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La mère de toutes les automobiles

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La mère de toutes les automobiles

Accompagner la naissance d’un blog par un billet d’introduction est finalement tout à fait normal… Mais il faut ensuite entrer dans le vif du sujet. Là, une grande question se pose. Par où, par quoi commencer ? La plus belle, la plus emblématique, la plus marquante ? Trop subjectif. Prenons simplement la première !

Là encore, il est difficile de statuer. J’ai choisi (enfin quand je dis j’ai choisi, je me suis surtout mis dans le camp de ceux qui criaient le plus fort) le fardier à vapeur de Nicolas-Joseph Cugnot.

A l’origine de la première voiture, un prêtre jésuite belge installé en Chine – Ferdinand Verbiest (notez bien le prénom !) – met au point un jouet à quatre roues propulsé par de la vapeur et une roue à aubes. Sa machine est décrite dans le livre Astronomia Europa publié en 1668.

Un siècle plus tard, Nicolas-Joseph Cugnot reprend l’idée… Grâce au soutien du ministre de la Guerre, le Duc Etienne François de Choiseul, et du Général Gribeauval, inspecteur général de l’armée française, qu’il avait rencontrés en Autriche, il se voit commander un prototype de « véhicule militaire actionné par le feu ».

Le 23 octobre 1769, il présente son premier fardier à vapeur à des officiers de l’armée. La machine parcourt un kilomètre à une vitesse de 4 km/h, mais ne possède ni direction, ni frein. Et elle termine sa course dans un mur… La première démonstration automobile se termine par un accident !

L.N. Rolland, commissaire général de l’Artillerie, écrit alors :
Mise en expérience en présence du ministre, du général Gribeauval et en celle de beaucoup d’autres spectateurs, et chargée de quatre personnes, elle marcha horizontalement, et j’ai vérifié qu’elle aurait parcouru environ 1 800 à 3 000 toises par heure, si elle n’avait pas éprouvé d’interruption.

Mais la capacité de la chaudière n’ayant pas été assez justement proportionnée avec assez de précision à celle des pompes, elle ne pouvait marcher de suite que pendant la durée de douze à quinze minutes seulement, et il fallait la laisser reposer à peu près la même durée de temps, afin que la vapeur de l’eau reprit sa première force ; le four étant d’ailleurs mal fait ; laissait échapper la chaleur ; la chaudière paraissait aussi trop faible pour soutenir dans tous les cas l’effort de la vapeur.

Cette épreuve ayant fait juger que la machine exécutée en grand pourrait réussir, l’ingénieur Cugnot eut ordre d’en faire construire une nouvelle, qui fût proportionnée de manière à ce que, chargée d’un poids de huit à dix milliers, son mouvement pût être continu pour cheminer à raison d’environ 1 800 toises par heure.

Note : une toise équivaut à 1 949 millimètres et un millier correspond à 439,5 kilogrammes.

Ce premier prototype permet à Cugnot de recevoir une récompense de 22 000 livres. Il lance alors la construction d’un second modèle capable de déplacer une masse de 5 tonnes à 6 km/h. De nouveaux essais sont programmés en juillet 1771 mais le remplacement du Duc de Choiseul par le Marquis de Montaynard met un terme au projet.

Comment ça marche ?
Le fardier, nom du chariot capable de transporter des fardeaux, dispose de trois roues et d’une chaudière à haute pression placée à l’avant de la roue motrice. Elle est actionnée par deux pistons et peut pivoter autour d’un axe vertical manipulé à l’aide d’un guidon. L’engin dispose également d’une marche arrière. Il est aussi dépourvu de véritable système de freinage et la chaudière s’épuise rapidement.

Nicolas-Joseph Cugnot part en Belgique durant la Révolution Française. Entreposé à l’Arsenal de Paris, son fardeau est sauvé de la destruction par Rolland. En fin de siècle, le Général Bonaparte s’intéresse à l’existence de la machine avant que la campagne d’Egypte ne l’éloigne des travaux de Cugnot.

En 1801, trois ans avant la mort de son créateur, le fardier est transporté au Conservatoire des Arts-et-Métiers de Paris où il est toujours exposé…

Promis, les prochaines présentations seront plus « communes » !

Author: Rédaction

Rédaction AUTOcult.fr



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