Étiquette : Gordini

  • Auto Vintage : Renault 8 Gordini

    Auto Vintage : Renault 8 Gordini

    Deuxième épisode de la nouvelle collection de modèles réduits présentée chez nos marchands de journaux… Après la Citroën DS 23 Pallas, Auto Vintage Deluxe Collection met en avant la Renault 8 Gordini au 1/24e.

    Il y a cinquante ans, les visiteurs de ce qui s’appelait encore le Salon Automobile de Paris découvraient une Renault 8 un peu spéciale. Teintée de bleue, elle arborait deux bandes blanches et une fiche technique attractive… Cette Renault 8 Gordini allait participer à la grande histoire du sport automobile français !

    Deux ans plus tôt, Renault avait présenté l’héritière des 4 cv et des Dauphine. La Renault 8 se voulait tournée vers l’avenir avec quatre freins à disque et un moteur 956 cm3 emprunté à la Floride. En 1963, la Direction Générale lançait un projet de R8 sportive.

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    Deux équipes planchaient sur cette réalisation au cahier des charges simpliste : surcoût minimal et vitesse de pointe supérieure à 155 km/h. Gordini et le Service Compétition de Renault pouvaient s’affronter.

    En octobre 1963, les deux Renault 8 préparées sont à Montlhéry pour un premier duel. Sur l’anneau, la vitesse de pointe est de 152 km/h pour les deux équipes. Et l’écart est infime sur le circuit routier, couvert en un peu plus de cinq minutes.

    Un mois plus tard, nouvelle confrontation. Les deux Renault 8 atteignent les 160 km/h. Mais Gordini envoie en piste une autre voiture. Avec une culasse retravaillée, son moteur affiche 87 chevaux… Pourtant les premiers tours ne montrent pas le moindre avantage. Le sorcier décide de retirer le capot moteur. Profitant de l’air frais, le moteur respire et propulse la R8 à 172 km/h.

    En réaction, le Service Compétition planche sur une R8 au pavillon surbaissé de 10 centimètres. Les essais suivants n’apportent pas de résultats concluants. Renault décide donc de concentrer ses efforts sur le projet d’Amédée Gordini.

    La Renault 8 Gordini est désormais programmée pour un lancement en 1964 ! Elle est dévoilée au grand public le 1er octobre, lors du Salon Automobile de Paris. Equipée d’un moteur 1 108 cm3, elle est commercialisée dans la foulée au tarif de 11 500 Francs (soit 2,65 années de SMIC).

    Pour comparer au tarif 2014 rapporté à la valeur du SMIC, le tarif serait aujourd’hui de 35 900 euros.

    Réalisée pour se démarquer du reste de la gamme, cette « Gorde » se distingue des autres Renault 8 par ses grands phares de 200 millimètres, sa teinte Bleu France et ses deux bandes blanches. Mais c’est surtout ce qui était caché qui changeait… doubles amortisseurs à l’arrière, direction redéfinie, freins dotés d’un Hydrovac et le fameux moteur à culasse hémisphérique alimenté par deux carburateurs doubles corps capable de délivrer 95 chevaux à 6 500 tours/minute.

    Le public parisien semble conquis. Mais le meilleur reste à venir pour Renault. La semaine suivante, six Renault 8 Gordini sont alignées au départ du Tour de Corse.

    Après des tentatives avec des prototypes durant l’année 1964, sans grand succès, c’est une première apparition officielle pour les Gorde de Constenz / Le Guezec, Vinatier / Masson, Feret / Hoffmann, les frères Santonacci, Guichet / Clément et Melot / Pinelli.

    Renault prend un vrai risque en se présentant au départ. Bien moins puissante que la concurrence (Porsche 904, Alfa Romeo Tubolare, Lancia Flavia, Citroën DS 19, Ford Mustang, Lotus Elan, Ferrari 250 GT ou Alpine A110), elles sont pourtant obligées de courir en catégorie Sport à la moyenne plus élevée que la classe Tourisme.

    Et pourtant… Tout va tourner en faveur de Renault. Le Tour de Corse 1964, de Bastia à Bastia en un peu plus de 24 heures, est marqué par des conditions épouvantables. Pluie, brouillard, la météo est exécrable. Des 79 voitures au départ, seules huit sont classées au retour à Bastia.

    Parmi ces huit voitures, quatre sont des Renault 8 Gordini ! Vinatier et Masson s’imposent devant l’Alfa Romeo Tubolare de Rolland et Augias. Le top 5 est complété par trois autres Gorde.

    A grands coups de publicité, Renault se servira de ce succès incroyable pour que les Français adoptent la Renault 8 Gordini « agile, nerveuse, endurante et parfaitement compétitive ».

    Nous sommes en octobre 1964. De nombreux pilotes amateurs commandent une Renault 8 Gordini pour s’épanouir en compétition. En rallye et sur circuit en Coupe Renault 8 Gordini, avec le 1 100 ou le 1 300 à partir de 1966, on verra passer des Therier, Jabouille, Hommell, Darniche, Cudini, Malcher, Piot, Larousse, Andruet, Orsini, Nicolas… Un morceau d’histoire du sport automobile français !

    Cette Renault 8 Gordini (1/24e), produite sous licence Renault, est actuellement en vente chez les marchands de journaux et disponible sur abonnement.

  • Essai Renault 8 Gordini : cours élémentaire

    Essai Renault 8 Gordini : cours élémentaire

    Tous les Français ont déjà entendu parler de la Renault 8 Gordini. Une simple berline devenue une bête de course accessible à tous. Une icône de notre industrie à l’essai sur l’anneau de Montlhéry !

    Après la Seconde Guerre Mondiale, Renault entame une nouvelle vie. Nationalisée, la Régie se trouve des têtes d’affiche pour recommencer à rêver. Son plus jeune concessionnaire joue avec une 4 CV avant de créer Alpine et un sorcier nommé Amédée Gordini va bricoler quelques moteurs.

    Le déclencheur est l’arrivée de la Renault 8. Destinée à remplacer la Dauphine, la Renault 8 possède aujourd’hui l’allure d’une vraie caisse à savon. Tout est carré, avec un moteur en porte-à-faux arrière. Renault imagine une version sportive et demande à Gordini de plancher…

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    Le 4 cylindres 956 cm3 qui animait aussi les Estafette est dépouillé. La culasse est redessinée et Amédée Gordini ajoute un nouveau vilebrequin. La cylindrée passe déjà à 1 108 cm3 et les carburateurs, d’abord Solex, puis Weber, profitent de nouveaux filtre à air, boîte à air et allumage.

    Pour accompagner cette redoutable puissance de 77 chevaux, la caisse de R8 Major d’origine est renforcée, comme les triangles de suspension avant, des ressorts plus courts, de nouveaux amortisseurs arrière et une direction plus directe.

    L’accueil est plus qu’enthousiaste. Et Renault pousse les développements. La 1 100 devient 1 300 et donne naissance à une version compétition de 95 chevaux pour 860 kg et une vitesse maxi de 175 km/h.

    En 1966, la Coupe Gordini débarque sur les circuits. Des dizaines de jeunes pilotes profitent de l’occasion pour montrer l’étendue de leur talent. Les courses sont totalement folles avec des grilles de départ d’une longueur inattendue. Au fil des mois, toute une génération de pilotes français se révèle. Ils s’appellent Jean-Luc Thérier, Alain Cudini, Jean-Pierre Jarier, Jean-Claude Andruet, Jean-Pierre Jabouille ou Michel Leclère… Certains n’auraient peut-être jamais fait la moindre carrière sans la Gorde.

    Durant quatre ans, partout en France, la Coupe déplace les foules. Le Bleu de France référence 418 redevient une couleur nationale et les deux bandes blanches deviennent des signatures. Jamais une sportive n’avait partagé autant de passion dans notre pays. A tel point que Renault organise le Jour G les 18 et 19 juillet 1970 sur le Circuit Paul Ricard. Une partie des 10 000 Gorde sorties en Flins sont au rendez-vous. Renault en profite pour lever le voile sur sa remplaçante : la R12 Gordini et sa transmission aux roues avant. Un scandale !

    Plus de cinquante ans après ses débuts en compétition, la Renault 8 Gordini version Coupe fait basculer le sport automobile dans un autre temps. Il faut oublier tous les repères du troisième millénaire.

    Les sièges sont mous, la suspension est molle, le moteur est mou, la tenue de cap est molle. Je suis dur ! Voilà pourquoi cette Gorde était la meilleure des écoles. Elle permettait tout. Et quand elle permettait tout, elle permettait surtout à ses pilotes de la mettre dans tous les sens pour aller gagner une seconde.

    A 140 km/h, la caisse décolle sur la moindre bosse, le freinage la fait se dandiner, la direction réagit selon son propre agenda. Rien à voir avec le pilotage de la fin des années 1960. Pour aller vite avec la Renault 8 Gordini, il faut la mener avec le train arrière, le garder en mouvement, lui faire conserver un maximum de vitesse en toute circonstance. Là, plus rien n’est mou, tout devient glisse. Les yeux re-rentrent dans leurs orbites et les sourires se multiplient.

    Voilà pourquoi Gordini… Et voilà pour Renault Sport, encore en 2016 et pour longtemps !

  • Rallye Monte Carlo Histo : les R16 et R12 Gordini officielles

    Rallye Monte Carlo Histo : les R16 et R12 Gordini officielles

    A l’occasion du 50ème anniversaire de la Renault 16, Renault engage au Rallye Monte-Carlo Historique deux modèles emblématique des années 60 et 70 : la Renault 12 Gordini et la Renault 16 TS. Présentation.

    Première voiture française à carrosserie berline-break à hayon, la Renault 16 relevait d’un rôle important auprès des Renault 8 Gordini et Renault 12 Gordini engagées par la firme au losange : elles officiaient comme véhicule d’assistance rapide, fin des années 60, début 70.

    A cette époque, les rallyes étaient de véritables marathon, les mécaniciens intervenant sur le bord des routes, entre les secteurs chronométrés. Avec ses 1100 kilomètres, le Rallye Monte-Carlo Historique relève lui aussi du marathon. Une course longue de plusieurs jours, dans laquelle les conditions climatiques de course sont rarement clémentes, entre neige, pluie, verglas et brouillard.

    Pour la marque Renault qui a remporté la classique monégasque pas moins de 6 fois, dont deux avec Alpine en 1971 et 1973, le rendez-vous est important. En chef de file, Jean Ragnotti, ambassadeur Renault et vainqueur du Rallye Monte-Carlo en 1981 sur R5 Turbo. Au volant de la R12 Gordini portera le numéro 1 et sera copiloté par un autre grand pilote Renault : Michel Duvernay. Il remportait en 1981 de la Coupe de France Renault Cross Elf et la Coupe Renault 5 GT Turbo en 1986. Une seconde R12 Gordini sera engagée par Team Renault Classic pour Alain Serpaggi, autre pilote emblématique Renault et Alpine.

    Le Rallye Monte-Carlo Historique se déroulera du 28 au 4 février. Cette 18ème édition aura 6 villes départ : Copenhague, Glasgow, Reims, Turin, Bah Homburg et Barcelona. Le Team Renault Classic prendra son départ de Reims, le vendredi 30 janvier 2015 dès 19h00, Place du Forum. Les vérifications administratives et techniques se déroulant la veille, à Reims, Parc des Expositions. Le rallye verra son arrivée au petit matin du mercredi 4 février, après une dernière étape disputée sur deux secteurs chronométrés qui ont fait les grandes heures du « Monte-Carl’ » : « Lucéram – Col Saint-Roch – Lantosque » et « La Bollène-Vésubie – Col de Turini – Sospel. » Longue de 168 km, cette étape se disputera de nuit, comme à l’époque. Tout un mythe.

    Equipages Team Renault Classic :

    – N° 1 : Jean Ragnotti au volant d’une Renault 12 Gordini. Il est co-piloté par Michel Duvernay, vainqueur en 1981 de la Coupe de France Renault Cross Elf et de la Coupe Renault 5 GT Turbo en 1986,
    – N°12 : Alain Serpaggi accompagné par Jean-Pierre Prevost à bord d’une Renault 12 Gordini
    – N° 16 : Michel Leclère, vainqueur du « Premier Pas Dunlop Coupe Gordini » en 1969  qui le mena ensuite en Formule 1. Il sera accompagné de Laurent Lamat et de Gilles Dubois (gagnants du concours organisé par la FCRA, Fédération Française des Clubs Renault et Alpine) à bord d’une R16 TS
    – N°18 : Thierry Emptas et François Forgeoux,  un habitué de l’épreuve, à bord de la seconde R16 TS.

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  • Joyeux anniversaire à la « Gorde » !

    Joyeux anniversaire à la « Gorde » !

    Il y a cinquante ans, les visiteurs de ce qui s’appelait encore le Salon Automobile de Paris découvraient une Renault 8 un peu spéciale. Teintée de bleue, elle arborait deux bandes blanches et une fiche technique attractive… Cette Renault 8 Gordini allait participer à la grande histoire du sport automobile français !

    Deux ans plus tôt, Renault avait présenté l’héritière des 4 cv et des Dauphine. La Renault 8 se voulait tournée vers l’avenir avec quatre freins à disque et un moteur 956 cm3 emprunté à la Floride. En 1963, la Direction Générale lançait un projet de R8 sportive.

    Deux équipes planchaient sur cette réalisation au cahier des charges simpliste : surcoût minimal et vitesse de pointe supérieure à 155 km/h. Gordini et le Service Compétition de Renault pouvaient s’affronter.

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    En octobre 1963, les deux Renault 8 préparées sont à Montlhéry pour un premier duel. Sur l’anneau, la vitesse de pointe est de 152 km/h pour les deux équipes. Et l’écart est infime sur le circuit routier, couvert en un peu plus de cinq minutes.

    Un mois plus tard, nouvelle confrontation. Les deux Renault 8 atteignent les 160 km/h. Mais Gordini envoie en piste une autre voiture. Avec une culasse retravaillée, son moteur affiche 87 chevaux… Pourtant les premiers tours ne montrent pas le moindre avantage. Le sorcier décide de retirer le capot moteur. Profitant de l’air frais, le moteur respire et propulse la R8 à 172 km/h.

    En réaction, le Service Compétition planche sur une R8 au pavillon surbaissé de 10 centimètres. Les essais suivants n’apportent pas de résultats concluants. Renault décide donc de concentrer ses efforts sur le projet d’Amédée Gordini.

    amedee-gordini

    La Renault 8 Gordini est désormais programmée pour un lancement en 1964 !

    Elle est dévoilée au grand public le 1er octobre, lors du Salon Automobile de Paris. Equipée d’un moteur 1 108 cm3, elle est commercialisée dans la foulée au tarif de 11 500 Francs (soit 2,65 années de SMIC).

    [Pour comparer au tarif 2014 rapporté à la valeur du SMIC, le tarif serait aujourd’hui de 35 900 euros]

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    Réalisée pour se démarquer du reste de la gamme, cette « Gorde » se distingue des autres Renault 8 par ses grands phares de 200 millimètres, sa teinte Bleu France et ses deux bandes blanches. Mais c’est surtout ce qui était caché qui changeait… doubles amortisseurs à l’arrière, direction redéfinie, freins dotés d’un Hydrovac et le fameux moteur à culasse hémisphérique alimenté par deux carburateurs doubles corps capable de délivrer 95 chevaux à 6 500 tours/minute.

    Le public parisien semble conquis. Mais le meilleur reste à venir pour Renault. La semaine suivante, six Renault 8 Gordini sont alignées au départ du Tour de Corse.

    Après des tentatives avec des prototypes durant l’année 1964, sans grand succès, c’est une première apparition officielle pour les Gorde de Constenz / Le Guezec, Vinatier / Masson, Feret / Hoffmann, les frères Santonacci, Guichet / Clément et Melot / Pinelli.

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    Renault prend un vrai risque en se présentant au départ. Bien moins puissante que la concurrence (Porsche 904, Alfa Romeo Tubolare, Lancia Flavia, Citroën DS 19, Ford Mustang, Lotus Elan, Ferrari 250 GT ou Alpine A110), elles sont pourtant obligées de courir en catégorie Sport à la moyenne plus élevée que la classe Tourisme.

    Et pourtant… Tout va tourner en faveur de Renault. Le Tour de Corse 1964, de Bastia à Bastia en un peu plus de 24 heures, est marqué par des conditions épouvantables. Pluie, brouillard, la météo est exécrable. Des 79 voitures au départ, seules huit sont classées au retour à Bastia.

    Parmi ces huit voitures, quatre sont des Renault 8 Gordini ! Vinatier et Masson s’imposent devant l’Alfa Romeo Tubolare de Rolland et Augias. Le top 5 est complété par trois autres Gorde.

    r8-gordini

    A grands coups de publicité, Renault se servira de ce succès incroyable pour que les Français adoptent la Renault 8 Gordini « agile, nerveuse, endurante et parfaitement compétitive ».

    Nous sommes en octobre 1964. De nombreux pilotes amateurs commandent une Renault 8 Gordini pour s’épanouir en compétition. En rallye et sur circuit en Coupe Renault 8 Gordini, avec le 1 100 ou le 1 300 à partir de 1966, on verra passer des Therier, Jabouille, Hommell, Darniche, Cudini, Malcher, Piot, Larousse, Andruet, Orsini, Nicolas… Un morceau d’histoire du sport automobile français !

  • L’arrivée d’une Renault Alfa Romeo

    L’arrivée d’une Renault Alfa Romeo

    Encore un nouveau plan de relance ? Dans les années 1950, les gouvernements avaient déjà tenté des alliances pour vendre leur production à l’étranger. Et ce fut un véritable fiasco…

    Le 25 mars 1957, les représentants de six pays sont en Italie pour signer le Traité de Rome qui sert de base à la Communauté Economique Européenne. Les mois passent et l’ouverture des marchés n’est qu’un accord sur une feuille de papier. Les gouvernements cherchent alors des solutions pour donner vie à la CEE.

    En France et en Italie, une idée émerge. Pourquoi ne pas créer une alliance entre deux constructeurs nationaux ? Renault rêve d’expansion internationale et l’Insituto par la Ricostruzione Industriale (IRI) veut poursuivre l’embellie d’Alfa Romeo face au mastodonte FIAT.

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    A cette époque, Renault débute l’exportation de la Dauphine aux Etats-Unis et les pourparlers avec Innocenti n’avancent pas. Chez Alfa Romeo, même si on a triplé la production entre cinq ans, on manque de fonds pour investir dans une nouvelle voiture de grande diffusion.

    Au cœur d’une lourde défiance de part et d’autre, l’accord est signé a minima. Les politiques ont contraint les industriels.

    Dès le départ, Alfa Romeo se méfie de cette alliance. Pour le Président d’Alfa Romeo, « l’association avec un fabriquant de voitures populaires ne peut faire que de l’ombre à sa marque ». Et il subit directement les assauts de FIAT qui menace de mettre 10 000 salariés au chômage en Italie.

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    En juin 1959, la première Dauphine construite dans les usines Alfa Romeo est pourtant présentée comme une réussite de la coopération italo-française, symbole de cette nouvelle CEE.

    Mais c’est surtout le début de la fin de l’accord. Car si le réseau Alfa Romeo distribue « sa » Dauphine assemblée près de Milan avec des pièces venant de France, Renault évite de présenter les Giulietta aux côtés de ses propres productions.

    Et si Renault a signé avec Alfa Romeo via l’IRI dans une large manœuvre gouvernementale, FIAT manœuvre toujours pour enterrer le projet. Le Directeur Général de l’IRI est débauché et devient directeur de SIMCA en France. Et lorsque le Président de l’IRI décède en 1960, FIAT fait le forcing pour placer Giuseppe Petrilli, un proche des Agnelli

    Avec cette nouvelle direction, l’accord est vite abandonné. Et FIAT prendra les commandes d’Alfa Romeo en 1986. Un peu plus de 70 000 Dauphine Alfa Romeo, Ondine Alfa Romeo et quelques Gordini furent assemblées en Italie.

  • Renault engage cinq R8 Gordini au Monte-Carlo Historique 2014

    Renault engage cinq R8 Gordini au Monte-Carlo Historique 2014

    Quintette au losange

    Une auto mythique pour un rallye mythique. Pour fêter les 50 ans de celle qu’on appelle la « Gorde », Renault engage cinq R8 Gordini au Monte-Carlo : quatre 1300 et une 1100. On retrouvera au volant de ces cinq belles Jean Ragnotti (qu’on ne présente plus), Alain Serpaggi (pilote Alpine & Renault dans les années 70/80), Michel Leclere (ancien pilote de F1 révélé par la Coupe R8 Gordini), Thierry Chancel et Gilles Zaffini. Pour ce quintette au losange, le départ s’effectuera de Reims le vendredi 24 janvier pour arriver à Monaco le mercredi 29 janvier. Ils rejoindront tout d’abord Valence comme arrivée de l’étape de concentration, samedi soir. Cette étape de concentration permettra aux concurrents de villes de Monte-Carlo, Barcelone, Reims, Glasgow, Stockholm & Oslo de se regrouper, pour ensuite disputer tous ensemble les étapes de classements, les étapes communes et l’étape finale.

    Étapes de concentration : de jeudi à samedi
    Étapes de classement : Valence – Valence, 156,14 km
    Étapes communes : Valence – Valence, 165,21 km puis Valence – Monaco, 434,94 km
    Étape finale : Monaco – Monaco, 183,87 km

    La 8 Gordini : entre circuit et rallyes

    Si la Renault 8 Gordini a marqué les esprits sur circuit avec sa célèbre Coupe R8 Gordini qui a révélé bien des champions entre 1966 et 1970, en rallyes, son palmarès est conséquent. Jean Vinatier marquera l’histoire de la 8G en remportant un mois après son lancement le Tour de Corse 1964, avant que Pierrot Orsini et Jean-François Piot ne l’imitent les deux années suivante. D’autres rallyes, et non des moindres sont à mettre au palmarès de la 8G : Rallye du Maroc 1968, Rallye du Portugal , Rallye de Pologne 1968, Rallye Côte d’Ivoire Bandama 1969, sans compter les victoires de groupe, comme celles du Groupe 1 acquises lors du Monte-Carlo 1968 et 1969.

    Histoire de la Gorde

    L’histoire de la R8 Gordini commence en 1956, bien avant son lancement. Amédée Gordini cherche de nouvelles voies de développement pour sa firme, quand il rencontre Pierre Dreyfus, patron de la Régie Renault. Moins d’un an aura suffit aux deux hommes pour que l’affaire soit faite : la Dauphine Gordini apparait en 1957, précédant la 8 Gordini en 1964. Celle ci sera produite jusqu’en 1970 à Flins. Et l’histoire de Gordini avec Renault continue après la Gorde. En 1970 apparait la R12 Gordini, qui ne connaîtra pas le même succès que son prédécesseur, tout comme la R17 Gordini en 1975.

    Bleu 418, bandes blanches et quatre phares

    Techniquement, la R8 Gordini est dérivée de la R8 classique, à laquelle quelques options et modifications sont amenées. Tout d’abord, la Gorde revêt une robe bleue, agrémentée de deux bandes blanches dans sa longueur, ce qui la rend reconnaissable entre cent. Sur la 1100, les deux phares avant sont conservés, quand sur la 1300 deux phares sont ajoutés. La Gorde est une propulsion dont le moteur est passé à 95cv sur le 1100 puis 103cv sur le 1300. Sur cette dernière, un cinquième rapport de boîte est ajouté, ainsi qu’un réservoir additionnel situé à l’avant, dans le coffre, qui a une contenance de 25 litres.

    Moteur : 4 cylindres en ligne refroidis par eau, arbre à cames latéral, 2 carburateurs double corps horizontaux, 8 soupapes, 95 ch SAE à 6500 (103 ch SAEà 6750) tr/mn.
    Cylindrée : 1108 (1255) cm3.
    Transmission : aux roues arrière. Boîte manuelle à 4 (5) vitesses.
    Suspension : 4 roues indépendantes. Ressorts hélicoïdaux, amortisseurs télescopiques Allincant.
    Direction : à crémaillère.
    Freinage : 4 disques Lockeed. Servofrein Hydrovac.
    Dimensions : longueur 4,00 m ; largeur 1,50 m ; hauteur 1,37 m.
    Capacité du réservoir de carburant : 38 l (38 l + 25 l).
    Poids (à vide) : 795 (855) kg
    Vitesse maxi : 170 (175) km/h.

    Aujourd’hui, la Renault 8 Gordini fait le bonheur de bien des passionnés. Je vous conseille d’ailleurs de lire chez Inside Motorsport la rencontre que j’ai faite avec l’un deux, non loin de Lucéram, sur la route du Monte-Carlo : La rencontre en descendant de Lucéram : Louis et sa Renault 8 Gordini.

    A bientôt,
    Jean-Charles

  • La parade Renault Sport sur le Circuit de Barcelona-Catalunya

    La parade Renault Sport sur le Circuit de Barcelona-Catalunya

    Petit tour en Espagne hier pour la finale des World Series by Renault. Quelques futurs champions se sont illustrés en piste avant que de vieilles gloires de Renault (certaines remontent même au temps de la régie) ne s’offrent quelques kilomètres de parade.

    Renault Dauphine Gordini, Renault 8, Alpine A110, Renault Clio V6… Il y en a pour tous les goûts !