Catégorie : Constructeurs

  • Georges Paulin et ses Peugeot

    Georges Paulin et ses Peugeot

    C’est l’histoire d’un dentiste imaginatif amoureux de l’automobile. Un dentiste niçois qui voit une Delage cabriolet se faire tremper par un orage avant que son conducteur ne puisse fermer la capote. Nous sommes en 1927. Georges Paulin peut abandonner les prothèses pour mettre au point le toit rétractable.

    Quatre ans plus tard, l’ingénieur autodidacte dépose le brevet « Eclipse ». C’est un toit rétractable qui permet de transformer une Citroën Rosalie à l’échelle 1/10e en Coupé  / Cabriolet. André Citroën ne donne pas suite à cette proposition. La marque concentre tous ses moyens (et même davantage) sur le développement de la Traction Avant.

    Il applique donc son brevet à d’autres modèles, des Peugeot, Lancia et Hotchkiss. Grâce à l’appui d’un investisseur, il présente son premier modèle, un coach Hotchkiss construit par Marcel Pourtout, lors du Salon de Paris 1933.

    Emile Darl’Mat est convaincu. Il fournit des châssis de Peugeot 301, 401 et 601 à Pourtout qui applique l’idée de Georges Paulin.

    Peugeot veut poursuivre l’aventure. Paulin fait progresser son brevet pour ne pas empiéter sur le volume du coffre. Son toit rétractable, en tôle ou en verre, s’adapte aux voitures 2 places, 2+2, voire aux 5 places. Les Peugeot 302 et 402 sont mises au point lorsque l’inventeur et la marque se séparent. La justice donne raison à Peugeot qui récupère le droit d’utiliser le brevet. Et lorsque ce même brevet tombera dans le domaine public, on verra un système similaire chez Ford puis Mercedes…

    Georges Paulin devient aérodynamicien pour Rolls-Royce et Bentley avant le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale. Résistant, son réseau a participé à la destruction des usines Renault prises par l’occupant. Il fut fusillé au Mont Valérien le 21 mars 1942.

  • Concept Car : Nissan Urge

    Concept Car : Nissan Urge

    Chez Nissan, on aime pousser les concepts jusqu’à la commercialisation. Les Cube, Juke ou Leaf sont des descendants de ces fameux concepts présentés dans des salons. Malheureusement, ce Urge n’a pas eu la même chance (pour l’instant)…

    Présenté pour la première fois lors du Salon de Detroit 2006, le Nissan Urge est un exercice de style résultant d’une grande consultation sur internet. Ce n’est pas une surprise de retrouver une X-Box 360, référence des consoles de jeux de l’époque, directement incorporée dans la voiture. Il y avait aussi un lecteur MP3… A l’époque, c’était super d’avoir un lecteur MP3 dans une voiture (!).

    Moteur avant, boîte de vitesses à commande séquentielle, propulsion, deux places avant et une place arrière, elle était imaginée pour s’immiscer dans la gamme sous la 350 Z. Le retour de la 100 NX qui n’a pas encore eu lieu.

  • Louis Heuliez a fermé les yeux

    Louis Heuliez a fermé les yeux

    L’usine Heuliez a fermé ses portes hier. Dans les Deux-Sèvres, les salariés de l’équipementier automobile ont choisi de bander les yeux de la statue de Louis Heuliez, fondateur de l’entreprise en 1920, « pour ne pas qu’il voit ce gâchis ».

    Descendant d’une famille de charrons, Louis diversifie l’offre d’Heuliez avec la première carriole qui devient l’emblème de la société. Il invente un procédé de caoutchoutage des roues avant de se lancer dans une nouvelle activité de carrossier.

    En 1925, sa première réalisation automobile est un break sur un châssis de Peugeot 177 B. Il continue ses expérimentation sur la base d’une Ford A Boulangère. Mais c’est surtout avec les autocars qu’Heuliez réalise son chiffre d’affaires avec des modèles de série et quelques commandes spécifiques pour des camions publicitaires.

    Heuliez-Citroen-TypeH

    Dans le domaine automobile, Heuliez travaille sur la transformation de véhicules et la fabrication complète de certains modèles pour PSA. Pour Citroën, le carrossier produit les breaks CX, BX, XM et Xantia et les véhicules électriques du groupe (et même la BX 4TC de série). Jacques Calvet inscrit pleinement Heuliez dans sa stratégie. L’arrivée de Jean-Martin Folz en 1997 remet en cause ce partenariat même si l’assemblage des toits rétractables de la 206 CC serait fait dans les Deux-Sèvres jusqu’en 2007. Le pape et Jean Ragnotti roulent en Heuliez. Le premier en Peugeot 604 Limousine ‘papamobile’ et le suivant en Renault 5 Turbo, produite au rythme de douze exemplaires par jour.

    Heuliez-Peugeot-206CC

    Heuliez tente de se diversifier. Mazda est approché, Matra fait construire des taxis sur base d’Espace pour la Malaisie, un bureau de style ouvre à Turin et des sous-ensembles sont produits pour Land Rover, PSA, Renault et Ford. Mais c’est avec Opel et la Tigra TwinTop que la marque recommence à assembler des véhicules complets. Et si les Mégane CC et Peugeot RCZ sont imaginés dans les bureaux d’études d’Heuliez, leur fabrication est confiée à Karmann et Magna Steyr.

    Heuliez-Opel-Tigra

    Sans contrat d’envergure, Heuliez subit le déclenchement d’une procédure de sauvegarde en 2007. Malgré l’arrivée de nouveaux partenaires, le dépôt de bilan est prononcé en avril 2009. Un nouveau projet de voitures électriques (Mia) ne change rien, Heuliez disperse les 38 automobiles de son conservatoire et 750 brevets.

    Dans une grande vente aux enchères, on remarquait une Citroën SM Espace doté d’un système de toit ouvrant à lamelles (109 605 euros), le prototype WM qui a atteint 405 km/h aux 24 Heures du Mans (119 136 euros sans moteur) et une Renault Safrane Long-Cours à 22 636 euros…

    Hier, l’usine a fermé. Heuliez n’existera plus dans sa forme actuelle.

  • Dessin : Toyota Prius

    Dessin : Toyota Prius

    Vous trouviez que la ligne de la Toyota Prius manquait d’agressivité ? C’est un peu le concept de ce modèle. Pourtant, Toyota avait imaginé un design avec davantage de caractère lors de la conception de la troisième génération…

    Maintenant, imaginez le même dessin avec des jantes de 15 pouces…

  • Une histoire de gendarmes

    Une histoire de gendarmes

    De la Police Spéciale de la Route à la Brigade Rapide d’Intervention, retour sur les voitures utilisées par la Gendarmerie Nationale à travers les décennies, des Traction Avant aux Mégane R.S..

    A l’origine, la maréchaussée est à cheval… L’arrivée de la bicyclette en tant que « véhicule officiel » en 1903 – alors que les premières automobiles roulent déjà dans toute la France – montre un certain retard. En 1907, c’est toujours à vélo que patrouille la gendarmerie alors que les Brigades du Tigre (de la police) roulent sur quatre roues.

    La gendarmerie pédale jusqu’à la fin de la première guerre mondiale. Le parc automobile est alors constitué avec les véhicules laissés par les Américains. L’aventure motorisée débute en 1928 avec l’invention d’une nouvelle mission : la police de la route. Et dans les années 30, la voiture préférée des gendarmes est forcément la Citroën Traction Avant !

    Après la guerre, une association entre la Gendarmerie Nationale et le Touring Club de France lance des Renault Juvaquatre sur les routes sous l’appellation « Secours Routier ». Brancard, mallette de premiers secours, boîte à outils, tout est fait pour aider les automobilistes, de plus en plus nombreux.

    Renault_Estafette

    Les Peugeot 203 et 403 Break prennent le relais. Elles sont noires avec un gyrophare orange. Puis Citroën présente sa 2CV. Dans sa version Gendarmerie, le coffre arrière est occupé par une immense radio.

    Au début des années 60, Renault répond à Citroën et sort la 4L. Celle qui deviendra la voiture française la plus vendue trouve forcément sa place dans les gendarmeries. Elle répondait parfaitement à un point essentiel du cahier des charges : permettre aux gendarmes de garder leur képi en conduisant… « Un symbole d’autorité vis-à-vis de la population civile ».

    Renault_4

    Selon les sources, la Renault 4 dispute à l’Estafette la place de modèle le plus utilisé par la Gendarmerie Nationale avec 12 à 13 000 unités livrées.

    Le développement du nouveau réseau autoroutier (avant l’apparition des limitations de vitesse) est la cause de la création du « peloton d’autoroute » en 1966. Et, en février 1967, les Brigades Rapides d’Intervention font leurs débuts.

    Les Alpine A110 équipent ces BRI. Les gendarmes sont formés comme des pilotes de course et doivent être casqués lorsqu’ils sont en service. Il n’existe alors que deux catégories de personnes qui parviennent à être payés pour rouler en Berlinette : les pilotes d’usine en rallye et les gendarmes. Et l’A110 n’était pas la seule à constituer le parc. Quelques Matra Jet étaient aussi à leur disposition.

    La révolution « bleue » intervient en 1969 avec l’adoption du « Bleu Moyen », devenu bleu gendarme.

    La Citroën DS fait son entrée dans la Gendarmerie dans les années 70. L’escadron des BRI se renforce à cette époque. Après le triste record de 12 000 morts sur les routes en 1972, l’Etat prend une série de mesures fortes : limitations de vitesse, port de la ceinture obligatoire à l’avant et davantage de contrôles.

    Citroen-SM

    Six Alpine-Renault A310 sont alors commandées pour constituer un parc de 35 véhicules. La dernière sera garée en 1987. A cette époque, et après quelques SM, c’est la Citroën CX 25 GTI qui est la plus utilisée par les Brigades Rapides d’Intervention. Les Renault 21 2 Litres Turbo puis les Peugeot 405 T16 à quatre roues motrices se montrent aussi sur les autoroutes.

    Plus tard, la trop sage Peugeot 306 S16 ne s’avère pas assez ostentatoire pour être dissuasive. Sa remplaçante est donc bien plus extravagante… Et 65 Subaru Impreza WRX sont commandées !

    subaru-impreza

    En 2010, les Subaru doivent être remplacées… Subaru, encore, BMW, Ford et Renault répondent à l’appel d’offres. Et ce sont les Mégane R.S. qui l’emportent grâce à une option et un artifice supplémentaires. Châssis Cup et nouvelle cartographie moteur qui permet de tirer 265 chevaux du 4 cylindres 2 litres turbo. Un coup d’avance pour les gendarmes qui sera rapidement annihilé par la sortie, en série, de cette même évolution.

    Renault-Megane-RS

  • Nouveauté : BMW Série 2

    Nouveauté : BMW Série 2

    Pour succéder au trop peu estimé Coupé Série 1 (E82 lancé en 2007 et vendu à 150 000 exemplaires), BMW lance la Série 2. Par rapport à la Série 1 dont elle reprend la base, cette Série 2 gagne 108 millimètres en longueur et une différentiation très marquée.

    Côté motorisations, cette propulsion reçoit un moteur quatre cylindres turbo de 184 chevaux pour la 220i Coupé et un six cylindres turbo de 326 chevaux pour la M235i Coupé. En diesel, la 220d Coupé reçoit un quatre cylindres turbo de 184 chevaux.

  • Commissaire-priseur : Aston Martin DB2/4 Supersonic

    Commissaire-priseur : Aston Martin DB2/4 Supersonic

    Oui, cette voiture est une « Aston Martin ». Une Aston Martin carrossée par Ghia. Dans les années 50, la Carrozzeria construit quinze voitures baptisée Supersonic sur la base d’Alfa Romeo 1900, de Fiat 8V, de Jaguar XK-120 et d’une unique Aston Martin DB2 qui est mise aujourd’hui aux enchères.

    La Carrozzeria Ghia conçoit la série des Supersonic selon les plans de Giovanni Savonuzzi. Durant cette période, il était très rare qu’un carrossier ne se serve d’une Aston Martin pour réaliser l’un de ses modèles. Et c’est ce qui fait tout le charme de cette Aston un peu spéciale.

    Sous le capot de cette DB2/4 de 1956, on trouve un moteur 6 cylindres, 3 litres de 140 chevaux.

    Ce modèle a appartenu à Laurie Schell, pilote de F1 durant les années 50 avant d’être acheté par Robert Lee, un collectionneur qui a gagné le concours de Pebble Beach. Plusieurs autres propriétaires ont été dénombrés jusqu’à ce qu’elle soit abandonnée dans les environs de Detroit. Restaurée en 2003, cette Supersonic a gagné plusieurs prix depuis.

    Estimation : entre 1 et 1,5 million d’euros. La vente aura lieu le 21 novembre à New-York.

  • Publicité : Fiat 500 Abarth

    Publicité : Fiat 500 Abarth

    Vous avez sans doute vu cette publicité américaine pour la FIAT 500 Abarth… Une très belle réalisation et une réelle performance visuelle. Vous serez forcément très déçu d’apprendre que, cinq ans auparavant, Ford Canada avait fait la même chose pour plusieurs modèles de sa gamme, dont la Fusion !

    Ford-Fusion

  • Nouveauté : Honda S660 Concept

    Nouveauté : Honda S660 Concept

    Soyez-en sûrs : le futur proche de Honda sera sportif ! Avec le retour de la marque en Formule 1 dès 2015, la marque japonaise multiplie les concepts à fort caractère. Après la NSX, voici la S660.

    Cinquante ans après la S360, et poursuivi une magique série de « S » (S500, S600, S800 et S2000), Honda va présenter sa S660 Concept lors du prochain Salon de Tokyo qui ouvrira la 20 novembre.

    Préfigurant un petit roadster qui devrait être commercialisé en 2014, ce concept propose un moteur central de 660 cm3 et trois cylindres turbo développant 64 chevaux associé à une boîte automatique. Le tout dans 3,57 mètres.

    Reste à savoir si Honda exportera cette belle machine…

  • Aulnay-sous-Bois : de la CX à la C3

    Aulnay-sous-Bois : de la CX à la C3

    Triste jour qui a vu sortir la toute dernière Citroën de l’usine « la plus moderne d’Europe » (expression datée de 1974). Une Citroën C3 derrière laquelle l’assemblage s’arrête. Près de quarante ans d’histoire à Aulnay-sous-Bois…

    Lorsque les premières CX sortent de l’usine d’Aulnay-sous-Bois, Citroën appartient encore à Michelin. Peugeot prend 90 % du capital du Double Chevron en 1976. Durant les premières années, quelques DS, plus d’un million de CX, des Citroën Type H, LN et Visa puis la première Peugeot, la 104, sortent des ateliers.

    En 1982, Aulnay connaît sa première grande grève. Ceux qui y étaient parlent d’un avant 82 et d’un après 82. L’usine est paralysée durant quarante jours. Liberté syndicale, augmentation de salaires et amélioration des conditions de travail… « C’est l’enfer chez Citroën », scandent les manifestants sur les images du journal d’Antenne 2. A l’époque, deux-tiers des effectifs sont étrangers. Au terme des négociations, ils diront qu’en plus des quelques centaines de francs par mois, ils y ont gagné une dignité.

    Deux ans plus tard, Aulnay est encore en première ligne. Alors que PSA annonce son intention de supprimer 1 600 emplois, la grève éclate. L’usine est occupée… Ils seront finalement 800 à être remerciés. Et la CGT, devenue majoritaire, est décapitée par ces suppressions de poste.

    Plusieurs autres conflits agitent l’usine jusqu’en 2011. Il y a un peu plus de deux ans, la CGT publie une note « confidentielle » qui annonce la fermeture de l’usine avant 2014. La direction dément. Un an plus tard, PSA propose un plan de départ de 8 000 salariés avec l’arrêt de la production à Aulnay. Après des mois de lente agonie, l’usine voit s’éloigner sa dernière réalisation… Une Citroën C3 grise. Elle part à quelques centaines de mètres de là, au Conservatoire Citroën.

    Pour beaucoup, la famille Peugeot a enfin eu la peau d’Aulnay. « Il voulait en finir avec nous parce que, depuis 1982, on ne se laisse plus faire », entend-on devant l’entrée.

    L’AX, la 205, la ZX, la 106, la Saxo, la C3, la C2 et la C3 de nouvelle génération sont sorties de ces ateliers désormais abandonnés.

    C’est la première fermeture en France depuis Boulogne-Billancourt, c’était en 1992.

  • Visitez le Mazda Museum grâce à Street View

    Visitez le Mazda Museum grâce à Street View

    Continuons notre tournée mondiale des musées à visiter grâce à Google Street View. Nous avons eu le plaisir de découvrir Lamborghini en Italie avant de nous rendre au Japon pour Honda. Restons au Japon et partons un peu plus au sud, à Hiroshima, pour visiter le musée dédié à Mazda.

    Le hall d’entrée se situe au premier étage. Après avoir franchi des escaliers, on entre dans la partie historique de la marque avec les premiers véhicules datant des années 20.

    Marque d’ingénieurs, Mazda offre une place importante à ses moteurs rotatifs et à la technologie employée dans ses derniers modèles. La visite de ce musée permet même de découvrir une reproduction des chaines d’assemblages. Notre petit tour se termine par les concept-cars.

    Note : attention, on a vite fait de se perdre dans les couloirs ! Soyez attentifs et naviguez avec la carte en plus des déplacements à l’intérieur du musée.

  • Essai Citroën 2 CV : c’est la vie !

    Essai Citroën 2 CV : c’est la vie !

    Citroën, la TPV, la Deuche, la 2 CV… Voici l’un des emblèmes de l’automobile, de l’industrie française, de la France ! J’ai eu la chance de pouvoir savourer 24 heures avec une deux pattes. Suffisant pour en tomber amoureux…

    En 1935, André Citroën abandonne sa marque à Michelin. Le constructeur le plus parisien change de formule. Pierre Boulanger lance le projet TPV (Toute Petite Voiture) avec l’objectif de proposer un nouveau produit destiné au monde rural. Le cahier des charges énonce : 4 places, un coffre capable d’accueillir 50 kg de bagages, 2 chevaux fiscaux, une transmission aux roues avant et à trois vitesses, 60 km/h en pointe,  une suspension permettant de traverser un champ labouré avec un panier d’œufs sans en casser un seul et dont la consommation se limite à 3 litres / 100 km.

    Après la Seconde Guerre Mondiale, la 2 CV peut enfin naître. Celle qui deviendra la voiture à « quatre roues sous un parapluie » présente d’abord un moteur de 375 cm3 développant 9 chevaux. L’aventure durera plus de cinquante ans. Cinq millions d’exemplaires plus tard, la toute dernière Deuche (une 2 CV Spécial) sort de l’usine de Mangualde, au Portugal, en août 1990.

    Citroen-2cv-12

    Il y a quelques jours, j’ai eu la chance de me mettre au volant d’une Triumph TR2. Pour un novice des voitures anciennes, un tel modèle est vraiment délicat à prendre en main. Freins d’époque, direction directe et excessivement lourde, boîte asynchrone. Il y avait une certaine nécessité à réapprendre à conduire.

    Avec la 2 CV, rien de tout ça. En deux kilomètres, j’avais le sentiment d’être prêt à traverser Paris, à traverser la France. Starter pour démarrer. Passage de la première en « bas à gauche »… Embrayage à doser. Deux kilomètres plus loin, il n’était plus utile de réfléchir et de décomposer les mouvements ! 2e, 3e, 4e, une pointe à 100 km/h (au compteur).

    Tout est simple, facile. J’imagine que ceux qui ont conduit ce genre de véhicules peuvent sourire en lisant ces mots. Mais quand on est de la génération direction assistée, ABS et airbags, se mettre au volant d’un engin de cet âge n’a rien de commun. (Et j’imagine ce qu’en penseront ceux qui n’auront vécu qu’avec les ESP, double embrayage et avertisseur de franchissement de ligne !)

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    Même si cette 2 CV fait partie de la dernière série (celle-ci date de 1988), on reste au volant d’une voiture de conception plus ancienne… Les freins tambourinent à l’arrière, le volant n’est plus aligné, l’insonorisation est… En fait, ce n’était pas dans le cahier des charges. Et les trains remontent parfaitement toutes les aspérités de la route. Ça, on la sent bien la route. Ça vibre, ça couine, ça vit !

    Mais c’est aussi ça le bonheur. Sur la route, elle permet tout. Elle se penche excessivement dans les courbes mais on le vit très bien de l’intérieur. La boîte est d’un maniement particulièrement doux. Les vitesses passent sans accrocher.

    Et 29 chevaux sous le capot ? En dehors des cotes prononcées et de l’autoroute, c’est très suffisant. La 2 CV accélère normalement et atteint sa vitesse de croisière sans gêner la circulation. Il faut, certes, tomber un rapport dans les montées et savoir garder sa droite sur les voies rapides. Pour le reste, une 2 CV ne gênera personne.

    Citroen-2cv-01

    Bien au contraire, c’est une voiture qui fait sourire, qui déclenche des petits signes, de petits coups de klaxons amicaux. Conduire une 2 CV c’est véhiculer l’image de la France. Le symbole d’une identité, des trente glorieuses, d’une reconstruction éclatante.

    L’AUTO est-elle cult ?

    La Citroën 2 CV est une vraie voiture de jeunes. De jeunes de tous les âges. Des jeunes des années 40 ou 50 qui ont appris à conduire au volant de ces premiers modèles, des jeunes des années 60 ou 70 qui ont vécu avec une Deuche, des jeunes des années 80 (et plus) qui peuvent aujourd’hui découvrir ce qu’était une voiture « banale » pour les générations précédentes. Et, en 2013, de 18 ans à… « beaucoup plus », ils trouveront les mêmes plaisirs à faire quelques kilomètres au volant. Et que personne ne nous parle de musée. Ces 2 CV doivent rouler !

    Sans intérêt / Sans conviction / Dans la moyenne / Mérite le détour / Exceptionnel / AUTOcult !

    Quelques données :
    Moteur : essence 2 cylindres à plat
    Cylindrée : 602 cm3
    Puissance : 29 chevaux à 5 750 tours / minute
    Couple : 40 Nm à 3 500 tours / minute
    Transmission : aux roues avant
    L/l/h (mm) : 3 830 / 1 480 / 1 600
    Poids à vide : 495 kg
    Vitesse maximale : 115 km/h
    Consommations urbain / extra-urbain (l. / 100 km) : 8,1 / 6,6