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  • Jeep accélère vers l’avenir : baisses de prix, nouveautés à la chaîne et retour du V8 !

    Jeep accélère vers l’avenir : baisses de prix, nouveautés à la chaîne et retour du V8 !

    Un vent de renouveau souffle sur Jeep. Avec un calendrier produit chargé, une stratégie tarifaire repensée et le retour du mythique V8 Hemi, la marque américaine entame une nouvelle ère sous la houlette de Bob Broderdorf, son nouveau patron depuis février.

    « Nous avons entrepris de corriger certaines erreurs du passé », a-t-il annoncé lors d’une rencontre avec la presse à Detroit. L’objectif est clair : séduire à nouveau les passionnés, conquérir de nouveaux clients et replacer Jeep au centre de la scène mondiale.

    Un cap clair après le changement de direction chez Stellantis

    L’arrivée d’Antonio Filosa à la tête de Stellantis il y a moins de deux mois marque une rupture. Le temps des hausses de prix systématiques et de la réduction des motorisations thermiques est révolu.

    Chez Jeep, le mot d’ordre est désormais valeur et plaisir. « La marque n’a plus de problème de prix », assure Broderdorf. Presque toute la gamme a été repositionnée aux Etats-Unis – avec parfois des baisses de 5 500 à 7 400 € selon les modèles – afin de redevenir compétitive face à la concurrence.

    Le retour triomphal du V8 Hemi

    C’est un clin d’œil appuyé aux puristes : le Wrangler 392 et son V8 6,4 litres de 470 ch, promis à la retraite, restera au catalogue « pour l’avenir prévisible ». Mieux encore, Jeep envisage de faire profiter d’autres modèles de la puissance et de la sonorité du Hemi.

    « Plus de variantes thermiques, plus de puissance, de plus gros pneus… », promet Broderdorf. Le pick-up Gladiator pourrait aussi voir sa fiche technique musclée dans les années à venir.

    Sept lancements en sept mois

    Jeep a engagé 2,75 milliards d’euros d’investissements pour accélérer sa transformation. Résultat : un calendrier produit exceptionnel avec sept lancements en sept mois.

    Parmi les nouveautés :

    • Un tout nouveau Jeep Cherokee hybride (fin 2025)
    • Les versions mises à jour des Grand Wagoneer et Grand Cherokee
    • Le Jeep Recon, premier SUV 100 % électrique « Trail Rated » de la marque, disponible à l’échelle mondiale
    • Le Compass renouvelé pour l’Europe, le Commander pour le Moyen-Orient et l’Avenger pour l’Amérique du Sud

    Plus de personnalisation et de fun

    Au-delà des modèles, Jeep veut renforcer le lien émotionnel avec ses clients. Wrangler et Gladiator deviendront « plus personnels et plus personnalisables » : nouvelles teintes vives, configurations inédites, options de carrosserie étendues… Un retour assumé à l’ADN ludique et aventureux qui fait le succès de la marque depuis plus de 80 ans.

    Des ventes qui amorcent le redressement

    Même si le marché américain reste exigeant, certains modèles tirent déjà leur épingle du jeu : Compass, Wrangler, Gladiator et le nouveau Wagoneer S électrique affichent une progression notable sur le premier semestre. Et avec la vague de nouveautés à venir, Jeep compte bien inverser totalement la tendance d’ici fin 2026.

    Une stratégie tournée vers la passion et la conquête

    Entre le retour du V8, l’ouverture à plus de versions thermiques et l’arrivée de modèles hybrides et électriques inédits, Jeep joue la carte de la diversité mécanique. Le tout avec des prix plus accessibles et une expérience client enrichie.

    Une chose est sûre : cette nouvelle page de l’histoire de Jeep s’écrit sous le signe de l’optimisme, de la passion et de la conquête.

  • Stellantis rallume le V8 pour ses marques américaines

    Stellantis rallume le V8 pour ses marques américaines

    Le V8 n’a pas dit son dernier mot. Alors que l’industrie automobile mondiale multiplie les annonces d’électrification et que le moteur thermique semble condamné à plus ou moins long terme, Stellantis prend tout le monde à contre-pied. Dodge, Ram et Jeep s’apprêtent à prolonger la carrière de leurs blocs mythiques, avec en ligne de mire le 6,2 litres Hellcat compressé. De quoi réjouir les puristes… et étonner les observateurs.

    Dodge : un nouveau Charger… pas si électrique que ça

    Lorsque Dodge a dévoilé la nouvelle génération de Charger, basée sur la plateforme STLA Large, l’histoire semblait écrite : une muscle car 100 % électrique, incarnée par le Daytona, et quelques variantes hybrides ou six cylindres. Les amateurs de gros V8 suralimentés s’étaient préparés à tourner la page.

    Sauf que, lors de la présentation des versions Charger SixPack à six cylindres prévue pour 2026, le patron de Dodge, Matt McAlear, a glissé un indice lourd de sens. Interrogé sur la possibilité d’installer le 6,2 litres Hellcat V8 sous le capot, il a répondu :

    « Théoriquement… prenez votre mètre et venez vérifier. Mais ne soyez pas surpris si ça rentre. »

    Autrement dit : oui, le V8 pourrait trouver sa place. Et ce n’est pas un hasard. La plateforme STLA Large a été conçue pour accueillir plusieurs types de motorisations — électrique, hybride, thermique — afin de s’adapter aux évolutions du marché. « Ce n’est un secret pour personne : nous produisons plus de thermique en ce moment », ajoute McAlear.

    Ram : le TRX revient

    Les signaux se multiplient chez Stellantis. Antonio Filosa, PDG de Ram, a confirmé le retour du Ram 1500 TRX, le pick-up surpuissant animé par le même Hellcat V8 que les Dodge les plus radicales. L’icône des amateurs de tout-terrain musclé, un temps sacrifiée sur l’autel de la réglementation et des normes antipollution, fera donc son grand retour.

    Ce feu vert chez Ram laisse penser que Dodge pourrait suivre la même voie, renforçant l’hypothèse d’un Charger Hellcat nouvelle génération.

    Jeep : le Hemi toujours dans la course

    Même refrain chez Jeep. Bob Broderdorf, son patron, a confirmé que le Wrangler 392 — et son V8 Hemi atmosphérique de 6,4 litres — survivrait au-delà de 2025. Mieux : la marque explorerait d’autres modèles capables de recevoir un V8, à commencer par le Grand Wagoneer.

    Ici encore, on retrouve la philosophie Stellantis : maintenir en production les mécaniques emblématiques tant qu’il existe une demande solide, tout en poursuivant le développement de l’offre électrifiée.

    Une stratégie à contre-courant

    Alors que la plupart des constructeurs cherchent à réduire la part du thermique dans leurs gammes, Stellantis adopte une stratégie plus souple. La clé, c’est cette approche multi-énergies, rendue possible par des plateformes modulaires capables d’accueillir plusieurs types de groupes motopropulseurs.

    Dans un contexte où l’électrification totale rencontre des résistances — prix élevés, infrastructures de recharge incomplètes, incertitudes réglementaires —, cette flexibilité permet à Stellantis de répondre aux attentes des passionnés tout en préparant l’avenir.

    Les muscle cars ne sont pas mortes

    L’arrivée potentielle d’un nouveau Dodge Charger Hellcat n’est pas encore confirmée. Mais entre les déclarations des dirigeants, le retour du TRX et la survie du Wrangler 392, les signes sont clairs : le V8 a encore sa place dans la culture automobile américaine.

    Les puristes peuvent y voir une victoire, les sceptiques un simple sursis. Quoi qu’il en soit, Stellantis joue une carte inattendue, qui pourrait bien séduire autant les nostalgiques que ceux qui n’étaient pas encore prêts à dire adieu au grondement d’un gros moteur atmosphérique ou compressé.

  • L’Europe a tué la petite voiture qu’elle avait inventée

    L’Europe a tué la petite voiture qu’elle avait inventée

    Pendant plus d’un demi-siècle, l’automobile européenne a brillé par sa capacité à produire des voitures petites, ingénieuses et adaptées à un continent dense, urbain et sinueux. Fiat 500, Renault 4, Citroën 2CV, Mini, Peugeot 205, Lancia Ypsilon : autant de best-sellers qui ont incarné une vision populaire de l’automobile, économe en espace, en ressources et en énergie. Aujourd’hui, cette espèce est en voie d’extinction. Et ce sont les Européens eux-mêmes qui l’ont décimée.

    La fin de la citadine thermique

    Dans les gammes actuelles des constructeurs européens, les citadines thermiques ont quasiment disparu. Plus de Peugeot 108, plus de Citroën C1, plus de Ford Ka, plus d’Opel Adam. Même la Volkswagen up!, pourtant plébiscitée pour sa compacité, a quitté les chaînes. Les dernières survivantes s’appellent Fiat Panda ou Hyundai i10, et leur avenir est tout sauf assuré.

    La fin de ces modèles n’est pas une décision purement industrielle. Elle est la conséquence directe d’un empilement de réglementations environnementales et sécuritaires qui rendent la production de petites voitures thermiques économiquement intenable. Des normes d’émissions plus strictes (WLTP, Euro 6d), des équipements de sécurité obligatoires toujours plus nombreux (freinage autonome, maintien de voie, capteurs, caméras, etc.), et une pression constante sur les constructeurs pour électrifier leurs gammes ont conduit à un paradoxe : il est devenu moins coûteux de vendre un SUV de 2 tonnes qu’une citadine d’une tonne à bas prix.

    Le non-sens environnemental

    L’ironie est cruelle. À l’heure où la neutralité carbone est érigée en absolu politique, l’Europe a tué ses voitures les plus sobres. De la conception à la fin de vie, une petite voiture essence reste aujourd’hui l’un des moyens de transport les plus efficaces énergétiquement. Faible masse, petite batterie (quand elle est électrifiée), consommation réduite : leur empreinte carbone sur l’ensemble du cycle de vie est souvent inférieure à celle d’un SUV électrique lourd et surdimensionné.

    Mais les réglementations européennes, obsédées par les émissions au pot d’échappement, ignorent cette réalité. Elles favorisent artificiellement les véhicules zéro émission en usage, au détriment d’une évaluation globale. Comme l’ex-PDG de Polestar Thomas Ingenlath l’a régulièrement souligné, l’absence de cadre contraignant sur les émissions du cycle de vie (ACV) biaise profondément la transition écologique du secteur.

    Quand l’Europe oublie ses propres villes

    La question n’est pas seulement technique ou environnementale. Elle est aussi urbaine et culturelle. Comme le rappelait Luca de Meo, ex-apprenti de vente à la découpe de Renault, lors du récent Future of the Car Summit du Financial Times, les rues médiévales de Sienne, Salamanque ou Heidelberg n’ont pas grandi en 20 ans. Et les garages européens n’ont pas gagné de mètres carrés. Pourtant, les voitures ont, elles, largement pris du volume.

    Dans leur course à la mondialisation, les constructeurs européens ont conçu des modèles pensés pour les grands axes américains ou les mégalopoles chinoises, oubliant au passage les réalités locales. La proportion de véhicules de moins de 4 mètres produits par l’industrie européenne est passée de 50 % dans les années 1980 à moins de 5 % aujourd’hui. Un effondrement.

    Face à cette désertion, les consommateurs européens ne sont pas restés passifs. Ils ont progressivement basculé vers les petites japonaises, coréennes et, désormais, chinoises. Des voitures mieux adaptées à leur quotidien, là où l’offre locale s’est évaporée.

    Vers une renaissance ?

    Tout n’est pas perdu. Les constructeurs européens rêvent de voir les contraintes s’assouplir pour donner naissance à des kei-cars du Vieux Continents.

    Mais les conditions de rentabilité d’une petite voiture électrique sont étroites. Et la pression concurrentielle est intense, notamment face aux constructeurs chinois capables de proposer une citadine électrique comme la BYD Seagull à un prix défiant toute concurrence (environ 10 000 € en Chine).

    Repenser les règles du jeu

    Pour que la petite voiture survive — et prospère — en Europe, il ne suffira pas d’en faire une priorité industrielle. Il faudra repenser les règles. Cela peut passer par une fiscalité fondée sur la masse plutôt que sur la motorisation. Par un soutien à la fabrication locale de petites batteries. Par une réglementation qui privilégie la sobriété réelle plutôt que l’abstraction du zéro émission en usage.

    C’est aussi une question d’aménagement du territoire, de sécurité (primaire, pas seulement secondaire), de justice sociale et d’équité entre usagers de la route. Récompenser la compacité, la légèreté, la faible consommation, c’est non seulement favoriser l’innovation automobile, mais aussi rendre les villes plus respirables et les routes plus sûres.

    L’Europe a longtemps été la terre d’élection de la petite voiture. Elle en a fait un art, une industrie, une culture. Il est temps qu’elle s’en souvienne.

  • Vers un retour des monospaces ? Gilles Vidal relance le débat

    Vers un retour des monospaces ? Gilles Vidal relance le débat

    Alors que le marché européen semble figé dans son obsession pour les SUV, une voix respectée du design automobile ose poser une question iconoclaste : et si le monospace faisait son grand retour ? C’est en tout cas ce que suggérait Gilles Vidal, alors encore à la tête du design de Renault, dans une interview accordée à Autocar à la mi-juillet. Depuis, l’actualité l’a rattrapé : le 24 juillet, Stellantis annonçait officiellement sa nomination à la direction du design des marques européennes du groupe, marquant ainsi un tournant dans sa carrière… et peut-être dans la vision du design automobile européen.

    Une figure du design en transition

    Gilles Vidal n’est pas un inconnu dans le paysage automobile français. Après avoir impulsé une profonde modernisation du style chez Peugeot – pensons aux lignes acérées des 3008, 508 ou encore 208 – il avait rejoint Renault en 2020 pour renouveler le langage formel de la marque. Son retour chez Stellantis, où il supervisera les marques européennes, dont Peugeot, Opel, Fiat ou Lancia, pourrait bouleverser l’équilibre des influences esthétiques à l’échelle du groupe franco-italo-américain.

    Mais avant ce passage de témoin, Vidal livrait une réflexion étonnamment libre sur les tendances du marché : « Les SUV ont gagné la bataille contre les monospaces parce que les monospaces sont des voitures que l’on a besoin d’avoir, mais que l’on n’a pas envie de posséder », analysait-il. « Les SUV, avec les mêmes moteurs, les mêmes masses, les mêmes composants, sont devenus des objets de désir. »

    Le SUV face à ses limites

    Depuis leur émergence en force à la fin des années 2000, les SUV ont totalement cannibalisé le segment des familiales en Europe. Des modèles autrefois omniprésents comme les Renault Scénic, Citroën Picasso, Ford Galaxy ou Opel Zafira ont disparu ou se sont eux-mêmes convertis en SUV. Mais le vent pourrait tourner, selon Vidal : « Il y a aujourd’hui une sorte de SUV-bashing, en particulier en Europe. »

    La transition vers l’électrique remet en cause plusieurs certitudes. Le style imposant des SUV, bien qu’attrayant, n’est pas nécessairement compatible avec la quête d’efficience énergétique imposée par l’électromobilité. L’aérodynamisme, la masse, l’encombrement : autant de contraintes à revisiter.

    C’est ici que le concept du monospace pourrait redevenir pertinent. L’architecture dite « skateboard » des plateformes électriques libère de nouveaux volumes habitables et permet de réinventer l’organisation intérieure. Vidal y voit un levier pour imaginer des véhicules à la fois spacieux, rationnels et… désirable : « Peut-être que les monospaces pourraient revenir sous une forme plus sexy, plus attirante. »

    La Chine, laboratoire d’idées

    Alors que l’Europe semble encore hésitante, la Chine donne un coup d’avance au renouveau du monospace. Sur ce marché à la croissance effervescente, les modèles familiaux à trois rangées de sièges ont la cote. Des marques comme Zeekr, Li Auto, Xpeng, Lynk&Co ou Denza (filiale de BYD) ont lancé des véhicules luxueux et expressifs, qui redonnent au monospace un rôle d’avant-garde. Ces voitures, souvent électriques, intègrent des technologies de pointe, des intérieurs soignés et une approche presque statutaire du transport familial.

    Ce regain d’intérêt pourrait inspirer les constructeurs européens, à commencer par Renault, qui a récemment transformé son emblématique Espace en SUV… mais conserve dans son ADN cette histoire forte avec les véhicules familiaux. Le concept Scenic Vision présenté en 2022 explorait déjà une nouvelle voie, plus efficiente et responsable, sans verser dans les excès esthétiques.

    Quel avenir chez Stellantis ?

    Avec son arrivée à la tête du design européen de Stellantis, Gilles Vidal pourra désormais appliquer sa vision à un spectre bien plus large. Opel, Fiat ou encore Lancia pourraient profiter de cette volonté de s’émanciper du diktat SUV. Chez Fiat, la Panda de demain pourrait réinterpréter le thème du petit monospace urbain, tandis que Lancia, en pleine renaissance, pourrait renouer avec une élégance rationnelle, propre à séduire une clientèle lasse des silhouettes hypertrophiées.

    Le retour du monospace ne se fera pas du jour au lendemain. Il ne s’agira pas de rééditer les recettes du passé, mais bien d’imaginer des formes nouvelles, cohérentes avec les usages contemporains et l’architecture électrique. C’est précisément là que le talent des designers entre en jeu.

  • Opel Mokka GSE : aussi une version musclée

    Opel Mokka GSE : aussi une version musclée

    Le Mokka électrique produite en région parisienne va recevoir une nouvelle impulsion avec l’arrivée de la version GSE, une variante hautes performances qui renoue avec l’héritage des VXR et GSi. Cette fois, Opel n’en reste pas à une simple déclinaison de finition. Il s’agit de la première GSe 100 % électrique dotée d’un véritable travail technique sur le châssis et la mécanique, repris des Alfa Romeo Junior Veloce et Lancia Ypsilon HF déjà testées.

    Déjà apposé sur l’Astra et le précédent Grandland, le label GSE (pour Grand Sport Electric) n’avait jusqu’ici de « sport » que le nom. Il s’agissait avant tout d’une appellation flatteuse pour désigner les versions les mieux équipées. Le Mokka GSE change la donne. Il affiche des performances en nette hausse, avec un moteur électrique de 280 ch et 345 Nm. Cette cavalerie est transmise aux seules roues avant via un différentiel mécanique à glissement limité, un choix technique rare sur une traction électrique.

    Une fiche technique ambitieuse

    Sous le plancher, on retrouve la batterie de 54 kWh déjà connue dans la gamme, mais adaptée pour encaisser la puissance supérieure du moteur. Elle autorise une recharge rapide jusqu’à 100 kW en courant continu, une valeur standard au sein du groupe Stellantis.

    Avec ce gain de puissance, le Mokka GSE revendique un 0 à 100 km/h en 5,9 secondes, soit 3,1 secondes de mieux que le Mokka Electrique actuel. C’est aussi proche de ce que propose l’Alfa Romeo Junior Veloce, avec lequel il partage nombre d’éléments, y compris les trains roulants.

    Opel annonce un travail approfondi sur le châssis. L’essieu avant et les moyeux de roues ont été redessinés pour accueillir le différentiel, tandis que le système de freinage passe à la dimension supérieure. À l’avant, on trouve désormais des disques de 380 mm pincés par des étriers Alcon à quatre pistons, peints en jaune pour souligner le caractère sportif de la version.

    La direction a été recalibrée, tout comme la suspension, raffermie sur les deux essieux. Le Mokka GSE conserve toutefois une architecture d’essieu arrière semi-rigide (essieu de torsion), comme le reste de la gamme. Les jantes de 20 pouces chaussées de pneumatiques Michelin Pilot Sport EV viennent parachever la panoplie dynamique.

    Un style affirmé mais sans excès

    Esthétiquement, Opel joue la carte du sport sans tomber dans la caricature. Le Mokka GSe reçoit un nouveau bouclier avant avec une lame noire contrastante, un traitement assombri à l’arrière et une garde au sol réduite, bien visible avec les grandes roues. Pas de béquet exubérant ni de diffuseur ostentatoire : la sportivité reste contenue dans les limites du bon goût.

    À bord, les sièges intègrent des inserts en Alcantara et des surpiqûres vertes spécifiques. Le volant reçoit un méplat en haut et en bas, une touche esthétique plutôt que réellement fonctionnelle. Le combiné d’instrumentation numérique reste identique à celui des autres versions, mais il gagne de nouveaux affichages dédiés à la performance : puissance instantanée, température de batterie, gestion du couple.

    Une réponse européenne aux attentes urbaines ?

    En termes d’autonomie, Opel n’a pas encore livré de chiffre officiel, mais il faut s’attendre à une valeur autour de 320 km, soit une cinquantaine de kilomètres de moins que le Mokka Electric standard. Une conséquence directe de l’augmentation de puissance, des pneus plus larges et d’un calibrage davantage orienté vers la performance.

    Cette déclinaison GSE illustre l’ambition d’Opel de se repositionner dans un segment qu’il avait autrefois dominé avec ses Corsa GSi, Kadett GSi et Astra OPC. Mais contrairement à ces dernières, cette GSE est entièrement électrique, fidèle à la nouvelle feuille de route du constructeur allemand.

    Le Mokka GSE partage ses entrailles techniques avec l’Alfa Romeo Junior Veloce et la Lancia Ypsilon HF, autres interprétations sportives de la plateforme eCMP dans sa configuration haute puissance. Cette multiplication de variantes sportives électriques pourrait bien contribuer à réconcilier les amateurs de conduite avec un avenir sans essence.

  • Essai Lancia Ypsilon HF : renaissance foudroyante

    Essai Lancia Ypsilon HF : renaissance foudroyante

    Parmi les vignes et les collines entre Milan et Turin, le centre d’essai de Balocco bruisse à nouveau de l’écho d’un nom mythique : HF. Cette fois-ci, c’est au tour de la Lancia Ypsilon HF, compacte électrique de 280 chevaux, d’écrire une nouvelle page de la légende.

    Nous avons eu le privilège de découvrir la plus radicale des Ypsilon au cœur même du complexe Stellantis à Balocco, sur le tout nouveau tracé baptisé « Pista Lancia HF », un circuit conçu spécifiquement pour mettre à l’épreuve les futures sportives de la marque. Loin d’être un simple exercice de style, cette version électrisée du badge HF propulse Lancia dans une ère nouvelle, tout en ravivant un glorieux passé.

    Un circuit pour un retour au sommet

    Pour son grand retour dans l’univers des sportives compactes, Lancia n’a pas lésiné sur les moyens. Balocco, site emblématique du développement des véhicules italiens depuis les années 60, a été le théâtre d’un développement intensif de la Ypsilon HF : 100 000 km de tests, 1 500 heures de roulage, et plus de 100 pneus sacrifiés. De quoi transformer une citadine élégante en une compacte affûtée comme une lame de rallye.

    Le circuit, avec ses virages serrés, ses courbes rapides, ses changements de dénivelé et ses zones à faible adhérence, est un terrain de jeu idéal pour juger du potentiel dynamique de cette nouvelle Lancia. Et le verdict est sans appel : cette Ypsilon HF, avec ses 280 chevaux, son couple de 345 Nm et son différentiel Torsen, est un concentré d’adrénaline à taille urbaine.

    Une fiche technique d’exception

    Première Ypsilon à mériter vraiment le badge HF depuis des décennies, cette version s’offre un arsenal technique impressionnant. La puissance provient d’un moteur électrique alimenté par une batterie lithium-ion de 54 kWh (400V), garantissant jusqu’à 370 km d’autonomie WLTP. Les performances sont dignes de GTI thermiques bien connues : 0 à 100 km/h en 5,6 s, 180 km/h en pointe.

    Mais c’est sur le comportement routier que cette HF impressionne : caisse abaissée de 20 mm, voies élargies de 30 mm, rigidification du châssis (+67 % à l’avant, +153 % à l’arrière), et un freinage Alcon à étriers 4 pistons et disques de 355 mm. Le tout est complété par une direction précise et naturelle, un grip remarquable et une motricité redoutable, même en relances musclées sur sol glissant.

    Lancia réinvente son style sportif

    La Ypsilon HF revendique son appartenance à la lignée des Delta et Fulvia HF avec un style affûté : jantes de 18 pouces, boucliers spécifiques, diffuseur arrière, passages de roue musclés. Les feux arrière ronds évoquent la Stratos, tandis que le profil tendu incarne le langage stylistique Pu+Ra de la marque.

    L’habitacle n’est pas en reste : sièges sport en Econyl à motif « cannelloni », volant en cuir perforé, interface S.A.L.A. aux teintes évolutives du bleu à l’orange, pédalier en aluminium, éclairage d’ambiance et technologies dernier cri — conduite semi-autonome de niveau 2, Apple CarPlay/Android Auto sans fil, recharge à induction, etc. Un vrai cocon technologique au service du plaisir de conduite.

    L’esprit HF pour tous ?

    Lancia ne s’arrête pas là. Pour accompagner cette renaissance, la marque propose également une version plus accessible baptisée Ypsilon HF Line, disponible en motorisation hybride à partir de 27 800 €. Elle reprend certains attributs esthétiques de sa grande sœur électrique et offre un compromis intéressant pour ceux qui cherchent un style affirmé sans basculer dans la radicalité.

    Le retour d’un emblème

    Ce renouveau s’accompagne d’un logo HF réinterprété, toujours orné de l’Elefantino Rosso, mais modernisé dans ses lignes et ses couleurs. Un clin d’œil appuyé à l’héritage de la Squadra Corse et à ces années où Lancia dominait les spéciales de rallye avec panache.

    Ce badge HF, né en 1960 pour distinguer les clients les plus fidèles de la marque, devient aujourd’hui le porte-étendard du retour à la performance. Un retour validé par un certain Miki Biasion, pilote double champion du monde avec Lancia, qui a suivi le développement de cette HF électrique de près.

    Un futur électrisant pour Lancia

    Avec cette Ypsilon HF, Lancia ne se contente pas d’un hommage nostalgique. Elle propose une vision contemporaine de la sportivité, où électrification rime avec sensations, efficacité et caractère. À 42 400 € (ou 325 euros / mois), la compacte transalpine vient bousculer le segment, en s’imposant comme la plus puissante et la plus expressive des petites voitures européennes.

    Sur la Pista HF de Balocco, c’est tout l’esprit Lancia qui est revenu vrombir, en silence mais avec éclat. La renaissance est en marche — et elle s’annonce diablement excitante.

  • Mission impossible : sauver la petite voiture ?

    Mission impossible : sauver la petite voiture ?

    Face à l’envolée des prix, à l’inflation technologique et aux normes toujours plus contraignantes, la petite voiture européenne est-elle vouée à disparaître ? Pas si l’on en croit les voix de plus en plus nombreuses qui s’élèvent pour défendre une approche plus sobre, plus pragmatique. Au sommet « Future of the Car » organisé par le Financial Times, Luca de Meo (Renault) et John Elkann (Stellantis) ont lancé un cri d’alarme.


    Le constat est sans appel : les voitures deviennent de plus en plus grandes, lourdes, complexes… et inaccessibles. Un paradoxe au cœur de l’industrie automobile européenne, où l’on prône la décarbonation, mais où l’on contraint progressivement à l’abandon des véhicules légers, simples et abordables.

    Lors du dernier sommet Future of the Car, organisé par le Financial Times, deux figures majeures de l’industrie, Luca de Meo (CEO du groupe Renault) et John Elkann (président de Stellantis), ont uni leurs voix pour dénoncer cette dérive. En toile de fond, une question : la transition écologique justifie-t-elle de tourner le dos à la voiture populaire ?

    Trop lourdes, trop chères, trop complexes

    Depuis plus d’une décennie, la petite voiture est attaquée de toutes parts. Pour répondre aux exigences de sécurité, aux normes environnementales et aux attentes technologiques, les constructeurs doivent embarquer toujours plus d’équipements, souvent coûteux. Le résultat ? Des citadines devenues des mini-crossover à plus de 25 000 €.

    Et ce n’est pas un hasard si les segments A et B se vident progressivement. Rares sont les modèles restants sous les 4 mètres de long et sous les 15 000 €. Là où autrefois une Peugeot 106, une Fiat Panda ou une Clio proposaient une mobilité accessible, les plateformes modernes et les batteries imposantes ont eu raison de ces équilibres économiques fragiles.

    Dacia, la résistance tranquille

    Mais certains résistent encore et toujours à l’envahisseur technologique. À commencer par Dacia, la filiale frugale de Renault, dont la stratégie devient un cas d’école. Pour Denis Le Vot, patron de la marque roumaine, ce moment est clé : « Les réglementations nous poussent dans une direction où la mobilité abordable disparaît. »

    Le discours de Le Vot résonne comme un écho au plaidoyer de de Meo et Elkann. Oui, la voiture doit être plus propre. Oui, la sécurité est primordiale. Mais comment préserver ces fondamentaux sans détruire la base même de l’automobile européenne : l’accès pour tous à une mobilité individuelle ?

    Dacia a fait un choix fort : ne pas courir après les cinq étoiles Euro NCAP, simplifier les équipements, mutualiser les coûts à travers l’(ex)Alliance. Cela a permis à la marque d’afficher des prix de vente réalistes — et une rentabilité insolente. Le message est clair : il existe une autre voie.

    Cycle de vie plutôt que pot d’échappement

    Derrière cette fronde des constructeurs européens, c’est aussi une remise en question de la grille d’analyse des émissions qui se profile. Faut-il continuer à juger une voiture uniquement sur ses rejets d’échappement ? Pour de Meo comme pour Elkann, cette approche est obsolète. Il faut désormais prendre en compte l’ensemble du cycle de vie : fabrication, usage, recyclage, mix énergétique.

    Un exemple ? Une Dacia Jogger hybride consommant peu, utilisée pendant 15 ans dans un pays où l’électricité reste carbonée, pourrait in fine avoir un meilleur bilan carbone qu’un petit VE rechargé au charbon ou produit avec une batterie imposante et peu recyclée.

    Luca de Meo plaide ainsi pour un retour au principe de neutralité technologique, longtemps pilier des politiques européennes, mais mis à mal par des choix qui favorisent unilatéralement l’électrique.

    Une bifurcation nécessaire ?

    La vraie question est peut-être celle-ci : la voiture peut-elle encore être un bien populaire en Europe ? Si la logique actuelle se poursuit — avec un bannissement progressif du thermique, des exigences croissantes en termes d’assistances électroniques et une électrification sans compromis — la réponse est non.

    Les industriels appellent à une pause, voire une bifurcation stratégique. Pas pour abandonner les objectifs climatiques, mais pour y répondre de manière plus réaliste. En valorisant des véhicules optimisés, sobres, réparables, produits localement avec des matériaux mieux recyclés. Bref, des voitures pensées pour durer, pas pour impressionner.

    Des mots aux actes ?

    Cette convergence de vues entre Renault et Stellantis — pourtant concurrents féroces — n’est pas anodine. Elle reflète un changement de paradigme en gestation, où l’on ne pourra plus opposer systématiquement « vert » et « accessible ».

    Le message est bien passé jusqu’à Bruxelles : la Commission européenne planche désormais sur une révision des critères de performance environnementale, avec une possible intégration de l’analyse de cycle de vie dans les politiques à venir.

    Sera-ce suffisant pour sauver la petite voiture ? Peut-être. À condition que la réglementation cesse de récompenser la sophistication technologique pour se recentrer sur l’essentiel : permettre à chacun de se déplacer, proprement, simplement, sans se ruiner.

  • Le cortège de l’Italie : quand la Lancia Flaminia incarne l’élégance du pouvoir

    Le cortège de l’Italie : quand la Lancia Flaminia incarne l’élégance du pouvoir

    Chaque année, le 2 juin, Rome se transforme en une vaste scène protocolaire pour célébrer la Festa della Repubblica. C’est une tradition bien ancrée, mais aussi une vitrine de ce que l’Italie chérit : la continuité, le prestige et le raffinement. En ouverture du défilé militaire de 2025, le Président de la République, Sergio Mattarella, n’a pas dérogé à la règle. Il a pris place, comme ses prédécesseurs depuis plus de six décennies, à bord de la Lancia Flaminia présidentielle, fleuron de l’élégance italienne.

    Une berline d’apparat depuis 1961

    Présentée en 1957 au Salon de Genève, la Lancia Flaminia avait été pensée pour succéder à l’Aurelia dans un registre plus statutaire, plus bourgeois, avec une sophistication mécanique à la hauteur des ambitions du constructeur turinois. Dès 1961, cette berline à moteur V6 devient le véhicule officiel du chef de l’État italien. Elle n’a jamais quitté ce rôle. À travers les âges, elle a accompagné les gestes protocolaires des présidents, mais aussi salué les grands de ce monde : de la reine Elizabeth II à John Fitzgerald Kennedy, en passant par Charles de Gaulle.

    La version présidentielle, baptisée Flaminia 335 (du nom de son empattement allongé de 335 cm), a été carrossée par Pinin Farina dans une configuration découvrable, répondant à des exigences de visibilité et de représentation. Giovanni Gronchi, président de 1955 à 1962, sera le premier à l’adopter officiellement, inscrivant ainsi la Flaminia dans l’imaginaire politique italien.

    Cinq purs-sangs pour l’État

    Cinq exemplaires spécifiques seront construits entre 1961 et 1962 pour les Scuderie del Quirinale, chacun portant le nom d’un cheval de course : Belfiore, Belmonte, Belvedere, Belsito, Baiardo. Quatre d’entre eux sont encore conservés en Italie, magnifiquement restaurés, dans un état de présentation irréprochable. Deux – Belfiore et Belvedere – sont encore en service pour les cérémonies officielles. Les autres sont exposés dans les musées : Belmonte au Museo Nazionale dell’Automobile à Turin, Belsito au Musée des véhicules militaires de Rome. Tous arborent une teinte bleu nuit, un intérieur en cuir noir Connolly, une sellerie arrière à cinq places dont deux strapontins, et un système d’interphonie pour les échanges entre dignitaire et chauffeur.

    Par son usage limité, par le soin extrême porté à leur préservation, ces Flaminia sont devenues plus que de simples voitures : elles sont des objets rituels, des artefacts de l’institution. Leurs apparitions publiques sont rares, solennelles, millimétrées. À chaque cortège, elles rappellent que la République italienne, tout en se tournant vers l’avenir, n’oublie rien de son passé.

    Une source d’inspiration pour le futur de Lancia

    Le lien entre cette voiture d’État et l’avenir de la marque Lancia n’a rien de symbolique. Depuis plusieurs mois, le constructeur annonce son grand retour, avec un programme produit ambitieux porté par Stellantis. À Turin, les designers ont puisé dans l’histoire pour façonner la nouvelle identité stylistique de la marque. Neuf modèles du passé ont servi de matrice. Parmi eux, bien sûr, la Flaminia.

    Sa ligne fluide, son architecture statutaire, son équilibre entre classicisme et modernité ont directement inspiré les traits des futures Lancia. Une philosophie baptisée « Progressive Classic » par les designers, qui consiste à réinterpréter des canons historiques dans un langage contemporain, sans céder à la nostalgie.

    La Nouvelle Gamma en ligne de mire

    Premier modèle à incarner ce renouveau sur le segment des grandes berlines : la Nouvelle Lancia Gamma. Un nom chargé d’histoire, pour un véhicule conçu comme le nouveau vaisseau amiral de la marque. Produite à partir de 2026 à Melfi (dans l’usine lucanienne emblématique du savoir-faire automobile italien), la Gamma marquera un tournant stratégique. Elle sera disponible en versions 100 % électrique et hybride, avec l’ambition d’allier durabilité, technologie de pointe et raffinement italien.

    Mais au-delà de ses caractéristiques techniques, c’est un rôle symbolique que la Gamma est appelée à jouer : incarner, dans le monde d’aujourd’hui, ce que représentait la Flaminia dans les années 1960. Une synthèse entre la culture du luxe à l’italienne et l’engagement pour une mobilité plus responsable. Une voiture d’image, de prestige, de vision.

    Une stratégie au service du Made in Italy

    À travers la Gamma, c’est tout le Made in Italy que Lancia entend remettre sur le devant de la scène. La marque mise sur une renaissance enracinée dans le territoire national, au cœur du projet de relance des usines italiennes porté par Stellantis. Dans ce cadre, le rôle de Lancia dépasse le simple marché automobile : elle redevient une vitrine culturelle, esthétique et industrielle de l’Italie contemporaine.

    Alors que la Flaminia continue de sillonner les pavés du Quirinal les jours de fête nationale, sa silhouette intemporelle trace une ligne directe vers le futur. Un futur où la République ne renonce pas à l’élégance, et où la modernité se nourrit de mémoire.

  • Fiat Tris : le mini camion qui veut électriser la micromobilité

    Fiat Tris : le mini camion qui veut électriser la micromobilité

    Et si le futur de la mobilité urbaine ne reposait pas sur quatre roues mais sur trois ? C’est le pari un peu fou – ou plutôt radicalement pragmatique – que fait Fiat avec le Tris, un minuscule utilitaire électrique à trois roues. Conçu pour les livraisons du dernier kilomètre et pensé dès l’origine pour répondre aux contraintes des villes densément peuplées, le Tris illustre une tendance que les constructeurs généralistes commencent à prendre au sérieux : la micromobilité utilitaire.

    En dévoilant le Tris dans sa gamme Fiat Professional, la marque italienne réinvestit un territoire qu’elle connaît bien : celui des véhicules simples, robustes et accessibles, taillés pour les usages quotidiens des petites entreprises. Mais cette fois, elle le fait avec une vision post-pétrole. Moins d’un an après le centenaire du Lingotto, Fiat offre à son public une vision électrifiée et minimaliste du camion de quartier. Avec ce Tris, la marque ne parle pas seulement d’électromobilité. Elle reparle enfin au peuple.

    Trois roues, une mission

    Le Fiat Tris ne cherche pas à séduire par la puissance ou les performances. Il revendique, au contraire, une humilité assumée. Son moteur électrique développe… 12 chevaux. Sa vitesse maximale ? 45 km/h, soit juste de quoi suivre un vélo cargo électrique en descente. Et pourtant, ce n’est pas un jouet. C’est un véhicule utilitaire à part entière, capable d’embarquer une palette standard dans sa benne et de parcourir jusqu’à 90 km avec une batterie de 6,9 kWh seulement.

    L’engin ne fait que 3,18 mètres de long, ce qui en fait l’un des plus petits utilitaires jamais proposés par une marque généraliste. Mais derrière ce gabarit lilliputien, Fiat promet un outil sérieux : temps de recharge réduit à moins de cinq heures sur une simple prise domestique, charge utile généreuse, et modularité à toute épreuve. Le Tris pourra recevoir différents types de caisses ou de bennes : plateau, cellule isotherme, module pour la livraison de colis, voire même vivier pour la vente ambulante de poissons.

    Le retour de l’esprit Piaggio

    Ce Tris n’est pas sans rappeler un autre héros italien à trois roues : le mythique Piaggio Ape, longtemps compagnon des artisans, marchands ambulants et livreurs de fleurs du sud de l’Europe. Là où le petit tricycle motorisé né en 1948 proposait un prolongement du scooter Vespa, le Tris revendique, lui, une filiation avec les véhicules utilitaires modernes, tout en renouant avec cette simplicité pragmatique qui a fait le succès de tant d’icônes populaires.

    La grande différence ? Le Tris est entièrement électrique, silencieux, propre, et surtout connecté. Il embarque un combiné numérique de 5,7 pouces, des phares à LED, un système de charge intelligente et surtout une compatibilité avec les services de gestion de flotte de Fiat Professional, y compris la géolocalisation et l’entretien à distance. Autrement dit : ce minuscule camion n’a rien à envier à un Ducato sur le plan technologique.

    Une ambition : conquérir le Sud

    Officiellement, le Tris est destiné aux marchés du Moyen-Orient et de l’Afrique, là où les besoins en mobilité légère sont souvent couverts par des moyens informels, et où les contraintes de coûts et de maintenance rendent les véhicules simples bien plus pertinents que les SUV suréquipés. Mais Fiat ne cache pas non plus son intérêt pour l’Europe du Sud, où les villes étroites, les zones à faibles émissions et les besoins logistiques locaux constituent un terrain fertile pour ce type de véhicule.

    Rome, Naples, Marseille, Lisbonne, Athènes… Autant de villes qui pourraient voir dans le Tris une alternative crédible aux véhicules utilitaires traditionnels, souvent trop gros, trop lourds, et désormais bannis des centres historiques.

    Quand la micromobilité devient sérieuse

    Depuis le lancement de la Citroën Ami en 2020, les grandes marques de Stellantis se sont doucement rapprochées du terrain de jeu de la micromobilité. Mais là où l’Ami, puis l’Opel Rocks-e, s’adressaient surtout à des particuliers (urbains, jeunes, ou sans permis), le Tris va plus loin : il professionnalise l’approche, en ciblant ouvertement les acteurs de la livraison urbaine, de la restauration mobile ou des artisans de proximité.

    Et Fiat n’est pas seule sur ce créneau. En quelques mois, on a vu apparaître des projets comme le Telo aux États-Unis, le Slate au Japon, ou encore une multitude de camionnettes électriques venues d’Inde ou de Chine, souvent vendues sous des noms inconnus mais selon un principe identique : trois roues, une caisse, un moteur électrique, et beaucoup d’idées.

    Mais Fiat a pour elle un réseau, une image, une histoire. Et un CEO, Olivier François, qui résume ainsi l’ambition du Tris : « Alors que les villes grandissent et que le besoin d’une mobilité propre et accessible devient urgent, nous avons vu une opportunité d’offrir quelque chose de radicalement simple et profondément utile. »

    Et en France ?

    Pour l’instant, aucune commercialisation n’est prévue dans l’Hexagone. Fiat préfère tester son concept sur des marchés moins réglementés, avec des contraintes de vitesse plus souples et des attentes différentes. Mais il ne fait aucun doute que les collectivités, les plateformes de livraison, voire les autoentrepreneurs urbains pourraient voir d’un bon œil l’arrivée d’un tel engin.

    Le Fiat Tris n’est pas un gadget. Ce n’est pas un scooter déguisé. Ce n’est pas non plus une utopie de designer déconnecté du terrain. C’est un véritable outil de travail, conçu avec rigueur, pensé pour un usage réel, et chargé de symboles.

    Il dit quelque chose de notre époque : que l’innovation ne passe pas toujours par le plus grand, le plus puissant ou le plus connecté. Parfois, innover, c’est faire moins, faire plus simple, et le faire bien.

    Et si le futur du véhicule utilitaire, c’était ça : un trois-roues Fiat à batterie de 6,9 kWh ? Il ne manque plus qu’un sticker « Tris, c’est la vie » sur la lunette arrière…

  • STLA AutoDrive : Stellantis présente son système de conduite autonome de niveau 3 avec un Jeep Wagoneer S

    STLA AutoDrive : Stellantis présente son système de conduite autonome de niveau 3 avec un Jeep Wagoneer S

    Stellantis rejoint le cercle restreint des constructeurs proposant une assistance à la conduite de niveau 3 avec son nouveau système STLA AutoDrive. Cette technologie promet une expérience de conduite sans intervention du conducteur dans certaines conditions, une avancée significative vers l’automatisation de la conduite.

    Un système de conduite « mains libres, yeux libres »

    Contrairement aux systèmes de niveau 2, qui exigent une surveillance constante du conducteur, STLA AutoDrive permet aux automobilistes de détacher leur regard de la route et leurs mains du volant, à condition que les conditions de circulation le permettent. Cela signifie que les conducteurs pourront lire, répondre à des messages ou regarder une vidéo tout en se déplaçant.

    Le système fonctionnera jusqu’à 60 km/h, ce qui le destine principalement à une utilisation en ville et dans les embouteillages. Cependant, Stellantis prévoit une évolution future permettant d’augmenter cette limite à 95 km/h, ce qui ouvrirait la voie à une utilisation sur autoroute.

    Une concurrence limitée en Europe

    Si Mercedes-Benz propose déjà un système de niveau 3 en Allemagne avec son Drive Pilot, Stellantis pourrait bien devenir un acteur majeur sur le marché européen. BMW et Honda ont également développé des solutions similaires, mais leur disponibilité reste limitée.

    L’une des particularités de STLA AutoDrive est qu’il pourra être utilisé en off-road sur certains modèles, laissant entendre qu’un futur Jeep pourrait bénéficier de cette technologie pour des trajets en terrain difficile.

    Une commercialisation encore floue

    Stellantis reste très discret sur la commercialisation effective de STLA AutoDrive. Aucun modèle n’a encore été confirmé pour intégrer cette technologie, même si la Jeep Wagoneer S EV semble une candidate naturelle.

    Alors que la réglementation sur la conduite autonome est encore en cours d’évolution aux États-Unis, l’Europe pourrait être la première à voir cette technologie déployée.

    Une révolution en attente d’un cadre réglementaire

    Si la technologie semble prête, son adoption à grande échelle dépendra de l’évolution des lois sur la conduite autonome. L’Union européenne a déjà posé les bases de la réglementation, mais chaque pays doit encore définir ses propres conditions d’utilisation.

    Avec STLA AutoDrive, Stellantis se positionne sur un marché en plein essor, mais la véritable question reste : quand et où pourra-t-on vraiment en profiter ?

  • Une exposition pour célébrer les 75 ans d’Abarth

    Une exposition pour célébrer les 75 ans d’Abarth

    À l’occasion du 75e anniversaire du Scorpion, l’équipe du Patrimoine de Stellantis a organisé une exposition temporaire présentant quelques raretés inestimables d’Abarth appartenant à des collectionneurs privés et à la collection permanente de l’entreprise.

    Tenue au Hub du Patrimoine, l’exposition offre aux visiteurs une expérience immersive dans l’évolution constante de la marque italienne avec ses 75 ans de design, de technologie et de réalisations sportives.

    Installée à l’entrée du musée à Turin, l’exposition présente 38 modèles issus de collections privées et de véhicules Abarth de Stellantis : des premières 500 préparées par Carlo Abarth — celle avec laquelle il a établi six records de vitesse et d’endurance sur le circuit de Monza en 1958 — à la légendaire Abarth 1000 SP des années 1960, en passant par la toute nouvelle Abarth 695 75° Anniversario qui rend hommage à l’histoire du Scorpion et au fameux moteur 1.4 T-Jet, dont la cylindrée (1 368 cm³) a inspiré les 1 368 modèles produits pour sa série limitée.

    L’exposition dédiée à la marque du Scorpion se poursuit à l’intérieur du Hub du Patrimoine, où sont conservées les voitures classiques d’Abarth. Ces zones sont souvent moins visitées car situées loin des principaux espaces thématiques du musée. L’exposition est l’occasion idéale pour admirer ces véritables joyaux du sport automobile mondial, car ce spectacle captivant met en lumière leur singularité en termes de design, d’innovation technologique et de réalisations sportives. Et pour rendre cet anniversaire encore plus excitant, l’équipe du Patrimoine a créé et préparé une petite mais grande surprise pour les visiteurs de l’exposition.

    Le spectacle dédié à Abarth sera ouvert au public pendant environ trois mois, à partir du 12 avril, avec l’achat d’un billet pour une visite guidée du Hub du Patrimoine. Pour plus d’informations, de réservations et d’achats, rendez-vous sur le lien suivant.

    « Raconter l’histoire des étapes clés d’Abarth est une occasion de redécouvrir les voitures record, les kits de tuning révolutionnaires et les courses légendaires qui ont marqué le progrès technologique et les réalisations sportives de la marque », a expliqué Roberto Giolito, chef du Patrimoine de Stellantis. « Tout cela appartient au passé et au présent d’Abarth, avec l’engagement et la fierté des personnes qui ont travaillé dans les usines, les bureaux et sur les circuits au fil du temps, avec quelque chose en plus. Célébrer cet anniversaire, c’est se souvenir des personnes inestimables, des réalisations sportives et de l’héritage technologique d’Abarth, ainsi que consolider ce lien indissoluble qui unit différentes générations de clients sous la bannière de la mission du fondateur de performances maximales, de savoir-faire et d’amélioration technique constante. Tout cela est clairement visible dans l’exposition que nous avons mise en place dans notre Hub, avec toutes ses émotions et sa technologie, qui seront certainement appréciées aussi bien par les experts les plus chevronnés de la marque que par les jeunes fans des réalisations sportives les plus audacieuses ».

    La naissance d’une légende

    La légende de la marque au badge Scorpion a commencé le 31 mars 1949 lorsque Carlo Abarth (1908-1979) a fondé Abarth & C. avec le pilote Guido Scagliarini. Leur première voiture était la 204 A dérivée de la Fiat 1100. Elle a attiré l’attention le 10 avril 1950 lorsque Tazio Nuvolari l’a conduite pour remporter sa dernière course, la Palerme-Monte Pellegrino. Depuis lors, l’histoire d’Abarth a été riche en records de course et industriels, toujours dans l’esprit du fondateur pour combiner performances maximales, savoir-faire et amélioration technique constante.

    Une des plus grandes idées de Carlo Abarth a été de compléter les activités de course par la production de ses célèbres kits de tuning pour les voitures de série afin d’augmenter la puissance, la vitesse et l’accélération. Les composants remarquables du kit étaient les tuyaux d’échappement, qui, au fil des ans, sont devenus une véritable icône du « style Abarth ». En l’espace de quelques années seulement, Abarth & C. est devenue mondiale. En 1962, elle produisait 257 000 tuyaux d’échappement, dont 65 % étaient destinés aux marchés d’exportation. Le sommet du succès est venu à la fin des années 1950 et dans les années 1960. Par exemple, avec la Fiat Abarth 750 conçue par Bertone en 1956, la marque a battu le record d’endurance et de vitesse. Le 18 juin sur le circuit de Monza, elle a battu le record des 24 heures en parcourant 3 743 km à une vitesse moyenne de 155 km/h. Ensuite, du 27 au 29 juin sur le même circuit, elle a accumulé plusieurs records : les 5 000 et 10 000 km, les 5 000 miles et aussi les 48 et 72 heures. Le même véhicule a été conçu par Zagato dans deux versions différentes : la Fiat Abarth 750 Zagato (1956) et la Fiat Abarth 750 GT Zagato (1956). Le rugissement de la voiture est parvenu aux oreilles de Franklin Delano Roosevelt Jr., fils du président des États-Unis, qui s’est précipité en Italie pour signer personnellement un contrat d’exclusivité pour la distribution de ces véhicules avec Abarth.

    En 1958, Abarth a réalisé une véritable œuvre d’art sur la nouvelle Fiat 500, transformant complètement la petite voiture utilitaire et en améliorant son potentiel au maximum. La même année, la marque a intensifié son partenariat avec Fiat, Fiat s’engageant à accorder des prix en espèces à Abarth en fonction du nombre de victoires et de records que l’équipe réalisait. Cet événement a été à la base de la série impressionnante de victoires à venir : 10 records du monde, 133 records internationaux, plus de 10 000 victoires sur la piste. La légende a continué à grandir de plus en plus, devenant un nom familier. Les années 1960 ont été la décennie dorée pour Abarth. « Abarth » est devenu synonyme de vitesse, de courage, de performance et de développement. Et la liste des véhicules qui ont gravé le nom d’Abarth dans l’histoire de la course automobile est longue : de la 850 TC, victorieuse sur tous les circuits internationaux y compris le Nürburgring, à la Fiat Abarth 1000 Berlina et à la 2300 S qui ont enchaîné une série extraordinaire de records sur la piste de Monza malgré les conditions météorologiques difficiles. En 1971, Abarth a été entièrement rachetée par le groupe Fiat et la légende a continué avec la Fiat 124 Abarth, vainqueur des titres européens en 1972 et 1975, la 131 Abarth, championne du monde des rallyes en 1977, 1978 et 1980, et la Ritmo Abarth. Malheureusement, Carlo Abarth est décédé le 24 octobre 1979 pendant la saison du Scorpion — son signe astrologique et l’inspiration pour l’insigne de ses voitures.

    La renaissance en 2008 et les dernières sorties du Scorpion

    Le glorieux passé a été actualisé à nouveau en 2008 lorsque la marque a été relancée avec une nouvelle gamme créée pour les passionnés de sport automobile, comme l’Abarth Grande Punto (2007) et l’Abarth 500 (2008) ; en plus des kits de tuning pour chaque voiture, il y avait aussi les versions de course de l’Abarth Grande Punto Rally Super 2000 et de l’Abarth 500 Assetto Corse. Depuis lors, de nouveaux modèles ont été lancés à un rythme effréné : l’Abarth 695 Tributo Ferrari (2010), l’Abarth 595 Yamaha Factory Racing (2015), l’Abarth 695 Biposto Record (2015), l’Abarth 695 Rivale (2017), l’Abarth 124 spider (lancée en 2016), la Abarth 124 GT, la nouvelle gamme Abarth 595 (toutes deux introduites en 2018), et l’exclusive Abarth 695 70th Anniversary équipée du nouveau Spoiler ad Assetto Variabile.

    Puis en 2020, la légende du Scorpion a continué avec la gamme « 70e anniversaire » d’Abarth sur l’Abarth 595 et l’Abarth 124, en plus de la nouvelle Abarth esseesse 595 et de l’Abarth 124 Rally Tribute. Cela nous amène au passé récent avec les débuts en 2022 de la série spéciale Abarth 695 Tributo 131 Rally et de la Nouvelle Abarth 500e — entièrement électrique, plus rapide et plus excitante aussi bien en ville que dans les zones rurales. Encore une fois en 2022, pour souligner la présence internationale croissante de la marque, Abarth a poursuivi son expansion mondiale avec le lancement brésilien du Nouveau Abarth Pulse, le premier SUV de la marque historique. Abarth était fier de franchir à nouveau les frontières européennes et asiatiques avec l’introduction de l’Abarth Fastback un an plus tard. Enfin, la nouvelle 695 75° Anniversario a fait ses débuts plus tôt cette année — une édition limitée à seulement 1 368 unités pour célébrer le 75e anniversaire de la marque et rendre hommage au moteur T-jet, qui sera exposée lors de l’exposition Heritage Hub— et une nouvelle collaboration a été annoncée avec Stellantis Motorsport pour la création de la Abarth de série la plus puissante jamais produite : la Nouvelle Abarth 600e de 240 chevaux qui sera produite en série limitée à 1 949 modèles dans la version de lancement Scorpionissima. Il s’agit du projet le plus difficile et le plus performant développé par la marque ces dernières années. Une fois de plus, Abarth a atteint le seul véritable objectif de son fondateur : « Transformer l’ordinaire en extraordinaire ».