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Etape 2a : confidence pour confidence

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Etape 2a : confidence pour confidence

Les premiers résultats sont tombés. Sans vraiment de surprise, notre équipage est très rapidement sorti de la lutte pour la victoire, pour le podium et même pour le top 10 du classement général.

Le rallye – quel que soit son type – est une histoire de confiance. Il faut avoir confiance en son véhicule, que l’équipage se comprenne et que tous les outils mis à la disposition du pilote et du copilote soient maîtrisés.

Lorsque nous avons quitté Onet-le-Château pour entamer la deuxième étape de l’eRallye Monte-Carlo, il fallait encore construire cette confiance qui ne s’était pas installée. Certains copilotes avaient passé des heures à apprendre comment fonctionnait le système de navigation, des pilotes connaissaient leur voiture par cœur. Ce n’était pas notre cas.

En pointant à 6h24 à Onet, l’objectif était d’atteindre Aix-en-Provence sans tomber en panne sèche. J’ai choisi un parcours long de 420 km (avec des points de passage obligé dans les zones de régularité) avec la certitude de pouvoir rouler « plus de 400 km » avec mon plein de 5 kg d’hydrogène.

Le début de journée a donc ressemblé à une course contre la consommation avec des moyennes à 0,6 kg / 100 km. Comme je ne pensais vraiment pas atteindre ce score, le souci de l’autonomie a assez rapidement disparu.

Partis avec une autonomie affichée à 399 km d’Onet-le-Château, nous étions sur le Pôle Mécanique d’Alès avec plus de 300 km d’autonomie au compteur… après 185 km parcourus !

Le Circuit de Vitesse était le lieu de la première zone de régularité : un tour de circuit à 59,9 km/h de moyenne. J’ai regardé passer un maximum de concurrents depuis la terrasse des stands en prenant les données pour neuf points de passage en 2,540 kilomètres. J’ai tout transmis à mon copilote qui était resté à côté de la voiture la plupart du temps. Nous mettons un système au point pour qu’il me décompte le temps grâce à un minuteur…

Au moment du départ, le déclenchement du minuteur rate. Panique dès le premier mètre. J’avais lancé le système de navigation doté d’un chrono. Je tente de m’en sortir pour boucler mon tour en 2’31’’45, sachant que l’on avait vu des pilotes passer à moins de 0’’2 du temps de référence… Résultat : nous sommes en 2’33’’6. Ça commence effectivement très mal, même si ce ne sont que trois points de pénalité. La victoire se jouera autour de 50 en fin de rallye. Six équipages font quand même le score parfait…

Nous partons vers le départ de la ZR2 à 14h00 sans intégrer l’idée de déjeuner. Au départ de cette seconde ZR, encore un moment de panique. L’afficheur ne me montre pas les couleurs que je recherche. Si je suis trop en avance (on parle de deux ou trois dixièmes de seconde sur un instant donné), je veux avoir un écran rouge et vert si je suis en retard. Là, je n’ai rien.

Je pense que ça a un peu crié dans l’habitacle au moment d’arriver dans une zone limitée à 30 km/h à respecter impérativement. Mon copilote m’indique bien de me mettre à la vitesse légale. Nous passons deux zones rapprochées avant d’être à nouveau lancés à allure normale. Le temps de se parler et de se recaler, on perd deux fois 18 points, puis on roule pour revenir dans la bonne seconde. Ensuite, nous sommes une à trois secondes trop lents à chaque point secret. Bilan : 23e de la ZR avec 60 points de pénalité.

Pour la suite, mon copilote sort ses cartes, je file vers le prochain rendez-vous en faisant confiance à Waze. Le rallye est déjà perdu, mais il faut essayer de bien faire fonctionner le système pour se donner une chance d’être dans le coup rapidement, sachant que la moitié des leaders profitent exactement de la même installation…

Dans la ZR3, mon copilote configure tout avant le départ, car la moyenne change en cours de zone de régularité. Lorsque nous partons, je n’ai toujours pas mes couleurs. Désespéré, j’appuie sur l’écran. L’affichage répond que j’ai une minute d’avance… Compliqué d’avoir confiance après 20 secondes de chrono. Dans l’analyse des treize points de contrôle, il s’avère que nous sommes 1 à trois secondes trop rapides sur les 10,58 km (jusqu’au changement de moyenne) puis que nous sommes 17 à 19 secondes trop rapides jusqu’au bout. Je pense donc que nous avons modifié la moyenne avec quelques centaines de mètres d’avance… Le bilan est encore plus lourd avec une 22e place et 152 points de pénalité.

Au général, nous sommes 21e et 4e des véhicules à l’hydrogène. L’objectif est de remonter à la deuxième place de notre catégorie. À la régulière, nous pouvons remonter au 18e rang et un top 15 reste envisageable à l’arrivée…

Author: Rédaction

Rédaction AUTOcult.fr