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  • Yamaha OX99-11 : comme les autres

    Yamaha OX99-11 : comme les autres

    Depuis des décennies, des constructeurs plus ou moins établis annoncent des supercars aux performances ahurissantes et invérifiables… Invérifiables car les annonces restent souvent à l’état de dessins, au mieux de prototypes. Rares sont ceux qui ont prouvé leur capacité à passer les 400 km/h ou à présenter 1 000 chevaux…

    Parmi les grands projets d’exception qui ont capoté, voici la Yamaha OX99-11. En 1992, McLaren annonce la réalisation d’une Supercar et présente sa « F1 » conçue par Gordon Murray. Yamaha, constructeur japonais impliqué en F1 avec un V12 livré à Jordan Grand Prix, décide de mener un programme similaire.

    Dirigée par Takehiko Hasegawa, l’équipe Yamaha crée une Groupe C de route biplace, avec des baquets placés l’un derrière l’autre. Le premier prototype (monté par IAD) est présenté et Ypsilon Technology, filiale de Yamaha basée à Milton Keyne, est mandaté pour s’occuper de la production sous la direction de Michael Bowler, venu des programmes Groupe C et Zagato d’Aston Martin.

    La fiche technique est excitante : châssis en fibre de carbone, carrosserie en aluminium, moteur V12 dérivé du bloc F1 pour ne sortir « que » 400 chevaux pour une masse globale de 1000 kg.

    Les retombées médiatiques sont extraordinaires. Pourtant, au fil des mois, Yamaha ne montre rien. Face à une grave crise financière qui secoue le Japon, le projet est repoussé puis annulé. Trois exemplaires existent, mais les performances de ces trois modèles (un rouge, un noir, un vert) n’ont jamais été certifiées.

    De trop nombreux projets ont existé et existent encore avec un statut qui dépasse très largement les capacités réelles de leurs concepteurs.

     

  • L’autre révolution automobile

    L’autre révolution automobile

    Il ne fait plus aucun doute que l’automatisation de la conduite va nous occuper durant la décennie à venir… Mais le monde automobile doit avoir bien d’autres préoccupations, dont celle l’industrialisation.

    A écouter monsieur Sergio Marchionne, les constructeurs ne pourront survivre qu’au prix d’une concentration conséquente… La semaine dernière, j’entendais Lapo Elkann tirer la sonnette d’alarme : les assembleurs automobiles sont devenus beaucoup trop petits pour concurrencer une éventuelle attaque des géants de la hi-tech.

    Il convient donc d’imaginer une révolution au cœur même de l’industrialisation automobile, avant qu’Apple, Facebook ou Amazon ne se décident à distribuer leurs propres modèles. Impossible ? Et comment est né Tesla ?

    J’ai pensé à ça en regardant la Yamaha Sports Ride Concept présentée lors du Salon de Tokyo. Ce petit coupé deux places à moteur central n’est évidemment qu’un concept présenté par un constructeur surtout connu pour ses motos, voire ses instruments de musique.

    Construit avec iStream de Gordon Murray

    Cette Yamaha se sert d’un procédé de production mis au point par le Britannique Gordon Murray, le père de la McLaren F1 (entre autres). Cette technologie, dont j’avais déjà abordé l’existence en parlant de la renaissance de TVR, est destiné à assembler des voitures rapidement avec un haut niveau de rigidité et une légèreté incomparables. Pour reprendre l’exemple de la Yamaha, la masse ne dépasse pas 750 kg pour 3,90 mètres de longueur.

    Voici donc la chance des constructeurs automobiles : renouveler le modèle de fabrication… A moins que ces technologies ne permettent à de nouveaux acteurs de se développer, jusqu’à renverser le marché.

    Vous savez quoi ? En 2001, le marché de la téléphonie était dominé par Nokia, largement devant Motorola, Sony Ericsson et Siemens. Si Sony reste encore présent après avoir avalé complètement Ericsson, il vous sera impossible d’acheter un Nokia ou un Siemens aujourd’hui… Et bonne chance pour trouver un Motorola !

    Et si, en 2030, on ne pouvait plus trouver de Toyota, de Volkswagen, de Chevrolet (en France, ça s’annonce déjà difficile), de Hyundai ou de Renault ?