Auteur/autrice : Rédaction

  • Fausse boîte, vraies sensations : quand Porsche envisage l’ePDK pour révolutionner l’émotion électrique

    Fausse boîte, vraies sensations : quand Porsche envisage l’ePDK pour révolutionner l’émotion électrique

    L’automobile est à l’aube d’une nouvelle ère où l’émotion et la précision du geste doivent être réinventées face à la puissance linéaire et souvent silencieuse des moteurs électriques. Pour Porsche, maître incontesté du ressenti au volant, le défi est de taille, et la réponse pourrait bien venir d’une simulation sophistiquée : la boîte de vitesses à palettes simulée pour VE, un système que l’on pourrait appeler ePDK.

    Alors que l’on échange avec Michael Schätzle, vice-président de la ligne de modèles Cayenne, en prototype sur les routes espagnoles, la question s’impose : Porsche pourrait-il adapter le concept de boîte de vitesses simulée de Hyundai N à ses futurs modèles électriques ?

    « Nous essayons toujours des choses intéressantes, et je pense que cela [une boîte à palettes simulée sur un groupe motopropulseur VE] pourrait être une bonne idée. Avez-vous conduit la Hyundai ? C’est vraiment bien fait. Nous l’avons également testé dans le nouveau Cayenne. Est-ce que nous allons le mettre en production en série ? Nous verrons. »

    L’engagement retrouvé : le secret du N e-Shift

    Le système évoqué, baptisé N e-Shift chez Hyundai, est si convaincant qu’il a forcé Porsche à explorer sérieusement cette technologie. Il ajoute un niveau d’engagement souvent absent des VE :

    • Bruit Synthétisé : Le système émet un son de moteur synthétisé.
    • Sensation Physique : Il procure une véritable sensation physique de changement de vitesse.
    • Courbes de Puissance Modélisées : Le couple s’accumule avec la montée en régime avant de chuter au sommet, simulant fidèlement le comportement d’un moteur à combustion avant la « zone rouge ».

    Sur route, cette simulation offre plus de caractère et de grain à la conduite. Sur circuit, elle agit comme un fil d’Ariane, où les « passages de vitesse sont une chaîne de miettes de pain » pour cartographier mentalement chaque tour et affiner les lignes de freinage.

    Plus qu’un gimmick : l’aide à la conduite

    L’intégration d’un tel système n’est pas uniquement un gimmick pour l’émotion ; elle répond à un besoin fondamental de feedback pour le conducteur.

    Sascha Niesen, responsable de la vérification et de la validation du Cayenne, explique que le son inspiré du V8 pour le Cayenne Électrique pourrait être perçu comme un artifice, mais il a été salué par les conducteurs. Pour lui, c’est la même chose pour le changement de vitesse simulé.

    Ce feedback sonore est essentiel pour comprendre les limites de la voiture. Le patron de BMW M, Frank van Meel, a souvent souligné ce défi : donner aux conducteurs de VE quelque chose qu’ils peuvent entendre et sentir pour déterminer le point de rupture.

    • L’Avertissement Acoustique : Niesen raconte avoir conduit le Cayenne Électrique sur glace et neige en Suède. Pour la première fois, il pouvait entendre la situation d’adhérence des roues, le niveau de patinage étant indiqué par l’augmentation des « tours » simulés. C’est un système d’alerte précoce essentiel lorsque les limites des pneus sont atteintes.

    L’authenticité du geste

    L’aspect le plus surprenant de cette innovation est son adoption par des ingénieurs puristes. Niesen, un homme du « moteur et piston », avoue avoir voulu « détester » le concept de boîte de vitesses simulée. Pourtant :

    « Mais cela s’est avéré excellent. J’étais inquiet que les personnes qui travaillent dessus soient des geeks du logiciel essayant de simuler la sensation d’une boîte de vitesses. Mais non. Les personnes qui y travaillaient étaient de vrais experts en groupes motopropulseurs et en boîtes de vitesses. C’était tout simplement authentique et je me suis senti engagé. »

    Si le système trouve sa place, les futures Boxster et Cayman électriques, dont le succès ou l’échec reposera entièrement sur la richesse de l’expérience de conduite, seraient les candidates évidentes pour le lancement de cette technologie de l’ePDK. Le rythme et l’immersion narrative de la conduite pourraient ainsi être sauvés par une fausse boîte, mais de vraies sensations.

  • Le V8, le Watt et la Loi : le conflit qui redéfinit l’âme sonore de la Formule 1

    Le V8, le Watt et la Loi : le conflit qui redéfinit l’âme sonore de la Formule 1

    La Formule 1 a toujours été le théâtre d’une tension créatrice : celle qui oppose le passé glorifié à la promesse de l’avenir. Aujourd’hui, cette tension n’est plus seulement technique, elle est politique et culturelle. Elle oppose le désir viscéral de retrouver le rugissement des V8 et V10 à l’impératif commercial et écologique du moteur hybride 50/50 de 2026.

    Au cœur de cette bataille pour l’identité de l’automobile la plus rapide du monde, un bras de fer institutionnel se joue, un choc de cultures qui déterminera si l’art de la F1 restera une affaire de passion pure, ou une démonstration de sobriété technologique.

    La symphonie mécanique : pourquoi la nostalgie hurle

    Le V6 turbo hybride actuel est une merveille d’efficacité, mais il peine à égaler la résonance culturelle et sensorielle de ses aînés. C’est sur ce déficit émotionnel que s’appuie le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, dans sa posture que l’on pourrait qualifier de « populiste ». Il porte l’étendard d’une partie significative de la fanbase qui rêve du retour d’une formule V8, voire même des mythiques V10 atmosphériques.

    Ce n’est pas un simple caprice mécanique, mais une quête d’héritage.

    Le V10 (1990-2005) : L’émotion à l’état brut

    Le V10 symbolise l’ère de la vitesse frénétique et de la compétition débridée.

    • L’art sensoriel : tournant à des régimes vertigineux (jusqu’à 19 000 tours/minute), le V10 ne produisait pas un bruit, mais un hurlement aigu et cristallin. C’était une note qui pénétrait l’expérience, faisant vibrer l’air bien au-delà de la piste, un détail sensoriel fondamental pour l’immersion.
    • La précision du geste : Ces blocs étaient l’apogée de l’ingénierie atmosphérique, exigeant une gestion méticuleuse de la puissance brute. Ils offraient une démonstration pure de la performance tirée de la cylindrée, sans l’aide complexe de l’électrification.

    Le V8 (2006-2013) : la dernière danse atmosphérique

    L’adoption du V8 de 2,4 litres en 2006 a marqué le dernier acte des moteurs non-hybridés. Moins perçant que le V10, le V8 offrait un son plus grave, plus roque, mais toujours d’une intensité frissonnante. Il fut la bande-son de la dernière décennie où l’histoire de l’automobile en F1 n’était pas dictée par la récupération d’énergie, mais par l’élégance d’un moteur à combustion interne poussé à son paroxysme.

    Cette évocation, qui mêle précision technique, ressenti et lien culturel, est l’essence de la bataille de Ben Sulayem.

    La réalité contractuelle : la FOM comme garant du futur

    Pourtant, ce désir ardent de renouer avec le passé se heurte à une réalité contractuelle et commerciale inébranlable.

    Depuis l’acquisition des droits commerciaux par Liberty Media (FOM) en 2017, la gouvernance de la Formule 1 a été redéfinie. L’accord stipule clairement que l’élaboration des règlements est la prérogative de la FOM, tandis que la FIA se contente d’administrer et d’assurer la conformité. La FIA, malgré son statut de corps dirigeant, fonctionne désormais comme un prestataire de services.

    La réponse de la FOM aux tentatives de retour aux V8 ou V10 a été ferme. L’agenda est dicté par le futur, et ce futur est incarné par la formule 50/50 de 2026 : un équilibre parfait entre l’électrique et le thermique, conçu pour :

    1. Maintenir l’investissement des constructeurs (qui vendent des voitures hybrides ou électriques).
    2. Garantir la crédibilité environnementale de la discipline.

    Pour la FOM, il s’agit d’une tentative de satisfaire les deux bases de fans : ceux qui veulent l’innovation, et ceux qui veulent la course, sans céder à des superlatifs simplistes ou à un virage technologique anachronique.

    L’horizon 2030 : le vrai départ

    Le conflit entre la nostalgie et le progrès est en stand-by. Le V6 turbo hybride 50/50 est programmé jusqu’à la fin de l’année 2030.

    C’est à cet horizon que réside le véritable enjeu. 2030 n’est pas seulement la fin de l’actuelle formule moteur, c’est aussi l’expiration de l’accord de gouvernance entre Liberty Media et la FIA. Théoriquement, la FIA pourrait alors renégocier les termes de son engagement ou choisir de reprendre la main sur la définition de ses règlements.

    Le succès de la F1 dans les prochaines années dépendra de sa capacité à transformer ce nouveau règlement technique en une expérience narrative aussi captivante que l’ère des V10. En attendant, le V8 et le V10 restent le patrimoine sonore que la F1 doit désormais apprendre à honorer, même sans le faire rugir sur ses circuits. C’est l’essence de l’automobile : un art au carrefour de l’histoire et de l’innovation.

  • FAT International x Peaches : quand l’ADN du motorsport rencontre la culture automobile de Tokyo

    FAT International x Peaches : quand l’ADN du motorsport rencontre la culture automobile de Tokyo

    Le week-end dernier, Peaches. Japan Garage, véritable épicentre de la scène automobile de Shibuya, s’est transformé en un lieu de rencontre unique pour les passionnés de Porsche et les créatifs venus du monde entier. À l’initiative de FAT International et de Porsche, un pop-up spectaculaire a mis en lumière le lien étroit entre motorsport international et culture automobile locale japonaise, autour d’une célébration visuelle et communautaire.

    Une Porsche 911 GT3 Weissach en vitrine

    Le point d’orgue de l’événement était sans conteste la présentation d’une Porsche 911 (992.2) GT3 avec pack Weissach, revêtue d’une livrée exclusive FAT. Inspirée par la victoire historique de la Porsche 962 à Le Mans en 1994, cette décoration fusionne typographie, logos et personnages dessinés sur mesure, incarnant un dialogue entre héritage du sport automobile et design contemporain. La Porsche s’accompagnait d’une capsule collection FAT x Peaches, limitée et très recherchée par les collectionneurs et amateurs de lifestyle automobile.

    Avant même l’ouverture officielle, les participants ont pris part au FAT Mankei Export Drive, un road trip soigneusement organisé entre Tokyo et le célèbre tracé de la Hakone Turnpike. La journée s’est conclue par un Cars & Coffee exclusif au sommet de la montagne, où voitures et passionnés ont pu se rencontrer dans un cadre unique.

    Une célébration du motorsport et de la communauté

    Au-delà de la 911 GT3, l’exposition a permis de découvrir une sélection emblématique de modèles Porsche : 911 (993), 718 Cayman GT4 RS, 911 Turbo Flatnose (930), 944 S2, Taycan Sport Turismo et 911 GT3 RS, tous réunis pour souligner l’héritage technique et émotionnel de la marque. Mais l’événement ne se limitait pas aux voitures : le WEC 6 Heures de Fuji a été évoqué comme un moment où motorsport, design et communauté fusionnent, offrant aux visiteurs des rencontres avec les pilotes et des tours de piste, créant des souvenirs inoubliables et renforçant les liens entre culture japonaise et univers automobile mondial.

    FAT International : du transport express au podium mondial

    Initialement simple société logistique européenne, FAT International s’est imposée sur le devant de la scène grâce à son implication dans le sport automobile, puis a été repensée par Ferdinand “Ferdi” Porsche. Trente ans après leur victoire iconique à Le Mans, Ferdi Porsche a relancé le FATurbo Express Racing Team avec Proton Competition pour concourir en FIA World Endurance Championship à bord de la Porsche 963 Hypercar.

    Pour Ferdi Porsche, l’objectif va au-delà de la compétition : « Avec FAT International, nous voulons construire des ponts — entre tradition et innovation, entre motorsport et lifestyle, entre cultures. La course fait partie de notre ADN, mais notre mission va plus loin : rendre le sport automobile accessible, dès le plus jeune âge, avec la FAT Karting League, une révolution dans le monde du karting. »

    Tokyo, capitale mondiale de la créativité automobile

    Aujourd’hui, FAT International est bien plus qu’une marque : c’est une plateforme reliant passion automobile, créativité et communauté. Tokyo, avec sa culture automobile unique et son esprit avant-gardiste, s’est révélée être le cadre idéal pour cette initiative. Le pop-up au Peaches. Japan Garage a incarné cette vision : un événement vibrant, symbole de collaboration, de diversité et d’enthousiasme partagé pour l’automobile, à la croisée du design, du motorsport et de la culture urbaine.

  • Alfa Romeo 164 Procar : la berline qui roulait plus vite qu’une F1

    Alfa Romeo 164 Procar : la berline qui roulait plus vite qu’une F1

    Riccardo Patrese enclenche la pédale de droite à la sortie de la Parabolica. Quelques secondes plus tard, juste avant le freinage de la chicane Rettifilo, il file à plus de 320 km/h dans la ligne droite des stands de Monza. Le plus frappant ? Il est au volant d’une voiture qui ressemble, à s’y méprendre, à une banale berline quatre portes ! Le son, nouveau et strident, qui déchire l’air devant les tribunes combles, racontait pourtant une tout autre histoire.

    Ce spectacle unique, offert lors du Grand Prix d’Italie 1988, fut la première et la dernière apparition publique de l’Alfa Romeo 164 Procar. Un mirage historique, fruit d’une ambition folle qui devait révolutionner le sport automobile : les berlines de tourisme dotées de la performance d’une Formule 1.

    La chimère de la Formule S

    Patrese venait de descendre de sa Williams à moteur V8 Judd pour s’installer dans une machine qui n’était pas si éloignée de sa monoplace. Sous sa carrosserie de 164 de série, l’Alfa Romeo Procar était, à toutes fins utiles, une F1 biplace. Elle reposait sur un châssis de course ultra-rigide et abritait surtout un V10 atmosphérique de 3,5 litres, une configuration de moteur qui deviendrait dominante au sommet du sport dans les saisons à venir.

    Cette bête de course était le fer de lance de ce qui devait être le Championnat FIA des Voitures de Production (Procar), ressuscité d’une série éponyme BMW M1 de 1979-80. Au cœur de ce projet se trouvait la Formule S (pour Silhouette).

    Le concept était audacieux : l’aspect extérieur devait imiter fidèlement une voiture de série produite à au moins 25 000 exemplaires, n’autorisant qu’un petit aileron arrière discret et quelques ajustements pour le refroidissement. Mais sous cette enveloppe familière, les règlements exigeaient une technologie F1 pure et dure, en l’occurrence les nouveaux moteurs atmosphériques de 3,5 litres.

    Quand Bernie et Max dictaient la musique

    Ce projet était l’œuvre de l’influent duo Bernie Ecclestone et Max Mosley. Ecclestone, nouvellement vice-président de la FIA chargé des affaires promotionnelles, et Mosley, revenu en tant que président de la commission des constructeurs de la FISA, travaillaient à restructurer le sport automobile. Leur objectif était clair : rendre les moteurs F1 de 3,5 litres obligatoires non seulement en Grand Prix, mais aussi en Groupe C (endurance) et dans ce nouveau Procar. L’idée était de forcer les constructeurs à investir dans un moteur unique, utilisable sur plusieurs fronts – un concept que Ecclestone ne cachait pas être une manœuvre pour attirer les grands constructeurs vers la F1.

    FIAT, qui venait de racheter Alfa Romeo fin 1986, s’est montré un collaborateur enthousiaste. Le nouveau patron, Vittorio Ghidella, fan de sport auto, voulait que l’image de course d’Alfa perdure, même si la F1 était désormais l’apanage de Ferrari. Or, Alfa Corse disposait d’un tout nouveau V10 3,5 litres – le Tipo 1035 – développé par Giuseppe D’Agostino, conçu pour être plus compact et léger qu’un V12, et plus puissant qu’un V8.

    Ce moteur, qui n’avait plus de débouché en F1 après la rupture spectaculaire du contrat avec Ligier (un casus belli monté de toutes pièces par FIAT), trouva un foyer inattendu dans la carrosserie de la 164.

    L’élégance mécanique : la BT57

    La construction de l’Alfa 164 Procar fut confiée à Brabham (qui était alors en pleine cession par Ecclestone), l’équipe qui avait déjà utilisé les moteurs Alfa en F1 de 1976 à 1979. Le châssis, connu en interne sous le nom de BT57, était l’œuvre de l’ingénieur John Baldwin. Il était construit autour d’une coque centrale rigide à laquelle étaient accrochés le moteur et les suspensions, permettant un véritable aménagement biplace.

    Assemblé par le mécanicien Tommy Ross, l’unique exemplaire fut testé en Italie, notamment par Giorgio Pianta. Pour sa démonstration publique à Monza, Patrese reçut des instructions strictes : prendre son temps, puis accélérer à fond dans la ligne droite pour exhiber la vitesse de pointe.

    La performance fut foudroyante : la 164 Procar a dépassé les 331 km/h (206 mph) dans la ligne droite, plus rapide que certaines F1 de l’époque, son poids minimal de 750 kg aidant. Patrese se souvient de la violence de l’expérience : « Tout tremblait beaucoup au-dessus de 300 km/h ».

    Un mort-né de 331 km/h

    Malheureusement, le coup de bluff d’Alfa Romeo ne convainquit pas les autres constructeurs. Leur scepticisme était clair : « Nous voulons courir avec ce que nous vendons », le concept de la silhouette étant jugé trop éloigné du produit de série.

    La Formule S et le Championnat Procar furent abandonnés discrètement. L’Alfa 164 Procar a ainsi été rapidement reléguée au musée. L’unique fois où son magnifique moteur V10 atmosphérique fut entendu par le public, ce fut lors de ces quelques tours de démonstration. L’histoire se souvient de cette berline unique comme d’une fin de non-recevoir à 331 km/h.

  • Longévité automobile : Toyota confirme, Stellantis surprend !

    Longévité automobile : Toyota confirme, Stellantis surprend !

    Chaque année, le site américain iSeeCars.com scrute des millions d’odomètres pour répondre à une question simple, mais essentielle : quelles voitures durent le plus longtemps ? Et en 2025, le verdict est tombé. Sans grande surprise, Toyota continue de dominer le classement des véhicules les plus endurants. Mais cette année, un autre groupe se distingue là où on ne l’attendait pas : Stellantis.

    Une étude titanesque sur 174 millions de véhicules

    L’équipe d’iSeeCars a passé au crible les données de 174 millions de voitures, SUV et pick-up vendus aux États-Unis, en calculant la probabilité pour chaque modèle d’atteindre le cap symbolique des 250 000 miles, soit environ 400 000 kilomètres.
    Leur modèle statistique propriétaire permet d’estimer les chances de survie mécanique d’un véhicule en fonction de son kilométrage moyen et de sa longévité observée.

    Résultat : la Toyota Sequoia décroche la première place, avec 39,1 % de probabilité de dépasser ce seuil impressionnant — soit plus de huit fois la moyenne de l’industrie, fixée à 4,8 %.

    Toyota, toujours au sommet

    Sans surprise, Toyota domine le classement général, trustant 10 places sur les 25 premières. Le constructeur japonais confirme sa réputation de fiabilité, bâtie sur des décennies de constance technique et de rigueur industrielle.

    Sa filiale Lexus brille également, tandis que Honda et Acura (autre marque premium japonaise) complètent le podium des marques les plus durables. Côté carrosseries, les SUV raflent la mise, représentant près de la moitié du Top 25, suivis par les berlines, pick-up et quelques hybrides.

    Et c’est là que les choses deviennent intéressantes : car si la Sequoia s’impose comme reine de la longévité, le pick-up Ram 3500 — un modèle Stellantis — vient troubler la hiérarchie.

    La surprise Stellantis : le Ram 3500 en tête des pick-up

    Oui, vous avez bien lu : le véhicule le plus endurant toutes catégories confondues n’est pas une Toyota, mais un Ram 3500.
    Selon iSeeCars, le mastodonte américain affiche une probabilité de 39,7 % d’atteindre 250 000 miles, soit un peu plus que la Sequoia !

    Certes, les versions « heavy duty » n’étaient pas incluses dans le classement principal, mais cette performance mérite d’être soulignée. Car elle témoigne du sérieux des ingénieurs de Stellantis dans le développement de leurs pick-up, souvent utilisés dans des conditions extrêmes — flottes professionnelles, chantiers, transport lourd — et soumis à un entretien rigoureux.

    La Toyota Tundra suit de près, mais la présence du Ram en tête démontre que Stellantis est capable de rivaliser avec les champions de la fiabilité mécanique.

    Des SUV, des berlines, et des hybrides de plus en plus endurantes

    La tendance se confirme : les SUV dominent les classements de longévité. Sur les 25 modèles les plus susceptibles d’atteindre 400 000 km, 11 sont des SUV, avec une forte présence des Toyota Highlander, 4Runner et Land Cruiser, mais aussi des Honda Pilot et Lexus GX.

    Les berlines restent une valeur sûre, notamment la Lexus IS, première de sa catégorie avec 27,5 % de chances de dépasser le quart de million de miles, suivie par la Toyota Avalon et la Toyota Prius.

    Les hybrides, longtemps critiqués pour leur complexité technologique, s’affirment désormais comme des modèles d’endurance. La Toyota Highlander Hybrid en tête avec 31 %, prouve que l’électrification bien maîtrisée n’a rien à envier aux moteurs thermiques sur la durée.

    Une constante japonaise, mais un message clair pour les autres

    Depuis vingt ans, les études de fiabilité placent les marques japonaises en tête. Mais l’édition 2025 de cette étude marque un tournant discret mais significatif : la montée en puissance de Stellantis dans un domaine où le groupe était rarement cité parmi les meilleurs.

    Avec le Ram 3500, Stellantis démontre que la fiabilité n’est pas qu’une affaire de tradition, mais aussi de rigueur industrielle et d’entretien suivi. Et cette dynamique pourrait profiter à d’autres marques du groupe — Jeep et Dodge, selon les marchés — si les standards de qualité continuent de progresser.

    Longévité et contexte économique : un enjeu majeur

    Dans un contexte où le prix moyen des véhicules neufs dépasse les 47 000 dollars aux États-Unis (et les 35 000 euros en Europe), la durabilité devient un argument économique autant qu’écologique.

    Les consommateurs cherchent des voitures capables de durer deux décennies sans gros frais mécaniques.

    Karl Brauer, analyste chez iSeeCars, le résume parfaitement :

    « Le coût des véhicules rend leur durée de vie plus importante que jamais. Si vous choisissez bien, vous pouvez économiser des dizaines de milliers de dollars sur vos coûts de transport. »

    Autrement dit, l’achat d’un véhicule durable n’est plus seulement une question de fiabilité, mais de rentabilité à long terme.

  • Le retour iconique : Bruno Saby et Lancia réunis pour l’E-Rallye Monte-Carlo

    Le retour iconique : Bruno Saby et Lancia réunis pour l’E-Rallye Monte-Carlo

    Un parfum de légende plane sur le prochain E-Rallye Monte-Carlo ! Le pilote grenoblois Bruno Saby, vainqueur de l’épreuve en 1988, effectue un retour hautement symbolique en Principauté. Il retrouvera la marque qui a marqué sa carrière, Lancia, pour piloter la toute nouvelle Lancia Ypsilon HF, la version haute performance et 100 % électrique de la citadine emblématique.

    Le duo de choc, composé de Bruno Saby et de son copilote Christophe Marquès, s’alignera au départ de ce rallye de régularité électrique. Pour les passionnés, ce retour est indissociable d’un souvenir marquant : la victoire de Saby en 1988 au volant de la mythique Lancia Delta HF 4WD, une des plus belles pages de l’histoire de la marque en Championnat du Monde des Rallyes.

    Lancia Ypsilon HF : l’ADN sportif électrique

    L’engagement de Saby se fait avec la Lancia Ypsilon HF, première déclinaison haute performance de la nouvelle génération Lancia. Loin d’être une simple citadine électrifiée, cette compacte italienne revendique un tempérament affirmé, fidèle à la tradition des modèles « HF » historiques.

    • Moteur 100 % électrique de 280 chevaux : Une puissance significative pour affirmer l’esprit sportif.
    • Châssis optimisé : Abaissé, il intègre un différentiel Torsen pour garantir motricité et stabilité, ainsi que des freins spécifiques dimensionnés pour un usage intensif.

    La Ypsilon HF se positionne ainsi comme un pont entre l’héritage glorieux de Lancia et l’avenir de la mobilité électrique, prouvant que performance et électrification peuvent cohabiter sans compromis.

    « Revenir au Monte-Carlo avec Lancia, c’est un symbole fort, » explique Bruno Saby. « Ce rallye a marqué ma carrière et ma vie de pilote. Aujourd’hui, je retrouve cette atmosphère unique, avec une voiture qui incarne le futur de l’automobile. La passion reste la même. »

    Une préparation victorieuse

    L’E-Rallye Monte-Carlo ne sera pas une découverte pour le pilote, déjà habitué aux rallyes de régularité 100 % électriques. Pour préparer cet événement, Bruno Saby a d’ailleurs déjà testé la Ypsilon HF avec succès.

    Il a récemment remporté la première édition de l’E-Rallye France Auvergne Rhône Alpes entre la Savoie et le Puy-de-Dôme, décrochant une large victoire avec dix meilleurs temps sur quatorze possibles aux côtés de Christophe Marquès. Une démonstration que la finesse de son pilotage est un atout précieux pour exploiter les qualités de la nouvelle Lancia électrique.

    Ce retour, loin de la seule nostalgie, est pour Lancia une manière de faire le lien entre son implication historique en rallye et le plaisir de conduire de ses modèles de série.

    Bruno Saby a également participé au Tour de Corse Historique au volant d’une Lancia Delta Integrale HF !

  • Alfa Romeo embrase Charade et signe un record historique

    Alfa Romeo embrase Charade et signe un record historique

    Le circuit de Charade, lové dans les reliefs du Massif du Sancy, a vibré les 13 et 14 septembre derniers au rythme d’un événement inédit : la première édition du Rosso Festival. Deux jours entièrement consacrés à Alfa Romeo, deux jours d’émotions, de moteur et de passion italienne pure.

    Et pour une première, le succès est total : 280 Alfa Romeo réunies et plus de 600 participants venus de toute la France, un record absolu pour un rassemblement 100 % dédié à la marque au Biscione.

    Charade, théâtre d’une communion Alfiste

    Organisé par l’Alfa Club des Volcans et le Club Alfa Romeo Côte d’Azur, avec le soutien officiel d’Alfa Romeo France, le Rosso Festival a su trouver le ton juste : celui d’un événement à la fois exclusif et authentique, accessible uniquement sur invitation.
    Sur le tracé mythique de Charade, considéré comme l’un des plus beaux circuits d’Europe, la passion Alfa s’est exprimée dans toute sa diversité, entre roulages, rallyes touristiques, expositions et moments de partage.

    Pour Alain Descat, Directeur d’Alfa Romeo France, le symbole est fort :

    « Voir 280 Alfa Romeo réunies sur le circuit de Charade, entourées de plus de 600 passionnés, c’est un moment d’histoire. Le Rosso Festival illustre la force d’une communauté soudée et passionnée. Ce succès nous pousse à continuer à écrire, avec nos clients et nos clubs, les plus belles pages de l’aventure Alfa Romeo en France. »

    Un plateau d’exception, de la Giulia GTAm à la mythique 75

    La diversité du plateau a impressionné même les Alfistes les plus aguerris. Des modèles récents comme la Giulia GTAm, rare et spectaculaire, aux icônes historiques des années 60 et 70, chaque génération d’Alfa Romeo était représentée.

    Les 40 ans de l’Alfa Romeo 75 — la dernière propulsion conçue avant l’ère Fiat — ont été célébrés en grande pompe, avec une forte présence du modèle, véritable symbole d’une époque où la marque affirmait encore son caractère sportif sans compromis.

    Les Alfa Romeo de compétition n’étaient pas en reste : plusieurs voitures de course issues de championnats historiques ont rappelé les racines profondes du Biscione dans la performance et la vitesse. Enfin, de nombreuses 4C, Giulia et Giulietta, sans oublier les Spider de toutes générations, ont offert un panorama vivant de l’histoire d’Alfa Romeo, du chrome au carbone.

    Un programme calibré pour les passionnés

    Le succès du Rosso Festival ne tient pas qu’à la qualité du plateau, mais aussi à la richesse du programme.
    Sur place, les participants pouvaient :

    • Prendre la piste sur le circuit de Charade, encadrés par des instructeurs,
    • Participer à des rallyes au roadbook à travers les routes du Sancy,
    • Suivre des cours de pilotage,
    • Tester des simulateurs de conduite,
    • Et surtout échanger autour de leur passion commune, dans une ambiance à la fois conviviale et élégante.

    Chaque instant a été pensé pour faire vivre l’émotion Alfa, entre adrénaline et partage. Le festival a su séduire aussi bien les puristes que les nouveaux venus, confirmant la vitalité d’une passion transgénérationnelle.

    Une communauté plus forte que jamais

    Le Rosso Festival a été avant tout une déclaration d’amour collective à une marque qui a toujours privilégié l’émotion à la raison. Les clubs Alfa Romeo, de la Côte d’Azur à la Bretagne, ont répondu présent. Et la diversité des participants — familles, collectionneurs, jeunes passionnés — prouve que le flambeau de la passion italienne continue de se transmettre.

    Sur les réseaux sociaux, les images du week-end ont rapidement circulé : un ruban rouge d’Alfa Romeo serpentant sur le tracé vallonné de Charade, un public émerveillé, et cette atmosphère unique que seule la marque milanaise sait inspirer.

    Une première édition déjà historique

    Avec 280 voitures réunies, le Rosso Festival établit un record absolu en France pour un rassemblement entièrement consacré à Alfa Romeo. Jamais autant de modèles du Biscione n’avaient été rassemblés pour un seul événement — une prouesse logistique et symbolique qui confirme la puissance de la communauté Alfiste.

    Ce succès place désormais le Rosso Festival comme un rendez-vous incontournable dans le calendrier automobile français.
    Tout indique qu’une deuxième édition pourrait voir le jour, peut-être avec une ouverture à d’autres circuits emblématiques.


    Charade comme une promesse

    Le Rosso Festival n’a pas seulement célébré Alfa Romeo. Il a révélé l’attachement viscéral d’une communauté à une marque qui, plus que jamais, cultive son héritage.

    Dans un monde automobile de plus en plus normé, cet événement a rappelé ce qui fait la singularité d’Alfa Romeo : une passion sincère, un ADN de course, et une esthétique intemporelle.

    À Charade, l’histoire d’Alfa Romeo en France a écrit un nouveau chapitre.

    Et à en juger par l’énergie des participants, ce n’est que le début d’une longue série de festivals placés sous le signe du cuore sportivo.

  • The Renault Icons : Artcurial Motorcars et Renault célèbrent 125 ans d’histoire lors d’une vente aux enchères inédite

    The Renault Icons : Artcurial Motorcars et Renault célèbrent 125 ans d’histoire lors d’une vente aux enchères inédite

    C’est un événement sans précédent dans l’histoire du constructeur au losange. Pour la première fois, Renault ouvre les portes de son patrimoine et mettra aux enchères une partie de sa mythique collection. En partenariat avec Artcurial Motorcars, la maison française de référence dans le monde des enchères automobiles, la marque annonce The Renault Icons, une vente d’exception qui se tiendra le 7 décembre 2025 au cœur même du site industriel de Flins-sur-Seine, à quarante kilomètres de Paris.

    Cette vente unique, organisée sur le lieu symbolique qui abritera le futur musée Renault, marquera un tournant historique pour la marque et pour tous les passionnés de son héritage technique et sportif.

    Une vente historique au cœur du patrimoine Renault

    Partenaires depuis 2022, Artcurial Motorcars et Renault poursuivent ici une collaboration d’exception. Après avoir contribué à la mise en valeur de modèles iconiques dans différents événements internationaux, les deux acteurs s’associent cette fois pour orchestrer un rendez-vous qui fera date : la première vente aux enchères officielle d’automobiles issues directement des collections Renault.

    Le lieu choisi, l’usine de Flins, n’a rien d’un hasard. Ce site emblématique, témoin de décennies de production – de la Dauphine à la ZOE, en passant par les quatre générations de Clio – est aujourd’hui en pleine transformation. Il accueillera en 2027 le musée des collections Renault, un espace entièrement dédié à la préservation et à la transmission du patrimoine industriel, technique et culturel de la marque.

    Rationaliser pour mieux préserver

    En juin 2025, Renault a présenté sa nouvelle stratégie patrimoniale : préserver 600 modèles emblématiques couvrant toute son histoire depuis 1898, dans le but d’offrir une vision cohérente et exhaustive de son héritage. Pour y parvenir, le constructeur a choisi de rationaliser ses réserves, en se séparant d’exemplaires identiques ou redondants au sein de la collection.

    C’est ainsi qu’est née The Renault Icons, une vente à la fois patrimoniale et symbolique, où chaque lot sera unique sur le marché.

    Au total, 100 automobiles seront proposées :
    – des prototypes et concept cars qui ont jalonné les grandes orientations stylistiques et technologiques de Renault ;
    – des modèles de route emblématiques, témoins de l’évolution du goût et des usages ;
    – et surtout, une vingtaine de monoplaces de Formule 1, véritables pièces d’histoire du sport automobile.

    À ces voitures s’ajouteront 100 lots d’Automobilia directement issus du patrimoine Renault : moteurs de F1, maquettes d’études, souffleries, plans techniques ou archives inédites, autant de témoins précieux de la créativité et du génie industriel de la marque.

    Des icônes du losange sous le marteau

    Parmi les têtes d’affiche, deux légendes absolues :
    – la Renault RE40-04 de 1983, monoplace de Formule 1 pilotée à l’époque par Alain Prost, symbole de l’âge d’or de Renault en Grand Prix ;
    – et la Renault Alpine A442 de 1975, pionnière du programme endurance qui culmina avec la victoire aux 24 Heures du Mans en 1978.

    Ces deux voitures, photographiées par Peter Singhof, résument à elles seules la double identité de Renault : une marque populaire ancrée dans la vie quotidienne, mais aussi un constructeur d’avant-garde, capable de triompher sur les plus grands circuits du monde.

    D’autres trésors devraient également susciter l’émotion : concept-cars d’étude – comme celui immortalisé par Flora Ferreira –, prototypes expérimentaux ou modèles de compétition oubliés, témoins de décennies d’innovation et d’audace créative.

    Une vente pour raconter 125 ans d’innovation

    « The Renault Icons est bien plus qu’une vente aux enchères : c’est une rétrospective vivante de 125 ans d’histoire automobile française », résume Matthieu Lamoure, président d’Artcurial Motorcars. L’événement offrira un voyage à travers les époques, de la simplicité mécanique des débuts à l’électrification contemporaine, en passant par les heures de gloire sportives et les révolutions stylistiques qui ont marqué chaque décennie.

    Pour Renault, cette démarche s’inscrit dans une logique patrimoniale moderne : faire vivre le passé en le partageant. En confiant à Artcurial la vente d’une partie de ses réserves, la marque permet à des collectionneurs du monde entier de devenir dépositaires d’un morceau d’histoire, tout en assurant la pérennité et la valorisation de son patrimoine restant.

    Flins, un lieu symbolique entre passé et futur

    Le choix du site de Flins-sur-Seine revêt une portée émotionnelle particulière. Inaugurée en 1952, l’usine a vu sortir des millions de voitures populaires – Dauphine, R4, R5, Clio – avant de devenir l’un des piliers de la stratégie de reconversion de Renault vers une économie circulaire et durable.
    En accueillant cette vente, Flins se transforme pour un jour en temple de la mémoire automobile, où les lignes de production cèdent la place aux podiums de collection.

    Un rendez-vous incontournable pour les passionnés

    Jamais auparavant Renault n’avait ouvert ainsi les portes de son patrimoine au public et aux collectionneurs. En réunissant Artcurial Motorcars et Renault autour de ce projet commun, The Renault Icons promet de devenir un événement fondateur dans l’histoire du collectionnisme automobile français.

    Un moment à ne pas manquer pour quiconque rêve de posséder un fragment d’histoire, une voiture qui a façonné la légende du losange, ou une pièce technique témoin d’une époque où l’audace et l’ingénierie allaient de pair.

  • Maserati x Giorgetti : quand le design italien se met en mouvement

    Maserati x Giorgetti : quand le design italien se met en mouvement

    Dans l’univers automobile, rares sont les collaborations qui vont au-delà du badge et de la signature sur une plaque. Trop souvent, le « co-branding » se limite à un jeu de logos et de textures.
    Mais quand Maserati invite Giorgetti à concevoir une Grecale Folgore unique, ce n’est pas un simple exercice de style. C’est une rencontre entre deux langages qui racontent, chacun à leur manière, l’âme du design italien.

    L’Italie du geste juste

    Il faut d’abord comprendre ce que représentent ces deux noms dans la culture italienne. Maserati, fondée à Bologne en 1914, c’est la vitesse apprivoisée, la puissance sculptée, la quête du mouvement parfait. Giorgetti, né en 1898 à Meda, au cœur de la Brianza, c’est la lenteur maîtrisée, la main de l’artisan, la recherche de la proportion absolue. Entre les deux, plus d’un siècle d’histoire et un même credo : le geste juste, celui qui transforme la fonction en émotion.

    L’Italie a toujours su faire dialoguer ces deux mondes : la machine et la matière, la route et la maison, le sport et le confort. C’est cette conversation qu’on retrouve dans la Grecale Folgore Giorgetti Edition, présentée à l’Atelier Giorgetti, rue de l’Abbaye à Paris — un lieu choisi avec soin, comme une parenthèse de calme dans le tumulte de Saint-Germain-des-Prés.

    Du vent, du bois et du cuivre

    Chez Maserati, le vent a toujours un nom. Ghibli, Levante, Mistral, et aujourd’hui Grecale, ce souffle qui traverse la Méditerranée.
    Chez Giorgetti, c’est la matière qui respire : le bois, le cuir, le métal.
    Cette édition unique est née de cette rencontre entre le mouvement et la texture, entre la fluidité de l’air et la densité de la matière.

    La carrosserie arbore une teinte exclusive, baptisée Gleaming Dusk. Ni grise ni cuivrée, elle semble changer selon la lumière, comme si le métal lui-même vibrait au rythme du vent. Sous les projecteurs, elle révèle des reflets chauds et froids, un jeu d’ombres qui fait écho aux finitions métalliques des créations Giorgetti. Les jantes, polies et vernies, ajoutent à cette impression de mouvement suspendu. Le résultat est d’une sobriété déroutante : pas de clinquant, pas d’effet spectaculaire. Juste la maîtrise d’un équilibre, cette élégance italienne qui préfère la tension à la démonstration.

    L’intérieur : la voiture comme objet d’art

    À bord, on entre dans un autre rapport au design automobile.
    La Grecale Folgore Giorgetti n’essaie pas de ressembler à un salon roulant — elle traduit plutôt ce que pourrait être un objet de design qui roule. Les cuirs et les bois ne sont pas là pour “faire luxe”, mais pour exprimer une idée du toucher, de la texture, du confort. Chaque surface est pensée comme une sculpture : lisse, tendue, travaillée. Le geste du sellier rejoint celui de l’ébéniste.

    Klaus Busse, responsable du design Maserati, et Giancarlo Bosio, directeur créatif de Giorgetti, ont cherché un langage commun : celui du mouvement même à l’arrêt. Dans le mobilier Giorgetti comme dans les carrosseries Maserati, rien n’est jamais statique. La ligne court, la lumière glisse, la matière vit. C’est une philosophie du design où l’objet ne se contente pas d’être beau : il doit raconter le temps, la main, la passion qui l’ont façonné.

    Fuoriserie, l’art du sur-mesure italien

    La Grecale Folgore Giorgetti Edition incarne aussi la philosophie Fuoriserie, le programme de personnalisation de Maserati. Mais ici, la personnalisation dépasse le simple choix de coloris ou de surpiqûres. C’est une approche culturelle : la voiture comme œuvre unique, façonnée à la manière d’une commande d’art.

    On retrouve dans cette démarche la tradition italienne du sur-mesure, du tailoring. Le même esprit qui anime les ateliers de couture de Milan ou les carrosseries d’antan à Modène. Un art de la transformation subtile, où le luxe ne s’exprime pas dans la rareté mais dans la justesse. C’est ce que Maserati appelle « tailoring on the move » : l’idée que la personnalisation ne s’arrête pas à l’habit, mais s’étend à la route.

    Giorgetti, ou le design comme héritage

    Fondé à la fin du XIXe siècle, Giorgetti a toujours cherché à dépasser les frontières entre artisanat et industrie. À une époque où beaucoup confondent design et décor, la maison revendique une approche presque architecturale du mobilier. Ses créations, toujours “atypiquement uniques”, jouent sur la tension entre classicisme et expérimentation. Depuis l’intégration de la société Battaglia, spécialisée dans les intérieurs de yachts et d’hôtels de luxe, Giorgetti s’est imposé comme l’un des rares acteurs capables de concevoir un univers global du design italien.

    C’est cette cohérence, cette vision d’ensemble, qui a séduit Maserati. Les deux marques partagent la même volonté : créer des objets capables d’émouvoir, que ce soit dans un salon, sur un yacht, ou au volant d’un SUV électrique de 500 chevaux.

    Le design italien, comme un art du mouvement

    Ce qui fait la force de cette collaboration, ce n’est pas sa rareté mais sa nécessité. À une époque où le design automobile tend à se standardiser, Maserati revendique son attachement à la culture italienne du beau, du fait-main, du geste précis. La Grecale Folgore Giorgetti Edition n’est pas une pièce de musée : c’est une démonstration que le design, en Italie, reste un art vivant.

    Là où d’autres parlent d’innovation, Maserati et Giorgetti parlent de tradition évolutive. Une tradition qui ne fige rien, mais qui transmet : la passion, le mouvement, la lumière, la main. C’est ce dialogue, entre la route et la maison, entre le vent et le bois, qui définit mieux que tout autre le vrai esprit du design italien.

    Et au fond, c’est peut-être cela, l’ultime luxe : savoir que, même immobile, une Maserati reste en mouvement.

  • Une Lotus Esprit en carbone renaît : l’Encor Series 1 dévoile sa modernité

    Une Lotus Esprit en carbone renaît : l’Encor Series 1 dévoile sa modernité

    Cinquante ans après le premier dévoilement de la Lotus Esprit à Paris, la mythique supercar britannique renaît sous une forme revisitée. La jeune société britannique Encor prépare le lancement de la Series 1, une réinterprétation moderne de l’Esprit S1 originale, mêlant ADN Colin Chapman, ingénierie contemporaine et savoir-faire artisanal.

    Une renaissance limitée à 50 exemplaires

    Seuls 50 exemplaires seront produits, chacun reposant sur une Esprit V8 d’origine. Le projet conserve le châssis en nid d’abeille propre au modèle, tout en remplaçant la carrosserie en fibre de verre par une coque en carbone moulé. Selon Encor, cette nouvelle structure est plus légère et plus rigide, tout en intégrant des éléments modernes comme des phares LED basse hauteur, discrets mais performants.

    Sous le capot, le V8 d’origine est entièrement reconstruit, promettant une motorisation fiable et endurante, fidèle à l’esprit de la voiture. L’intérieur, lui, a été entièrement repensé : cuir, Alcantara et aluminium usiné remplacent le style rétro, tandis que des touches numériques — Apple CarPlay et caméras 360 degrés — assurent un confort moderne sans trahir l’esprit sportif.

    Respecter l’héritage tout en modernisant

    Pour Simon Lane, co-fondateur et ancien responsable de programmes sur mesure chez Aston Martin et Lotus, le projet n’est pas simplement un exercice technique : « Il s’agit d’une responsabilité, pas d’un projet. » Le designer Daniel Durrant, ancien de Lotus, souligne que le style de la Series 1 rend hommage à l’Esprit originale tout en conservant une authenticité visuelle. Chaque détail, de la silhouette aux proportions, a été étudié pour rappeler le modèle emblématique de 1975 sans tomber dans le pastiche.

    Cette approche reflète une tendance croissante dans le marché des voitures de collection : proposer des classiques modernisés, où performance, sécurité et confort répondent aux exigences actuelles, tout en préservant l’âme de l’original.

    Prix et marché ciblé

    L’Encor Series 1 est proposée à partir de 500 000 euros, hors options, taxes et prix du véhicule donneur. L’initiative s’adresse avant tout aux collectionneurs avertis, à la recherche d’exclusivité et de plaisir de conduite. La série limitée, la reconstruction du V8 et l’utilisation du carbone rendent chaque exemplaire unique et profondément désirable.

    La révélation complète est attendue pour novembre 2025, et les premières livraisons devraient suivre rapidement. Avec ce projet, Encor réaffirme non seulement l’attractivité intemporelle de la Lotus Esprit, mais aussi le potentiel de réinterprétations haut de gamme qui combinent patrimoine et technologies modernes.

  • Porsche Carrera GT : une supercar légendaire fête ses 25 ans

    Porsche Carrera GT : une supercar légendaire fête ses 25 ans

    Il y a un quart de siècle, Porsche dévoilait à Paris une étude qui allait marquer durablement l’histoire de l’automobile sportive. La Carrera GT, présentée au Mondial de l’Automobile en septembre 2000, incarnait à la fois l’excellence technologique, la pureté du design et l’esprit de la conduite dynamique. Issue d’un moteur V10 initialement développé pour Le Mans, la voiture tirait ses racines du LMP 2000, un prototype jamais aligné en course mais qui allait renaître sous la forme d’un supercar routier.

    De la piste à la route

    La genèse de la Carrera GT est intimement liée au sport automobile. Porsche voulait prolonger sa domination au Mans et, à la fin des années 1990, le projet LMP 2000 visait à concevoir un prototype d’endurance révolutionnaire. Le moteur V10, 5,5 litres, refroidi par eau et ne pesant que 165 kg, était conçu pour atteindre 8 900 tr/min. Mais en 1999, Porsche décida de concentrer ses ressources sur de nouveaux modèles de série, et le projet fut interrompu.

    Pourtant, ce moteur d’exception méritait une seconde vie. Porsche le transforma en cœur d’un supercar routier, fidèle à la philosophie de la marque : appliquer la technologie de course à une voiture accessible au grand public. Comme le souligne Roland Kussmaul, ancien pilote d’essai et ingénieur chez Porsche : « Nous avions un moteur construit pour l’extrême, nous lui avons donné un nouveau défi : le quotidien. Le LMP 2000 était notre vision du futur, la Carrera GT l’a mise sur route. »

    La touche de Walter Röhrl

    Pour maîtriser un tel concentré de performance, Porsche fit appel à Walter Röhrl, double champion du monde des rallyes, pour le réglage du châssis. L’objectif : créer une voiture exigeante mais accessible, capable de transmettre toutes ses sensations sans submerger son conducteur. La Carrera GT est ainsi devenue un équilibre subtil entre audace et contrôle, où chaque composant — de la monocoque carbone aux suspensions — reflète un savoir-faire hérité du sport automobile.

    Une supercar avant-gardiste

    La version de série, produite de 2003 à 2006, conserve l’ADN de la compétition. Le moteur V10 de 5,7 litres développe 612 chevaux et 590 Nm de couple, propulsant la voiture à 330 km/h pour un poids contenu de 1 380 kg. La monocoque en carbone, le toit amovible, le différentiel et la boîte manuelle à six rapports avec embrayage céramique ne sont que quelques-uns des éléments directement inspirés de la course. Avec seulement 1 270 exemplaires fabriqués à Zuffenhausen et Leipzig, la Carrera GT est devenue une icône de collection, symbole de pureté technique et de sensations.

    Le designer Anthony-Robert “Tony” Hatter, responsable de l’extérieur, résume : « Cette voiture est un cadeau pour tous ceux qui veulent comprendre d’où vient Porsche et où nous voulons aller. Nous avons pris le sport automobile dans sa forme la plus pure et l’avons transformé en voiture de route. »

    L’héritage et la célébration

    Pour célébrer ce 25e anniversaire, Porsche a collaboré avec le designer parisien Arthur Kar pour créer une collection capsule rendant hommage à la Carrera GT. Comme le souligne Kar : « Depuis son lancement, la Carrera GT a toujours été ma voiture préférée. Ce n’est pas qu’une machine : c’est un symbole d’innovation, de design et d’émotion pure. »

    Aujourd’hui, la Carrera GT reste une référence dans l’histoire des supercars : légère, puissante, technique et émotionnelle, elle représente un moment charnière où Porsche a su transformer une technologie de compétition en un objet de route accessible, tout en conservant le frisson de la course.

    Fiche technique – Porsche Carrera GT (2004)

    • Moteur : V10 atmosphérique, angle de cylindre 68°
    • Cylindrée / compression : 5 733 cm³ / 12,0:1
    • Puissance : 450 kW (612 ch) à 8 000 tr/min
    • Couple : 590 Nm à 5 750 tr/min
    • Boîte : 6 vitesses manuelle, embrayage céramique
    • 0-100 km/h : 3,9 s ; 0-200 km/h : 9,9 s
    • Vitesse max : 330 km/h
    • Poids à vide : 1 380 kg
    • Dimensions L/l/h / empattement : 4 613 / 1 921 / 1 166 mm / 2 730 mm
    • Production : 2003-2006, 1 270 exemplaires, usines Zuffenhausen & Leipzig
    • Prix neuf : 452 690 €
  • Nelson Piquet retrouve la Brabham-BMW BT52 : hommage à Estoril pour un champion hors du temps

    Nelson Piquet retrouve la Brabham-BMW BT52 : hommage à Estoril pour un champion hors du temps

    Le rugissement du quatre cylindres turbo BMW a de nouveau résonné sur le bitume d’Estoril. Le dernier week-end d’août, le légendaire circuit portugais — théâtre du premier Grand Prix du Portugal moderne en 1984 — a vu revenir l’un de ses héros : Nelson Piquet, triple champion du monde de Formule 1. À l’occasion d’un événement organisé par Dener Motorsports, en hommage au pilote brésilien, BMW Group Classic a sorti deux joyaux de son patrimoine sportif : la Brabham BMW BT52 Turbo de 1983 et la BMW M1 Procar de 1980. Deux voitures emblématiques, deux chapitres majeurs de la carrière de Piquet, réunis pour ce qui pourrait bien être sa dernière danse au volant d’une F1 BMW.

    Un retour chargé d’émotion

    Le week-end avait tout d’une réunion de famille. Autour de Nelson Piquet, on retrouvait Bernie Ecclestone, patron du team Brabham à l’époque, Gordon Murray, le génial concepteur de la BT52, ainsi que plusieurs anciens mécaniciens du team, venus spécialement pour l’occasion. Tous avaient rendez-vous à Estoril, non loin de Lisbonne, sur un tracé qui symbolise les grandes heures de la Formule 1 des années 1980.

    BMW Group Classic, fidèle gardien du patrimoine de la marque, a préparé les deux voitures avec le soin d’un horloger. Les mécaniciens du département historique ont assuré la remise en route et le suivi technique sur place, afin que tout soit parfait pour le grand moment : le retour de Nelson Piquet derrière le volant de sa Brabham BT52, la monoplace qui lui avait offert son deuxième titre mondial, et le tout premier pour un moteur turbo en Formule 1.

    La BT52 : une légende de l’ère turbo

    Présentée en 1983, la BT52 marquait une rupture technique et esthétique. Gordon Murray avait dû redessiner la voiture en urgence après l’interdiction des jupes et de l’effet de sol. Le résultat : un châssis plus court, un centre de gravité reculé, et surtout un moteur BMW M12/13, un 1,5 litre quatre cylindres turbo dérivé d’un bloc de série issu de la 2002. Capable de délivrer plus de 800 chevaux en configuration course et plus de 1 200 chevaux en qualifications, ce moteur a fait entrer BMW dans la légende.

    Avec cette combinaison explosive, Nelson Piquet a remporté trois Grands Prix en 1983 (Brésil, Italie, Europe) et le titre mondial au terme d’une saison marquée par la fiabilité du moteur et la cohésion exceptionnelle entre Brabham et BMW. « Le moteur BMW a tout changé, se souvient Piquet. Nous avons beaucoup travaillé en 1982 pour être prêts l’année suivante. C’était une période fantastique. »

    À Estoril, plus de quarante ans plus tard, le Brésilien a repris place dans le cockpit étroit de la BT52, casque sur la tête et sourire aux lèvres. Après un shakedown pour retrouver les sensations, il a effectué plusieurs tours d’honneur, dans un mélange d’élégance et de nostalgie.

    Une vie de course avec BMW

    Avant la Formule 1, Nelson Piquet avait déjà bâti un lien fort avec BMW. En 1980, il remportait la BMW Procar Series, un championnat monomarque opposant les meilleurs pilotes du monde au volant de la spectaculaire BMW M1 Procar, conçue par Paul Rosche et développée par le département compétition de Munich. Cette même année, il décrochait également une victoire de prestige aux 1000 km du Nürburgring, sur une M1 Groupe 5 partagée avec Hans-Joachim Stuck.

    Entre 1982 et 1985, il disputa ensuite quatre saisons de F1 avec des Brabham-BMW Turbo. Son palmarès avec le constructeur bavarois reste impressionnant :

    • 1982 : 11e du championnat (Brabham BT50)
    • 1983 : Champion du monde (BT52)
    • 1984 : 5e (BT53)
    • 1985 : 8e (BT54)

    En tout, Piquet compte 23 victoires en 204 Grands Prix, dont 7 pour BMW, et trois titres mondiaux (1981, 1983 et 1987).

    Un hommage à la démesure

    L’événement d’Estoril s’est voulu à la fois intimiste et spectaculaire. Les spectateurs ont pu approcher les deux machines mythiques, restaurées dans leur configuration d’époque, avec leurs livrées emblématiques Parmalat et BMW Motorsport. Après sa démonstration, Piquet a longuement échangé avec les anciens membres de son équipe. « Revoir cette voiture aujourd’hui, c’est revoir une œuvre d’art. Elle était belle, elle l’est toujours. C’était la plus belle période de ma vie », a-t-il confié.

    Pour BMW Group Classic, cette apparition marquait la deuxième sortie publique de la BT52 en 2025, après le Festival of Speed de Goodwood en juillet. Rarement une monoplace historique n’aura été aussi précieusement conservée et remise en état de marche.

    Une dernière fois au volant

    La dernière fois que Nelson Piquet avait conduit la Brabham BT52 remontait à 2015, lors d’un événement de légendes à Spielberg, en Autriche. Dix ans plus tard, le Brésilien de 73 ans a fait le voyage depuis Brasília pour retrouver sa machine. Il y a sans doute vu une forme de conclusion symbolique à son histoire avec BMW : une aventure technique et humaine, faite de passion, de défi et de vitesse pure.

    « À l’époque, gérer la puissance n’avait rien d’extraordinaire », sourit Piquet. « Aujourd’hui, c’est une autre histoire. Je freine beaucoup plus tôt qu’avant. »

    Une phrase qui résume à elle seule tout le contraste entre la F1 d’hier et celle d’aujourd’hui. Un temps où la mécanique avait encore des colères, où les pilotes apprivoisaient des bêtes de 800 chevaux sans assistance. À Estoril, Nelson Piquet a retrouvé cette part de folie. Une dernière fois, peut-être. Mais certainement pas sans émotion.