Catégorie : Design & Style

  • Bovensiepen Zagato : quand l’héritage d’Alpina rencontre le style Zagato

    Bovensiepen Zagato : quand l’héritage d’Alpina rencontre le style Zagato

    À l’occasion du Concorso d’Eleganza Villa d’Este 2025, la famille Bovensiepen — héritière d’Alpina — a dévoilé sa toute première création sous son nouveau label, en collaboration avec le célèbre carrossier italien Zagato : la Bovensiepen Zagato, GT unique née de la BMW M4 Cabriolet.

    Une alliance germano-italienne inédite

    Basée sur la plateforme de la M4, mais profondément retravaillée, la carrosserie est désormais réalisée majoritairement en fibre de carbone, arborant le toit double-bubble typique de Zagato, des vitres sans montant B et des lignes sculptées conçues pour l’élégance autant que pour l’aérodynamisme. L’ensemble mesure près de 4,94 m de long, pour 1,91 m de large, avec seulement 1 875 kg à vide.

    Mécanique : 611 ch de fougue

    Sous le capot, le six cylindres 3,0 l biturbo S58, renforcé par Bovensiepen, développe 611 ch et 700 Nm de couple, permettant un 0‑100 km/h en 3,3 s , et une vitesse de pointe supérieure à 300 km/h. L’échappement en titane Akrapovič – 40 % plus léger – lui confère une sonorité racée. La suspension Bilstein Damptronic et les modes de conduite (Confort, Sport, Sport Plus) assurent un comportement équilibré entre performance et confort.

    Un habitacle sur mesure

    L’intérieur conserve la planche de bord de la M4, mais se pare de cuir Lavalina exclusif (héritage Alpina) et d’Alcantara, avec plus de 130 heures de travail artisanal. Le programme Bovensiepen Bespoke offre 16 coloris standard, et jusqu’à 45 options supplémentaires sur mesure.

    Une manière de poser les bases d’une nouvelle marque

    Suite à l’acquisition de la marque Alpina par BMW en 2022, Andreas et Florian Bovensiepen ont relancé leur propre marque de petites séries de haute couture automobile, mettant l’accent sur le luxe individualisé. La Bovensiepen Zagato marque cette renaissance, alliant ingénierie bavaroise et artisanat italien .

    Disponibilité et avenir

    Fabriquée à la main dans l’usine de Buchloe (au moins 250 heures de travail par exemplaire), la Zagato devrait être livrée à partir du second trimestre 2026. Le nombre d’unités officiellement limité et le prix seront annoncés avant fin 2025.

    La Bovensiepen Zagato incarne avec brio le renouveau de la tradition Alpina via une GT exclusive à l’ADN puissant, esthétique raffinée et performances hors normes. Une première magistrale pour la nouvelle marque Bovensiepen dans le segment des GT sur mesure.

  • Ian Callum réinvente la Mini en hot hatch de 110 chevaux

    Ian Callum réinvente la Mini en hot hatch de 110 chevaux

    Le designer britannique ressuscite l’esprit Wood & Pickett avec une Mini restomod radicale. Un hommage à la culture anglaise de la personnalisation, entre nostalgie et modernité.

    Ian Callum n’en finit plus d’explorer les chemins du passé pour mieux réinventer l’automobile. Après avoir signé certaines des plus belles Aston Martin, puis redonné des lettres de noblesse au restomod avec sa propre société de design (CALLUM), le styliste écossais s’attaque à un monument : la Mini. Mais pas n’importe laquelle. En s’associant à Wood & Pickett, carrossier de légende dans l’univers de la personnalisation britannique, Callum propose une relecture ultra-premium et résolument sportive de la citadine iconique.

    Une base très « late classic »

    Le projet repose sur une carrosserie de Mini Mk5 Sportspack, la version à ailes élargies produite de 1997 à 2001. C’est l’un des derniers avatars de la Mini classique, celle qui gardait l’esprit originel d’Alec Issigonis tout en adoptant quelques atours modernisés à la veille du passage de flambeau à BMW. Mais si la ligne générale reste inchangée, tout le reste est repensé.

    Le moteur A-Series, cœur battant de la Mini depuis 1959, passe de 1275 cm³ à 1310 cm³. Il reçoit une nouvelle culasse, une injection électronique bi-point et une ligne d’échappement sur mesure à double sortie. Résultat : la puissance grimpe de 63 à 110 ch. De quoi transformer cette Mini en véritable petite GTI, au sens noble du terme. La boîte de vitesses est renforcée pour encaisser ce regain de couple, et l’ensemble châssis-freinage-suspension est entièrement retravaillé selon des standards proches du rallye.

    Une hot hatch à l’anglaise

    Les jantes Minilite d’origine cèdent la place à un dessin inédit signé Callum : des roues à quatre branches de 13 pouces qui évoquent l’univers du sport automobile des années 1960, tout en apportant une signature visuelle contemporaine. À l’extérieur, les modifications restent subtiles mais efficaces : élargisseurs d’ailes Wood & Pickett, boucliers avant et arrière au style plus agressif, feux à LED intégrés avec discrétion.

    L’intérieur est un hommage à l’âge d’or des Mini personnalisées. Le tableau de bord reçoit une nouvelle planche de bord en bois inspirée de la Mini Margrave des années 1960, avec ses inserts façon noyer, ses interrupteurs métalliques pour les phares et le chauffage, et – clin d’œil à la modernité – un petit écran tactile compatible Apple CarPlay. Le luxe rétro dans toute sa splendeur.

    Une exécution artisanale, à prix fort

    Chaque exemplaire sera construit à la main selon les spécifications précises de son propriétaire. Le ticket d’entrée ? 75 000 livres sterling (environ 88 000 euros). À ce tarif, le client accède à une personnalisation poussée dans les moindres détails, mais aussi à un pan de l’histoire automobile britannique. Ian Callum insiste : « Ce projet est autant un hommage qu’une réinterprétation. Nous voulons capturer l’esprit des Mini Wood & Pickett des années 1960, tout en les adaptant aux attentes d’aujourd’hui. »

    Le tout premier exemplaire de cette Mini Callum x Wood & Pickett a été commandé par le mannequin et créatif britannique David Gandy. Une figure médiatique très attachée à la culture automobile britannique, lui-même collectionneur de Jaguar et ambassadeur de la modernité avec style.

    Wood & Pickett, retour aux sources

    Fondé en 1947 par Bill Wood et Les Pickett, le carrossier londonien s’est taillé une solide réputation dans les années 1960 avec ses Mini sur-mesure. Véritables objets de luxe roulants, elles séduisaient les célébrités de l’époque : Mick Jagger, Elton John, Paul et Linda McCartney… tout le Swinging London avait sa Mini personnalisée. Dans les années 1980, Wood & Pickett se recentre sur le Range Rover de première génération, alors à la mode dans les quartiers huppés de Chelsea. Puis l’entreprise change plusieurs fois de mains.

    Aujourd’hui, elle renaît sous la houlette de Motaclan, un acteur bien connu des amateurs de youngtimers britanniques puisqu’il détient aussi l’ex-division pièces détachées de MG Rover. Motaclan ne compte pas s’arrêter là : un catalogue de pièces Wood & Pickett dessinées par Ian Callum sera bientôt proposé aux propriétaires de Mini classiques, permettant à chacun de recréer, à sa mesure, cette Mini néo-rétro.

    L’avenir de la restomod à l’anglaise

    Alors que le restomod devient une industrie à part entière, cette Mini incarne une autre voie que celle des surenchères technologiques ou des conversions électriques parfois trop radicales. Ici, on sublime l’existant, on respecte les fondamentaux, tout en insufflant un peu de modernité et beaucoup de style. Ce projet illustre à merveille la philosophie de Callum : « faire du neuf avec du vieux, sans trahir l’esprit d’origine ».

    Et dans le cas de la Mini, l’esprit est intact : petite, vive, impertinente et incroyablement britannique.

  • Skoda Favorit : une renaissance et un hommage à l’école de style tchécoslovaque

    Skoda Favorit : une renaissance et un hommage à l’école de style tchécoslovaque

    Skoda ne prévoit pas de relancer la Favorit. Pourtant, la marque de Mlada Boleslav vient de dévoiler une interprétation moderne de sa citadine des années 1980. Une étude de style 100 % électrique qui rend un hommage vibrant à l’originale signée Bertone, tout en exposant la vision contemporaine du design automobile selon Skoda.


    La Skoda Favorit n’a jamais été une voiture ordinaire. Présentée en 1987, elle fut à la fois la première Skoda à architecture moderne — traction avant et moteur transversal — et la dernière grande œuvre de l’ère pré-VW. Son style, signé Bertone, tranchait avec les canons de l’Est, en plein renouveau sous influence italienne. À elle seule, la Favorit représentait une passerelle entre deux mondes : celui de l’automobile socialiste et celui du marché globalisé.

    Près de quarante ans plus tard, Skoda fait revivre cet esprit pionnier en dévoilant un concept-car d’hommage, sans aucun objectif industriel affiché. Baptisée sobrement « Favorit design study », cette création n’est ni un prototype roulant ni une maquette exposée au public, mais une pure réflexion stylistique sur ce que pourrait être une Favorit en 2025. Et surtout, une démonstration de respect pour l’héritage de la marque.

    L’héritage de Bertone, la main de Slavov

    Pour mener à bien cet exercice d’interprétation contemporaine, Skoda a confié les crayons à Ljudmil Slavov, designer maison. Dès les premiers coups de stylet — car tout a été esquissé en 3D sur tablette — Slavov a choisi d’écarter les éléments trop connotés du langage visuel actuel de Skoda. Exit le Tech-Deck Face, cette fine bande noire qui symbolise aujourd’hui la face avant des modèles électriques de la marque. « Je ne voulais pas appliquer des éléments de design actuels, explique Slavov. C’est un hommage à la Favorit, alors j’ai étudié ses détails d’origine pour les faire évoluer et les sublimer. »

    Et il y a là un certain courage, tant la tentation du néo-rétro simpliste est grande dans ce genre d’exercice. Au contraire, Slavov a tenté une synthèse entre les lignes épurées de l’époque et la philosophie « Modern Solid » récemment adoptée par Skoda. L’un des défis fut de simplifier davantage un design déjà minimaliste — une gageure dans un monde automobile de plus en plus surdessiné.

    Une Favorit d’aujourd’hui, sans griffe ni nostalgie factice

    Ce concept affiche une silhouette immédiatement reconnaissable : hayon vertical, proportions ramassées, surfaces pleines. Mais tout a été retravaillé : la calandre a disparu, révélant sans détour la motorisation électrique. Les poignées ont été remplacées par un unique élément intégré à la carrosserie pour l’avant et l’arrière, les jantes se résument à quatre branches d’une extrême simplicité, et le logo arrière est désormais illuminé.

    Autre clin d’œil, le logo avant est asymétrique. Non plus un badge rond ou ailé, mais l’inscription Škoda en toutes lettres, placée légèrement de biais, en rupture avec la symétrie rigide des années 1980.

    Si l’exercice se veut purement stylistique, il révèle une volonté : prouver que Skoda est capable de réinterpréter son patrimoine sans tomber dans la caricature. La nouvelle Favorit ne cherche pas à émouvoir les nostalgiques. Elle dialogue avec son ancêtre avec pudeur et intelligence.

    Une version de rallye, hommage aux exploits méconnus

    Comme un clin d’œil supplémentaire à l’histoire oubliée de la Favorit, Slavov a également dessiné une variante orientée compétition. En hommage à la carrière sportive étonnamment riche du modèle d’origine — notamment sa participation au Championnat du Monde des Rallyes au début des années 1990 — une racing concept a vu le jour. Elle se distingue par un imposant becquet arrière, un diffuseur avec feu de pluie intégré, une cage de sécurité, et une décoration qui reprend les motifs de la voiture de rallye de 1994.

    Cette version plus agressive ne manque pas d’évoquer les années où la Favorit, alors pilotée par des équipages tchèques, allait chercher des victoires de classe en Groupe A face à des concurrentes mieux motorisées mais pas forcément plus robustes.

    Une renaissance sans suite ? Pas si sûr

    Officiellement, Skoda précise qu’aucune production n’est prévue. Ce one-off digital est avant tout un laboratoire d’idées, un hommage à un jalon important de l’histoire de la marque. Mais dans un contexte où l’électrification pousse les constructeurs à redéfinir leurs identités, il n’est pas interdit d’y voir un manifeste discret. La Favorit n’a pas besoin d’un retour en série. Elle a trouvé ici un nouveau souffle : une célébration de la créativité d’hier et d’aujourd’hui, à la frontière de l’histoire et du design prospectif.

  • Ce qui fait une BMW : les huit piliers du design selon Steve Saxty

    Ce qui fait une BMW : les huit piliers du design selon Steve Saxty

    Depuis près d’un siècle, BMW s’est imposé comme l’un des constructeurs les plus cohérents en matière de design automobile. Alors que certains voient surtout l’évolution spectaculaire des calandres, d’autres, comme l’expert Steve Saxty, plongent dans l’ADN stylistique profond de la marque. Dans son ouvrage BMW by Design, Saxty détaille les huit éléments fondamentaux qui rendent une BMW immédiatement reconnaissable, passé, présent… et futur.

    1. La calandre à double haricot : plus qu’une signature, une obsession

    Bien avant que les récentes Série 4 ou XM ne déchaînent les passions avec leurs immenses « haricots », BMW adoptait déjà dans les années 1930 des calandres verticales massives. Selon Saxty, la relation entre la calandre et les phares est plus déterminante que la taille elle-même pour définir le caractère d’une BMW. Aujourd’hui, pour alléger la complexité (une calandre moderne peut contenir jusqu’à 250 pièces !), BMW évolue vers des signatures lumineuses digitales, particulièrement distinctives de nuit.

    2. La ligne Sicke : l’épine dorsale discrète du style BMW

    Sous la ceinture de caisse, une ligne nette court du sommet des projecteurs jusqu’aux feux arrière : la fameuse Sicke Line. Introduite dans les années 1950, popularisée dans les années 1970 sous la direction de Paul Bracq puis de Claus Luthe, elle renforce la rigidité des panneaux tout en soulignant la précision des formes. Pendant des décennies, elle a été une constante, même si BMW a commencé à en assouplir l’usage au cours des années 2000 pour plus de liberté créative.

    3. Le pli Hofmeister : l’élégance intemporelle

    Probablement le détail de design le plus célèbre de la marque, le Hofmeister Kink est cette subtile inflexion du montant arrière vers l’avant. Apparue sur le coupé 3200 CS puis sur la Neue Klasse au début des années 1960, elle symbolise la propulsion, la stabilité et la sportivité. Pourtant, BMW ne le considère pas comme un dogme : certains modèles récents, comme le Coupé Série 4, s’en affranchissent sans complexe.

    4. Le badge rond BMW : plus qu’un emblème

    Le célèbre logo bleu et blanc est ancré au centre du capot de toutes les BMW, mais sa présence sur d’autres parties de la carrosserie est plus exceptionnelle. À l’instar de la mythique 3.0 CSL ou du SUV X2, où le badge figure sur les montants arrière. Saxty révèle que le débat interne chez BMW autour de la prolifération ou de la sobriété du logo est souvent passionné, preuve de l’importance symbolique de cet élément.

    5. Les feux arrière en L : l’affirmation de la largeur

    L’introduction des feux arrière en forme de L remonte à la génération E32 de la Série 7 dans les années 1980. L’objectif : accentuer visuellement la largeur accrue de la voiture. Ce langage stylistique a depuis été continuellement interprété et réinventé, notamment dans les concepts récents comme la Vision Neue Klasse, où les feux forment même une extension du becquet arrière.

    6. La couleur orange : un clin d’œil historique

    Peu de gens savent que l’orange vif, vu parfois sur les modèles les plus exclusifs, remonte au spectaculaire prototype E25 Turbo de 1972, dessiné par Paul Bracq. Ce choix audacieux s’inspire des teintes de sécurité utilisées sur les avions de chasse français. Aujourd’hui encore, cette couleur symbolise l’innovation et l’avant-gardisme chez BMW, notamment pour ses modèles concepts ou ses séries limitées.

    7. L’iDrive : la révolution ergonomique

    Introduit avec la Série 7 E65 en 2001, l’iDrive a d’abord été critiqué avant de devenir la référence des interfaces homme-machine. Saxty rappelle que ses origines remontent aux années 1970, époque où BMW se concentrait déjà sur l’ergonomie et l’attention portée au conducteur. Le système évolue aujourd’hui vers des commandes toujours plus intuitives, à l’image de la Neue Klasse Concept, avec un affichage tête haute panoramique et des contrôles au volant.

    8. Le thème du double : la subtilité M

    À travers les doubles sorties d’échappement, les jantes à doubles branches ou les rétroviseurs à double support, la thématique du « double » s’est imposée comme un langage discret mais distinctif des modèles M. Imaginé par Marcus Syring, ex-directeur du design de BMW M, ce code renforce l’idée de performance raffinée sans tomber dans l’exubérance.

  • Kei Cars à l’italienne : Walter de Silva propose une révolution urbaine

    Kei Cars à l’italienne : Walter de Silva propose une révolution urbaine

    Depuis des décennies, les kei cars dominent le paysage urbain japonais avec leur format ultra-compact, leur faible coût et leurs avantages fiscaux. Ces véhicules, conçus pour maximiser l’espace intérieur tout en restant sous 3,50 mètres de longueur, séduisent grâce à leur praticité. Aujourd’hui, une telle approche pourrait inspirer l’Europe, où la mobilité urbaine nécessite des solutions plus durables et adaptées aux contraintes des villes modernes.

    Un concept éprouvé au Japon

    Nées dans les années 1950, les kei cars représentent encore aujourd’hui environ un tiers du marché automobile japonais, soit près de 1,74 million de ventes annuelles. Leur succès repose sur des réglementations favorables : dimensions réduites, moteurs limités à 660 cm³, et des incitations fiscales. Ces véhicules, souvent exonérés d’obligations comme la possession d’un garage, répondent parfaitement aux besoins des métropoles encombrées.

    Une opportunité pour l’Europe

    Walter De Silva, figure emblématique du design automobile, milite pour l’introduction d’un concept similaire adapté à l’Europe. Dans un contexte où les SUV lourds et encombrants dominent, l’idée d’un véhicule compact, électrifié et économiquement accessible pourrait marquer une rupture. Selon le designer, il s’agit de repenser l’automobile pour qu’elle réponde aux défis des villes européennes : réduction de la pollution, diminution de l’encombrement, et optimisation des coûts.

    Un cadre réglementaire en gestation

    En Italie, un document émis par le ministère de l’Économie et des Finances envisage la création d’une nouvelle catégorie de véhicules urbains. Ces modèles, similaires aux kei cars, combineraient légèreté, modularité et efficience énergétique. Ils seraient dotés de petites batteries, d’une capacité d’environ 20 kWh, suffisantes pour des trajets urbains et suburbains. Une telle approche permettrait de réduire les émissions sur l’ensemble du cycle de vie, tout en diminuant les coûts de production et d’achat.

    Les défis d’une transition

    Pour réussir, ce projet devra relever plusieurs défis. L’un des enjeux majeurs concerne la sécurité, un critère indispensable pour que ces véhicules puissent rivaliser avec les voitures traditionnelles. De Silva souligne que des avancées comme les systèmes ADAS et des structures légères mais résistantes sont essentielles. Par ailleurs, la modularité serait un atout majeur : un châssis adaptable permettrait d’ajouter des batteries supplémentaires pour élargir le champ d’utilisation au-delà des villes.

    Une révolution nécessaire

    Au-delà de l’innovation technique, l’introduction de ces véhicules pourrait relancer un marché automobile européen en stagnation. Les kei cars européennes, accessibles et attractives, pourraient séduire une clientèle diverse, allant des jeunes urbains aux seniors. Comme le souligne De Silva, « pour changer les choses, il faudra réécrire les règles du jeu ».

    En combinant réglementation, soutien public et design intelligent, l’Europe a une opportunité unique de réinventer la mobilité urbaine. Les kei cars italiennes pourraient non seulement redéfinir nos rues, mais aussi inspirer une transition globale vers des véhicules plus durables et adaptés à notre époque.

    Qui est Walter de Silva ?

    Walter de Silva est une figure emblématique du design automobile, ayant marqué l’industrie par son style innovant et son approche visionnaire. Né en Italie en 1951, il débute sa carrière chez Fiat avant de rejoindre Alfa Romeo, où il façonne des modèles emblématiques comme les Alfa 156 et 147, célébrés pour leur élégance et leur caractère sportif. En 1999, il est recruté par le groupe Volkswagen, où il supervise le design des marques Audi, SEAT et Volkswagen. Sous sa direction, Audi connaît un renouveau stylistique grâce à des créations comme l’Audi A5 et la R8, qui incarnent un équilibre parfait entre sophistication et performance. De Silva est également à l’origine de la calandre « Single Frame » d’Audi, devenue une signature incontournable. En tant que directeur du design pour l’ensemble du groupe Volkswagen, il a influencé des véhicules phares comme la Golf VII et la Lamborghini Miura concept. Son approche mêle rigueur fonctionnelle et sensibilité artistique, enracinée dans la tradition italienne. Aujourd’hui, Walter de Silva continue de partager sa vision à travers des projets indépendants, promouvant des idées innovantes comme les véhicules urbains compacts pour répondre aux défis de la mobilité contemporaine.

  • Toyota C-HR : L’art de l’Audace par Toyota avec Pierre Croce, Natoo et Emy LTR

    Toyota C-HR : L’art de l’Audace par Toyota avec Pierre Croce, Natoo et Emy LTR

    Si vous êtes totalement étrangers à l’univers des créateurs de contenus YouTube tel que Pierre Croce, Natoo et Emy LTR, vous vous demanderez surement le lien avec le lancement du nouveau Toyota C-HR !

    A l’occasion du lancement de la seconde génération de son SUV urbain hybride, Toyota a opté pour une forme de communication détonante dans le milieu en organisant dernièrement un vernissage d’œuvres crées par trois créateurs de contenus.  Pierre Croce, Natto et Emy LTR, totalisent des milliers d’abonnées sur les réseaux sociaux avec une cible souvent étrangère aux nouveautés du monde automobile.

    L’Art de L’Audace, le vecteur de communication de ce lancement, permet à Toyota la création de nombreux contenus sur la toile, tout en mettant son véhicule au second plan. C’était d’ailleurs tout l’enjeux de ce vernissage dernièrement organisé, où les trois créateurs ont révélé une œuvre en lien avec le crédo de ce Toyota C-HR 2024 après des semaines de travail !

    Le rapport avec l’automobile me diriez-vous ? Tout simplement, qu’un dessin, ou même une inspiration mène souvent à la création d’un modèle et c’est le cas de ce Toyota C-HR. Un modèle dessiné en France au centre de style européen ED² de la marque nipponne à Sophia Antipolis !

    Si un design d’un véhicule peut parfois être qualifié d’audacieux, la communication autour d’un lancement l’est tout autant ! Preuve du lien qu’il peut s’opérer entre un constructeur automobile et des créateurs de contenus digitaux venus d’un autre univers !

  • Art de l’argile – Les outils d’un modeleur au Style Porsche

    Art de l’argile – Les outils d’un modeleur au Style Porsche

    Environ cinquante modeleurs du studio extérieur du style Porsche travaillent sur des modèles en argile pour les futures voitures de sport. Leurs matériaux de travail sont uniques – et souvent assemblés par les modeleurs eux-mêmes.

    Lames et grattoirs en métal, boucles délicates en fil, outils de sculpture en bois et pinceaux – cette mallette contient plus d’une centaine d’instruments. Mais leur utilisation n’est pas immédiatement évidente. Ce sont les outils d’un modeleur, au studio extérieur du Style Porsche, responsable de la création de modèles en argile pour les futures voitures de sport – l’une des premières étapes sur le chemin de la concrétisation d’une vision. Cette mallette est unique, car chacun des environ 50 modeleurs de Porsche assemble sa propre sélection. Les experts en forme produisent parfois même leurs propres outils pour répondre à leurs besoins personnels.

    Ensemble d’outils unique : Une fois que Michael Mauer, chef du Style Porsche, et Peter Varga, directeur du design extérieur, ont choisi une sélection des croquis de leurs designers, jusqu’à dix modèles à l’échelle de 1:3 sont créés pour la compétition interne. Les équipes de designers et de modeleurs transforment leurs conceptions initiales en formes tridimensionnelles.

    Bien que Porsche utilise également des simulations photoréalistes basées sur des données CAO et des logiciels de réalité virtuelle, les modèles en argile jouent un rôle essentiel dans le développement des voitures de sport, car ils offrent non seulement une impression hautement sensorielle du jeu typique de formes concaves et convexes, mais permettent également aux modeleurs de mettre en œuvre plus rapidement les nombreux changements inhérents au processus de conception. Leurs mains sont le complément parfait aux yeux des designers.

    Apogée de l’art de l’argile avec la photogrammétrie : Ce que l’on appelle couramment un modèle en argile, et qui ressemble même à un modèle en argile, est en réalité fabriqué à partir de plastiline industrielle. De grands blocs de masse de modélisation sont stockés à exactement 60 degrés Celsius dans le four du studio, ce qui maintient une consistance similaire à celle du beurre mou. La plastiline durcit à température ambiante et peut être travaillée. Un total de 100 kilogrammes de plastiline est appliqué à la main sur un cadre en bois et mousse rigide pour créer un modèle à l’échelle de 1 : 3. Pour les modèles à l’échelle 1 : 1, il faut jusqu’à 1 200 kilogrammes. Le modeleur utilise des outils de façonnage pour enlever du matériau, former des bords et lisser les surfaces, ainsi que des rubans adhésifs et des films pour accentuer les lignes importantes et produire des phares et des fenêtres. Le processus de sélection interne se termine par deux designs grandeur nature, qui sont ensuite modélisés, recouverts de films spéciaux et peints. Un seul modèle peut avoir deux côtés différents pour présenter différentes variations de design ou d’équipement. Sur le chemin de la maturité en série, les experts enregistrent les dimensions à l’aide de la photogrammétrie. Les données 3D servent de base pour le reste du processus de développement numérique.

    Il peut falloir six mois pour former le modèle à l’échelle 1 : 1, qui est extrêmement réaliste. En fait, il est presque impossible de faire la différence entre un véhicule réel et un modèle lors des présentations. C’est l’apogée de l’art de l’argile.

  • Darwinisme : MINI

    Darwinisme : MINI

    La MINI est une petite voiture emblématique qui a marqué l’histoire de l’automobile. Conçue par Alec Issigonis pour British Motor Corporation (BMC), elle a été produite pour la première fois en 1959. La Mini a connu un succès immédiat, notamment en Grande-Bretagne, où elle est devenue une voiture populaire pour les jeunes et les familles.

    La première génération

    La première génération de Mini était disponible en deux versions : la Morris Mini Minor et l’Austin Seven. Ces deux voitures étaient équipées d’un moteur quatre cylindres de 850 cm3 qui développait 34 ch. La Mini était une voiture très compacte, avec une longueur de seulement 3,05 mètres. Elle était également très maniable, ce qui en faisait une voiture idéale pour la ville.

    La Mini a connu un succès commercial important, avec plus de 5 millions d’exemplaires vendus dans le monde entier. Elle a également été très populaire dans le monde du sport automobile, notamment en rallye. La Mini Cooper S a remporté le Rallye de Monte-Carlo à trois reprises, en 1964, 1965 et 1967.

    La deuxième génération

    En 2001, la Mini a été relancée par BMW, qui avait racheté Rover Group, la société mère de BMC. La nouvelle MINI était plus grande et plus puissante que la première génération, mais elle conservait le même style et la même maniabilité.

    La deuxième génération de MINI a été un succès commercial, avec plus de 3 millions d’exemplaires vendus dans le monde entier. Elle est toujours produite aujourd’hui, et elle est disponible en une variété de versions, notamment la MINI Cooper, la MINI Cooper S et la MINI John Cooper Works.

  • La DS de Fantomas revient par les airs

    La DS de Fantomas revient par les airs

    Le Musée National de l’Automobile – Collection Schlumpf met à l’honneur les voitures emblématiques des films de Louis de Funès lors d’une exposition temporaire ouverte du 5 avril au 5 novembre 2023.

    L’exposition réunit des modèles de voitures vues dans les films, notamment la DS, des affiches, des photos de tournage et des accessoires.

    DS Automobiles participe à cette célébration avec le Musée Louis de Funès par la création d’un dessin inédit, adaptation moderne de la DS de « Fantomas se déchaîne ».

    Aux côtés de Jean Marais, Louis de Funès et Mylène Demongeot, la DS était l’une des grandes stars du deuxième volet de la trilogie Fantomas, notamment pour la descente des lacets du Vésuve, millimétrée par Rémy Julienne, et l’échappée finale dans la DS volante, avec des ailes escamotées.

    Thierry Metroz, Directeur du Style de DS Automobiles : « La DS a marqué l’histoire au-delà de l’industrie automobile. Elle fait partie du patrimoine français et à ce titre, elle tient une place importante dans le cinéma tricolore. Nous avons répondu à la sollicitation du Musée Louis de Funès en dessinant une DS moderne en hommage à la DS de Fantomas. Geoffrey Rossillon, dans l’équipe du style extérieur menée par Frédéric Soubirou, est l’auteur du dessin. »

  • Cactus M, le concept d’une Méhari

    Cactus M, le concept d’une Méhari

    Sa ligne n’était plus un secret. Les photos sorties officieusement telle un teasing par Citroën ou les fuites dans la presse peut être orchestrées par Citroën aussi, trahissaient bien les courbes et formes du concept car Cactus M. M comme Méhari, cela n’est plus un secret. Cela fait d’ailleurs du bien de voir Citroën retrouver la voie de son histoire. Bref, passons, le passé c’est le passé Darling, ça parasite le présent.

    Cette fois, on trouve là les lignes globales du Cactus. Les face avant et face arrière ne changent pas. Concept M est ici un coupé, deux places, cabriolet. Ce n’est là qu’un concept car, qu’une étude, restant au final assez proche du Cactus habituel. Cela dit, il est marrant de se dire que les Airbump du C4 Cactus ressemblent étrangement aux nervures de la carrosserie de la Méhari. C’est ici un hasard mais c’est tout de même un beau clin d’oeil. D’ailleurs, contrairement aux C4 Cactus, les Airbump sont peintes aux couleurs de la carrosserie sur ce Cactus M. Le ligne s’en retrouve plus classique, plus habituelle, le style baroudeur fait le reste.

    D’ailleurs, une question se pose. Quel avenir pour un tel véhicule? Le Cactus deviendrait-il la base de nombreuses versions ? Il manque une version utilitaire, possible avec le C15 Cactus. La nouvelle Méhari serait la avec le Concept M. Et après ? Un SUV 3 portes, telle la Mini Paceman ? Un vrai 4×4, en remplacement du C4 Aircross insipide ? Allez. Go. La voie m’a l’air pas mal. Mais attention aux véhicules un peu spéciaux : on se rappelle que la C3 Pluriel ne fut un réel succès commercial.

     

  • Fiat 127 : la nouvelle génération du retro design ?

    Fiat 127 : la nouvelle génération du retro design ?

    Lors d’une discussion avec le journaliste Cédric Faiche, nous nous sommes posés la question de savoir ce que seraient le design des prochaines voitures et si la vague du retro design allait continuer.

    On l’a vu, les années 50 ont eu leur heure de gloire ces dernières années, avec la MINI depuis 2001 ou la Fiat 500 depuis 2007. Cette fois, pas d’initiative de la part de Fiat mais celle du designer indépendant David Obendorfer. Il a fait revivre en 2013 une des Fiat les plus emblématiques des années 70/80, la Fiat 127.

    On retrouve là un design assez moderne reprenant les codes de celle qui devait remplacer la Fiat 850. On pourrait même se dire que cette étude rend la 127 plus jolie qu’elle l’était à l’époque.

    Chez Fiat, il serait intéressant que cette 127 new age soit produite. Elle permettrait à la marque italienne de trouver un nouveau style, une nouvelle tendance, dans la lignée de la « nouvelle » 500. Chez Lancia aussi, on devrait y penser. La Delta, la Fulvia ou la Stratos n’attendent que vivre une nouvelle vie.

    fiat 127 design neo retro

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  • Serge Gevin, dessinateur sur 2 CV de 1976 à 2015

    Serge Gevin, dessinateur sur 2 CV de 1976 à 2015

    En avril 1976, Citroën invente sa première série spéciale. Destinée à célébrer la 5 millionième 2CV produite, la « Spot » est une simple 2 CV 4 aux équipements revus et à la décoration travaillée.

    Quelques mois après l’arrivée d’une 2 CV Special (qui fêtait avant-hier son 40e anniversaire), la 2 CV 4 n’a plus de clients. Citroën invente alors une nouvelle pratique commerciale : la série spéciale.

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    Un jeune styliste est invité à travailler sur la carrosserie de la Deuche. Il joue avec un orange Ténéré et un blanc Meije, à l’extérieur comme à l’intérieur. 1 800 exemplaires sont écoulés en France, puis dans toute l’Europe avec l’appui d’une campagne publicitaire ciblée.

    A l’origine du dessin de cette première série limitée, Serge Gevin est encore appelé pour peindre les Charleston bordeaux et grise, la Dolly, la Cocorico et même les GS Basalte, Dyane Caban, Visa Sextant et Carte Noire…

    Cette année, Citroën Italia a rappelé Serge Gevin. 25 ans après la dernière production de 2 CV, les Italiens lui ont proposé un modèle d’époque pour qu’il dessine une dernière série limitée (à un exemplaire).

    Inspiré par la fameuse phrase de Pierre Boulanger (entonné sous forme de cahier de charges) qui voulait que sa « TPV » puisse transporter un panier d’œufs dans un champ sans en casser un seul.

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    Serge Gevin a donc demandé une 2 CV Club aux phares ronds pour sa version « Soleil » avec une teinte blanche, des ailes, un coffre et une capote jaune et des dessins sur les portières et l’arrière. A l’intérieur, une sellerie bleue vient compléter l’ensemble signé par l’artiste.