Étiquette : Ferdinand Piëch

  • D’où vient la fortune des Porsche et Piëch ?

    D’où vient la fortune des Porsche et Piëch ?

    Avant la Seconde Guerre Mondiale, Ferdinand Porsche élabore une voiture qui doit révolutionner le marché automobile allemand… Son projet de « Volkswagen » est porté par le régime. Elle fera la fortune de sa famille, après quelques rebondissements.

    Secondé par son fils Ferry, Ferdinand Porsche met au point plusieurs prototypes et les présente au régime nazi. Hitler rencontre le constructeur et croit en cette idée. Il y voit l’instrument d’une mobilisation populaire. Porsche est alors chargé de développer la Voiture du Peuple, traduction de Volkswagen.

    En 1936, les Porsche construisent une usine à Stuttgart pour tester ces prototypes. Ferry dirige les essais. Mais le site n’a pas pour vocation de produire une voiture de série. Adolf Hitler crée alors une ville de toutes pièces pour donner naissance à la KdF-Wagen, pour Kraft durch Freude, soit la force par la joie (!).

    En 1938, les premières Coccinelle sortent de l’usine de la « ville de la voiture KdF » (Stadt des KdF-Wagens). Mais la guerre éclate et le site doit produire des véhicules militaires. L’installation est alors dirigée par Anton Piëch, le mari de Louise (la fille aînée de Ferdinand) et le beau-frère de Ferry.

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    Les profits sont conséquents, jusqu’à ce que la ville soit bombardée. Le clan Porsche se réfugie alors en Autriche…

    Une fois la guerre terminée, le gouvernement français convoque Ferdinand Porsche, son fils Ferry et son gendre Anton Piëch à Baden Baden, pour discuter de l’avenir de Volkswagen.

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    Les trois hommes sont piégés. Les services secrets les attendent pour les arrêter. Pour des mauvais traitements infligés à des travailleurs forcés français et pour avoir volé des brevets appartenant à Peugeot pour le compte de l’usine KdF, ils sont emprisonnés.

    Ferry est rapidement relâché, mais Ferdinand Porsche et Anton Piëch restent incarcérés durant près de deux ans, sans aucun procès.

    C’est à cette époque, sans la présence de son père, que Ferry Porsche conçoit la 356.

    Après la guerre, la ville de la voiture KdF est baptisée Wolfsburg et l’usine est reconstruite sous le nom de Volkswagen, sans la moindre interaction avec les Porsche. La tournure de événements force Ferry à s’attaquer au nouveau président des lieux. Il le menace de faire entendre ses droits sur la Volkswagen Typ 1. Mais la famille se résout à un compromis. Un marché simple est alors conclu : pour chaque Coccinelle vendue, 5 marks sont versés à la famille Porsche. Autre article du contrat : les Porsche obtiennent l’exclusivité de la distribution des Volkswagen en Autriche.

    Plus de 21 millions d’exemplaires ont été vendues et la marque fut un succès. De quoi assurer l’avenir pour les Porsche et les Piëch !

  • Ferdinand Piëch abandonne-t-il Volkswagen ?

    Ferdinand Piëch abandonne-t-il Volkswagen ?

    Martin Winterkorn est en train de gagner son bras de fer contre le petit-fils de Ferdinand Pörsche ! Ferdinand Piëch a annoncé sa démission – et celle de sa femme – du Conseil de Surveillance du premier groupe européen !

    Principal ouvrier de la renaissance du groupe Volkswagen au début des années 1990 et de sa formidable expansion durant les années qui ont suivi, Ferdinand Piëch quitte son poste.

    Tout s’est joué en quelques jours. Martin Winterkorn avait affirmé qu’il se verrait bien à la place de Piëch dès la prochaine élection. Piëch aurait pu passer la main à son successeur naturel… Mais il a préféré contre-attaquer. Et le Comité de Direction a penché vers Winterkorn.

    Dans la semaine, Piëch aurait appelé Winterkorn a démissionner avant le 5 mai, selon la radio allemande NDR. Et selon Der Spiegel, il aurait demandé à Matthias Müller, l’actuel PDG de Porsche, de se préparer à prendre la succession à la tête du groupe.

    Et patatras ! Lâché aussi par son cousin Wolfgang Porsche, Ferdinand Piëch a démissionné hier. Martin Winterkorn prendra vraisemblablement sa place à la tête du Conseil de Surveillance. Reste à savoir qui remplacera Winterkorn au poste de PDG du Groupe Volkswagen. Matthias Müller a-t-il été grillé par le dernier mouvement de Piëch ?

    Quel rôle va jouer le petit-fils de Ferdinand Porsche désormais ? La famille Porsche reste actionnaire majoritaire du groupe, mais elle est aujourd’hui divisée avec le couple Piëch d’un côté et leurs cousins Porsche de l’autre.

    Toujours prêt à donner des leçons, Ferdinand Piëch vient d’en recevoir une exemplaire. Achèvera cette extraordinaire carrière sur une telle humiliation ?

  • Volkswagen évite la Nuit des Longs Couteaux

    Volkswagen évite la Nuit des Longs Couteaux

    Lorsque Martin Winterkorn s’est vu à la place du patriarche, il a mis en danger tout le système Volkswagen. Car Ferdinand Piëch ne l’a pas adoubé. Et la tentative de contre-attaque du petit-fils de Ferdinand Porsche ne s’est pas faite attendre…

    En 1991, Volkswagen traverse une très grave crise. Pour redresser la situation, Ferdinand Piëch est appelé à prendre la direction du groupe. Il engage un plan exceptionnel visant à mutualiser les éléments des marques du groupe…

    Son arrivée est pourtant mal vécu. A l’époque, il avait affirmé : « A Wolfsburg, ils m’attendaient avec un fusil, mais je ne leur ai pas laissé le temps de tirer ! » En trois ans, il vire 25 membres de directoire et construit son groupe à son image.

    Il achète Bentley, Bugatti et Lamborghini puis quitte son poste en 2002 pour devenir président du conseil de surveillance du groupe. Il place Bernd Pischetsreider au poste de PDG puis Martin Winterkorn à partir de 2007. L’équilibre était atteint… Jusqu’en 2015.

    Huit ans après avoir atteint le plus haut poste exécutif du groupe, Martin Winterkorn se voyait « tuer le père ». Dans une récente interview, il affirmait être prêt à succéder à Ferdinand Piëch à la tête du Conseil de Surveillance.

    Seulement, Ferdinand Piëch n’imagine pas un seul instant être séparé de « son » groupe. Il a donc indiqué avoir pris ses distances avec le PDG. En coulisse, il préparait donc l’éviction de Winterkorn, coupable de vouloir lui prendre sa place.

    Mais Piëch est en train de perdre la partie. Porté par un bilan très positif, Martin Winterkorn vient de recevoir le soutien du Comité de Présidence qui compte six des vingt membres du Conseil de Surveillance.

    Ce même conseil doit se réunir au début de l’année 2016 pour décider du nom de son prochain président. Ferdinand Piëch va-t-il se présenter face à Winterkorn ? Le style colérique du petit-fils Porsche a-t-il fait son temps ?