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  • Rally Legend : glorieux retour vers le passé

    Rally Legend : glorieux retour vers le passé

    Dans une époque où les sports mécaniques, au sens large, sont stigmatisés, décriés pour leur décalage avec les préoccupations écologiques actuelles (on oublie très facilement tout ce que cela a pu apporter en termes de sécurité et de technologies propres ou non), il subsiste des épreuves qui font fi du temps et des règles. Que ce soit à Goodwood de l’autre côté de la Manche pour le « Festival of Speed », à Pikes Peak pour la plus célèbre course de côte du monde ou bien dans la petite principauté de Saint Marin avec le Rally Legend, ces lieux de résistance vivent durant quelques jours dans leur bulle que rien ne semble perturber.

    Le pari un peu fou, tenté il y a maintenant 13 ans, de réunir d’anciennes gloires du rallye avec leurs machines d’époques est largement atteint aujourd’hui. Le lieu choisit est déjà une curiosité en soit : la principauté de Saint Marin, au sud de Bologne sur la côte Adriatique, n’a jamais été une place forte du sport automobile. Pourtant, elle offre une grande latitude aux facéties des organisateurs. Événement majeur de ce pays de 31 000 habitants grand comme deux fois Macao, le Rally Legend est devenu incontournable, presque indispensable à l’économie locale. Chaque année au début du mois d’Octobre, la planète rallye fait donc un arrêt sur image et se remémore son histoire. Les restaurants, terrasses et hôtels sont pleins. Tout le monde est content.

    La plus grande prouesse des organisateurs reste sans conteste de surprendre année après année. D’à peine 30 engagés lors de la première édition, celle de 2015 atteint quasiment les 200 voitures et pas seulement des 208 R2 ou autre DS3 R3. Pour les 30 ans de la mythique Lancia Delta S4 Groupe B, les organisateurs ont réussi l’exploit de rassembler presque l’intégralité des 24 voitures construites à l’époque ! Et dans un état irréprochable. Un rêve pour de nombreux passionnés qui pour la plupart, n’étaient même pas nés à cette période. Pour marquer le coup et appuyer ces initiatives, le musée de la marque a tenu à faire un geste en présentant ses pièces uniques que sont les Lancia ECV1 et ECV2, des prototypes mort-nés après l’arrêt du Groupe B. Exposées sur la piste d’athlétisme du stade olympique, on peut littéralement toucher et admirer ces pièces de l’histoire de notre sport. Lancia S4 donc mais aussi Audi S1, Lancia 037, Stratos, MG Métro, 205 T16, Fabia WRC, Focus WRC, 306 Maxi, Clio Gr.A, Celica ST205, BMW M3 ou encore récente Hyundai i20 WRC. Toutes les catégories de toutes les époques se retrouvent sur une même épreuve et pas seulement pour faire de la figuration.

    Car ce qui fait aussi la renommée de cette épreuve sont bien son spectacle et son atmosphère à nulle autre pareille. Contempler une Lancia 037 dans un musée ou lors d’une exposition n’est pas rare, mais la voir prendre vie sur une vraie spéciale au milieu d’une foule dense de passionnés en transe est quelque chose d’unique. Dès le jeudi, jour des vérifications, les spectateurs sont déjà si nombreux qu’il est difficile de monter les structures d’assistance dans le parc olympique. Le soir, les concours de drift autour des ronds-points avec les triporteurs Vespa aux couleurs Martini ou Alitalia sont devenus des institutions, d’autant que ce drôle d’évènement marque le point de départ de 3 jours de pure folie. Sur l’ensemble de la course on atteint les 150 000 spectateurs amassés sur des courtes spéciales (de 4 à 9km pour la plus longue), étroites, avec de la terre, beaucoup de verticale, peu de dégagements, du rapide. On est loin du confort de l‘Autodromo de Monza.

    L’ambiance y est extraordinaire, indescriptible avec ces fumigènes, ces cornes de brume, ces applaudissements, ces cris et tous ces flashs une fois la nuit tombée. Certes, les conditions de sécurité sont un peu plus laxistes qu’en rallye moderne (même si beaucoup d’efforts sont faits) mais vivre ça de l’intérieur lorsqu’on a le rallye dans les tripes est un sentiment très fort. La majorité des engagés jouent le jeu à fond et utilisent vraiment les capacités de leur bolide, comme si un championnat en dépendait. Ils oublient qu’ils pilotent des voitures de collection qui dépasse allégrement le million d’euros pour certains exemplaires uniques.  Les dérapages sont exagérés, amplifiés pour le plus grand bonheur des spectateurs plantés sous la pluie depuis des heures.

    On vient à Saint Marin pour les voitures mais aussi les figures emblématiques qui ont marqué la discipline. On peut apercevoir une discussion entre le vétéran finlandais Alen et l’espoir néo-zélandais Paddon, marcher à côté de Miki Biasion, discuter avec François Duval, prendre en photo Juha Kankkunen et j’en passe. Chaque spectateur est un ancien pilote ou un ancien ingénieur farfelu potentiel. Et tout cela se passe dans un esprit bon enfant, sans barrière, sans pression, sans attaché de presse. Certains spectateurs avisés connaissent presque mieux que vous l’histoire de la voiture que vous pilotez, en l’occurrence pour moi la mythique Lancia 037 engagée par l’écurie Grifone pour Tabaton, un privilège.

    Alors si vous en avez marre des zones spectateurs asphyxiantes, des spectateurs poussette-chien, des DS3 R1 fades, des pilotes facebook, que vous fouillez les archives du siècle dernier pour frissonner, allez donc faire un tour du côté de Saint Marin en Octobre prochain, votre passion pour le rallye pourrait reprendre un sacré coup de fouet.

  • La plus grande tricherie de l’histoire du sport automobile

    La plus grande tricherie de l’histoire du sport automobile

    Quelle est la plus grande tricherie de l’histoire du sport automobile ? Sans parler des manquements au règlement sportif, qui feront peut-être l’objet de futurs billets, quelques ingénieurs ont pensé à des solutions techniques visant à améliorer les performances des voitures, au mépris des lois.

    En F1, il y a eu les billes de plomb ajoutées lors des ravitaillements chez Tyrrell en 1984 pour maintenir un poids minimal en fin de course, le logiciel pirate (déjà !) de Benetton pour assurer une assistance électronique au pilotage en 1994, le double système d’amortisseurs de Brabham imaginé par Gordon Murray pour réinventer l’effet de sol en 1981, l’essence non conforme de Brabham (encore) en 1983 qui a coûté un premier titre à Renault (fraude démontrée, mais non jugée)… En rallye, un développement hors-norme a marqué l’histoire.

    Des performances trop remarquées en Australie

    Il y a vingt ans, à l’arrivée du Rallye de Catalogne 1995, les émissaires de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) procèdent aux vérifications d’usage. En ligne de mire : le moteur des Toyota Celica GT-Four. Les soupçons sont rapidement transformés en accusation, la marque japonaise avait développé un système de bride capable de faire entrer davantage d’air qu’il n’était permis tout en ayant une apparence très normale lorsqu’il n’était plus en fonction.

    Au début de cette saison 1995, la FIA décide d’imposer des brides sur les turbos. Cette restriction sur l’entrée d’air prive les moteurs d’une partie de la puissance potentielle. Tous les blocs à combustion interne produisent de l’énergie en combinant un carburant et de l’oxygène. Une étincelle allume ce mélange qui repousse le piston pour transférer l’énergie vers les roues. La limitation de la quantité d’oxygène entrant dans le moteur limite effectivement la puissance produite autour de 300 chevaux. Cette bride (34 mm) se présente sous la forme d’une pièce métallique qui conduit l’air vers l’entrée du turbo.

    Dans un monde parfait, il suffit d’entrer un tube d’un diamètre défini pour contrôler la taille de la bride. Face à cette méthode, le dispositif inventé par Toyota passe tranquillement toutes les vérifications. Car le travail des ingénieurs est allé beaucoup plus loin !

    On peut imaginer qu’il a fallu une réelle campagne de développements, des dessins au bureau d’études, des passages au banc puis des séances d’essais afin de valider une pièce révolutionnaire.

    Toyota avait produit une bride équipée de ressorts et d’attaches capables de faire entrer de l’air par l’extérieur. Et quand cette bride était désengagée du turbo, le système se débrayait automatiquement et ne laissait plus rien apparaître.

    Lorsque l’affaire a été révélée, il était question de faire entrer 25 % d’air supplémentaire dans le turbo, soit un surcroît de puissance estimé à une trentaine de chevaux : un gain de 10 % sur la concurrence !

    Pourquoi un tel développement ?

    Bras armé de Toyota en Championnat du Monde des Rallyes, l’équipe Toyota Castrol Europe avait reçu l’instruction d’aligner une Celica en compétition à partir de 1989. Au cœur du team mené par Ove Andersson, cette décision du Japon n’avait rien d’un cadeau, car le dessin de la Celica n’était pas le plus adapté aux rallyes des années 1990.

    Le point fort du coupé Toyota était son moteur. Plus coupleux et plus puissant que la concurrence, il permettait à Carlos Sainz de décrocher deux titres Pilotes en 1990 et 1992, avant Juha Kankkunen (1993) et Didier Auriol (1994), tandis que Toyota s’adjugeait deux titres constructeurs en 1993 et 1994.

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    Mais l’arrivée des brides en 1995 annulait l’avantage des Celica. Sur les sept premières épreuves de la saison, seul Didier Auriol parvenait à s’imposer lors du Tour de Corse. Et pourtant, la régularité de l’équipe permettait à Toyota d’être en tête du classement des constructeurs devant Mitsubishi et Subaru et à Kankkunen de mener le classement des pilotes devant Colin McRae et son équipier Didier Auriol avant le départ du Rallye de Catalogne, septième et avant-dernière manche de la saison.

    Pour beaucoup, la FIA avait été renseignée au moment de choisir de contrôler la Toyota Celica GT-Four de Didier Auriol, arrivé quatrième en Espagne derrière trois Subaru Impreza.

    Seulement deux heures après l’arrivée, le 25 octobre 1995, la décision de mettre les Toyota hors course était prise. Et tout le monde était invité à Paris le 3 novembre pour statuer sur d’éventuelles autres sanctions.

    Dans les bureaux de la FIA, la décision était unanime auprès des 19 membres du Conseil Mondial : Toyota Castrol Europe perdait les points marqués durant la saison 1995 et était suspendu de licence durant 12 mois.

    « C’est une grosse tricherie, la plus grosse que j’ai vue dans ma vie », commentait alors Gabriele Cadringher, Directeur Technique de la FIA. « Nous avions des suspicions depuis le Rallye d’Australie. Les performances des Celica et leur décision de changer tout le système nous ont forcés à nous poser des questions. Le tuyau avait été modifié et l’extérieur de la bride également. En accord avec le Président de la Commission des Rallyes, nous avons donc décidé de faire des contrôles sur toutes les voitures durant le Rallye d’Espagne. »

    À l’époque, il s’est dit que des membres de l’équipe Toyota avaient eux-mêmes donné cette idée à la FIA, chose qui a toujours été démentie par la Fédération.

    Lors de la révélation de la tricherie, Max Mosley – alors président de la FIA – affichait un large sourire pour avoir attrapé le contrevenant : « Nous ne pouvions pas tirer d’autres conclusions. Un système très sophistiqué a été développé pour contourner le règlement, le plus sophistiqué que nous ayons pu voir. Toyota Castrol Europe est exclu du championnat 1995 et reçoit une suspension de licence pour une année. »

    Chez Toyota, le système mis en place a réclamé un réel développement. Plusieurs membres de l’équipe étaient donc à la manœuvre. La question de l’implication des pilotes s’est aussi posée. Avec l’arrivée des brides en 1995, chaque constructeur apportait des développements réguliers. Les pilotes devaient tester ces évolutions. Didier Auriol, qui s’est toujours défendu d’avoir été dans la confidence, a avoué avoir senti un surcroit de couple avant le Rallye d’Australie et une amélioration de la puissance moteur entre 6 000 et 7 000 tours / minute. « Nous l’avons pris comme une évolution et c’est tout à fait logique quand on travaille avec une équipe comme Toyota. Dans la voiture que j’ai conduite, il y a avait un petit peu plus de puissance, mais ce n’était phénoménal… De là à se douter qu’il y avait suspicion de tricherie ! »

    Interrogés à l’époque, Carlos Sainz et François Delecour, alors pilotes Subaru et Ford, avaient garanti qu’ils pouvaient sentir l’apport d’une trentaine de chevaux.

    « On peut très bien raconter des conneries, mais je crois qu’il y a des choses qui se passent », lâchait François Delecour. « La pièce passe dans la main d’ingénieurs, passe dans la main de mécaniciens… À partir du moment où il y a deux ou trois personnes qui le savent, ce n’est plus un secret. Avec un tel gain, alors que l’on nous répète qu’il n’y a pas de possibilité de surcroit de puissance avec cette bride, c’est qu’il y a réellement quelque chose. Il n’y a pas de miracle ! »

    Toyota Castrol Europe avait fait appel de la décision. Mais la FIA ne s’est pas déjugée. La sanction ne visait que l’équipe dirigée par Ove Andersson, pas Toyota en tant que marque. Des Celica ont continué de rouler en 1996, notamment pour Kankkunen, Grönholm ou Loix. Carlos Sainz, qui avait un contrat avec Toyota, a rebondi chez Ford et Auriol n’a été vu qu’à deux reprises. À mi-saison 1997, l’équipe (toujours) menée par Ove Andersson revenait en course avec une Toyota Corolla WRC. En 1998, Carlos Sainz et le Toyota Team Europe perdaient les titres mondiaux dans la dernière spéciale de la saison… La marque prendra sa revanche en 1999 avec le titre constructeur conquis par Auriol et Sainz.

    Cette affaire Toyota n’avait pas été le seul sujet du Rallye de Catalogne 1995. Après la sortie de route de Juha Kankkunen, avec l’une des Celica incriminées, Subaru récupérait les trois premières places du classement. David Richards, alors patron de l’équipe, figeait les positions pour donner la victoire à Carlos Sainz, devant Colin McRae et Piero Liatti. Cette décision, qui permettait à Subaru de passer en tête du championnat des constructeurs à égalité avec Mitsubishi, laissait Sainz et McRae s’affronter pour le titre lors de la huitième et dernière épreuve de la saison, avec un léger avantage pour Sainz, 70 points chacun et 3 victoires à une pour l’Espagnol.

    Mais Colin McRae n’a pas levé le pied. Il a continué d’attaquer pour terminer la dernière spéciale en tête, manquant de renverser David Richards qui s’était placé au milieu de la route, les bras en croix, en pleine spéciale, pour faire ralentir son pilote ! L’Écossais, forcé de suivre les ordres, prenait une pénalité en fin de course pour s’exécuter. Quatre semaines plus tard, il devançait Carlos Sainz de 36 secondes à l’arrivée du Rally GB et gagnait le titre mondial… Que l’on croyait être le premier d’une longue série.

  • Colin McRae

    Colin McRae

    Il y a les professionnels, les grands champions et les légendes… Parfois, il y a même un peu plus. Colin McRae était de la race des personnalités qui étaient encore plus que des légendes. Rares sont ceux qui ont autant révolutionné leur discipline.

    C’est peut-être une histoire de timing. Colin McRae est arrivé à une époque de profondes mutations en Championnat du Monde des Rallyes. La montée en puissance du Groupe A vers le WRC après un large passage à vide, des épreuves plus courtes et plus rapides, le retour d’une ambition médiatique et les premiers jeux vidéo ont accompagné la carrière de ce vrai virtuose.

    Le Championnat du Monde des Rallyes a produit des as du volant. De Jean-Luc Thérier à Sébastien Loeb en passant par Walter Röhrl, nous pourrions débattre durant des années du réel potentiel de chacun et du « plus grand de tous les temps ». Tous les champions ont marqué, d’une manière ou d’une autre, leur catégorie. Mais ils sont si peu nombreux à être allé au-delà du petit monde du sport auto.

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    J’ai des souvenirs très personnels de Colin McRae… Pour mon premier rallye de Championnat du Monde « travaillé », il m’avait claqué la portière de sa Ford Focus WRC au nez alors que j’essayais d’obtenir une déclaration à un point-stop. Ça marque un débutant même si, à l’époque, les pilotes pouvaient encore échapper au nouveau rituel de la déclaration obligatoire après chaque chrono.

    L’autre grand souvenir reste le 15 septembre 2007. Je m’occupais de la gestion éditoriale du site officiel du Championnat du Monde des Rallyes lorsque j’ai reçu un message pour me dire que l’hélicoptère du pilote s’était écrasé et que l’on ne savait pas encore s’il était à l’intérieur. Une soirée à écrire, attendre, craindre, accepter la fatalité. Je lui devais bien ça après avoir titré Le Seigneur des Tonneaux en suivant ses excès lors du Rallye de Chypre 2003 !

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    Depuis, j’ai intégré Citroën Racing pour suivre le Championne du Monde des Rallyes. Evoquer Colin McRae dans cette équipe qui ne l’a fait rouler qu’une seule saison – avec un unique podium au palmarès commun – met des étoiles dans les yeux de ceux qui l’ont côtoyé. Tous se rappellent d’un grand monsieur, d’un équipier dévoué et d’un homme bon. Et inutile de parler du regard de David Richards ou de Malcolm Wilson lorsque Colin entre dans la conversation.

    If in doubt, flat out!

    Colin McRae était aussi le nom d’un jeu vidéo qui a révolutionné le style. Même si l’idée de vendre son nom avait entraîné quelques quiproquos. Je me souviens avoir entendu une personne très surprise d’apprendre que Colin McRae existait vraiment, pas comme Lara Croft… C’est aussi grâce à ces jeux que Colin McRae est devenu plus qu’un pilote.

    Plus que les autres, Colin McRae avait un style flamboyant… Un virtuose du volant, de l’attaque, de la trajectoire. Une ambition démesurée aussi, jusqu’à prendre le risque de perdre des doigts pour se donner une chance de jouer un titre mondial.

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    Je profite de l’occasion pour rappeler une vérité statistique qui me tient à coeur. Colin McRae n’était pas un casseur de voitures. Durant des années, il a détenu le record du nombre de victoires en Championnat du Monde des Rallyes. A l’époque, gagner 25 courses en une carrière était un énorme exploit… Et s’il n’a pas atteint l’arrivée à 60 reprises (41 % de ses départs), son plus grand rival Tommi Mäkinen possède des statistiques très équivalentes avec 24 victoires et 59 abandons (40 % de ses départs). L’unique réelle différence est le nombre de titres… Le Finlandais en a gagné quatre consécutifs entre 1996 et 1999, juste après la consécration de l’Ecossais en 1995.

    Plus encore que le pilote, Colin McRae était un amoureux du sport automobile. Le Mans, le Dakar, il faisait partie de ces pilotes qui avaient envie de tout tester. Il aimait aussi partager sa passion. Il avait accompagné Kris Meeke pour l’emmener vers le plus haut niveau, il avait poussé Travis Pastrana à découvrir le rallye. Il avait aussi su éviter les pièges des journalistes britanniques désireux de créer un duel entre lui et le regretté Richard Burns hors des spéciales. Et il avait même fini par concevoir sa propre voiture de course…

    On t’aime Colin. Merci pour tous les souvenirs que tu nous as laissés !

  • Colin McRae, héros du Rallye des 1000 Lacs 1992

    Colin McRae, héros du Rallye des 1000 Lacs 1992

    Fils d’un ancien champion britannique des rallyes, Colin McRae a fait ses débuts en compétition en 1986. Cinq ans plus tard, il signait son premier contrat avec Subaru pour aller décrocher un titre au Royaume-Uni… Bientôt, il allait être la grande star du Championnat du Monde des Rallyes.

    En 1992, il prenait le départ de son douzième rallye en Championnat du Monde. Colin avait déjà fait quelques coups d’éclat avec une cinquième place en Nouvelle-Zélande en 1989, une sixième place en Grande-Bretagne en 1990 et surtout une deuxième place en Suède en 1992.

    Une première participation pour apprendre

    Clairement destiné à participer à la grande aventure de Subaru en Mondial, McRae arrive au départ de son premier Rallye des 1000 Lacs avec l’image d’un jeune pilote très prometteur. Pour David Richards, qui mise énormément sur l’Ecossais, cette découverte du rallye de Finlande doit lui permettre d’emmagasiner de l’expérience.

    Deux voitures sont engagées par la jeune équipe Subaru Rally Team Europe, formée par Prodrive pour finir de convaincre le Japon de totalement s’investir dans la discipline. En tête d’affiche, Ari Vatanen et Bruno Berglund jouent le rôle de capitaine de route. Colin McRae et Derek Ringer n’ont qu’à suivre leurs traces pour découvrir cette épreuve qui sort de l’ordinaire.

    Pour une épreuve qui sort de l’ordinaire, rien de mieux qu’un pilote qui sort de l’ordinaire !

    David Richards, qui misait une grande partie de sa vie dans ce programme, se souvient de cette folle semaine : « Lorsque je suis descendu de l’avion pour me rendre sur place, j’ai reçu un message pour m’informer que Colin avait déjà fait un tonneau lors des essais. »

    Colin McRae voulait apprendre vite. Il a testé la limite, trouvé la limite, testé l’arceau de sa Subaru Legacy RS et le potentiel de ses mécaniciens.

    Malgré des consignes très strictes, l’Ecossais sortait une nouvelle fois dès le premier jour du rallye. En sept tonneaux, la Subaru couchait quelques jeunes arbres avant de s’immobiliser sur ses roues. Colin repassait la première et accélérait instantanément pour revenir sur la route afin de terminer la spéciale.

    Ses déclarations de l’époque prêtent à sourire : « J’ai senti qu’on avait eu un accident, mais j’ai tout de suite voulu repartir. » Sa voiture est pourtant très chiffonnée !

    Et le lendemain ? Encore une sortie de route ! Trois tonneaux et une nouvelle séance de déforestation.

    A l’époque, les rallyes ne sont pas organisés autour de parc d’assistance. Entre chaque spéciale, les équipes trouvent un endroit et donnent rendez-vous à leur équipage afin de travailler sur les voitures. Pour le Subaru Rally Team Europe, chaque point de rencontre devenait un événement.

    En seulement quelques heures, le peuple finlandais se trouve un nouveau héros. Vexés depuis la victoire de Carlos Sainz en 1990 (la première d’un non Nordique sur leurs terres), les supporters locaux étaient en train de voir leurs pilotes se faire battre par Didier Auriol. McRae incarne le Sisu.

    La Subaru ne ressemblait plus à une Legacy. Au milieu d’une foule de plus en plus importante pour suivre l’Ecossais, David Richards enfilait les gants pour redonner forme à une Groupe A souvent dépourvue de pare-brise !

    Plus tard, le patron de Prodrive a admis qu’il avait pris la décision de prononcer l’abandon de son pilote. Mais, face à l’engouement suscité par la prestation de Colin McRae, il avait décidé de ne pas partager son idée et de le laisser continuer.

    Sur le bord des routes, le public n’attendait qu’un autre passage à la limite du successeur d’Henri Toivonen et d’Ari Vatanen… Un pilote capable de donner plus que de la performance, capable de transmettre autre chose qu’un simple chrono.

    A l’arrivée, après 524 kilomètres chronométrés, Didier Auriol signait un authentique exploit en devenant le second non Nordique à gagner en Finlande. Avec sa Lancia Delta HF Integrale, il devançait son équipier Juha Kankkunen, Markku Alen avec la Toyota Celica Turbo 4WD et Ari Vatanen avec la Subaru Legacy RS. Mais le plus applaudi au moment de passer sur le podium pointait en huitième position à plus de quinze minutes du vainqueur : Colin McRae !

    Après cette première expérience marquante, Colin McRae n’est revenu en Finlande qu’après son titre de Champion du Monde. De ses huit participations entre 1996 et 2003, il n’a vu que deux fois l’arrivée. La Finlande et Colin McRae n’étaient vraiment pas faits pour s’entendre !

  • Un régiment d’autos cultes à l’assaut des Alpes

    Un régiment d’autos cultes à l’assaut des Alpes

    Si elles montrent fièrement leurs atouts esthétiques dans les musées, nul doute qu’une route leur donne un second souffle, et leur va à merveille ! Quoi de plus excitant qu’une route alpine, au volant d’une voiture d’exception ?

    Pour 180 équipages, le rêve devient réalité du 18 au 20 Juin 2015, lorsque la coupe des Alpes traverse les montagnes entre Evian et Cannes. L’on revit avec une pointe de nostalgie l’âge d’or des courses sur route ouverte, sur les traces de Stirling Moss y décrochant la coupe d’or (triple vainqueur de l’épreuve de 1952 à 1954). Aujourd’hui, il n’est plus question de vitesse, ni même de régularité, loin des 4000 kilomètres à travers la Suisse, l’Allemagne, l’Italie ou même l’Autriche. Place raisonnablement à la passion de l’automobile d’antan, au plaisir de conduite, le temps d’un weekend entre les hôtels cossus des plus belles stations françaises et les chemins tortueux des écoliers.

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    Au premier parc de regroupement d’Evian, le Lac Léman entrevoit garées côte à côte quelques grands modèles de l’Histoire de l’automobile en état collection. Outre les bien connues Porsche 911, Austin Healey et autres Alpine A110, on tombe toujours amoureux de l’élégance de la Jaguar Type E et des galbes sobres de la Porsche 356. Aussi, l’on est surpris par les présences exceptionnelles de l’impressionnante De Tomaso Mangusta, de la Ferrari Testarossa que l’on a tous eu dans nos vitrines, ou d’une Renault Viva Grand Sport qui surprend les curieux d’être d’arboré d’un losange.

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    Habitué des organisations d’événements automobiles, Rallystory nous fait ici partager cette passion de automobile. Seulement, et comme souvent sur ce type d’épreuve, le commun des mortels regardera de loin le passage d’une épreuve à l’engouement contenu dans les stations touristiques et forcément un soupçon élitiste. Sur son passage, elle fera pourtant scintiller de nombreuses étoiles dans les yeux de petits et grands. Préservé dans le roadbook des concurrents, l’itinéraire tenu secret a valeur de chasse au trésor au goût amère pour ceux qui, comme moi, rentrent bredouille.

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  • Mr Saab est parti. Erik Carlsson, 1929-2015.

    Mr Saab est parti. Erik Carlsson, 1929-2015.

    L’emblématique pilote Saab des années 1960, Erik Carlsson, s’en est allé. Surnommé « Carlsson on the roof » ou « Mr Saab », il fut l’un des premiers pilotes officiels de l’histoire du WRC, à une époque où celui ci n’existait pas encore, dans les années 50. Cela ne l’empêcha pas de remporter le Rallye de Grande-Bretagne en 1960, 1961 et 1962 et le Rallye Monte-Carlo en 1962 et 1963. Il marque l’histoire du rallye par son pilotage franc, au volant de frêles Saab. RIP.

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  • Les premières photos des Mille Miglia 2015

    Les premières photos des Mille Miglia 2015

    Le Punzonatura… Le rituel du plombage des Mille Miglia a eu lieu hier devant des centaines de fans à Brescia. L’épreuve a pu commencer avec un premier trajet vers Rome, via Rimini, puis un retour à Brescia.

    Plusieurs grands constructeurs ont sorti des pièces maîtresses de leur musée… En particulier Mercedes-Benz, BMW et Alfa Romeo.

     

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  • Toyota 222D, la Groupe S interdite !

    Toyota 222D, la Groupe S interdite !

    Vous avez rêvé avec le Groupe B… Imaginez un peu si les Groupe S avaient pu faire leurs débuts en compétition. Voici la Toyota 222D, la Groupe S dérivée de la MR2.

    Le Groupe B atteint son apogée en 1986. Le Championnat du Monde des Rallyes met aux prises les Peugeot 205 Turbo 16 E2, Audi quattro Sport S1, Lancia Delta S4, Metro 6R4, Citroën BX 4TC, Ford RS200, Toyota Celica TCT, Nissan 240 RS, Opel Manta 400, Renault 5 Maxi Turbo, Porsche 911SC RS… Et depuis quelques mois, la Fédération Internationale du Sport Automobile (FISA) annonce son intention de surfer encore un peu plus sur l’énorme engouement suscité par la discipline en instaurant une nouvelle catégorie encore plus innovante.

    Destiné aux grands constructeurs, le Groupe B imposait la production de 200 voitures pour permettre une homologation. Avec le nouveau Groupe S, voulu plus innovant, la FISA n’impose plus que dix voitures.

    Lancia, Audi, Ford, Mazda et Toyota lancent les développements. Mais les accidents successifs entrainent le bannissement du Groupe B et l’annulation du Groupe S. A partir de 1987, ce sont les petites Groupe A, avec des pièces de série, qui prennent le relais et enterrent l’âge d’or du rallye.

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    Mais chez les constructeurs, les Groupe S avaient commencé à prendre forme. Les prototypes existent toujours dans les musées. Chez Toyota, ce modèle avait pour nom de code 222D, sur la base d’une MR2.

     

    Quelques voitures ont été montées. Il arrive que celle de Toyota Allemagne sorte pour des opérations exceptionnelles, comme le Festival of Speed de Goodwood. Son moteur 4 cylindres en ligne 2,1 litres turbo développe environ 600 chevaux avec une transmission aux roues arrière.

  • Le Rallye Monte-Carlo ZENN doit se moderniser

    Le Rallye Monte-Carlo ZENN doit se moderniser

    Grâce à Renault et à ZE ZOE TEAM, j’ai eu la chance de participer au Rallye Monte-Carlo Zero Emission No Noise… Cette expérience d’immersion au cœur d’une compétition internationale m’a permis – une nouvelle fois – de comprendre qu’il reste énormément à faire pour promouvoir les voitures électriques.

    Evidemment, tout ce qui va suivre n’est pas destiné à critiquer les règlements ou les personnes qui les rédigent ou les appliquent. Je partage une sensation très personnelle d’une première expérience de pilote en Coupe FIA des Energies Alternatives.

    Créé il y a cinq ans, le Rallye Monte-Carlo Zero Emission No Noise avait l’objectif de promouvoir les véhicules 100 % électrique. Sans voir évoluer son règlement, cette épreuve compte désormais ses années de retard.

    Il y a cinq ans, le parc de véhicules électriques au départ de ce rallye se résumait à Tesla, Mitsubishi et FIAT avec des voitures qui n’étaient pas conçues pour être utilisées par le grand public.

    Aujourd’hui, plusieurs constructeurs proposent des véhicules performants et abordables en termes de conduite. Les autonomies s’avèrent largement suffisantes pour les utilisations quotidiennes pour quasiment tous ceux qui ne font pas de la conduite un métier.

    Durant ce Rallye Monte-Carlo ZENN, les Renault ZOE affrontaient les Nissan Leaf et Kia Soul, de vraies voitures de série de nouvelle génération.

    Si la compétition doit être une vitrine de cette technologie, le Rallye Monte-Carlo ZENN ne l’est plus. Durant deux jours, j’ai fait de multiples efforts pour bien figurer au classement régularité et au classement consommation… sans démontrer les vraies qualités de ma Renault ZOE.

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    Champion d’éco-conduite

    Pour cette sixième édition, il n’y avait aucune difficulté à maintenir les moyennes imposées dans les tests de régularité. N’importe quel bon conducteur pouvait réaliser un score honorable, tant que le copilote tenait efficacement les comptes.

    Pour le classement spécifique de la consommation, j’ai décidé de jouer le jeu à fond. Selon le règlement, j’ai exploité toutes les minutes mises à ma disposition. Nous avons donc choisi des points particuliers sur le parcours pour créer des contrôles horaires virtuels. Le résultat est accablant. Nous avons roulé durant plusieurs kilomètres à 22 km/h au cœur de la circulation.

    Imaginez qu’une voiture roule à 22 km/h en sortie de Monaco avec une belle ligne continue empêchant de dépasser. J’ai toujours tenu malgré les coups de klaxon. Mais quelle mauvaise publicité pour les véhicules électriques ! Aucun de ces énervés n’aurait été en mesure de suivre notre ZOE si nous avions décidé de rouler vite. Les performances de la petite Renault sont exceptionnelles sur un tel parcours. Son couple disponible immédiatement permet des accélérations dignes des plus belles sportives de la Principauté. En dehors d’un gymkhana hors compétition le dimanche matin, il n’a jamais été possible d’en faire la démonstration.

    Dans le dernier test de régularité, j’ai suivi une Ferrari 328 GTS partie quelques secondes devant nous, sur route ouverte. Avec une cinquantaine de mètres d’écart, mes multiples appels de phares lui montraient que j’étais en compétition. Son conducteur a préféré ne pas s’écarter… Mais malgré de gros coups d’accélérateur bien bruyants entre les virages, il n’a jamais été en mesure de nous lâcher dans la montagne… Dans la Renault ZOE, les épingles étaient enchainées à 44,3 km/h de moyenne, sans le moindre problème, quasiment sans effort ! Lui devait faire parler son V8 en ligne droite pour préparer les courbes à prendre au ralenti.

    Les parcs de rechargement anormalement longs participent également à faire perdurer la mauvaise image des voitures électriques. Après une cinquantaine de kilomètres, nos ZOE n’avaient besoin que de quelques minutes sur une prise 220V 32A pour repartir. Pourquoi nous bloquer cinq heures ? Aucune voiture électrique n’a besoin d’autant de temps pour recharger ses batteries…

    Je ne connais pas la formule miracle. Mais quitte à faire des rallyes en véhicule électrique, autant imposer une réelle compétition technique : tester réellement les capacités de voitures, des moteurs, des batteries, des équipages et des chargeurs.

    Les voitures électriques sont capables d’accélérer très fort, de rouler vite (disons normalement) et de parcourir des centaines de kilomètres en deux jours. Montrons-le !

  • Rallye Monte-Carlo ZENN : on a gagné !

    Rallye Monte-Carlo ZENN : on a gagné !

    Il y a trois jours, j’avouais ma terrible envie de gagner (un jour) le Rallye Monte-Carlo ZENN… Pour ma première participation à un rallye en tant que pilote, je termine au premier rang du classement consommation et sur les podiums des classements régularité FIA et combiné !

    Le prochain paragraphe vous fera effectivement penser à une longue séance de remerciements digne des Oscar… Mais en vivant l’épreuve au cœur d’une équipe, on se rend compte de l’importance du travail réalisé pour porter un pilote vers le succès. La Renault ZOE était intouchable sur ce tracé et l’équipement mis à notre disposition nous donnait un certain avantage. Les multiples conseils de nos équipiers ont grandement participé à notre performance. Et mon copilote Michaël d’Automobile-Propre.com a été parfait dans un rôle tout nouveau pour lui.

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    De mon côté, j’ai fait le maximum pour essayer de montrer que je pouvais être au niveau des références de la discipline. Les deux champions FIA ont raté leur rallye, nos deux équipages phares étaient bien au rendez-vous. Nous étions juste derrière à cause d’un quatrième test qui nous a coûté très cher.

    Mais ces podiums aux classements régularité et combiné sont complétés par une victoire au classement de la consommation. A 27 km/h de moyenne sur 208 kilomètres et cinq tests de régularité, nous avons consommé 29,4 kWh. L’unité de consommation nous donne un demi-point d’avance sur les deuxièmes et 2,7 points d’avance sur la première non-ZOE.

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    Grosse fierté d’avoir réussi cette performance pour une première… Et énorme envie de recommencer !

    Ah et j’avais oublié : rouler en électrique (et pas comme on a fait avec l’unique objectif d’être compétitifs), c’est vraiment, vraiment mieux qu’un équivalent à moteur essence ou Diesel.

  • Sur le podium du Rallye Monte-Carlo ZENN !

    Sur le podium du Rallye Monte-Carlo ZENN !

    Il y avait une très grosse envie de bien faire… Il y aura un podium au bout ! Le couple que nous formions entre AUTOcult.fr (Alexandre Stricher) et Automobile-Propre.com (Michaël Torregrossa) dans la Renault ZOE numéro 110 termine sur le podium du Rallye Monte-Carlo derrière nos équipiers Pascal et Aurore Ferry et Greg et Yves Munier.

    A l’image des plus belles anecdotes que pourraient raconter n’importe quel équipage habitué des rallyes, cette seconde étape du Rallye Monte-Carlo ZENN nous a permis d’écrire notre propre histoire.

    Réveil à 6h00, parc fermé à 7h39… Premier parcours vers le deuxième test de régularité, le plus long de l’épreuve. Sur ces seize kilomètres, si nous pensions être bien dans le rythme, nous prenons huit points de pénalité.

    Après vérifications, nous sommes passés dans les mêmes secondes que Greg et Yves Munier, nos capitaines de route. L’étalonnage avait peut-être un petit écart avec les distances officielles… Le résultat est dur : nous passons de la deuxième à la quatrième place. Un Espagnol en Kia Soul EV se place au milieu du peloton des Renault ZOE.

    Troisième test de régularité : toujours concentrés, nous prenons trois points de pénalité. Seuls Pascal et Aurore Ferry font mieux, mais notre classement général n’évolue pas.

    Fin de la boucle d’une centaine de kilomètres, les relevés de charge révèlent que nous sommes encore l’équipage qui a le moins consommé au sein de l’équipe.

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    Le dernier secteur va encore tout bouleverser. Après quelques mètres dans le quatrième test, le trip meter s’éteint. Sans le moindre repère, il faut ressortir le chronomètre (enclenché au départ par sécurité) et commencer les calculs. Problème, cette petite crise dans l’habitacle nous fait perdre les notes… Et la bonne route !

    Quelques mètres sur un mauvais chemin, une marche arrière, il faut repartir à l’assaut du chrono et avec de nouveaux repères. Premier objectif, rouler suffisamment vite pour effacer les lourdes secondes perdues dans la manœuvre.

    Pour Michaël, il fallait calculer des temps de passage sur des points de repères visibles depuis la Renault ZOE. En quelques centaines de mètres, la vingtaine de secondes est rattrapée. Tellement que nous passons au premier repère avec neuf secondes d’avance, sans réaliser notre erreur. Les derniers kilomètres sont stressants… Il faut surtout conserver une vitesse constante jusqu’à l’arrivée.

    Avant le dernier passage, les résultats ne sont pas publiés. Nous repartons donc dans le cinquième test, le même que le précédent, sans connaître les pénalités consécutives à notre faute.

    Sans le moindre problème, ce dernier test se passe parfaitement… Sur la route du retour, il fallait encore surveiller la consommation… A économiser le moindre kilowatt, nous sommes entrés dans la zone de pointage à 18h09:25 pour un pointage à 18h09 !

    Direction les feuilles de temps… Scratch dans le dernier test. Et le piège dans lequel nous sommes tombés en début d’après-midi a également coûté cher à nos principaux concurrents. Nous terminons au troisième rang du Rallye Monte-Carlo ZENN avec 43 points de pénalité. Et c’est un triplé pour ZE ZOE TEAM et un quadruplé des Renault ZOE devant la Kia Soul EV du vainqueur de la Coupe FIA Energie Alternative en 2012.

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    La Renault ZOE est désormais en parc fermé pour être chargée… Demain, nous verrons la consommation d’énergie totale. Un nouveau podium pourrait être au rendez-vous !

  • AUTOcult.fr deuxième de la première étape du Rallye Monte-Carlo ZENN

    AUTOcult.fr deuxième de la première étape du Rallye Monte-Carlo ZENN

    En annonçant mes rêves de victoire hier soir, je ne pensais pas être aussi réjoui, et aussi vite, au terme de la première étape du Rallye Monte-Carlo Zero Emission No Noise. Nous sommes à la deuxième place du classement général à seulement un point des leaders. Et ZE ZOE TEAM occupe les trois premières places !

    Après quelques heures d’apprentissage théorique et une pluie de questions à nos capitaines de route, il était temps de se tester !

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    La chance des débutants

    Heure de départ à 15h39, en dixième position des treize concurrents 100 % électrique. En présence d’Albert II de Monaco, notre petite ZOE s’est élancée à l’assaut de la montagne. La boucle de 49,78 km devait être parcourue en deux heures, avec un premier test de régularité.

    La sortie de Monaco et ses longues montées furent un premier exercice d’éco-conduite. Pour répondre pleinement aux exigences du règlement et de la compétition, certains passages ont été avalés à la folle vitesse de 20 km/h.

    Des trois équipages partis derrière nous, deux nous ont rapidement rattrapés et un autre s’est retrouvé quelques kilomètres devant… Sans que nous le voyions sur le tracé du rallye.

    Au départ du premier test de régularité, l’ambiance évoluait dans notre Renault ZOE. Trip Meter en route, il n’était plus question de penser à la consommation. Seule la vitesse moyenne comptait.

    En près de quatorze kilomètres, avec deux moyennes différentes à tenir avant et dans le Col de la Madone, mon copilote Michaël d’Automobile-Propre.com a réalisé un super travail. En recalant régulièrement la distance parcourue sur nos écrans par rapport au road book, il m’a permis de conserver le bon rythme.

    Résultat : 2 secondes d’avance au premier pointage, 1 de retard au deuxième… puis trois passages parfaits ! Au terme de ce premier test, nous avons trois points, contre deux à Greg et Yves Munier, vainqueurs l’an passé. Avec le même nombre de points que nous, Pascal et Aurore Ferry complètent ce podium 100 % ZE ZOE TEAM !

    Après le test, la longue descente fut un nouvel exercice d’éco-conduite. Au terme de la boucle de 50 kilomètres, l’autonomie affichée a diminué de neuf kilomètres… Selon les données partagées au sein de l’équipe, notre ZOE numéro 110 est celle qui a consommé le moins d’énergie.

    La chance des débutants… Il n’y a qu’à se dire qu’on débutera à nouveau demain !