Catégorie : Histoire & Culture

  • Citroën est timbré !

    Citroën est timbré !

    Si leur histoire est faite d’infidélités, Citroën et La Poste ont souvent fait un bout de chemin ensemble pour relier les 66 millions de français (et le reste du monde). A partir d’aujourd’hui, La Poste célèbre son partenaire à travers une série d’une dizaine de timbres de collection.

    Deux plaques de cinq timbres sont mis en vente. La première regroupe les Type A, 2 CV, Mehari, XM et C3. La seconde laisse apparaître les Traction Avant, DS, CX, Xsara et C4 Cactus.

    Un livret collector est aussi proposé avec l’ensemble des dix timbres dans un cahier résumant les premières années de Citroën.

    Chaque plaque est vendue au prix de 5,50 euros (valeur faciale 3,30 euros). Le livret s’échange contre 19,90 euros.

  • Joyeux anniversaire à la « Gorde » !

    Joyeux anniversaire à la « Gorde » !

    Il y a cinquante ans, les visiteurs de ce qui s’appelait encore le Salon Automobile de Paris découvraient une Renault 8 un peu spéciale. Teintée de bleue, elle arborait deux bandes blanches et une fiche technique attractive… Cette Renault 8 Gordini allait participer à la grande histoire du sport automobile français !

    Deux ans plus tôt, Renault avait présenté l’héritière des 4 cv et des Dauphine. La Renault 8 se voulait tournée vers l’avenir avec quatre freins à disque et un moteur 956 cm3 emprunté à la Floride. En 1963, la Direction Générale lançait un projet de R8 sportive.

    Deux équipes planchaient sur cette réalisation au cahier des charges simpliste : surcoût minimal et vitesse de pointe supérieure à 155 km/h. Gordini et le Service Compétition de Renault pouvaient s’affronter.

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    En octobre 1963, les deux Renault 8 préparées sont à Montlhéry pour un premier duel. Sur l’anneau, la vitesse de pointe est de 152 km/h pour les deux équipes. Et l’écart est infime sur le circuit routier, couvert en un peu plus de cinq minutes.

    Un mois plus tard, nouvelle confrontation. Les deux Renault 8 atteignent les 160 km/h. Mais Gordini envoie en piste une autre voiture. Avec une culasse retravaillée, son moteur affiche 87 chevaux… Pourtant les premiers tours ne montrent pas le moindre avantage. Le sorcier décide de retirer le capot moteur. Profitant de l’air frais, le moteur respire et propulse la R8 à 172 km/h.

    En réaction, le Service Compétition planche sur une R8 au pavillon surbaissé de 10 centimètres. Les essais suivants n’apportent pas de résultats concluants. Renault décide donc de concentrer ses efforts sur le projet d’Amédée Gordini.

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    La Renault 8 Gordini est désormais programmée pour un lancement en 1964 !

    Elle est dévoilée au grand public le 1er octobre, lors du Salon Automobile de Paris. Equipée d’un moteur 1 108 cm3, elle est commercialisée dans la foulée au tarif de 11 500 Francs (soit 2,65 années de SMIC).

    [Pour comparer au tarif 2014 rapporté à la valeur du SMIC, le tarif serait aujourd’hui de 35 900 euros]

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    Réalisée pour se démarquer du reste de la gamme, cette « Gorde » se distingue des autres Renault 8 par ses grands phares de 200 millimètres, sa teinte Bleu France et ses deux bandes blanches. Mais c’est surtout ce qui était caché qui changeait… doubles amortisseurs à l’arrière, direction redéfinie, freins dotés d’un Hydrovac et le fameux moteur à culasse hémisphérique alimenté par deux carburateurs doubles corps capable de délivrer 95 chevaux à 6 500 tours/minute.

    Le public parisien semble conquis. Mais le meilleur reste à venir pour Renault. La semaine suivante, six Renault 8 Gordini sont alignées au départ du Tour de Corse.

    Après des tentatives avec des prototypes durant l’année 1964, sans grand succès, c’est une première apparition officielle pour les Gorde de Constenz / Le Guezec, Vinatier / Masson, Feret / Hoffmann, les frères Santonacci, Guichet / Clément et Melot / Pinelli.

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    Renault prend un vrai risque en se présentant au départ. Bien moins puissante que la concurrence (Porsche 904, Alfa Romeo Tubolare, Lancia Flavia, Citroën DS 19, Ford Mustang, Lotus Elan, Ferrari 250 GT ou Alpine A110), elles sont pourtant obligées de courir en catégorie Sport à la moyenne plus élevée que la classe Tourisme.

    Et pourtant… Tout va tourner en faveur de Renault. Le Tour de Corse 1964, de Bastia à Bastia en un peu plus de 24 heures, est marqué par des conditions épouvantables. Pluie, brouillard, la météo est exécrable. Des 79 voitures au départ, seules huit sont classées au retour à Bastia.

    Parmi ces huit voitures, quatre sont des Renault 8 Gordini ! Vinatier et Masson s’imposent devant l’Alfa Romeo Tubolare de Rolland et Augias. Le top 5 est complété par trois autres Gorde.

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    A grands coups de publicité, Renault se servira de ce succès incroyable pour que les Français adoptent la Renault 8 Gordini « agile, nerveuse, endurante et parfaitement compétitive ».

    Nous sommes en octobre 1964. De nombreux pilotes amateurs commandent une Renault 8 Gordini pour s’épanouir en compétition. En rallye et sur circuit en Coupe Renault 8 Gordini, avec le 1 100 ou le 1 300 à partir de 1966, on verra passer des Therier, Jabouille, Hommell, Darniche, Cudini, Malcher, Piot, Larousse, Andruet, Orsini, Nicolas… Un morceau d’histoire du sport automobile français !

  • L’anniversaire d’AVUS

    L’anniversaire d’AVUS

    Le 25 septembre 1921, l’Allemagne voit s’ouvrir la première autoroute de l’histoire de l’ère automobile. L’AVUS (Automobil-Verkehrs- und Übungs-Strasse), un ruban de bitume de dix kilomètres de long à deux voies séparées, permet de traverser la forêt Grunevald à l’ouest de Berlin.

    La mise en chantier de cette route rectiligne (d’abord pensée comme un circuit automobile et une piste d’essais) avait commencé en 1909. En manque de financements, la société AVUS (dont l’acronyme signifie « circulation automobile et formation routière »), n’avait réellement commencé les travaux qu’en 1913. La première guerre mondiale avait encore largement retardé la construction malgré la présence de prisonniers russes, temporairement employé sur le chantier.

    En 1920, grâce au soutien d’Hugo Stinnes, le circuit est finalisé. L’AVUS est inauguré le 24 septembre 1921 avec une course automobile, avant d’ouvrir au public le lendemain, sous la forme d’une autoroute.

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    En 1926, le premier Grand Prix d’Allemagne est disputé sur ces lignes droites de dix kilomètres reliées par deux incroyables bankings de 43° ! Cette course se termine par un drame avec la mort de trois commissaires et la victoire d’un pilote encore inconnu : Rudolf Caracciola au volant d’une Mercedes-Benz.

    Les plus grands noms de l’époque s’y sont illustrés : Luigi Fagioli, Bernd Rosemeyer, Juan Manuel Fangio. La mort de Jean Behra, sorti dans le banking nord (Nordschleife) dépourvu de protection a participé à la transformation du site. D’abord coupés par des chicanes, les bankings furent abandonnés pour accueillir, dans les années 1980 et 1990, des courses de F3 et de DTM.

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    La dernière course a eu lieu en 1998. Avec la chute du mur de Berlin, il devenait de plus en plus difficile de fermer cette autoroute qui fait aujourd’hui partie de la Bundesautobahn 115…

    En 1991, Audi rendait hommage au lieu en baptisant un concept-car « Avus quattro ».

  • Peugeot 208 GTi : plus GTi que jamais ?

    Peugeot 208 GTi : plus GTi que jamais ?

    Surprise attendue pour le 1er octobre… Peugeot nous fait saliver avec une présentation mettant en scène sa nouvelle 208 GTi 30th au coeur de la publicité « 205 GTi : plus GTi que jamais » diffusée en 1987 !

    Retour en 1987 : Gérard Pires (quinze ans avant Taxi !) passe quatorze jours dans le Grand Nord canadien. Dans un décor entièrement naturel, il lance une 205 GTi sur un lac glacé du parc de Banff à quelques dizaines de kilomètres de Calgary. Un chasseur F20 envoie un missile, un Hercule C130 tente de se poser sur le toit de la 205… Le film coûte 5 millions de francs ! Un record à l’époque.

    Henri Chambaud, alors Directeur Commercial France de Peugeot, apprécie. La publicité spectaculaire n’est pas faite que pour le plaisir des yeux. « L’automobile est un produit à forte personnalité », résumait-il. « Il faut entretenir une relation affective forte avec sa voiture. Mais c’est comme la nouvelle cuisine, il faut que l’on sente le goût des aliments sans qu’une sauce trop épaisse occulte le produit frais. J’espère que les publicitaires connaîtront la même révolution que les cuisiniers ! »

    Son sacré numéro est une réussite exceptionnelle… « voire anormale » avait-il avoué alors. Et la version GTi est devenue une locomotive pour toute la gamme. Titres mondiaux en rallye, victoires au Dakar, tout souriait à la 205.

    En 1987, le scénario de cette publicité est accepté… En y repensant un 24 septembre 2014, la vision de bombardement autour de cette 205 GTi ne sont plus du tout imaginables… D’ailleurs ces scènes ont été oubliées dans le film teaser de la 208 GTi 30th…

    Avec cette nouvelle génération, Peugeot fait face à une concurrence autrement mieux « armée ». Mais la marque s’apprête à revivre des grandes heures à travers sa communication… A vérifier dès la semaine prochaine !

  • Chantilly : Mercedes-Benz C111/II

    Chantilly : Mercedes-Benz C111/II

    15 ans après la fameuse 300 SL, Mercedes dévoile une série de concept cars qui rappelle l’intemporel coupé dans un style très seventies : la C111 est présentée lors du Salon de Francfort 1969. Un concept car futuriste, remake « futuriste » de la symbolique 300 SL et ses portes papillon. Quelques mois plus tard, un C111-II apparaît au Salon de Genève… L’accueil est plus que positif.

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    On presse Stuttgart de travailler sur un nouveau roadster. Mais Mercedes campe sur ses positions : les C111 sont des voitures expérimentales, pas des études de style. Pourtant, les développements continuent durant une dizaine d’années.

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    En 1969, le capot cache un moteur de type Wankel à trois pistons rotatifs développant 280 chevaux. Le moteur de la C111-II, présenté à Chantilly, passe à quatre pistons pour atteindre 350 chevaux. Lors des essais, la voiture développée par Karl Wilfert atteint 300 km/h.

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    Les expérimentations sur les moteurs rotatifs ne sont pas concluantes. Le département de développement de Mercedes-Benz choisit de mettre un terme à ses recherches sans parvenir à rendre le Wankel moins énergivore et moins polluant.

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    En 1973, la crise pétrolière bouleverse la donne. Et en juin 1976, une C111 IID apparait sur la piste de Nardo en Italie propulsée par un moteur Diesel de 190 chevaux, une version turbo-compressée du moteur OM 617 de 80 chevaux qui équipe la 240 D. En soixante heures, elle bat seize records du monde avec une vitesse moyenne de 252 km/h… Une III, puis une IV seront également conçus avant d’être rangées au musée en 1979…

  • Chantilly : Voisin C25 Aérodyne

    Chantilly : Voisin C25 Aérodyne

    Pionnier de l’aventure aéronautique française, Gabriel Voisin était aussi un ingénieur automobile de génie. En 1934, alors que sa marque est en faillite, il continue de proposer des lignes d’exception.

    La C-25 Aérodyne est dévoilée lors du Salon de Paris 1934. Elle incarne la modernité et le luxe d’une industrie française qui lutte contre la crise.

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    Avec cette ligne allongée et ses formes arquées, la C-25 tranche avec les modèles commercialisés à l’époque, aux silhouettes anguleuses. Le style est fulgurant avec un profil fuselé comme une aile d’avion. Le pavillon coulisse à l’aide d’un moteur auxiliaire et les accessoires rappellent le style Art Déco.

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    Vingt-huit châssis C25 ont été produits, mais seuls sept ont reçu la carrosserie « Aérodyne ».

    D’autres prototypes (C-26, C-27, C-28, C-30) furent produits sans que la marque ne puisse les commercialiser avant d’abandonner la construction automobile.

  • Chantilly : Jaguar XK 120 Supersonic

    Chantilly : Jaguar XK 120 Supersonic

    Dans les années 1950, les Anglais et les Italiens donnaient naissance à des lignes très spécifiques, des silhouettes qui allaient progressivement offrir à chaque pays « sa » signature. Et si les Anglais ont parfois eu recours aux services des designers italiens, certains n’ont pas hésité à proposer des exemplaires souvent uniques sur des bases d’Aston Martin, Bentley ou Jaguar…

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    C’est justement sur la base d’une Jaguar que Ghia a réalisé cette Supersonic… L’oeuvre n’est pas une nouveauté. La première « Supersonic » est une création sur base Alfa Romeo 1900 Sprint pour disputer les Mille Miglia 1953.

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    Le succès de cette ligne parvient à convaincre d’autres clients. Treize FIAT 8V, une Aston Martin DB 2/4, trois Jaguar XK 120 et une AC Cobra héritent de cette carrosserie Ghia…

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    Le modèle présenté à Chantilly était une commande de l’importateur libanais de FIAT qui « voulait une Jaguar carrossée par Ghia ».

  • Chantilly  : Bugatti Type 101

    Chantilly : Bugatti Type 101

    La Bugatti Type 101 est l’un des derniers modèles de la première ère Bugatti… Après les décès de Jean Bugatti en 1939 et d’Ettore en 1947, Roland (fils d’Ettore et frère cadet de Jean) tente de poursuivre l’aventure. Au Salon de Paris 1951, il lance la Type 101.

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    La base est une évolution des célèbres Type 57 de 1933. Seulement sept châssis seront construits et livrés à des carrossiers comme Gangloff, Guilloré, Antem et Virgil Exner/Ghia.

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    Le sixième de la série, présenté au Concours Arts et Elegance de Chantilly, est dû à Antem… Il a été livré en septembre 1954 à René Bolloré qui s’était marié à la veuve d’Ettore Bugatti. La carrosserie s’éloignait des canons de l’époque avec un pare-brise panoramique et une longue caisse « ponton ».

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  • Taxis de la Marne : propagande gagnante

    Taxis de la Marne : propagande gagnante

    Dans chaque guerre, la propagande permet d’influer sur le résultat des batailles… Il y a un siècle, la communication faite autour des Taxis de la Marne a participé à faire reculer la première offensive allemande.

    L’Allemagne déclare la guerre à la France le 3 août 1914. Son armée envahit la Belgique et le Luxembourg. Le 8, les troupes françaises prennent Mulhouse. Mais la contre-attaque est pourtant décisive. Les soldats français reculent jusqu’au bassin parisien.

    La situation semble désespérée. Le Général Joffre et Alexandre Millerand, ministre de la Guerre, annoncent leur volonté de déclarer Paris « ville ouverte » pour éviter que les combats ne souillent la capitale.

    René Viviani, Président du Conseil, refuse cette idée. Il charge le Général Gallieni de défendre la ville et s’enfuit à Bordeaux…

    Le 3 septembre, l’armée allemande modifie sa trajectoire. Les troupes venues de Belgique bifurquent vers le sud pour affronter directement le gros des forces françaises à l’est de Paris.

    Mais ce qui ressemblait à une déroute n’était qu’une large opération de repli. Et alors que les Allemands passent Château-Thierry et Epernay, la 5e armée française fait une large percée pour faire remonter le front à Soissons et Reims.

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    C’est durant cette percée que Gallieni met Paris aux abois. A partir du 6 septembre, il réquisitionne 600 taxis (en très grande partie des Renault Type AG1) pour mener 3 000 réservistes à Nanteuil-le-Haudouin, là où le front est le plus proche de la capitale.

    De retour à Paris après sa « course », chaque chauffeur est payé selon les indications portées au compteur pour un total de 70 102 francs.

    Les soldats transportés n’ont pas directement participé à la victoire de la 1ere Bataille de la Marne. Mais les Parisiens ont vu les taxis partir vers le front plein de combattants… Le gouvernement s’empare de cette image pour galvaniser le peuple et donner un nouvel élan aux alliés pour repousser l’Empire Allemand. Cette reconquête prendra encore près de quatre années.

  • Mazda MX-5 : la naissance du mythe

    Mazda MX-5 : la naissance du mythe

    Inspiration britannique ou italienne ? Gènes japonais ou projet américain ? La Mazda MX-5 est la voiture globale par excellence. Elle a permis à renouveler le genre roadster… Jusqu’à le faire survivre.

    Évidemment, la MX-5 est une Mazda. Mais aurait-elle vu le jour sans un certain Bob Hall, un Américain originaire de Los Angeles dont le père avait piloté des bombardiers durant la Seconde Guerre mondiale ?

    Ce père qui, arrêté à un feu tricolore californien, a entamé une discussion avec un possesseur de MGTD… Un modèle neuf, d’un rouge éclatant. Un roadster des années 1950 de la plus pure espèce. Mais un roadster à deux places. Et son propriétaire devait s’en débarrasser au plus vite pour éviter un divorce. Et la Morris Minor cabriolet de Hall père était la parfaite alternative.

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    Transaction effectuée entre la MG et la Morris… La famille Hall possédait son premier roadster. Le premier d’une longue série : Triumph TR2, Austin-Healey 100-6, Healey 3000 Mark III… Bob et son jumeau Jim vivent dans cet environnement et conduisent avant même d’aller à l’école.

    Amoureux de la culture japonaise, Bob Hall profite de la fin de ses études pour partir six semaines au pays du soleil levant. De retour à Los Angeles, il parfait sa connaissance de la langue en dévorant des mangas et en enchainant les séances de cinéma à Little Tokyo.

    Reporter pour Motor Trend, il n’hésite pas à remarquer qu’un texte traitant de l’automobile japonaise est truffé d’erreurs. Le rédacteur en chef du magazine le défie de faire mieux… Il hérite alors de la charge de la rubrique. Ces nouvelles responsabilités lui permettent de voyager régulièrement d’un bout à l’autre du Pacifique.

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    Il rencontre Kenichi Yamamoto, directeur R&D de Mazda, et gagne la confiance du Japonais. En 1979, alors que Hall passe de Motor Trend à Autoweek, il se retrouve en tête-à-tête avec Yamamoto… La scène se déroule dans la salle de conférence 401, dans le quartier général de Mazda à Hiroshima.

    « Quel genre de voiture devrions-nous concevoir maintenant ? » questionne Yamamoto.

    Hall raconte qu’il a « passé la surmultiplié. Je balbutiais à 110 km/h… »

    « La RX-7 est une bonne voiture, une très bonne voiture de sport. Mais il n’existe plus de roadster comme les Britanniques savaient en faire. Simple : avec des moustiques sur les dents et les chevaux au vent. Quelqu’un devrait prendre la base d’une Mazda 323 pour en faire un roadster pas cher », répond-il.

    Dans ses souvenirs, l’Américain raconte que son compère n’a pas esquissé la moindre réaction. Poker face à l’accent terriblement japonais qui ne permettait pas d’imaginer si l’idée avait été partagée… La discussion a continué quelques minutes et Hall est rentré aux États-Unis.

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    La réfléxion n’est pourtant pas sans lendemain. Hall entame une large campagne de lobbying pour promouvoir son roadster. Il publie dans Autoweek, puis Car and Driver. Il appelle les constructeurs américains à reprendre leurs vieilles berlines pour en faire des cabriolets deux places à moindre coût.

    Et quelques mois plus tard, Hall et Yamamoto se retrouvent. Cette fois, ils sont en Californie et le Japonais pique son homologue : « Et au sujet d’une voiture de sport légère. Pourquoi n’étudierais-tu pas ça ? »

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    Alors que les japonais jouent la carte de la technologie pour gagner des parts de marché, l’idée d’un roadster n’entre pas dans leurs plans… Mais Hall travaille pour faire naître son projet. Pour Mazda, il propose un moteur à quatre cylindres en ligne, une transmission déjà éprouvée et des suspensions simples.

    Nous sommes en 1982. Hiroshima donne un écho favorable. Fidèle à sa façon de travailler, la marque imagine même la conception de nouveaux éléments. Une suspension indépendante est directement planifiée.

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    Un an plus tard, le projet se destine à la création d’un concept, car. Traction à moteur avant, propulsion à moteur central ou avant, la définition technique n’est pourtant pas arrêtée…

    Les mois s’écoulent sans qu’un modèle soit présentable… Le bureau américain de Mazda dessine les premières silhouettes, typées Ferrari selon Bob Hall. Et ce n’est qu’en 1985 qu’un prototype est testé. Il repose sur un moteur de 323 avec un essieu arrière de RX-7 de première génération. La ligne change petit à petit pour passer d’une miniature de Ferrari 275 GTB à une évolution de Lotus Elan.

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    En 1986, l’arrivée de Kenichi Yamamoto au poste de président de Mazda donne un nouvel élan. Une équipe complète est mise en place sous la direction de Toshihiko Arai.

    Il mène le projet avec l’ambition de respecter le concept japonais Jinba Ittai (le cavalier et le cheval comme un seul élément).

    La machine Mazda se met en route. Les problèmes dus à l’assemblage de pièces venant de différentes ressources sont résolus un à un. La suspension bricolée est recalée, celle de la RX-7 est refusée, car trop imposante. Un nouveau modèle est réalisé pour coller à l’esprit roadster.

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    Pour la première fois, un petit cabriolet profite des ordinateurs pour accélérer son développement. Nous sommes en 1987, un autre prototype est sur roues. Mais aucun feu vert n’est donné.

    Un groupe d’amoureux d’automobile est réuni aux États-Unis… L’échantillon soigneusement choisi est confronté au projet. Leur enthousiasme va contraindre Mazda d’avancer. Douze MX-5 sont alors livrés aux États-Unis. En avril 1988, les premiers journalistes qui ont eu la chance de tester la Mazda demandent sa commercialisation.

    En février 1989, la Mazda MX-5 est dévoilée au Salon de Chicago. Il s’en est vendu près d’un million alors que la quatrième génération est présentée aujourd’hui !

  • Instantané : la rencontre de Rolls et Royce

    Instantané : la rencontre de Rolls et Royce

    Avant de fonder Rolls-Royce, Charles Rolls et Henry Royce n’avait en commun que leur passion pour la mécanique, une profonde passion. Le destin les a pourtant rapprochés…

    La première rencontre date du 4 mai 1904. Charles Rolls et Henry Rolls ont déjeuné ensemble au Midland Hotel de Manchester.

    C’est à Henry Edmunds que l’on doit ce rapprochement. Actionnaire de l’entreprise de Royce et ami de Charles Rolls, il savait que ce dernier cherchait à vendre une voiture produite en Grande-Bretagne.

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    Edmunds lui a présenté le projet de Henry Royce : une superbe petite voiture bicylindre qui était peut-être la plus belle construite en Angleterre. »

    Rolls est allé à Manchester en train. Sur la route, il a confié à Edmunds qu’il voulait produire une voiture à son nom qui deviendrait aussi populaire que Broadwood pour les pianos ou Chubb pour les assurances.

    En quelques instants, Rolls a compris que la Royce 10hp était la voiture qu’il cherchait. Malgré des origines fort différentes, Rolls et Royce se sont très vite entendus.

    Et Rolls promit à Royce de vendre toutes les voitures qu’il pourrait produire sous la nom de Rolls-Royce.

    Charles Rolls empruntait une 10hp pour rentrer à Londres le soir même. A son arrivée à minuit, il appelait son associé Claude Johnson pour lui raconter sa journée : « J’ai rencontré le plus grand ingénieur du monde. »

  • Hommage à Bruce McLaren

    Hommage à Bruce McLaren

    Né en 1937, il y a exactement 77 ans, Bruce McLaren a marqué l’histoire du sport automobile. Après ses débuts en F1 en 1958, il devenait le plus jeune vainqueur de GP (il ne sera battu que 44 ans plus tard par Fernando Alonso) avant de terminer vice Champion du Monde en 1960.

    Suivant l’exemple de Jack Brabham, il fondait sa propre écurie et remportait son unique Grand Prix au volant de sa voiture en Belgique en 1968.

    Deux ans plus tard, il se tuait sur le circuit de Goodwood en Can Am. Son palmarès se compose de 98 départs en F1 avec quatre victoires, huit participations aux 24 Heures du Mans avec une victoire en 1966 à bord d’une Ford GT40 et deux titres en Can Am.

    L’écurie McLaren lui survivait pour aller décrocher huit titres de Champion du Monde de F1 en 1974, 1984, 1985, 1988, 1989, 1990, 1991 et 1998.

    C’est aussi l’occasion de revoir l’un des épisodes de Tooned, une série de dessins animés produits par McLaren pour les 50 ans de la naissance de l’écurie…