Catégorie : Histoire & Culture

  • Les chiffres du Land Rover Defender

    Les chiffres du Land Rover Defender

    Dans quelques semaines, une icône de l’industrie automobile va cesser d’être produite. Comme pour la Citroën 2 CV, la Volkswagen Coccinelle ou la MINI, l’arrêt définitif de l’assemblage du Land Rover Defender deviendra un fait historique.

    Conçu après la seconde guerre mondiale, le « Land Rover » (son nom d’origine) était destiné aux fermiers à la recherche d’un 4×4 robuste. En 67 ans, il a tout connu de l’histoire britannique. Lancé sous George VI, il ne survivra pourtant pas à Elisabeth II en fonction depuis 1952.

    Land Rover a décidé de mettre un terme à la production face à l’investissement nécessaire pour aligner son Defender sur les nouvelles normes… Dans quelques mois, l’appellation devrait néanmoins revenir sous les traits d’une sixième génération qui marquera une réelle rupture.

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    En attendant plus, voici quelques chiffres qui ont marqué l’histoire du Def

    • 24 471 : le nombre de jours de production des Land Rover et Defender
    • 9 000 : le nombre de pièces nécessaires à l’assemblage du Defender
    • 170 : le nombre de marchés dans lequel ils ont été commercialisés
    • 450 : le prix en livres sterling du premier Land Rover vendu
    • 28 820 : le premier prix en euro d’un Defender en France, aujourd’hui
    • 2 050 000 : le nombre de Land Rover et de Defender produit en 67 ans
    • 301328 : le numéro de série de la charnière du capot qui reste inchangé depuis 1947
  • Serge Gevin, dessinateur sur 2 CV de 1976 à 2015

    Serge Gevin, dessinateur sur 2 CV de 1976 à 2015

    En avril 1976, Citroën invente sa première série spéciale. Destinée à célébrer la 5 millionième 2CV produite, la « Spot » est une simple 2 CV 4 aux équipements revus et à la décoration travaillée.

    Quelques mois après l’arrivée d’une 2 CV Special (qui fêtait avant-hier son 40e anniversaire), la 2 CV 4 n’a plus de clients. Citroën invente alors une nouvelle pratique commerciale : la série spéciale.

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    Un jeune styliste est invité à travailler sur la carrosserie de la Deuche. Il joue avec un orange Ténéré et un blanc Meije, à l’extérieur comme à l’intérieur. 1 800 exemplaires sont écoulés en France, puis dans toute l’Europe avec l’appui d’une campagne publicitaire ciblée.

    A l’origine du dessin de cette première série limitée, Serge Gevin est encore appelé pour peindre les Charleston bordeaux et grise, la Dolly, la Cocorico et même les GS Basalte, Dyane Caban, Visa Sextant et Carte Noire…

    Cette année, Citroën Italia a rappelé Serge Gevin. 25 ans après la dernière production de 2 CV, les Italiens lui ont proposé un modèle d’époque pour qu’il dessine une dernière série limitée (à un exemplaire).

    Inspiré par la fameuse phrase de Pierre Boulanger (entonné sous forme de cahier de charges) qui voulait que sa « TPV » puisse transporter un panier d’œufs dans un champ sans en casser un seul.

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    Serge Gevin a donc demandé une 2 CV Club aux phares ronds pour sa version « Soleil » avec une teinte blanche, des ailes, un coffre et une capote jaune et des dessins sur les portières et l’arrière. A l’intérieur, une sellerie bleue vient compléter l’ensemble signé par l’artiste.

  • La Porsche 911 Turbo jugée invendable !

    La Porsche 911 Turbo jugée invendable !

    Au début des années 1970, le changement de la réglementation sportive américaine précipite l’arrivée de la Porsche 917 au musée et le développement d’une 911 de série à moteur turbo… Un modèle jugé invendable à l’époque !

    Après deux victoires consécutives aux 24 Heures du Mans, les Porsche 917 multiplient les victoires aux Etats-Unis dans la série Can-Am. Face aux Américaines de 7 à 8 litres de cylindrées, la « petite » Allemande turbocompressée joue les premiers rôles.

    La domination de la Porsche 917/30 Spyder de 1 200 chevaux agace. En s’appuyant sur les efforts demandés en pleine crise pétrolière, les fédérations modifient leurs règlements pour rapprocher les voitures de course des modèles de série. Porsche décide alors d’adapter sa technologie turbo développée en compétition à sa 911 de production.

    « Tout ce que nous avions utilisé sur la 917 existait déjà », se rappelle Hans Mezger, surnommé le pape des moteurs turbo de Porsche. « Ils avaient simplement été mal employés ou abandonnés par d’autres. Nous les avons redécouverts et réinventés. »

    Pour diminuer le délai d’attente de réponse, Porsche diminue la taille du turbocompresseur et réutilise les gaz d’échappement.

    La technologie fonctionne et son montage sur la Porsche 911 est présenté lors du Salon de Francfort 1973. La première version homologuée est dévoilée l’année suivante, à Paris.

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    La scène a été récemment racontée chez Porsche. En interne, la voiture fut alors très décriée. Le service commercial la pense invendable, trop sportive et trop chère. En pleine crise, on n’imagine pas demander 65 800 marks pour une Porsche 911… Même avec des voies élargies, des ailes larges, un nouveau pare-choc avant et un imposant aileron à l’arrière.

    Les 400 exemplaires produits par Porsche pour lancer l’homologation de la voiture de course vont-ils rester sur les parkings ? Hans Mezger et Ernst Fuhrmann, en charge de l’innovation technologique du constructeur, font le voyage aux Etats-Unis pour présenter leur bébé…

    Les journalistes découvrent cette 911 Turbo… « C’était comme si tous avaient attendu une voiture comme celle-ci », se souvient Mezger. Les 400 voitures sont rapidement vendues. Et des dizaines de milliers suivront !

  • Le retour d’une ancienne marque allemande

    Le retour d’une ancienne marque allemande

    Un nouveau Maybach ? Une autre ancienne marque allemande va faire son retour dans les concessions très prochainement. Borgward devrait renaître lors du Salon de Frankfort avec la présentation d’un SUV.

    Le retour du blason avait été annoncé à Genève. Installé à Brème, Borgward employait jusqu’à 23 000 personnes pour produire plus d’un million de véhicules avant de disparaître il y a un demi-siècle.

    Dans les années 1950, Borgward était le troisième constructeur allemand avec l’idée – déjà – de proposer des berlines premium accessibles. Comme beaucoup d’autres fondateurs un peu trop passionnés, Carl Borgward essayait de faire toujours mieux qu’une concurrence souvent bien plus industrialisée, comme le coupé Isabella en photo.

    Puis une couverture de Der Spiegel en décembre 1960 précipitait la chute de l’entreprise. Le sujet vilipendait l’organisation de Borgward, le style impulsif de son patron et les problèmes financiers de la société… Il n’en fallait pas plus pour que le sénat de Brème ne se porte plus garant et bloque les crédits du constructeur. Il faut dire que les membres de parti social-démocrate au pouvoir étaient des ennemis de longue date de Carl Borgward.

    Brème a alors récupéré tous les biens de Borgward et les a confié à Johannes Semler, déjà en charge du conseil d’administration de BMW… Moins d’un an après, l’usine fermait ses portes.

    46 ans plus tard, le petit-fils de Carl Borgward était touché par la grâce. Pourquoi ne pas vendre les droits de « sa » marque à un riche entrepreneur chinois ? Beiqi Foton Motor mettait une roue en Allemagne et payait de nouvelles installations à Stuttgart pour relancer Borgward.

    Conférence de presse à Genève et annonce d’un SUV à Francfort, Borgward est maintenant attendu !

    PS: Si madame Vega pouvait rencontrer un autre riche Chinois, ça Faceliterait les choses aussi, non ?

  • Trois semaines pour sauver la Renault 8 !

    Trois semaines pour sauver la Renault 8 !

    En septembre 1960, les équipes techniques de la Régie Renault présentent la « 8 » aux commerciaux de la marque. Les mines sont déconfites. Personne n’apprécie le dessin pourtant final de la berline de Billancourt !

    Au siège, on se presse pour sauver la Renault 8. Un cabinet indépendant est appelé. Avec une équipe réduite, Philippe Charbonneaux se voit confier la charge de transformer le style de la voiture, sans changer – ou presque – le moindre élément.

    A l’époque, le touche-à-tout Charbonneaux (brosse à dents, autoroutes ou Delahaye) est à Rennes où il travaille sur les cabines de camions Bernard. Il reçoit un coup de téléphone de Fernand Picard qui lui demande de rappliquer à Rueil-Malmaison pour voir un prototype dont ses designers italiens ne veulent plus entendre parler.

    « Incroyable, il ne manquait plus que le tapis rouge pour m’accueillir », se souvient-il. « Après m’avoir fait traverser des hangars pleins de prototypes Renault, on me présenta celui de la voiture qui devait remplacer la Dauphine : une voiture ratée, décalée dans tous les sens. Après l’avoir examinée pendant près d’une heure, je mesurais mieux le sale travail qu’il y avait à faire, tout en gardant la plate-forme telle quelle. »

    A cette époque, Renault et Alfa Romeo collaboraient sur plusieurs modèles. En Italie, le projet Tipo 103 était bien avancé et Renault s’en était inspiré pour la 8. Le constructeur milanais laissera ensuite tomber sa Tipo 103 pour présenter la Giulia.

    « Dans mon contrat, on me donnait carte blanche pour un mois, seul avec une douzaine de compagnons tôliers formeurs recrutés dans toute la France », racontait Charbonneaux dans La Vie de l’Auto en 1994. « En contrepartie, mes émoluments équivalaient au salaire d’un cadre moyen de la Régie. Trois semaines plus tard, sans faire de dessin et en travaillant au pifomètre avec des baguettes de bois pour corriger les lignes de carrosserie, le dessin de la Renault 8 était définitif. Fernand Picard et Pierre Dreyfus donnaient leur accord de fabrication à mon prototype ! »

    Et tout le monde fut conquis, du réseau aux clients. Renault offrait alors à Philippe Charbonneaux la possibilité de créer une équipe de style, tout en lui laissant l’opportunité de conserver son cabinet indépendant. L’aventure dura deux ans, mais le designer ne réussissait pas à se fondre dans l’esprit de la Régie. On lui doit néanmoins les grandes lignes de la Renault 16 sortie en 1965.

  • Picasso, période argent grâce à Citroën

    Picasso, période argent grâce à Citroën

    L’art et les artistes… Souvent incompris par les profanes, ils marquent néanmoins leur époque. Picasso était de ces génies, par ses périodes bleues, roses, son approche du cubisme, le surréalisme et – longtemps après sa mort – son engagement auprès de Citroën (!).

    Les Demoiselles d’Avignon et Guernica ont eu une descendance : la Xsara Picasso en 1999 !

    De son vivant, Pablo Picasso avait déjà bien du mal à tenir sa propre famille. Après sa disparition, les Picasso se sont déchirés autour de l’héritage de l’artiste. Il faut dire que l’Espagnol (la France lui a refusé la nationalité en 1940) avait soigneusement évité de faire le moindre testament, qu’il comptait une maîtresse et deux enfants hors mariage…

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    De suicides en procès, ce sont ses trois enfants naturels, Paloma, Maya et Claude, qui gagnèrent les droits sur « Picasso ».

    Dès 1973, la fortune est évaluée à 1,3 milliards de francs. Les enfants décident de créer Picasso Administration pour gérer le patrimoine familiale. Avant chaque vente, ils délivrent un certificat d’authenticité et s’occupent des droits d’auteur.

    A la fin des années 1990, ils reçoivent près d’un millier de demandes de reproductions chaque année. Les tarifs sont parfois très bas. Pour la couverture d’un livre de poche écrit par Milan Kundera, qui ne jure que par Picasso, l’autorisation est délivrée contre 400 euros.

    Dans l’immense majorité des cas, l’utilisation du nom et des oeuvres est refusée. Car Picasso ne cherche pas à étendre son nom, ce sont les marques qui demandent l’autorisation. Le plus gros contrat a été signé avec Citroën… un deal qui dure depuis 1999.

    S’il n’est pas indexé sur le nombre de voitures vendues, il est régulièrement revu à la hausse. Dans une interview donnée en 2008, la famille Picasso avouait avoir touché 3 millions d’euros durant l’année 2007… L’accord a pourtant déchiré la famille.

    Claude Picasso a voulu cette signature, défendue aussi par son neveu Olivier. Les autres ne veulent plus en entendre parler. Dans les colonnes du Monde, l’un d’eux expliquait : « Un jour, alors que je donne mon nom pour une réservation au restaurant, l’hôtesse me dit : « Picasso, comme la voiture ? » J’ai pensé qu’il fallait faire attention… ».

    L’arrivée de Cactus va-t-il remettre en cause l’existence de Picasso dans la gamme Citroën ? C’est quand même beaucoup moins cher…

  • Alpine Trial 1913 : l’excuse de Rolls-Royce

    Alpine Trial 1913 : l’excuse de Rolls-Royce

    Rolls-Royce se lance dans le SUV ! La réplique aurait pu échapper de la bouche de Bernard Arnault… Il faut dire que l’on voit mal un modèle portant le Spirit of Extasy crapahuter sur tous les types de terrain.

    Pour justifier le lancement d’un modèle 4×4, les équipes de Rolls-Royce ont fouillé dans les archives de la marque. Et ils ont trouvé ce qu’ils cherchaient dans les 111 ans d’histoire.

    Car, il y a des décennies, des Rolls-Royce ont bien été converties en utilitaires et en véhicules pour la ferme. D’autres modèles ont été modifiés par les maharajas pour accueillir une plateforme de tir pour des chasses dans la jungle. Mais l’épisode qui a marqué leurs recherches, et qui sert aujourd’hui de justificatif, c’est l’Alpine Trial 1913.

    Avant la première guerre mondiale, cette épreuve était la première course d’endurance pour automobiles. Rolls-Royce y avait engagé quatre Silver Ghost, trois officielles Alpine Eagle et une ‘réplique’ pour un client.

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    L’objectif était de traverser les Alpes par des passages tout juste inaugurés. En 1913, ces quelque 3 000 kilomètres et ces sommets à plus de 2 000 mètres d’altitude n’avaient rien à voir avec le parcours d’aujourd’hui. Partir de Derby pour rejoindre l’Empire Austro-Hongrois et faire une boucle vers l’Italie et les Balkans (aussi dans en Autriche-Hongrie à l’époque) était une énorme aventure, tant pour affronter ces routes à peine dessinées que pour les tensions très perceptibles à quelques mois de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand.

    Pour en revenir à la course, 31 des 46 engagés avaient atteint l’arrivée, dont quatre sans la moindre pénalité. Parmi ces quatre participants, l’un des équipages officiels Rolls-Royce, Friese et Platford, recevait la plus haute distinction.

    Pour Radley, le pilote privé, le classement n’avait pas autant d’importance… Il avait pris un malin plaisir à rouler le plus vite possible et dépassait, régulièrement, la voiture ouvreuse pour monter les cols en pleine vitesse (parfois plus de 40 km/h avec des pentes à 27 % !). Qu’importe la succession de pénalités…

  • La révolution du radial

    La révolution du radial

    Durant la première moitié du XIXe siècle, un inventeur écossais brille par ses expériences chimiques. Charles Macintosh met au point l’imperméable par dissolution du caoutchouc… Quelques années plus tard, sa nièce exporte cette culture du caoutchouc en Auvergne. Edouard Daubrée, le mari de cette jeune Ecossaise lance alors une petite fabrique de balles pour enfants qui sera reprise en 1989 par les frères André et Edouard Michelin. Le point de départ de l’une des plus belles histoires de l’industrie française.

    Bibendum se révèle en équipant l’Eclair et la Jamais Contente. L’entreprise prospère et se diversifie en proposant de nouveaux services avec ses cartes et ses guides. Après la Seconde Guerre Mondiale, Michelin révolutionne une seconde fois l’automobile avec le pneu radial.

    Le brevet est déposé le 4 juin 1946 et le Michelin X est commercialisé en 1949. Sa structure permet de considérablement réduire les risques de dérive et de multiplier par deux la longévité du pneumatique. En seulement quelques années, la majorité des constructeurs européens l’adopte.

    Ce nouveau pneu associe des nappes métalliques, allant d’un talon à l’autre (ce qui forme la carcasse), à une ceinture composée de plusieurs nappes en acier destinées à renforcer le sommet du pneu.

    La carcasse radiale permet un contact plus homogène avec le sol et génère ainsi une usure plus régulière de la bande de roulement. Cette rigidité implique également une diminution de la perte d’énergie nécessaire à appliquer une force au pneu.

    Ce type de conception est aujourd’hui matérialisé par la présence d’un « R » ou de la qualification « Radial » sur le flanc du pneumatique. La signification des inscriptions sur les pneumatiques est expliquée sur 123pneus.fr.

  • La dernière Citroën 2CV : 27 juillet 1990, 16h30, Mangualde, Portugal.

    La dernière Citroën 2CV : 27 juillet 1990, 16h30, Mangualde, Portugal.

    27 juillet, 16h30, Mangualde, Portugal.

    Depuis 1988, toute la production de la 2CV se fait à Mangualde, au Portugal. Il s’agit là de sa dernière usine. Le 27 juillet 1990, 16h30, la dernière 2CV sort des chaines de production, après 5 114 961 exemplaires produits. Modèle Charleston biton Gris Cormoran/Gris Nocturne, elle a le numéro de châssis TW6 AZKA0008KA481312 et est réservée Claude Hebert, alors directeur de l’usine de Mangualde.

    A sa sortie, la fanfare locale l’attend. A ses côtés, sort en même temps une Citroën AX rouge, sa remplaçante. Cela nous rappelle drôlement la sortie de la dernière Traction Avant, en 1957 : une DS, sa remplaçante, lui passait alors devant…

    Chez Citroën, tout est histoire de famille.

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    Un départ en fanfare.
  • Jules, Lucien, Mauro. Bianchi.

    Jules, Lucien, Mauro. Bianchi.

    On avait échangé quelques mots lors d’un vol. En direction de Budapest, c’est sûr, mais je ne me rappelle plus pour quel évènement. Les World Series by Renault peut être, ou un Grand Prix de F1. Je n’ai plus le souvenir. Intimidé, je t’avais dit quelques mots, tu m’avais répondu, et je fus surpris par ta gentillesse, ta discrétion. Depuis ce jour, j’avais toujours eu un oeil sur toi. Discret, me renseignant de tes résultats de temps à autre. Il y a un peu plus d’un an, quasiment à domicile, tu marquais les premiers points de ton équipe Marussia, à Monaco. Puis il y eut Suzuka.

    C’est ce matin le réveil en douleur. Ton combat s’est terminé là, à côté des tiens, ta famille, tes proches, tes amis, bien loin de ce Japon maudit.

    Je ne peux pas m’empêcher de penser à Stéphane Consani. Vous étiez comme des frères. Je ne peux pas non plus m’empêcher de penser à Lucien Bianchi, pilote que j’admire tant. Gravement blessé lors d’un crash lors du Londres-Sydney 1968, il décédait l’année suivante au volant de son Alfa Romeo T33 AutoDelta lors des essais préliminaires des 24 Heures du Mans. Je ne peux m’empêcher de penser à Mauro Bianchi, frère de Lucien, lui aussi pilote à une époque où passer de la F1, au rallye, à l’endurance n’était pas un souci. Il avait survécu à un effroyable crash au volant de son Alpine. Il se retirait du sport auto suite au décès de son frère en 69.

    Jules, ton nom est partie du sport automobile français, italien et belge. Nous ne t’oublierons pas. RIP.

    Alex a déjà écrit ce matin au sujet de Jules. Mais ce matin, j’avais besoin d’écrire.

     

     

  • Une « dégénéressence » de Ferrari

    Une « dégénéressence » de Ferrari

    N’appelez pas Bescherelle ta mère, la faute du titre est bien calculée ! Les Ferrari trouvent plus ou moins leur filiation à travers l’histoire. Mais certaines, toujours en quête de carburant (essence, explication du jeu de mot), sortent un peu plus du lot.

    Les années 1980 bien entamées, Enzo Ferrari impose un nouveau défi à ses équipes. Il faut combler l’énorme écart entre les voitures de série et les modèles engagés en compétition. Quelle chance, la réglementation FIA permet (impose, surtout !) de dériver une voiture de production d’une Groupe B.

    La Scuderia planche donc sur une 288 GTO (Gran Turismo Omologato), dont les 200 exemplaires minimum sont vendus dès l’ouverture des commandes. 72 autres unités sont rapidement ajoutées à la série.

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    La magnifique GTO produite, l’Evoluzione débarque en Groupe B (mais en moins belle). Cinq exemplaires sont assemblés, mais aucune Ferrari 288 GTO Evoluzione ne prend le départ d’une course. Le V8 biturbo passe de 400 à 650 chevaux pour seulement 940 kg. Sans être la plus connue, elle a grandement participé à la création de la F40.

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    La F40 a – aussi – été accompagnée par une version compétition… Grosse différence, la Ferrari F40 LM a eu les honneurs de la course. Avec jusque ce qu’il fallait de démesure, elle a roulé aux Etats-Unis (IMSA), au Japon (JGTC) et en Europe avec plusieurs apparitions aux 24 Heures du Mans, sans succès. Selon les catégories, le V8 biturbo développait 630 à 750 chevaux pour environ 1 100 kg.

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    (In)digne héritière de la F40, la trop marketée F50 a aussi eu une version plus poussée. La Ferrari F50 GT a récupéré un moteur V12 emprunté à la Scuderia : 4,7 litres de cylindrée et 600 chevaux pour emmener un châssis développé en partenariat avec Dallara. L’idée était de contrer les évolutions de la McLaren F1… Mais, mauvaise habitude chez Ferrari, la F50 GT n’a jamais été engagée en compétition !

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    A force de produire des voitures de course sans jamais les inscrire en compétition, Ferrari a changé sa tactique. A partir de la FXX, ces modèles sont de vraies voitures « track only », utilisables sur piste sans se soucier d’une quelconque homologation officielle.

    Malgré un lourd chèque à débourser, l’idée parvient à convaincre plus de clients que d’exemplaires disponibles. La FXX comptait sur un V12 atmosphérique pour développer 800 chevaux. En version Pack Evo, la cylindrée passait à 6,2 litres et 860 chevaux.

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    Le dernier pur-sang de la marque a roulé ce week-end dans le cadre des Ferrari Racing Days de Budapest avec Sebastian Vettel en invité prestigieux. Quelques Ferrari FXX K, vendues environ 2 500 000 euros l’unité, était en piste pour animer les V12 de 860 chevaux et le moteur électrique de près de 200 chevaux qui l’accompagne.

  • Les Jeep du Tour de France

    Les Jeep du Tour de France

    Après guerre, la France se reconstruit et relance son économie avec l’aide du plan Marshall. Le matériel de guerre américain est encore présent sur le territoire, véhicules et outils en tous genres stagnent à foison. Dans le pays détruit, ce matériel sert tout de même. Les garages récupèrent les GMC pour en faire des dépanneuses. En campagne, forêt et en montagne, ce sont les Dodge qui ont les faveurs des exploitants. Les Jeep, encore plus communes, sont aussi utilisées dans cette France désœuvrée. La petite Américaine est prisée durant une longue période après la guerre. Sa facilité d’utilisation, sa dimension utilitaire et sa symbolique libératrice lui donnent un aura tout particulier.

    La presse sert beaucoup de la Jeep. Chaque rédaction a sa Jeep, qu’elle soit Willys, Hotchkiss ou Delahaye. Repeinte en blanc le plus souvent, pratique à l’usage et découvrable, la Jeep sera particulièrement utilisée lors des Tour de France d’après-guerre, jusque dans les années 60. Paris Match, AFP, L’Equipe, Le Parisien (à l’époque Parisien Libéré), chaque papier a sa Jeep.

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    La rédaction de l’Agence France Presse AFP avant le départ du Tour de France 1955. Photo © AFP.

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    La rédaction Paris Match avant le départ du Tour de France 1953. Jeep Delahaye. Photo © Paris Match.

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    Tour de France, 1951, Jeep L’Equipe. Photo DR.

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    Tour de France, années 50, Jeep Le Parisien. Photo © Life.

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    Tour de France, années 50, Jeep Le Parisien. Photo © Life.
    Photos : © Paris Match. © AFP. © L’Equipe. © Le Parisien. © Life.