Étiquette : consommation

  • On vous ment, on vous spolie !

    On vous ment, on vous spolie !

    Hier, je monte dans le Hyundai Tucson que j’essaie cette semaine… Autoradio, passage en revue de quelques stations et j’entends Les Grandes Gueules (RMC) parler automobile ! Et mince, ça tombe encore sur Auto Plus.

    Il m’arrive d’aimer Les Grandes Gueules. Je m’amuse de cet engrenage de crises qui cherche à générer de l’énervement sur tous les sujets possibles et imaginables.

    Comme le disait un homme important (dans une fiction) : « Je gueule. C’est vrai. Je suis un peu sec, tout ça, mais pour quelqu’un comme moi qui ai facilement tendance à la dépression, c’est très important ce que vous faites, parce que, comment vous dire ? C’est systématiquement débile mais c’est toujours inattendu. Et ça, c’est très important pour la santé du cigare. »

    Ecouter Les Grandes Gueules, c’est bon pour le ciboulot. Ça permet souvent de relativiser. Sauf quand le thème m’est cher. Hier, la crise était organisée autour la tricherie des constructeurs qui annoncent des consommations bien inférieures à la réalité. Un rebond à la parution d’Auto Plus ce 30 octobre.

    En conduisant mon Hyundai Tucson, je me répétais de ne pas m’emporter à mon tour. Ce n’était que Les Grandes Gueules. Les participants ne maîtrisent pas tous les sujets et doivent (c’est le concept) dénoncer et parler plus fort que le précédent intervenant.

    Donc j’ai retenu que tous les constructeurs automobiles trichaient sur les consommations et les Français encore plus que les autres.

    Mais mince, l’affaire Volkswagen (qui malgré la présomption d’innocence peut d’ores-et-déjà être qualifiée de tricherie) n’est qu’un cas isolé, jusqu’à preuve du contraire. Le reste, c’est la législation qui l’organise !

    Aujourd’hui, je me procure Auto Plus pour voir (enfin) les résultats de ces tests. Et là, quelle surprise sur la une : « Quels constructeurs trichent le plus… et quels sont les plus réglo ? »

    Mes yeux s’écarquillent à la vue du mot « trichent ». L’enquête d’Auto Plus permet-elle d’accuser d’autres constructeurs ?

    Et puis non, rien ! Auto Plus a compilé un travail titanesque de données relevées durant leurs propres essais pour les comparer aux mesures réalisées lors de l’homologation délivrée par l’Union Technique de l’Automobile, du Motocycle et du Cycle (UTAC).

    Ces mesures sont réalisées selon le cycle NEDC (New European Driving Cycle) mis au point dans les années 1970, sur des rouleaux, et loin, très loin, des standards de conduite.

    En dehors de l’installation d’un logiciel bienveillant, on ne peut pas imaginer que les constructeurs trichent. Ils connaissent simplement les règles du jeu et s’adaptent au mieux.

    Sans même regarder les résultats de l’enquête Auto Plus, je me risque à un pari. Qui présente les résultats les plus éloignés de l’homologation ? Je dirais les modèles avec un turbo et ceux qui ont le moins de cylindres. Je pense très directement au bloc multi-primé « Moteur de l’Année » de FCA.

    Verdict ? Le modèle dont l’écart est le plus important est l’Opel Ampera (+275 %)… Et oui, j’avais oublié les hybrides ! Effectivement, croire qu’une Ampera peut rouler en ne consommant que 1,2 litre d’essence tous les 100 km est une folie. A moins de ne jamais parcourir plus de 40 kilomètres entre chaque recharge (!).

    En dehors de la majorité des hybrides, l’écart le plus important est pointé sur la Peugeot 308 1.6 BlueHDi EAT6. Un turbo Diesel 4 cylindres Euro 6 qui a noté à + 74,3 %. Mais je me rassure, les TwinAir sont à + 65 %.

    Maintenant, que l’on me dise que les constructeurs trichent, je dis non ! Les constructeurs suivent des règles, des lois et tentent d’en tirer le meilleur. Lorsque le gouvernement français a créé une série d’avantages autour du Diesel, les constructeurs ont proposé des produits destinés à profiter de ces décisions. Plus récemment, lorsque l’Etat a choisi de créer des normes en relation avec les émissions de CO2, chaque marque a travaillé pour mettre sur le marché des modèles qui entraient dans la catégorie bonus.

    Voilà comment on a vécu des décennies avec des Diesel partout et pourquoi nous avons désormais de petits moteurs turbocompressés. Quoi de plus beau qu’un turbo pour avoir des consommations mesurées sur le cycle NEDC ? Et personne ne dit que le turbo est une tricherie ?

    Et le plus amusant ? La loi française oblige chaque constructeur à inscrire les données de consommation et d’émissions de CO2 dans chaque publicité pour l’un de ses modèles. LA FRANCE OBLIGE les constructeurs à montrer des chiffres de consommation et d’émissions dont tout le monde sait qu’ils sont sous-évalués.

  • 2,0 litres / 100 km en Peugeot 208… Vraiment ?

    2,0 litres / 100 km en Peugeot 208… Vraiment ?

    La journée automobile a été marquée par une info : un record réalisé par Peugeot avec une 208 strictement de série… Une moyenne de 2,0 litres aux 100 kilomètres. Le vieux rêve français est-il enfin atteint ?

    Après le premier choc pétrolier, l’Etat Français cherche à aider les constructeurs à développer des modèles de plus en plus efficients. En 1979, l’Agence aux Economies d’Energie engage des fonds dans le programme VERA. Renault avec l’EVE puis les Vesta, Peugeot avec les Vera et Citroën avec l’Eco 2000 développent des prototypes permettent de progresser vers les 3 litres aux 100 km. Régulièrement, on ressort l’objectif de 2,0 litres / 100 kilomètres. Le concept 208 (déjà !) HYbrid FE s’en était approché.

    La Peugeot 208 consomme-t-elle 2,0 litres / 100 kilomètres ?

    Ah la joie des chiffres ! Tandis que tout le monde critique les cycles d’homologation, peut-on se fier à un tel record ? J’ai très personnellement roulé à 2,8 litres / 100 km dans une Volkswagen Golf TDI Bluemotion durant le Think Blue. Challenge, j’ai bouclé 103 kilomètres en montagne avec une Renault ZOE en terminant avec près de 60 % d’autonomie et je viens de descendre à 5,8 litres / 100 kilomètres avec une Infiniti Q50S Hybrid homologuée pour 6,8 litres / 100 kilomètres. Lorsque l’on s’attache à battre des records, on bat des records.

    Cette Peugeot 208 1,6 BlueHDi 100 Stop & Start strictement de série est homologuée pour 3,0 litres / 100 kilomètres… Une performance déjà exceptionnelle. Sur le circuit d’essais de Belchamp, un site propriété de PSA Peugeot Citroën, les pilotes maison se sont relayés durant 38 heures pour vider le réservoir de gazole. 43 litres ont servi à boucler 2 152 kilomètres.

    Sur circuit, la Peugeot 208 a donc roulé à 56 km/h de moyenne (en comptant les arrêts pour changer de conducteur).

    Evidemment, la performance est extraordinaire, surtout avec une voiture de série. Mais que les clients ne s’imaginent pas parcourir plus de 2 000 kilomètres avec un unique plein. Pour avoir écouté Votre Auto sur RMC ce dimanche, ils sont encore nombreux à se demander comment ils peuvent consommer 7,0 litres / 100 km avec un petit moteur 3 cylindres. L’écoconduite réclame de gros efforts pour se rapprocher des records (et même des données d’homologation) !

  • Essai conso Audi A3 Sportback e-tron : 3,3 litres / 100 km

    Essai conso Audi A3 Sportback e-tron : 3,3 litres / 100 km

    Oubliez les chiffres incroyables des cycles d’homologation… Voici un essai vérité sur un parcours tracé en Île de France pour connaître la consommation d’une Audi A3 Sportback e-tron sur 130 kilomètres.

    Depuis quelques années, les constructeurs se régalent lorsqu’il faut passer leur gamme à l’homologation. Le « nouveau » cycle européen de conduite, utilisé pour officialiser la consommation de carburant et les émissions polluantes date de juillet 1973.

    Problème, il n’est pas du tout représentatif de la conduite actuelle. La température doit être de 20°C, avec une accélération de 0 à 50 km/h en 26 secondes et une vitesse moyenne de 33 km/h. Sur 20 minutes, seules 60 secondes sont parcourues à plus de 70 km/h, avec une pointe à 120 km/h durant seulement dix secondes.

    Vous comprenez maintenant pourquoi les consommations indiquées par les constructeurs sont inatteignables en dehors d’un circuit. Cette décision politique a largement modifié le marché… Je reviendrai sur ce point, un jour.

    Par ces données d’homologation, Audi annonce que son A3 Sportback e-tron consomme 1,5 litre / 100 kilomètres… Il faut bien avouer que ce serait une révolution !

    parcours

    Une boucle de 127 kilomètres

    Voici le parcours de 127 kilomètres. Il mélange de la ville (en banlieue et une traversée de Paris), des autoroutes très fréquentées (A6B, A3, A86), des autoroutes à 110 km/h (A1) et un peu de Boulevard Périphérique.

    Départ avec les batteries chargées : 40 kilomètres d’autonomie et un réservoir d’essence suffisamment rempli pour parcourir 460 kilomètres supplémentaires.

    Quatre modes de conduite sont proposés par l’A3 Sportback e-tron. Pour éviter de jouer à l’ingénieur et pour rester au maximum dans des conditions réelles, je laisse le système en « auto ». La voiture choisira elle-même de recourir au moteur électrique ou au TFSI.

    Première portion dans des villes de banlieue avec une circulation fluide, jusqu’à la N7 sous l’aéroport d’Orly. Les six premiers kilomètres sont parcourus sur les batteries. Passés les 70 km/h sur la Nationale, le moteur essence se met en route. Pointage après 7 kilomètres : 34 kilomètres d’autonomie électrique, 0,9 litre / 100 km d’essence, 23 km/h de moyenne en 17 minutes.

    D’Orly à Roissy, ce ne sont que des « autoroutes urbaines ». N7, A106, A6B, Périphérique, A3, A1. On roule d’abord aux environs de 70 km/h, quelques ralentissements sur le périphérique puis 110 km/h vers Roissy. Sur ce type de route, surtout après avoir quitté Paris, le moteur essence est largement sollicité. Mais en adoptant une conduite coulée, il est possible de s’en passer sur plusieurs centaines de mètres. Et chaque décélération offre un peu de puissance aux batteries.

    audi-a3-sportback-e-tron-arriere

    A Roissy, après 45 kilomètres, il reste 23 kilomètres d’électricité et la consommation d’essence s’élève à 2,4 litres / 100 km. 49 km/h de moyenne en 56 minutes.

    Retour vers Paris par l’A1 pour atteindre l’Hôtel de Ville. Cette fois, le moteur électrique est mis à contribution, même sur l’autoroute. Une fois le périphérique passé, les accélérations et freinages entre les feux tricolores de la capitale semblent ne pas entamer le reste de la batterie. En revanche, le moteur essence se remet en fonction régulièrement.

    Face à la mairie de Paris, après 76 kilomètres, il reste 3 kilomètres de batterie avec une consommation de 2,0 litres / 100 km. 41 km/h de moyenne en 1h52.

    Batterie virtuellement vide… La suite du parcours ne bénéficiera pas de la charge effectuée avant le départ. La consommation risque donc d’augmenter largement, sans profiter de ce qui fait l’avantage de la technologie de l’A3 e-tron : la charge sur le réseau électrique.

    Bifurcation vers l’ouest pour atteindre le Château de Versailles. Sortie de Paris, encore avec le soutien de moteur TFSI, puis de la ville à travers les Hauts-de-Seine vers les Yvelines. Au centième kilomètre, face au Château, il reste 2 kilomètres d’autonomie électrique pour une consommation de 2,9 litres / 100 km. 36 km/h de moyenne en 2h43.

    Retour vers le point d’origine par la N12, l’A86 et l’A6. Comme depuis l’entrée dans Paris, le moteur électrique est surtout présent en soutien lors des décélérations. Batterie quasiment vide, le réservoir d’essence prend le relais. En faisant quelques efforts basiques d’éco-conduite, il est possible de conserver une consommation inférieur à 6 litres / 100 km.

    A l’arrivée, après 126 kilomètres parcourus en 3h19 (38 km/h de moyenne), il ne reste que 3 kilomètres de batterie pour une consommation d’essence moyenne de 3,3 litres / 100 km.

    audi-a3-sportback-e-tron-charge

    Consommation minimale

    Avec une quarantaine de kilomètres d’autonomie en tout électrique, l’Audi A3 Sportback e-tron peut longtemps se passer de la moindre goutte d’essence. Jusqu’à 100 kilomètres, il est possible de consommer moins de 3 litres d’essence. Et ça, c’est quand même une grande performance ! Au-delà, d’une centaine de kilomètres sans recharger, la technologie devient moins pertinente. Mais qui couvre plus de 100 kilomètres par jour ?