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  • Porsche 963 RSP : l’hommage ultime à la légende Martini et à Roger Penske

    Porsche 963 RSP : l’hommage ultime à la légende Martini et à Roger Penske

    Un seul exemplaire. Une seule route. Une seule marque capable d’un tel exercice de style et de passion : Porsche. En recréant une version routière de sa 963, la firme de Stuttgart ressuscite à la fois le mythe de la 917 de route de 1974 et célèbre son alliance historique avec Roger Penske. Le genre de projet dont rêvent les ingénieurs… et les enfants qu’ils étaient autrefois.


    Tout commence par une légende. En 1974, le comte Gregorio Rossi di Montelera, héritier de la dynastie Martini & Rossi, convainc Porsche de lui construire une 917 homologuée pour la route. Il la conduit lui-même de Stuttgart à Paris, sur routes ouvertes, avec des plaques d’immatriculation de l’Alabama – l’unique État américain prêt à certifier un engin aussi extravagant pour un usage civil. C’est cette folle aventure qui inspire aujourd’hui Porsche pour créer la 963 RSP, une réinterprétation moderne de la course sur route, à la croisée du passé et du futur.

    Une 963 pour la rue… mais pas pour tout le monde

    Basée sur le prototype engagé en endurance, la Porsche 963 RSP (pour Roger Searle Penske) est un projet Sonderwunsch – littéralement « souhait spécial » – mené conjointement par Porsche Classic et l’équipe de Penske Racing. Pas question ici de concept-car statique : la 963 RSP roule vraiment sur route ouverte, avec un véritable certificat de circulation émis par les autorités françaises, grâce au soutien de l’Automobile Club de l’Ouest (ACO). On parle ici d’un véhicule d’endurance engagé dans le Championnat du Monde FIA WEC, capable de plus de 300 km/h en ligne droite, et pourtant adapté pour… aller chercher le pain.

    Détails d’orfèvre

    Visuellement, la RSP reprend la livrée argentée de la 917 du Comte Rossi, avec des détails spécifiques : élargisseurs d’ailes, modifications aérodynamiques pour couvrir les roues, logos Michelin façon années 1970, badges émaillés Porsche à l’ancienne. Même les jantes OZ forgées de 18 pouces sont chaussées de pneus pluie, plus tolérants sur route ouverte.

    À l’intérieur, la sellerie mêle cuir brun clair et Alcantara, avec une assise en carbone climatisée et un appuie-tête intégré. Mention spéciale pour le porte-gobelet imprimé en 3D, capable de maintenir un mug Porsche lors d’un roulage… musclé. Un clin d’œil raffiné au luxe discret de l’univers Porsche, mais sans trahir l’ADN brutal de la course.

    Préparation routière : entre artisanat et ingénierie de haut vol

    Pour s’aventurer hors du circuit, la 963 RSP a bénéficié d’une préparation complète : hauteur de caisse relevée au maximum, amortisseurs Multimatic DSSV assouplis, reprogrammation du logiciel de contrôle pour autoriser le fonctionnement des phares et des feux arrière, ajout d’un klaxon… et d’un système d’immatriculation. Même le système hybride a été modifié : toujours animé par le V8 4.6 biturbo de 680 chevaux, il a été ajusté pour fonctionner avec du carburant routier standard, tandis que le moteur électrique (MGU) a été calibré pour une réponse plus douce en ville.

    Un hommage à deux légendes

    Ce projet unique salue deux figures majeures de l’histoire Porsche. D’un côté, le Comte Rossi, esthète et passionné, qui n’a pas hésité à braver les lois pour faire rouler une voiture de course sur route. De l’autre, Roger Penske, surnommé The Captain, qui collabore avec Porsche depuis plus de 50 ans. « Je voulais que cette voiture reste fidèle à ses origines, avec le moins de modifications possible. Ce fut un vrai défi, mais le résultat est aussi brut et excitant que la 917 », affirme Penske.

    La voiture a été dévoilée à quelques jours des 24 Heures du Mans 2025, dans les rues de la ville sarthoise, conduite par Timo Bernhard. Le pilote allemand, vainqueur du Mans et ambassadeur Porsche, n’a pas caché son émotion : « Rouler en pleine rue avec une 963, à côté d’une 917… c’était irréel. Plus douce, plus confortable, elle reste une vraie voiture de course. Une expérience que je n’oublierai jamais. »

    Inaccessible mais pas impensable

    La 963 RSP ne sera pas produite en série. Un seul exemplaire sera conservé, probablement dans les réserves de Porsche Museum ou exposé lors d’événements officiels. Il ne s’agit pas d’une évolution homologuée pour la route de la 963 mais d’un exercice de style, de technique et de mémoire.

    En ces temps de transition énergétique, où les supercars deviennent silencieuses et les émotions lissées, Porsche prouve qu’il reste encore possible de faire battre le cœur des passionnés. Le constructeur ne s’adresse pas seulement à ses clients, mais aussi à ceux qui connaissent par cœur les numéros 917, 956, 962… et qui rêvent, encore aujourd’hui, de croiser une voiture de course sur le périphérique.

  • Glickenhaus 007s : une Hypercar de 1 000 ch pour la route, sans compromis

    Glickenhaus 007s : une Hypercar de 1 000 ch pour la route, sans compromis

    Si vous pensez qu’une voiture de route doit nécessairement être civilisée, confortable et discrète, passez votre chemin. Si en revanche, vous avez déjà songé à prendre l’apéro à Francorchamps après un détour par la supérette du coin, la Glickenhaus 007s est faite pour vous. Mi-prototype d’endurance, mi-fantasme d’ingénieur, cette Le Mans Hypercar homologuée pour la route redéfinit les contours de l’automobile extrême.

    Une Le Mans sur plaques minéralogiques

    La Glickenhaus 007s n’est pas née d’un coup marketing ou d’un délire de designer : elle est directement dérivée de la SCG 007 LMH qui s’est illustrée aux 24 Heures du Mans, à Spa et à Monza. Jim Glickenhaus, son créateur, producteur de cinéma et passionné d’endurance, n’en est pas à son coup d’essai. Mais ici, il pousse le curseur encore plus loin : offrir une vraie voiture de course, capable d’aller chercher le pain… à condition que le dépôt soit au bout d’une route sinueuse et bien dégagée.

    Sous sa carrosserie aux proportions extrêmes et au traitement aérodynamique radical, la 007s cache un V8 6,2 litres atmosphérique en position centrale-arrière, délivrant 1 000 ch et 737 lb-ft (environ 1 000 Nm) de couple aux seules roues arrière, via une boîte manuelle robotisée à 7 rapports. Le poids ? 1 550 kg, soit à peine plus qu’une Ferrari SF90, mais avec une aérodynamique de prototype du Mans.

    Pas qu’un show car

    Contrairement à d’autres supercars « route-circuit », la Glickenhaus 007s a été pensée pour fonctionner au quotidien, ou presque. Testée dans le trafic urbain et en conditions estivales, elle conserve pourtant ses attributs de course : suspension avant à double triangulation, suspension arrière pushrod, barres anti-roulis réglables, freins de course, jantes monobloc forgées à fixation centrale, pneus slicks en option… et portes papillon à commande hydraulique, pour une touche de théâtre bien méritée.

    Elle est même capable de franchir les ralentisseurs, grâce à un système de nose lift. Et pour les plus pointilleux, sachez qu’elle dispose aussi d’un vrai système de climatisation, capable de lutter contre la chaleur d’un été texan.

    Un cockpit de course… sans concessions

    L’habitacle, entièrement en fibre de carbone, aligne deux écrans rouges pour la navigation et la télémétrie, un volant digne de la F1, des commodos en alu fraisé, et une position de conduite très « prototype ». Mais l’ergonomie n’a pas été sacrifiée : les commandes essentielles sont à portée de main, et la transformation en mode piste est un jeu d’enfant.

    Grâce aux vérins pneumatiques embarqués, on peut lever la voiture, retirer les roues de route, monter les slicks, ajuster les lois d’amortissement, la hauteur de caisse, la cartographie moteur et l’aéro. En quelques minutes, la 007s passe du bitume au vibreur sans broncher.

    Un nouveau paradigme du track day

    « Ce n’est pas juste une voiture pour arriver sur le circuit et scotcher des croix sur les phares », explique Jim Glickenhaus. « C’est une manière de redéfinir l’expérience du track day : plus accessible, plus exaltante, plus gratifiante. »

    Et il faut bien le reconnaître : dans un monde où les hypercars sont de plus en plus technologiques, numériques, voire électrifiées, la proposition Glickenhaus fait l’effet d’un uppercut. Un gros V8 atmosphérique, une boîte à l’ancienne, une aérodynamique active, et un rapport poids/puissance inférieur à 1,6 kg/ch. Sans assistance, sans simulateur onboard, sans IA de stabilisation.

    Le rêve américain, sauce endurance

    La Glickenhaus 007s n’est ni une Ferrari, ni une Bugatti, ni une Koenigsegg. C’est un OVNI. Un manifeste. La vision d’un passionné convaincu qu’une voiture de route peut être à la fois un monstre de performances et un objet de passion brute. Elle ne cherche pas la polyvalence, mais l’expérience. Et en cela, elle incarne peut-être mieux que toutes les autres ce que signifie vraiment conduire une voiture de course sur route ouverte.

    Quant à son prix ou sa production ? Aucune information officielle n’a encore filtré, mais l’on sait que SCG (Scuderia Cameron Glickenhaus) prévoit une fabrication très limitée. Les candidats devront être aussi fortunés que motivés – et probablement un peu fous.

    À l’heure où la réglementation environnementale, les aides à la conduite et les limites de bruit resserrent la bride autour des voitures sportives, la Glickenhaus 007s arrive comme une déflagration. Homologuée, délirante, authentique. Un baroud d’honneur ? Peut-être. Un chef-d’œuvre ? Sans doute. Une voiture que vous croiserez à la boulangerie ? Jamais.

    Et c’est justement pour ça qu’on l’aime.