Catégorie : Ferrari

  • Rencontre avec le « Client N°1 » : Si Ferrari est ce qu’il est, c’est grâce à lui

    Rencontre avec le « Client N°1 » : Si Ferrari est ce qu’il est, c’est grâce à lui

    À Fiorano, sous le soleil de plomb de l’Émilie-Romagne, un homme détient le droit de vie ou de mort sur chaque nouveau modèle au Cheval Cabré. Raffaele de Simone n’est pas seulement le chef des pilotes d’essai. Il est le gardien du temple, l’homme qui murmure à l’oreille des V12 et qui décide quand la technologie s’efface pour devenir de l’art.

    Il y a les pilotes rapides, les ingénieurs brillants, et puis il y a Raffaele de Simone. Son titre officiel est « Chef pilote d’essai ». Son titre officieux ? « Client Numéro 1 ».

    Pourquoi ? Parce qu’aucune Ferrari, de la routière grand tourisme à la pistarde radicale (hors F1), ne quitte l’usine sans son approbation finale. Il est le premier à les conduire, souvent deux ou trois ans avant leur sortie. Il est le filtre. C’est lui qui sépare ce qui est simplement « bon » de ce qui est « une Ferrari ».

    Et croyez-le ou non, l’homme qui valide la dynamique d’une 812 Competizione prend aussi un malin plaisir à drifter avec la tondeuse autoportée du jardinier de Fiorano. « Ça marche incroyablement bien, rien à améliorer, juste du fun pur », rigole-t-il dans un entretien donné à ramp. Le ton est donné.

    Une histoire de numéro de téléphone

    L’histoire de Raffaele chez Ferrari ressemble à un scénario de film. Nous sommes en 2003, au Finali Mondiali de Misano. La Ferrari Enzo est dévoilée. Raffaele, alors pilote de course, est foudroyé. Sur le chemin du retour vers Bologne, il se retrouve coincé dans les embouteillages.

    Devant lui ? La Ferrari Enzo, conduite par l’un des ingénieurs qu’il avait abordés plus tôt. « On a roulé pare-chocs contre pare-chocs, puis côte à côte », raconte-t-il. « J’ai baissé la vitre. On a échangé nos numéros de téléphone en plein trafic, il me criait les chiffres un par un tous les quelques mètres. » Une semaine plus tard, il appelait. C’était le début d’une ère.

    90% de caractère, 10% de limite

    On imagine la vie d’un pilote d’essai Ferrari faite de chronos et de pneus fumants. Erreur. « Moins de 10% de mon temps est consacré à pousser une Ferrari à la limite », confie de Simone.

    Les 90% restants ? C’est la quête de l’âme. Une Ferrari doit rester une Ferrari sur des pavés, dans les bouchons, en allant chercher les enfants à l’école. « Je suis le client le plus difficile qu’on puisse imaginer », admet-il. Il ne cherche pas la vitesse pure, mais la confiance.

    Sa philosophie est presque organique. Pour lui, tester une voiture est un dialogue silencieux. « Une voiture ne doit pas crier. Si elle crie, c’est déjà trop tard, vous êtes déjà en train de corriger. Mais quand elle chuchote… c’est là que le développement commence. »

    Quand la machine devient Art

    Il existe un moment précis dans le développement, parfois après des semaines de frustration, où la voiture révèle sa vraie nature. Raffaele compare cela à un adolescent chez qui l’on entrevoit soudain l’adulte qu’il deviendra. « C’est le plus beau moment du processus. On n’est plus là pour chercher, mais pour affiner. On agit plus comme un mentor que comme un constructeur. »

    C’est cette sensibilité qu’il recherche chez ses pilotes d’essai. Il ne veut pas forcément des champions du chrono, mais des gens capables de « souffrir ». Des gens capables d’écouter, d’endurer l’inconfort d’un prototype pendant des heures pour déceler la moindre vibration, la moindre hésitation mécanique.

    Car au final, l’objectif n’est pas la fiche technique. « Nous ne construisons pas des fiches techniques, nous construisons des expériences de conduite », rappelle-t-il. C’est l’émotion de la F355 et de sa grille manuelle (« Clong, clong, clong ! »), la symphonie d’un V12 atmosphérique, ou la connexion télépathique d’une 458 Speciale.

    Pour Raffaele de Simone, une Ferrari n’est réussie que lorsque la technique s’efface. Quand il ne pense plus aux freins, au châssis ou au moteur, mais que tout ne fait qu’un. À cet instant précis, ce n’est plus une machine. C’est un partenaire.

  • L’Elettrica : l’hyper-GT électrique de Ferrari, génie technique et doute stratégique

    L’Elettrica : l’hyper-GT électrique de Ferrari, génie technique et doute stratégique

    Maranello vient de jouer une partition à contretemps, mais d’une complexité fascinante. Lors de sa journée dédiée aux investisseurs, Ferrari a présenté les détails techniques de sa première voiture 100 % électrique, provisoirement baptisée l’Elettrica. Dans le même temps, la marque a révisé drastiquement ses prévisions de motorisation pour 2030, signalant un pivot stratégique majeur.

    Le résultat ? L’action Ferrari a connu sa pire chute quotidienne. L’Elettrica est acclamée comme l’une des voitures les plus sophistiquées jamais construites, mais la question demeure : qui achètera cette Ferrari sans moteur thermique ?


    Le grand virage stratégique

    En 2022, Ferrari prévoyait que les véhicules électriques (VE) représenteraient 40 % de ses ventes en 2030, à égalité avec les hybrides. Le PDG, Benedetto Vigna, a annoncé une révision totale de cette feuille de route, bien plus favorable au thermique :

    Prévision 2022 (Ventes 2030)Nouvelle Prévision 2030
    VE : 40 %VE : 20 %
    Hybrides : 40 %Hybrides : 40 %
    Therm. : 20 %Therm. : 40 %

    Ce retour en force du moteur à combustion (y compris le V12 et le V8 biturbo, qui seront développés au-delà de 2030 pour être compatibles avec les e-carburants) est une concession faite à la demande persistante des clients puristes. Il est révélateur que même Ferrari, pionnier de l’hybridation de performance, doive céder au désir de ses clients de maintenir le son et l’âme mécaniques.

    Cet épisode a d’ailleurs été souligné par le retour au bouton de démarrage physique sur le volant, remplaçant un capteur tactile décrié, prouvant que même à Maranello, le feedback client sur l’expérience analogique prévaut sur la technologie.

    L’Elettrica : une hyper-GT de rupture

    Si le marché peine encore à accepter l’idée d’une Ferrari électrique, la fiche technique de l’Elettrica est un manifeste d’ingénierie :

    • Format et Puissance : Le véhicule sera une GT quatre portes, et non une supercar allégée, car Ferrari estime que l’actuelle chimie des batteries ne peut compenser le surpoids nécessaire à une supercar électrique. La puissance totale dépasse les 1 000 ch (avec quatre moteurs électriques, deux par essieu) pour un 0 à 100 km/h en moins de 2,5 secondes.
    • Performance et Poids : Avec une batterie de 122 kWh (brut), l’Elettrica affiche un poids de 2 300 kg, soit environ 300 kg de moins qu’un Porsche Cayenne Electric Turbo de puissance similaire. La batterie est développée par Ferrari, les cellules étant fournies par le partenaire de longue date SK On.
    • Technologie des Moteurs : Pour la gestion thermique (le talon d’Achille de la performance électrique), Ferrari a écarté le refroidissement direct par huile (comme chez Porsche) au profit d’une résine à haute conductivité thermique, imprégnée sous vide dans le stator. Celle-ci permet d’évacuer efficacement la chaleur tout en augmentant la résistance mécanique des moteurs face aux forces centrifuges.

    Ce qui confère à l’Elettrica son titre de « voiture la plus sophistiquée jamais construite », c’est la marge de manœuvre dynamique offerte par les quatre moteurs, la suspension entièrement active et la direction indépendante des roues arrière. Les ingénieurs de Maranello disposent ainsi d’une « boîte à outils » numérique inédite pour défier les lois de la physique en matière de comportement routier.


    La question de l’âme : bruit et « boîte de vitesses »

    La plus grande hérésie pour un Ferrarista est l’absence de son et de boîte de vitesses. L’Elettrica propose des solutions pour combler ce vide :

    • Le « Bruit Authentique » : Le son ne sera pas une simple simulation. Un accéléromètre monté sur le carter du moteur arrière captera ses vibrations naturelles (variant en fonction de la vitesse et de la charge). Un système électronique annulera les fréquences désagréables et amplifiera les « belles » fréquences, créant un son authentique amplifié (comparé à une guitare électrique : la source est naturelle, mais l’amplification est électronique).
    • La « Boîte de Vitesses » : L’Elettrica sera équipée de palettes et d’une séquence de cinq niveaux de couple prédéterminés pour simuler le plaisir et l’engagement d’une boîte de vitesses conventionnelle.

    Alors que le PDG Vigna affirme ne pas vouloir forcer ses clients historiques à acheter l’Elettrica, les acheteurs potentiels se trouvent parmi les collectionneurs complétistes et les nouveaux clients désireux d’entrer dans le cercle fermé de la marque. Sans surprise, la Chine est un marché clé, où l’acceptation du VE est forte et où les véhicules importés à gros moteurs sont lourdement taxés, rendant l’Elettrica particulièrement compétitive.

    Malgré toute sa sophistication technique, l’Elettrica arrive dans un marché du luxe qui préfère freiner son électrification, la rendant, paradoxalement, le produit d’une vision futuriste datée de quelques années.

  • La légende en rouge : les secrets de la Ferrari 308 de Magnum

    La légende en rouge : les secrets de la Ferrari 308 de Magnum

    Sur l’île d’Hawaï, au début des années 80, une voiture est devenue le symbole mondial d’une décennie d’insouciance : la Ferrari 308 GTS de Thomas Magnum. Mais derrière le mythe, il y a une réalité pleine de contraintes de tournage, de cascades abusives, et de substitution de modèles. Voici les anecdotes qui ont fait de la Ferrari rouge le véritable co-star de la série culte.

    L’échec du coup Porsche et la taille de Tom Selleck

    L’histoire de la Ferrari de Magnum a failli ne jamais s’écrire. Initialement, l’acteur Tom Selleck (qui culmine à 1,93 m) souhaitait que son personnage conduise une Porsche 928. Cependant, Porsche a refusé de modifier le véhicule pour les besoins du tournage. Ferrari, en revanche, a saisi l’opportunité marketing et a accepté de fournir ses modèles. Le reste est entré dans l’histoire de la télévision.

    Ironie du sort, l’acteur avait de sérieuses difficultés à s’insérer dans l’étroit cockpit de la 308. Pour palier sa grande taille, Ferrari a dû retirer le rembourrage des sièges et boulonner les rails de fixation le plus loin possible. Malgré ces efforts, la tête de Selleck dépassait encore largement le pare-brise. C’est pourquoi Magnum est presque toujours filmé décapoté (avec le toit targa retiré), un détail qui est devenu une signature visuelle involontaire.

    Un seul numéro, trois modèles différents

    La voiture de Robin Masters, toujours immatriculée ROBIN 1, n’était pas un modèle unique. Au fil des huit saisons, la production a utilisé pas moins de trois 308 GTS différentes pour les plans rapprochés :

    1. Une 308 GTS de 1979 (à carburateurs, la plus pure).
    2. Une 308 GTSi de 1981 (l’injection, moins puissante mais plus fiable).
    3. Une 308 GTSi Quattrovalvole de 1984 (la version à quatre soupapes par cylindre, la plus moderne et puissante de la série).

    Pour compliquer le tableau, la série a parfois introduit des variantes inattendues. Dans un épisode de la saison six, Magnum a conduit une 308 GTSi Quattrovalvole verte de 1984 (prétendument une autre voiture de la collection de Masters), offrant une rare touche de couleur en rupture avec le rouge omniprésent.

    L’abus à l’écran et les kits cars déguisés

    Derrière les stars rutilantes se cachait une réalité de plateau brutale. La Ferrari de Magnum a subi des sévices incroyables : elle a été écrasée, criblée de balles, parfois même conduite hors des falaises ou explosée (à l’écran). Heureusement, la production disposait toujours d’une voiture de réserve prête à rouler.

    Pour les cascades les plus rudes et les plans larges qui ne nécessitaient pas une Ferrari authentique, la production n’hésitait pas à utiliser des kits cars basés sur la Pontiac Fiero, habilement déguisés en 308. Un sacrifice nécessaire pour le budget et la sécurité des vrais modèles.

    Lorsque la série s’est terminée en 1988, les voitures de production ont été dispersées. L’acteur Larry Manetti (Rick) aurait réussi à en conserver une, et une autre est exposée au Lakeland Motor Museum en Angleterre.

    Au final, si la 308 a fait de Magnum un poster car des années 80, son culte est si fort qu’il a perduré. Le reboot de 2018 de la série a d’ailleurs rendu un hommage direct à cet héritage en donnant au nouveau Magnum une Ferrari 488 Spider rouge et beige. La légende de la Ferrari d’Hawaï est éternelle.

  • Ferrari SP12 EC : une guitare à douze cylindres signée Maranello

    Ferrari SP12 EC : une guitare à douze cylindres signée Maranello

    La Ferrari SP12 EC n’est pas une voiture comme les autres. Ni concept-car, ni série spéciale, ni prototype de développement. C’est une pièce unique, façonnée sur mesure pour un seul homme : Eric Clapton, icône de la guitare et passionné notoire de la marque au cheval cabré. Présentée en 2012, cette Ferrari sur commande s’inscrit dans le cadre du programme Special Projects, initié par la marque italienne pour ses clients les plus fidèles et fortunés. Un hommage roulant à la 512 BB des années 1970, mâtiné de technologie moderne et de design néo-rétro.

    Une voiture pour Slowhand

    Eric Clapton n’a jamais caché son amour pour Ferrari. On dit qu’il en possède ou a possédé une bonne dizaine, avec une prédilection pour les modèles à moteur V12 à plat. Mais c’est la 512 Berlinetta Boxer, produite entre 1976 et 1984, qui occupe une place particulière dans son panthéon personnel. Il en a possédé plusieurs, toutes rouges, et en a fait sa référence esthétique et mécanique.

    C’est donc tout naturellement que lorsqu’il s’est vu proposer l’opportunité de participer au programme Ferrari One-Off, Clapton a voulu une voiture qui ressuscite l’esprit de la 512 BB. Le résultat s’appelle SP12 EC : SP pour Special Projects, 12 pour le moteur à douze cylindres souhaité (mais non retenu), et EC pour ses initiales. Un objet profondément personnel, qui mêle références visuelles et contraintes techniques contemporaines.

    Un hommage visuel, pas mécanique

    Sous ses lignes évoquant la 512 BB, avec ses doubles optiques, ses strates horizontales, sa poupe tronquée et ses jantes à cinq branches inspirées des années 1980, la SP12 EC cache en réalité une base de 458 Italia. Maranello n’a pas cédé à la demande initiale d’Eric Clapton d’y greffer un V12, notamment pour des raisons d’intégration mécanique et de conformité réglementaire. Elle reste donc propulsée par le V8 atmosphérique de 4,5 litres, positionné en position centrale arrière.

    Le design est signé par Centro Stile Ferrari en collaboration avec Pininfarina, dans une démarche qui rappelle celle de Leonardo Fioravanti, l’un des grands stylistes de l’âge d’or de Ferrari. L’ensemble évoque une rétro-modernité maîtrisée, sans céder aux clichés du néo-rétro facile. L’auto paraît à la fois familière et résolument unique.

    Ferrari Special Projects : l’art du sur-mesure

    La SP12 EC est l’une des premières réalisations visibles du programme Special Projects, officiellement lancé en 2007 mais dont les racines remontent aux années 1950. À l’époque, il était courant pour les clients fortunés de commander un châssis Ferrari nu, qu’ils faisaient ensuite habiller par des carrossiers comme Touring, Vignale, Pinin Farina, Zagato ou Ghia. On appelait cela les Ferrari « fuoriserie », littéralement « hors-série ».

    Le programme moderne reprend cette logique, en la plaçant sous contrôle étroit du département design de Maranello. Chaque projet fait l’objet d’un processus rigoureux : sélection du client (généralement un collectionneur ou fidèle client), brief stylistique, validation des maquettes 1:1, fabrication artisanale, homologation routière, et bien sûr confidentialité (au moins jusqu’à la livraison).

    Depuis la SP12 EC, Ferrari a réalisé plus d’une quarantaine de One-Off, parfois sur base V12 (comme la SP3JC ou la P80/C), parfois sur base V8 (SP38 Deborah, SP48 Unica). Chaque voiture est un exemplaire unique, non reproductible, propriété exclusive de son commanditaire.

    Plus qu’une voiture, une déclaration

    La SP12 EC n’a jamais été destinée à être commercialisée, ni même présentée au public dans un cadre officiel. Elle a fait l’objet d’un communiqué discret de Ferrari, accompagné de quelques images studio, avant d’apparaître furtivement dans quelques événements privés ou vidéos promotionnelles.

    Ce silence en dit long sur l’esprit du programme : il ne s’agit pas de flamber, mais de célébrer une passion intime, traduite dans la matière. Pour Clapton, la SP12 EC est autant un hommage à sa jeunesse qu’un acte de fidélité à une marque dont il chérit l’ADN mécanique et artistique.

    Une valeur inestimable

    Le prix de la SP12 EC n’a jamais été officiellement révélé, mais les estimations gravitent autour de 4 à 5 millions d’euros. Une somme à relativiser au regard de l’unicité du projet, de l’exclusivité du processus, et de la conservation quasi muséale de la voiture depuis sa livraison.

    Elle ne court pas les routes – à vrai dire, elle ne court presque rien du tout – mais incarne parfaitement cette idée que le luxe ultime n’est plus de posséder un objet rare, mais d’en être le seul détenteur au monde.

    Le One-Off comme dernier refuge de l’automobile émotionnelle

    À l’heure où les gammes se rationalisent, où l’électrification impose des architectures de plus en plus semblables, et où le style devient tributaire de l’aérodynamique et de la technologie embarquée, les Ferrari One-Off apparaissent comme les dernières bastions de la pure expression automobile.

    La SP12 EC n’est ni la plus puissante, ni la plus technologique des Ferrari. Mais elle est peut-être l’une des plus sincères. Elle témoigne d’un lien affectif fort entre un homme et une marque, matérialisé dans une œuvre roulante. Une guitare rouge à douze cylindres, pour un solo qui ne se jouera qu’une fois.

  • Ferrari Amalfi : une nouvelle ère pour le « modèle d’accès » au Cheval Cabré

    Ferrari Amalfi : une nouvelle ère pour le « modèle d’accès » au Cheval Cabré

    Adieu Roma, bonjour Amalfi. Ferrari remplace son coupé d’entrée de gamme par une GT retravaillée de fond en comble, affichant 631 ch, une ergonomie repensée et une nouvelle identité stylistique. L’Amalfi ouvre un nouveau chapitre pour la marque, avec le retour des commandes physiques plébiscitées par les clients.


    Ferrari tourne une page importante de son histoire en présentant officiellement l’Amalfi, remplaçante de la Roma. Si la silhouette générale évoque sa devancière, chaque panneau de carrosserie – à l’exception du vitrage – est inédit. Le style devient plus affirmé, notamment à l’avant, où le museau effilé de la Roma laisse place à une proue plus musclée, inspirée du SUV Purosangue.

    Cette évolution n’est pas qu’esthétique. L’Amalfi incarne une stratégie nouvelle, à la fois dans sa philosophie de design et dans sa manière d’intégrer la technologie. Ferrari revendique une approche « plus pure, plus simple », selon les mots du directeur du design Flavio Manzoni, tout en assumant une montée en gamme mécanique et technologique.

    631 chevaux pour GT accessible ?

    Sous le capot, on retrouve un V8 biturbo, qui développe désormais 631 ch. Une valeur en hausse sensible par rapport aux 620 ch de la Roma, tout en conservant une architecture moteur similaire. Ferrari ne précise pas encore si d’autres modifications techniques (poids, boîte, châssis, liaisons au sol) viennent compléter ce gain de puissance, mais promet un comportement routier encore plus incisif, sans sacrifier l’élégance et le confort propres à ce segment GT.

    Les livraisons débuteront en début d’année prochaine pour les marchés en conduite à gauche, avec une arrivée des versions à conduite à droite peu après. Le tarif en Italie débute à 240 000 €, ce qui positionne l’Amalfi légèrement au-dessus de la Roma dans la hiérarchie Ferrari, sans remettre en cause son statut de modèle « d’accès ».

    La revanche des boutons

    S’il est une évolution qui en dit long sur l’écoute client chez Ferrari, c’est le retour des commandes physiques sur le volant. L’Amalfi inaugure un nouveau poste de conduite, dominé par une console centrale – surnommée le « pont » – usinée dans un bloc d’aluminium massif. Ce pont sépare clairement le conducteur et le passager et intègre la commande de boîte, tandis que les écrans numériques sont désormais au nombre de trois : un combiné conducteur de 15,6 pouces, un écran tactile central de 10,25 pouces et un troisième écran passager de 8,8 pouces.

    Mais la nouveauté la plus saluée concerne la suppression des commandes haptiques qui avaient fait polémique. Introduites sur la SF90 pour créer une interface futuriste, elles avaient été mal accueillies par les clients, jugées peu ergonomiques, notamment en conduite dynamique. Ferrari admet aujourd’hui que cette solution, pensée comme un parallèle avec les interfaces de smartphones, allait à l’encontre de l’objectif premier : garder les yeux sur la route et les mains sur le volant.

    « Nous avons poussé notre équipe à redessiner l’interaction digitale. L’exécution était innovante, mais le résultat allait à l’encontre de notre philosophie de conduite », reconnaît Enrico Galliera, responsable commercial de Ferrari.

    La marque de Maranello annonce donc un rééquilibrage de toutes ses futures interfaces, avec une part plus importante donnée aux commandes physiques. Un changement de cap qui débute avec l’Amalfi, mais qui concernera progressivement l’ensemble de la gamme.

    Une nouvelle identité… et un nouveau nom

    Si Ferrari assume la filiation avec la Roma, le constructeur a préféré donner un nouveau nom à son coupé GT. « Quand on achète une œuvre d’art, elle mérite un nom inédit », justifie Galliera. En choisissant Amalfi, Ferrari évoque une région italienne synonyme de beauté, d’exclusivité et de routes sinueuses – tout l’imaginaire auquel aspire une GT de ce calibre.

    Cette volonté de renouveau touche aussi la stratégie produit : si l’Amalfi incarne la nouvelle vision du coupé Ferrari, la Roma Spider restera temporairement au catalogue, en attendant une version découvrable dérivée du nouveau modèle.

  • Lewis Hamilton : du noir au rouge, un nouveau chapitre de sa légende

    Lewis Hamilton : du noir au rouge, un nouveau chapitre de sa légende

    Un souffle d’appréhension flotte dans l’air. « Zut, » marmonne Hamilton, l’écho de sa voix se perdant dans l’immensité du studio. L’icône de la Formule 1, d’ordinaire si maître de ses émotions, laisse transparaître une nervosité palpable. Pourtant, quelques instants plus tard, il se tient face à Aroma, un étalon noir à la robe lustrée mis face à lui pour un shooting photo réalisé pour Time. La crainte initiale, alimentée par des allergies capricieuses, cède la place à une fascination évidente. Ses mains explorent le pelage épais de l’animal, tandis qu’une pluie de questions s’abat sur le maître-chevaux. Origines, habitudes, poids… Hamilton est un puits de curiosité.

    Cet instant, capturé pour immortaliser son passage de Mercedes à la légendaire Scuderia Ferrari, le voit défier ses allergies pour une image forte : lui, devant un cheval cabré, symbole de la marque italienne. Aroma, star équine au CV long comme le bras, complète le tableau. « Cette photo sera un symbole, » affirme Hamilton, les yeux brillants. « Un classique intemporel. »

    L’avenir seul dira si cette prédiction se réalisera. À 40 ans, Hamilton ne se contente pas de viser un huitième titre record. Il rêve de graver son nom dans l’histoire de Ferrari, écurie en quête de gloire depuis trop longtemps. Son transfert, véritable séisme dans le monde du sport automobile, a surpris jusqu’aux plus initiés. Après une décennie chez Mercedes, où il a façonné une équipe à son image, l’idée de le voir en rouge semblait relever de l’utopie.

    « Il faut savoir se renouveler, » confie Hamilton. « Je ressentais le besoin de me confronter à l’inconfort. Honnêtement, je pensais avoir épuisé toutes les ‘premières fois’. Mais l’excitation de revêtir cette combinaison rouge, de piloter cette Ferrari… C’est une sensation inédite. »

    La saison 2024, vécue dans l’entre-deux, fut un exercice d’équilibriste. Respectueux de son contrat avec Mercedes, Hamilton a gardé le silence sur son avenir. Pendant ce temps, Carlos Sainz, celui qu’il remplacera, a mené Ferrari à une honorable deuxième place. Les défis qui attendent Hamilton sont immenses. Certains doutent de la pertinence de recruter un pilote vieillissant, d’autres y voient une opération marketing. La jeune garde de la F1, menée par Verstappen, Norris et Leclerc, n’entend pas céder sa place.

    « L’âge est un concept mental, » rétorque Hamilton. « Le corps change, certes. Mais je ne serai jamais un vieillard. »

    La saison 2025 s’annonce électrique. Hamilton, au centre de toutes les attentions, incarne l’espoir de toute une nation. Ferrari, c’est une religion en Italie. Chaque victoire est une fête nationale. L’objectif est clair : briser la disette de l’équipe et dépasser le record de Schumacher. En parallèle, Hamilton co-produit un film sur la F1 avec Brad Pitt. Un succès en piste et sur grand écran pourrait redéfinir la popularité de ce sport, notamment aux États-Unis.

    Un titre de champion du monde en rouge, tel serait le point d’orgue d’une carrière exceptionnelle. « Les mots me manquent pour décrire un tel accomplissement, » s’enthousiasme Mario Andretti. « Il serait le roi des rois. »

    Quelques jours avant la séance photo, Hamilton s’exerce au golf. Ce sport, qu’il pratique peu, lui a permis de tisser des liens avec des personnalités comme Tom Holland, Samuel L. Jackson ou Kelly Slater. Il aurait dû jouer avec Michael Jordan, mais le rendez-vous a tourné court. Son emploi du temps est digne d’un chef d’État : cinéma, mode, investissements… Difficile de savoir où s’arrêtera cet homme aux multiples talents.

    Pourtant, la course reste son obsession. Ses premiers souvenirs de Ferrari remontent à l’enfance, aux jeux vidéo et au film « La Folle Journée de Ferris Bueller ». « La 250 GT California Spyder, c’est la voiture de retraite idéale, » imagine-t-il. « Roscoe à mes côtés, sur la Pacific Coast Highway… »

    Son parcours est atypique. Repéré par McLaren à 13 ans, il gravit les échelons jusqu’à la F1. En 2013, il rejoint Mercedes, une équipe en mal de résultats. Sous son impulsion, elle devient la référence. Ses liens avec Ferrari ne se sont jamais rompus. Des « ciao » échangés dans les paddocks aux discussions avec John Elkann, l’idée d’un mariage a toujours plané.

    Après la saison 2021, marquée par une fin de course controversée à Abu Dhabi, Hamilton a failli tout abandonner. Mais l’appel de la compétition a été plus fort. En 2023, il prolonge son contrat avec Mercedes, mais une clause lui permet de partir après un an. Frédéric Vasseur, son ancien mentor en formules de promotion, devenu directeur de Ferrari, flaire l’opportunité. Un appel en décembre 2023 scelle l’affaire.

    « J’étais sous le choc, » se souvient Hamilton. « J’avais à peine signé avec Mercedes. » La décision est mûrement réfléchie, fruit de longues heures de méditation et de discussions avec ses proches. « C’est le plus grand rêve, » conclut-il.

    L’annonce de son départ a provoqué des réactions mitigées. Chez Mercedes, l’émotion était palpable. La sortie paintball annuelle avec les mécaniciens a pris des allures de règlement de comptes. « Ils m’ont mitraillé, » raconte Hamilton. « C’était douloureux. » Toto Wolff, le patron de l’équipe, a évoqué la « durée de vie » des pilotes, des propos qui ont fait couler beaucoup d’encre.

    Hamilton, lui, balaie les critiques. « Ne me comparez à personne, » assène-t-il. « Je suis le premier pilote noir de l’histoire de la F1. Je suis différent. Je n’ai pas de femme, pas d’enfants. Seule la victoire compte. » Il réfute les accusations de « coup marketing », soulignant la soif de succès de Ferrari.

    La pression est immense. Ferrari, c’est 16 titres constructeurs et 15 titres pilotes, mais la dernière couronne remonte à 2007. Les « tifosi », ces fans passionnés, attendent leur messie. Hamilton a pris la mesure de l’engouement lors de sa première visite à Maranello. « Les ‘ciao’ et les ‘grazie’ fusaient de partout, » s’amuse-t-il.

    Son intégration se poursuit. L’italien progresse, mais la langue reste un défi. Les premiers essais en piste sont prometteurs. « Les vibrations sont différentes, » confie-t-il.

    Conscient des défis, notamment en matière de diversité, Hamilton entend faire bouger les lignes. Il a lancé la Commission Hamilton pour favoriser l’inclusion dans le sport automobile britannique. Ferrari, signataire d’une charte sur la diversité, affiche sa volonté de changement. « La performance reste notre priorité, » tempère Vasseur. « Mais nous voulons construire la meilleure équipe, dans tous les sens du terme. »

    Le défi est immense. Hamilton, qui continue de mener de front sa carrière de pilote et ses projets extra-sportifs, aborde cette nouvelle aventure avec l’enthousiasme d’un débutant. Le film sur la F1, qu’il co-produit, pourrait être un tournant pour la discipline. Mais son objectif principal reste la piste. « La retraite ? Ce n’est pas pour demain, » affirme-t-il. « Je pourrais courir jusqu’à 50 ans. »

    Il croit en son duo avec Leclerc, voit Verstappen comme un rival à sa portée, et savoure chaque instant de cette nouvelle vie en rouge. « Je sais où je vais, » conclut-il. « Et je sais comment y arriver. »

  • Grand Prix d’Italie 1988 : révolution à Monza

    Grand Prix d’Italie 1988 : révolution à Monza

    Le 11 septembre 1988, Monza a été le théâtre d’une course de Formule 1 empreinte de symbolisme, de drame et de triomphe pour la Scuderia Ferrari. Ce jour-là, les tifosi, fidèles supporters de la marque au cheval cabré, ont envahi le circuit avec l’espoir de voir une victoire qui transcenderait la simple compétition sportive. Et ils n’ont pas été déçus.

    Ambiance chargée de nostalgie

    Monza, avec son histoire et son ambiance unique, était baignée ce jour-là d’un soleil voilé, tandis que la brume matinale se dissipait lentement pour révéler un ciel pâle. Mais un vide palpable régnait dans l’air : Enzo Ferrari, le fondateur emblématique de la Scuderia, n’était plus. Il s’était éteint un mois plus tôt, à l’âge de 90 ans, laissant derrière lui un héritage colossal et une équipe qui courait désormais sans son guide. La présence spirituelle du « Commendatore » planait sur Monza, d’autant plus que même le Pape Jean-Paul II avait rendu hommage à ce titan du sport automobile quelques mois auparavant.

    Une course sous haute tension et un record en vue pour McLaren

    Les attentes étaient énormes, mais la pression reposait principalement sur les épaules des pilotes Ferrari, Gerhard Berger et Michele Alboreto. Face à eux, les McLaren-Honda d’Ayrton Senna et Alain Prost, invincibles jusqu’alors cette saison, semblaient imbattables. Senna, auteur de la pole position avec un temps époustouflant de 1min 25.974sec, menait la course dès le départ, tandis que Prost, malgré un problème mécanique persistant, tentait de rester dans le sillage de son coéquipier.

    Mais la mécanique est parfois capricieuse, et le destin peut changer en un instant. Alors que Prost était contraint à l’abandon en raison d’une panne survenue au 35e tour, Senna se retrouvait sous la menace croissante des Ferrari, propulsées par l’énergie des tifosi et par une envie palpable de victoire.

    Le début d’une légende pour Schlesser

    Cependant, le véritable tournant de la course survint au 49e tour. Jean-Louis Schlesser, remplaçant de Nigel Mansell chez Williams, était sur le point de boucler sa première course en F1 à l’aube de ses 40 ans. Ayant du mal à trouver ses marques dans ce nouvel environnement, Schlesser se retrouva à la merci du sort. Lorsque Senna tenta de le dépasser au premier virage, une série d’événements dramatiques s’enchaîna. Le pilote français, déstabilisé, rata son freinage, et la collision qui s’ensuivit envoya la McLaren du Brésilien dans le décor. Senna, pris au piège sur le vibreur, vit sa course se terminer prématurément, anéantissant la série de victoires historiques de McLaren.

    Le triomphe Ferrari

    Dans un coup du sort digne des plus grands scénarios, Gerhard Berger prit alors la tête de la course, suivi de près par son coéquipier Michele Alboreto. Les deux pilotes Ferrari franchirent la ligne d’arrivée sous les acclamations frénétiques d’une foule en délire. Berger, qui avait surmonté des essais tumultueux marqués par des problèmes techniques, réalisa une performance remarquable. Ce doublé Ferrari, le premier de la saison, résonnait comme un hommage ultime à Enzo Ferrari.

    Cette victoire à Monza ne fut pas seulement une victoire sportive, mais aussi une victoire émotionnelle et symbolique. Ce fut un moment où l’esprit du Commendatore sembla guider ses voitures vers la victoire, comme un dernier adieu à son équipe, à ses pilotes, et à tous les tifosi. Un triomphe qui restera gravé dans l’histoire de Ferrari et de la Formule 1.

  • Ferrari dévoile sa nouvelle 12Cilindri : un hommage aux légendaires moteurs V12

    Ferrari dévoile sa nouvelle 12Cilindri : un hommage aux légendaires moteurs V12

    Ferrari s’aventure sur de nouveaux terrains avec ses premières voitures électriques en préparation, mais cela ne signifie pas pour autant l’abandon des puissants moteurs à essence, comme le prouve sa toute dernière création. La 12Cilindri est une supercar dotée d’un moteur V12 conçue pour succéder à la famille 812 avec un mélange de modernité et de rétro dans un seul et même véhicule.

    Prévue à un prix avoisinant les 460 000 euros, cette nouvelle « dodici-cilindri », comme les Italiens préféreraient que vous l’appeliez, sera disponible en coupé et en Spider dès la fin de cette année. Le moteur de cette nouvelle création est une évolution du V12 6.5 litres de la précédente 812, reprenant les caractéristiques de la version limitée Competizione avec des performances de 818 chevaux et un couple de 678 Nm. Cependant, malgré les chiffres familiers, Ferrari affirme qu’il s’agit en réalité d’un moteur entièrement nouveau, retravaillé pour répondre aux normes d’émissions de plus en plus strictes.

    Le moteur bénéficie de nouveaux composants internes, notamment de nouvelles bielles en titane, de pistons et d’un vilebrequin plus légers, ainsi que d’un revêtement spécial en diamant pour les chemises de cylindre afin de réduire les frottements. Ces ajustements permettent d’atteindre une limite de régime de 9 500 tr/min, mais Ferrari précise que 80 % du couple maximal est disponible dès 2 500 tr/min. De plus, là où les performances sont au rendez-vous, la capacité de gestion du couple de Ferrari, développée à partir des modèles suralimentés de la marque, entre en jeu, augmentant la courbe de couple aux troisième et quatrième rapports.

    La puissance spécifique du moteur atteint 128 chevaux par litre, un chiffre stupéfiant pour un moteur non suralimenté, et cette puissance est transmise aux roues arrière via une boîte de vitesses à double embrayage à huit rapports associée à un différentiel arrière actif. Il s’agit de la première fois qu’un modèle V12 de la marque est associé à cette boîte de vitesses, réduisant ainsi les temps de passage des rapports de près de 30 %.

    Les performances à ce niveau sont principalement limitées par l’adhérence, mais Ferrari annonce un temps de 0 à 100 km/h de 2,9 secondes, un temps de 0 à 200 km/h en 7,9 secondes et une vitesse de pointe de plus de 340 km/h. Aucun compromis n’est fait en termes de performances avec le Spider.

    Le moteur massif de la 12Cilindri est entièrement situé derrière l’essieu avant, avec le habitacle compact à deux places monté essentiellement au-dessus de l’essieu arrière. Ferrari a également continué à réduire les dimensions de la voiture, en raccourcissant encore de 20 mm l’empattement. Le châssis est principalement en aluminium, et parce que le Spider décapotable a été conçu en parallèle avec le coupé, la grande majorité des éléments de châssis sont partagés, à l’exception des bas de caisse et de l’entourage du pare-brise légèrement plus rigides, ainsi qu’une nouvelle cloison.

    Des freins carbone-céramique énormes sont proposés en standard, actionnés par un nouveau système de commande de freinage par fil. Le système de contrôle de dérapage latéral de Ferrari en est maintenant à sa huitième itération et fonctionne à travers les systèmes de contrôle de traction et de stabilité.

    Bien que Ferrari hésite à qualifier la nouvelle 12Cilindri de design rétro, on peut trouver plusieurs références de design à l’un de ses modèles V12 les plus emblématiques du passé : la 365/4 Daytona. Des éléments tels que le « visor » à l’avant et les hanches arrière pourraient être considérés comme des corrélations directes avec ce modèle. Mais par-dessus tout, on trouve un ensemble frappant de graphiques et d’éléments aérodynamiques qui donnent au modèle une apparence totalement distinctive.

    Sur le coupé, une grande partie de l’habitacle, y compris le pare-brise, les vitres latérales et une partie du toit, est finie en noir, avec la lunette arrière et les éléments aérodynamiques sur les hanches créant un effet d’aile delta. Le design intérieur suit la voie empruntée par des modèles tels que la Roma et le Purosangue, avec deux zones individuelles pour le conducteur et le passager, qui disposent chacun de leurs propres commandes et écrans. Pour la première fois dans l’un de ses modèles à deux places, Ferrari a également équipé un troisième, plus grand écran tactile au centre du tableau de bord, suite aux retours des clients. Il contrôlera de nombreuses fonctions auxiliaires de la voiture, telles que les médias et la ventilation.

  • Ferrari sur Amazon Prime : un quasi-chef d’œuvre !

    Ferrari sur Amazon Prime : un quasi-chef d’œuvre !

    Alors oui, je ne suis peut-être pas le spectateur type. Oui, je connais toute l’histoire. Oui, je me méfie souvent des films « sur l’automobile », car je crains toujours les raccourcis ou les effets spectaculaires. Mais là, un seul mot : bravo ! Michael Mann et ses équipes ont fait un très beau travail sur ce film biographique (biopic) d’Enzo Ferrari. Ferrari est actuellement disponible sur Amazon Prime.

    Plongez dans l’univers flamboyant des années 1950 en Italie, où des bolides rouge vif (Ferrari et Maserati) s’élancent à toute allure à travers la campagne italienne, dans un tourbillon de passion et de discordes conjugales explosives. Et où vous verrez Enzo Ferrari conduire une Peugeot.

    Réalisé par Michael Mann, cinéaste reconnu pour ses drames haletants tels que « The Insider », « Ali » et « Miami Vice », ce biopic captivant transporte le spectateur dans l’univers tumultueux d’Enzo Ferrari, ancien pilote de course devenu propriétaire d’une entreprise automobile au bord de l’effondrement financier.

    Le récit se déroule uniquement en 1957, autour des Mille Miglia et d’un monumental drame qui a fait vaciller le sport automobile, seulement deux années après les 24 Heures du Mans 1955. Il met en scène Adam Driver dans le rôle d’Enzo Ferrari, une présence imposante et charismatique à l’écran. Et c’est là que Michael Mann a totalement réussi son coup. En dehors de scènes tardives de course automobile, forcément mal représentées, le film repose d’abord sur le talent d’Adam Driver et de Penelope Cruz qui joue son épouse.

    A eux deux, ils éclipsent les autres stars du film, notamment Patrick Dempsey qui s’est vu offrir le rôle du futur vainqueur. L’histoire étant connue, on entre pleinement dans le duel du couple.

    Dans un équilibre délicat entre mélodrame domestique et thriller, le film explore les multiples facettes de la vie d’Enzo Ferrari, entre ses luttes professionnelles et personnelles, sans se perdre dans une chronologie compliquée.

    « Ferrari » est un voyage captivant dans l’histoire d’une légende de l’automobile. Michael Mann parvient à capturer l’essence de cette époque tumultueuse et à explorer les motivations complexes qui ont animé la vie et la carrière d’Enzo Ferrari. Entre passion dévorante et désillusion amère, ce biopic offre un aperçu fascinant de l’homme derrière la légende, et de l’héritage durable qu’il a laissé dans le monde de l’automobile.

    Aurait-il été possible de faire mieux ? Différent oui, mieux non.

  • Ferrari célébre le 40e anniversaire de la GTO avec le GTO Legacy Tour 2024

    Ferrari célébre le 40e anniversaire de la GTO avec le GTO Legacy Tour 2024

    Exactement 40 ans après sa présentation au Salon de l’automobile de Genève en 1984, Ferrari annonce le GTO Legacy Tour 2024, une célébration exclusive du 40e anniversaire d’une voiture vraiment légendaire. La marque de Maranello organise une expérience de conduite pour les propriétaires de la toute première supercar du Cheval Cabré dans les magnifiques Dolomites italiennes entre le 1er et le 5 octobre 2024.

    L’événement Ferrari GTO est la deuxième édition du Legacy Tour, faisant suite à la première sortie sur le thème de la F40 en 2023. Cette dernière a vu 39 équipes explorer un itinéraire sinueux depuis Forte dei Marmi à travers la campagne toscane jusqu’à Maranello.

    Le Legacy Tour 2024, quant à lui, part de Val Rendena et les équipages auront les impressionnantes Dolomites en arrière-plan jusqu’au dernier jour où ils arriveront à Maranello. Les GTO seront accueillies au siège du Cheval Cabré où les experts de Ferrari Classiche et certains membres de l’équipe originale de développement de la GTO révéleront les secrets de la voiture. Les voitures seront ensuite exposées à l’intérieur de l’usine avant que le GTO Legacy Tour 2024 ne se termine officiellement par un défilé sur le circuit de Fiorano.

    Les propriétaires de GTO souhaitant participer au GTO Legacy Tour doivent contacter leur concessionnaire d’ici la fin avril.

    La Ferrari GTO a été dévoilée au Salon international de l’automobile de Genève en 1984. La puissance de son moteur V8 turbo, ses lignes Pininfarina et sa carrosserie composite avancée ont immédiatement remporté les applaudissements du public. La GTO a été la première Ferrari à arborer un V8 monté longitudinalement avec deux turbos. La capacité de 2,8 litres associée à ses huit cylindres lui a valu le surnom non officiel de 288, tandis que son nom officiel est une référence à la légendaire 250 GTO du début des années 1960. À l’origine, Ferrari visait à construire seulement les 200 exemplaires nécessaires pour obtenir l’homologation en vue de la course en Groupe B. Cependant, des changements majeurs ultérieurs apportés aux règles ont conduit Ferrari à se retirer du championnat. La GTO, cependant, est entrée dans l’histoire comme la toute première supercar de Ferrari et a depuis été rejointe par la F40, la F50, l’Enzo Ferrari et la LaFerrari. Elle a également connu un tel succès que 272 exemplaires ont été construits avant la fin de sa production.

  • L’exposition « Ferrari One of a Kind » du Museo Enzo Ferrari inaugurée à Modène

    L’exposition « Ferrari One of a Kind » du Museo Enzo Ferrari inaugurée à Modène

    Le 18 février 2024, le nouveau musée « Ferrari One of a Kind » du Museo Enzo Ferrari à Modène a été officiellement inauguré. Cette exposition met en lumière le savoir-faire derrière chaque chef-d’œuvre unique qui sort des portes de l’usine Ferrari grâce au programme exclusif de personnalisation offert par les trois centres Tailor Made de l’entreprise à Maranello, New York et Shanghai. Désormais ouverte au public, l’exposition révèle l’exclusivité de ces voitures uniques, chacune exprimant la personnalité, le goût et les désirs des propriétaires de Ferrari.

    L’unicité a toujours été inhérente à la production de Ferrari depuis ses débuts. Les premières voitures de course GT étaient des exemples de fabrication sur mesure, lorsque les gentlemen pilotes choisissaient le carrossier de leur choix pour façonner les carrosseries de leurs voitures. Avec les premières voitures de route de production, l’approche novatrice de Ferrari permettait aux clients de spécifier couleurs, matériaux, ajustement et finition pour créer des voitures sur mesure selon leurs goûts. Cela reste vrai aujourd’hui, avec la société proposant une large gamme de programmes de personnalisation. Cela commence par le service Atelier, qui donne aux clients la possibilité de choisir parmi une large gamme d’options, tandis que le programme Tailor Made offre au client un choix encore plus grand, avec des matériaux innovants et des solutions très individuelles. Enfin, il y a les constructions spéciales sur mesure, qui élèvent le concept de personnalisation à de nouveaux sommets, créant des exemplaires uniques dans les moindres détails.

    « Ferrari One Of a Kind » emmène les visiteurs dans un voyage unique. Non seulement elle présente des voitures extraordinaires, dont beaucoup n’ont jamais été vues par le public auparavant, mais elle offre également une introduction immersive aux programmes de personnalisation appréciés exclusivement par les clients Ferrari. Au cœur même de l’exposition se trouve un mur interactif permettant aux visiteurs d’avoir un contact physique avec les matériaux, les tissus, les couleurs et la vaste gamme d’options fournies par le Ferrari Styling Centre, permettant aux clients de créer sans effort la voiture de leurs rêves.

    De nombreuses voitures privées uniques sont exposées, telles que :

    • La Ferrari 812 Competizione Tailor Made. Ce véhicule unique (qui figure sur l’affiche de l’exposition) incarne l’approche originale du directeur du design de Ferrari, Flavio Manzoni. La voiture exposée était la première d’une série spéciale limitée à seulement 999 exemplaires, et a été vendue aux enchères lors d’un gala de bienfaisance Ferrari à New York le 17 octobre 2023.
    • La Ferrari 166 MM. Cette voiture extraordinairement élégante est l’une des précurseurs des voitures de route personnalisées de Ferrari. Construite en 1948 et carrossée par Carrozzeria Touring, chaque détail a été magnifiquement conçu pour refléter le goût de son propriétaire, Gianni Agnelli. La peinture inhabituelle bicolore bleue et verte rappelle les liens de la famille avec la maison royale italienne, Casa Savoia.
    • La Ferrari Monza SP1. Construite en 2018, il s’agit du premier exemple de la série spéciale limitée Icona inspirée des grandes Ferrari du passé. Icona réinterprète le style classique intemporel avec une esthétique moderne, ajoutant des éléments contemporains de haute performance et de haute technologie en parfaite harmonie. Présentée ici dans une livrée or originale, avec la même couleur sur les roues et les garnitures intérieures, elle arbore également une bande transversale typique de certaines voitures de course des années 1950 et 1960.
    • La Ferrari Daytona SP3 Carbon Look. Ce deuxième modèle de la ligne limitée Icona rend hommage aux prototypes sportifs qui ont marqué l’histoire du sport automobile. Cet exemple est fini dans une extraordinaire fibre de carbone rouge rubis à finition naturelle, qui offre des réflexions chromatiques exceptionnelles en fonction de la lumière.

    Les visiteurs peuvent également profiter d’une zone interactive avec un configurateur de voiture spécial qu’ils peuvent utiliser pour imaginer et concevoir la Ferrari de leurs rêves.

    Les expositions seront régulièrement mises à jour tout au long de 2024 pour que les visiteurs puissent découvrir le plus grand nombre possible de voitures uniques.

    La popularité des musées Ferrari auprès des fans du Cheval Cabré et des tifosi ne cesse de croître de manière exponentielle. 2023 a été une année record pour les musées de Modène et Maranello, avec plus de 740 000 visiteurs annuels.

    Conformément à la tradition, l’exposition « One of a Kind » au Museo Enzo Ferrari à Modène a ouvert ses portes au public le 18 février pour célébrer l’anniversaire d’Enzo Ferrari et se poursuivra jusqu’au 17 février 2025.

  • Ferrari SF90 XX Stradale : fusion extrême de performances

    Ferrari SF90 XX Stradale : fusion extrême de performances

    Ferrari nous surprend rarement en ajoutant un modèle à sa série XX de voitures extrêmes, et c’est encore plus rare que cela se fasse avec une plaque d’immatriculation. La SF90 XX Stradale (et Spider – disponible également en version décapotable) est la première XX homologuée pour la route, et Maranello produira 1398 exemplaires pour ses clients les plus fidèles. Avec un prix de départ à plus de 750 000 euros pour la Stradale, cela représente plus d’un milliard de chiffre d’affaires pour une ligne de modèles qui se vendait auparavant en beaucoup moins d’unités.

    Mais, mis à part l’aspect financier, il y a de nombreuses autres données intéressantes. Un V8 biturbo de 4,0 litres avec une assistance triple de moteurs électriques produisant 1016 ch (30 ch de plus que la SF90 régulière) est déjà impressionnant. Le 0 à 100 km/h s’affiche en 2,3 secondes, tandis que le 0 à 200 km/h ne prend que 6,7 secondes (plus rapide qu’une Bugatti Veyron). La vitesse de pointe est inférieure à celle de la SF90 non-XX à 320 km/h en raison de quelques ajustements aérodynamiques massifs.

    L’efficacité de la chambre de combustion a bénéficié de conduits d’admission et d’échappement polis, ainsi que de l’augmentation du taux de compression avec de nouveaux pistons et un usinage astucieux de la chambre.

    Pour maximiser la poussée sur toute la plage de régime, le conducteur dispose de jusqu’à 30 courtes rafales de puissance électrique supplémentaire qui sont automatiquement déployées au moment optimal pour réduire les temps au tour. Ferrari estime que cela vaut 0,25 seconde autour de Fiorano, ce qui peut ne pas sembler beaucoup, mais la sensation de puissance supplémentaire est tangible. Associé à une logique de changement de vitesse redessinée sur la boîte de vitesses à double embrayage à huit rapports (issu de la Daytona SP3), le boost supplémentaire vous surprend lorsque vous pensez que vos organes internes vont enfin avoir un peu de répit du V8 de 786 ch. C’est bruyant, vicieux et un peu effrayant les premières fois où vous enfoncez la pédale d’accélérateur de la SF90 XX. Mais quelle expérience.

    Pour ce qui est des temps au tour, l’aéro est là où les gains les plus importants ont été réalisés. Grâce à une combinaison d’ailerons, de déflecteurs et de volets, la XX délivre le double de la portance totale de la SF90 régulière. À 250 km/h, l’énorme aileron arrière peut générer 315 kg de poussée sur l’arrière, tandis que les S-Ducts dans le capot contribuent à une augmentation de 20 % de la portance avant. Il y a aussi une inspiration tirée de la voiture 296 GT3 gagnante des 24 Heures du Nürburgring dans le système de refroidissement, et un nouveau dessous de caisse améliore encore les capacités aérodynamiques.