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  • Essai Toyota Prius : Moi, Moche et Ecolo

    Essai Toyota Prius : Moi, Moche et Ecolo

    Comment est-il possible que chaque étude marketing autour de l’automobile affirme que le design est l’un des trois premiers critères d’achat et que Toyota puisse installer la Prius dans ses concessions du monde entier ?

    Comment est-il possible que les possesseurs de Toyota Prius puissent être si fiers de leur acte d’achat, autant que ceux qui auront claqué plus de 70 000 euros dans une Tesla Model S ?

    Et si c’était justement grâce ce design différenciant (qui va jusqu’à rendre la Model S « belle ») ! Si cette fierté n’était pas forcément d’être écolo et de rouler « propre », mais surtout de le montrer, de l’afficher ?

    Parmi ces véhicules « à énergie alternative », les marques jouent la même partition. Toyota a lancé la mode des hybrides avec sa Prius, en même temps que la Honda Insight… Pour les électriques, la Nissan Leaf et la BMW i3 ont suivi le même mode de pensée. Il n’y a guère que Renault qui réussit à ne pas trop « marquer » sa ZOE, avant de voir une nouvelle génération d’hybrides se fondre dans les gammes existantes.

    Rouler en électrique – ou en hybride – reste un acte revendicatif. Et comment mieux revendiquer qu’être à contre-courant ? Qu’un automobiliste roule dans une belle voiture, il sera toujours dans une « belle » voiture… Qu’il roule dans une voiture moche (disons différenciante), il sera un vrai écolo : capable de faire des concessions sur le design si c’est bon pour l’avenir de l’humanité !

    Pour la Prius de quatrième génération, chaque élément trouve une cause. Les feux arrière « étranges » visent à accompagner l’air pour réduire le Cx jusqu’à un quasi-record de 0,24. Le score est impressionnant. Mais Audi – avec une berline dans l’air du temps – tombe à 0,23 grâce à son A4 et Mercedes fait encore mieux avec certaines versions de la (vraiment) magnifique CLA à 0,22. Il n’est donc pas nécessaire d’inventer des formes encore inconnues pour gagner en performance.

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    Et pourtant, une Toyota Prius possède intrinsèquement des qualités inégalables par les berlines classiques. Inutile d’afficher une large bouche béante pour faire entrer tant d’air dans le moteur… Dommage, car les énormes calandres sont plutôt à la mode ! Et Toyota ne casse pas tant les codes. Pour vendre une voiture, il faut poser un gros logo bien visible au bout du capot : celui du constructeur japonais est immanquable. Même chose pour les roues livrées en 17 pouces dès le modèle de base. Il faut demander une option minorante pour passer au 15 pouces, plus confortable et plus économique à l’usage.

    L’habitacle est aussi différenciant… Dans un espace digne d’un grand monospace, les écrans se chevauchent. A tel point qu’on se sait plus sur quel bouton appuyer pour trouver son kilométrage ou la température extérieure. Pourtant, des astuces comme le chargeur de téléphone à induction me comblent…

    Toyota a produit de très gros efforts pour améliorer la sécurité de sa Prius. Sur la route, l’habitacle résonne de bips. Pour un essai de deux jours, c’est très déroutant : impossible d’identifier réellement le message que veut transmettre la voiture !

    Et puis, comme beaucoup d’autres modèles, cette Prius souffre du développement des smartphones et des tablettes auprès du grand public. Les efforts des professionnels de l’électronique pour s’adapter aux exigences du plus grand nombre a permis l’émergence de systèmes d’exploitation très intuitifs… Je reconnais m’être un peu battu avec les boutons et les différents écrans pour trouver mes infos dans la Prius, quand d’autres essayeurs ont vraiment avoué avoir abandonné toute ambition d’utiliser la navigation ou les pages de données… Pas un bon point pour une clientèle moins prête à se plonger dans un système trop compliqué.

    La meilleure voiture du monde

    Comment est-il possible d’affirmer qu’une Toyota Prius puisse être la meilleure voiture du monde avec un design qui ne me plait pas, un système d’info-divertissement peu convaincant (en deux jours) et des bips pas tous compris (toujours en deux jours) ?

    Simplement pour tout le reste ! L’hybridation est aujourd’hui l’exemple le plus marquant de la révolution attendue dans l’industrie automobile depuis un siècle. Toyota se paie le luxe de diminuer la puissance cumulée de ses moteurs avec des performances (ou des sensations de performances) en hausse, un comportement routier supérieur et une insonorisation sans commune mesure avec l’ancienne génération !

    Si les possesseurs de Prius avaient auparavant besoin d’un réapprentissage complet de la conduite pour « savoir » se servir de leur voiture entre les gestions de l’énergie, des moteurs et de la transmission, cette quatrième génération pardonne presque tout.

    Sur le papier, la consommation (NDEC) baisse de 18 % par rapport à la version précédente. Pour beaucoup de conducteurs, le volume de carburant à ajouter dans le réservoir pourrait tomber de 30 % ! Les meilleurs viseront 3,0 litres / 100 km et les 5,0 litres de moyenne deviendront la norme haute.

    En résumé, je veux conduire une Toyota Prius… Mais je n’ai pas besoin de le montrer à mes voisins. C’est peut-être pour ça que Toyota ne vise que 2 000 ventes en France en 2016, tandis qu’environ 10 000 Toyota Auris Hybrid ont été immatriculées en France l’an passé !

    Car si la Prius établit des records de vente au Japon, qu’elle s’est forgée une belle place sur le marché américain, elle ne décolle pas vraiment en Europe et surtout en France. Il faut néanmoins défendre sa place au catalogue comme un véhicule d’image. Et que chacun puisse se dire, en la croisant dans la rue : Toyota a créé l’avenir de l’automobile et ce n’est pas fini !

    FICHE TECHNIQUE

    Toyota Prius
    Tarif : à partir de 30 400 euros
    Moteur : 4 cylindres en ligne
    Cylindrée : 1 798 cm3
    Puissance : 98 ch
    Couple : 142 Nm à 3 600 tr/mn
    Machine électrique : moteur synchrone à aimants permanents
    Puissance : 72 ch (53 kW)
    Couple : 163 Nm
    Transmission : roues avant motrices
    Boîte : train épicycloïdal
    Pneumatiques Av-Ar : 215/45 R 17
    Dimensions (Lxlxh) : 4,54 x 1,76 x 1,47
    Volume du coffre : 502/1 633 dm3
    Poids : 1 375 kg
    Réservoir : 43 litres
    Vitesse maxi : 180 km/h
    0 à 100 km/h : 10,6 s
    Consommations urbain/extra-urbain/mixte/essai : 3,3/3,3/3,3/4,2 l/100 km
    CO2 : 76 g/km

  • Essai Toyota Prius : la voiture de la double décennie

    Essai Toyota Prius : la voiture de la double décennie

    Des générations que l’on attendait ça… À désespérer de voir des cylindres alignés, des boîtes de vitesses mécaniques avec cette antédiluvienne pédale d’embrayage. Les constructeurs automobiles nous ont fait rêver d’avenir avec de maigres évolutions. Il aurait fallu attendre 1997 pour assister à la seconde révolution automobile.

    Depuis l’invention de l’automobile, que l’on remonte à Cugnot ou Daimler, les vraies révolutions sont rares. La Ford T en est sans doute une par la réflexion entamée par Henry Ford pour la produire et surtout la vendre du plus grand nombre.

    La technologie que nous connaissons actuellement est un peu plus récente, mais elle équipe la majorité de nos voitures depuis bien trop longtemps. Évidemment, l’Europe est à la traine en termes de boîte de vitesses et se trouve ancrée dans un marché diésélisé. Le monde avait besoin d’une nouvelle révolution.

    Merci Toyota !

    En 1994, Toyota commence à travailler sur un projet (G21) révolutionnaire… Sous son capot, il cache une technologie à deux motorisations : un petit bloc essence accompagné par un moteur électrique. D’abord imaginée à l’état de prototype, comme chez beaucoup d’autres constructeurs, la Prius est rapidement commercialisée, en 1997.

    L’étrange, mais ambitieuse, voiture japonaise est vivement critiquée à son lancement. Une campagne affirme que Toyota perd 23 000 euros par voiture vendue… Et puis le 11 septembre 2001, une nouvelle Guerre du Golfe, la flambée des prix du pétrole. Dix-huit mois plus tard, le concessionnaire d’Hollywood réussit l’un des plus beaux coups marketing de l’histoire. Il vend des Prius à quelques stars et leur conseille de se présenter à la soirée des Oscar en son volant. Tout le monde se souvient de Leonardo di Caprio qui se gare devant le Kodak Theatre.

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    Leonardo di Caprio n’est pas le seul à s’afficher dans cette voiture qui n’a pas la ligne ni le pédigrée d’un modèle de stars… Jessica Alba, Natalie Portman, Jennifer Aniston, Miley Cyrus, Cameron Diaz, Salma Hayek, Gwyneth Paltrow, Julia Roberts, Demi Moore, Sarah Jessica Parker, Tom Hanks, Harrison Ford, Matt Damon, Orlando Bloom, Bradley Cooper, Claudia Schiffer, Owen Wilson, Dustin Hoffman, David Duchovny et des dizaines d’autres. Quelle autre voiture peut aligner une telle liste d’influenceurs ? 

    La surprise est de taille chez Toyota USA… Et la réaction est immédiate. Si la marque n’avait pas initié ce coup marketing, elle en profite un maximum. La moche Prius devient la voiture la plus hype du moment. Et du hype classe, écolo, réfléchi.

    En 2004, la seconde génération de Prius arrive et elle se vend… Toyota décline sa technologie sur d’autres modèles, tandis que Honda plafonne avec ses propres hybrides. Mieux, d’autres constructeurs comme Ford achètent les brevets du Hybrid Synergy Drive !

    L’arrivée des voitures 100 % électriques n’a même pas fait vaciller la force de la Prius. Au contraire, l’autonomie étant un problème majeur pour de nombreux nouveaux clients, le système hybride marque encore des points.

    Une vraie voiture révolutionnaire

    Depuis 1997, Toyota a vendu plus de huit millions de voitures hybrides, la Prius en tête avec plus de cinq millions d’exemplaires au Japon d’abord, puis aux États-Unis et en Europe. Le dernier million a été accumulé en seulement dix mois !

    Si elle ne possède pas une ligne inscrite dans les canons de la beauté, surtout dans sa version ‘+’ essayée, son design permet de se démarquer. Au volant, la Prius est vraiment révolutionnaire. Révolutionnaire, car elle réclame de réapprendre à conduire.

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    Il m’a fallu des années avant de me mettre au volant d’une Toyota Prius. Pourtant, je suis une vraie cible à jouer avec la consommation de toutes les voitures que j’essaie. Mais avec deux petits moteurs et une boîte CVT, j’avais été refroidi par beaucoup de commentaires…

    Et bien je répète que cette voiture est révolutionnaire… À tel point qu’il faut la conduire comme une voiture différente et apprendre à se servir de cette transmission à variation continue. Si vous avez l’habitude de boîtes courtes, il faut remettre à zéro votre propre logiciel.

    On appuie différemment sur l’accélérateur, on profite énormément du moteur électrique… Et on se retrouve à s’appliquer sur l’écoconduite.

    Le plus simplement du monde : depuis sa commercialisation, la Toyota Prius est la plus belle chose qui soit arrivée à l’industrie automobile. Merci Toyota !

  • Est-on prêt pour la voiture sans conducteur ?

    Est-on prêt pour la voiture sans conducteur ?

    Cette semaine, Google a frappé un grand coup à l’aide d’un communiqué particulièrement bien diffusé. Le géant de l’Internet fait (déjà) rouler un véhicule sans conducteur à Mountain View. La technique progresse. Mais sommes-nous prêts ?

    Présentée en août 2002, la Google Car (c’est en fait un parc de Toyota Pruis, Lexus RX450h et Audi TT) ne cesse d’être développée. D’abord expérimentée sur routes fermées, puis dans de grands espaces, ce véhicule sans conducteur se balade désormais sans intervention humaine dans les rues de Mountain View, non loin du siège de l’entreprise.

    Selon Google, des dizaines de milliers de kilomètres ont été parcourus. Le responsable du projet se félicite de cette prouesse. Car rouler en ville n’implique pas les mêmes difficultés que sur autoroute.

    « Nous avons amélioré notre logiciel afin qu’il puisse détecter des centaines d’objets différents en même temps, que ce soit des piétons, des bus, un panneau stop dans les mains d’un agent de la circulation ou un cycliste faisant des gestes pour indiquer qu’il veut tourner. Un véhicule sans conducteur peut prêter attention à toutes ces choses d’une manière qu’un être humain ne pourrait physiquement pas faire, et sans même être fatigué ou distrait », annonce Chris Urmson qui est à la tête de l’équipe qui développe la Google Car.

    Ce véhicule connaît désormais Mountain View et se montre capable de s’y déplacer. Il n’est toutefois pas envisageable de voir la Google Car être lâchée dans une autre ville. Urmson concède qu’il reste des problèmes à résoudre pour qu’elle puisse évoluer hors de ses bases.

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    De nombreux constructeurs travaillent sur des projets équivalents. Renault nous a fait la démonstration d’une ZOE (Next Two) capable de rouler sans intervention humaine. Mercedes, Nissan, Ford ou Volvo, qui vient de lancer dans Göteborg une centaine de voitures munies d’un système de pilotage automatique, communiquent sur des travaux similaires.

    Mais bien au-delà de la technique, c’est à la société que les véhicules autonomes vont être confrontés. Alors que l’on ne parvient toujours pas à multiplier les trains et les tramways automatiques, comment pourrait-on accepter que des véhicules puissent se mouvoir librement ? Et sans rail ?

    Alors que beaucoup se révoltent contre l’invasion du big data, tentent de créer des mouvements pour la protection des données personnelles, comment imaginer que des automobiles puissent gérer des octets (par giga, téra ou péta) pour nous conduire ?

    Les premières consultations montrent une quasi unanimité contre de tels projets. Pire, dans chaque pays, les envies peuvent être différentes. En France, certains conducteurs pourraient être convaincus par ces systèmes sur autoroute, mais surtout pas en ville. En Allemagne, c’est l’inverse. L’autoroute est un lieu où les conducteurs veulent maîtriser leur voiture. Les Allemands préféreraient des voitures autonomes dans les cités.

    Un casse-tête… Un casse-tête que nos (futurs) dirigeants vont avoir à débattre au cœur de nos plus prestigieuses institutions ces prochaines années. Ça promet une multiplication des commissions sur le sujet !

  • Leonardo di Caprio lâche Fisker pour Venturi

    Leonardo di Caprio lâche Fisker pour Venturi

    De jeune star hollywoodienne à influenceur global, Leonardo di Caprio a délaissé sa première voiture, une Ford Mustang des années 60 et son gros V8 5,8 litres, pour l’électricité. D’abord vu au volant d’une Toyota Prius, il a inspiré Henrik Fisker lors de la création de la Karma. Aujourd’hui, le beau Leo investit dans la Formula E avec Venturi.

    Hypnotisé par Al Gore lors d’une visite à la Maison Blanche à la fin des années 90, Leonardo di Caprio a abandonné sa belle Mustang pour se consacrer à la cause environnementale. Il a créé une fondation et s’est acheté une Toyota Prius.

    « Les paparazzi sont tout le temps en train de me photographier lorsque je sors de chez moi »,  expliquait-il à l’époque. « C’est donc normal d’avoir une attitude écolo. »

    Acteur maintes fois récompensé, il s’est affiché au volant de sa Prius en arrivant à la cérémonie des Oscars. En voyant la scène, Henrik Fisker s’est décidé à devenir constructeur automobile pour proposer « une voiture qui irait au-delà de la Prius ». « Il fut ma première inspiration », affirmait le Danois.

    Fisker-Karma

    Quelques années plus tard, Leonardo di Caprio investit dans Fisker et se trouve conquis par la Karma (en passant, c’est l’une des voitures dont la ligne m’a le plus impressionné). Une idylle de courte durée jusqu’à la mise en faillite du constructeur et son rachat récent par Hybrid Technology.

    Mais Leonardo di Caprio garde ses convictions. Il a donc décidé d’investir dans l’équipe Venturi Grand Prix qui sera alignée dans le nouveau Championnat Formula E organisé par la FIA dès septembre prochain. Et il n’est pas le seul « riche et célèbre » à croire en cette formule monoplace électrique : Lord Paul Drayson, Michael Andretti, Jay Penske, Alain Prost, Aguri Suzuki, Anand Mahindra et Sir Richard Branson sont tous impliqués dans des équipes.

    En plus de cet engagement en compétition, Venturi – désormais basé à Monaco et dirigé par Gildo Pallanca Pastor – multiplie les concepts de voitures électriques et se lance des défis comme celui de battre le record de vitesse en véhicule électrique.

  • Dessin : Toyota Prius

    Dessin : Toyota Prius

    Vous trouviez que la ligne de la Toyota Prius manquait d’agressivité ? C’est un peu le concept de ce modèle. Pourtant, Toyota avait imaginé un design avec davantage de caractère lors de la conception de la troisième génération…

    Maintenant, imaginez le même dessin avec des jantes de 15 pouces…