Étiquette : Sport

  • Même Johnny Hallyday est allé à Dakar !

    Même Johnny Hallyday est allé à Dakar !

    Au cœur de l’Afrique, sur la route de Dakar, Johnny Hallyday est assis dans son Nissan. Une caméra s’approche. Le micro saisit l’instant : « Si on n’avait pas perdu une heure et quart, on serait là depuis une heure et quart. »

    La présence de Johhny Hallyday s’inscrit dans la lignée de la venue de nombreuses stars sur les routes du Dakar (Claude Brasseur, Michel Sardou, Daniel Balavoine, Caroline et Albert de Monaco…). Cette année-là, pour l’édition 2002, on se presse autour du chanteur, acteur (et on vient de le voir : poète).

    André Dessoude avait réussi à convaincre Johnny de s’embarquer dans l’aventure, entre Arras et Dakar. Il lui avait trouvé le copilote parfait : René Metge. Triple vainqueur de l’épreuve, ancien organisateur du rallye, même génération et beau-frère de Coluche, le lien parfait entre la compétition et le show-biz.

    Les caméras et les micros toujours braqués sur l’équipage ont saisi de nombreuses petites phrases tout au long de l’épreuve. Alors qu’un autre concurrent était en train de dépasser la Nissan de Hallyday et Metge, son pilote a tenté de défendre sa position. René Metge l’a vite rappelé à l’ordre pour prendre soin de la mécanique : « C’est pas comme ça qu’on arrivera à Dakar ! »

    Et Johnny de répondre : « Mais, quand même, on va pas le laisser filer ! On est rock’n’roll non ? »

    Simple amateur engagé par une structure professionnelle, Johnny Hallyday a atteint Dakar. Les soucis mécaniques et une nuit dans le désert n’ont pas contrarié l’ambition de l’équipage… Comme n’importe quel autre concurrent classé 49e sur 52 voitures à l’arrivée.

  • L’exploit sans lendemain de Mitsubishi

    L’exploit sans lendemain de Mitsubishi

    Depuis trois ans, Citroën et Mitsubishi s’affrontent en Afrique. Et si Citroën s’est imposé lors de sa première participation en 1991, les Pajero restent sur deux victoires consécutives en 1992 et 1993. Ce  9 janvier 1994 entre Atar et Nouadibou, un cordon de dunes dessine l’une des plus belles pages de l’histoire du rallye. Sur la route du retour de ce Paris Dakar Paris, l’exploit ne paiera pas.

    Les leaders s’enfoncent dans le sable mou. Pierre Lartigue et Hubert Auriol, en tête du classement général avec les deux Citroën ZX Grand Raid, devancent Bruno Saby et Jean-Pierre Fontenay sur les Mitsubishi Pajero.

    Tous les concurrents se plantent. Chez Citroën Sport, après une longue réflexion, on décide de contourner l’obstacle et d’ignorer le huitième contrôle de passage. Les équipages de l’équipe française tente de convaincre Fenouil, l’organisateur, d’annuler cette étape trop difficile et de ne pas leur infliger une pénalité de cinq heures.

    Mais la course continue. Et alors que les ZX arrivent à Nouadibou à 4h30 du matin, les deux Pajero poursuivent leur parcours impossible.

    Le jour levé, des hélicoptères partent à la recherche des équipages Mitsubishi. Les « secours » découvrent Dominique Serieys et Bruno Musmara marchant devant leur voiture respective. Ils cherchent, depuis des kilomètres, depuis des heures, un endroit où passer. Et à 14h00, plus d’une journée après le départ, ils atteignent le fameux huitième contrôle de passage. Ils seront les seuls.

    Fenouil, pressé par toute la caravane, avait pourtant déjà pris la décision de neutraliser l’étape au km 246. Lartigue gagne la spéciale devant Auriol.  Les deux Citroën devancent Shinozuka.

    Dans le clan japonais, c’est la consternation. Les équipages sont épuisés. Les voitures aussi. Shinozuka abandonne, moteur cassé. La décision de Mitsubishi tombe : Fontenay et Saby, les héros de la Mauritanie, se retire de la course. A Paris, Pierre Lartigue et Michel Perin remporteront bientôt le premier de leurs trois Dakar.

  • Photos : Sébastien Loeb à Pikes Peak

    Photos : Sébastien Loeb à Pikes Peak

    Il y a exactement 200 jours, Sébastien Loeb établissait un nouveau record sur les pentes nouvellement asphaltées de Pikes Peak. Au volant d’une Peugeot 208 T16 Pikes Peak spécialement développée pour l’occasion, le Champion du Monde des Rallyes ajoutait une nouvelle ligne à son impressionnant palmarès. Retour en photos sur cette victoire, du développement au drapeau à damier.

  • Les frères Marreau au Dakar

    Les frères Marreau au Dakar

    Les frères Claude et Bernard Marreau, les « Renards du Désert », étaient parmi les emblèmes des premiers Dakar. Connus bien avant la toute première édition, ils ont inscrit leur nom au palmarès en 1982 avec une Renault 20 Turbo 4×4. Une vidéo légendaire « African Turbo » les met en scène sur la route de leurs exploits.

    Les frères Marreau connaissaient l’Afrique… Dès 1971, ils avaient établi (avec Yvon Garin) le record sur route entre Le Cap et Alger à bord d’une Renault 12 Gordini. 15 432 kilomètres en 8 jours 22 heures et 22 minutes avec une savoureuse façon de changer de pilote sans s’arrêter !

    Alors quand Thierry Sabine crée le Paris – Dakar, ils préparent une Renault 4 équipée d’une transmission à quatre roues motrices Sinpar et d’un moteur de R5 Alpine Gr.2. Cinquièmes en 1979, ils terminent troisièmes en 1980 face à l’armada des Volkswagen Iltis avant de tenter leur chance avec une R20 Turbo 4×4.

    renault-4-dakar-marreau

    En 1981, ils abandonnent mais parviennent enfin à s’imposer avec cette Renault 20 équipée d’un moteur de R18 Turbo de 140 chevaux. Ce modèle appartient désormais à Renault Classic.

    Enfin vainqueurs, ils poursuivent l’aventure entre 1983 et 1985 avec une Renault 18 break 4×4 en terminant neuvièmes puis deux fois cinquièmes. Ils ne feront que deux autres apparitions sur les étapes du Dakar : en 1988 avec un Mitsubishi Pajero (13e) et en 1993 avec un buggy Renault (abandon).

  • La première victoire féminine sur le Dakar

    La première victoire féminine sur le Dakar

    Voilà une autre édition folle du Dakar… En 2001, à deux jours de l’arrivée, Jutta Kleinschmidt n’a plus aucune chance de s’imposer. Et les évènements vont lui offrir un succès inattendu. La première victoire féminine au Sénégal.

    Quatre ans après la victoire de Kenjiro Shinozuka, un autre Japonais est en lice pour gagner le Dakar. Pilote Mitsubishi, Hiroshi Masuoka occupe la tête du classement général durant onze jours. Mais Jean-Louis Schlesser, double tenant du titre, n’est qu’à 7 minutes et 28 secondes à la sortie du Mali.

    Entre Tambacounda et Dakar, Jean-Louis Schlesser pointe en avance au départ de la spéciale. Son équipier Jose Maria Servia le suit. Les deux buggies ouvrent la route devant la Mitsubishi de Masuoka.

    Mitsubishi-Pajero-Masuoka-Dakar

    Schlesser fonce vers l’arrivée. Derrière, Servia n’est pas sur le même rythme. Masuoka le rattrape rapidement. Mais impossible de dépasser sur les pistes sénégalaises. Pour éviter de passer les 217 kilomètres dans la poussière en laissant les minutes passer, Masuoka tente de déborder Servia hors-piste. Dans une ornière, il arrache un demi-train arrière et perd près d’une heure.

    Le Français Jean-Louis Schlesser arrive à Dakar avec plus d’une demi-heure d’avance au classement général. Mais sa manœuvre n’est pas appréciée par le Collège des Commissaires. Une pénalité d’une heure tombe. Avec la seconde Mitsubishi, Jutta Kleinschmidt se retrouve en tête au départ de la dernière étape. Avec Andreas Schulz, elle monte sur la plus haute marche du podium et devient la première femme à gagner le Dakar.

    Jean-Louis Schlesser fait appel de la décision du collège. Le 7 mars 2001, son appel est rejeté. Le victoire de Jutta Kleinschmidt est définitivement actée.

  • Un Dakar à pile ou face

    Un Dakar à pile ou face

    Deux ans après le tube de Corynne Charby, Jean Todt réorchestre « Pile ou face ». Premier samedi de 1989 : l’équipe Peugeot Talbot Sport arrive à Gao avec une immense avance. Jean Todt sort une pièce de 10 francs français… Elle tombe sur pile. Ari Vatanen devra gagner à Dakar.

    La onzième édition du Dakar marque l’histoire du plus célèbre des rallye-raids. Après deux victoires des Peugeot 205 T16, l’équipe dirigée par Jean Todt aligne deux 405 T16 pour ses stars Ari Vatanen et Jacky Ickx. Une 205 T16 est également engagée pour Guy Fréquelin face aux Mitsubishi.

    peugeot-405-t16-ickx-dakar-1989

    Dès le prologue de Barcelone, Ari Vatanen passe sur le toit. Jacky Ickx prend la tête du rallye en Lybie. Peugeot domine l’épreuve. Vatanen aligne les meilleurs temps au Niger et revient à moins de trois minutes de son équipier Ickx alors que la première Mitsubishi pointe à plus de trois heures.

    A Gao, Jean Todt réunit son équipe. Il désire figer les positions pour assurer un troisième succès consécutif à la marque Peugeot. Il sort une pièce de 10 francs français. A pile ou face… Ce sera pile et Ari Vatanen.

    peugeot-405-t16-vatanen-dakar-1989

    Jacky Ickx laisse donc passer son équipier. Mais le Belge retrouve la première place lorsque Vatanen se perd entre Tambacounda et Saint-Louis. Le jour de l’arrivée, Ickx s’arrête encore… Ce Dakar 1989 appartient bien à Vatanen. Le sort l’a décidé.

    Si Ickx accepte la décision de son patron, son copilote Christian Tarin vit mal la situation. « Seuls les spécialistes se souviendront qu’en janvier 1989 Jacky Ickx et Christian Tarin ont remporté le Paris-Gao… Nous serons un peu les vainqueurs moraux de l’épreuve. Comme Ari l’an dernier après le vol de sa voiture. Personnellement, cela me fait une belle jambe ! »

    peugeot-405-t16-dakar-1989

    Et Jean-Marie Balestre, alors président de la Fédération Internationale du Sport Automobile, de s’en prendre au Dakar et aux grands constructeurs qu’il ne contrôle pas : « Pour nous, le sport automobile doit rester un sport d’hommes, pas un sport de combinaisons financières ou industrielles. Nous allons prendre de nouvelles mesures pour casser les équipes d’usine dans les grandes compétitions automobiles. (…) On pourrait croire à l’intervention d’une justice immanente car c’est Jacky Ickx, avec Porsche, qui a introduit l’arsenal des équipes d’usine dans le Paris-Dakar, potentiel qui dénature la philosophie de cette course et décourage les pilotes amateurs majoritaires. Aujourd’hui, M. Ickx reçoit en retour ce boomerang. Cette décision à pile ou face, prise à grand fracas de médias, ridiculise Peugeot, ridiculise le Paris-Dakar et fait injure à tous les participants ainsi qu’au sport auto. »

  • Le vol de la Peugeot 405 T16 d’Ari Vatanen au Dakar

    Le vol de la Peugeot 405 T16 d’Ari Vatanen au Dakar

    « Ce qu’il s’est passé, c’est qu’à 7h15, j’ai reçu un coup de téléphone dans ma chambre. Le standard m’a passé une personne qui m’a passé une autre personne qui était vraisemblablement un Européen et qui m’a dit ‘On a la voiture de Vatanen. Venez en taxi dans 15 minutes à la SOMEPAC avec 25 millions de francs CFA’. Et pour l’instant on va essayer de retrouver la voiture. » Jean Todt raconte, calmement, que l’une de ses voitures vient d’être prise en otage.

    Jean-Todt-Dakar

    Le 18 janvier 1988, au matin de la quatorzième étape du Paris Alger Dakar, une Peugeot 405 T16 a disparu du parc fermé. Les rumeurs se multiplient. 25 ans plus tard, la thèse du vol reste admise même si d’autres histoires sont racontées. A l’époque, un journaliste italien écrit que le vol de la Peugeot 405 T16 de Vatanen était orchestré par l’équipe elle-même pour résoudre un problème moteur.

    Alors que les premières voitures partent vers Kayes, la 405 T16 est retrouvée cinq kilomètres après le pont de l’aéroport, dans un champ. Ari Vatanen prend le départ de l’étape et signe le huitième temps. Mais le Finlandais est mis hors-course pour être parti avec plus de trente minutes de retard… La pure application du règlement pour éviter une enquête plus poussée ?

  • Porsche change le destin du Dakar

    Porsche change le destin du Dakar

    Pour la première fois, un constructeur développe une voiture destinée à gagner le Dakar. Ce constructeur est Porsche. Sa domination lors de la cinquième édition, en 1984, donne rapidement des idées à la concurrence. L’aventure se transforme en compétition, le raid devient rallye.

    Pour faire valider le projet d’une 911 construite pour le Dakar, la division Motorsport de la marque allemande montre des images des premières éditions du rallye-raid. Les responsables techniques sont conquis par l’idée d’un développement technique majeur sur les terrains africains.

    Jacky Ickx est le premier à avoir parlé du Dakar chez Porsche. Le Belge avait demandé une 911 à transmission intégrale pour gagner en Afrique. Vexés par leurs défaites répétées au Safari Rally, les Allemands adaptent la Porsche 911 SC au désert.

    La Porsche 959 alignée lors du Paris Dakar 1986
    La Porsche 959 alignée lors du Paris Dakar 1986

    En 1984, de Paris à Dakar, en passant par Sète, Alger, Agadez et Yamoussoukro, l’équipe officielle Porsche s’illustrent face aux Range Rover et Lada.

    Jacky Ickx et Claude Brasseur perdent rapidement leurs espoirs à cause d’un problème électrique. Mais René Metge et  Dominique Lemoyne filent vers la victoire, bien aidés par la troisième voiture engagée comme assistance rapide avec l’ingénieur Roland Kussmaul et Erich Lerner.

    Ce succès de la 911 Type 953 ouvre la voie à d’autres constructeurs… Mitsubishi, Peugeot, Citroën, Volkswagen et MINI suivront.

    Note : les photos ont été grossièrement modifiées pour appliquer la stupide loi française. Les marques de cigarettes ont largement participé au développement de notre passion.

  • Le premier Dakar de Thierry Sabine

    Le premier Dakar de Thierry Sabine

    Le Dakar né le 26 décembre 1978 au pied de la Tour Eiffel d’une folle idée de Thierry Sabine, « un sadique organisateur d’épreuves pour des masochistes », dira Jacky Ickx. 182 véhicules quittent Paris vers Marseille puis Alger et Dakar pour participer d’abord à une aventure, puis à une course.

    Les concurrents s’enfoncent en Afrique avec l’impression d’être toujours un peu plus au bout du monde. Les boussoles et les cartes sont les uniques outils de navigation. Thierry Sabine, maître à bord, soude ses troupes et s’adapte. Mais un quart des concurrents s’arrête entre Arlit et Agadez, dès la quatrième étape. Un peu plus loin, un seul motard relie Bamako et Nioro du Sahel dans les délais. Là encore, l’entraide prend le pas sur la compétition.

    Le Dakar construit sa légende. Tous les participants sont regroupés dans un seul et même classement remporté par le motard Cyril Neveu.

    L’idée de Thierry Sabine sera un immense succès. Cette idée l’emportera aussi à huit kilomètres de Gourma-Rharous lorsque son hélicoptère s’écrase le mardi 14 janvier 1986, vers 19 heures. Thierry Sabine, le chanteur Daniel Balavoine, la journaliste Nathaly Odent, le pilote François-Xavier Bagnoud et le technicien radio Jean-Paul Lefur sont victimes d’un accident tragique qui, lui aussi, marquera l’histoire du Dakar.

  • Juan Manuel Fangio enlevé par les Castristes

    Juan Manuel Fangio enlevé par les Castristes

    26 juillet 1953… Fidel et Raul Castro attaquent une caserne pour s’opposer au Général Batista qui vient de prendre le pouvoir à Cuba par un coup d’état. Capturés, ils sont condamnés à 15 et 13 ans de prison. Deux ans plus tard, Fulgencio Batista décide de libérer tous les prisonniers politiques. Les Castro reprennent la lutte armée. Et le 23 février 1958, ils font enlever Juan Manuel Fangio avant le Grand Prix de Cuba.

    Le premier Grand Prix de Cuba date de 1957. Batista cherchait à organiser un événement d’envergure internationale pour attirer les touristes. Il invite quelques-unes des plus grandes stars du sport automobile à s’affronter sur un circuit est tracé dans les rues de La Havane.

    Déjà quatre fois Champion du Monde de F1 (en bientôt cinq), Juan Manuel Fangio s’impose au volant d’une Maserati 300S devant Caroll Shelby sur une Ferrari 410 et le Marquis de Portago sur une Ferrari 860.

    L’année suivante, l’équipe Maserati dépêche son quintuple Champion du Monde Fangio et son « jamais » Champion du Monde Stirling Moss. Mais cette deuxième édition va s’avérer désastreuse.

    La Maserati 450S n’étant pas encore prête, Fangio participe aux premiers essais avec une 300S. Un accident fatal à Diego Veguillas vient endeuiller les préparatifs de la course.

    Batista cherche à mettre en valeur La Havane pour transformer sa capitale en un lieu incontournable sur le continent américain. Il se montre avec les pilotes, organise de belles soirées et promet de transformer la ville en Las Vegas des Caraïbes.

    Mais à la veille du Grand Prix (hors championnat), Juan Manuel Fangio est kidnappé alors qu’il marche dans le lobby du luxueux Hotel Lincoln. Un jeune révolutionnaire vêtu d’une veste en cuir brandit une arme : « Fangio, tu dois venir avec moi. Je suis un membre du Mouvement du 26 juillet. »

    Juan-Manuel-Fangio-Cuba-1958-02

    Un ami du pilote argentin tente de s’interposer mais se ravise face au pistolet. Fangio monte dans une voiture et disparaît.

    Si les hommes de Castro multiplient les opérations musclées, cette prise d’otage est un coup de maître pour les révolutionnaires. Ils gâchent la fête de leur ennemi juré et s’offrent une tribune internationale.

    Batista refuse d’annuler la course. Il fait surveiller la chambre de Stirling Moss. Plus tard, le Britannique racontera qu’un garde le réveillait toutes les trois heures pour vérifier s’il était bien là. Et Fangio avait convaincu ses ravisseurs de ne pas s’attaquer à son équipier qui était en lune de miel. Un beau mensonge.

    Fangio fut emmené dans un appartement… Un bon repas et une bonne nuit, il affirmera ne pas s’être senti en danger. Syndrome de Stockholm, il fut même très accommodant avec ses ravisseurs : « C’est une aventure. Si les rebelles font ça pour une bonne cause, alors, en tant qu’Argentin, je l’accepte. »

    Sous l’impulsion de Batista, la course de 500 km est organisée. 150 000 spectateurs sont présents. Le Français Maurice Trintignant remplace Fangio dans la Maserati numéro 2.

    Dans l’appartement, Fangio se voit proposer une radio pour écouter la retransmission de la course. Il refuse.

    Masten Gregory et sa Ferrari partent en tête devant Stirling Moss. Au début du cinquième tour, la quasi-totalité du circuit est souillée d’huile par une fuite de la Porsche de Roberto Mieres.

    Juan-Manuel-Fangio-Cuba-1958-03

    Au tour suivant, l’inévitable arrive. Le Cubain Armando Garcia Cifuentes perd le contrôle de sa Ferrari. Il heurte des spectateurs. Quarantaine sont blessés et sept meurent.

    Gregory et Moss continuent de lutter pour la première place jusqu’à ce qu’ils passent devant l’accident et aperçoivent des drapeaux rouges. Les deux voitures ralentissent et arrivent sur la ligne droite des stands. Stirling Moss accélère et passe sur la ligne d’arrivée en tête, déclenchant la colère de son rival.

    « Je savais que la seule personne à avoir le droit de présenter le drapeau rouge était le directeur de course », se rappelle Moss. « Il ne pouvait être à un autre endroit que sur la ligne d’arrivée. Tous les drapeaux rouges que nous avions vus précédemment n’étaient pas légaux. J’ai calmé Masten en lui proposant de partager équitablement les primes. On s’est mis d’accord au lieu de laisser l’organisateur décider. Officiellement, j’ai gagné cette course. Mais, en vérité, personne n’a gagné. Ce n’était pas important. Surtout avec tout ce qui s’était passé durant le week-end. »

    Peu après l’arrivée, Fangio fut conduit à l’ambassade d’Argentine et relâché. Entre la vie et la mort, Armando Garcia Cifuentes fut accusé d’homicide involontaire. Remis, il quitta Cuba après la prise de pouvoir de Castro et s’installa à Madrid.

    Le 1er janvier 1959, Fidel Castro réussit son coup d’état. Le troisième Grand Prix de Cuba est organisé en 1960 dans le camp militaire de Columbia. Stirling Moss s’impose encore mais le pilote Ferrari Ettore Chimeri décède après être tombé dans un ravin d’une cinquantaine de mètres avec sa Ferrari.

    Le gouvernement révolutionnaire considère alors que le sport automobile est une discipline de riches et l’interdit…

    Note : il existe des images de l’accident du Cifuentes, appartenant à British Pathe.

  • Quand Renault et Renault Sport F1 triomphent : « World Champion technology as standard »

    Quand Renault et Renault Sport F1 triomphent : « World Champion technology as standard »

    Renault et son moteur V8 RS27 sont Champions du Monde de F1 avec l’équipe Red Bull Racing et son pilote Sebastian Vettel, pour la quatrième fois consécutive !

    Coté pilote, Sebastian Vettel se classe premier, Mark Webber troisième, Kimi Raïkkonen cinquième et Romain Grosjean septième. S’en suivent les pilotes des autres équipes motorisées par Renault : Williams et Caterham, dans les accessits.

    Côté Team, Red Bull Racing est champion, Lotus F1 Team quatrième, Williams neuvième et Caterham dixième. Difficile de faire mieux pour la marque au losange fournissant la motorisation de ces quatre équipes.

    Double titre team & pilote pour l’équipe de Viry-Châtillon, et l’aventure ne fait que (re-re-re-re…) commencer… Le losange représente à lui seul pas moins de 12 titres « team » en tant que motoriste et 11 titres « pilote ».

    Titres Team avec le moteur Renault :

    1992, 1993 et 1994 : Williams
    1995 : Benetton Formula
    1996 et 1997 : Williams
    2005 et 2006 : Renault F1 Team
    2010, 2011, 2012 et 2013 : Red Bull Racing

    Titres Pilote avec le moteur Renault :

    1992 : Nigel Mansell
    1993 : Alain Prost
    1995 : Michael Schumacher
    1996 : Damon Hill
    1997 : Jacques Villeneuve
    2005 et 2006 : Fernando Alonso
    2010, 2011, 2012 et 2013 : Sebastian Vettel

    Et Renault (via Renault Sport F1) continue son aventure F1 en 2014 et arrive avec son V6 PowerUnit. On aime déjà… Elle équipera  Red Bull Racing; Lotus F1 Team et  Caterham F1 Team sont à confirmer; exit Williams (qui part chez Mercedes), tandis que la Scuderia Toro Rosso quitte Ferrari et rejoint le motoriste de Viry-Chatillon. De quoi venir titiller les cousins de chez Red Bull Racing ? Nous verrons. Le passage imposé au V6 changera peut être la donne mais nul doute que les « Artisans de la victoire » (nous y reviendrons avant la fin de l’année) sauront s’adapter : les hommes et femmes de Renault sont bien assez doués, en série comme en compétition. La frontière entre ces deux composantes y est d’ailleurs infime. « Renault, world champion technology as standard » nous dit-on, leurs victoires et titres parlent pour eux. Quand les constructeurs mêlent compétition et série, on aime chez AutoCult.fr.

    Saluons leurs efforts et l’utilisation de la compétition comme laboratoire pour la série. A moins que ce ne soit la série le laboratoire de la compétition ? La mise en avant de Twizy en fin de ce clip célébrant les titres en F1 n’est qu’un clin d’œil… :)

    A bientôt,
    Jean-Charles

     

  • Citation : Henry Ford

    Citation : Henry Ford

    Citation de Henry Ford, Américain né en 1863, fondateur de Ford : « La course automobile est née cinq minutes après la construction de la deuxième voiture. »