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  • Citroën : au revoir Picasso

    Citroën : au revoir Picasso

    1999, « Je ne veux pas travailler » inonde les ondes radio. Toutes les stations écument ce morceau du groupe américain Pink Martini. Bien loin de moi être critique musical mais l’album Sympathique dont est issu ce morceau est un petit bijou, tout comme les deux albums suivants : Hang on Little Tomato et Hey Eugene. Revenons-en à notre publicité. Dans ce pub, on y voit le nouveau modèle de la marque aux chevrons, le Picasso. Un nom emblématique, celui du célèbrissime peintre espagnol. Mais comment la signature d’un des plus grands peintres au monde s’est-elle retrouvée sur le carrosserie ronde et innovante d’une Citroën ?

    Pour cela, merci Citroën, merci l’agence Havas et surtout, merci Jacques Séguéla. Le génial publicitaire est en effet celui à qui on doit ce nom tout aussi génial. Dans l’ombre du constructeur automobile, il aura négocié avec la famille Picasso jusqu’à recevoir leur aval, et ce, avant même de proposer l’idée chez Citroën. Autant dire qu’il croyait en son idée ! Un génie je vous disais. Une fois le nom accepté par la maison mère, c’en était parti. Le modèle révolutionnaire que sera Picasso était lancé, à la course contre le Scénic de chez Renault. A la télé, sur les ondes, dans la presse, on ne voit que Picasso et sa marinière, que Citroën et son nouveau modèle, les robots de l’usine devenant artistes peintres, oeuvrant sur la tôle nue de la carrosserie.

    2018, quasi 20 ans plus tard, c’en est fini de Picasso chez Citroën. Deux décennies pour 4 modèles : Citroën Xsara Picasso (1999 – 2012), Citroën C4 Picasso I (2006 – 2013), Citroën C3 Picasso (2009 – 2017), Citroën C4 Picasso II (2013 – 2018).

    Mais dans l’inconscient collectif, celui qu’on appelle « Le Picasso » ne sera que le premier, sur base de Xsara, celui de la pub, avec les robots qui n’en font qu’à leur tête et deviennent à leur tour artistes.  « Ah, tu as acheté un Picasso ! » Bien loin d’un véritable tableau de l’artiste espagnol, ton père c’est pas Rothschild, Picasso était bel et bien devenu un modèle à part entière du chevron. Bien joué !

    Puis il y eut une passe difficile pour Citroën. 20 ans d’errements, avec DS comme concurrente. Aujourd’hui, les deux chevrons semblent sortir doucement d’un sommeil léthargique, assumant son histoire, son passé, tentant de retrouver son ADN. Mais exit Picasso, le ticket d’entrée délivré par les héritiers du peintre semble bien trop élevé pour le groupe PSA. Dommage. Donc bonjour Spacetourer, un nom bien trop lambda, trop international à mon goût. Citroën est une part de la France, et les services du 7 rue Henri Sainte-Claire Deville à Rueil-Malmaison auraient du miser là-dessus : une notion plus française. N’y avait-il pas dans l’histoire de l’automobile française un nom gaulois à mettre en avant ? Un nom de carrossier ? Une finition d’antan ? En achetant un Spacetourer, j’ai aujourd’hui l’impression d’acheter une C4 série limitée Buzz l’éclair. C’est bien dommage. La France fait vendre, ne l’oublions pas, en témoigne le luxe français à l’ international, et la tendance du made in France, ici dans l’hexagone. « Citroën C4 Currus », « Citroën C4 Figoni », « Citroën C4 Tissier » : cela aurait eu de la gueule ! Oui, de la gueule. Avec une préférence pour Currus, cela qui réalisa le fantastique bus à double étage, qui baladait les touristes dans Paris, dans les années 50/60. Sublime.

    Bonne journée chez vous, n’oubliez pas qu’une bagnole a une âme. Nous n’achèterons plus de Picasso.
    Jean-Charles

  • Philosophie binaire : le véhicule autonome

    Philosophie binaire : le véhicule autonome

    Combien de volant possède un véhicule autonome ? Deux dans le cas d’un Citroën Grand C4 Picasso à double commande dans laquelle PSA a installé son système AVA de conduite autonome de niveau 3. Et j’en ai pris le « contrôle », quasiment.

    La quasi-totalité du réseau autoroutier français, des accords en Espagne, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas… Le Groupe PSA teste ses véhicules autonomes – niveaux 2, 3 et 4 – avec douze véhicules immatriculés, conduits par plus d’une centaine de personnes – dont je fais désormais partie – pour engranger des données. Ces 0 et ces 1 ont été enregistrés sur déjà 125 000 kilomètres de routes ouvertes.

    Sur la N118, de Vélizy – base de départ du Groupe – jusqu’à Orsay – mon ancienne université – le Citroën Grand C4 Picasso au coffre transformé en salle informatique lit les panneaux de signalisation, adapte sa vitesse à l’environnement et suit le parcours sans la moindre intervention humaine. Il devient possible de jouer avec son téléphone au lieu de se préoccuper des commandes.

    Pour obtenir les autorisations nécessaires, le Groupe PSA a dû créer un modèle à double commande. Un responsable du programme reste assis à droite avec la capacité de reprendre le contrôle quand le pseudo conducteur, mais vrai testeur, peut oublier qu’il conduit…

    Dans les faits, c’est tout ce que l’on peut imaginer d’un véhicule autonome. Il suit les limitations de vitesses (réelles, pas au compteur), anticipe très, très largement la gêne que peuvent générer les autres véhicules et s’avère assez peu souple lorsqu’il s’agit de suivre une trajectoire ou de modifier la vitesse.

    • Première réaction : l’arrivée des voitures autonomes va considérablement augmenter les temps de parcours, car les voitures vont faire attention les unes aux autres en réduisant les vitesses afin d’éviter tout accident. Ce n’est que lorsque tous les véhicules seront autonomes que les temps passés en voiture pourront enfin se réduire.

    Le Citroën Grand C4 Picasso est un véhicule autonome de niveau 3. PSA prévoit de mettre cette technologie sur le marché entre 2020 et 2025. Il regroupe ce que les marques Citroën, Peugeot et DS proposent déjà en conduite assistée (régulateur de vitesse intelligent et pilotage automatique sur voies rapides), en y ajoutant la dimension « sans les mains et sans les yeux ». Le conducteur n’est plus obligé de superviser la conduite en permanence mais il doit être en mesure de reprendre la main.

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    Face aux différentes affaires des véhicules autonomes de niveau 2 déjà sur le marché, une question me semblait immanquable… A-t-on déjà eu des accidents lors de ces 125 000 kilomètres d’essais. « Aucun », assure-t-on chez PSA. « Et il n’y a pas lieu d’en avoir. Nos experts ont pu reprendre le contrôle du véhicule dès qu’ils sentaient que le logiciel ne réalisait pas la manœuvre voulue. »

    Et voilà que me revient le débat philosophique qui avait animé des diners l’an passé… Que doit faire un ordinateur quand il détecte un accident inévitable. Face au capot, une famille qui traverse la route : si le véhicule freine et garde sa ligne, les probabilités que les piétons meurent est supérieure à la moyenne… Si le véhicule tente de les éviter, ce sont les occupants de la voiture qui risquent de perdre la vie.

    Les ingénieurs de PSA ont la réponse… Pour le moment, la conduite autonome est activable sur les voies rapides. Il n’est donc pas concevable qu’un tel accident puisse se produire. AVA, pour « Autonomous Vehicle for All » gère le trafic par une pluie de capteurs redondants. Et en effet, lorsqu’un scooter a eu l’idée de s’insérer sur la N118 devant nous, le Grand C4 Picasso a réduit son allure bien avant que le deux-roues ne soit sur notre file. Tout est fait pour que les comportements prévisibles soient anticipés.

    Mais si deux voitures décidaient de « foncer » dans le Grand C4 Picasso ? Il freinerait simplement pour éviter l’obstacle détecté. Sans que le logiciel ne puisse interpréter une éventuelle « attaque » de conducteurs malveillants. L’arrivée de ces systèmes en ville – où les dangers sont bien plus présents et vicieux – va demander d’autres puissances de calcul et de nouvelles interprétations.

    • Seconde réaction : mais quelle est donc la solution du cas incroyable du choix à faire entre le décès d’une famille qui traverse la rue et celui des occupants ? La philosophie devra l’emporter sur l’algorithme, un jour.

    Moral Machine existe (merci @yomz)… Ce test permet de découvrir ses propres réactions face au cas philosophique expliqué plus haut. Pas forcément convaincu par le côté « ingénieur » des gens de PSA, j’ai fait ce test. Et mon esprit cartésien suit quasiment tout le temps leur façon de fonctionner. Selon moi, la voiture doit rester dans sa file, freiner tant qu’elle peut et tant pis pour ce qui sera devant.

    Logique implacable dans ce cas. Mais d’autres progrès vont arriver. Les véhicules autonomes devraient être capables de détecter un danger « mortel » sur la file et d’analyser l’environnement pour éventuellement prendre la décision de se déporter. Quand ce sera arrivé, l’intelligence artificielle aura fait un énorme pas en avant et d’autres questions se poseront. A ce sujet, je ne peux que vous conseiller la lecture de Vanity Fair de ce mois-ci (Julianne Moore en couverture). Vous vous régalerez au sujet des petites guerres entre Larry Page, Mark Zuckerberg et Elon Musk au sujet de l’IA.

  • Picasso, période argent grâce à Citroën

    Picasso, période argent grâce à Citroën

    L’art et les artistes… Souvent incompris par les profanes, ils marquent néanmoins leur époque. Picasso était de ces génies, par ses périodes bleues, roses, son approche du cubisme, le surréalisme et – longtemps après sa mort – son engagement auprès de Citroën (!).

    Les Demoiselles d’Avignon et Guernica ont eu une descendance : la Xsara Picasso en 1999 !

    De son vivant, Pablo Picasso avait déjà bien du mal à tenir sa propre famille. Après sa disparition, les Picasso se sont déchirés autour de l’héritage de l’artiste. Il faut dire que l’Espagnol (la France lui a refusé la nationalité en 1940) avait soigneusement évité de faire le moindre testament, qu’il comptait une maîtresse et deux enfants hors mariage…

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    De suicides en procès, ce sont ses trois enfants naturels, Paloma, Maya et Claude, qui gagnèrent les droits sur « Picasso ».

    Dès 1973, la fortune est évaluée à 1,3 milliards de francs. Les enfants décident de créer Picasso Administration pour gérer le patrimoine familiale. Avant chaque vente, ils délivrent un certificat d’authenticité et s’occupent des droits d’auteur.

    A la fin des années 1990, ils reçoivent près d’un millier de demandes de reproductions chaque année. Les tarifs sont parfois très bas. Pour la couverture d’un livre de poche écrit par Milan Kundera, qui ne jure que par Picasso, l’autorisation est délivrée contre 400 euros.

    Dans l’immense majorité des cas, l’utilisation du nom et des oeuvres est refusée. Car Picasso ne cherche pas à étendre son nom, ce sont les marques qui demandent l’autorisation. Le plus gros contrat a été signé avec Citroën… un deal qui dure depuis 1999.

    S’il n’est pas indexé sur le nombre de voitures vendues, il est régulièrement revu à la hausse. Dans une interview donnée en 2008, la famille Picasso avouait avoir touché 3 millions d’euros durant l’année 2007… L’accord a pourtant déchiré la famille.

    Claude Picasso a voulu cette signature, défendue aussi par son neveu Olivier. Les autres ne veulent plus en entendre parler. Dans les colonnes du Monde, l’un d’eux expliquait : « Un jour, alors que je donne mon nom pour une réservation au restaurant, l’hôtesse me dit : « Picasso, comme la voiture ? » J’ai pensé qu’il fallait faire attention… ».

    L’arrivée de Cactus va-t-il remettre en cause l’existence de Picasso dans la gamme Citroën ? C’est quand même beaucoup moins cher…

  • Dessin : Citroën C4 Picasso

    Dessin : Citroën C4 Picasso

    Vision de la Citroën C4 Picasso réalisée en interne lors du développement de l’actuelle version du monospace frappé du double chevron. Comme d’habitude, on en rêve !

  • Essai Citroën C4 Picasso ETG6 : la boîte auto pour les nuls

    Essai Citroën C4 Picasso ETG6 : la boîte auto pour les nuls

    Une boîte qui fonctionne comme une boîte automatique mais qui conserve les pièces d’une boîte mécanique… C’est une solution proposée par Citroën sur toute sa gamme. Présentée de cette technologie innovante, et pas chère, dans une C4 Picasso.

    Avec le développement de différentes technologies, il existe désormais une multitude de boîtes de vitesses automatiques. Chez Citroën, on propose une « Efficient Tronic Gearbox 6 », boîte pilotée ETG6 qui permet de se passer de la pédale de gauche à moindre coup.

    Ah ces embouteillages parisiens… Quand il arrive de passer près de trois heures par jour à des vitesses moyennes inférieures à 30 km/h, on se promet de ne plus jamais acquérir une voiture dotée d’une pédale d’embrayage pour rouler dans ces conditions.

    Face à la demande de plus en plus importante, les constructeurs développent l’offre de boîtes automatiques. Le Groupe Volkswagen fait figure de référence chez les constructeurs généralistes avec sa DSG à double embrayage. Renault a tenté de réagir avec une EDC utilisant une technologie similaire. D’autres, comme Mazda et surtout BMW, proposent encore des boîtes auto à « simple » convertisseur dont la douceur est tout à fait remarquable.

    Chez PSA Peugeot Citroën, on ne propose pas encore de modèle à double embrayage. En plus d’une boîte auto traditionnelle, le groupe a ajouté à sa gamme une boîte manuelle pilotée à l’agrément plus que limité. C’était en 2003. Depuis l’an passé, Peugeot et Citroën ont introduit une mise à jour baptisée ETG6 pour Efficient Tronic Gearbox 6.

    Physiquement, il y a toujours les éléments d’une boîte manuelle classique. Seuls le passage de rapports et la commande de l’embrayage ont été automatisés grâce à des moteurs électriques.

    Avec l’ETG6, c’est la partie logicielle qui a été largement retravaillée pour améliorer la fluidité des changements de vitesses et ajouter une fonction permettant d’être « en prise » pour aider le conducteur lors des manœuvres.

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    L’ETG6 pèse ainsi 57,2 kilogrammes. C’est 30 à 40 % de moins qu’une boîte automatique à double embrayage. Mais, même si sa commande se rapproche d’un système automatique, il faut garder en tête que ce n’est que du pilotage de boîte manuelle.

    Le levier est disposé derrière le volant. Le tige placée en haut à droite ressemble à ce qui existait déjà à l’époque de la DS. Joli clin d’œil.

    Position A pour avancer, il suffit de lâcher le frein pour se mettre en mouvement. On sent le premier rapport tirer la voiture, puis passage sur le deuxième. Et là, on se rappelle instantanément que cette boîte ETG n’est pas un modèle à double embrayage. Le passage manque de rapidité et de souplesse par rapport à une DSG. En conduite normale, les passagers de la voiture subiront un léger mouvement de leur tête pour marquer le changement de rapport.

    La boîte n’apprécie que modérément d’être brusquée. En revanche, elle s’avère réactive au freinage. Au fil des kilomètres, on commence à l’appréhender davantage. En levant le pied de l’accélérateur avant le passage du rapport, on parvient à monter et descendre les vitesses sans le moindre à-coup.

    Le principal intérêt est donc de se passer d’une pédale d’embrayage à moindre coût. Sur une Citroën C4 Picasso, la facture grimpe de 700 euros. C’est moins cher que n’importe quelle option à double embrayage.

    C’est donc le meilleur moyen de débuter dans le monde de la boîte automatique pour un surcoût limité.