée que celle de Lanier, est tout aussi captivante. En 1979, lors des 24 Heures du Mans, les Whittington participent avec le Kremer Racing Team, pilotant une Porsche 935. Klaus Ludwig, le coéquipier allemand, domine largement les qualifications, mais Bill Whittington, vexé de ne pas être choisi pour le départ, décide de prendre les choses en main.

    Dans un geste stupéfiant, Bill se précipite vers son motorhome et en revient avec une valise contenant 290 000 $ en marijuana, forçant Manfred Kremer, cofondateur de l’équipe, à le laisser piloter. Le reste, comme on dit, appartient à l’histoire : contre toute attente, Kremer Racing remporte la victoire, élevant les Whittington au rang de légendes.

    Les frères, bien qu’adulés pour leurs performances sur piste, continuent à se livrer au trafic de drogue. Don et Bill, cependant, ne peuvent échapper à la justice. En 1986, ils sont arrêtés, reconnus coupables de trafic de drogue et d’évasion fiscale. Bill est condamné à 15 ans de prison, tandis que Don, plus chanceux, n’écopera que de 18 mois. Leur frère cadet, Dale, évite les poursuites, mais l’empire des Whittington est démantelé.

    Le duo infernal : John Paul Sr. et Jr.

    L’histoire de John Paul Sr. et de son fils, John Paul Jr., est l’une des plus sombres de cette époque. John Paul Sr., né Hans-Johan Leendert Paul aux Pays-Bas avant de déménager aux États-Unis, se reconvertit en courtier en valeurs mobilières avant de plonger dans le monde du sport automobile. Cependant, ses succès sur piste sont financés par une autre activité beaucoup moins légale : le trafic de marijuana.

    Le 10 janvier 1979, John Paul Jr., alors âgé de 19 ans, est arrêté alors qu’il charge des caisses de marijuana sur un camion dans les bayous de Louisiane. Les agents des douanes, découvrant des traces de drogue, déclenchent une enquête qui mènera à l’arrestation de son père. Cependant, la violence de John Paul Sr. ne se limite pas à ses activités criminelles. En 1983, après avoir appris que l’un de ses complices envisageait de témoigner contre lui, Paul Sr. l’abat de sang-froid, avant de disparaître dans la nature.

    John Paul Jr., malgré son implication dans les affaires de son père, se forge une carrière impressionnante en IMSA. En 1982, à seulement 22 ans, il devient le plus jeune champion de l’histoire du championnat, avec huit victoires à son actif. Pourtant, son passé criminel le rattrape. Il est arrêté en 1986 et, bien que son implication soit moindre que celle de son père, il est condamné à 25 ans de prison. La carrière de l’un des plus prometteurs jeunes pilotes de l’époque est brutalement interrompue.

    La chute de Randy Lanier

    Alors que les Whittington et les Paul sont arrêtés, Lanier continue de rêver de grandeur. En 1984, il fonde sa propre équipe de course, Blue Thunder Racing, avec des moyens financiers colossaux tirés de ses activités illicites. Il achète deux March 84G, des prototypes de sport conçus par Adrian Newey, et engage les meilleurs pilotes, y compris les frères Whittington.

    Lanier remporte le titre IMSA en 1984 et participe à l’Indy 500 en 1986, où il est nommé Rookie of the Year. Pourtant, le filet se resserre autour de lui. Après l’arrestation des Whittington, l’intérêt du FBI pour Lanier grandit. Son empire de la drogue, autrefois florissant, s’effondre. En août 1986, Lanier est gravement blessé lors d’un accident à Michigan International Speedway. À peine remis de ses blessures, il est arrêté, libéré sous caution, puis fuit à l’étranger.

    L’évasion de Lanier est de courte durée. En décembre 1987, il est capturé par le FBI dans les Caraïbes et extradé aux États-Unis. Condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle, Lanier devient un exemple dans la guerre contre la drogue menée par l’administration Reagan. Pendant son incarcération, il trouve une forme de rédemption à travers la lecture, le yoga et l’aide aux autres détenus. En 2014, contre toute attente, sa peine est commuée et il est libéré. Aujourd’hui, Lanier est un homme transformé, travaillant comme instructeur de sécurité routière et ambassadeur d’une entreprise de marijuana médicale, bien loin des excès de son passé.

    La fin d’une ère

    Les années 1980 marquent une période où la frontière entre la course automobile et le crime organisé s’est dangereusement estompée. Les exploits des Lanier, Whittington et Paul Sr. et Jr. montrent à quel point l’argent, la gloire et la criminalité peuvent être inextricablement liés. Ces histoires, bien que fascinantes, sont aussi des rappels brutaux des conséquences inévitables des choix de vie criminels. Le monde de l’IMSA a depuis changé, et les jours où les courses de voitures de sport étaient financées par la contrebande de drogue sont révolus. Pourtant, les légendes de ces « gangsters de la course » perdurent, des récits captivants qui montrent les faces cachées du sport automobile et de la quête aveugle du succès à tout prix.

  • A travers les Etats-Unis en Citroën Méhari

    A travers les Etats-Unis en Citroën Méhari

    Un petit livre pour l’été, voilà ce que je vous propose aujourd’hui. C’est rare, c’est vrai, mais t’inquiète Bibiche, c’est rapide à lire. 

    C’est l’histoire de deux potes, passionnés de Citroën et de 2CV, Fabien de Valroger et Etienne Musslin. L’un a repéré une Citroën Méhari en Californie, l’autre l’aide à aller la chercher. Et histoire de ne rien faire simplement, ils prennent la route de San Francisco à Houston. Un transporteur avec son porte-char aurait été tellement plus simple. MAIS QUE NENNI ! Ainsi, le duo passionné et passionnant nous conte son périple entre belles et mauvaises rencontres, doutes mécaniques et panard complet sur les belles routes nord-américaines, à l’ombre des gros camions rutilants ou au côté de belles américaines chromées. Dans un récit haletant, passionnant, rapide à lire et vraiment plaisant, Étienne Musslin, le rédacteur en chef de Planète 2 CV, nous emmène sur les 2500 Miles, soit 4023,36 kilomètres, au volant d’une Méhari américaine de 1969. Un modèle importé aux Etats-Unis à l’époque, un trésor automobile, sans doute un des derniers modèles du type.

    Histoire de ne pas faire les choses à moitié, les deux compères ont photographié leur voyage. S’en retrouve un bouquin superbement illustré, en témoignent les photos à voir en fin de cet article.

    Belle journée à vous et bon voyage,
    Jean-Charles

     

    2500 Miles à travers les USA en Méhari : la couverture du livre

    96 pages, format 15X23cm.
    Aux éditions 2CVMEDIAS
    En vente ici : https://2cvmedias.fr/produit/2500-miles-a-travers-les-usa-en-mehari/

     

     

  • L’Alliance Renault à la conquête de l’Amérique

    L’Alliance Renault à la conquête de l’Amérique

    Pour la première fois, un nouveau modèle est lancé simultanément en France et aux Etats-Unis. Seul le nom change. Nous sommes en novembre 1977. Chez nous, elle s’appelle Simca Horizon. En Amérique du Nord, ce sont des Dodge Omni et des Plymouth Horizon… Le tout sous la direction de Chrysler Corporation. Voilà l’exemple que va suivre Renault quelques années plus tard.

    L’idée Horizon n’est pas vraiment une première. L’Austin Bantam avait déjà tenté l’aventure, sans marquer l’histoire. La Simca Horizon est réellement conçue en Europe comme une voiture globale. Depuis le début, elle est pensée pour conquérir l’Amérique. La technique est signée Poissy, la ligne est dessinée à Coventry, mais surtout : tout est savamment orchestré pour que ce modèle soit adapté aux exigences du Vieux Continent comme aux règles d’urbanisme et à la législation du Nouveau Monde.

    La Régie Renault avait déjà tenté ce pari fou en 1956 sous l’impulsion de Robert Lamaison. Avec l’arrivée de la Dauphine, il réorganise le réseau commercial américain. Quinze distributeurs régionaux et 400 agents sont mis en place avec l’objectif de vendre 25 000 voitures en 1957. Le 22 mai 1957, Renault inaugure même un hall d’exposition sur Park Avenue, en plein New York !

    Cette année-là, Renault exporte 33 000 Dauphine. C’est un succès. Une campagne de publicité vente la maniabilité et le chic parisien… Mais un coup d’arrêt terrible vient freiner l’expansion de la Dauphine aux Etats-Unis : Robert Lamaison meurt dans un accident d’avion en novembre 1957.

    Sa connaissance du marché manque. Les Liberty Ships continuent pourtant d’envoyer des Dauphine puis des 4 CV en doublant le rythme chaque année. En 1959, 117 000 véhicules débarquent. Les marques américaines lancent enfin des berlines compactes et le marché entre en récession. Aux Etats-Unis, Renault impose des quotas à ses agents. En 1961, ils n’écoulent que 61 000 voitures. Les Ford Falcon, Chevrolet Corvair ou AMC Rambler sont intouchables.

    Un étudiant de la Columbia University prédit les problèmes du Losange sur ce marché si compliqué. Il s’appelle Bernard Hanon… Les usines américaines réduisent leur production. « Par chance », 5 000 voitures sont détruites par des catastrophes naturelles. Mais 40 000 exemplaires restent sur les parkings, en attente des clients. Les prix sont réduits de 30 à 40 %… De conquête réussie, le projet se transforme en échec.

    Quinze ans plus tard, Renault se relance. La R5 est envoyée sous le nom « Le Car ». Une poignée de francophiles sont séduits. Mais c’est l’association avec American Motors qui va donner un nouveau coup de fouet à l’initiative.

    La Régie avait travaillé avec American Motors pour diffuser des Rambler en France entre 1962 et 1967. Le 10 janvier 1979, un nouveau contrat est signé. Un an plus tard, Renault achète 46,6 % d’AMC, alors propriétaire de Jeep. Tout s’enchaine. Bernard Vernier-Palliez quitte la présidence de Renault pour devenir ambassadeur de France aux Etats-Unis et Bernard Hanon lui succède !

    La Renault 9 devient Renault Alliance

    En juin 1982, la Renault 9 est transformée en Alliance avec des teintes, des chromes et des finitions bien plus travaillées qu’en France. Renault rêve d’en vendre 100 000 par an. L’objectif est atteint avec trois mois d’avance ! En 1984, l’usine de Kenosha dans le Wisconsin produit ses 100 000 unités en un semestre.

    Quand Renault peine dans un marché européen moribond, la marque réussit encore sa conquête américaine menée avec intelligence… En avance sur les Japonais et les Coréens. Sauf que l’histoire ne durera pas autant que celle des asiatiques.

  • Le trou du National Corvette Museum va disparaître

    Le trou du National Corvette Museum va disparaître

    L’énorme trou béant qui est aujourd’hui la nouvelle attraction du National Corvette Museum sera très bientôt rebouché. La direction du musée l’a décidé la semaine dernière.

    En février, l’effondrement d’une salle du National Corvette Museum avait fait disparaître huit voitures de la collection de Bowling Green au Tennessee.

    Depuis, l’affluence avait augmenté de près de 70 % pour voir le fameux « trou ». Et si la direction du musée a longtemps désiré conserver cette attraction, elle a dû se résoudre à réaliser les travaux nécessaires.

    Conserver la pièce en l’état demandait un investissement d’un million de dollars pour accéder aux mesures de sécurité nécessaires.

    Parmi les huit voitures avalées par l’effondrement, trois vont être réparées : la millionième Corvette de 1992, une ZR1 Blue Devil de 2009 et un modèle de 1962, dont la restauration sera prise en charge par la marque.

    Les cinq autres étaient trop endommagées, mais elles seront exposées en l’état.

    Les travaux devraient commencer en novembre et durer six mois.

  • Photos : Pebble Beach

    Photos : Pebble Beach

    Passer une semaine à Monterey au mois d’août, c’est l’assurance de vivre un grand moment automobile… Voici quelques photos de nos amis de carninja qui étaient à Pebble Beach !

     

  • Photos : Lost America

    Photos : Lost America

    En 1998, le photographe Troy Paiva lance le site lostamerica.com où il publie les photos de l’Ouest américain abandonné. Parmi ses clichés, il existe une grande collection consacrée à l’automobile, baptisée Lost Wheels.

    En voici quelques extraits :


    Honda Civic

    Cadillac Hearse

    Jeepster


    FIAT 850


    Volkswagen Coccinelle


    Ford 1949


    Dodge Van


    Van


    Volkswagen Rabbit Pick-up


    Ford Fairlane 1962

    Datsun B210


    Jaguar Type E