Catégorie : Sport Automobile

  • L’épopée de l’écurie Shadow : une ambition démesurée et des échecs glorieux

    L’épopée de l’écurie Shadow : une ambition démesurée et des échecs glorieux

    Dans l’histoire des sports mécaniques, certaines équipes sont connues pour leurs succès légendaires, tandis que d’autres sont plus célèbres pour leurs échecs spectaculaires. Shadow fait indéniablement partie de la seconde catégorie. Fondée par l’énigmatique Don Nichols, cette écurie américaine, active durant une douzaine d’années, a marqué les esprits par son audace technique et ses innovations radicales, bien qu’elle n’ait jamais vraiment atteint les sommets espérés.

    L’ascension fulgurante de Don Nichols

    L’homme derrière Shadow, Don Nichols, avait un parcours de vie aussi fascinant que mystérieux. Ancien membre de la 101e division aéroportée de l’armée américaine, Nichols avait participé à des missions de parachutage avant le débarquement en Normandie en 1944. Après avoir combattu en Corée, il avait poursuivi une carrière dans le contre-espionnage en Asie, accumulant des connexions et une fortune considérable. Ce passé militaire et sa connaissance du Japon lui ont permis de s’enrichir en important des pièces automobiles et des pneus de course Firestone.

    De retour aux États-Unis en 1968, Nichols a fondé une société ambitieusement nommée Advanced Vehicle Systems (AVS) dans le but de conquérir le monde du sport automobile. Dès le départ, Nichols se démarque par son goût pour l’innovation et le risque, deux caractéristiques qui allaient devenir les marques de fabrique de l’équipe Shadow.

    Trevor Harris et la conception du Shadow Mk 1

    L’idée initiale derrière l’écurie Shadow prend forme grâce à Trevor Harris, un jeune ingénieur américain passionné par la compétition automobile. Harris, alors propriétaire d’un petit atelier à Costa Mesa en Californie, avait imaginé une voiture de course Can-Am radicalement différente, basée sur un concept de minimisation de la surface frontale et de la traînée aérodynamique.

    Son projet initial consistait à créer une voiture extrêmement basse, alimentée par un moteur flat-six turbo de Corvair, afin de réduire autant que possible les dimensions de la voiture. L’idée était ambitieuse, mais Harris manquait cruellement de moyens financiers. C’est là que Nichols intervient, fasciné par cette approche novatrice et prêt à investir dans un concept aussi radical que lui-même.

    Le nom de « Shadow » fut rapidement adopté pour la voiture. Pour Harris, le terme faisait allusion à la vitesse de l’ombre, tandis que Nichols aimait l’idée d’un véhicule quasiment en deux dimensions, avec peu de hauteur mais beaucoup de longueur et de largeur.

    Les défis techniques du prototype

    Le développement de la Shadow Mk 1, commencée en 1969, fut rapide et souvent improvisé. Avec peu de temps et de ressources, Harris et son équipe se sont heurtés à des compromis techniques majeurs. L’un des défis les plus marquants était l’absence d’espace sous la carrosserie, ce qui imposait l’utilisation d’amortisseurs à friction désuets au lieu de systèmes hydrauliques modernes.

    Autre aspect radical du projet : la position de conduite, quasi horizontale. Harris cherchait à réduire l’exposition du pilote au flux d’air, ce qui obligeait à placer le volant presque entre les jambes du conducteur, avec des pédales montées latéralement pour gagner en espace. L’aérodynamique était également un défi majeur, Harris ayant imaginé des freins à air escamotables pour compenser les freins à disques miniatures des petites roues avant de 10 pouces.

    Cependant, le budget limité de Shadow a rapidement freiné les ambitions de Harris. Le moteur choisi, un V8 Chevrolet L88 en fonte, était non seulement plus lourd mais produisait aussi 100 chevaux de moins que les blocs en aluminium ZL1 utilisés par les écuries concurrentes. Cette faiblesse moteur, couplée à une répartition du poids désastreuse (avec 75 % de la masse concentrée sur les roues arrière), condamnait la Shadow à des performances médiocres.

    L’entrée en scène en Can-Am 1970

    L’année 1970 marque les débuts tant attendus de la Shadow Mk 1 en compétition. Cependant, les résultats furent loin des attentes. Dès sa première course à Mosport, au Canada, la voiture affichait une vitesse de pointe impressionnante, atteignant 312 km/h, soit 29 km/h de plus que la McLaren en pole position. Mais cette avance en ligne droite fut annihilée par les piètres performances en virage, dues à des amortisseurs inefficaces et une tenue de route imprévisible.

    La course suivante, à St-Jovite au Québec, fut encore plus décevante avec un abandon précoce après seulement 13 tours en raison d’une surchauffe. Pour couronner le tout, la seule Shadow Mk 1 existante fut endommagée en quittant le circuit lorsque la remorque qui la transportait fut percutée par une voiture volée conduite par un chauffard ivre.

    La fin d’une aventure et l’héritage de Shadow

    Le rêve de Harris et Nichols semblait s’éteindre avec les échecs successifs de la Shadow Mk 1. Le départ précipité de Harris après la saison 1970, non payé et désillusionné, mit fin à la première ère de l’équipe. Cependant, Shadow ne s’arrêta pas là. Nichols poursuivit l’aventure en Can-Am et en Formule 1 avec des voitures moins radicales, mais l’esprit d’innovation, né avec la Mk 1, resta une source d’inspiration.

    Au fil des années, l’équipe Shadow a acquis un statut presque mythique dans l’histoire des sports mécaniques, non seulement pour ses performances, mais surtout pour son audace technique et l’énigme que représentait Nichols lui-même. Aujourd’hui, des collectionneurs comme Jim Bartel, un passionné de longue date, ont redonné vie à plusieurs des prototypes Shadow, offrant ainsi un second souffle à cette épopée fascinante.

     

  • Les gangsters de l’IMSA : l’étrange histoire de la course automobile et du trafic de drogue

    Les gangsters de l’IMSA : l’étrange histoire de la course automobile et du trafic de drogue

    L’IMSA, aujourd’hui synonyme de course automobile de haut niveau, cache une histoire bien plus sombre dans ses archives. Dans les années 1980, alors que le championnat de voitures de sport aux États-Unis atteignait son apogée, un réseau complexe de trafiquants de drogue a infiltré les paddocks. Ces hommes, aux vies aussi rapides et dangereuses que les bolides qu’ils conduisaient, ont marqué une époque où la ligne entre la légalité et l’illégalité semblait floue. Ce récit, digne d’un scénario hollywoodien, explore les vies parallèles de ces pilotes, devenus contrebandiers, dont les histoires sont aussi fascinantes qu’effrayantes.

    Les origines du mal : Randy Lanier et son ascension fulgurante

    L’un des protagonistes les plus notoires de cette saga est Randy Lanier. Né en Virginie mais élevé en Floride, Lanier grandit dans l’atmosphère décontractée et permissive de la fin des années 60. À seulement quinze ans, il se tourne vers le trafic de marijuana pour financer ses besoins de jeune adulte, mais ce n’était que le début de son ascension vers une vie bien plus extravagante.

    À la fin des années 1970, Lanier, en visitant un salon automobile à Miami, tombe par hasard sur un stand du Sports Car Club of America (SCCA). Ce fut le déclic. Il obtient rapidement sa licence SCCA et achète une Porsche 356 Speedster de 1957 en mauvais état. Malgré son manque d’expérience et ses habitudes de consommation de marijuana, Lanier démontre un talent naturel pour la course, remportant son premier événement amateur à West Palm Beach en 1980. Ce succès alimente une ambition dévorante : il veut être un vrai pilote de course.

    Pour financer sa passion naissante, Lanier plonge plus profondément dans le trafic de marijuana. Sa petite entreprise devient un empire florissant. Bientôt, il possède une flotte de bateaux rapides pour acheminer la drogue directement depuis la Colombie. Le jeune homme de petite taille (1,60 mètre) se transforme en l’un des plus grands barons de la drogue des États-Unis. À la fin des années 1980, il est à la tête d’une véritable armada maritime, acheminant des tonnes de marijuana vers les côtes américaines.

    Les Whittington : frères de sang et de drogue

    À l’instar de Lanier, les frères Whittington, Don, Bill et Dale, sont eux aussi profondément impliqués dans le trafic de drogue. Leur histoire, bien que moins médiatisée que celle de Lanier, est tout aussi captivante. En 1979, lors des 24 Heures du Mans, les Whittington participent avec le Kremer Racing Team, pilotant une Porsche 935. Klaus Ludwig, le coéquipier allemand, domine largement les qualifications, mais Bill Whittington, vexé de ne pas être choisi pour le départ, décide de prendre les choses en main.

    Dans un geste stupéfiant, Bill se précipite vers son motorhome et en revient avec une valise contenant 290 000 $ en marijuana, forçant Manfred Kremer, cofondateur de l’équipe, à le laisser piloter. Le reste, comme on dit, appartient à l’histoire : contre toute attente, Kremer Racing remporte la victoire, élevant les Whittington au rang de légendes.

    Les frères, bien qu’adulés pour leurs performances sur piste, continuent à se livrer au trafic de drogue. Don et Bill, cependant, ne peuvent échapper à la justice. En 1986, ils sont arrêtés, reconnus coupables de trafic de drogue et d’évasion fiscale. Bill est condamné à 15 ans de prison, tandis que Don, plus chanceux, n’écopera que de 18 mois. Leur frère cadet, Dale, évite les poursuites, mais l’empire des Whittington est démantelé.

    Le duo infernal : John Paul Sr. et Jr.

    L’histoire de John Paul Sr. et de son fils, John Paul Jr., est l’une des plus sombres de cette époque. John Paul Sr., né Hans-Johan Leendert Paul aux Pays-Bas avant de déménager aux États-Unis, se reconvertit en courtier en valeurs mobilières avant de plonger dans le monde du sport automobile. Cependant, ses succès sur piste sont financés par une autre activité beaucoup moins légale : le trafic de marijuana.

    Le 10 janvier 1979, John Paul Jr., alors âgé de 19 ans, est arrêté alors qu’il charge des caisses de marijuana sur un camion dans les bayous de Louisiane. Les agents des douanes, découvrant des traces de drogue, déclenchent une enquête qui mènera à l’arrestation de son père. Cependant, la violence de John Paul Sr. ne se limite pas à ses activités criminelles. En 1983, après avoir appris que l’un de ses complices envisageait de témoigner contre lui, Paul Sr. l’abat de sang-froid, avant de disparaître dans la nature.

    John Paul Jr., malgré son implication dans les affaires de son père, se forge une carrière impressionnante en IMSA. En 1982, à seulement 22 ans, il devient le plus jeune champion de l’histoire du championnat, avec huit victoires à son actif. Pourtant, son passé criminel le rattrape. Il est arrêté en 1986 et, bien que son implication soit moindre que celle de son père, il est condamné à 25 ans de prison. La carrière de l’un des plus prometteurs jeunes pilotes de l’époque est brutalement interrompue.

    La chute de Randy Lanier

    Alors que les Whittington et les Paul sont arrêtés, Lanier continue de rêver de grandeur. En 1984, il fonde sa propre équipe de course, Blue Thunder Racing, avec des moyens financiers colossaux tirés de ses activités illicites. Il achète deux March 84G, des prototypes de sport conçus par Adrian Newey, et engage les meilleurs pilotes, y compris les frères Whittington.

    Lanier remporte le titre IMSA en 1984 et participe à l’Indy 500 en 1986, où il est nommé Rookie of the Year. Pourtant, le filet se resserre autour de lui. Après l’arrestation des Whittington, l’intérêt du FBI pour Lanier grandit. Son empire de la drogue, autrefois florissant, s’effondre. En août 1986, Lanier est gravement blessé lors d’un accident à Michigan International Speedway. À peine remis de ses blessures, il est arrêté, libéré sous caution, puis fuit à l’étranger.

    L’évasion de Lanier est de courte durée. En décembre 1987, il est capturé par le FBI dans les Caraïbes et extradé aux États-Unis. Condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle, Lanier devient un exemple dans la guerre contre la drogue menée par l’administration Reagan. Pendant son incarcération, il trouve une forme de rédemption à travers la lecture, le yoga et l’aide aux autres détenus. En 2014, contre toute attente, sa peine est commuée et il est libéré. Aujourd’hui, Lanier est un homme transformé, travaillant comme instructeur de sécurité routière et ambassadeur d’une entreprise de marijuana médicale, bien loin des excès de son passé.

    La fin d’une ère

    Les années 1980 marquent une période où la frontière entre la course automobile et le crime organisé s’est dangereusement estompée. Les exploits des Lanier, Whittington et Paul Sr. et Jr. montrent à quel point l’argent, la gloire et la criminalité peuvent être inextricablement liés. Ces histoires, bien que fascinantes, sont aussi des rappels brutaux des conséquences inévitables des choix de vie criminels. Le monde de l’IMSA a depuis changé, et les jours où les courses de voitures de sport étaient financées par la contrebande de drogue sont révolus. Pourtant, les légendes de ces « gangsters de la course » perdurent, des récits captivants qui montrent les faces cachées du sport automobile et de la quête aveugle du succès à tout prix.

  • Carlos Menditeguy : un héros oublié du sport argentin

    Carlos Menditeguy : un héros oublié du sport argentin

    Franco Colapinto a récemment rejoint la prestigieuse liste des pilotes argentins ayant couru en Formule 1, succédant à des légendes telles que Juan Manuel Fangio et Carlos Reutemann. Pourtant, il fut un autre Argentin, moins connu, qui brilla dans les années 1950 et mériterait que l’on se souvienne de lui : Carlos Menditeguy.

    Le 22 janvier 1956, quelques minutes avant 16 h, sous la chaleur accablante et le ciel nuageux de Buenos Aires, les moteurs rugissent sur la grille du Grand Prix d’Argentine. En première ligne, Fangio, Eugenio Castellotti et Luigi Musso alignent leurs Lancia-Ferrari, tandis que Jean Behra prend place avec sa Maserati 250F. Juste derrière eux, en deuxième ligne, Carlos Menditeguy, au volant d’une des cinq Maserati d’usine, est pris en sandwich entre Stirling Moss et José Froilán González.

    Dès que le drapeau s’abaisse, Menditeguy dépasse Fangio, Castellotti et Behra, et se retrouve derrière Musso et González dès le premier virage. Quatre tours plus tard, il est en troisième position, qu’il conservera durant 70 minutes, soit environ 40 tours, jusqu’à ce qu’une casse mécanique vienne le propulser violemment hors piste.

    Menditeguy n’était pas qu’un simple pilote. Cet homme était un sportif accompli, aussi à l’aise sur les circuits automobiles que sur les terrains de polo, où il décrocha sept fois l’Open argentin entre 1940 et 1960 avec son équipe El Trebol. Il excellait aussi au golf, en escrime, en boxe, et fut champion de tir en Argentine. Mais sa passion pour la course automobile allait rapidement s’imposer.

    En janvier 1950, lors de sa première apparition en compétition à Mar del Plata, il s’impose au volant d’une Ferrari 166MM prêtée. Son talent éclate aux yeux du public. En 1951, il se retrouve derrière le volant d’une Alfa Romeo 308 d’avant-guerre lors de deux courses à Buenos Aires. Sa maîtrise impressionne, malgré une voiture vieillissante. Lors de la deuxième course, Menditeguy se bat pour la deuxième place face à des Mercedes plus modernes. Une pénurie d’essence lui coûtera une place sur le podium, mais il n’en fallait pas plus pour que son talent soit reconnu.

    Entre 1952 et 1960, Menditeguy participera à chaque édition des Temporadas argentines, ces compétitions pour monoplaces équivalentes à la Formule 1. Cependant, contrairement à ses compatriotes Fangio, González et Onofre Marimón, qui choisirent de courir en Europe, Menditeguy préférait affronter les stars étrangères sur ses terres natales. Il combinait alors courses locales de Turismo Carretera, notamment avec une Ford V8, et apparitions en Grand Prix.

    C’est en 1956, lors du Grand Prix d’Argentine, que Menditeguy passe à deux doigts de l’exploit. Il mène la course durant plus d’une heure, jusqu’à ce qu’une casse mécanique le trahisse. Ironiquement, alors qu’il se battait contre Fangio, il ignorait que ce dernier avait un tour de retard.

    Son talent ne s’arrête pas là. Une semaine plus tard, il remporte avec Stirling Moss les 1000 km de Buenos Aires au volant d’une Maserati 300S, offrant ainsi à Maserati son premier succès en championnat du monde des voitures de sport. Pourtant, la carrière de Menditeguy faillit s’arrêter quelques mois plus tard, lors des 12 Heures de Sebring, où il survit à un accident effroyable, dont il sortit une fracture du crâne.

    Menditeguy se rétablit rapidement, revenant en piste dès 1957. Cette année-là, il réalise sa meilleure performance en Formule 1, terminant troisième derrière Fangio et Behra à Buenos Aires. Ce succès en Temporada lui permet de décrocher un volant pour une saison complète en Europe, une première pour lui. Sa prestation à Monaco, où il occupe la cinquième position avant un accident, illustre sa vitesse et son habileté au volant, bien que la suite de la saison ne soit pas à la hauteur de ses attentes.

    Déçu par les résultats en Europe, Menditeguy décide de rentrer en Argentine, où il continue à briller en Turismo Carretera. Il termine notamment troisième du prestigieux Gran Premio de 1957 avec sa Ford V8, bouclant l’épreuve de 3050 miles sur trois roues !

    En 1960, Menditeguy participe une dernière fois au Grand Prix d’Argentine, obtenant une honorable quatrième place avec une Cooper-Maserati. Ce fut sa dernière apparition en championnat du monde. Après cette période, il se concentre sur les courses locales, remportant plusieurs victoires en Turismo Carretera, avant de raccrocher le casque en 1967.

    Carlos Menditeguy n’était pas seulement un pilote talentueux, mais aussi un sportif d’exception. Son admiration pour Fangio était immense, et ce dernier, en retour, louait souvent ses qualités, affirmant que si Menditeguy n’était pas devenu champion du monde, c’était uniquement parce qu’il ne l’avait jamais réellement souhaité.

    Menditeguy a marqué de son empreinte l’histoire du sport argentin, tant par sa polyvalence que par son talent indéniable. Il est décédé en 1973 à l’âge de 59 ans, laissant derrière lui une carrière exceptionnelle, marquée par un esprit de compétition insatiable et une quête incessante de nouveaux défis sportifs.

  • Grand Prix d’Italie 1988 : révolution à Monza

    Grand Prix d’Italie 1988 : révolution à Monza

    Le 11 septembre 1988, Monza a été le théâtre d’une course de Formule 1 empreinte de symbolisme, de drame et de triomphe pour la Scuderia Ferrari. Ce jour-là, les tifosi, fidèles supporters de la marque au cheval cabré, ont envahi le circuit avec l’espoir de voir une victoire qui transcenderait la simple compétition sportive. Et ils n’ont pas été déçus.

    Ambiance chargée de nostalgie

    Monza, avec son histoire et son ambiance unique, était baignée ce jour-là d’un soleil voilé, tandis que la brume matinale se dissipait lentement pour révéler un ciel pâle. Mais un vide palpable régnait dans l’air : Enzo Ferrari, le fondateur emblématique de la Scuderia, n’était plus. Il s’était éteint un mois plus tôt, à l’âge de 90 ans, laissant derrière lui un héritage colossal et une équipe qui courait désormais sans son guide. La présence spirituelle du « Commendatore » planait sur Monza, d’autant plus que même le Pape Jean-Paul II avait rendu hommage à ce titan du sport automobile quelques mois auparavant.

    Une course sous haute tension et un record en vue pour McLaren

    Les attentes étaient énormes, mais la pression reposait principalement sur les épaules des pilotes Ferrari, Gerhard Berger et Michele Alboreto. Face à eux, les McLaren-Honda d’Ayrton Senna et Alain Prost, invincibles jusqu’alors cette saison, semblaient imbattables. Senna, auteur de la pole position avec un temps époustouflant de 1min 25.974sec, menait la course dès le départ, tandis que Prost, malgré un problème mécanique persistant, tentait de rester dans le sillage de son coéquipier.

    Mais la mécanique est parfois capricieuse, et le destin peut changer en un instant. Alors que Prost était contraint à l’abandon en raison d’une panne survenue au 35e tour, Senna se retrouvait sous la menace croissante des Ferrari, propulsées par l’énergie des tifosi et par une envie palpable de victoire.

    Le début d’une légende pour Schlesser

    Cependant, le véritable tournant de la course survint au 49e tour. Jean-Louis Schlesser, remplaçant de Nigel Mansell chez Williams, était sur le point de boucler sa première course en F1 à l’aube de ses 40 ans. Ayant du mal à trouver ses marques dans ce nouvel environnement, Schlesser se retrouva à la merci du sort. Lorsque Senna tenta de le dépasser au premier virage, une série d’événements dramatiques s’enchaîna. Le pilote français, déstabilisé, rata son freinage, et la collision qui s’ensuivit envoya la McLaren du Brésilien dans le décor. Senna, pris au piège sur le vibreur, vit sa course se terminer prématurément, anéantissant la série de victoires historiques de McLaren.

    Le triomphe Ferrari

    Dans un coup du sort digne des plus grands scénarios, Gerhard Berger prit alors la tête de la course, suivi de près par son coéquipier Michele Alboreto. Les deux pilotes Ferrari franchirent la ligne d’arrivée sous les acclamations frénétiques d’une foule en délire. Berger, qui avait surmonté des essais tumultueux marqués par des problèmes techniques, réalisa une performance remarquable. Ce doublé Ferrari, le premier de la saison, résonnait comme un hommage ultime à Enzo Ferrari.

    Cette victoire à Monza ne fut pas seulement une victoire sportive, mais aussi une victoire émotionnelle et symbolique. Ce fut un moment où l’esprit du Commendatore sembla guider ses voitures vers la victoire, comme un dernier adieu à son équipe, à ses pilotes, et à tous les tifosi. Un triomphe qui restera gravé dans l’histoire de Ferrari et de la Formule 1.

  • Henri Toivonen et Estoril : retour sur un mythe moteur du sport automobile

    Henri Toivonen et Estoril : retour sur un mythe moteur du sport automobile

    Le monde du sport automobile regorge de légendes et de récits presque incroyables, mais peu sont aussi fascinants que celui qui entoure Henri Toivonen et son passage sur le circuit d’Estoril en 1986. Ce mythe, qui a persisté au fil des décennies, prétend que le pilote de rallye finlandais aurait réalisé un tour si rapide sur le circuit portugais dans sa Lancia Delta S4 qu’il aurait pu se qualifier parmi les pilotes de Formule 1 pour le Grand Prix du Portugal cette année-là. Mais que s’est-il vraiment passé ce jour-là, et quelle est la vérité derrière cette histoire captivante?

    Le contexte : l’âge d’or du Groupe B

    Pour comprendre l’ampleur du mythe, il faut se plonger dans l’époque du Groupe B, une ère désormais légendaire du Championnat du Monde des Rallyes (WRC). Les années 80 ont vu l’émergence de voitures de rallye radicalement innovantes, aux performances à couper le souffle. Les machines du Groupe B, telles que la Lancia Delta S4, étaient non seulement puissantes mais aussi incroyablement légères, avec des moteurs turbo capables de délivrer plus de 600 chevaux. Ces voitures, couplées à des pilotes de talent comme Henri Toivonen, ont marqué les esprits par leur vitesse et leur maniabilité exceptionnelle, mais aussi par le danger qu’elles représentaient.

    Henri Toivonen, à l’image d’un Ayrton Senna en Formule 1, était un prodige dont le talent brut et l’audace faisaient de lui une figure incontournable du rallye. Malheureusement, comme Senna quelques années plus tard, Toivonen a vu sa carrière tragiquement écourtée lorsqu’il a perdu la vie dans un accident lors du Tour de Corse en 1986. Sa mort a été un choc pour le monde du rallye, précipitant l’interdiction du Groupe B à la fin de cette même année.

    Le mythe d’Estoril : un tour d’anthologie

    Le mythe raconte que Toivonen, lors d’un test privé sur le circuit d’Estoril en 1986, aurait bouclé un tour si rapide que son temps l’aurait placé parmi les dix premiers pilotes de Formule 1 lors des qualifications pour le Grand Prix du Portugal. Certains disent même qu’il aurait pu se qualifier en sixième position, juste derrière des légendes de la F1 telles qu’Ayrton Senna. Cette histoire est restée gravée dans les mémoires, alimentée par l’aura de mystère qui entoure le pilote finlandais.

    Cependant, une analyse plus approfondie de l’époque et des témoignages disponibles suggère que cette histoire a été embellie au fil du temps. Selon Ninni Russo, ancien directeur de l’équipe Lancia en WRC, il est vrai que Toivonen a participé à un test privé sur le circuit d’Estoril quelques semaines avant le rallye du Portugal en 1986. Ce test, bien que non officiel, a vu Toivonen réaliser un temps impressionnant, suffisamment proche de ceux des voitures de F1 qui avaient testé sur le même circuit peu de temps auparavant.

    Toutefois, il est important de noter que ce test ne correspondait pas aux qualifications officielles du Grand Prix de Formule 1. Les comparaisons qui ont émergé au fil des ans entre le temps de Toivonen et les performances des voitures de F1 pourraient bien être le résultat de récits embellis et d’une confusion entre les différentes sessions de tests et de qualifications.

    Une réalisation incroyable ou un mythe amplifié ?

    Quoi qu’il en soit, il est indéniable que la performance de Toivonen ce jour-là, qu’elle ait été embellie ou non, témoigne de ses compétences exceptionnelles en tant que pilote. Les voitures de rallye du Groupe B étaient des bêtes difficiles à maîtriser, et il fallait un talent rare pour en tirer le maximum. Toivonen, avec sa capacité à ressentir et à exploiter les limites de la Delta S4, incarnait cette excellence.

    Le mythe d’Estoril continue d’alimenter les discussions parmi les passionnés de sport automobile. Il sert de rappel non seulement des capacités de Toivonen, mais aussi de la proximité des performances entre les voitures de rallye et les voitures de F1 à une époque où les deux disciplines étaient peut-être plus proches qu’elles ne le sont aujourd’hui.

    En fin de compte, que ce mythe soit entièrement véridique ou non importe peu. Ce qui compte, c’est l’héritage de Toivonen, un pilote dont le talent et le courage continuent d’inspirer et de fasciner les amateurs de sport automobile à travers le monde. Car, vous le savez bien, ce type de records non officiels est particulièrement mal perçu sur autocult.fr !

  • L’histoire de la première victoire de Max Verstappen en F1

    L’histoire de la première victoire de Max Verstappen en F1

    Le Grand Prix d’Espagne 2016 restera gravé dans les mémoires comme le moment où Max Verstappen est entré dans l’histoire de la Formule 1 en devenant le plus jeune vainqueur de tous les temps, à seulement 18 ans et 228 jours. Mais derrière cet exploit spectaculaire se cache une série d’événements et de décisions qui ont façonné le destin de ce prodige néerlandais.

    Le récit commence avec une annonce qui a secoué le monde de la F1 : après seulement cinq courses de sa deuxième saison et sa troisième saison de course automobile, Max Verstappen se retrouve promu au sein d’une des équipes les plus prestigieuses de la F1, Red Bull Racing. La nouvelle est annoncée à son coéquipier, Daniil Kvyat, alors qu’il se trouve chez lui à Moscou, plongé dans la détente devant sa série télévisée préférée. La conversation téléphonique avec le Dr Marko, figure emblématique de Red Bull, est brève et laisse Kvyat sans réelle explication quant à sa rétrogradation vers Toro Rosso.

    Pour Verstappen, ce changement représente à la fois une opportunité et un défi de taille. À seulement 18 ans, il se retrouve propulsé au sein d’une écurie de pointe, aux côtés d’un coéquipier expérimenté comme Daniel Ricciardo. Mais Max ne se laisse pas impressionner. Il affirme sa confiance dans cette nouvelle étape de sa carrière, déclarant lors de la conférence de presse de la FIA : « Je suis très heureux de cette opportunité. Je pilote désormais pour une équipe de premier plan, ce qui a toujours été mon objectif. Quant au risque que cela représente d’intégrer une écurie de pointe si jeune, je pense que le plus grand risque était d’être si jeune en Formule 1, mais j’ai bien géré la situation. »

    Le week-end du Grand Prix d’Espagne marque également le début d’une nouvelle collaboration entre Verstappen et son ingénieur de course, Gianpiero Lambiase, surnommé « GP » dans l’équipe. Cette relation, bien que différente de celle entre son prédécesseur, Sebastian Vettel, et son ingénieur « Rocky », se révèle être une association efficace et franche, où les attentes élevées de Max sont parfaitement gérées par Lambiase.

    Mais le véritable moment de gloire de Verstappen survient lors de la course elle-même. Alors que les deux pilotes Mercedes, Lewis Hamilton et Nico Rosberg, se retirent dès le premier tour après s’être percutés, Max se retrouve en tête, résistant à la pression de Kimi Räikkönen et de sa Ferrari. Grâce à une stratégie efficace de l’équipe Red Bull, Verstappen maintient son avance jusqu’au drapeau à damier, remportant ainsi une victoire historique pour lui-même et pour son équipe.

    Cette victoire n’est pas seulement le résultat d’un talent brut, mais aussi de la détermination et de la résilience mentale de Verstappen. Malgré les défis et les pressions de la compétition de haut niveau, il parvient à garder son sang-froid et à livrer une performance exceptionnelle dès sa première course avec Red Bull Racing.

    Pour Marko, le cerveau derrière cette décision audacieuse de promouvoir Verstappen, cette victoire représente la validation de sa vision et de sa confiance en ce jeune prodige. Alors que les célébrations éclatent dans le paddock après la course, Marko se rappelle les moments difficiles et les doutes qu’il a dû surmonter pour parvenir à cette victoire tant attendue.

    Pour Max Verstappen, cette victoire n’est que le début d’une carrière prometteuse dans le sport automobile. Alors qu’il continue de repousser les limites et de conquérir de nouveaux sommets, le Grand Prix d’Espagne 2016 restera à jamais gravé comme le moment où un jeune prodige est devenu une légende de la Formule 1.

  • Porsche Supercup : quand les célébrités s’amusent

    Porsche Supercup : quand les célébrités s’amusent

    Depuis un peu plus de deux décennies, la Porsche Supercup est devenue un incontournable des week-ends de Formule 1. Avec plus de 200 célébrités ayant participé à la compétition, des acteurs aux champions du monde de différentes disciplines sportives, en passant par 32 pilotes de F1, cette course est devenue le terrain de jeu des stars.

    En 1993, Mika Häkkinen a marqué les esprits en remportant brillamment la Supercup lors de sa première participation en tant que pilote invité. Sa victoire à Monaco a été le point culminant d’une journée où il a bénéficié des conseils avisés de Walter Röhrl, pilote d’essai Porsche de renom. Ce fut le début d’une tradition où les célébrités ont côtoyé les pilotes professionnels dans un cadre unique.

    La participation de célébrités de divers horizons avait pour objectif de promouvoir la Supercup et d’attirer l’attention sur cette compétition. Dirigée par des personnalités aussi variées que des caricaturistes, des chanteurs pop et des champions du monde de moto, la Supercup a offert un spectacle inédit, mêlant glamour et compétition automobile de haut niveau.

    Les pilotes invités ont dû relever le défi de piloter des voitures de course pur-sang, sans aucun avantage technique. La Supercup a toujours mis l’accent sur l’égalité des chances, avec des règles strictes limitant les modifications apportées aux voitures. Cela a rendu la compétition encore plus difficile pour les célébrités, qui ont pourtant relevé le défi avec bravoure et détermination.

    Des personnalités telles que Luc Alphand, champion de ski alpin reconverti en pilote automobile, ou encore le prince Albert II von Thurn und Taxis, ont marqué de leur empreinte la Supercup avec leurs performances surprenantes. Leur engagement et leur passion pour la course ont contribué à faire de la Supercup un événement incontournable du calendrier automobile.

    Plus récemment, des stars comme Patrick Dempsey, connu pour son rôle dans la série Grey’s Anatomy, ont apporté une touche hollywoodienne à la compétition. Leur participation témoigne de l’attrait universel de la course automobile et de l’esprit de compétition qui anime les célébrités du monde entier.

    En fin de compte, la Supercup reste une course où les célébrités peuvent réaliser leur rêve de piloter des voitures de course sur les circuits les plus prestigieux du monde. Au-delà de la compétition, c’est l’esprit de camaraderie et de passion qui anime chaque pilote, qu’il soit célèbre ou non, et qui fait de la Supercup un événement unique en son genre.

    La saison 2024 de Porsche Supercup débute ce week-end sur le circuit d’Imola dans le cadre du Grand Prix d’Emilie-Romagne.

  • Découvrez la première bande-annonce de la série « Senna » sur Netflix

    Découvrez la première bande-annonce de la série « Senna » sur Netflix

    La première bande-annonce de la mini-série Senna sur Netflix est sortie, nous donnant un premier aperçu de Gabriel Leone dans le rôle principal. Réalisée par Vicente Amorim et Julia Rezende, la série en six épisodes retracera la vie du pilote brésilien et sa montée vers la célébrité, avec des prises de vue dans des lieux réels, notamment à São Paulo et à Rio de Janeiro. Et si la première bande-annonce est un indicateur, Netflix ne lésine pas sur les scènes d’action en course.

    Netflix fait attention à ne pas montrer plus qu’il n’en faut, avec un travail de caméra étroitement cadré sur le personnage principal.

    « La série fictive commence avec la genèse de la carrière de pilote de Formule 1 à trois reprises du champion, lorsqu’il déménage en Angleterre pour concourir en Formule Ford, jusqu’à son accident tragique à Imola, en Italie, lors du Grand Prix de Saint-Marin », déclare Netflix.

    Plus important encore, la série est produite avec le soutien de la famille du pilote.

    Nous aurons également l’occasion de voir d’autres grands noms de la F1 de l’époque, notamment Niki Lauda et Alain Prost, incarnés à l’écran, ce qui devrait donner lieu à des comparaisons intéressantes avec leurs vraies personnalités. Après tout, nous ne remontons pas si loin dans le temps.

    Johannes Heinrichs jouera Niki Lauda, Hugo Bonemer jouera Nelson Piquet, Matt Mella jouera Alain Prost et Patrick Kennedy jouera le directeur d’équipe de McLaren, Ron Dennis, que nous voyons brièvement dans la bande-annonce.

    Les images de référence de la course elle-même devraient être abondantes pour l’équipe de tournage et les équipes d’effets spéciaux, mais la série ne se limitera pas à recréer des images de course. Il y a un casting assez étendu, et nous parions que la plupart des noms seront complètement nouveaux pour les téléspectateurs américains, même si vous avez déjà vu Leone lui-même jouer Alfonso de Portago dans Ferrari (2023).

    Il sera intéressant de voir si la série pourra attirer des téléspectateurs entièrement nouveaux à la F1, tout en satisfaisant les fans qui se souviennent bien de cette époque.

    Recréer la course de F1 et les visuels du début des années 1990 à l’écran avec authenticité pour satisfaire ceux qui connaîtront bien les détails, tout en rendant la série intéressante d’un point de vue dramatique pour un nouveau public, sera un équilibre difficile à trouver. Nous n’envions donc pas les responsables de la série ou l’équipe de production à cet égard. (D’accord, nous les envions juste un peu).

    La série sera diffusée à la fin de l’année 2024, mais un calendrier plus précis n’a pas encore été révélé.

    Le lien : https://www.youtube.com/watch?v=LT7h6sUeUhU

  • La course la plus folle du moment

    La course la plus folle du moment

    Atypique… Vraiment atypique. Créés en 2000, les 1000 km lenktynės sur le Circuit de Palanga, en Lituanie, reprennent les idées majeures du sport automobile d’antan. Il existe une route ? Faisons une course dessus !

    Comment reprendre l’histoire à son compte sans trop se prendre la tête ? Les premiers circuits reliaient plusieurs points via des routes utilisées par les conducteurs normaux tout le reste de l’année. Petit à petit, ces circuits se sont fermés. Et les seuls qui conservent encore cette idée sont devenus des icônes (via Les Hunaudières au Mans, Pau-Ville ou tout Monaco…). En Lituanie, au lieu de construire un nouveau circuit pour accueillir une épreuve d’endurance, on s’est dit qu’il fallait faire « comme avant ». Un morceau d’autoroute et envoyez vos GT3 !

    Les premières 1000 km lenktynės ont été organisées en 2000 avec la participation de 18 équipes. Petit à petit, de plus en plus d’équipes se sont engagées… Depuis 2007, les organisateurs bloquent le nombre d’engagés à 60 équipages.

    En 2006, la FIA a ajouté l’évènement à sa liste d’épreuves. De nombreux sponsors se sont intéressés à l’épreuve avec Omnitel, ENEOS, Aurum et TV6 qui a fait changer la longueur de la course à 1006 km.

    Les voitures de tourisme, les GT et les prototypes peuvent participer à la course s’ils respectent les réglementations techniques en vigueur. Les voitures à toit ouvert, telles que la Radical SR8, ont été interdites après 2014 pour des raisons de sécurité. Il faut dire que les standards sont ceux d’une autoroute locale et de ses bretelles d’accès. À partir de 2019, le système de classification a été modifié : les voitures qui respectent les réglementations techniques et ne sont pas plus rapides que les voitures FIA GT3 seront classées et divisées en catégories selon les réglementations techniques de l’événement.

    • GT : Voitures FIA GT3 (Article 257A), voitures FIA R – GT (Article 256) et SRO GT4 (avec homologation présente ou expirée). Les voitures qui respectent le principe de la catégorie GT, mais qui n’ont pas été construites selon les réglementations d’homologation FIA/SRO. Par exemple, lorsque la base de la voiture est une voiture de sport routière légale (Porsche, Ferrari ou autre). L’organisateur peut diviser les voitures en 2 ou 3 sous-groupes (GT3, GT4 et GT Open), s’il y a suffisamment de voitures inscrites pour une classification séparée.
    • TC : Voitures de tourisme ; préparées selon les règles de la FIA pour les groupes A et N (Article 254 et Article 255), les règles de la FIA pour les groupes R (Article 260, 260d et 261) et ces règles pour la catégorie TC. La catégorie TC sera divisée en sous-groupes TC1 – TC4 en fonction de la cylindrée calculée du moteur.
    • SP : Voitures spéciales ; voitures qui ne sont acceptées dans aucune autre catégorie et voitures silhouette. Les voitures électriques et hybrides ne peuvent participer qu’avec une demande spéciale. Cette demande doit être présentée à l’organisateur au moins 3 mois avant la course. La catégorie SP sera divisée en sous-groupes SP1 – SP3 et SPE pour les voitures électriques/hybrides.
    • D : Voitures Diesel ; voitures avec moteur diesel.
    • TCR : Voitures préparées selon les exigences des voitures de tourisme TCR et conformes à un appendice pour les événements de l’Aurum 1006 km Race et les événements d’endurance TCR.

    Assez écrit : voici vraiment à quoi ça ressemble !

  • La Porsche 911 GT1 s’illustre sur la glace avec Stéphane Ortelli

    La Porsche 911 GT1 s’illustre sur la glace avec Stéphane Ortelli

    Au cours d’un évènement de trois jours mêlant courses modernes et historiques ainsi que des démonstrations, la Porsche 911 GT1 s’est illustrée lors de la Course sur Glace d’Aspen.

    Apercevoir la Porsche 911 GT1, victorieuse au Mans, face au paysage hivernal des montagnes du Colorado, a pu donner à Stéphane Ortelli, pilote vétéran de Porsche, l’impression de vivre un rêve. C’est un long chemin depuis le Circuit de La Sarthe par une après-midi étouffante de juin 1998, lorsque Ortelli et ses coéquipiers, Laurent Aïello et Allan McNish, remportèrent les 24 Heures du Mans au volant de cette même voiture. Comment l’une des voitures de course les plus célèbres a-t-elle atterri du Musée Porsche de Zuffenhausen aux rues enneigées d’Aspen ?

    Une nouvelle édition de GP Ice Race a eu lieu le week-end dernier. Maintenant rebaptisée F.A.T International Ice Race, cette initiative est l’œuvre de Ferdinand Porsche, petit-fils de Ferry Porsche, qui a relancé l’événement historique il y a cinq ans. Organisé sur le lac gelé de Zell en Autriche jusqu’en 1974, le renouveau de la Course sur Glace a attiré des passionnés de Porsche du monde entier dans la petite ville de Zell Am See, berceau de la famille Porsche depuis des générations. Si bien que la décision a été prise d’aller encore plus loin en 2024, avec une deuxième édition de l’autre côté de l’Atlantique à Aspen.

    Pourquoi Aspen ? Outre un climat comparable à celui de l’Autriche alpine à cette période de l’année, cette petite ville perchée dans les montagnes Rocheuses a sa propre histoire étonnante dans le sport automobile. En 1951, le premier de cinq Grand Prix annuels a débuté ici, juste devant le célèbre Hôtel Jerome d’Aspen, avec une course de voitures à travers ses rues non pavées. À la fin de 1955, les courses sur les routes publiques du Colorado avaient été interdites, mais l’esprit compétitif perdurerait pendant des générations.

    Près de 70 ans plus tard, la F.A.T Ice Race Aspen a vu une collection éclectique de voitures de course modernes et historiques être mises à l’épreuve à la Tree Farm de Carbondale, à quelques kilomètres au nord d’Aspen. Et sans aucun doute, la voiture la plus remarquable sur la glace, tant pour les spectateurs que pour le pilote, était la Porsche 911 GT1.

    Pour permettre à une voiture pesant un peu plus de 1000 kg, avec une puissance arrière fortement boostée de 550 ch, de conduire dans des conditions aussi inhabituelles, les ingénieurs du Musée Porsche ont équipé la GT1-98 de pneus d’hiver spéciaux, tout en relevant la suspension pour laisser de la place pour les nouveaux pneus. Un système de préchauffage supplémentaire du modèle 919 Hybrid a également été installé, avec un logiciel révisé pour simplifier la procédure complexe de la voiture.

    Lorsque la voiture a été déchargée sur la glace pour la première fois, Ortelli pouvait à peine croire ses yeux.

    « Quand je l’ai vue ici pour la première fois, dans la neige et contre tous les arbres, c’était comme une belle peinture », dit le Français de 53 ans. « Cela avait l’air incroyable. Et je ne pouvais pas croire que j’allais vraiment la conduire ici. »

    « C’est plus comme du ballet » Ortelli souligne que malgré l’aspect incongru de la 911 GT1 sur la neige, les premières voitures de sport de Porsche ont été conçues pour, et développées dans, les montagnes, avec une adhérence inégalée, des freins puissants et une sensibilité sublime de la direction, des caractéristiques que cette voiture possède également. Mais l’identité de la GT1 n’est-elle pas décrite par des niveaux de grip et de force descendante extrêmement élevés, par des vitesses de pointe énormes sur la ligne droite des six kilomètres du Mans ?

    « Il faut tout oublier ! » rit Ortelli. « Ici, c’est plus comme du ballet. Les pneus adhèrent bien sur la neige compacte et vous pouvez immédiatement ressentir le potentiel de la voiture et suivre la trajectoire, mais vous devez utiliser le transfert de poids pour tourner. En partie parce que la voiture est si rigide, mais aussi parce que la crémaillère de direction est très rapide. Nous savons tous qu’en glissant, il faut tourner pour compenser l’angle de la voiture, mais dans la GT1, vous avez si peu de braquage. Pour moi, c’est la chose la plus difficile à laquelle s’adapter. Vous trouvez rapidement la pleine direction, il faut jouer avec l’accélérateur et le frein à pied gauche pour limiter le dérapage. C’était beaucoup de travail sur le volant et les pédales. Mais c’était vraiment comme un ballet, et sur la neige, cette voiture peut vraiment danser ! »

    La vision d’une voiture de course GT aussi spécialisée glissant sur la neige est rapidement devenue une sensation sur les réseaux sociaux, attirant même l’attention des coéquipiers d’Ortelli. « Allan et Laurent étaient super contents que je conduise la voiture ici », dit-il. « Ils m’ont tous les deux contacté pendant le week-end pour dire à quel point c’était cool de la voir dans la neige. C’est ce qui est génial avec le Musée Porsche. Ils ne se contentent pas de préparer les voitures pour les expositions, mais s’assurent que nous pouvons les conduire, et les conduire vite. Même des vainqueurs du Mans sur la neige. Je me souviendrai de cette expérience pour le reste de ma vie ! »

  • De l’importance des pneumatiques

    De l’importance des pneumatiques

    Les écorallyes offrent une expérience unique qui marie la passion de la course automobile avec l’engagement en faveur de l’environnement. Ces compétitions mettent en avant des véhicules électriques, soulignant ainsi l’importance croissante de la mobilité durable dans le monde du sport automobile. Au cœur de cette aventure électrique, les pneumatiques jouent un rôle vital, contribuant de manière significative à la performance, à l’efficacité énergétique et à la sécurité des participants. Le pneu Michelin est forcément à considérer.

    La première considération majeure est l’efficacité énergétique des pneumatiques. Dans un écorallye, l’efficience est une préoccupation primordiale, et chaque kilomètre parcouru compte. Les pneumatiques conçus spécifiquement pour les véhicules électriques peuvent jouer un rôle essentiel dans l’optimisation de l’efficacité énergétique. Une conception appropriée réduit la résistance au roulement, maximisant ainsi la distance parcourue avec une seule charge. Les fabricants de pneumatiques investissent de plus en plus dans la recherche et le développement pour créer des modèles adaptés, favorisant ainsi une plus grande autonomie et une meilleure performance globale.

    Outre l’efficacité énergétique, la performance des pneumatiques joue un rôle déterminant dans la tenue de route des véhicules. Les écorallyes empruntent souvent des itinéraires variés, comprenant des routes asphaltées et parfois même des terrains plus accidentés. Les pneumatiques doivent être polyvalents, capables de s’adapter à des surfaces diverses tout en maintenant une adhérence optimale. Des pneumatiques bien choisis garantissent une stabilité et une maniabilité accrues, permettant aux pilotes de négocier les virages serrés et les sections difficiles avec confiance et précision.

    La sécurité reste une priorité incontournable, même dans le cadre d’une compétition passionnante comme un écorallye. Les pneumatiques sont le seul point de contact entre le véhicule et la route, et leur état influence directement la sécurité. Des pneumatiques en bon état réduisent le risque d’accidents liés à une perte de contrôle, assurant ainsi la protection des pilotes, des coéquipiers et des spectateurs. Il est essentiel que les équipes participantes effectuent des vérifications régulières de l’état des pneumatiques, en accordant une attention particulière à la pression et à l’usure, pour garantir des conditions de conduite optimales.

    L’importance des pneumatiques dans un écorallye ne peut être surestimée. Ils sont bien plus que de simples composants en caoutchouc – ce sont des éléments clés qui influencent la performance, l’efficacité énergétique et la sécurité des véhicules électriques. Les avancées constantes dans la conception des pneumatiques dédiés aux véhicules écologiques témoignent de l’engagement de l’industrie automobile envers une mobilité plus durable. Les écorallyes sont une vitrine fascinante de cette évolution, où chaque kilomètre parcouru sur des pneumatiques bien choisis est un pas de plus vers un avenir de course automobile plus respectueux de l’environnement.

  • Rendez-vous à Daytona !

    Rendez-vous à Daytona !

    Le nouvelle saison d’IMSA SportsCar commence aux 24 Heures de Daytona les 27 et 28 janvier. Mais dès ce week-end, nous aurons le « Roar before the 24 », qui sont deux jours de qualifications. Avec des sessions d’essais devant les fans, le « Roar » devrait nous donner un avant-goût de la saison d’endurance à venir. Cette année promet beaucoup d’excitation, avec un nombre record de participants dans la catégorie GTP.

    Les nouvelles réglementations ont bouleversé le championnat IMSA l’an passé, le Grand Touring Prototype devenant la nouvelle catégorie phare, ce qui permet aux Le Mans Hypercar de participer.

    En 2024, nous verrons l’arrivée de Lamborghini avec sa SC63 hybride V8. Daytona sera la course inaugurale de Lamborghini, avec l’ancien pilote de Formule 1 Romain Grosjean.

    Parmi les autres nouveaux arrivants de 2024, Alpine participera au Championnat du Monde d’Endurance. Cette voiture pourrait, en théorie, participer également à la série IMSA. Selon d’autres sources journalistiques, des discussions semblent en cours pour trouver une équipe pour courir en IMSA.

    Certains noms importants participeront au championnat IMSA cette année, et Grosjean ne sera pas le seul ancien pilote de F1 sur la grille. En effet, le champion du monde de Formule 1 de 2009, Jenson Button, passe de Porsche à Acura, rejoignant le vainqueur des 24 Heures du Mans à trois reprises, Brendon Hartley, chez Wayne Taylor Racing avec Andretti.

    Cadillac espère que sa belle série de performances se poursuivra, ayant remporté quatre titres de constructeur dans la série. Deux voitures Cadillac V-Series.R (qui ont acquis une grande popularité pour le son distinctif du V8) seront présentes sur la grille, l’une gérée par l’équipe Cadillac Racing et l’autre par Whelen Cadillac Racing. Whelen est le tenant du titre IMSA, avec une seule victoire en 2023. Tom Blomqvist, l’un des vainqueurs des 24 Heures de Daytona de l’année dernière, est passé chez Whelen pour la saison 2024 en provenance de Meyer Shank Racing, et il sera intéressant de voir s’il peut donner à Cadillac ce dont elle a besoin pour gagner en Floride.

    Les projecteurs devraient également être braqués sur la BMW M Hybrid V8, qui s’est révélée être une machine victorieuse en 2023 à Watkins Glen. Les deux voitures BMW ont terminé sixième et huitième sur onze (en queue de peloton si l’on ne compte pas les voitures engagées à temps partiel), mais on peut parier que BMW voudra prendre sa revanche en 2024.