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  • Pirelli Calendar 2026 : quand Sølve Sundsbø convoque les forces originelles pour réenchanter l’objet culte absolu

    Pirelli Calendar 2026 : quand Sølve Sundsbø convoque les forces originelles pour réenchanter l’objet culte absolu

    Il y a des traditions qui dépassent leur propre existence. Des rituels qui, année après année, deviennent plus que des projets artistiques : ils deviennent des marqueurs de culture, presque des mythologies modernes. Le Pirelli Calendar, “The Cal™”, fait partie de ces objets cultes que l’on manipule avec déférence. Une icône née dans les années 1960, façonnée par les photographes les plus influents de leur temps et toujours lovée dans cette frontière délicate entre art et industrie.
    Pour 2026, Pirelli a confié les clés de ce temple visuel à Sølve Sundsbø, photographe norvégien installé à Londres depuis trois décennies — et grande âme inspirée par la nature brute de son pays natal.

    Et le résultat… ressemble à un retour aux forces fondamentales, presque primordiales. Une plongée dans ce lien mystique que nous entretenons — parfois sans même nous en rendre compte — avec la terre, l’eau, l’air, le feu… et cet “éther” que Sundsbø évoque comme une cinquième texture, plus abstraite, mais tout aussi essentielle.

    Un thème qui, chez AUTOcult.fr, résonne particulièrement : l’idée de remonter à ce qui nous façonne, à ces matières premières qui nourrissent les mythes… et les mécaniques.

    La nature comme GPS intime

    Lorsqu’il parle de sa relation aux éléments, Sundsbø retrouve un instinct que l’on pourrait presque qualifier de “moteur”. Celui qui fait dire aux passionnés d’automobile que le bruit d’un flat-six sur une route de montagne n’est pas qu’un son : c’est un appel.
    Chez Sundsbø, c’est la tempête. Les rafales. L’ivresse de rester seul face à la pluie, comme dans une toile de Caspar David Friedrich. Un romantisme du XIXe siècle propulsé dans l’imagerie contemporaine.

    Cette impulsion nourrit entièrement le concept du Cal 2026 : un ensemble de portraits féminins inscrits dans une dynamique d’éléments captés dans la campagne anglaise — Norfolk, Essex — puis transposés en studio via de gigantesques écrans LED.

    On est loin du fantasme tropical qui a longtemps collé au Pirelli Calendar.
    Ici, il s’agit d’un retour aux sources.
    Vibrant. Tellurique. Presque spirituel.

    Un casting de femmes puissantes, au-delà des codes

    Depuis quelques années, Pirelli a définitivement quitté l’imagerie purement glamour pour convoquer des personnalités, des destins, des voix.
    2026 ne déroge pas à la règle.

    Le casting réunit 11 femmes dont la puissance, la créativité et la maturité renvoient directement à cette idée d’éléments fondamentaux :
    Tilda Swinton, muse caméléon, captée dans une forêt miniature recréée en studio ;
    FKA twigs, d’abord aérodynamique puis finalement “terre” après des discussions avec Sundsbø, roulée dans le sable pour mieux ancrer son geste artistique ;
    Isabella Rossellini, entourée de fleurs dans un tableau vivant qui évoque autant le cinéma que la botanique ;
    Eva Herzigová et Susie Cave, plongées littéralement dans l’eau, dans des tableaux où la lumière transforme chaque mouvement en matière dense ;
    Venus Williams, incarnant le feu, avec des flammes filmées au préalable et projetées derrière elle pour une fusion parfaitement contrôlée.

    Ce ne sont pas seulement des sujets : ce sont des forces.
    Des “moteurs humains”, pourrait-on dire dans notre langage d’automobilistes passionnés.

    Le Pirelli Calendar, ou l’art de faire du temps un objet

    À l’heure où tout finit en vidéo verticale compressée sur les réseaux sociaux, Pirelli persiste — presque héroïquement — à fabriquer un objet physique, précieux, hors du flux numérique.
    Un geste que l’on voudrait voir plus souvent dans le monde automobile : la célébration du temps long, du travail minutieux, de l’objet beau simplement parce qu’il existe.

    Le Cal 2026 pousse cette philosophie encore plus loin en intégrant un court-métrage, conçu comme une extension sensorielle des images fixes. On y retrouve ce jeu sur le temps :
    – des nuages captés pendant deux heures puis accélérés en quelques secondes ;
    – des mouvements humains filmés en slow-motion ;
    – des distorsions d’échelle et de perspective obtenues par le mélange d’objectifs longs et de grands angles.

    Une approche presque mécanique, où la technique permet de raconter plus qu’un instant : elle raconte un cycle.

    Pourquoi cela touche autant l’ADN d’AUTOcult.fr

    Parce que notre regard sur l’automobile est le même que celui de Sundsbø sur les éléments :
    Nous cherchons ce qui se cache derrière l’objet, derrière la technique, derrière le geste.
    Nous parlons d’histoires, d’héritages, de matière, d’émotions.
    Ce qui fait qu’un modèle devient culte, qu’une carrosserie devient iconique, qu’un bruit devient souvenir.

    Le Pirelli Calendar 2026 appartient à cette catégorie d’œuvres qui dépassent leur production annuelle :
    c’est un marqueur culturel.
    Une pièce de collection.
    Un témoignage du rapport intime que l’humain entretient avec ce qui l’entoure — nature, technologie, création.

    Et dans un monde automobile en pleine mutation, où l’électrification redéfinit les sensations, où les matériaux évoluent, où la vitesse change de statut, ce questionnement sur les “éléments” résonne comme un rappel à l’essentiel :
    Comprendre d’où l’on vient pour décider où l’on va.

    En 2026, The Cal™ ne montre pas la nature : il nous y ramène

    Avec ses portraits hypnotiques, son film atmosphérique et son casting de femmes fortes, le travail de Sundsbø raconte quelque chose d’universel : notre besoin d’ancrage, de repères, d’éléments fondamentaux — au sens propre comme au figuré.

    Et c’est précisément ce que nous aimons, chez AUTOcult.fr :
    l’art de célébrer ce qui nous relie, nous anime, et parfois nous dépasse.