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  • Les RX Supercars pour les nuls

    Les RX Supercars pour les nuls

    Ces dernières années, on ne pourra nier que le rallycross a connu un développement digne de la croissance chinoise des années 2000. 

    Après avoir redécouvert cette compétition le week-end dernier à Lohéac, temple du RX, je me suis penché sur la partie mécanique de l’élite mondiale qu’est le World RX et ses chars, comme disent nos amis québécois. Alors que sont réellement les RX Supercars ? Des WRC maquillées ? De véritables voitures conçues pour la discipline ? Découverte.

    Lorsqu’on dit que les RX Supercars sont des WRC XXL ce n’est pas vraiment faux. Il faut dire que dès les débuts de la discipline ont mis sur piste les voitures de rallye, puis le temps allant, elles deviennent un peu transformées, adaptées à la discipline.

    Le premier rallycross a lieu le 4 février 1967 sur le circuit de Lydden Hill, près de Douvres, au Royaume-Uni. C’est Vic Elford qui remporte cette grande première, sur Porsche 911. Quand on disait que le rallye en était proche… Il faut dire que cette course a été organisée afin d’honorer le contrat télé de la BBC, suite à l’annulation du RAC Rally pour cause d’épidémie de fièvre aphteuse. La présence de voiture de rallye et de Vic Elford étaient donc logiques.

    Vic Elford, premier vainqueur de l'histoire du rallycross. C'était à Lydden-Hill, en 1967, sur Porsche.
    Vic Elford, premier vainqueur de l’histoire du rallycross. C’était à Lydden-Hill, en 1967, sur Porsche.

    Des voitures de rallye, du cross, le rallycross était né en 67. Près de 10 ans plus tard, la discipline traverse la manche et arrive en France en 76, à Lohéac, pour la première manche française de l’histoire du rallycross. Inspirés du rallycross montant au Royaume-Uni, dans les pays scandinaves ou au Pays-Bas, les concurrents sont prêts et répondent à l’appel, tandis que les voitures vues en course ce week-end là sont bien loin des voitures vues en 1967.

    Sous l’aile de Michel Hommell, à qui Lohéac doit tout, on retrouve des pilotes tels Jean Ragnotti, Henri Pescarolo ou Guy Chasseuil. 38 pilotes participent à ce premier rendez-vous français, auquel participent aussi de grands noms du rallycross belge, hollandais, britannique. L’histoire s’écrit à Lohéac et ailleurs en Europe.

    Dans les années 80, le rallycross hérite des Groupe B interdite en rallyes et le championnat européen devient une des compétitions les plus en vogue des années 90/2000. En 2014, la FIA créé avec la société IMG le championnat du monde de rallycross, FIA World Rallycross Championship. L’engouement est énorme, de grands noms du sport auto mondial jouent le jeu, alors que les constructeurs investissent ce championnat naissant. Peugeot s’engage avec la 208 RX, Ford avec les Fiesta RX puis Focus RX, VW avec la Polo RX, Audi avec la S1 RKS RX et bien d’autres, alors que les Sébastien Loeb, Mattias Ekstrom, Petter Solberg, Ken Block ou encore Jacques Villeneuve répondent à l’appel aux volant des RX Supercars susnommées.

    FIA World RX - Loheac 2017
    Monster Energy, Red Bull, Red Bull, Monster Energy, Red Bull. Energétique le départ !

    Qui dit Championnat FIA dit règlementation précise. Alors que nous apporte cette réglementation au niveau des voitures engagées en RX Supercars ?

    Toute Supercar doit être basée sur une caisse de série. A cette caisse, qu’on prépare spécifiquement à l’aide de nombreuses soudures, on greffe l’arceau cage et les renforts qui la fera résister aux assauts des autres concurrents et assurera la sécurité du pilote. Puis on amène l’ensemble propulseur. A ce jeu, la FIA et IMG, organisateur du championnat FIA RX, imposent aux RX Supercars un moteur 4 cylindres d’une cylindrée de 2L. On y greffe un beau turbo qui va bien, avec une bride de 45mm. A noter qu’en WRC 2017, la bride de turbo est de 36mm.

    Cet ensemble développe environ 600 chevaux selon les modèles, la puissance de l’Audi S1 EKS RX développant par exemple 560 chevaux. Cette valeur étant bien entendu indicative, cette puissance pouvant varier, le secret étant logiquement et jalousement gardé. Question transmission, les 4 roues motrices sont de rigueur, avec une répartition 50% avant, 50% arrière. Le couple est d’environ 750Nm, pour une vitesse maximale est de +- 210 km.

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    L’Audi S1 ESK RX quattro de Mattias Ekstrom, point par point et 560 chevaux!

    A l’extérieur, on trouve une voiture véritablement bodybuildée. élargie, presque adepte à la gonflette. Les trains sont plus larges, les pare-chocs avants et arrières sont plus gros et à l’arrière, on retrouve un gros aileron qui va bien, identique à ceux visibles en WRC depuis cette année. Sur les flancs, d’énormes ouïes béantes amènent de l’air vers l’arrière de la bête, là où se trouve un gros ventilateur, qui refroidira au mieux la mécanique. Par ci par là, des persiennes sont greffées afin de fluidifier le flux d’air, d’évacuer la chaleur. Si la caisse est dans la matière de la voiture de série, acier ou alu par exemple, les éléments sont eux en carbone ou fibre de verre, afin d’alléger le poids au maximum et travailler sur une répartition des masses optimale. La masse devra être de 1320 kg, avec le pilote. Petit détail : les feux et phares sont factices, les verres ou plastiques ne résisteraient pas aux batailles en peloton. Ils sont remplacés par des autocollants représentants les feux d’origine, au rendu parfait. A s’y méprendre! Côté pneumatiques, deux gommes sont autorisées sur le championnat : un pneu pluie, un pneu sec, fournies par un seul manufacturier : l’Américain Cooper.

    Alors, à la suite d’une course au poids, avec 600 chevaux et 4 roues motrices, le résultat est détonnant. Une RX Supercar accélère plus fort qu’une F1, terrassant le 0 à 100 km/h en moins de 2 secondes. Et oui, ça pousse ! Imaginez cela sur la terre et l’asphalte sale, dans des courses à 5 ou 6 de front. Le cocktail est explosif : c’est surement cela qu’on aime en rallycross. Et la poussière. Et la boue ! :)

     

    En images, Audi S1 EKS RX quattro, en détails : 

    Audi S1 EKS RX quattro Loheac RX 2017
    Tu l’as vue la boîte à l’air ?!
    Audi S1 EKS RX quattro Loheac RX 2017
    Aileron XXL et extraction d’air !
    Audi S1 EKS RX quattro Loheac RX 2017
    Inside Audi S1 EKS RX quattro !
    Audi S1 EKS RX quattro Loheac RX 2017
    Grosses ailes taillées à la serpe et pneumatiques Cooper
    Audi S1 EKS RX quattro Loheac RX 2017
    Aile XXL, persiennes d’extraction d’aire et rétroviseur en carbone.
    Audi S1 EKS RX quattro Loheac RX 2017
    Deux gommes pour la saison : sec ou pluie. Ici c’est pluie !
    Audi S1 EKS RX quattro Loheac RX 2017
    XX-aile.
    Audi S1 EKS RX quattro Loheac RX 2017
    Extractions d’air et feux factices :)
    Phares factices !
    Audi S1 EKS RX quattro Loheac RX 2017
    Audi S1 EKS RX quattro
    Audi S1 EKS RX quattro Loheac RX 2017
    Audi S1 EKS RX quattro
    A l’intérieur de la S1 EKS RX, intérieur dépouillé, fait d’acier et de carbone, avec dans le fond le filet anti éjection.
    Pneus sec !
    Avec la petite plaquette de plastique pour protéger le moteur de la boue :)
  • J’ai redécouvert le rallycross à Lohéac

    J’ai redécouvert le rallycross à Lohéac

    J’avoue, ce n’était pas la première fois que je voyais du rallycross. La première fois, c‘était au début des années 2000, alors qu’en famille, nous passions par là au retour de vacances bretonnes. Je me rappelle vaguement d’une 206 WRC en glisse des quatre roues, sans doute était-ce Knapick ou Pailler. Puis il y eut Dreux avant les années 2010. J’avais rejoint le staff de Jérôme Grosset-Janin, avec lequel je découvrais le rallycross de l’intérieur.

    Et il y eut l’essor du rallycross, sa mutation en championnat du monde labellisé FIA, le FIA World Rallycross Championship, créé en 2014. Cette fois, c’était pour de bon, direction Lohéac, l’événement de l’année, un week-end breton, en immersion. Car Lohéac est une institution. Forte de 80.000 spectateurs, la manche française du rallycross mondial est le grand rendez-vous de la saison, dans cet ouest de la France qui aime tant le rallycross et l’autocross, ce berceau de la discipline.

    Je dois avouer de l’extérieur, cela ressemble à un désordre complet. Les voitures vont dans tous les sens, alors qu’elles sont de différentes catégories. Elles se croisent et se recroisent, vont et viennent dans un fatras digne de la Place Jemaa el-Fna de Marrakech. Mais le rallycross et Lohéac ont l’avantage de tout regrouper au même endroit : circuit, équipes, mécanos, public et baraques à galettes-saucisses. La recette est bonne, alors que le spectacle est disponible partout, quasiment tout le temps, dans une bonne ambiance bon enfant, à un prix correct.

    Intégrés au team EKS RX / Audi Sport de Mattias Ekstrom, nous avons pu découvrir cela de l’intérieur : la précision des mécaniciens dignes des WRC, F1 ou Le Mans, l’organisation millimétrée des timings à la hauteur d’une horloge suisse. Avec deux jours de course nous avons eu le temps d’apprécier tout cela. En fait, chaque catégorie a son timing bien précis, chaque championnat glisse vers l’autre. Car on parle de RX mais il existe plusieurs RX.

    Le World RX tout d’abord, qui est l’élite du championnat. Là, s’affrontent les grands marques, les grands teams, les grands pilotes : Petter Solberg chez VW, Mattias Ekstrom avec Audi, Sébastien Loeb avec Peugeot, Ken Block avec Ford etc. Les seconds et troisièmes pilotes ne sont pas en reste lorsqu’on cite des noms tels Andreas Bakkerud, Hansen, Topi Heikkinen, Johan Kristoffersson, Timur Timerzyanov, Alister Mcrae, Toomas Heikkinen, Reinis Nitiss. Pour la plupart ils sont spécialistes du rallycross, tandis que d’autres sont d’authentiques pilotes hétéroclites, retraités du WRC ou véritables guest, comme le Suisse Nico Müller, engagé ce week-end par EKS et plus habitué au luxe du DTM qu’à l’ambiance bon enfant du rallycross.

    S’en suit le RX2, anti-chambre mondiale du RX, dans laquelle les compétiteurs se battent avec la même voiture, une Ford Fiesta au châssis tubulaire. Puis il y a le EuroRX, le championnat d’Europe, où on retrouve les mêmes voitures qu’en RX ou celles de l’année précédente, et dont le plateau est constitué d’équipes privées, plus ou moins soutenues par les constructeurs. On pensera par exemple à l’équipe Marklund, qui est ni plus ni moins que l’équipe satellite du team VW et dont la pilote Magda Anderson fut vraiment impressionnante ce week-end. Enfin, en Europe toujours, on retrouve les Super1600, qui sont les mêmes Super1600 connues en rallyes mais adaptées au rallycross : 1600 cm3, 2 roues motrices, etc.

    Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une fois les feux verts éteints et le départ donné, une chose est récurrente dans toutes les catégories : le désordre est bel et bien présent. Sauve qui peut et que le meilleur gagne ! Au premier freinage, ils sont 4, 5, 6 de front. Après le premier virage, ils seront deux de face et trois en file indienne derrière, dans un peloton étalé sur moins de 20 mètres, pare-chocs contre pare-chocs, n’acceptant de freiner que si celui qui précède freine. On en retrouvera toujours un en vrac dans le bac à gravier, ne lâchant l’accélérateur que si sa vie en dépend. C’est comme ça le rallycross. Avec de la poussière et de la gravette, de la pluie et de la boue, des chevaux pas centaines étalés sur la piste, des freinages tardifs et des glisses à n’en plus finir.

    Du coup, entre le désordre organisé, la proximité entre public et équipes, le spectacle à tous niveaux et les galette-saucisses, j’ai beaucoup aimé cela.

    On y retourne ? Allez ! Déjà que Mattias Ekstrom ne veut pas me laisser son S1 EKS RX…

  • FIA-RX 2015 : Peugeot avec la 208 WRX

    FIA-RX 2015 : Peugeot avec la 208 WRX

    Ce matin, Peugeot Sport a lancé son programme FIA-RX 2015. Il s’agit d’un programme soutenu par Peugeot Sport et exploité par la structure du Suédois Kenneth Hansen. La 208 WRX, fer de lance de la marque, s’en voit évoluée par rapport à l’année dernière, et un objectif  de victoire simple : les titres Constructeur et Pilote. A ce niveau, on retrouve Timmy Hansen au volant de la 208, lui qui terminait 4ème du championnat 2015. Grande nouveauté cette année, le pilote français Davy Jeanney rejoint l’équipe officielle Peugeot. Il s’agira là de sa première année en tant que pilote officiel. Auparavant, Davy était pilote à son compte, comme amateur, bien qu’au niveau auquel il roulait, l’approche du métier de pilote était bien professionnelle. Peugeot fait donc là un choix stratégique intéressant, en permettant à un Français de rouler au meilleur niveau du rallycross mondial. On ne peut que féliciter Peugeot de ce choix. Au niveau de la livrée de la 208 WRX, on retrouve là les couleurs Red Bull / Total du Peugeot 2008 DKR, qui rappelle bien la 208 GTI 30th.

    Rendez-vous du 24 au 26 avril, au Portugal, sur le circuit de Montalegre, pour le lancement de la saison 2015 du FIA-RX.

    Calendrier du Championnat du monde FIA de Rallycross 2015 : 24-26 avril : Portugal (Montalegre) / 1er-3 mai : Allemagne (Hockenheim) / 15-17 mai : Belgique (Mettet) / 22-24 mai : Grande-Bretagne (Lydden Hill) / 19-21 juin : Allemagne (Estering) / 03-05 juillet : Suède (Holjes) / 07-08 août : Canada (Trois-Rivières) / 21-23 août : Norvège (Hell) / 04-06 septembre : France (Lohéac) / 18-20 septembre : Espagne (Barcelona) / 02-04 octobre : Turquie (Istanbul) / 16-18 octobre : Italie (Franciacorta) / 27-29 novembre : Argentine (San Luis).

     Peugeot 208 WRC FIA RX 2015 Hansen Timmy Hansen Davy Jeanney Peugeot 208 WRC FIA RX 2015 Hansen Timmy Hansen Davy Jeanney Peugeot 208 WRC FIA RX 2015 Hansen Timmy Hansen Davy Jeanney Peugeot 208 WRC FIA RX 2015 Hansen Timmy Hansen Davy Jeanney  - 05 Peugeot 208 WRC FIA RX 2015 Hansen Timmy Hansen Davy Jeanney  - 06 Peugeot 208 WRC FIA RX 2015 Hansen Timmy Hansen Davy Jeanney  - 07

  • Peugeot 208 WRX pour Jérôme Grosset-Janin

    Peugeot 208 WRX pour Jérôme Grosset-Janin

    C’est officiel depuis mi mars, le Français Jérôme Grosset-Janin passe cette année à la Peugeot 208 WRX, délaissant sa vaillante Clio vieillissante. Dès le 16 mai prochain, sur le circuit de Mettet en Belgique, débutera aussi une collaboration nouvelle avec l’équipe écossaise Albatec, qui lui fournit la 208. Il ne sera pour autant pas lancé dans l’inconnu puisqu’il retrouvera l’équipe MTechnologies, en soutien de Albatec. De plus, le championnat d’Europe ne sera pas pour lui une découverte, puisqu’il le disputait l’an dernier, terminant à la septième position, au volant de la Clio 3 de l’équipe française Chanoine. Jérôme, Champion de France de rallycross en 2013, évolue donc en douceur.

    A noter que cette belle n’a pas de nom pour le moment, le pilote savoyard donnant des noms à ces voitures de courses. L’an dernier,  sa Clio 3 se prénommait Eléonore. Nous vous tiendrons au courant de l’identité de la petite :-)

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