Branle-bas de combat chez Renault ! Ou plutôt réorganisation.
Selon certaines indiscrétions, il semblerait qu’il y ait du mouvement chez Renault. Après le retour en F1 du groupe Renault, voici donc que le losange présenterait Alpine comme sa marque de luxe. Tel PSA et DS, oui, Carlos Tavarès doit retrouver un sourire… figé.
Souvenez-vous, lorsque Renault présentait sa nouvelle vision du luxe, c’était sous le nom Initiale Paris. Dans les faits, c’était déjà le nouvel Espace qui nous était présenté. Si cette finition existe toujours et parait toujours crédible, il semblerait que le projet de voir cette finition Initiale Paris comme une marque à part entière ait disparu du programme. Mais alors, pourquoi s’embêter à créer une marque de toute pièce avec Initiale Paris alors que la belle endormie Alpine n’attend que cela pour revivre ?
L’Alpine en 2016, puis un SUV ?
Ça bouge donc du côté de Boulogne-Billancourt : il semblerait que Alpine devienne la marque « luxe » du groupe Renault, comme Dacia en est son pan low cost. Il se dit même chez BFM Business qu’un crossover est déjà dans les tuyaux, une rumeur confirmée par le magazine Auto-moto.com, avec l’illustration de son designer de presse « maison » Julien Jodry (ci dessous). La nouvelle Alpine arrive en 2016, le SUV serait là pour 2017.
Renault, via son PDG Carlos Ghosn, prévoit une annonce mi février. Wait and see donc. On reste en embuscade.
Via auto-moto.com, sous la plume du designer Julien Jodry (@jjodry), le futur SUV Alpine prend forme.
Lancer la nouvelle génération d’un modèle historique n’est jamais une chose évidente pour un constructeur. Ici, Renault lance la quatrième génération d’un de ses modèles phares : la Mégane. Présentée lors du salon de Francfort de mi septembre dernier, cette Mégane IV arrive enfin, 20 ans après son premier lancement en 1995. Nous avons pu tester cette Mégane IV, dans sa version GT. Un modèle réussi, qui nous a littéralement enchanté, bien loin de la GT line déjà vue par le passé.
D’extérieur, tout est nouveau chez Mégane. Cette quatrième génération est exclusivement à quatre portes, le marché des coupés et deux portes se réduisant comme peau de chagrin. A l’avant de Mégane, on retrouve l’imposant logo Renault, signe du travail de Laurens van den Acker. Autour du losange, les grilles sont en nid d’abeille, autour desquelles la nouvelle signature lumineuse Renault fait son effet, avec les phares « en C » déjà vus chez Talisman. L’arrière aussi récupère la signature lumineuse de la grande berline luxe de Renault, élancée de chaque côté du losange. Celui ci héberge d’ailleurs vilainement la caméra de recul en son centre. Bien qu’étant une berline à quatre portes, Mégane révèle une ligne dynamique, entre autres grâce à sa répartition un tiers vitré / deux tiers tôlés, son style Coupé et ses lignes élancées. L’arrière propose une double sortie d’échappement, apposée de part et d’autre du déflecteur. Dix couleurs sont aujourd’hui disponibles pour habiller Mégane GT. Le modèle illustrant cet article est bleu Iron.
Renault Megane GT 2016 – Photo détail, logo losange Renault & caméra de recul.
Renault Megane GT 2016 – Photo détail, logo Renault Sport, malle arrière.
Renault Megane GT 2016 – Photo détail, jante, logo GT
Renault Megane GT 2016 – Photo détail, phare avant « en C »
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo détail, jante, logo GT
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo
A l’intérieur, Mégane se surpasse. On trouve ici des finitions et touchés de matière dignes de son rang, vus sur les concurrents Peugeot 308, Volkswagen Golf et Audi A3. Quelques détails sont à revoir, comme le retour de tableau de bord au niveau des genoux, la poignée de boîte à gant, qu’on trouve ici un peu fragile. Le chrome est bien présent à bord de Mégane, sur le levier de vitesses, autour du tableau de bord, de Rlink2, qui se montre efficace mais manquant d’une dimension « mobile » plus simple d’utilisation et de raccourcis.. Les sièges sont de type semi-baquets, développés par Renault Sport. Bien enveloppants, ils se montrent confortables et nous maintiennent bien en place. Deux types de mousses composent ces sièges, deux densités, un ensemble permettant un maintien efficace sans éliminer le confort. Le bleu est aussi bien présent à l’intérieur de Mégane GT : surpiqure, retour en acier brossés. Du soin a été apporté aux finitions.
A l’arrière, les passagers ont de la place, avec 20 millimètres gagnés aux genoux par rapport à la précédente génération. Merci l’empattement plus important de 28 mm, rendu possible par à l’utilisation de la plateforme CMF-CD du groupe Renault-Nissan, qu’on retrouve sur les Renault Kadjar, Renault Talisman, Renault Mégane IV et Renault Espace V. En comparaison à sa génération précédente, Mégane IV s’en retrouve plus longue de 64 mm, plus basse de 25 mm. Ses trains avant et arrière aussi sont plus larges de quelques centimètres : de 47 mm à l’avant (1 591 mm) et de 39 mm à l’arrière (1 586 mm). Elle s’en retrouve bien assise, presque trapue.
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur, palette au volant boîte automatique EDC7
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur, tableau de bord, compte tours et manomètres
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur, levier de vitesses EDC7
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur, siège avant, logo Renault Sport brodé
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur, affichage tête haute
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur, baguette sur tableau de bord
Au volant, Mégane GT est tout d’abord facile. L’alliance moteur/boîte est excellente. Sa boîte EDC7 est une pure merveille : facile, bien étagée, bien faite au final, elle nous procure un réel confort à l’utilisation, tant en conduite de tous les jours qu’en conduite sportive. Aucune secousse n’est à prévoir, alors que le temps de passage de vitesses se classe parmi les meilleurs de sa catégorie. Nous sommes à bien loin de la boîte EDC vue sur la Clio R.S.. Cette nouvelle boîte EDC7 à double embrayage est donc un pur plaisir. Un petit regret : la disposition des palettes au volant. Elles sont malheureusement trop hautes : les mains à 9H15 ne permettent pas de saisir parfaitement les palettes. Si au quotidien, cela ne se révèlera par particulièrement handicapant lorsque nous utiliserons la boîte dans sa partie automatique, une fois en conduite sportive, cela pourrait se révéler pénible pour qui veut jouer des palettes. Côté moteur, les 205 chevaux emmènent la belle sans faillir. Ils sont bien présents, en souplesse, malgré un petit manque de puissance et de couple à bas régime. Il n’empêche qu’en circulation de tous les jours, sans jouer les pilotes, l’utilisation de Mégane GT se montre très facile, en ville, cycle mixte ou autoroute. Pour cette dernière, Mégane GT est d’ailleurs équipée de série du régulateur de vitesses adaptatif. A noter, un peu de bruit est à prévoir à haute vitesse sur autoroute.
Renault Megane GT 2016 – Photo dynamique
Renault Megane GT 2016 – Photo dynamique
Renault Megane GT 2016 – Photo dynamique
Châssis, suspensions, direction et freinage. Développé chez Renault Sport aux Ulis, le châssis de la Mégane GT en fait une voiture confortable et sure. Dans les portions rapides, Mégane GT est à son aise, bien qu’elle ne soit pas une R.S.. Son châssis est exceptionnel, équilibré, fiable, en mode Normal ou en mode Sport : il ne nous prend pas en défaut. Le plaisir est bel et bien au rendez-vous avec cette GT et c’est une grande surprise, il faut le dire, le travail a été remarquable, d’autant que Mégane GT est équipée du système 4Control.
Il s’agit là d’une technologie nouvelle. Déjà vu sur Espace et Talisman, ce système aide à la direction : les quatre roues sont ainsi directionnelles. Braquant les roues en sens inverse sous les 60km/h (80km/h en mode sport) et braquant dans le même sens aux dessus de ses vitesses, cette aide permet à Mégane une précision de conduite dans les parties techniques et un confort dans les parties plus rapides. Dans chacun des cas, la direction de la Mégane GT, avec le 4control, s’en retrouve plus efficace, d’autant que son diamètre de braquage s’en retrouve plus court de 80 cm (11,2m contre 10,4m sur une Mégane sans 4control).
Cependant, le 4Control pourrait surprendre, car avec 100 calculs par seconde, il réagit extrêmement rapidement aux coups de volant, virages prononcés ou manœuvres d’évitement. Les hommes de Renault Sport ont bien œuvré, mais il faudrait tout de même prévoir un temps d’adaptation car il n’est naturel d’avoir un train arrière un peu « baladeur » (même si j’adore ça).
Côté freinage, la pédale pourrait se révélait un peu molle, le freinage un peu faible mais il ne s’agit pas ici de la Mégane R.S. : on parle ici de la GT. Pas de procès d’intention donc, le freinage est bien adapté à la GT. Cela dit, dans sa globalité, la GT est de fort bon augure pour la R.S., si elle existe un jour dans sa version « quatrième génération ».
Allez, on conclut : prenons la GT, oublions la GT line et merci Renault ! Depuis son lancement en 1995, Mégane a été produite à 6,6 millions, tous modèles et carrosseries confondus. Cette quatrième génération sera disponible dans 50 pays, à travers l’Europe, l’Asie, l’Afrique et l’Océanie, disponible à l vente en France à partir de mi janvier.
Avec cette Mégane GT en tête de la gamme, nouvelle Mégane est ici bien née, bien lancée. Elle est une véritable surprise, procurant un réel plaisir à son volant, en ville, sur route, comme en conduite sportive : performante, saine, plaisante et bien finie. La preuve que Renault sait faire de bonnes voitures, se permettant de tutoyer ses consœurs françaises ou allemandes. Dans un marché proposant plus de 30 modèles du segment C, Renault entre en résistance et vient de frapper un grand coup sur la concurrence, et ce n’est pas pour bouder notre plaisir. Bravo Renault.
Renault Mégane GT TCe 205 EDC7 : fiche technique
4 cylindres turbo
Cylindrée : 1616 cm3
Puissance maxi : 205 ch
Couple maxi : 280 Nm
Boîte : automatique 7 vitesses avec palettes au volant, EDC7, double embrayage
Traction
Vitesse maxi : 233km/h
0 à 100km/h : 7’’10
Longueur : 4 359 mm
Hauteur : 1 447 mm
Largeur : voie avant, 1 591 mm / voie arrière 1 586 mm
Empattement : 2 669 mm
Porte-à-faux arrière : 771 mm
Nos photos :
Renault Megane GT 2016 – Photo détail, phare avant « en C »
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo
Renault Megane GT 2016 – Photo détail, jante et logo losange Renault
Renault Megane GT 2016 – Photo détail, jante, logo GT
Renault Megane GT 2016 – Photo détail, face avant, nid d’abeille et logo losange Renault & GT
Renault Megane GT 2016 – Photo détail, jante.
Renault Megane GT 2016 – Photo détail, logo Renault Sport, aile avant.
Renault Megane GT 2016 – Photo détail, logo GT, malle arrière.
Renault Megane GT 2016 – Photo détail, logo Renault Sport, malle arrière.
Renault Megane GT 2016 – Photo détail, logo losange Renault & caméra de recul.
Renault Megane GT 2016 – Photo détail, logo Renault Sport, aile avant.
Renault Megane GT 2016 – Photo détail, jante, logo GT
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur, levier de vitesses EDC7
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur, siège avant, logo Renault Sport brodé
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur, affichage tête haute
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur, passage de porte, logo Renault Sport
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur, volant
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur, palette au volant boîte automatique EDC7
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur, palette au volant boîte automatique EDC7
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur, volant
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur, tableau de bord, compte tours et manomètres
Renault Megane GT 2016 – Photo intérieur, baguette sur tableau de bord
Avant l’arrivée en ligne de l’essai de l’Audi R8 V10 plus, évadons nous avec une autre R8. Ici, retrouvons les lignes de l’antique Renault 8, redessinées sous la plume du Roumain Andrus Ciprian.
Deux modèles sont disponibles, chacun en deux portes : l’un est un cabriolet, le second est un coupé classique. En cette R8 Gordini , on retrouve bien entendu quelques clins d’œil de la R8 original, tel le duo de feux additionnels sur la face avant, ou le décroché dans les lignes des flancs latéraux mais aussi des traits de BMW Série 2 coupé.
Si cette étude vaut le coup d’être vue, je ne serais pas forcément partisan de voir cette R8 sur nos routes. Pour rester du côté des mythes de chez Renault, je préfèrerais plutôt voir une Alpine réussie. Et tout cela nous fera oublier la Wind Gordini… que personne n’a comprise.
Ces dix dernières années, un événement a révolutionné le monde du sport automobile. Bien avant l’emballement généré par la Formula E, Renault Sport avait donné naissance à un concept qui avait d’abord profité d’un engouement populaire : les World Series by Renault.
Renault Sport s’est transformé en organisateur et promoteur d’un événement de sport automobile devenu majeur en Europe. Avec le soutien d’un partenaire espagnol, la division sportive du Losange a (re)créé des week-ends mêlant compétition et passion automobile.
En 2005, les Bernard Ollivier, François Sicard, Jean-Paul Mari et leurs équipes ont donné naissance à un événement qui allait bien au-delà des courses de voitures. Sur la base de la World Series by Nissan, avec l’incorporation de l’Eurocup Formula Renault 2.0 et la création de l’Eurocup Mégane Trophy, les World Series by Renault devenaient un rendez-vous gratuit, agrémenté de nombreuses animations en piste et au cœur du paddock.
Et quand quelques illuminés ont cru pouvoir renverser la F1 en lançant l’A1 Grand Prix ou la Superleague Formula, les World Series by Renault trouvaient leur place dans le monde sur sport auto.
Pour avoir participé à quatre saisons de ces WSR, je peux vous assurer que le slogan Fast, Free, Fun n’était pas usurpé. Côté sportif, deux-tiers des pilotes actuellement en F1 sont passées par les World Series by Renault. La Formula Renault 3.5 est sans doute devenue la monoplace la plus compétitive sous la F1 et la série des Trophy (deux Mégane et aujourd’hui la Renault Sport R.S. 01) a émerveillé des millions de fans.
Pour beaucoup, les World Series by Renault ont été l’occasion de découvrir une F1 en piste. L’événement a également permis à Renault de présenter ses modèles sans restriction, des Dacia à Kadjar en passant (aussi) par les Renault Sport. J’ai pu également monter à bord d’un concept aux côtés de David Coulthard ! C’était un privilège, mais chaque invité (car chaque visiteur était invité par la marque) pourrait raconter une belle histoire.
A plusieurs reprises, on a cru que les World Series by Renault pouvaient disparaître… Événement gratuit pour les spectateurs, les WSR coûtent chers à Renault. Mais le concept a survécu jusqu’en 2015, jusqu’à aujourd’hui à Jerez.
Que s’est-il passé cette année ? Renault Sport F1 cherche à redéfinir son avenir. Et il semble que les ambitions de Viry-Chatillon (Renault Sport F1) prennent le pas sur celles des Ulis (Renault Sport Technologies). Renault Sport a dû se séparer de la Formula Renault 3.5 Series pour 2016. Les World Series by Renault perdent l’un de leurs principaux éléments… Mais doit-on, pour autant, mettre un terme au concept ?
L’Eurocup Formula Renault 2.0 et le Renault Sport Trophy vont perdurer. Mais, revenons aux fondamentaux, ce n’était pas par la course automobile que les World Series by Renault étaient un événement à part.
Il faut donc que le concept des World Series by Renault survive, qu’il reste gratuit et agrémenté d’animations multiples autour de la marque. Et même si les géniaux créateurs de l’idée ne sont plus là, le concept reste toujours aussi efficace. Il suffirait de le renouveler. Le premier rendez-vous du calendrier 2016, les 16 et 17 avril toujours à Motorland Aragon, ne serait donc qu’une transition… Et il est bien rare que je termine un article par des points de suspension.
Mi juin dernier, nous essayions Kadjar dans le désert des Bardenas, en Espagne. Un essai sur route mais aussi hors des sentiers battus, où le dernier né de chez Renault nous surprenait par son aisance et facilité. Ce mois, le magazine papier Plugged nous a interviewé, au sujet de ce nouvel SUV. Découvrez Plugged sur son site internet ou format papier, en kiosque ou en ligne.
Essai AUTOcult.fr de la Renault Kadjar dans Plugged MagazineEssai AUTOcult.fr de la Renault Kadjar dans Plugged MagazineEssai AUTOcult.fr de la Renault Kadjar dans Plugged Magazine
Hier, le Groupe Renault a rendu public son intention de potentiellement acquérir une participation majoritaire dans le capital de Lotus F1 Team. En d’autres termes : on calme les créanciers a annonçant notre retour, mais sans signer un engagement ferme et définitif pour nous assurer que rien n’est caché sous le tapis !
Renault lance ainsi sa troisième croisade en tant qu’écurie en F1… Dans les années 1970, l’engagement en F1 avait marqué l’histoire. La bande de Gérard Larrousse s’était attaquée à un double challenge : prouver qu’un grand constructeur généraliste pouvait monter une écurie capable de rivaliser avec les usines britanniques (et l’Italienne) et démontrer qu’un petit moteur 1,5 litre turbo pouvait battre un gros 3,5 litres atmosphérique.
Avec le recul, j’estime de cette aventure a changé l’image de Renault. Si la marque est présenté comme un grand motoriste en 2015 (et pas qu’en F1 !), c’est un héritage des performances de l’époque. Et pourtant, cette expérience a laissé une profonde blessure en interne. Le savoir-faire avait été démontré, la technologie avait été imposée, mais le titre mondial n’a jamais été conquis pour justifier les énormes budgets injectés dans le projet. Fin 1985, après avoir moyennement goûté aux exploits des turbos Ferrari et BMW, Renault lâchait la F1.
Ou plutôt la compétition, pas la F1 ! Car en 1989, Renault revenait avec le seul et unique objectif de conquérir des titres en tant que motoriste. 63 victoires avec Williams, 12 victoires avec Benetton, 9 titres mondiaux des constructeurs entre 1992 et 1997… A l’époque, Christian Contzen – alors directeur général de Renault Sport – avait résumé la situation : « Nous voici arrivés au bout du chemin. A force de victoires et de domination, nous nous retrouvons dans une situation inconfortable : condamnés à vaincre. Ce n’est plus la victoire qui créé l’événement mais la défaite ! » Il était temps de lâcher la F1, encore.
Comment expliquer le retour de Renault en F1 ?
Le Groupe Renault n’a pas annoncé son retour en F1 pour 2016… Le communiqué de ce matin n’est qu’une annonce de ce que tout le monde savait déjà : Renault travaille au rachat de Lotus F1 Team. Mais pourquoi Renault cherche à « revenir » en F1 ? Pour les mêmes raisons qu’en mars 2000 !
En attendant les réactions des spécialistes, replongeons-nous quinze ans en arrière, lorsque Patrick Faure a serré la main des familles italiennes pour acquérir l’écurie Benetton.
En mars 2000, Renault vient d’entrer au capital de Nissan. La direction est entièrement tournée vers le Japon. Mais l’initiative de revenir était déjà lancée et Patrick Faure était au travail : « Il n’existe aucune autre discipline sportive capable d’offrir autant de retombées. Aucune autre discipline aussi exigeante sur le plan de la technologie, de la motivation, de l’implication d’une entreprise. Pour vaincre en F1, il faut savoir anticiper, réagir vite, dépasser ses propres limites et posséder le savoir-faire, le goût du risque, du défi et de l’innovation. Depuis quelques années, on constate que la F1 n’est plus du tout une affaire d’écuries, d’équipes sportives mais de constructeurs de niveau mondial. (…). L’élargissement de l’impact de la F1 dans le monde nous a également convaincus. Désormais, nous ne pouvons plus nous baser sur les seuls marchés français et européens. Nous devons voir plus loin. Or, la F1 nous ouvre ces nouveaux marchés. Sud-est asiatique, les USA, la Chine bientôt, l’Amérique du Sud, un jour l’Afrique et le Moyen-Orient. »
Très actuel non ? Et pour les mêmes raisons qu’en 2000, Renault désire gagner en son nom et plus seulement à travers un partenaire fièrement propulsé par Viry-Chatillon.
Comme en 2015, Renault avait sondé le paddock avant de signer un chèque. Prost, Williams… Ce fut finalement Benetton. Rocco Benetton avait affirmé qu’il n’était pas vendeur, puis qu’il accepterait de céder une partie du capital… Et même quand Renault a proposé à l’Italien de conserver 20 ou 30 % du capital, il a préféré se retirer totalement. Luciano Benetton avait alors eu ces jolis mots : « Renault fera ce qui lui plaira de son équipe et nous de son argent ! »
En prenant le cours euro/dollar de l’époque, le chèque est évalué à 115 millions d’euros… Joli coup de Benetton qui avait acheté Toleman cent fois moins cher. Et de quoi doubler le bénéfice annuel du groupe !
Voilà comment Renault s’est installé à Enstone, il y a quinze ans. Avec le sourire en insistant sur les conditions de travail : pas de 35 heures, des taxes sur le travail moins élevées et une sous-traitance spécialisée moins chère.
Nouvelle peinture, nouvelles ambitions. Il fallait alors battre BMW Williams, BAR Honda, Ferrari, McLaren Mercedes et Toyota en donnant les quasi-pleins pouvoirs à Flavio Briatore pour trouver une façon de doubler sa réussite insolente avec le trio Schumacher / Brawn / Byrne.
On connaît aujourd’hui le résultat de la seconde ère de l’écurie Renault en F1. En 2005 et 2006, Fernando Alonso devenait le plus jeune Champion du Monde et le plus jeune double Champion du Monde et offrait, avec Giancarlo Fisichella, deux titres des constructeurs à Renault !
On peut alors se demander qui sera le Fernando Alonso de la nouvelle écurie Renault… En sachant que lors de l’annonce du rachat de Benetton par Nissan, Alonso venait d’être titré en Euro Open by Nissan, qu’il venait de participer à sa première séance d’essais F1 avec Minardi, qu’il allait disputer une saison en F3000 (futur 4e) et débuter en F1 un an plus tard, quelques jeunes pilotes ont de quoi rêver !
Il était temps de faire passer le précédent billet au second plan… Contrairement à ce que certains ont pu croire, je n’ai jamais eu l’idée d’organiser une séance de bashing d’Auto Plus. Ma surprise de ne pas voir la moindre ligne au sujet de l’affaire Volkswagen dans l’édition du 25 septembre m’a simplement fait comprendre que chaque numéro était bouclé avec une semaine pleine d’avance… ça ne fait que valoriser davantage (à mes yeux) le travail de la rédaction qui doit faire face à de telles contraintes. (Il semble que d’autres trouvent ça très normal, m’enfin.)
Pour parler d’autre chose, j’ai d’abord pensé à m’orienter vers le sport automobile… La F1, mais je ne me sentais pas d’écrire sur Suzuka sans évoquer le souvenir de Jules Bianchi (pas l’énergie aujourd’hui). J’aurais pu m’étaler sur le Rallye de Chypre ou la manche du GT Tour exilée en Espagne que j’ai suivi professionnellement, mais, là encore, ce n’était pas le sujet… Je laisse les sites spécialisés vous montrer des Porsche l’une sur l’autre (ça vaut le coup !). Il y avait aussi le titre de Citroën Racing en WTCC, voire la course de Nascar au New Hampshire… Et puis une autre idée : que s’est-il passé il y a 25 ans ? Et voici la révélation !
Nous sommes alors à quelques jours de l’ouverture du Mondial de l’Automobile 1990. Renault vient de présenter les premières photos de sa « Laguna » !
Depuis plusieurs années, Peugeot avait donné le ton du salon parisien avec plusieurs prototypes qui avaient fini par évoquer l’arrivée de la 905 bientôt engagée au Mans. En 1990, Renault reprend la main.
Il faut dire que Patrick Le Quément était à la tête du style de la marque au Losange depuis 2 ans et demi. Après avoir montré tout son talent chez Ford, le Français était rentré en France pour porter un projet ambitieux : donner une nouvelle personnalité à Renault et aux Renault (encore un débat à ouvrir !).
Dès 1988, il lâchait ses premières idées avec la berline Mégane. En seulement quelques mois, sûrement pas assez, le concept mettait l’accent sur un contenu technologique. Mégane était surtout un premier pas visant à instaurer un programme de réalisation de concept-cars… A chaque Mondial de l’Automobile, Renault allait présenter des prototypes en jouant sur l’alternance de la technique et du style. Mégane était la technique en 1988, Laguna devait être le style en 1990.
Aujourd’hui, Laguna évoque une berline restée des années au catalogue… A l’époque, Laguna puisait d’abord son nom de sa racine lagune. Patrick Le Quément avait qualifié son dessin de « culture, passion et fun » : une apparence de roadster décoiffant.
En 1990, Laguna est révolutionnaire en France… Moins à l’étranger où les Japonais, les Américains et même BMW étaient allés jusqu’à produire des roadsters aussi passionnels. Malheureusement, l’objectif de Renault n’était pas là. Le Quément s’était même bien défendu des attaques extranationales : « Les formes de Laguna sont fluides, mais pas désagréables. Elle est musclée, elle n’est pas molle comme une américaine qui a mangé trop de hamburgers. Laguna, c’est une peau sur un corps. Les Allemands parlent de forme, nous parlons de ligne. »
Mais Laguna n’était pas qu’une ligne. Avec les études avancées, les services recherches et châssis, le concept roulait. Un capot avant minuscule, un poste de conduite très avancé, une plateforme en composite métal / nid d’abeille, une suspension à amortisseurs réglages et le 4 cylindres 2,0 litres turbo de la Renault 21…
Retouché à l’admission et l’échappement, le moteur délivrait 210 chevaux pour un poids total de 900 kg. La boîte courte permettait d’atteindre 100 km/h en 6 secondes de couvrir 400 mètres en 14 secondes, le kilomètre en 25 secondes et de rouler à 250 km/h.
Des chiffres moins impressionnants qu’une Matra M25, qui n’avait impressionné que par ses chiffres…
Mais ce n’était pas pour rouler les mécaniques que la Laguna s’était affichée à Paris. C’était surtout pour son arrière et son avant, son saute-vent miroir digne d’un casque de pompier en remplacement du pare-brise, pour son carénage coulissant, pour son arceau invisible… Et pour d’autres subtilités techniques incongrues en 1990 !
En association avec Philips, Renault avait conçu un nouvel environnement acoustique. Le conducteur et le passager disposaient de visières audio latérales, liées par infra-rouge avec l’émetteur. Et l’affichage était intégré au rétroviseur central ! Ses pneus MXX2 18 pouces réalisés spécialement par Michelin étaient une autre réussite.
Un mois après la présentation des photos, la Renault Laguna trônait sur le stand du Mondial de l’Automobile à Paris. Et Patrick Le Quément devait répondre à une nouvelle question : est-ce la future Alpine. Il en rêvait, il n’a pas pu la faire.
Laguna préfigurait néanmoins le Renault Sport Spider, produit à Dieppe dans l’usine Alpine après l’arrêt de la production de la marque fondée par Jean Rédélé. Et elle a laissé son nom à une berline commercialisée en 1994.
Allez, rendez-vous demain pour une nouvelle polémique !
Le mois dernier, le Bleinheim Gang sortait un papier sur le Nissan Judo, étude de style de ce qu’allaient devenir les SUV, ces véhicules globe-trottoir tant appréciés aujourd’hui. Puis, dans un fil de la discussion, venait la Nissan Prairie, puis la Renault Colorale. Une question m’est alors venue, cette Renault Colorale serait-elle le premier SUV français ?
A l’époque, l’objectif de la Régie Renault est de proposer un véhicule nouveau, fonctionnel, utile et pratique. Prévue tout chemin, et ce bien avant les Scenic RX4 et récent Kadjar, la Colorale est un 2 ou 4 roues motrices, rehaussé, facilitant les passages difficiles hors des sentiers battus. Elle est alors disponible en plusieurs carrosseries : le break rural, dit Prairie; le break colonial dit Savane; la Taxi, à 6 places; la fourgonnette tôlée; le pick-up; la plateau-ridelles et la châssis-cabine.
Alors, ce gros break disgracieux est bien trop utilitaire pour le client lambda, et nous sommes là bien loin des Citroën Traction Avant, Citroën DS, bien plus luxueuse et plus fine. Le succès n’est pas au rendez-vous pour cette Colorale. Elle est remplacée en 1956 par la Frégate Domaine, simple break bien moins charmant. Longtemps, la Colorale restera tout de même l’outil parfait des campagnes, des forêts et des artisans. Bon nombre d’entre elles termineront transformées en dépanneuses.
Renault Colorale, transformée en dépanneuse, ici aux 24 heures du Mans.
Pratique, modulable, La Prairie aurait pu être une référence. Peut être trop rustique, elle fut très certainement trop en avance sur son temps. Une habitude chez Renault ?
Renault Prairie, châssis cabine aménagé par un plateau à ridellesRenault Prairie, fascicule d’époqueRenault PrairieRenault PrairieRenault Prairie SavaneRenault Prairie Pick-UpRenault Prairie, fourgon tôlé
Avec quelques jours d’avance et suite à l’énorme fuite des clichés sur le blog italien Carpassion.it (voir en fin d’article), Renault révèle sa nouvelle Mégane à la hâte. On sent bien qu’ici, Renault la fait light pour rattraper la chose. Il faut dire que ce modèle emblématique de la gamme ne devait être présenté que la semaine prochaine, lors du salon de Francfort.
Malgré ce raté, Renault n’arrête pas ces derniers mois, présentant ses modèles sur un rythme effréné. Il y eut l’Espace, Kadjar, Talisman et Talisman Estate avant cette Mégane. On trouve là une Mégane changée, aux proportions nouvelles, plus basse de 25mm, plus large à l’avant de 47mm et de 39mm à l’arrière et un empattement nouveau, augmenté de 28 mm en comparaison à la génération précédente. Le style est en lien direct avec celui de la Talisman, avec entre autres, les feux avant en « C » ou à l’arrière, les feux qui se rejoignent autour du losange.
Le modèle présenté est ici celui de la ligne GT. Le haut de gamme chez Mégane pour le moment (exit la finition Initiale Paris?) et il y a fort à parier que la version R.S. ne tardera pas à arriver. Cela dit, on peut dire que pour une fois, la version GT a un style sportif.
Pour le moment, aucune annonce quant aux motorisations et finitions. Rendez-vous semaine prochaine, à Francfort.
Dévoilée par un blog italien, Nouvelle Renault Mégane sera révélée lors du salon de Francfort.
Dévoilée par un blog italien, Nouvelle Renault Mégane sera révélée lors du salon de Francfort.
Dévoilée par un blog italien, Nouvelle Renault Mégane sera révélée lors du salon de Francfort.
Lorsque l’on travaille dans l’étonnant univers de la communication, il y a quelque chose qui peut déclencher une dose d’énervement maximum : voir son travail être reproduit.
Beaucoup comprendront ce message. C’est parfois un honteux plagiat, souvent une coïncidence troublante. Ça énerve un moment, puis ça passe plus ou moins bien. Lorsque la copie n’est pas avérée, il suffit de se dire que l’idée était tellement bonne qu’elle est miraculeusement reprise. C’était donc une très bonne idée, même si elle n’est pas facturée…
C’est l’excellent Tran de Feline qui a vu une étrange coïncidence aujourd’hui en découvrant les premières photos de la Renault Talisman Estate. Spécialiste des Peugeot, il a ressorti les clichés de la 308 SW GT.
Peugeot 308 SW GT
Renault Talisman Estate break
Renault Talisman Estate
Selon les informations contenues dans les photos, la 308 SW GT a été photographiée le 7 août 2014… Un peu moins d’un an plus tard (le 1er août 2015), Renault a trouvé un endroit aussi parfait pour mettre en valeur son Talisman Estate.
Peugeot 308 SW GT
Peugeot 308 SW GT
Renault Talisman Estate
L’histoire est tellement grosse qu’on ne peut pas imaginer un seul instant que l’équipe de communication de Renault ait pu avoir connaissance de la séance photo réalisée par Peugeot.
C’est une très fâcheuse coïncidence. Et certainement un mauvais moment à passer aussi bien chez Peugeot (il n’y a qu’à se dire que l’idée était très bonne) que chez Renault (ce sera vite oublié)…
Peugeot 308 SW GT
Renault Talisman Estate
Renault Talisman Estate
Le traitement des photos étant un peu différent, il ne sera même pas utile d’organiser une autre séance en urgence !
Ce n’est pourtant pas la première fois que Renault est piégé. Nous avions été invité à essayer l’Espace sur les lieux où nous avions roulé avec la BMW Série 2 Active Tourer. Encore une coïncidence, vite oubliée elle aussi.
Présentée en grandes pompes au château de Chantilly, Renault Talisman défrayait alors la chronique, le renouveau de la marque était alors relancé, au niveau luxe & berline cette fois là. Aujourd’hui, Renault passe un nouveau cap et lance le break, ou plutôt l’Estate de sa Talisman.
De dimensions extérieures, l’Estate ne change pas de la berline, avec 4,86 m de longueur, 1,87 m de largeur, et 1,46 m de hauteur, avec un empattement de 2,81 m.
Comme la berline, quatre niveaux d’équipement seront disponibles, tout comme la finition Initiale Paris. Talisman Estate sera commercialisée premier semestre 2016 après avoir été présentée en première mondiale lors du salon de Francfort 2015.
Personnellement, je trouve cette Talisman Estate très réussie, du moins en voyant les premiers clichés disponibles ci dessous. On trouve une ligne belle, élancée, solide, avec du corps. Reste à voir en chair et en os, en chrome et cambouis.
Paris Reine du Monde ! En donnant le nom de la capitale française à sa « collection » de versions haut de gamme, Renault crée une passerelle entre le style parisien et ses finitions… Pourtant, la Clio Initiale Paris est bien loin de l’ancestrale Clio Baccara.
Pour nous, pauvres parisiens, Paris n’est pas qu’une avenue entre la Concorde et l’Arc de Triomphe ou une rue entre la Place Vendôme et l’Opéra. À l’étranger, ce sont bien ces codes qui vont le mieux à notre capitale. Ajoutez-y une Tour Eiffel, Chanel ou Yves-Saint-Laurent et vous obtenez ce que le touriste rêve de « bleu-blanc-rouge ».
Renault s’en sert depuis bien longtemps. Au Japon, alors que Clio était déposé par Honda, la marque française a choisi Lutecia (l’ancien nom de Paris) pour rebaptiser sa citadine.
Comme DS, Renault cherche donc à faire transparaître le luxe à la française dans ses voitures… Et comme DS, Renault n’est ni Yves-Saint-Laurent, ni Chanel, ni Hermes, ni Louis Vuitton, ni tous les autres grands noms de la haute couture française.
Cette Clio Initiale Paris n’est pas la voiture à posséder pour se montrer sur les Champs-Elysées, pas plus pour tourner autour de la colonne Vendôme et de son Napoléon en César, même pas à Saint-Germain-des-Prés.
Une seule marque française encore en activité peut communiquer sur cette image du luxe : Bugatti. Les autres ne jouent que sur une tradition qui ne leur appartient pas.
L’Initiale Paris n’est donc pas si parisienne… Mais elle trouve parfaitement sa place de l’autre côté du périphérique, au-delà de Paris : à Boulogne-Billancourt !
Boulogne, c’est le Paris qui ne s’avoue pas. Le XXIe arrondissement. La seconde ville d’Île-de-France, longtemps capitale patrimoniale, du cinéma… Et de la production automobile grâce à Renault !
Et « Pendant que Boulogne se désespère » (référence à Chagrin d’Amour qui avait fait cette allusion à la réplique de Jean-Paul Sartre « ne pas désespérer Billancourt »), Renault change de formule, s’internationalise et fait évoluer ses repères.
Il y a un peu plus de vingt ans, lorsque la Clio est devenue Baccara (prenant la suite de la Supercinq lancée en 1987), Renault avait créé l’événement. Intérieur cuir gris, ronce de noyer, vitres et rétroviseurs électriques, fermeture centralisée, alarme électronique, jantes et bas de caisse spécifiques, peinture nacrée, boîte automatique (même si c’était à éviter avec la première transmission 3 vitesses) et moteur allant jusqu’à 95 chevaux dès 1991 !
Aucune autre citadine ne pouvait se mesurer à la classe de cette Clio… En 2015, l’histoire est très différente. La Clio de quatrième génération fait face à une concurrence bien plus affutée. Et sa version Initiale Paris ne se démarque pas suffisamment. Hormis la très belle sellerie, rien ne se révèle aussi raffiné.
Oui, j’ai un gros faible pour le cuir nappa bicolore (noir sur l’assise et blanc sur le dossier)… Et s’il n’y a rien à redire sur les équipements, tout est assez ordinaire. Le cuir surpiqué de la planche de bord n’a rien de comparable avec la ronce de noyer signée Baccara. Les détails, toujours les détails de l’extraordinaire Baccara ont disparu… Par exemple, il n’y a plus de housse pour ranger sa veste.
Ne nous méprenons pas… La Clio Initiale Paris est une bien meilleure voiture que la Clio Baccara des années 1990. Son moteur – que ce soit le TCe 120 ou le dCi 90 – et la boîte de vitesses à double embrayage en font un modèle très actuel. La Clio est une excellente citadine et son principal défaut (la finition !) est gommé grâce à ce haut de gamme.
Reste qu’avec des tarifs qui débutent à 23 800 euros pour la version essence et 25 700 euros pour la version Diesel, on peut regretter que certains détails ne fassent pas davantage penser à la Baccara… Histoire de se démarquer définitivement d’une Polo Carat, moins riche, ou d’une A1 Ambition Luxe, plus chère. Il n’y a guère que la DS 3 Ultra Prestige qui puisse rivaliser, une nouvelle vision du luxe dans l’automobile française (!).