Auteur/autrice : Rédaction

  • L’Etoile Rouge

    L’Etoile Rouge

    SportsPro place Novak Djokovic au quatorzième rang des sportifs les plus rentables sur le plan marketing en 2015. Peugeot ne s’est donc pas trompé en misant sur un tennisman serbe qui sait mettre le public dans sa poche partout autour du monde. Et accessoirement, Nole est en train de marquer l’histoire de son sport !

    Novak Djokovic n’a que quatre ans lorsque la Slovénie déclare son indépendance, lançant une décennie de guerres dans les Balkans. Fils de skieurs installés dans les Alpes dinariques, au cœur d’un village d’une centaine d’habitants, il grandit face à trois cours de tennis construits alors qu’il apprend à marcher. La rencontre avec la référence des entraineurs du pays allait vite changer son existence. Elle en a fait le numéro 1 mondial, tout en lui ouvrant l’esprit, bien au-delà de la compétition. Aujourd’hui, le meilleur tennisman du moment est aussi une marque et un emblème, tant pour ses compatriotes serbes que dans le monde entier.

    À l’occasion de l’un de ses passages par Paris (ça lui arrive au moins deux fois par an pour Roland Garros et ‘Bercy’), j’ai eu le privilège de profiter de quelques minutes avec lui, face au capot d’une Peugeot 308 GTi qui venait de lui être confiée.

    En tête à tête avec Novak Djokovic

    Un court privilège, car je passerais des jours à l’écouter raconter sa vie. J’ai côtoyé des dizaines et des dizaines de sportifs qui jouent les premiers rôles dans leur catégorie. Rares sont ceux qui ont autant à partager, autant d’histoires qui ont façonné un homme qui est resté 171 semaines numéro 1 mondial (série en cours) à seulement 28 ans. Seuls Federer, Sampras, Lendl et Connors ont fait mieux. McEnroe, Nadal, Borg ou Agassi sont déjà tous derrière.

    Pour expliquer son extraordinaire réussite, débutée en 2011, il affirme : « Il faut avoir une discipline personnelle et une réelle dévotion. Mais par-dessus tout, il faut être passionné par ce sport, par ce que l’on fait et continuer de se lever chaque jour en ayant connaissance de sa chance et de ses propres objectifs. »

    Comme beaucoup d’autres grands du tennis, Novak Djokovic a mis du temps à s’installer en tête des classements et à collectionner les victoires en Grand Chelem. À 16 ans, il passe pro et remporte rapidement ses premiers tournois challengers. L’année suivante, il se frotte aux meilleurs et bat, pour la première fois, Federer et Nadal à Montréal. En 2008, il gagne l’Opel d’Australie et le Masters. On le croit lancé… Mais en 2009 et 2010, il ne confirme pas. Sans succès majeur, il reste troisième de l’ATP Race, loin, très loin de Federer et Nadal.

    Il devient le troisième homme. Celui qui n’a jamais sa chance, à qui il manque ce petit truc qu’ont les grands champions. Surtout, il abandonne régulièrement, marqué par des blessures à répétition. Et c’est justement une baisse de forme contre Jo-Wilfried Tsonga, lors d’un quart de finale perdu durant l’Open d’Australie 2010 qui allait changer sa carrière.

    Devant sa télévision, Igor Cetojevic regarde le héros national quitter Melbourne. Pour ce nutritionniste serbe, les maux de Djokovic n’ont qu’une unique source : son estomac ! Durant des mois, il cherche à croiser le joueur et parvient à le rencontrer lors d’un match de Coupe Davis disputé en Croatie. Novak entend les explications de Cetojevic, les comprend et veut aller plus loin. Les deux hommes entament un long travail qui fut dévoilé lorsque le Serbe est devenu numéro 1 mondial. Son nutritionniste expliquait alors : « Je lui ai appris des choses simples, comme ne pas manger et téléphoner en même temps. » Le gluten est éliminé et les fast-foods sont bannis. Il convainc son protégé d’adopter un nouveau lien avec la nourriture, de créer une relation spirituelle.

    C’est un déclic. En 2011, il devient numéro 1 mondial, gagne 64 matches et onze titres dont un Petit Chelem. Novak Djokovic est enfin le meilleur.

    Le « Plaisantin », comme l’avait qualifié Roger Federer quelques années auparavant, se révèle et se fait accepter. Ses facéties amusent le public du monde entier. Il imite Roddick, Federer, Sharapova, Hewitt, Nadal, Ivanisevic sans se mettre à dos ses pairs.

    En Serbie, il se sert de sa notoriété pour aider ses compatriotes. Il fréquente le pilote Dusan Borkovic et développe un projet immobilier avec le réalisateur Émir Kusturica. Lui, qui n’oublie pas qu’il était sous les bombes de l’OTAN à douze ans, est aujourd’hui ambassadeur de l’UNESCO.

    Cette année, Nole réalise une saison encore plus complète qu’en 2011 avec treize finales jouées en quatorze tournois avec de nouveaux records en ligne de mire. Déjà vainqueur à trois reprises à Bercy (désormais baptisé Accor Hôtels Arena), il vise un quatrième succès, son sixième en Masters 1000 cette saison. Histoire de s’installer un peu plus sur le sol parisien, avant de viser – enfin – le trophée à Roland Garros.

    La Peugeot 308 GTi by Peugeot Sport garée devant la salle omnisport au gazon pentu, le Djoker ouvre la portière avec un grand sourire. Nous ne sommes pas encore présentés qu’il me chambre déjà sur mon t-shirt Uniqlo. Car porte-drapeau de plusieurs marques, Djokovic joue son rôle jusqu’au bout. Habillé japonais, il connaît bien la gamme, peut-être même mieux que celle de Peugeot !

    « Je me suis bien amusé », lance-t-il. « Mais c’est quand même une expérience un peu spéciale de conduire dans Paris ! Il y a beaucoup de trafic. »

    Nous sommes le dimanche 1er novembre à 12h00. Il vient de faire le trajet du Peninsula à Bercy… « C’était quand même un petit défi pour moi et j’ai aimé ça ! »

    Il faut dire qu’en dehors de sa Peugeot 508 RXH personnelle, le numéro 1 mondial prend peu le volant : « On me conduit plus que je ne conduis. En fait, je ne sais pas vraiment combien de kilomètres je fais chaque année. Je pourrais compter mes heures en avion, mais pas en voiture. Sur les tournois, on utilise souvent des navettes pour se déplacer. »

    Alors Novak profite de sa GTi : « Elle est rapide, légère, belle et confortable. Mais je pense que je manquerais un peu de place pour mettre le siège bébé ! En fait, j’ai davantage l’impression de conduire une voiture de course qu’une berline familiale. Dès que j’appuyais sur l’accélérateur, j’avais l’impression de voler sur la route ! »

    Novak récupère ses bouteilles placées dans les rangements de l’habitacle de la 308 et s’élance pour un footing dans les allées des jardins de Bercy. Toujours en mouvement, vers un quatrième titre à Paris : « Je voudrais terminer cette saison comme je l’ai débutée. Ici, je veux aller aussi loin que possible, mais je sais que je ne suis pas le seul à vouloir m’imposer. Il ne faut surtout pas brûler les étapes et rester concentré sur chaque tour. »

    « Match après match », en voilà une belle phrase de sportif !

  • Il y a dix ans : disparition de la Honda NSX

    Il y a dix ans : disparition de la Honda NSX

    Le monde est devenu un peu moins excitant en arrivant au mois de novembre 2005, lorsque Honda mettait un terme à la production de sa NSX, la « Ferrari japonaise ».

    Je n’ai jamais aimé le qualificatif de « Ferrari japonaise » qui lui avait été attribuée. Par son histoire et par son patrimoine, Honda avait tout pour concevoir une grande voiture de sport… Et surtout la faire accepter dans le monde entier.

    Son équipe d’ingénieurs a simplement appliqué les bonnes recettes pour créer une légende.

    La Honda NSX n’était pas la plus puissante (entre 255 et 294 chevaux selon les versions), mais ceux qui l’ont conduit témoignent encore d’un moteur capable de monter dans les tours sans jamais s’arrêter. Le 3,0 litre (puis 3,2 litres) V6 VTEC était un bijon, docile à régime acceptable, rageur jusqu’à 8 000 tours / minute. Huit mille ! Et la direction était au diapason.

    Développé par Ayrton Senna, le châssis en aluminium n’avait pas pris une ride au terme de ses quinze ans de carrière. Evidemment, une Ferrari F355 était plus rapide, une McLaren F1 était plus exclusive, mais aucune ne permettait une conduite sur un spectre aussi large.

    L’immense empattement (plus de 2,5 mètres) offrait un espace suffisant pour placer le moteur entre les passagers et l’essieu arrière. L’efficacité devenait une conséquence du travail d’ingénierie, une qualité qui ne permettait qu’aux vrais pilotes de tutoyer la limite.

    Aujourd’hui, la Honda NSX est un vrai collector avec un équipement de premier choix… En attendant l’arrivée de la nouvelle NSX.

  • Noble cause

    Noble cause

    Salou, un restaurant sur le front de mer à la fin du mois d’octobre… Discussion autour des derniers achats d’une connaissance commune pour agrémenter son garage parking. Et face à la liste des récentes acquisitions, n’y avait-il pas mieux à faire ?

    Il faut dire que lorsque l’on est propriétaire de voitures de rêve dont le nombre dépasse la dizaine, on peut commencer à manquer d’imagination. Pourtant, il n’y a pas de Ferrari, McLaren, Bugatti, Porsche, Rolls-Royce… D’autres constructeurs, certes moins connus, réalisent quelques pièces originales.

    Il y a une bonne dizaine de supercars, plus ou moins connues, destinées à convaincre ces riches amoureux d’automobiles. Parmi eux, Noble s’attache à rendre cet univers très réel.

    Il y a quelques mois, en plein développement de la Noble M600, Peter Boutwood (patron de la marque depuis 15 ans) avouait ses envies de radicalité dans Evo : « Pour la première fois, nous allons proposer une commande de boîte de vitesses par des palettes au volant. C’est un grand changement pour Noble, mais nous devons le faire pour satisfaire de nouveaux clients au Moyen-Orient où une boîte manuelle est culturellement inacceptable. »

    Mais c’est le seul « recul » de Noble : « Nous aurons un mode automatique et le launch control. Mais ce sera une boîte à simple embrayage. Je veux conserver un côté un peu rude. Le double-embrayage, c’est sympa, mais c’est moins excitant. Je préférerais vendre des voitures avec des boîtes manuelles. Nous pourrions même concurrencer certaines hypercars, mais ce n’est pas notre objectif. Nous, nous parlons d’une récompense donnée au pilote et nous voulons garder cet esprit. Et l’on n’abandonnera pas ce que nous sommes ! »

    Ceux qui ont conduit le prototype de Noble M600 affirment que c’est la voiture qui s’approche le plus d’une Ferrari F40. « Nous avions fait un test avec les deux voitures », se souvient le patron de Noble. « Le lag du turbo et la mauvaise qualité de fabrication de la Ferrari sautaient aux yeux. Mais la F40 est magnifique. Il y a quelque chose d’attachant, de tactile avec cette voiture. C’est une expérience. Et je pense que c’est la même chose avec la M600. C’est très analogue, il y a quelque chose de spirituel que les gens cherchent à obtenir. »

    Au-delà d’un blason, la spiritualité d’une supercar/hypercar n’est-elle pas le caractère le plus recherché ?

  • L’automobile et le luxe ?

    L’automobile et le luxe ?

    L’avantage d’être blogueur, c’est que l’on peut écrire ce que l’on désire sur son propre site. C’est souvent attachant, parfois moins et ça entraine des débats. C’est le cas depuis quelques semaines autour d’une corrélation créée entre la marque DS et le luxe.

    Dans sa communication, DS joue sur l’idée de luxe à la française. En dehors de toute qualification des produits mis sur le marché par la marque, l’intention est intéressante, voire attirante.

    La campagne lancée par DS pour faire essayer sa DS 5 à de nombreux blogueurs a mis (une nouvelle fois) en lumière le poids de ce concept sur les « spécialistes ».

    La France est un berceau du luxe. DS en joue en utilisant les termes « Luxe à la française » ou « Maison DS » qui font très clairement références aux plus belles réalisations nationales, haute-couture en tête.

    Mais il est inconcevable de pouvoir rapprocher l’industrie du luxe et celle de l’automobile. Ce n’est que du marketing.

    DS, que ce soit avec la DS 3, la DS 4 ou la DS 5 (qui sont toutes des voitures intéressantes et dignes d’être placée sur la shopping-list de nombreux clients), ne propose pas des produits de luxe. Même Ferrari n’y parvient pas.

    A l’occasion de l’entrée en bourse de l’entreprise italienne, Sergio Marchionne a multiplié les opérations de communication pour montrer au monde (et surtout aux investisseurs) que Ferrari devait être considéré comme une marque du monde du luxe.

    Maranello a ouvert ses portes, les visites et les réunions se sont multipliées. Mais la dure loi des chiffres est implacable. Même avec en s’appelant Ferrari, même en refusant de vendre plus de 7 000 voitures cette année pour conserver une image d’exclusivité, Ferrari n’est pas une marque de luxe.

    Car même en étant aussi élitiste, Ferrari ne dégage qu’une marge opérationnelle de 14 %, contre 5 à 10 % pour les autres constructeurs automobiles profitables… Et l’industrie du luxe ? La marge est supérieure à 30 % ! Ces dernières années, Louis Vuitton dépassait les 41 % et Cartier, Chanel ou Gucci étaient au-dessus de 30 %. Des statistiques qui comptent pour les investisseurs.

    Dans le domaine automobile, la référence est Jaguar Land Rover en 2014 avec une marge de 18,9 %… Et Rolls-Royce qui participe aux résultats du Groupe BMW.

    Evidemment, cette démonstration repose sur une approche boursière du luxe. L’idée même de luxe peut être propre à chacun de nous. Durant sa campagne, l’actuel Président de la République a bien évoqué un seuil de 4 000 euros par mois pour être « riche ». A ce tarif (8 % des salariés à temps plein), il est évidemment possible de devenir propriétaire d’une DS… Ces riches qui profitent du luxe !

    Note : j’avoue avoir relu mon essai de la DS 5 pour me rendre compte de ce que j’avais pu écrire lorsque j’ai – comme les autres – été invité à essayer le haut de gamme français. Ouf, je n’ai pas changé d’avis depuis cet été !

  • On vous ment, on vous spolie !

    On vous ment, on vous spolie !

    Hier, je monte dans le Hyundai Tucson que j’essaie cette semaine… Autoradio, passage en revue de quelques stations et j’entends Les Grandes Gueules (RMC) parler automobile ! Et mince, ça tombe encore sur Auto Plus.

    Il m’arrive d’aimer Les Grandes Gueules. Je m’amuse de cet engrenage de crises qui cherche à générer de l’énervement sur tous les sujets possibles et imaginables.

    Comme le disait un homme important (dans une fiction) : « Je gueule. C’est vrai. Je suis un peu sec, tout ça, mais pour quelqu’un comme moi qui ai facilement tendance à la dépression, c’est très important ce que vous faites, parce que, comment vous dire ? C’est systématiquement débile mais c’est toujours inattendu. Et ça, c’est très important pour la santé du cigare. »

    Ecouter Les Grandes Gueules, c’est bon pour le ciboulot. Ça permet souvent de relativiser. Sauf quand le thème m’est cher. Hier, la crise était organisée autour la tricherie des constructeurs qui annoncent des consommations bien inférieures à la réalité. Un rebond à la parution d’Auto Plus ce 30 octobre.

    En conduisant mon Hyundai Tucson, je me répétais de ne pas m’emporter à mon tour. Ce n’était que Les Grandes Gueules. Les participants ne maîtrisent pas tous les sujets et doivent (c’est le concept) dénoncer et parler plus fort que le précédent intervenant.

    Donc j’ai retenu que tous les constructeurs automobiles trichaient sur les consommations et les Français encore plus que les autres.

    Mais mince, l’affaire Volkswagen (qui malgré la présomption d’innocence peut d’ores-et-déjà être qualifiée de tricherie) n’est qu’un cas isolé, jusqu’à preuve du contraire. Le reste, c’est la législation qui l’organise !

    Aujourd’hui, je me procure Auto Plus pour voir (enfin) les résultats de ces tests. Et là, quelle surprise sur la une : « Quels constructeurs trichent le plus… et quels sont les plus réglo ? »

    Mes yeux s’écarquillent à la vue du mot « trichent ». L’enquête d’Auto Plus permet-elle d’accuser d’autres constructeurs ?

    Et puis non, rien ! Auto Plus a compilé un travail titanesque de données relevées durant leurs propres essais pour les comparer aux mesures réalisées lors de l’homologation délivrée par l’Union Technique de l’Automobile, du Motocycle et du Cycle (UTAC).

    Ces mesures sont réalisées selon le cycle NEDC (New European Driving Cycle) mis au point dans les années 1970, sur des rouleaux, et loin, très loin, des standards de conduite.

    En dehors de l’installation d’un logiciel bienveillant, on ne peut pas imaginer que les constructeurs trichent. Ils connaissent simplement les règles du jeu et s’adaptent au mieux.

    Sans même regarder les résultats de l’enquête Auto Plus, je me risque à un pari. Qui présente les résultats les plus éloignés de l’homologation ? Je dirais les modèles avec un turbo et ceux qui ont le moins de cylindres. Je pense très directement au bloc multi-primé « Moteur de l’Année » de FCA.

    Verdict ? Le modèle dont l’écart est le plus important est l’Opel Ampera (+275 %)… Et oui, j’avais oublié les hybrides ! Effectivement, croire qu’une Ampera peut rouler en ne consommant que 1,2 litre d’essence tous les 100 km est une folie. A moins de ne jamais parcourir plus de 40 kilomètres entre chaque recharge (!).

    En dehors de la majorité des hybrides, l’écart le plus important est pointé sur la Peugeot 308 1.6 BlueHDi EAT6. Un turbo Diesel 4 cylindres Euro 6 qui a noté à + 74,3 %. Mais je me rassure, les TwinAir sont à + 65 %.

    Maintenant, que l’on me dise que les constructeurs trichent, je dis non ! Les constructeurs suivent des règles, des lois et tentent d’en tirer le meilleur. Lorsque le gouvernement français a créé une série d’avantages autour du Diesel, les constructeurs ont proposé des produits destinés à profiter de ces décisions. Plus récemment, lorsque l’Etat a choisi de créer des normes en relation avec les émissions de CO2, chaque marque a travaillé pour mettre sur le marché des modèles qui entraient dans la catégorie bonus.

    Voilà comment on a vécu des décennies avec des Diesel partout et pourquoi nous avons désormais de petits moteurs turbocompressés. Quoi de plus beau qu’un turbo pour avoir des consommations mesurées sur le cycle NEDC ? Et personne ne dit que le turbo est une tricherie ?

    Et le plus amusant ? La loi française oblige chaque constructeur à inscrire les données de consommation et d’émissions de CO2 dans chaque publicité pour l’un de ses modèles. LA FRANCE OBLIGE les constructeurs à montrer des chiffres de consommation et d’émissions dont tout le monde sait qu’ils sont sous-évalués.

  • Au revoir « Champion » !

    Au revoir « Champion » !

    Directeur de la Marque, du marketing et des ventes de Nismo, Darren Cox vient d’annoncer son départ de l’Alliance Renault-Nissan. Cette décision est une conséquence du fiasco du programme LM P1.

    En mai 2014, Nissan annonce le lancement de son programme LM P1 avec un engagement en Championnat du Monde d’Endurance et aux 24 Heures du Mans dès la saison 2015.

    Andy Palmer, alors vice-président de Nissan, et Darren Cox avaient annoncé une LM P1 très différente, très innovante avec l’ambition de gagner.

    Dès le mois de septembre, le volubile Andy Palmer quittait l’Alliance et Carlos Ghosn. Selon des indiscrétions, le Britannique aurait pris cette décision face au refus de son président d’investir dans Aston Martin, un projet qu’il préparait dès 2012.

    Aujourd’hui, c’est l’autre passionné de ce début de programme un peu fou qui quitte le groupe. Si la réalisation de la Nissan GT-R LM Nismo est une hérésie, ses réussites chez Renault-Nissan sont multiples au cours de ses 18 ans de carrière.

    « Cette décision de quitter Nissan et l’Alliance n’a pas été simple à prendre » a indiqué Darren Cox. « J’ai apprécié toutes ces années passées à travailler sur des projets étonnants avec des gens formidables sur des défis, des succès et même des échecs. J’ai vu grandir la GT Academy qui est partie d’une petite initiative européenne pour représenter maintenant la moitié de la population mondiale. Je suis également fier du succès du lancement du Juke et de la gestion marketing pour Qashqai en Europe. »

    En dehors de Carlos Ghosn, il ne reste plus que Soichi Miyatani, Président de Nismo, parmi les décisionnaires présents au lancement du projet LM P1. L’heure de s’adapter au règlement pour enfin jouer dans la cour des grands ?

    En dehors de cette petite tache qu’est Le Mans, Darren Cox a réalisé un travail extraordinaire au sein de Nissan… ça ne fait que renforcer mon impatience de savoir où nous aurons l’occasion de le voir s’exprimer prochainement (tant qu’il ne prend pas la main sur le département technique d’une équipe sportive) !

  • Alléluia, j’ai aperçu un piston triangulaire !

    Alléluia, j’ai aperçu un piston triangulaire !

    Ce n’était pas un secret, personne chez Mazda ne le cachait : depuis la fin de la commercialisation de la RX-8, une équipe d’ingénieurs s’attachait au développement d’un moteur rotatif de nouvelle génération, capable de passer les tests antipollution. Avec la RX-Vision, la marque japonaise offre un moment de rêve aux amoureux de l’automobile avec une promesse : ce concept préfigure un modèle futur, le retour d’une sportive propulsion avec un moteur rotatif à l’avant !

    Une promesse et un défi

    Proposer un moteur rotatif a toujours été un défi pour l’industrie automobile. Et personne ne faisait de moteurs rotatifs comme Mazda… En fait quasiment personne ne se risquait à intégrer cette solution dans sa gamme !

    Voici les cinq modèles à garder en mémoire

    NSU Ro80

    Dans l’Allemagne de l’Ouest des années 1960, le miracle économique bouleverse l’industrie automobile. La Coccinelle se vend de moins en moins et les acheteurs cherchent des modèles toujours plus performants. Face à cette profonde évolution, NSU dérape. La marque n’arrive plus à suivre la concurrence. Il ne reste plus qu’une voie pour se démarquer : innover. Après avoir financer les travaux de Felix Wankel durant des années, NSU tente un pari. La Ro80 (pour rotatif des années 1980 alors que nous sommes en 1967) cache un mystérieux moteur à pistons rotatifs. Sur le papier, il y a moins de vibration, d’inertie, de bruit, de poids et une meilleure résistance à haut régime !

    Succès d’entrée avec le prix de Voiture de l’Année 1967 et des ventes très encourageantes. Mais, en quelques mois, tout s’effondre. La boîte semi-automatique rend le moteur aphone et gourmant. Pire, le moteur double rotor ne dépasse pas les 60 000 kilomètres. NSU fusionne avec Audi avant d’être dissout dans le Groupe Volkswagen. Fin de l’histoire.

    nsu-ro80

    Mazda Cosmo Sport 110S

    Un an après la mise sur le marché de la première vraie voiture signée Mazda, la marque japonaise signe un accord avec NSU pour participer au développement du moteur rotatif avec Felix Wankel. A l’image de ce que l’on voit aujourd’hui avec les moteurs électriques, Mazda veut sortir une voiture très différente pour illustrer sa technologie et dessine un grand coupé aux inspirations européennes et américaines.

    Son moteur tout en aluminium de 982 cm3 développait 110 chevaux à 7 000 tours / minute avec un carburateur à 4 corps. Un peu plus de 1 500 exemplaires ont été produits avant de laisser la place à la série des RX-7.

    mazda-cosmo-sport-110s

    Mazda RX-7

    Trois générations de RX-7 se sont succédés après la disparition de la Cosmo Sport 110S. Et comme la Cosmo qui affrontait la Toyota 2000 GT sur un terrain de jeu très différent, les RX-7 se sont attachées à jouer une partition décalée. La troisième génération, la plus marquante, était loin des Honda NSX, Toyota Supra, Nissan 300 ZX ou Mitsubishi 3000 GT.

    Des performances de premier plan avec un moteur rotatif gavé par deux turbos et un comportement extraordinaire en font un objet très recherché… Dommage que ce coupé soit devenu la cible des drifteurs qui en ont transformé par poignées.

    Mercedes C111

    Citroën s’y était essayé, Mercedes l’avait aussi imaginé. Au début de sa série de concepts C, la marque allemande avait intégré des moteurs rotatifs. Sans succès dans ses expérimentations, Mercedes avait choisi de remplacer le Wankel par un Diesel…

    Mazda 787B

    Ce n’est pas une voiture de série, mais c’est le plus bel emblème du rêve que peu procurer un moteur rotatif à 200 000 personnes réunis en un même lieu. En 1991, après des résultats en demi-teinte durant des mois, Mazda arrive au Mans touché par la grâce. Ses rivaux échouent et la Mazda 787B à moteur rotatif s’impose à la surprise générale.

    L’ACO interdit vite la technologie et la 787B ne signera plus aucun résultat significatif. Qu’importe, Mazda reste le seul constructeur japonais à avoir gagné les 24 Heures du Mans !

  • Petit tour du Salon de Tokyo

    Petit tour du Salon de Tokyo

    J’ai toujours été fasciné par Tokyo… Lors de mon premier voyage au Japon, j’avais la sensation de revivre Lost in Translation. Nos cultures sont si différentes que les interactions sont très rares. Mais quand elles arrivent, les situations sont toujours cocasses.

    Mon second passage dans la capitale japonaise m’avait toutefois remis les pieds sur terre. En plein décalage horaire, je m’étais pris à rêver d’une ville qui vivait 24 heures / 24… En plein Shibuya, dans les rues piétonnes bondées la journée, j’ai vu des magasins fermés à perte de vue dès minuit. Juste bon à terminer dans un McDo qui accueillait des commerçants fatigués et affamés. Même impression à Ginza, dans des rues sans personne à l’heure du déjeuner, pire qu’à La Defense !

    Même depuis la découverte d’une certaine normalité, Tokyo reste une ville fascinante et ça transparaît lors de l’ouverture du salon automobile. Paris, Genève, Francfort ou Detroit ont tous leur style et leurs spécificités. Tokyo encore plus. Aucun autre rendez-vous ne propose autant de concepts autour de la mobilité urbaine sous toutes ses formes.

    mercedes-vision-tokyo-2015

    C’est dans cet esprit que Mercedes a dévoilé le Vision Tokyo (aussi beau qu’un Citroën Tubic), Honda a montré Wander Stand et Wander Walker (en plus de Clarity) et Toyota a sorti son Kikai (et le petit cabriolet S-FR déjà connu depuis plusieurs semaines).

    Mais Tokyo s’est aussi une certaine image de la voiture sportive. Mazda a frappé un grand coup avec le concept RX-Vision à moteur rotatif (la star du jour) et Lexus dévoile son LF-FC…

    La présentation du concept de Subaru Impreza à cinq portes devient quasiment trop normal…

    A suivre : un passage chez Yamaha qui présente une voiture de sport réalisée en collaboration avec Gordon Murray !

  • 11,99 kWh / 100 km en Nissan Leaf 30 kWh

    11,99 kWh / 100 km en Nissan Leaf 30 kWh

    Après un podium national lors du Volkswagen Think.Blue Challenge 2012, une victoire catégorie Extra et podium scratch des Audi Endurance Experience 2014/2015, une victoire au classement Consommation et un podium FIA lors du Rallye Monte-Carlo ZENN, voici un nouveau trophée pour AUTOcult.fr : victoire au Challenge LEAF 30kWh du col du Turini !


     

    L’unité de mesure de la « consommation » d’une voiture électrique est devenu l’autonomie. La crainte de ne pas être en mesure de boucler des « voyages » a entrainé ce nouveau raisonnement. Mais pour l’immense majorité des conducteurs qui parcourent moins de 100 kilomètres par jour, la consommation réelle devrait être prioritaire.

    La semaine dernière, j’ai participé à un petit challenge amical organisé par Nissan autour d’un circuit tracé entre Nice, Menton, le Col de Turini, Utelle et Saint-Jean-Cap-Ferat. Sur ce parcours de 151,5 km, il fallait consommer le moins possible au volant d’une Leaf de nouvelle génération, dotée de la batterie 30 kWh.

    Evidemment, la première partie (72,7 km) de Nice au sommet du Col de Turini à 1 607 mètres d’altitude a réclamé une large majorité de l’énergie nécessaire au trajet global. Pour mener la Leaf sur ce sommet du Championnat du Monde des Rallyes, j’ai consommé 21,2 kWh / 100 km. Au sommet, le tableau de bord indiquait qu’il restait 46 % de batterie… Il semblerait que ce soit un record égalé.

    J’ai la fâcheuse tendance à essayer de gagner le moindre petit challenge.

    Changement de conducteur. Je passe à droite de Sébastien Gall du Leaf France Café. Nous avons continué à « jouer la gagne » sur les 78,8 derniers kilomètres en descente, puis en ville. Résultat : une consommation de 3,5 kWh / 100 km pour terminer la boucle !

    Au total, nous avons consommé 11,99 kWh / 100 km pour passer du niveau de la mer à 1 607 mètres et revenir. Le parcours n’a évidemment rien à voir avec celui d’un cycle d’homologation (ah ah !) et notre conduite était plutôt celle d’une compétition amicale.

    Comme on a roulé pour gagner, il convient de prendre les moyennes de tous les participants pour avoir un panel un peu plus représentatif. Quand on regarde la moyenne des quinze voitures alignées, la montée a réclamé 22,6 kWh / 100 km et la descente 5,4 kWh / 100 km. Soit, pour les 151,83 km, une consommation de 13,76 kWh / 100 km.

    Vous n’en avez pas encore assez de cette pluie de chiffres ? Nicolas Meunier avait rassemblé les données constructeurs des cycles d’homologation. Ça date de 2012 : une Nissan Leaf est vendue pour une consommation électrique de 13,7 kWh / 100 km, quand une Renault ZOE est à 10,1 kWh / 100 km et une Tesla Model S est à 19,9 kWh / 100 km.

    Note pour la Renault ZOE : j’avais gagné le classement de la consommation du Rallye Monte-Carlo ZENN en bouclant les 208 km, dont cinq tests de régularité, à 14,1 kWh / 100 km de moyenne.

    Note pour le Col de Turini : je l’ai fait dans le sens Sospel – La Bollène et c’est toujours aussi incroyable !

    L’intérêt de cet essai était aussi de prouver que l’on pouvait largement parcourir 150 kilomètres dans des conditions aussi particulières (ascension à 1 607 mètres d’altitude) sans jamais se soucier de l’autonomie restante. Au terme de la boucle, il nous restait 46 % d’autonomie. Avec sa nouvelle batterie (des cathodes de plus fortes densités), cette Leaf 30 kWh ne diffère que par son autonomie en hausse de 26 %, un poids supérieur de 21 kg et de nouvelles fonctionnalités sur le système NissanConnect.

    Selon le cycle d’homologation, il est aujourd’hui possible de parcourir 250 km en Nissan Leaf. Et pour les plus joueurs, les 300 kilomètres doivent se faire sans trop de difficultés ! De quoi ne brancher sa Leaf qu’une fois par semaine pour de petits rouleurs !

    La Leaf 24 kWh reste au catalogue Nissan avec un prix en baisse de 700 euros. La Leaf 30 kWh coûtera 2 000 euros supplémentaires.

  • La plus grande tricherie de l’histoire du sport automobile

    La plus grande tricherie de l’histoire du sport automobile

    Quelle est la plus grande tricherie de l’histoire du sport automobile ? Sans parler des manquements au règlement sportif, qui feront peut-être l’objet de futurs billets, quelques ingénieurs ont pensé à des solutions techniques visant à améliorer les performances des voitures, au mépris des lois.

    En F1, il y a eu les billes de plomb ajoutées lors des ravitaillements chez Tyrrell en 1984 pour maintenir un poids minimal en fin de course, le logiciel pirate (déjà !) de Benetton pour assurer une assistance électronique au pilotage en 1994, le double système d’amortisseurs de Brabham imaginé par Gordon Murray pour réinventer l’effet de sol en 1981, l’essence non conforme de Brabham (encore) en 1983 qui a coûté un premier titre à Renault (fraude démontrée, mais non jugée)… En rallye, un développement hors-norme a marqué l’histoire.

    Des performances trop remarquées en Australie

    Il y a vingt ans, à l’arrivée du Rallye de Catalogne 1995, les émissaires de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) procèdent aux vérifications d’usage. En ligne de mire : le moteur des Toyota Celica GT-Four. Les soupçons sont rapidement transformés en accusation, la marque japonaise avait développé un système de bride capable de faire entrer davantage d’air qu’il n’était permis tout en ayant une apparence très normale lorsqu’il n’était plus en fonction.

    Au début de cette saison 1995, la FIA décide d’imposer des brides sur les turbos. Cette restriction sur l’entrée d’air prive les moteurs d’une partie de la puissance potentielle. Tous les blocs à combustion interne produisent de l’énergie en combinant un carburant et de l’oxygène. Une étincelle allume ce mélange qui repousse le piston pour transférer l’énergie vers les roues. La limitation de la quantité d’oxygène entrant dans le moteur limite effectivement la puissance produite autour de 300 chevaux. Cette bride (34 mm) se présente sous la forme d’une pièce métallique qui conduit l’air vers l’entrée du turbo.

    Dans un monde parfait, il suffit d’entrer un tube d’un diamètre défini pour contrôler la taille de la bride. Face à cette méthode, le dispositif inventé par Toyota passe tranquillement toutes les vérifications. Car le travail des ingénieurs est allé beaucoup plus loin !

    On peut imaginer qu’il a fallu une réelle campagne de développements, des dessins au bureau d’études, des passages au banc puis des séances d’essais afin de valider une pièce révolutionnaire.

    Toyota avait produit une bride équipée de ressorts et d’attaches capables de faire entrer de l’air par l’extérieur. Et quand cette bride était désengagée du turbo, le système se débrayait automatiquement et ne laissait plus rien apparaître.

    Lorsque l’affaire a été révélée, il était question de faire entrer 25 % d’air supplémentaire dans le turbo, soit un surcroît de puissance estimé à une trentaine de chevaux : un gain de 10 % sur la concurrence !

    Pourquoi un tel développement ?

    Bras armé de Toyota en Championnat du Monde des Rallyes, l’équipe Toyota Castrol Europe avait reçu l’instruction d’aligner une Celica en compétition à partir de 1989. Au cœur du team mené par Ove Andersson, cette décision du Japon n’avait rien d’un cadeau, car le dessin de la Celica n’était pas le plus adapté aux rallyes des années 1990.

    Le point fort du coupé Toyota était son moteur. Plus coupleux et plus puissant que la concurrence, il permettait à Carlos Sainz de décrocher deux titres Pilotes en 1990 et 1992, avant Juha Kankkunen (1993) et Didier Auriol (1994), tandis que Toyota s’adjugeait deux titres constructeurs en 1993 et 1994.

    toyota-celica-1995-Yoshio-Fujimoto-australie

    Mais l’arrivée des brides en 1995 annulait l’avantage des Celica. Sur les sept premières épreuves de la saison, seul Didier Auriol parvenait à s’imposer lors du Tour de Corse. Et pourtant, la régularité de l’équipe permettait à Toyota d’être en tête du classement des constructeurs devant Mitsubishi et Subaru et à Kankkunen de mener le classement des pilotes devant Colin McRae et son équipier Didier Auriol avant le départ du Rallye de Catalogne, septième et avant-dernière manche de la saison.

    Pour beaucoup, la FIA avait été renseignée au moment de choisir de contrôler la Toyota Celica GT-Four de Didier Auriol, arrivé quatrième en Espagne derrière trois Subaru Impreza.

    Seulement deux heures après l’arrivée, le 25 octobre 1995, la décision de mettre les Toyota hors course était prise. Et tout le monde était invité à Paris le 3 novembre pour statuer sur d’éventuelles autres sanctions.

    Dans les bureaux de la FIA, la décision était unanime auprès des 19 membres du Conseil Mondial : Toyota Castrol Europe perdait les points marqués durant la saison 1995 et était suspendu de licence durant 12 mois.

    « C’est une grosse tricherie, la plus grosse que j’ai vue dans ma vie », commentait alors Gabriele Cadringher, Directeur Technique de la FIA. « Nous avions des suspicions depuis le Rallye d’Australie. Les performances des Celica et leur décision de changer tout le système nous ont forcés à nous poser des questions. Le tuyau avait été modifié et l’extérieur de la bride également. En accord avec le Président de la Commission des Rallyes, nous avons donc décidé de faire des contrôles sur toutes les voitures durant le Rallye d’Espagne. »

    À l’époque, il s’est dit que des membres de l’équipe Toyota avaient eux-mêmes donné cette idée à la FIA, chose qui a toujours été démentie par la Fédération.

    Lors de la révélation de la tricherie, Max Mosley – alors président de la FIA – affichait un large sourire pour avoir attrapé le contrevenant : « Nous ne pouvions pas tirer d’autres conclusions. Un système très sophistiqué a été développé pour contourner le règlement, le plus sophistiqué que nous ayons pu voir. Toyota Castrol Europe est exclu du championnat 1995 et reçoit une suspension de licence pour une année. »

    Chez Toyota, le système mis en place a réclamé un réel développement. Plusieurs membres de l’équipe étaient donc à la manœuvre. La question de l’implication des pilotes s’est aussi posée. Avec l’arrivée des brides en 1995, chaque constructeur apportait des développements réguliers. Les pilotes devaient tester ces évolutions. Didier Auriol, qui s’est toujours défendu d’avoir été dans la confidence, a avoué avoir senti un surcroit de couple avant le Rallye d’Australie et une amélioration de la puissance moteur entre 6 000 et 7 000 tours / minute. « Nous l’avons pris comme une évolution et c’est tout à fait logique quand on travaille avec une équipe comme Toyota. Dans la voiture que j’ai conduite, il y a avait un petit peu plus de puissance, mais ce n’était phénoménal… De là à se douter qu’il y avait suspicion de tricherie ! »

    Interrogés à l’époque, Carlos Sainz et François Delecour, alors pilotes Subaru et Ford, avaient garanti qu’ils pouvaient sentir l’apport d’une trentaine de chevaux.

    « On peut très bien raconter des conneries, mais je crois qu’il y a des choses qui se passent », lâchait François Delecour. « La pièce passe dans la main d’ingénieurs, passe dans la main de mécaniciens… À partir du moment où il y a deux ou trois personnes qui le savent, ce n’est plus un secret. Avec un tel gain, alors que l’on nous répète qu’il n’y a pas de possibilité de surcroit de puissance avec cette bride, c’est qu’il y a réellement quelque chose. Il n’y a pas de miracle ! »

    Toyota Castrol Europe avait fait appel de la décision. Mais la FIA ne s’est pas déjugée. La sanction ne visait que l’équipe dirigée par Ove Andersson, pas Toyota en tant que marque. Des Celica ont continué de rouler en 1996, notamment pour Kankkunen, Grönholm ou Loix. Carlos Sainz, qui avait un contrat avec Toyota, a rebondi chez Ford et Auriol n’a été vu qu’à deux reprises. À mi-saison 1997, l’équipe (toujours) menée par Ove Andersson revenait en course avec une Toyota Corolla WRC. En 1998, Carlos Sainz et le Toyota Team Europe perdaient les titres mondiaux dans la dernière spéciale de la saison… La marque prendra sa revanche en 1999 avec le titre constructeur conquis par Auriol et Sainz.

    Cette affaire Toyota n’avait pas été le seul sujet du Rallye de Catalogne 1995. Après la sortie de route de Juha Kankkunen, avec l’une des Celica incriminées, Subaru récupérait les trois premières places du classement. David Richards, alors patron de l’équipe, figeait les positions pour donner la victoire à Carlos Sainz, devant Colin McRae et Piero Liatti. Cette décision, qui permettait à Subaru de passer en tête du championnat des constructeurs à égalité avec Mitsubishi, laissait Sainz et McRae s’affronter pour le titre lors de la huitième et dernière épreuve de la saison, avec un léger avantage pour Sainz, 70 points chacun et 3 victoires à une pour l’Espagnol.

    Mais Colin McRae n’a pas levé le pied. Il a continué d’attaquer pour terminer la dernière spéciale en tête, manquant de renverser David Richards qui s’était placé au milieu de la route, les bras en croix, en pleine spéciale, pour faire ralentir son pilote ! L’Écossais, forcé de suivre les ordres, prenait une pénalité en fin de course pour s’exécuter. Quatre semaines plus tard, il devançait Carlos Sainz de 36 secondes à l’arrivée du Rally GB et gagnait le titre mondial… Que l’on croyait être le premier d’une longue série.

  • Une Ferrari 290 MM pour un nouveau record ?

    Une Ferrari 290 MM pour un nouveau record ?

    Et si la Ferrari 250 GTO vendue l’an passée se faisait déposséder du record de la voiture la plus chère cédée lors d’une vente aux enchères ? La Ferrari 290 MM présentée par RM Sotheby’s lors d’une prochaine vente à New York est une solide candidate à ce titre.

    Seuls quatre exemplaires de Ferrari 290 MM ont été assemblés. Et ce châssis particulier a été mené à la quatrième place des Mille Miglia 1956 par le grand Juan Manuel Fangio, sous la supervision d’Enzo Ferrari.

    Après avoir été pilotée par l’Argentin, cette voiture est passée entre les mains de Phil Hill et quelques autres pilotes réputés de l’époque.

    ferrari-290-mm-fangio-mille-miglia-1956

    Au terme de sa carrière sportive avec la Scuderia Ferrari, cette 290 MM a été achetée par Temple Buell pour l’aligner pour des pilotes privés jusqu’en 1964, avant d’apparaître durant 34 ans dans la Collection Pierre Bardinon au Mas du Clos.

    Cette Ferrari 290 MM a été vue lors de l’Hommage à Ferrari de la Fondation Cartier en 1987 et lors de plusieurs concours d’élégance.

    Certifiée par Ferrari Classiche, elle est parfaitement matching numbers, châssis, moteur, boîte de vitesses et carrosserie Scaglietti. Et mieux : elle est éligible pour participer au Mille Miglia qui fêtera son 60e anniversaire l’an prochain.

    Selon quelques experts, elle pourrait battre le record des 28,45 millions d’euros réclamés pour une Ferrari 250 GTO en août 2014 !

  • Une nuit au musée

    Une nuit au musée

    Envie d’aller voir de belles voitures, mais avec une incroyable flemme d’organiser un tour du monde ? AUTOcult.fr ressort quelques trouvailles de ses archives pour re-visiter quelques jolis musées ouverts au public par l’intermédiaire de Google Street View.

    C’est parti… Et ne vous perdez pas dans les couloirs !

    Lamborghini à Sant’Agata Bolognese

    McLaren à Woking

    Mazda à Hiroshima

    Honda à Motegi

    Pagani à San Cesario sul Panaro

    Toyota à Nagoya

    Skoda à Mlada Boleslav

    Corvette à Bowling Green