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  • Lotus Emira Clark Edition : hommage mécanique à une saison mythique

    Lotus Emira Clark Edition : hommage mécanique à une saison mythique

    En 1965, Jim Clark remportait à la fois le championnat du monde de Formule 1 et les 500 miles d’Indianapolis. Soixante ans plus tard, Lotus lui rend hommage avec une série très spéciale de son dernier coupé thermique : l’Emira Clark Edition. Limitée à 60 exemplaires, cette version de la berlinette anglaise célèbre autant un homme qu’une époque où le sport automobile flirtait avec la légende.


    Un nom, une saison, une légende

    Les superlatifs sont souvent galvaudés dans l’automobile. Mais Jim Clark échappe à cette règle. Pilote écossais au style limpide et à la modestie légendaire, il demeure pour beaucoup l’un des plus grands de l’histoire. La saison 1965 fut son chef-d’œuvre : six victoires en dix Grands Prix, un titre mondial écrasant au volant de la Lotus 33, et un triomphe à Indianapolis avec la Lotus 38 — une première pour un moteur arrière sur l’ovale américain.

    C’est cette année d’exception que Lotus a choisi de commémorer avec la Clark Edition de son Emira. Et si le constructeur n’a jamais été avare en séries spéciales par le passé, il s’agit ici de la première déclinaison patrimoniale de l’Emira, coupé qui marque la fin d’une ère chez Lotus : celle des sportives thermiques à boîte manuelle.

    Une livrée historique, mais pas seulement

    L’hommage saute aux yeux : la teinte vert course soulignée de jaune rappelle immédiatement les monoplaces des années 1960 sorties de l’esprit de Colin Chapman. Le vert britannique profond évoque la Lotus 33, tandis que le bandeau jaune renvoie à la 38 d’Indy. Mais Lotus n’a pas simplement trempé un pot de peinture dans le passé. L’exécution est soignée : liseré jaune peint à la main le long des flancs, sorties d’échappement cerclées de jaune, bouchon de réservoir en aluminium avec un centre anodisé bleu comme sur l’auto d’Indianapolis.

    Autre clin d’œil plus subtil : les sièges asymétriques, avec un baquet conducteur rouge — couleur des assises sur les Lotus de l’époque — et un siège passager noir. L’ensemble compose un intérieur nostalgique sans sombrer dans la caricature : pommeau de levier de vitesses en bois, signature de Jim Clark sur la planche de bord, plaques de seuils en carbone numérotées… jusqu’au badge « Clark Edition » un peu partout, façon merchandising assumé.

    Une mécanique inchangée… mais idéale

    Sous son capot, la Clark Edition reste fidèle au V6 3.5 litres compressé d’origine Toyota, toujours associé ici à une boîte manuelle à six rapports. Avec ses 400 ch transmis aux seules roues arrière, l’Emira continue de défendre une conception du plaisir de conduite aujourd’hui presque disparue.

    C’est d’ailleurs tout le sens de cette série spéciale : célébrer une époque révolue, non seulement en termes de résultats sportifs, mais aussi de philosophie automobile. Là où Lotus regarde désormais vers l’électrique — les SUV Eletre et bientôt Emeya représentent déjà 60 % des ventes mondiales —, cette Clark Edition fait figure de baroud d’honneur mécanique, au moment même où les sportives analogiques vivent leurs dernières heures.

    60 exemplaires pour 60 années

    Seuls 60 exemplaires seront produits, symboliquement, pour les 60 ans de cette saison inoubliable. Lotus précise qu’ils seront réservés à des « marchés sélectionnés » — une manière diplomatique de dire qu’aucun ne traversera l’Atlantique. Les exportations d’Emira vers les États-Unis sont suspendues pour l’instant, en raison de tarifs douaniers peu favorables.

    Reste la question du tarif. Affichée à 135 000 euros, cette édition Clark se place près de 30 % au-dessus d’une Emira V6 standard. Un écart non négligeable pour un contenu essentiellement cosmétique — même si l’exclusivité, le storytelling et le caractère iconique de Jim Clark viennent gonfler la valeur perçue.

    Une Lotus fidèle à son ADN

    En dévoilant cette série limitée, Lotus démontre que son identité profonde n’a pas disparu, malgré les bouleversements actuels de son catalogue. Le constructeur fondé par Colin Chapman n’a jamais été un simple fabricant d’automobiles. Il a toujours été un créateur d’histoires, d’émotions, d’engagements techniques radicaux. La Clark Edition ne bouleverse pas l’Emira, elle la resitue dans une continuité historique, là où la passion du pilotage rencontre la mémoire du sport.

    Et au fond, quoi de plus lotusien qu’une voiture légère, agile, manuelle, peinte en vert et jaune, avec un nom de pilote écossais brodé sur le tableau de bord ? Une voiture qui vous rappelle que, si l’automobile change, la passion ne meurt jamais.

  • Jim Clark : Le pilote écossais qui a dominé son époque

    Jim Clark : Le pilote écossais qui a dominé son époque

    Jim Clark est sans aucun doute l’un des plus grands pilotes automobiles de tous les temps. Né en Écosse en 1936, il a commencé sa carrière de pilote de course en 1956. Rapidement, il a attiré l’attention grâce à ses performances impressionnantes sur la piste. Mais c’est au cours des années 1960 que Jim Clark a véritablement marqué l’histoire de la course automobile.

    Palmarès :

    Clark a remporté deux titres de champion du monde de Formule 1 en 1963 et 1965. Il a également remporté de nombreuses courses importantes, notamment les 500 miles d’Indianapolis en 1965 et le Grand Prix de Monaco à trois reprises. Clark est également le détenteur du record du nombre de pole positions en Formule 1, avec 33 en carrière.

    Performances sur la piste :

    Jim Clark était un pilote extrêmement talentueux, connu pour sa grande maîtrise de la voiture et sa capacité à naviguer sur des circuits difficiles. Il était également très rapide, capable de remporter des courses avec des marges importantes sur ses concurrents. Comme l’a dit Jackie Stewart à son sujet : « Jim Clark était un pilote très, très rapide. Il avait un don pour ressentir le comportement de la voiture, et il était capable de faire des choses que personne d’autre ne pouvait faire. »

    Clark était également connu pour sa modestie et son humilité. Il était très respecté dans le paddock pour sa gentillesse et sa détermination, ainsi que pour son approche professionnelle de la course automobile. Comme l’a dit un journaliste à son sujet : « Jim Clark était l’un des rares pilotes qui ne pensait pas qu’il était le meilleur pilote du monde. Il savait qu’il était bon, mais il était toujours prêt à apprendre. »

    Citations :

    Voici quelques-unes des citations les plus mémorables de Jim Clark :

    • « Si vous vous concentrez sur le résultat final, vous risquez de manquer l’essentiel de ce qui se passe sur la piste. »
    • « La course automobile est un sport dangereux, mais il faut accepter ce risque si vous voulez être un pilote de course. »
    • « La victoire n’est pas seulement une question de talent. Il faut aussi avoir une voiture compétitive, une équipe compétente et une bonne dose de chance. »
    • « Je ne suis pas un pilote qui prend des risques inutiles. Je préfère être sûr de finir la course plutôt que de risquer un accident. »
    • « La course automobile est un art, pas seulement une question de vitesse. C’est l’harmonie entre le pilote et la voiture qui compte. »

    Héritage :

    Jim Clark a laissé un héritage durable dans le monde de la course automobile. Sa domination de la Formule 1 dans les années 1960 a été un tournant dans l’histoire de la course automobile. Il a inspiré de nombreux autres pilotes avec son style de conduite fluide et précis, ainsi qu’avec son approche professionnelle de la course.

    Malheureusement, la carrière de Jim Clark a été tragiquement interrompue en 1968, lorsqu’il a été tué dans un accident de course en Allemagne. Mais son héritage est resté intact, et il est toujours considéré comme l’un des plus grands pilotes de l’histoire. En hommage à sa mémoire, le circuit de Brands Hatch, en Angleterre, a été rebaptisé en son honneur.

    En 2019, un monument en l’honneur de Jim Clark a été inauguré dans sa ville natale de Chirnside, en Écosse. La statue, qui représente Jim Clark dans sa Lotus, a été réalisée par le sculpteur David Annand. La cérémonie d’inauguration a rassemblé de nombreux fans du pilote, ainsi que des membres de sa famille et des personnalités du monde de la course automobile. Peter W. Barron, ami de longue date de Jim Clark, a déclaré lors de la cérémonie: « C’est une journée fantastique pour Chirnside et pour l’Écosse. Jim était un grand champion, mais il est resté humble et fidèle à ses racines tout au long de sa vie ». Le monument est désormais un lieu de pèlerinage pour les fans de Jim Clark et de la Formule 1 en Écosse et dans le monde entier.

    Jim Clark était un pilote de course exceptionnel qui a marqué l’histoire de la Formule 1. Son talent, son humilité et sa gentillesse ont inspiré de nombreux autres pilotes au fil des ans. Malgré sa mort prématurée, son héritage est resté intact et continue d’inspirer de nouvelles générations de pilotes de course.

  • Histoire : Le génie de Colin Chapman

    Histoire : Le génie de Colin Chapman

    La définition du génie va si bien au fondateur de Lotus : qualité des esprits supérieurs qui les rend capables de créer, d’inventer, d’entreprendre des choses extraordinaires. Et l’ingénieur Colin Chapman était également un bel exemple de l’idée du génie de Diderot : quand la recherche du sublime apparaît comme élément producteur de défauts.

    Colin Chapman est un « génial ingénieur ». Et cette supériorité incontestable le rend coupable de drames.

    Lors du Salon de Francfort 2011, le stand du Group Lotus présentait une page tirée d’un cahier de notes de Colin Chapman.

    En 1975, le Britannique résumait sa vision d’une monoplace de Formule Un sur une seule et unique page.

    « Une voiture de course n’a qu’UN seul objectif : GAGNER des courses. Si elle n’atteint pas cet objectif, ce n’est rien d’autre qu’une perte de temps, d’argent et de travail.

    Ça semble être logique mais il est nécessaire de se rappeler que l’ingénierie, le coût, l’entretien et la sécurité n’ont aucune importance si la voiture n’est pas capable de gagner régulièrement. »

    La suite est aussi poignante lorsque l’on sort les statistiques de décès en Formule Un par constructeurs. Cinq pilotes sont morts au volant d’une Lotus lors de Grands Prix de F1. Et c’est sans compter Jim Clark, décédé en F2, ou John Dawson-Damer, dont l’accident fatal a eu lieu à Goodwood lors d’une démonstration en 2000. Seule la Scuderia Ferrari déplore davantage de morts (6) mais sur une période plus longue.

    « Il faut d’abord que la voiture soit capable de faire un tour de circuit plus rapidement que toute autre voiture, avec un minimum de talent de la part du pilote, et être assez résistante pour terminer la course.

    Après cela, et seulement après, sans le moindre compromis concernant l’objectif de base, il faut considérer le coût de la voiture, sa simplicité, sa sécurité et son entretien. Mais aucun de ces aspects ne peut décaler d’un iota l’idée que la voiture doit être la plus rapide. Assez bon n’est juste pas assez bon pour gagner et continuer de gagner. »

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    Six ans avant que Colin Chapman n’écrive cette page, il avait reçu une lettre de Jochen Rindt, choqué après une violente sortie de piste provoquée par la perte de l’aileron de sa Ford 49 (en photo).

    « Vos voitures sont si rapides qu’elles resteraient compétitives avec quelques kilogrammes supplémentaires bien utilisés pour renforcer les pièces les plus légères. Je ne peux piloter qu’une voiture en laquelle j’ai confiance. Et j’ai la sensation que je suis proche de n’avoir aucune confiance. »

    Rindt est resté aux côtés de Colin Chapman en 1970. Sa Lotus 72C était déjà dans la lignée de ce qui sera écrit en 1975. La plus rapide sans aucun compromis. A tel point qu’en roulant sans aileron, avec des rapports de boîte de vitesses plus longs pour atteindre 330 km/h en pointe, l’Allemand perdait le contrôle de sa monoplace au freinage de la Parabolica de Monza. L’enquête déterminait que la sortie de piste était due à la défaillance du frein avant droit. Et Jochen Rindt devint le premier et le seul Champion du Monde à titre posthume. Sacrifice du génie.