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Circulation alternée : et ?

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Circulation alternée : et ?

Nous vivons une crise profonde. Notre démocratie est contrôlée par une classe politique professionnelle qui cherche, avant tout, à gagner des élections pour avoir un emploi stable. Les sondages et statistiques dictent leur stratégie.

Les Français veulent un monde plus propre, moins pollué. Ce n’est pas le résultat des urnes mais celui de différentes consultations. Chaque décision allant dans le sens d’un avenir plus vert est très souvent bien accueillie.

Lors du pic de pollution de la semaine dernière, nous aurions pu croire que notre gouvernement serait resté impassible. Comme souvent. Mais, pour une fois, Matignon a bougé alors que le Président de la République était au Stade de France pour voir perdre une France qui lui ressemble. Samedi, en fin d’après-midi, il est décidé de mettre en place un système de circulation alternée à Paris et dans la petite couronne.

Jeudi et vendredi, l’indice européen faisait état d’un pic de pollution « très élevé » (supérieur à 100) à Paris, après trois jours « élevés ». La faute à un anticyclone et à l’absence de vents. Le ciel aidant, l’indice citeair descend à « élevé » (limite « moyen ») le samedi avant de passer à faible le dimanche.

Quelle belle initiative d’instaurer une journée de circulation alternée dans 23 communes alors que la météo promet déjà d’éliminer le pic de pollution. Lundi, sans surprise, l’indice pointe à 50, entre « faible » et « moyen ». C’était une donnée attendue, sur laquelle le gouvernement a pu capitaliser.

Cette circulation alternée (et sa folle réglementation) a eu un effet bénéfique sur la circulation dans Paris… Et un effet inverse sur l’A86. Elle a aussi permis de montrer que le métro et le RER n’étaient pas si engorgés car le STIF a pu ajouter un million de places supplémentaires pour absorber l’afflux programmé de voyageurs.

Et pourtant, aucun progrès n’est à enregistrer. Une nouvelle fois, un pansement a été placé sur une jambe de bois. Si un anticyclone reprend la même position, nous subirons un nouveau pic de pollution. On remettra en place la circulation alternée, on mobilisera la police et on alignera ces contrevenants révolutionnaires libertaires.

Quand va-t-on enfin se concentrer sur les vrais problèmes du Diesel, de l’absence de parking aux abords de Paris, des manques de transports en commun, tant en quantité qu’en qualité. Quand le STIF va-t-il enfin réaliser quelque chose de grand pour une région de moins en moins vivable ? Le Grand Paris va-t-il enfin naître ?

Parfois, je me dis que nos « politiques » devraient davantage chercher à entrer dans l’histoire qu’à rester sur leur siège.

Author: Jérémie Klaxon

Attention, ceci est un pseudo…



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