Catégorie : Sport Automobile

  • Même Johnny Hallyday est allé à Dakar !

    Même Johnny Hallyday est allé à Dakar !

    Au cœur de l’Afrique, sur la route de Dakar, Johnny Hallyday est assis dans son Nissan. Une caméra s’approche. Le micro saisit l’instant : « Si on n’avait pas perdu une heure et quart, on serait là depuis une heure et quart. »

    La présence de Johhny Hallyday s’inscrit dans la lignée de la venue de nombreuses stars sur les routes du Dakar (Claude Brasseur, Michel Sardou, Daniel Balavoine, Caroline et Albert de Monaco…). Cette année-là, pour l’édition 2002, on se presse autour du chanteur, acteur (et on vient de le voir : poète).

    André Dessoude avait réussi à convaincre Johnny de s’embarquer dans l’aventure, entre Arras et Dakar. Il lui avait trouvé le copilote parfait : René Metge. Triple vainqueur de l’épreuve, ancien organisateur du rallye, même génération et beau-frère de Coluche, le lien parfait entre la compétition et le show-biz.

    Les caméras et les micros toujours braqués sur l’équipage ont saisi de nombreuses petites phrases tout au long de l’épreuve. Alors qu’un autre concurrent était en train de dépasser la Nissan de Hallyday et Metge, son pilote a tenté de défendre sa position. René Metge l’a vite rappelé à l’ordre pour prendre soin de la mécanique : « C’est pas comme ça qu’on arrivera à Dakar ! »

    Et Johnny de répondre : « Mais, quand même, on va pas le laisser filer ! On est rock’n’roll non ? »

    Simple amateur engagé par une structure professionnelle, Johnny Hallyday a atteint Dakar. Les soucis mécaniques et une nuit dans le désert n’ont pas contrarié l’ambition de l’équipage… Comme n’importe quel autre concurrent classé 49e sur 52 voitures à l’arrivée.

  • 1972 : la Nissan 240Z sur le podium du Rallye Monte-Carlo

    1972 : la Nissan 240Z sur le podium du Rallye Monte-Carlo

    Datsun 240Z, Nissan S30 et Fairlady Z.

    La 240Z est la première génération des « Z », la gamme des GT produites par Nissan, qui fête cette année son 80ème anniversaire. Dessinée par Yoshihiko Matsuo, alors responsable du design des sportives chez Nissan, elle est produite de 1970 à 1973. Selon les marchés, la 240Z est appelé Nissan S30 ou Nissan Fairlady Z. La 240Z est un coupé 2 places et propulsion. Mécaniquement, on trouve un 6 cylindres sous le capot, d’une cylindrée de 2400 cm3. La 240Z fera le gros de sa carrière aux USA.

    Nissan 240Z groupe 4

    En rallye, la 240Z est engagé en Groupe 4. Si d’extérieur rien ne change, hormis quelques équipements habituels au rallye, sous le capot on garde le 6 cylindres qu’on passe à 2.5L et 220cv pour 245Nm de couple. Côté trains, on trouve des disques à l’avant et des tambours à l’arrière. Les suspensions sont indépendantes alors que Dunlop fournit les pneumatiques. Le bolide japonais pèse alors 990 kg.

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    L’engagement officiel

    1972. Nissan, alors appelé Datsun, engage deux 240Z au Rallye Monte-Carlo. La première porte le numéro 5 et est confiée Rauno Aaltonen, vainqueur du Monte-Carlo 67 et Jean Todt. La seconde, numéro 20, est pour Tony Fall et Mike Wood.

    Après les 5900 kilomètres du rallye incluant 398 km de secteurs chronométrés, 24 équipages voient l’arrivée du rallye sur le port de Monaco. La Nissan 240Z de Rauno Aaltonen et Jean Todt se classe troisième, le résultat est exceptionnel pour la marque japonaise. Cette 240Z n’aura pas un palmarès très important en rallyes mais une victoire fera sa légende quand Shekhar Mehta remporte l’East African Safari Rally 1973. Cette performance aura montré la fiabilité et la pointe de vitesse de la 240Z, des Nissan et de sa gamme Z. Une légende qui tient toujours aujourd’hui.

  • L’exploit sans lendemain de Mitsubishi

    L’exploit sans lendemain de Mitsubishi

    Depuis trois ans, Citroën et Mitsubishi s’affrontent en Afrique. Et si Citroën s’est imposé lors de sa première participation en 1991, les Pajero restent sur deux victoires consécutives en 1992 et 1993. Ce  9 janvier 1994 entre Atar et Nouadibou, un cordon de dunes dessine l’une des plus belles pages de l’histoire du rallye. Sur la route du retour de ce Paris Dakar Paris, l’exploit ne paiera pas.

    Les leaders s’enfoncent dans le sable mou. Pierre Lartigue et Hubert Auriol, en tête du classement général avec les deux Citroën ZX Grand Raid, devancent Bruno Saby et Jean-Pierre Fontenay sur les Mitsubishi Pajero.

    Tous les concurrents se plantent. Chez Citroën Sport, après une longue réflexion, on décide de contourner l’obstacle et d’ignorer le huitième contrôle de passage. Les équipages de l’équipe française tente de convaincre Fenouil, l’organisateur, d’annuler cette étape trop difficile et de ne pas leur infliger une pénalité de cinq heures.

    Mais la course continue. Et alors que les ZX arrivent à Nouadibou à 4h30 du matin, les deux Pajero poursuivent leur parcours impossible.

    Le jour levé, des hélicoptères partent à la recherche des équipages Mitsubishi. Les « secours » découvrent Dominique Serieys et Bruno Musmara marchant devant leur voiture respective. Ils cherchent, depuis des kilomètres, depuis des heures, un endroit où passer. Et à 14h00, plus d’une journée après le départ, ils atteignent le fameux huitième contrôle de passage. Ils seront les seuls.

    Fenouil, pressé par toute la caravane, avait pourtant déjà pris la décision de neutraliser l’étape au km 246. Lartigue gagne la spéciale devant Auriol.  Les deux Citroën devancent Shinozuka.

    Dans le clan japonais, c’est la consternation. Les équipages sont épuisés. Les voitures aussi. Shinozuka abandonne, moteur cassé. La décision de Mitsubishi tombe : Fontenay et Saby, les héros de la Mauritanie, se retire de la course. A Paris, Pierre Lartigue et Michel Perin remporteront bientôt le premier de leurs trois Dakar.

  • Photos : Sébastien Loeb à Pikes Peak

    Photos : Sébastien Loeb à Pikes Peak

    Il y a exactement 200 jours, Sébastien Loeb établissait un nouveau record sur les pentes nouvellement asphaltées de Pikes Peak. Au volant d’une Peugeot 208 T16 Pikes Peak spécialement développée pour l’occasion, le Champion du Monde des Rallyes ajoutait une nouvelle ligne à son impressionnant palmarès. Retour en photos sur cette victoire, du développement au drapeau à damier.

  • Rallye Monte-Carlo 2000 : la Peugeot 206 WRC avait pris froid

    Rallye Monte-Carlo 2000 : la Peugeot 206 WRC avait pris froid

    1999, Peugeot arrive en WRC. L’évènement est historique, ce sera la 206 WRC qui représentera la marque au lion, avec dans le rétroviseur l’historique 205 Turbo 16. Victorieuse de 16 manches du WRC dont le Monte-Carlo 85 avec Ari Vatanen, cette 205 remportera deux titres Pilote (1985-Salonen et 1986-Vatanen) et les titres Constructeur 85 et 86. Le poids de l’histoire est là.

    La belle 206 WRC entamera sa campagne mondiale dès le Tour de Corse 1999, pour une demi saison de lancement. En Corse, la 206 WRC fait tourner les têtes, réalisant de forts bons chronos, se permettant même de prendre la tête du rallye dès l’ES2, avec François Delecour. Aucune des 206 confiées à Delecour et Panizzi ne verra l’arrivée de la classique corse mais l’objectif était atteint : la Peugeot 206 WRC était bien née.

    2000, gonflés à bloc, les hommes de Peugeot sont motivés pour cette nouvelle saison. L’objectif n’a jamais été aussi clair : remporter le Championnat, titres Pilote, Copilote et Constructeur. Comme chaque année, le premier rendez-vous de la saison se fait à Monaco, à l’occasion du Rallye Monte-Carlo. Première étape, Makinen (Mitsubishi) est premier leader, suivi de l’Anglais Richard Burns (Subaru) et du Français Gilles Panizzi (Peugeot). Deuxième étape, départ de Tallard. Pour Peugeot, c’est le pire des matins. Aucune des trois 206 WRC ne démarrent en ce matin froid et humide. C’est l’abandon pour les trois équipages Peugeot, la douche froide. Delecour, Panizzi et Gronholm sont tapis à Monte-Carlo. Tommi Makinen remporte le rallye pour la troisième fois et s’impose comme maître de cette manche si spéciale.

    Mais si la saison n’avait pas commencé sous les meilleurs auspices à Monaco, Peugeot se rattrape au cours de la saison 2000. L’équipe remporte le Rallye du Suède, puis pas moins de 6 rallyes sur les 14 possibles et raflent les trois titres possibles : pilote, copilote et constructeur. Pour ce dernier, le Lion empoche aussi les titres des deux années suivantes, même si en 2001 aucune des Peugeot n’avait terminé le Monte-Carlo. Éternel recommencement ? Non. Peugeot renouera avec le succès à Monaco : en 2009 tout d’abord avec Sébastien Ogier et Julien Ingrassia (Team BF Goodrich) puis en 2011 avec Bryan Bouffier et Xavier (Team Peugeot France).

    On attend un retour en WRC pour la marque au Lion. A bon entendeur…

    A bientôt,
    Jean-Charles

  • Les frères Marreau au Dakar

    Les frères Marreau au Dakar

    Les frères Claude et Bernard Marreau, les « Renards du Désert », étaient parmi les emblèmes des premiers Dakar. Connus bien avant la toute première édition, ils ont inscrit leur nom au palmarès en 1982 avec une Renault 20 Turbo 4×4. Une vidéo légendaire « African Turbo » les met en scène sur la route de leurs exploits.

    Les frères Marreau connaissaient l’Afrique… Dès 1971, ils avaient établi (avec Yvon Garin) le record sur route entre Le Cap et Alger à bord d’une Renault 12 Gordini. 15 432 kilomètres en 8 jours 22 heures et 22 minutes avec une savoureuse façon de changer de pilote sans s’arrêter !

    Alors quand Thierry Sabine crée le Paris – Dakar, ils préparent une Renault 4 équipée d’une transmission à quatre roues motrices Sinpar et d’un moteur de R5 Alpine Gr.2. Cinquièmes en 1979, ils terminent troisièmes en 1980 face à l’armada des Volkswagen Iltis avant de tenter leur chance avec une R20 Turbo 4×4.

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    En 1981, ils abandonnent mais parviennent enfin à s’imposer avec cette Renault 20 équipée d’un moteur de R18 Turbo de 140 chevaux. Ce modèle appartient désormais à Renault Classic.

    Enfin vainqueurs, ils poursuivent l’aventure entre 1983 et 1985 avec une Renault 18 break 4×4 en terminant neuvièmes puis deux fois cinquièmes. Ils ne feront que deux autres apparitions sur les étapes du Dakar : en 1988 avec un Mitsubishi Pajero (13e) et en 1993 avec un buggy Renault (abandon).

  • Rallye Monte-Carlo 1997 : Subaru remporte la première victoire d’une World Rally Car

    Rallye Monte-Carlo 1997 : Subaru remporte la première victoire d’une World Rally Car

    Principauté de Monaco, janvier 1997. Le WRC vit une des pages les plus importantes de son histoire : les World Rally Car disputent leur premier rallye. Autre évènement, c’est la première année sans parcours de concentration au Monte-Carl’: tous les concurrents partent de Monaco du dimanche, pour y retourner mercredi. Exit les villes de départ qui ont fait l’histoire de la classique hivernale. Lors de cette édition 1997, le premier secteur chronométré d’une World Rally Car se fera d’ailleurs sur le port de Monaco.

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    Si Mitsubishi continue en Groupe A et présente la nouvelle Lancer Evolution 4, Subaru et Ford présentent respectivement les Impreza WRC et Escort WRC. Toyota rejoint le WRC en cours de saison, lors du Rallye de Finlande.

    Après les 4 jours de compétition de ce RMC97, Pierro Liatti et Fabrizia Pons rentrent à Monaco en tête du rallye. Les conditions climatiques ont été à hauteur du Monte-Carlo : pluie, glace, neige. La performance est historique : il s’agit de la première victoire d’une World Rally Car.

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    Cette réglementation World Rally Car arrivée en 1997 l’est toujours aujourd’hui. Si techniquement le couple « 4 roues motrices et un turbo » n’a pas changé, ces véritables prototypes n’ont cessé d’évoluer. Le moteur 2000cm3 est utilisé de 1997 à fin 2010 puis en 2011 c’est le 1600 qui arrive, jusqu’à aujourd’hui. Au final, pas moins de 12 marques ont participé à l’aventure des World Rally Car, avec plus ou moins de succès.

    En fin de saison 1997, Tommi Makinen est champion du monde des rallyes, avec la Lancer Evolution 4 groupe A. Subaru est champion des constructeurs avec Colin McRae, classé deuxième du Championnat. Cette saison 1997 aura été des plus importantes de l’histoire du WRC.

    A bientôt,
    Jean-Charles

  • Dakar n’est plus au Sénégal

    Dakar n’est plus au Sénégal

    Après des jours d’hésitations, le Dakar 2008 est annulé à la veille du départ. On pense que l’épreuve va mourir terrorisée. Mais l’esprit de Thierry Sabine demeure et ASO trouve de nouveaux terrains à explorer. C’est encore loin Dakar ? C’est désormais en Amérique du Sud !

    Quatre touristes français sont tués en Mauritanie le 24 décembre 2007. Le gouvernement français met les organisateurs du Dakar sous pression : l’épreuve doit être annulée. La lourde décision tombe durant les vérifications techniques…

    Trois jours plus tard, les autorités mauritaniennes annoncent l’arrestation de neuf suspects liés à Al Qaida. Mais, pour ASO, l’Afrique est un continent trop compliqué. Etienne Lavigne annonce « de nouveaux territoires, de nouveaux paysages, mais avec le même esprit de compétition et d’aventure, et des spéciales très difficiles ». Et dès le 11 février, l’Argentine et le Chili sont cités !

    « Le Dakar visite l’Amérique du Sud, il ne quitte pas pour autant l’Afrique. » Ce jour-là, les mots de Lavigne sont rassurants pour le continent noir mais le contexte géopolitique ne s’est jamais amélioré. Et les « quelques dizaines de milliers d’euros » perdu en 2008 ont laissé une trace bien réelle.

    Pour beaucoup, ce déménagement allait tuer l’aventure. La première édition sud-américaine les a surpris. Difficile, « peut-être trop » de l’avis de Luc Alphand, l’un des favoris contraint à l’abandon après le malaise de son copilote. Course longue, difficile, éprouvante, les dunes, l’ambiance bivouac… Un vrai Dakar. Mais aussi la chaleur, l’altitude, le public, une vraie touche sud-américaine. Beaucoup ont souffert, davantage encore qu’en Afrique, surtout du côté des amateurs.

    A l’arrivée, ASO pouvait se féliciter d’avoir réussi à faire déménager le Dakar. Depuis, l’Amérique du Sud est son vrai terrain de jeu. Et les images sont toujours aussi belles !

  • Renault engage cinq R8 Gordini au Monte-Carlo Historique 2014

    Renault engage cinq R8 Gordini au Monte-Carlo Historique 2014

    Quintette au losange

    Une auto mythique pour un rallye mythique. Pour fêter les 50 ans de celle qu’on appelle la « Gorde », Renault engage cinq R8 Gordini au Monte-Carlo : quatre 1300 et une 1100. On retrouvera au volant de ces cinq belles Jean Ragnotti (qu’on ne présente plus), Alain Serpaggi (pilote Alpine & Renault dans les années 70/80), Michel Leclere (ancien pilote de F1 révélé par la Coupe R8 Gordini), Thierry Chancel et Gilles Zaffini. Pour ce quintette au losange, le départ s’effectuera de Reims le vendredi 24 janvier pour arriver à Monaco le mercredi 29 janvier. Ils rejoindront tout d’abord Valence comme arrivée de l’étape de concentration, samedi soir. Cette étape de concentration permettra aux concurrents de villes de Monte-Carlo, Barcelone, Reims, Glasgow, Stockholm & Oslo de se regrouper, pour ensuite disputer tous ensemble les étapes de classements, les étapes communes et l’étape finale.

    Étapes de concentration : de jeudi à samedi
    Étapes de classement : Valence – Valence, 156,14 km
    Étapes communes : Valence – Valence, 165,21 km puis Valence – Monaco, 434,94 km
    Étape finale : Monaco – Monaco, 183,87 km

    La 8 Gordini : entre circuit et rallyes

    Si la Renault 8 Gordini a marqué les esprits sur circuit avec sa célèbre Coupe R8 Gordini qui a révélé bien des champions entre 1966 et 1970, en rallyes, son palmarès est conséquent. Jean Vinatier marquera l’histoire de la 8G en remportant un mois après son lancement le Tour de Corse 1964, avant que Pierrot Orsini et Jean-François Piot ne l’imitent les deux années suivante. D’autres rallyes, et non des moindres sont à mettre au palmarès de la 8G : Rallye du Maroc 1968, Rallye du Portugal , Rallye de Pologne 1968, Rallye Côte d’Ivoire Bandama 1969, sans compter les victoires de groupe, comme celles du Groupe 1 acquises lors du Monte-Carlo 1968 et 1969.

    Histoire de la Gorde

    L’histoire de la R8 Gordini commence en 1956, bien avant son lancement. Amédée Gordini cherche de nouvelles voies de développement pour sa firme, quand il rencontre Pierre Dreyfus, patron de la Régie Renault. Moins d’un an aura suffit aux deux hommes pour que l’affaire soit faite : la Dauphine Gordini apparait en 1957, précédant la 8 Gordini en 1964. Celle ci sera produite jusqu’en 1970 à Flins. Et l’histoire de Gordini avec Renault continue après la Gorde. En 1970 apparait la R12 Gordini, qui ne connaîtra pas le même succès que son prédécesseur, tout comme la R17 Gordini en 1975.

    Bleu 418, bandes blanches et quatre phares

    Techniquement, la R8 Gordini est dérivée de la R8 classique, à laquelle quelques options et modifications sont amenées. Tout d’abord, la Gorde revêt une robe bleue, agrémentée de deux bandes blanches dans sa longueur, ce qui la rend reconnaissable entre cent. Sur la 1100, les deux phares avant sont conservés, quand sur la 1300 deux phares sont ajoutés. La Gorde est une propulsion dont le moteur est passé à 95cv sur le 1100 puis 103cv sur le 1300. Sur cette dernière, un cinquième rapport de boîte est ajouté, ainsi qu’un réservoir additionnel situé à l’avant, dans le coffre, qui a une contenance de 25 litres.

    Moteur : 4 cylindres en ligne refroidis par eau, arbre à cames latéral, 2 carburateurs double corps horizontaux, 8 soupapes, 95 ch SAE à 6500 (103 ch SAEà 6750) tr/mn.
    Cylindrée : 1108 (1255) cm3.
    Transmission : aux roues arrière. Boîte manuelle à 4 (5) vitesses.
    Suspension : 4 roues indépendantes. Ressorts hélicoïdaux, amortisseurs télescopiques Allincant.
    Direction : à crémaillère.
    Freinage : 4 disques Lockeed. Servofrein Hydrovac.
    Dimensions : longueur 4,00 m ; largeur 1,50 m ; hauteur 1,37 m.
    Capacité du réservoir de carburant : 38 l (38 l + 25 l).
    Poids (à vide) : 795 (855) kg
    Vitesse maxi : 170 (175) km/h.

    Aujourd’hui, la Renault 8 Gordini fait le bonheur de bien des passionnés. Je vous conseille d’ailleurs de lire chez Inside Motorsport la rencontre que j’ai faite avec l’un deux, non loin de Lucéram, sur la route du Monte-Carlo : La rencontre en descendant de Lucéram : Louis et sa Renault 8 Gordini.

    A bientôt,
    Jean-Charles

  • La première victoire féminine sur le Dakar

    La première victoire féminine sur le Dakar

    Voilà une autre édition folle du Dakar… En 2001, à deux jours de l’arrivée, Jutta Kleinschmidt n’a plus aucune chance de s’imposer. Et les évènements vont lui offrir un succès inattendu. La première victoire féminine au Sénégal.

    Quatre ans après la victoire de Kenjiro Shinozuka, un autre Japonais est en lice pour gagner le Dakar. Pilote Mitsubishi, Hiroshi Masuoka occupe la tête du classement général durant onze jours. Mais Jean-Louis Schlesser, double tenant du titre, n’est qu’à 7 minutes et 28 secondes à la sortie du Mali.

    Entre Tambacounda et Dakar, Jean-Louis Schlesser pointe en avance au départ de la spéciale. Son équipier Jose Maria Servia le suit. Les deux buggies ouvrent la route devant la Mitsubishi de Masuoka.

    Mitsubishi-Pajero-Masuoka-Dakar

    Schlesser fonce vers l’arrivée. Derrière, Servia n’est pas sur le même rythme. Masuoka le rattrape rapidement. Mais impossible de dépasser sur les pistes sénégalaises. Pour éviter de passer les 217 kilomètres dans la poussière en laissant les minutes passer, Masuoka tente de déborder Servia hors-piste. Dans une ornière, il arrache un demi-train arrière et perd près d’une heure.

    Le Français Jean-Louis Schlesser arrive à Dakar avec plus d’une demi-heure d’avance au classement général. Mais sa manœuvre n’est pas appréciée par le Collège des Commissaires. Une pénalité d’une heure tombe. Avec la seconde Mitsubishi, Jutta Kleinschmidt se retrouve en tête au départ de la dernière étape. Avec Andreas Schulz, elle monte sur la plus haute marche du podium et devient la première femme à gagner le Dakar.

    Jean-Louis Schlesser fait appel de la décision du collège. Le 7 mars 2001, son appel est rejeté. Le victoire de Jutta Kleinschmidt est définitivement actée.

  • Il y a 80 ans, Citroën engage un bus au Rallye Monte-Carlo

    Il y a 80 ans, Citroën engage un bus au Rallye Monte-Carlo

    Rallye Monte Carlo 1934 : André Citroën engage un bus et créé le marketing sportif. Bien avant d’écrire l’Histoire du rallye Monte Carlo avec ses ID19 et DS21 (victoires 1959 et 1966) ou avec son triplé Loeb / McRae / Sainz en 2003, Citroën a marqué à sa façon ce rallye aujourd’hui plus que centenaire.

    En 1934, André Citroën a 56 ans. Patron respecté et innovant, il marque le début du siècle de ses modèles de série mais aussi de ses coups de pub et ce, bien en avance sur son époque. Précurseur, il souhaite engager au rallye Monte Carlo un des véhicules de sa marque afin de porter haut ses couleurs sur ce rallye qui était déjà un événement. A une époque où le Monte Carl’ n’était pas à proprement parler une épreuve sportive mais surtout un moyen d’attirer la jet set européenne à Monaco, André Citroën propose à François Lecot et Maurice Penaud d’être son équipage pour l’édition 1934, chose que le duo ne mit pas longtemps à accepter. Mais bien avant la création du mot buzz, André Citroën savait créer le buzz. On pourrait par exemple penser à la Tour Eiffel aux couleurs de la marque, aux croisière jaune noire ou blanche, aux jouets à son effigie, ou encore aux records avec Petite Rosalie. Là, sur la classique du mois de janvier, André Citroën allait engager un bus, oui un bus, le modèle  T45, petit dernier des usines de Javel. L’équipage Lecot/Penaud allait alors être complété de quelques équipiers des Croisière jaune et Croisière noire, histoire de faire plus… « équipe officielle. »

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    Le bus était un Citroën T45, modèle de pré-série, préparé pour l’occasion par les usines de Javel. La course, si on peut dire, partait de Varsorie pour un parcours de concentration de 2614km à travers la Pologne (Varsovie, Cracovie), la Tchécoslovaquie (Prague), l’Allemagne (Francfort), la France (Strasbourg) puis Monte-Carlo. Monte-Carlo qu’allait rejoindre sans soucis particuliers notre équipage, malgré le froid et les routes défoncées par les pluies. Avant de rejoindre Monaco, le bus fut astiqué et nos 10 hommes d’équipages se changèrent, délaissant leurs combis de mécano pour revêtir de plus élégants costumes, dignes d’une remise de prix avec Louis II de Monaco, alors Prince de Monaco. Leurs tenues dénotaient bien de celles des autres concurrents après 2614 kilomètres de course… Si notre embarcation n°144 allait se classer à la 90ème place, là n’était pas l’important, le but avait été de créer l’événement, de créer le buzz dirait-on aujourd’hui. André Citroën l’avait bien compris et avait marqué le coup. Il avait créé le marketing sportif, et ce bien avant les autres…

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    Autre anecdote au sujet de Monte Carl’ 1934, le numéro 145 était une autre Citroën aussi atypique que le bus. Il s’agissait d’une Kégresse, une autochenille Kégresse, qu’on avait pu voir quelques années auparavant dans les croisières jaunes, noires ou blanches. A son volant, ce n’était que ni plus ni moins que le concepteur de la Kégresse, Alphonse Kégresse lui-même.

    A bientôt,
    Jean-Charles

  • Un Dakar à pile ou face

    Un Dakar à pile ou face

    Deux ans après le tube de Corynne Charby, Jean Todt réorchestre « Pile ou face ». Premier samedi de 1989 : l’équipe Peugeot Talbot Sport arrive à Gao avec une immense avance. Jean Todt sort une pièce de 10 francs français… Elle tombe sur pile. Ari Vatanen devra gagner à Dakar.

    La onzième édition du Dakar marque l’histoire du plus célèbre des rallye-raids. Après deux victoires des Peugeot 205 T16, l’équipe dirigée par Jean Todt aligne deux 405 T16 pour ses stars Ari Vatanen et Jacky Ickx. Une 205 T16 est également engagée pour Guy Fréquelin face aux Mitsubishi.

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    Dès le prologue de Barcelone, Ari Vatanen passe sur le toit. Jacky Ickx prend la tête du rallye en Lybie. Peugeot domine l’épreuve. Vatanen aligne les meilleurs temps au Niger et revient à moins de trois minutes de son équipier Ickx alors que la première Mitsubishi pointe à plus de trois heures.

    A Gao, Jean Todt réunit son équipe. Il désire figer les positions pour assurer un troisième succès consécutif à la marque Peugeot. Il sort une pièce de 10 francs français. A pile ou face… Ce sera pile et Ari Vatanen.

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    Jacky Ickx laisse donc passer son équipier. Mais le Belge retrouve la première place lorsque Vatanen se perd entre Tambacounda et Saint-Louis. Le jour de l’arrivée, Ickx s’arrête encore… Ce Dakar 1989 appartient bien à Vatanen. Le sort l’a décidé.

    Si Ickx accepte la décision de son patron, son copilote Christian Tarin vit mal la situation. « Seuls les spécialistes se souviendront qu’en janvier 1989 Jacky Ickx et Christian Tarin ont remporté le Paris-Gao… Nous serons un peu les vainqueurs moraux de l’épreuve. Comme Ari l’an dernier après le vol de sa voiture. Personnellement, cela me fait une belle jambe ! »

    peugeot-405-t16-dakar-1989

    Et Jean-Marie Balestre, alors président de la Fédération Internationale du Sport Automobile, de s’en prendre au Dakar et aux grands constructeurs qu’il ne contrôle pas : « Pour nous, le sport automobile doit rester un sport d’hommes, pas un sport de combinaisons financières ou industrielles. Nous allons prendre de nouvelles mesures pour casser les équipes d’usine dans les grandes compétitions automobiles. (…) On pourrait croire à l’intervention d’une justice immanente car c’est Jacky Ickx, avec Porsche, qui a introduit l’arsenal des équipes d’usine dans le Paris-Dakar, potentiel qui dénature la philosophie de cette course et décourage les pilotes amateurs majoritaires. Aujourd’hui, M. Ickx reçoit en retour ce boomerang. Cette décision à pile ou face, prise à grand fracas de médias, ridiculise Peugeot, ridiculise le Paris-Dakar et fait injure à tous les participants ainsi qu’au sport auto. »