Étiquette : GT-R

  • Quand la compétition bat le marketing !

    Quand la compétition bat le marketing !

    À travers les âges, le marketing a toujours pris le dessus sur le sport. Nous partons d’un constat simple : si un constructeur automobile s’engage en compétition, c’est surtout pour vendre des voitures. Avec son programme LM P1, Nissan a fini par faire l’inverse : la compétition a battu le marketing.

    Est-ce que Nissan a vraiment voulu ce programme LM P1 aux 24 Heures du Mans ? N’était-ce pas une querelle de numéro 1 contre numéro 2 chez Renault qui a mené à la décision d’engager trois NISMO en juin dernier ?

    Face au défi d’aller concurrencer Audi, Toyota et Porsche, est-ce que Nissan avait les moyens de mettre au point une LM P1 capable de gagner ?

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    NISMO a opté pour une approche marketing de la compétition. Il n’était plus question d’analyser le règlement pour développer la meilleure voiture possible… Il fallait faire un coup marketing pour souligner l’approche innovante d’une entreprise. Mais, à si haut niveau, ne pas chercher à créer la meilleure voiture possible est l’assurance d’être sportivement ridicule.

    Il y a quelques semaines, Nissan annonçait le départ de Darren Cox, gourou du marketing de la marque.

    Ce mardi, Nissan finissait par mettre un terme à l’aventure. Le nouveau responsable du projet avouait avoir passé les deux derniers mois à redessiner entièrement la voiture (en remettant certainement en cause l’idée de passer toute la puissance sur les seules roues avant).

    Avec un début de saison dans quatre mois (et les 24 Heures du Mans dans six mois), des voitures à construire et à tester, Nissan avait un retard irrattrapable… La décision définitive est donc tombée : Nissan lâche tout !

    « C’est une décision difficile pour Nissan, mais nous sommes convaincus que c’est la meilleure chose à faire pour le championnat et les autres équipes », commentait Mike Carcamo, le nouveau responsable.

    Voilà comment la crainte d’être encore ridicule en piste a mis un terme à cet immense mouvement marketing. Car il faut bien admettre que tout autour du circuit, Nissan était le constructeur le plus visible au Mans et que Darren Cox avait réussi son entreprise de communication sur site…

    Mais la compétition a fini par battre le marketing…

  • Essai Nissan Juke-R 2.0 : une folie

    Essai Nissan Juke-R 2.0 : une folie

    Certaines marques possèdent un grain de folie. Dans le monde automobile, Nissan incarne cette différence via certains de ces produits. Deux exemples : Juke et GT-R.

    Face à ces deux modèles déroutants, Nissan Europe a eu l’idée d’organiser un mariage déraisonnable. Direction l’Angleterre pour mener l’étude d’un Juke à moteur de GT-R… Car une GT-R avec un moteur de Juke aurait fait beaucoup moins d’effet !

    Pour mener à bien ce projet, Nissan s’est tourné vers RML. Ce préparateur britannique avait œuvré sur la Nissan R90C Groupe C alignée au Mans en 1990, avant de s’illustrer en Voitures de Tourisme puis, de façon moins remarquable, en rallye. Hors sport auto, RML avait travaillé sur la Saleen S7…

    En 22 semaines, la Juke recevait son nouveau moteur de 485 chevaux et prenait la piste. Ce prototype destiné aux activités promotionnelles entamait un tour du monde jusqu’à Dubaï…

    Lors de la finale de la GT Academy 2011, disputée dans l’Emirat, un farfelu demande à acheter deux exemplaires du Juke-R, un blanc et un noir. Et au lieu de simplement refuser, Nissan a confié ce client hors du commun à RML avec ses meilleures recommandations.

    Imaginez la fête organisée dans l’atelier situé à quelques kilomètres de Northampton quand la commande est arrivée, « sans que le prix soit un problème ».

    Si le prix n’est pas un problème, alors disons 500 000 euros hors taxe !

    Ce qu’il y a de bien lorsque l’on est très, très, très, très riche, c’est que l’on peut s’offrir l’exclusivité. Et plus l’exclusivité est exclusive, mieux c’est. Alors, lorsque RML annonce 500 000 euros par exemplaire, les deux commandes sont validées !

    Si RML avait réussi à créer une voiture en tant que prototype de démonstration, il était possible de le dupliquer… A ce tarif, les deux premières voitures ont été livrées. Et quelques autres seraient également sorties de l’atelier anglais, même si Nissan ne communique pas sur les ventes. On sait juste qu’il en existe moins de 23.

    On rejoue

    Avec l’arrivée du nouveau Juke et de la GT-R Nismo, Nissan a choisi de poursuivre son projet. Présenté à Goodwood en juin, le Juke-R 2.0 cache le nouveau moteur de 600 chevaux et 632 Nm, toujours assemblé chez RML.

    Ce modèle, pour l’instant unique, était entre mes mains sur l’altiport de Megève. Consignes de sécurité, baquet, harnais quatre points, boîte de vitesses sur D… pédale de droite au plancher, un coup de palette au volant, 2e, 3e… freinage avec la très large pédale de gauche.

    Les choses sont plus compliquées en courbe. Il est demandé de ne pas forcer sur la direction, chaque virage doit être excessivement dessiné, à allure modérée. Le prix à payer pour rouler dans un prototype unique.

    A l’intérieur, les aiguilles s’agitent derrière le volant. Sur la console centrale, des multitudes de données peuvent être affichées, des diagrammes des forces aux températures de chaque composant.

    Autour du Nissan Juke-R 2.0, trois personnes font le point avec un extincteur et un souffleur d’air à portée de main. Voiture unique, le Juke-R est une pièce de musée pour Nissan… Jusqu’à ce qu’un nouveau farfelu ne passe commande. Un acompte des 500 000 euros et six semaines de production : il recevra alors son Nissan Juke-R 2.0… Et il pourra même récupérer la coque de Nissan GT-R associée, voire un moteur de Juke (!).

     

  • Essai Nissan GT-R : vivante

    Essai Nissan GT-R : vivante

    C’est l’histoire de 220 kilomètres sur routes ouvertes avec une machine infernale. L’histoire d’une rencontre avec ce que certains appellent encore une supercar. Juste une rencontre avec une machine qui semble vivre : la Nissan GT-R Track Pack.

    Une anecdote court les parkings. On dit que lorsque Nissan a décidé de s’attaquer au segment des super-sportives, le cahier des charges était de « botter le cul de Porsche avec la possibilité de mettre un sac de golf dans le coffre. »

    Même en partant de cette idée, le produit fini est bien éloigné d’une 911 dotée d’une remorque. D’ailleurs, une GT-R s’avère bien éloignée de tout !

    550 chevaux, beaucoup savent faire. 4 roues motrices, aussi. 4 places, moins. 94 200 euros, il n’y a plus personne.

    La Nissan GT-R, c’est juste un gros coupé qui ne s’aligne pas sur la production des voitures de sport. Un mélange de Porsche 911 et d’Audi RS6 très largement remaniée à la sauce Nissan.

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    Avec ses traits de Godzilla, la GT-R joue les Transformers. Elle semble vivre. À chaque commande du conducteur, un bruit résonne dans l’habitacle (et un peu en dehors aussi). La dernière fois que j’ai entendu une voiture donner autant d’informations sonores, c’était à bord d’une Triumph TR6.

    Ce ne sont pas de simples bruits de moteur ou des effets d’échappement (très à la mode). Une GT-R parle avec sa transmission, ses freins, ses amortisseurs. Elle vibre, claque, sans que l’on puisse penser que la panne est proche. Elle communique.

    Une transmission bien vivante

    Sur route ouverte, impossible de juger de quoi que ce soit au niveau des performances. Ce n’était pas l’objet de cette courte prise de contact. Mais évoluer dans la circulation en Nissan GT-R permet de mesurer, une nouvelle fois, la passion qui anime de nombreux conducteurs. La GT-R est regardée, appréciée. Certains font même des signes d’approbation. Un court partage de plaisir !

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    La GT-R est une voiture qui ne ressemble à aucune autre. Une sportive capable d’atteindre 100 km/h en 3,0 secondes, 200 km/h en 11,6 secondes et une vitesse maximale de 315 km/h. Seule la Bugatti Veyron était toujours supérieure lorsque cette GT-R un peu spéciale est apparue en 2012.

    Car cette Track Pack joue sur les détails avec un gain de 22 kilogrammes sur la GT-R de base, pour un lourd total de 1 735 kg. Pour emmener cette masse, le moteur V6 3,8 litres biturbo développe 550 chevaux avec 632 Nm de couple. Nouvelles suspensions et système de freinage adapté à une utilisation sur circuit…

    Proposée (à l’époque) pour un tout petit peu plus de 100 000 euros, la Nissan GT-R Track Pack était la meilleure formule pour aller chercher des sensations lors de journées circuit. Trois ans plus tard, elle reste une magnifique machine qui n’a fait que demander d’être poussée sur un tracé dédié… Ce jour viendra, histoire de la laisser vivre !

    Quelques données

    Modèle essayé : Nissan GT-R Track Pack
    Tarif : commercialisation terminée
    Moteur : 6 cylindres en V, 24 soupapes, biturbo
    Cylindrée : 3 799 cm3
    Puissance max : 550 chevaux (404 kW) à 6 400 tours/min.
    Couple max : 632 Nm à partir de 3 200 tours/min.
    Transmission : quatre roues motrices, boite de vitesses automatique
    0 à 100 km/h : 3,0 secondes
    Vitesse maximale : 315 km/h
    Consommations (route, urbain, euromix) : 17,0 / 8,8 / 11,8 l./100 km
    Emissions de CO2 : 275 g/km
    Poids : 1 735 kg
    Volume du coffre : 315 litres
    L/l/h (mm) : 4 670 / 1 895 / 1 370

  • Une Nissan old-school au Mans

    Une Nissan old-school au Mans

    A force d’annonces tonitruantes, Nissan a tenté de frapper un grand marketing pour son retour au Mans. Mais dans un environnement aussi concurrentiel et face à un règlement particulièrement compliqué, la marque japonaise va peiner en piste. Elle continue donc d’œuvrer en coulisses !

    Une folle solution technique (hybride traction avec de petits pneus à l’arrière), un ancien pilote de F1 pour accompagner des vainqueurs de la Playstation GT Academy… Il y avait déjà de quoi faire parler. Ce week-end, Nissan est allé encore un peu plus loin pour les premiers tours de roues de ses GT-R LM NISMO en public.

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    Au cœur du paddock, l’hospitalité s’affiche avec un toboggan extérieur. En piste, si les LM P1 ne se montrent guère efficaces – tant sur les chronos que visuellement – mais l’une d’elles s’affichent avec des couleurs historiques.

    Les n°22 et n°23 sont très rouges… La n°21 confiée à Matsuda, Ordonez et Schuzhiskiy est habillée comme la Nissan R90 CK n°24 que Mark Blundell avait placé en pole position (3’27’’020) des 24 Heures du Mans 1990, la première édition avec les deux ralentisseurs dans les Hunaudières. Cette voiture avait abandonné avant la mi-course.

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  • La Nordschleife se prive des GT3 et GT4

    La Nordschleife se prive des GT3 et GT4

    Un drame a coûté la vie à un spectateur lors d’une course de VLN hier. Contrairement à beaucoup d’autres sites, j’ai décidé de ne pas diffuser la moindre image de l’accident qui implique Jann Mardenborough. Si vous voulez en voir, vous en trouverez sans peine !

    Jann est un talent exceptionnel. Détecté par la GT Academy, il sera au départ des 24 Heures du Mans au volant de la Nissan GT-R LM Nismo LM P1. Engagé dans une course de VLN, le championnat d’endurance du Nurburgring, sa Nissan GT-R Nismo GT3 a décollé à Flugplatz avant de terminer sa course au milieu des spectateurs. L’un d’eux est décédé. Mardenborough a passé la nuit à l’hôpital avant d’être autorisé à en sortir.

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    En conséquence, la fédération allemande a décidé d’interdire, jusqu’à nouvel ordre, l’engagement des classes de véhicules les plus rapides sur la Nordschleife. Les SP7, SP8, SP8T, SP9, SP10, SP et SP-Pro-X ne pourront plus se présenter au départ. Cela implique la disparition des GT3 et GT4 du VLN et des 24 Heures du Nurburgring qui auront lieu les 16 et 17 mai.

    Il faut rappeler qu’une manche du FIA WTCC se déroulera sur la Nordschleife le même week-end.

  • Nissan GT-R Nismo : Godzilla attaque l’Allemagne

    Nissan GT-R Nismo : Godzilla attaque l’Allemagne

    Nissan s’amuse à faire le grand écart dans sa gamme. Aux côtés des Leaf et des Qashqai, une GT-R porte le même logo sur son capot. Et avec une nouvelle version Nissan GT-R Nismo, la supercar japonaise se veut encore plus radicale. Son récent record sur le mythique Nürburgring le montre.

    Circuit devenu trop dangereux pour accueillir les Grands Prix de F1, le Nürburgring est aujourd’hui un terrain de jeu pour tous les créateurs de véhicules sportifs. De Renault à Porsche, de Honda à Nissan, tous viennent éprouver leurs nouveautés et montrer les capacités de leurs châssis et de leurs moteurs.

    Lorsque Nissan a choisi de concevoir une version évoluée de sa GT-R, le record du tour du Nürburgring était dans toutes les têtes. Et quoi de mieux que de s’inspirer directement de la GT-R GT3 qui était alignée aux 24 Heures du Nürburgring ?

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    Dans l’esprit, une GT3 doit être basée sur une GT de route. Nissan a ré-inversé l’idée. Après avoir développée sa GT3 sur la base de la GT-R, la Nismo a été développée à partir de la GT3.

    Le moteur V6 de 3,8 litres est poussé à 600 chevaux et le couple atteint 652 Nm grâce à deux nouveaux turbocompresseurs haut-débit qui favorisent l’admission. L’allumage et la pompe à carburant sont optimisés.

    Les suspensions sont dérivées de la compétition avec l’arrivée de nouveaux amortisseurs Bilstein DampTronic, d’une barre antiroulis creuse à l’arrière et de bras de liaison spécifiques. Les pneumatiques Dunlop s’étalent sur des largeurs impressionnantes : 255/40 ZRF20 à l’avant et 285/35 ZRF20 à l’arrière.

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    La structure est renforcée : en plus d’être soudée, la caisse est collée pour améliorer encore la rigidité.

    Un passage en soufflerie a permis de donner naissance à de nouveaux appendices aérodynamiques : bouclier avant, bavolet de protection moteur, aileron arrière en carbone… L’appui généré à 300 km/h gagne 100 kg alors que le coefficient de trainée chute à 0,26.

    Tous ces efforts techniques ont été mis à l’épreuve  le 30 septembre 2013 sur le Nürburgring. L’œuvre a été confiée à Michael Krumm, pilote officiel Nissan. Sur la Nordschleife, Krumm a bouclé son meilleur tour, les 20,81 kilomètres, en 7’08’’679, établissant un nouveau record pour un véhicule de série à quatre places.

    Présentée en fin d’année dernière lors du Salon de Tokyo, cette Nissan GT-R Nismo a continué son tour du monde par une tournée nord-américaine durant l’hiver. Elle fera sa première apparition officielle en Europe lors du prochain Salon de Genève. Les premières voitures seront très bientôt livrées au Japon.