Catégorie : DS

  • Quand Roland Barthes parle de la Citroën DS 19

    Quand Roland Barthes parle de la Citroën DS 19

    Dans son recueil « Mythologies », le critique littéraire et sémiologue (étude des signes linguistiques à la fois verbaux ou non verbaux) Roland Barthes étudie et nous révèle les composantes de la société des années 50. Tout y passe, justice du catch, le steak-frites, l’iconographie de l’Abbé Pierre, Einstein, le plastique ou la nouvelle Citroën, à travers 53 textes rédigés entre 1954 et 1956, l’actualité étant le fil conducteur de ce recueil édité chez Seuil en 1957.

    Au sujet de cette œuvre, Barthes est interviewé le 29 mai 1957 à la télévision française, revenant sur les éléments précédemment cités, et bien évidemment sur celle qu’on appelait « la nouvelle Citroën ». Oui, Barthes parle bien de « la nouvelle Citroën ». On se rend compte là de l’impact qu’a eu la Citroën DS au milieu des années 50.

    Retour sur cette interview plutôt intéressante et forcément surprenante, dans laquelle Barthes compare la DS 19 aux cathédrales gothiques. Passionnant.

    Voici le passage complet de « La nouvelle Citroën », tiré de Mythologies.

    Roland Barthes, « La nouvelle Citroën », 1957
    Sujet : La nouvelle Citroën
    Auteur : Roland Barthes
    Diffusion : Edition du Seuil, Paris

    Je crois que l’automobile est aujourd’hui l’équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques : je veux dire une grande création d’époque, conçue passionnément par des artistes inconnus, consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s’approprie en elle un objet parfaitement magique.

    La nouvelle Citroën tombe manifestement du ciel dans la mesure où elle se présente d’abord comme un objet superlatif. Il ne faut pas oublier que l’objet est le meilleur messager de la surnature: il y a facilement dans l’objet, à la fois une perfection et une absence d’origine, une clôture et une brillance, une transformation de la vie en matière (la matière est bien plus magique que la vie), et pour tout dire un silence qui appartient à l’ordre du merveilleux. La «Déesse» a tous les caractères (du moins le public commence-t-il par les lui prêter unanimement) d’un de ces objets descendus d’un autre univers, qui ont alimenté la néomanie du XVIIIe siècle et celle de notre science-fiction: la Déesse est d’abord un nouveau Nautilus.

    C’est pourquoi on s’intéresse moins en elle à la substance qu’à ses joints. On sait que le lisse est toujours un attribut de la perfection parce que son contraire trahit une opération technique et tout humaine d’ajustement: la tunique du Christ était sans couture, comme les aéronefs de la science-fiction sont d’un métal sans relais. La DS 19 ne prétend pas au pur nappé, quoique sa forme générale soit très enveloppée; pourtant ce sont les emboîtements de ses plans qui intéressent le plus le public: on tâte furieusement la jonction des vitres, on passe la main dans les larges rigoles de caoutchouc qui relient la fenêtre arrière à ses entours de nickel. Il y a dans la DS l’amorce d’une nouvelle phénoménologie de l’ajustement, comme si l’on passait d’un monde d’éléments soudés à un monde d’éléments juxtaposés et qui tiennent par la seule vertu de leur forme merveilleuse, ce qui, bien entendu, est chargé d’introduire à l’idée d’une nature plus facile.

    Quant à la matière elle-même, il est sûr qu’elle soutient un goût de la légèreté, au sens magique. Il y a retour à un certain aérodynamisme, nouveau pourtant dans la mesure où il est moins massif, moins tranchant, plus étale que celui des premiers temps de cette mode. La vitesse s’exprime ici dans des signes moins agressifs, moins sportifs, comme si elle passait d’une forme héroïque à une forme classique. Cette spiritualisation se lit dans l’importance, le soin et la matière des surfaces vitrées. La Déesse est visiblement exaltation de la vitre, et la tôle n’y est qu’une base. Ici, les vitres ne sont pas fenêtres, ouvertures percées dans la coque obscure, elles sont grands pans d’air et de vide, ayant le bombage étalé et la brillance des bulles de savon, la minceur dure d’une substance plus entomologique que minérale (l’insigne Citroën, l’insigne fléché, est devenu d’ailleurs insigne ailé, comme si l’on passait maintenant d’un ordre de la propulsion à un ordre du mouvement, d’un ordre du moteur à un ordre de l’organisme).
    Il s’agit donc d’un art humanisé, et il se peut que la Déesse marque un changement dans la mythologie automobile. Jusqu’à présent, la voiture superlative tenait plutôt du bestiaire de la puissance; elle devient ici à la fois plus spirituelle et plus objective, et malgré certaines complaisances néomaniaques (comme le volant vide), la voici plus ménagère, mieux accordée à cette sublimation de l’ustensilité que l’on retrouve dans nos arts ménagers contemporains: le tableau de bord ressemble davantage à l’établi d’une cuisine moderne qu’à la centrale d’une usine: les minces volets de tôle mate, ondulée, les petits leviers à boule blanche, les voyants très simples, la discrétion même de la nickelerie, tout cela signifie une sorte de contrôle exercé sur le mouvement, conçu désormais comme confort plus que comme performance. On passe visiblement d’une alchimie de la vitesse à une gourmandise de la conduite.

    Il semble que le public ait admirablement deviné la nouveauté des thèmes qu’on lui propose: d’abord sensible au néologisme (toute une campagne de presse le tenait en alerte depuis des années), il s’efforce très vite de réintégrer une conduite d’adaptation et d’ustensilité (« Faut s’y habituer »). Dans les halls d’exposition, la voiture témoin est visitée avec une application intense, amoureuse: c’est la grande phase tactile de la découverte, le moment où le merveilleux visuel va subir l’assaut raisonnant du toucher (car le toucher est le plus démystificateur de tous les sens, au contraire de la vue, qui est le plus magique): les tôles, les joints sont touchés, les rembourrages palpés, les sièges essayés, les portes caressées, les coussins pelotés; devant le volant, on mime la conduite avec tout le corps. L’objet est ici totalement prostitué, approprié: partie du ciel de Metropolis, la Déesse est en un quart d’heure médiatisée, accomplissant dans cet exorcisme, le mouvement même de la promotion petite-bourgeoise.

  • La Nationale 7 en Citroën DS

    La Nationale 7 en Citroën DS

    Premier mai prochain, une bande de doux dingues prendra la route de Menton, au départ de Paris, sur la célèbre Nationale 7. La Nationale 7, aussi appelée « route bleue » ou plus populairement « la route des vacances » (merci Charles) est la plus longue des nationales de France. Elle est longue de 996 kilomètres et relie Paris (au pied de Notre-Dame) à Menton via la Bourgogne, l’Auvergne, la vallée du Rhône, le sublime massif de l’Esterel (où nous avions essayé Renault Mégane Cabriolet) et enfin la Côte d’Azur.

    N7 carte tracé parcours nationale 7
    Tracé de la Nationale 7

    Ce périple franco-français sera l’occasion pour cette bande d’illuminés de sortir leurs rutilantes Citroën DS, car oui, c’est bien au volant du mythique modèle de la marque aux chevrons que le voyage se fera, dans le cadre des 60 ans de la Citroën DS. Pas moins de quinze voitures anciennes, dont 12 Citroën DS et une Peugeot 204 prendront donc la route du sud de la France, sous les peupliers, vaguant de villages en villages. Une Traction Avant sera aussi de la partie. Elle est du millésime 1955, première année de production de la DS. Tout un symbole…

    Organisé par le club IdéalDS Hauts de France, le voyage sera long de 2600 kilomètres, l’embardée débutant à Lille, jusque Menton aller-retour. Dans les grandes lignes, l’aventure les mènera de Lille à Paris Place d’Italie, d’où sera célébré le départ officiel de la balade. Viendra ensuite Lyon, où l’équipe retrouvera un club local dans le cadre des 60 de la DS, puis Aix en Provence et Menton. Avant de reprendre la route du retour, les équipiers rencontreront un club DS à SanRemo, en Italie. Viendra l’heure du retour par la Nationale 6 via Menton, Mâcon avant l’arrivée finale à Lille, 10 jours plus tard.

    Mesdames, messieurs, bonne route ! Nous gardons un œil sur vous ;-)

     

     

    La Nationale 7 vous intéresse ? Nous vous invitons à suivre Thierry Dubois, dessinateur de son état et passionné par cette route des Vacances. C’est lui, le dessinateur de ces passionnantes illustrations aux 1000 détails :

    Nationale 7 Thierry Dubois dessins BD
    © Thierry Dubois

    Photo de couverture : © Thierry Dubois.

  • PSA et Renault à la conquête de l’Amérique

    PSA et Renault à la conquête de l’Amérique

    PSA Peugeot Citroën et le Groupe Renault sont en train de travailler sur un projet commun pour lancer une toute nouvelle voiture aux Etats-Unis. Après la Chine, nos deux grands groupes français visent le second marché mondial avec le développement en commun d’un modèle d’exception destiné à être vendu aux Etats-Unis.

    Un peu plus d’un an après sa nomination à la tête de PSA Peugeot Citroën, Carlos Tavares est à l’origine de se rapprochement. Un proche de l’ancien numéro 2 de Renault affirme : « Il connaît parfaitement les forces et les faiblesses des deux groupes. Et son intuition ne le trompe jamais. Nous savons que la France possède de grands atouts pour réussir dans le monde entier. C’était inadmissible de ne pas être présent aux Etats-Unis alors que Marion Cotillard et Omar Sy y brillent ! »

    Sans une offre adaptée à un marché aussi différent, le projet n’aurait aucune chance de réussir. Carlos Tavares et Carlos Ghosn ont donc pensé à une nouvelle voiture.

    « Ces dernières années, Bugatti a vendu plus de voitures aux Etats-Unis que Citroën, DS, Peugeot et Renault réunis, rappelle notre source. C’est donc sur ce terrain que nous devons nous battre. »

    Pour profiter des titres mondiaux en F1 comme motoriste, le groupe motopropulseur de cette nouvelle voiture devrait être étroitement dérivé du Power Unit des monoplaces de Red Bull Racing. A l’intérieur, l’ambiance devrait être davantage marquée Peugeot.

    « L’idée a provoqué un débat chez Renault. Ils avaient eu l’impression de se faire assassiner par les blogueurs lors de la présentation de la Clio de quatrième génération. Pour eux, le tableau de bord n’était pas autant en plastique. Mais les dernières études d’impact sur la clientèle les ont fait changer d’avis. »

    Reste deux sujets de débat… Le nom et la silhouette de ce nouveau véhicule. Carlos Tavares aurait proposé Initiale DS, pensant pouvoir convaincre Carlos Ghosn. Mais ce dernier a quitté la table des négociations. En interne, il se dit que « Carlos » donnerait un ton latin à la nouvelle marque. Il satisferait les deux patrons et s’intégrerait parfaitement au paysage local.

    Quant à la silhouette, elle pourrait être un alliage d’Exalt et de Dezir, si Jean-Pierre Ploué et Laurens van den Acker se mettent d’accord.

  • La Citroën DS d’André François

    La Citroën DS d’André François

    En 1963, la Citroën DS a déjà huit ans. Elle reste pourtant un modèle d’une modernité inégalée. La marque parisienne continue de communiquer autour de la suspension hydropneumatique. André François livre une série de dessins qui symbolisent l’eau et le gaz.

    citroen-ds-andre-francois-2

  • Rétromobile 2015 : 60 ans de DS

    Rétromobile 2015 : 60 ans de DS

    A quelques mois du 60e anniversaire du lancement de la Citroën DS, la « nouvelle » marque DS entame les célébrations lors du Salon Rétromobile 2015.

    Grâce à l’aide des collectionneurs, trois DS d’époque sont exposées.

    Une DS 19 de 1959, présentée dans sa configuration d’origine. Habillée d’une robe gris-rosé et d’un pavillon aubergine, elle arbore un intérieur bleu royal. Adaptée à l’exportation en Allemagne, son tableau de bord se démarque avec la présence d’un thermomètre d’eau moteur ou encore celle d’une radio FM/LW. Equipée d’un moteur 3 paliers, sa boîte compte 4 vitesses avant à commande hydraulique.

    citroen-ds-19-retromobile

    Une DS 21 Cabriolet de 1968, équipée d’une boîte de vitesses à commande hydraulique. La finition comprend une sellerie en cuir rouge qui contraste avec le blanc Carrare de sa carrosserie et le noir de sa capote.

    citroen-ds-21-retromobile

    Une DS 20 Pallas de 1973, avec notamment des garnitures en cuir tabac, une carrosserie de couleur beige Tholonet, des vitres teintées et même un toit ouvrant. Elle est équipée d’une boîte de vitesses à commande hydraulique 4 rapports avant synchronisés et d’un moteur de 1985 cm3.

  • Où en est la marque DS ?

    Où en est la marque DS ?

    1955, Citroën secoue le petit monde de l’automobile et présente lors du Salon de l’automobile de Paris sa DS. Le succès est là, 12 000 exemplaires sont vendus en un jour. La presse s’enflamme, il faut dire que l’affaire de l’AutoJournal aura créé un feuilleton sans précédent, révélant la nouvelle Citroën avant son lancement. Les autres marques automobiles subissent : l’automobile de l’après-guerre qu’elles représentent se voit dépassée.

    2010, la Citroën DS 3 est lancée, le nom est bien choisi, il sera bien plus qu’un clin d’œil à l’icône automobile des années 50/60/70. 2012, DS est lancée en Chine comme une marque premium du groupe PSA. 2014, la marque DS est officialisée en France avec les modèles DS 3, DS 3 Cabrio, DS 4 et DS 5.

    Alors aujourd’hui, où en est DS, cette marque voulue premium ?

    Du lancement de DS3 à aujourd’hui, pas moins de 500 000 DS 3, DS 4 et DS 5 ont été produites, avec 60% de nouveaux clients pour la marque. La place était libre donc, ou plutôt DS a fait sa place.

    Forte de ce succès, DS se cherche, tâte le terrain, tente quelques percées, entre la grande série de PSA et le haut de gamme. La qualité est là, en constante progression, avec par exemple l’arrivée de cuirs habituellement présents sur le très haut de gamme, façon Bentley. Le bat blesserait peut être au niveau des motorisations. Une marque premium ne peut acquérir ce statut qu’équipée de moteurs dignes, puissants et coupleux, des éléments donnant à une marque un vrai caractère. A cela, d’autres détails sont à revoir, pour s’éloigner de la série « grand public » et entrer dans le petit cercle fermé des constructeurs premium… et allemands. Car il faut le dire, cette gamme de véhicules est dominée par l’Allemagne; la France n’ayant pas su conserver ses marques à forte valeur ajoutée telles que Facel Vega, Voisin et encore Delage ou Delahaye.

    Mais cette reconquête du marché « luxe à la française » ne se fait du jour au lendemain. La création à 100% d’une marque est loin d’être une chose évidente. Cela prend du temps. Techniquement déjà, ‘organisationnellement’ aussi puis sociétalement enfin.

    Nous sommes encore loin du million cinq cent mille exemplaires produits de la première Citroën DS : le marché n’est plus le même qu’à cette époque mais l’objectif parait plus que réalisable pour la jeune marque française. La globalisation est passée par là et le marché est aujourd’hui mondial. La Chine joue un rôle prépondérant et DS ne pouvait passer à côté de cela.

    Au pays de Mao, la marque n’est pas vue comme chez nous. Sous le slogan « innovated spirit from Paris », elle est vue tel le savoir-faire, l’innovation des marques françaises et parisiennes. Presque pourrions-nous classer DS au même rang que les Yves Saint Laurent, Chanel, Louis Vuitton, Louboutin et Pierre Hermé. Le phénomène Made in France prend alors tout sa forme, à en rendre jaloux Arnaud de Montebourg.

    Un phénomène Made in France ? Pas tout à fait. Si la marque DS se joue d’être française à coups de cocoricos chics, les DS vendues en Chine y sont produites, non loin du siège de la marque, installé à Shanghaï. Commercialement, DS sera vendue en Chine, avec des modèles différents de ceux vendus en nos contrées (+ DS 5LS + DS 6), dans des points de vente spécifiques, tout comme dans 160 DSStore à travers le monde, au coeur des plus grandes villes. En Europe, DS sera commercialisée dans les points de vente Citroën, dans des zones d’exposition dédiées à l’ambiance feutrée.

    ds-store-nuit-2

    Au final, c’est l’innovation, le savoir-faire et le raffinement à la Française qui sont vendus et produits par DS. De quoi être fiers non ? Certainement. Encore quelques efforts sont à faire pour passer les caps, bousculer les habitudes et se remettre en question. Après la 2CV, la Traction Avant, la DS ainsi que de nombreuses innovations techniques et technologiques, nul doute la marque DS saura s’imposer, tout comme l’a fait Citroën à son époque.

    Quelques dates clés :

    1955 : lancement de la Citroën DS 19 au salon de Paris
    1975 : fin de la production de la Citroën DS (1 455 746 exemplaires dont 1 330 755 pour la France)
    2009 : création de la Ligne DS au sein de Citroën
    2010 : commercialisation de la Ligne DS
    2012 : lancement de la ligne DS en Chine
    2013 : lancement de la production de la DS 5 en Chine, DS devient une marque à part entière appartenant au groupe PSA Peugeot Citroën
    2014 : création de la marque DS en Chine

  • Qui gagne la bataille des stands ?

    Qui gagne la bataille des stands ?

    Citroën, DS, Peugeot et Renault… Qui propose le meilleur stand français du Mondial de l’Automobile ? Nous avons fait le tour de ces quelques milliers de mètres carrés étalés dans le Pavillon 1.

    Depuis l’entrée principale, les premiers stands à accueillir les visiteurs sont ceux de Peugeot et DS. Moins sombre, celui de Peugeot attire davantage pour un premier coup d’œil.

    Très vaste, l’espace réservé à Peugeot est divisé en plusieurs parties. En entrant, l’ensemble de la gamme est accessible. Il est possible de s’installer dans toute la gamme « 8 », de la 108 à la 508 présentée récemment. Les 308 GT sont mises en valeur.

    peugeot-mondial

    Mais ce n’est pas qu’en reconstituant une concession que l’on fait rêver la Porte de Versailles. Peugeot mise donc sur Exalt, dans sa version française déjà vue à Chantilly, et Quartz, la vraie surprise de ce salon. Dommage que son environnement rende difficile les photographies de ce crossover sportif.

    peugeot-quartz

    En ligne avec son objectif de donner un poids de plus en plus important à Peugeot Sport, le constructeur sochalien expose également ses 208 GTi 30th, RCZ R et les 208 WRX, 208 T16 et 2008 DKR de compétition.

    Des simulateurs, un atelier Oculus Rift (sans grand intérêt par rapport à d’autres réalisations du salon) et une boutique très complète sont également proposés.

    Passons en face… Citroën ! Et oui, Citroën ! Car si la communication de PSA Peugeot Citroën affirme haut et fort que DS n’est plus Citroën, tout n’est pas encore vraiment acté dans les faits. DS n’a pas vraiment un stand à part. La nouvelle marque hérite d’un espace à l’intérieur de la surface réservée à Citroën.

    Mondial de l'Automobile 2014

    L’ambiance entre les deux « constructeurs » est particulièrement contrastée. Citroën joue sur la lumière, les couleurs, affiche son « optimisme » partout. Et cette envie d’être jeune et joyeux entraine l’adoption d’un vocabulaire anglophone « Feel good », « Share ».

    C’est plus clair que chez Peugeot, plus frais, plus aéré. Mais on retrouve des éléments déjà utilisés lors du Salon de Genève. Des modèles sont placés en hauteur, dans des boîtes. L’idée participe à la légèreté de l’ensemble. Toute la gamme est aussi accessible avec les C1 et C4 Cactus bien mises en avant.

    Le blanc dominateur n’éblouit pas, mais il donne une vraie touche de fraicheur à la visite. On a envie d’ouvrir les yeux !

    citroen-c4-cactus-aventure

    La vraie déception est l’absence d’un modèle ou d’un concept attirant. C1 Urban Ride, C4 Cactus Aventure et C4 Cactus Airflow ne sont pas suffisants pour marquer la quinzaine. Heureusement que la C-Elysée WTCC est présente. Belle réalisation pour la boutique.

    D’un mètre à l’autre, tout change. Chez DS, le parquet est de qualité, la moquette est épaisse, la lumière change de tonalité. Plus de blanc ou de pastel, tout est noir et violet. Le positivisme des mot-clés de Citroën est abandonné pour laisser la place à Heritage, Savoir-Faire, Paris, Innovative… Que des mots compréhensibles en français et en anglais.

    divine-ds

    On colle à l’univers de la joaillerie française avec la présentation du travail du cuir. DS 3, DS 4, DS 5 sont présentes aux côtés de DS3 WRC… Et là, il y a une star du salon : Divine DS. Le concept déjà vu à Chantilly (aussi) préfigure l’avenir de la marque « créée » le 1er juin.

    renault-mondial

    On s’enfonce un peu plus dans le Pavillon 1 pour découvrir le stand Renault. Le plus grand du salon est… le même depuis des années. Il est évident qu’entrer dans un espace déjà connu depuis plusieurs années provoque une certaine déception… Mais l’idée est tellement bien exploiter, en termes de lumière, de volume et d’espace de relaxation, que l’ensemble reste d’une efficacité majeure.

    renault-eolab

    La grande nouveauté est l’Espace. Chacun pourra se faire une idée du monospace crossover de Renault avec de nombreux modèles exposés. Des Twingo sont également présentes en nombre avec le reste de la gamme, toujours accessible et bien mise en valeur par les éclairages (mobiles) installés au plafond et les dénivellations.

    renault-espace

    Les petits ateliers n’ont pas grand intérêt. En revanche, la présence d’Eolab (l’un de mes coups de cœur du salon), de Renault R.S. 01, le prochain modèle de compétition de la marque, et, dans une moindre mesure, d’une Formula E sont des atouts. En revanche, pas de trace de boutique…

    renault-formula-e

    Prime à la fraicheur

    Chacun trouvera son compte selon l’ambiance recherchée. Pour moi, la fraicheur affichée par le stand Citroën en fait le vainqueur de ce petit comparatif. Mais l’absence de concept marquant gâche la visite. L’espace créé par Renault est toujours une réussite (peut-être trop, car il devient difficile de le faire progresser). Eolab et Renault Sport R.S. 01 sont des stars. Même chose chez Peugeot avec Exalt, Quartz et 2008 DRK même si l’utilisation de la surface est moins aboutie. Le stand DS est beaucoup moins grand et trop sombre à mon goût même s’il dévoile tout ce qui est nécessaire pour qu’une exposition soit un succès avec des modèles accessibles, un concept fort et un rappel à l’implication sportive de la marque.

  • L’offre et la demande, par Carlos Tavares

    L’offre et la demande, par Carlos Tavares

    Carlos Tavares aime les grandes et belles phrases. Le nouveau patron de PSA Peugeot Citroën n’hésite jamais à marteler ses expressions toutes faites, jusqu’à les faire entrer dans le langage courant. Il y a eu la « frugalité ingénieuse » de Renault, il y a aujourd’hui la « puissance créatrice de l’entreprise » avec l’objectif de vendre plus cher chaque modèle des marques Peugeot, Citroën et DS.

    Ce fut le transfert de l’année… Carlos Tavares, sorti de Renault, a pris les commandes de PSA Peugeot Citroën. Après avoir secoué l’organigramme et lancé la marque DS « premium qui exprime la sophistication et l’art de vivre à la française… », le Portugais annonce ses nouveaux objectifs en marge du Mondial de l’Automobile.

    Au-delà de l’emploi français que le nouvel actionnaire étatique surveille avec des œillères, Carlos Tavares s’attaque à un autre problème : PSA Peugeot Citroën vend ses voitures moins chères que ses concurrents…

    En panne d’image, ces marques éprouvent des difficultés à convaincre au prix catalogue : « Elles sont, pour l’instant encore, vendues en-dessous du prix de nos concurrents », reconnaît le patron-pilote sur l’antenne de France Info. « Chaque constructeur concède un certain montant de remise et nos remises sont supérieures. Ceci n’est plus justifié par les qualités et les performances de nos produits. »

    « Nous avons comme objectif, très progressivement, de faire en sorte que l’on puisse communiquer la valeur de nos marques et la valeur de nos produits à nos consommateurs pour que, naturellement et normalement, on puisse vendre nos véhicules au même prix que nous concurrents allemands. Nous avons des performances qui sont, a minima, identiques. »

    peugeot-exalt

    Bien aidé par l’élan donné par la Peugeot 308 et son titre de Voiture de l’Année, Carlos Tavares annonce donc un énorme coup de communication pour placer Peugeot, Citroën et DS au niveau de notoriété des constructeurs allemands…

    Mais combien de temps faudra-t-il pour mettre les marques françaises à ce niveau, quand certaines entreprises allemandes ont mis trois décennies pour construire leur image ?

    Le tarif est le fruit de la rencontre de l’offre et de la demande… Si l’augmentation, même légère et graduelle, des prix n’est pas comprise par les consommateurs lors de leur acte d’achat, PSA Peugeot Citroën pourrait perdre des parts de marché. Des points qui deviendront encore plus difficiles à reprendre sans grande révolution de gamme. Et pourquoi ne pas entamer cette révolution dès aujourd’hui en sortant des vrais modèles premium sur le marché français ? DS6 WR est déjà commercialisé en Chine… Exalt dans une configuration proche du concept ? Vendez-nous du rêve, on l’achètera !

  • Paris 2014 en direct : DS prend ses quartiers. #MondialAuto

    Paris 2014 en direct : DS prend ses quartiers. #MondialAuto

    Quatre grands constructeurs français sont désormais positionnés dans le Hall 1 du Mondial de l’Automobile de Paris. Avec Renault, Peugeot et Citroën, nous vivons les débuts de DS en tant que marque autonome sur un salon.

    Après un demi-million de DS 3, 4 et 5 vendues sous la marque Citroën, DS s’émancipe. Depuis le 1er juin, les activités de DS sont dissociées de celles de Citroën. La première application très concrète est la création d’un stand spécifique à DS dans les allées du Mondial de l’Auto.

    ds-3-ines-de-la-fressange-paris-concept

    Sur 1 300 m2, DS présent quinze modèles dont deux concept-cars. Divine DS que nous avons déjà pu contempler à plusieurs reprises et DS 3 Ines de la Fressange Paris Concept, voulue pour ancrer la marque dans cet écrin « parisienne chic ».