À Tachkent, capitale de l’Ouzbékistan, ce n’est ni la vitesse de pointe ni le chrono qui ont fait la différence, mais l’intelligence au volant. En marge des Assemblées Générales de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA), le Français Alexandre Stricher a été sacré vainqueur du FIA Smart Driving Challenge, décrochant au passage un sixième titre mondial, son cinquième en FIA SDC. Une performance rare qui dépasse largement le cadre d’une compétition : elle incarne aujourd’hui une vision moderne de la sécurité routière et de la mobilité durable.
L’écoconduite, pilier sous-estimé de la sécurité routière
Dans un contexte où les politiques publiques peinent encore à enrayer durablement l’accidentalité routière, le FIA Smart Driving Challenge (FIA SDC) s’impose comme un laboratoire à ciel ouvert. Loin d’un simple concours d’économie d’énergie, ce challenge international repose sur un postulat clair : une conduite plus fluide, anticipative et responsable réduit simultanément la consommation, les émissions… et le risque d’accident.
Les chiffres de l’édition 2025 sont sans appel. À l’échelle mondiale, les participants ont réduit en moyenne leur consommation d’énergie ou leurs émissions de CO₂ de 9 %. Mais surtout, le risque d’accident a chuté de 37,5 % par rapport à un conducteur “moyen”. Lors des phases finales – les playoffs réunissant les 20 meilleurs conducteurs mondiaux – ces bénéfices atteignent des sommets, avec jusqu’à 28 % de réduction d’impact environnemental.
Une démonstration éclatante que la sécurité routière ne passe pas uniquement par les aides électroniques ou les infrastructures, mais aussi par le comportement humain.
Alexandre Stricher, une domination qui s’inscrit dans la durée
Face à l’Espagnol Antonio Fernandez Basanta lors de la finale mondiale, Alexandre Stricher n’a laissé aucune place au doute. Déjà quintuple champion, le membre du Mobilité Club France et de la FFSA a de nouveau fait parler sa régularité et sa maîtrise, parvenant à réduire son impact climatique de 29 % par rapport à un conducteur de référence.
Cette constance, année après année, installe une véritable dynastie dans l’univers de l’écoconduite. Mais plus encore qu’un palmarès, c’est une crédibilité qui se construit. Alexandre Stricher n’est plus seulement un compétiteur : il est devenu une référence, un point de repère pour des milliers de conducteurs engagés dans le challenge à travers 97 pays.
« Ce défi oblige à réfléchir à chaque décision prise au volant, et à son impact réel, explique-t-il. Ce qui me motive, c’est de voir comment de petites améliorations quotidiennes peuvent générer de grands bénéfices, à la fois pour la planète et pour la sécurité de tous. »
Un ambassadeur mondial de la conduite responsable
À force de titres et de performances mesurables, Alexandre Stricher s’impose désormais comme un ambassadeur mondial de la conduite intelligente. Un rôle qui dépasse largement le cadre hexagonal. Soutenu par la FIA, le FIA SDC s’appuie chaque saison sur des pilotes professionnels et des figures de la mobilité pour porter ce message universel : mieux conduire, c’est déjà sauver des vies.
Dans ce dispositif, le champion français incarne une forme de pédagogie moderne, loin des discours moralisateurs. Son message est simple, chiffré, démontré par les données. Il parle aussi bien aux conducteurs de véhicules thermiques qu’aux utilisateurs d’électriques, rappelant que l’écoconduite n’est pas une contrainte, mais un levier immédiat de progrès.
L’intelligence artificielle comme juge impartial
Au cœur du FIA Smart Driving Challenge se trouve une technologie clé : l’intelligence artificielle développée par la société suédoise Greater Than. Chaque trajet effectué par les participants est analysé pour établir un « DriverDNA », une sorte de carte d’identité comportementale du conducteur. Ce profil est ensuite comparé à une base de données colossale de plus de 7 milliards de trajets à travers le monde.
Accélérations, freinages, anticipation, gestion de la vitesse : tout est scruté pour évaluer à la fois la sécurité et la durabilité de la conduite. Une approche objective, déconnectée du type de véhicule ou du pays, qui fait du FIA SDC un outil crédible aux yeux des institutions comme des assureurs.
Une reconnaissance au sommet de la FIA
Présent à Tachkent, Mohammed Ben Sulayem, Président de la FIA, n’a pas manqué de saluer la portée du challenge et la performance du Français :
« Le FIA Smart Driving Challenge montre comment l’innovation peut rendre nos routes plus sûres, plus durables et plus accessibles. Alexandre Stricher prouve, par l’exemple, que chaque conducteur peut avoir un impact positif. »
Un message fort, qui rappelle que l’automobile de demain ne se résume pas à la technologie embarquée, mais aussi à la responsabilité individuelle.
Une autre vision du sport automobile
Avec ce cinquième sacre mondial, Alexandre Stricher confirme que le sport automobile peut aussi être un formidable vecteur de transformation sociétale. Ici, pas de podium arrosé de champagne, mais une victoire qui se mesure en pourcentages de CO₂ évités et en risques d’accident réduits.
En attendant l’édition 2026, une chose est certaine : sur les routes du monde entier, le conducteur le plus “intelligent” n’est pas forcément le plus rapide, mais celui qui a compris que la sécurité routière commence par la manière de poser son pied sur la pédale.












