Catégorie : Editorial

  • Le début ou la fin pour Tesla ?

    Le début ou la fin pour Tesla ?

    Tesla ne vendra pas les 55 000 unités prévues cette année… Est-ce juste un contretemps dans le développement de la marque californienne ou le premier signal de la fin d’un monopole sur une niche ?

    Sans atteindre les 55 000 voitures vendues en 2015, Tesla revendique une capitalisation boursière supérieure à celle du Groupe Renault et qui représente plus du double de celle de PSA Peugeot Citroën (31 milliards de dollars). Elon Musk a su convaincre les investisseurs avec un produit de haute-technologie, placé sur une niche.

    Il a su montrer les atouts de son entreprise et attirer des dollars par des objectifs réalistes et prometteurs… Sauf que cette semaine, il a dû avouer que Tesla ne vendrait pas les 55 000 voitures promises en 2015, avec un nouvel objectif compris entre 50 et 55 000. Les professionnels de la finance apprécient peu ces nouvelles. De quoi voir s’envoler quelques milliards de cette fameuse et bullesque capitalisation.

    Sans atteindre l’objectif initialement annoncé, Tesla va néanmoins battre des records de ventes. Et l’arrivée de nouveaux modèles va certainement porter l’engouement. Pourtant, Tesla va devoir faire beaucoup mieux que 55 000 immatriculations pour effacer les très, très lourdes pertes liées aux immenses investissements réalisés.

    Car pour jouer sur la niche de la voiture toute électrique ultra-performante, Elon Musk a dépensé presque sans compter. Et le coût unitaire de chaque véhicule ne permet pas d’envisager le moindre bénéfice…

    Pire, l’agenda des autres constructeurs est le nouveau défi de Tesla. Ces dernières années, BMW et Audi en tête, ont travaillé sur des modèles concurrents, prêts à renforcer leur image auprès de clients très influents. Les deux marques allemandes promettent des SUV électriques concurrents du Model X pour 2018. Tesla a donc trois ans pour s’installer et devenir un rival des mastodontes germaniques.

    Est-ce que l’annonce de la construction de la plus grande usine lithium-ion du monde (5 milliards de dollars) dans le Nevada va pousser Elon Musk à intensifier ses efforts autour de Tesla ou le récent accident d’un lanceur SpaceX (le vrai grand projet du Sud-Africain) va l’obliger à se concentrer sur son nouveau métier principal ?

  • Quelle berline a marqué le début de l’été ?

    Quelle berline a marqué le début de l’été ?

    Trois lancements en quelques jours, trois façons différentes de s’attaquer à un segment qui n’a plus la côte en France. Alfa Romeo, Audi et Renault ont dévoilé leurs nouvelles berlines qui devraient se retrouver avec un prix d’appel comparable dans quelques petits mois. Trois façons, aussi, de se projeter vers l’avenir.

    Ces trois voitures sont restées campées sur leurs roues, sans bouger. Inutile de vouloir comparer les prestations de chaque modèle. Ce sont surtout les ambiances et les premiers commentaires autour des nouvelles Alfa Romeo Giulia, Audi A4 et Renault Talisman qui peuvent donner le ton d’une présentation réussie.

    24 juin – Alfa Romeo Giulia : l’attente était trop longue

    À 24 heures de la présentation officielle, quelques photos volées fuitent. Les fans de la marque se déchainent contre une berline qui leur rappelle trop la concurrence.

    Dans la salle, au moment de la révélation, Alfa Romeo n’a pas tenu compte de ces premiers commentaires. Le discours se veut affirmatif. « Une Alfa doit être différente ! » Autour de la voiture, les réactions sont pourtant tranchées. Cette Giulia ressemble à beaucoup d’autres modèles de la catégorie. Des bouts de BMW, d’Audi, d’Infiniti…

    Les puristes, qui n’ont pas acheté de berlines neuves badgées Alfa Romeo depuis quelques années, crient à la trahison. Mais que devions-nous attendre ? Ils voulaient une berline italienne, ils ne l’ont pas reconnu dans cette Alfa Romeo Giulia Quadrifolio Verde.

    D’autres ont adoré cette approche directe qui consiste à dévoiler un modèle (dont le premier prix devrait être inférieur à 30 000 euros) dans une version folle de 510 chevaux.

    Il convient donc d’attendre la version « 99 grammes »…

    Alfa Romeo a cherché (et très réussi) à renforcer son image de marque, notamment avec la 4C. Désormais, on attend des modèles toujours plus emblématiques, oubliant que les Milanais étaient aussi à l’origine des Alfasud, 33, 75, 90… C’est une habitude, certains se souviendront que l’accueil avait aussi été mitigé pour la 156 !

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    29 juin – Audi A4 : toujours la même

    Face aux Alfa Romeo et Renault, Audi fait figure de référence. Pas question de révolutionner le concept, il faut asseoir une certaine domination.

    La nouvelle A4, car Audi martèle l’idée que c’est une nouvelle voiture, est plus large, plus longue, plus légère, plus technologique, plus tout que la précédente. Tous les codes de la marque, et plus encore ceux de l’A4, sont conservés.

    Résultat ? « On tourne en rond côté design », c’est ce qui ressort de cette présentation sous forme de l’envoi du dossier de presse et de vidéos. Et même de petites vannes, « ils n’ont pas copié l’ancienne A4 pour l’arrière, mais l’A4 de 1994 ! ».

    La filiation qui va si bien aux Audi, et qui fonctionne si bien pour les bons de commande, commence à sérieusement user les médias… Mais rassure les clients.

    Là où Audi se place plusieurs crans au-dessus de ses concurrentes du mois, c’est sur la présentation intérieure. Dans l’habitacle, il est acquis que l’Allemande ne chasse pas les mêmes clients que les deux autres modèles.

    L’envie d’être plus direct se ressent aussi dans la communication autour des différents modèles. Sept moteurs et trois boîtes de vitesses ont été annoncés. Audi n’était pas là pour taper dans l’œil, mais surtout pour présenter son nouveau modèle.

    Pour ce non-événement, Audi attend le mois de septembre pour organiser sa présentation à la presse. Avant les vacances, il ne fallait qu’occuper tranquillement le terrain.

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    6 juillet – Renault : la grande réussite

    Il ne s’était passé que quelques jours après la pluie de commentaires acerbes autour de la Giulia et du non-événement qu’avait créé l’A4… Qu’allait proposer Renault pour passer au travers de cette envie de critiquer ?

    La lente fin de vie de la Laguna et sa faible cote d’amour en version berline avaient considérablement réduit les attentes autour de la future berline de Renault.

    Et bien lorsque l’on n’attend pas l’extraordinaire, on se retrouve conquis par un modèle qui se place entre une A4 déjà connue et une Giulia trop QV. Le design a marqué l’assistance par son ambition et son équilibre.

    Les commentaires ont été très majoritairement positifs, plus que lors des deux précédentes présentations… La Renault n’a souffert qu’en montrant son habitacle. La comparaison avec l’Audi donne un clair avantage à l’A4. Quant à l’Alfa, programmée pour une sortie plus tardive, elle était présentée portières bien fermées.

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    Avantage Renault !

    La Renault Talisman n’est pas une meilleure voiture. Mais le rapport entre l’attente générée par le nouveau modèle et la réalisation de la présentation font que l’opération menée par Renault a pleinement réussi, là où Alfa Romeo a davantage subi l’extraordinaire pression que les médias et le public mettent sur la marque. Le design de la nouvelle A4 n’est pas suffisamment « nouveau » pour créer l’événement. D’ailleurs, la révélation de ce début d’été trouvera un écho avec une présentation plus classique à Francfort. Les gens heureux n’ont pas d’histoires…

  • Jules, Lucien, Mauro. Bianchi.

    Jules, Lucien, Mauro. Bianchi.

    On avait échangé quelques mots lors d’un vol. En direction de Budapest, c’est sûr, mais je ne me rappelle plus pour quel évènement. Les World Series by Renault peut être, ou un Grand Prix de F1. Je n’ai plus le souvenir. Intimidé, je t’avais dit quelques mots, tu m’avais répondu, et je fus surpris par ta gentillesse, ta discrétion. Depuis ce jour, j’avais toujours eu un oeil sur toi. Discret, me renseignant de tes résultats de temps à autre. Il y a un peu plus d’un an, quasiment à domicile, tu marquais les premiers points de ton équipe Marussia, à Monaco. Puis il y eut Suzuka.

    C’est ce matin le réveil en douleur. Ton combat s’est terminé là, à côté des tiens, ta famille, tes proches, tes amis, bien loin de ce Japon maudit.

    Je ne peux pas m’empêcher de penser à Stéphane Consani. Vous étiez comme des frères. Je ne peux pas non plus m’empêcher de penser à Lucien Bianchi, pilote que j’admire tant. Gravement blessé lors d’un crash lors du Londres-Sydney 1968, il décédait l’année suivante au volant de son Alfa Romeo T33 AutoDelta lors des essais préliminaires des 24 Heures du Mans. Je ne peux m’empêcher de penser à Mauro Bianchi, frère de Lucien, lui aussi pilote à une époque où passer de la F1, au rallye, à l’endurance n’était pas un souci. Il avait survécu à un effroyable crash au volant de son Alpine. Il se retirait du sport auto suite au décès de son frère en 69.

    Jules, ton nom est partie du sport automobile français, italien et belge. Nous ne t’oublierons pas. RIP.

    Alex a déjà écrit ce matin au sujet de Jules. Mais ce matin, j’avais besoin d’écrire.

     

     

  • Peugeot de retour au Tour de France ?

    Peugeot de retour au Tour de France ?

    Chez AUTOcult, nous sommes plus proches de l’automobile que du cycle. Ici, je relierai donc ces deux thèmes qui sont au final assez proches. Je parlerai ici de partenariat, de marketing sportif, de compétition, de cyclisme… et d’automobile.

    A l’automne 2014, le couperet est tombé. Le partenariat liant l’équipe cycliste professionnelle de Jean-René Bernaudeau à Europcar, son sponsor titre, est terminé en fin d’année 2015. Alors, intéressé par l’avenir de cette équipe, je me suis posé la question. Quelle marque, quel groupe, quelle entreprise pourrait investir dans une telle équipe ?

    Me vient une idée : et si Peugeot revenait au cyclisme ? Et pourquoi Peugeot devrait choisir le cyclisme ? Etude du cas, point par point.

    – car Peugeot, c’est une véritable crédibilité au sein du peloton : dix Tour de France, trois Tour d’Espagne, six Milan-San Remo, cinq Paris-Roubaix, trois Liège-Bastogne-Liège et bien d’autres. Producteur de cycles depuis les années 1880, présente en compétition dès 1892, Peugeot sera au haut niveau du cyclisme jusque 1989, avec un retour de 1995 à 1999 avec Festina.

    1963, Peugeot marque l’histoire avec ses célèbres maillots à damier noir et blanc. Ce motif avait alors été prévu pour mieux passer à la télé, alors en noir et blanc. Peugeot fera rouler les célèbres Eddy Merckx et Bernard Thévenet sous ces couleurs noires et blanches.

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    L’équipe Peugeot BP (année?), revêtue du maillot à damier noir et blanc.

     

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    Peugeot 508 SW, équipe Etixx-Quick Step.

    – car Peugeot est déjà présente en cyclisme professionnel. Avec l’équipe Etixx-Quickstep, mais ici, il ne s’agit pas d’un engagement de la maison mère Peugeot, mais « juste » de l’investissement de la filiale belge du constructeur. C’est déjà ça, et ce n’est qu’un exemple : Peugeot fournit d’autres équipes aux différents niveaux du vélo.

    – car Skoda est déjà là. Avec ce placement « cyclisme », Peugeot se mettrait directement face à un de ses concurrents : Skoda. La marque tchèque étant partenaire et fournisseur officielle du Tour de France. Elle est actuellement la marque automobile la plus visible du cyclisme.

    – car le vélo est green. En ces temps de réchauffement climatique, de réduction des émissions de CO2 et de nouvelles façons d’appréhender la mobilité et les déplacements, y-a-t-il meilleur moyen de se mouvoir que le vélo ? Je ne crois pas non.

    – car le cyclisme est à 100% en externe. Carlos Tavarès est un cost-killer. Il casse les coûts, réduit les enveloppes et externalise ses services. D’un point de vue entrepreneurial, un engagement sur une équipe cycliste lui permettrait une externalisation à quasi 100%. Et Carlos aime ça. Et je ne dis pas que c’est la meilleure des solutions.

    – car le cyclisme n’est pas si cher. Selon L’Equipe, « Avec son budget d’environ 10 millions d’euros, l’équipe AG2R – La Mondiale a attiré l’équivalent de 95,3 millions d’euros grâce à l’exposition médiatique. » Si 10 millions d’euros est un vrai budget, un investissement, cette somme ne parait pas si énorme pour un constructeur automobile aux vues des retombées.

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    Peugeot 508 SW, équipe Etixx-Quick Step.

    – car malgré les affaires, le cyclisme est un sport populaire, en France comme dans le monde. Sans parler d’une saison à part entière, zoomons sur la plus belle la plus grande, la plus prestigieuse des compétitions cyclistes : le Tour de France. Selon les chiffres Boursorama, le Tour, ce n’est pas moins de 12 millions de spectateurs massés au bord des routes en 2013. C’est aussi un suivi par 85 chaînes de télévision, retransmettant dans 195 pays, dont 60 en direct, avec la Chine, l’Inde, les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande… Au total, cela représente 3,5 milliards de spectateurs dans le monde, soit la moitié de la population totale de la planète.

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    Le public massé lors de la deuxième étape du Tour de France, le 6 juillet 2014. Photo : © DPPI MEDIA.

    – car quelle compétition, quel défi peut créer une telle visibilité ? Le Mans ? Peugeot s’y est essayée. Velizy pleure encore. Le Dakar ? Pas aussi populaire. Le WRC ? Idem. La F1, hors de prix. Le foot ? Pas très fun, Peugeot n’y serait pas que partenaire. L’avantage du cyclisme est que l’équipe revêtit le nom du sponsor titre.

    Pour conclure, entre son histoire, un investissement limité, des retombées extraordinaires et une vraie image de marque, Peugeot reviendrait au cyclisme par la grande porte. Elle en profiterait pour éviter que l’équipe pour le moment encore appelée Europcar ne mette la clé sous la porte. Si Jean-René Bernaudeau, Thomas Voekler et Pierre Rolland cherchent le mail de Carlos Tavarès, ça se trouve. D’ailleurs, cette idée pourrait aussi s’appliquer à Renault, qui eut une équipe cycliste de 1978 à 1985. L’exemple Peugeot étant plus criant, l’aspect cycle du lion étant plus important que pour celui du losange.

  • Où va MINI ?

    Où va MINI ?

    Hier, coup de téléphone depuis Londres. Comme il arrive que je reçoive des coups de téléphones « pro » depuis l’étranger, je décroche. Me voilà parti dans une conversation de 25 minutes au sujet de la réputation du Groupe Renault…

    Je vous passe les détails… Car c’est « confidentiel » ! Mais avec le défilé des questions, je me rends compte que j’ai insisté sur la réussite du Groupe Renault à travers Dacia durant ces dix dernières années. Et lorsque l’on m’a demandé ce que Renault devait faire pour l’avenir, j’ai simplement dit : « La même chose, mais avec Alpine ! ». Si Alpine suit le succès de Dacia (dans son domaine), tout le Groupe Renault sera porté vers le haut !

    Je cite souvent Dacia parmi les énormes réussites récentes de l’industrie automobile… Mais ce n’est pas la seule. Penchons-nous sur le cas de MINI.

    Sous la direction de BMW, MINI a été ressorti de nulle part en 2001. Le modèle emblématique de Sir Alec Issigonis avait disparu avec le reste de l’industrie britannique après des décennies d’histoires.

    Aujourd’hui, le MINI allemand est souvent cité en exemple pour la réussite du design neo-retro et du développement d’un concept de marque et de marketing. MINI a participé à la création de la mode de la personnalisation pour augmenter les tarifs de vente. Tout ce que les autres marques cherchent à reproduire.

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    Et pourtant, si BMW ne communique pas sur les résultats globaux de MINI, il y a fort à parier que la marque n’a pas fait le moindre bénéfice sur ces quatorze dernières années (un beau clin d’œil à la précédente génération !). Si l’on compte la totalité des investissements réalisés par BMW depuis que l’idée a germé, il est fort possible que les Allemands n’aient pas gagné le moindre euro (ou la moindre livre).

    Et c’est sans doute la raison des récentes décisions : des MINI de plus en plus grosses et des BMW aux seules roues avant motrices. Après plus d’une décennie réussie sur le plan commercial, mais sans profit, il était temps de donner la main aux financiers, plutôt qu’aux gardiens du temple.

    En ne vendant qu’un peu plus de 300 000 exemplaires, en majorité des citadines, MINI ne peut pas être profitable en tant que marque autosuffisante. Car même si les MINI sont parmi les plus chères du marché, BMW voudrait que le tarif payé par les clients soit encore supérieur. C’est la raison pour laquelle les MINI vont devenir de plus en plus maxi dans les années à venir. C’est aussi la raison pour laquelle les plus petites BMW vont partager de plus en plus d’éléments de MINI.

    Histoire de profiter de nouveaux profits…

  • Quelles sont les chances de succès de la nouvelle Giulia ?

    Quelles sont les chances de succès de la nouvelle Giulia ?

    Comment Alfa Romeo a pu survivre aussi longtemps avec une gamme restreinte à seulement deux modèles ? La question mérite d’être posée tant la situation défie le marché… L’arrivée de la 4C a permis de faire oublier que les MiTo et Giulietta commençaient à vieillir. Aujourd’hui, la Giulia doit frapper un très, très grand coup pour sauver la marque et peut-être même le groupe.

    Après des années d’attente, Alfa Romeo sort enfin un nouveau modèle de grande diffusion. Fiat Chrysler Automobiles s’est décidé à replacer la marque milanaise face à BMW…

    Sergio Marchionne a trouvé 5 milliards d’euros pour alimenter son ambition de voir Alfa Romeo vendre 400 000 voitures dès 2018. Pour rappel, les MiTo, Giulietta et 4C ont atteint le record de 68 000 ventes en 2014 !

    La Giulia doit donc lancer un vent de modernité au cœur de la gamme. SUV, coupé, cabriolet et Giulietta suivront rapidement.

    Mais la tâche est énorme pour la Giulia. Présentée aujourd’hui, elle doit donner confiance en externe autant qu’en interne. Les photos qui ont fuité depuis hier soir alimentent pourtant la déception.

    Tandis que les analystes s’attaquent au plan beaucoup trop ambitieux de Sergio Marchionne, les fans regrettent déjà leurs rêves de Giulia à quelques heures de sa présentation. Trop copiée sur une BMW, la berline italienne est même comparée à une vulgaire déclinaison chinoise des réalisations allemandes.

    Si la Giulia ne réussit pas dans son segment, les chances des futurs modèles de la marque seront d’autant moins importantes. Et l’investissement de FCA ressemblera à des pertes. De quoi forcer Sergio Marchionne à intensifier ses recherches pour parvenir à la concentration qu’il réclame depuis longtemps…

    Faîtes donc que la Giulia soit une voiture exceptionnelle et qu’elle se vende !

  • Quelles Renault restent-ils à l’étranger ?

    Quelles Renault restent-ils à l’étranger ?

    Ce qu’il y a de bien lorsque l’on classe les centaines de messages non sollicités qui trainent dans une boîte mails, c’est que l’on tombe sur quelques perles. Voici donc une newsletter de Renault Russie, écrite forcément en russe !

    Quel intérêt de regarder une newsletter de Renault Russie ? La première marque française y a vendu, en 2014, 194 531 voitures… Et c’est, très simplement, le troisième marché du Losange derrière la France (577 601) et le Brésil (237 187) et devant l’Allemagne, la Turquie, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, l’Algérie et l’Argentine.

    Dans cette fameuse newsletter, neuf modèles Renault sont présentés… Star de la marque, le Duster est en pole position. Il faut rappeler que le Duster – au logo Renault ou Dacia – est le modèle globalement le plus vendu du groupe devant la Clio, la Logan et la Sandero.

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    Outre le Duster, Renault Russie fait la publicité de la nouvelle Logan, de la Sandero (à partir de 5 700 euros au taux de change du jour), de la Sandero Stepway et de l’ancienne génération de Logan… Pour les accompagner, Renault vend aussi des Fluence et Koleos d’origine Renault Samsung Motors.

    Dans cette newsletter Renault Russie, seuls deux modèles sont donc d’origine française : les Mégane et Kangoo.

    En fouillant un peu plus, la marque commercialise aussi les Clio R.S. 200 EDC et Mégane R.S. 265 (pour l’équivalent de 26 440 euros en Russie contre 32 350 euros en France).

    Alors que nos professionnels de la politique tentent encore de (nous faire) croire que l’image de la France à l’étranger est un savoir-faire hors-norme et le luxe, la gamme Renault en Russie montre que – dans les faits – nous sommes particulièrement loin de l’image que l’on veut donner…

  • 2,0 litres / 100 km en Peugeot 208… Vraiment ?

    2,0 litres / 100 km en Peugeot 208… Vraiment ?

    La journée automobile a été marquée par une info : un record réalisé par Peugeot avec une 208 strictement de série… Une moyenne de 2,0 litres aux 100 kilomètres. Le vieux rêve français est-il enfin atteint ?

    Après le premier choc pétrolier, l’Etat Français cherche à aider les constructeurs à développer des modèles de plus en plus efficients. En 1979, l’Agence aux Economies d’Energie engage des fonds dans le programme VERA. Renault avec l’EVE puis les Vesta, Peugeot avec les Vera et Citroën avec l’Eco 2000 développent des prototypes permettent de progresser vers les 3 litres aux 100 km. Régulièrement, on ressort l’objectif de 2,0 litres / 100 kilomètres. Le concept 208 (déjà !) HYbrid FE s’en était approché.

    La Peugeot 208 consomme-t-elle 2,0 litres / 100 kilomètres ?

    Ah la joie des chiffres ! Tandis que tout le monde critique les cycles d’homologation, peut-on se fier à un tel record ? J’ai très personnellement roulé à 2,8 litres / 100 km dans une Volkswagen Golf TDI Bluemotion durant le Think Blue. Challenge, j’ai bouclé 103 kilomètres en montagne avec une Renault ZOE en terminant avec près de 60 % d’autonomie et je viens de descendre à 5,8 litres / 100 kilomètres avec une Infiniti Q50S Hybrid homologuée pour 6,8 litres / 100 kilomètres. Lorsque l’on s’attache à battre des records, on bat des records.

    Cette Peugeot 208 1,6 BlueHDi 100 Stop & Start strictement de série est homologuée pour 3,0 litres / 100 kilomètres… Une performance déjà exceptionnelle. Sur le circuit d’essais de Belchamp, un site propriété de PSA Peugeot Citroën, les pilotes maison se sont relayés durant 38 heures pour vider le réservoir de gazole. 43 litres ont servi à boucler 2 152 kilomètres.

    Sur circuit, la Peugeot 208 a donc roulé à 56 km/h de moyenne (en comptant les arrêts pour changer de conducteur).

    Evidemment, la performance est extraordinaire, surtout avec une voiture de série. Mais que les clients ne s’imaginent pas parcourir plus de 2 000 kilomètres avec un unique plein. Pour avoir écouté Votre Auto sur RMC ce dimanche, ils sont encore nombreux à se demander comment ils peuvent consommer 7,0 litres / 100 km avec un petit moteur 3 cylindres. L’écoconduite réclame de gros efforts pour se rapprocher des records (et même des données d’homologation) !

  • Pourquoi la France s’en prend à Renault ?

    Pourquoi la France s’en prend à Renault ?

    L’Assemblée Générale organisée hier au Louvre a mis en lumière un grave problème au cœur même du capital du groupe Renault. L’Etat français, premier actionnaire, rame à contre-courant.

    Je t’aime, moi non plus… Depuis la création du constructeur par Louis Renault, l’Etat français est impliqué dans une histoire d’amour bien compliquée avec le Losange. C’était encore plus vrai au terme de la seconde guerre mondiale, lors de l’arrestation (et de la mort) du fondateur et de l’expropriation de la société.

    Doucement privatisé durant les années 1990, Renault conserve l’Etat comme principal actionnaire.

    Le gouvernement pense-t-il à Renault ?

    En quête de démonstration sociale, le gouvernement cherche à appliquer une partie de la Loi Florange visant à pérenniser le capital des entreprises françaises. L’idée est d’offrir le double de droits de vote aux actionnaires de plus de deux ans lors des assemblées générales. La loi stipule que ce chapitre s’applique automatiquement à toutes les entreprises, sauf si l’assemblée générale vote expressément contre.

    Renault a donc soumis une proposition visant à ne pas donner de droits préférentiels aux plus vieux actionnaires… Le gouvernement s’y attendait et a investi un milliard d’euros pour monter au capital (près de 20%) juste avant l’AG, histoire de pouvoir contrer l’initiative.

    Résultat : plus de 60 % des votants ont soutenu la proposition de ne pas accorder de préférence à l’ancienneté. Soit quasiment tous hormis l’Etat français. Malgré cette majorité, la proposition est rejetée, car elle n’atteint pas les deux tiers des votants.

    Par ce tour de force, l’Etat français montre qu’il est capable de faire appliquer ses lois dans les plus grandes entreprises nationales. Mais n’est-ce pas de l’autodestruction ?

    Les autres grands actionnaires de Renault, qui ne sont « que » Nissan et Daimler, voient cette manœuvre d’un très mauvais œil. Comment faire confiance à un partenaire qui n’apparaît que pour défendre ses propres intérêts politiques, sans jamais s’impliquer ou apporter quoi que ce soit dans l’avenir de l’entreprise ?

    Avec ce coup d’éclat minable, le gouvernement évite un article moqueur dans le Canard Enchainé… Mais il met en péril l’équilibre de l’Alliance. Car chez Nissan, redevenu un dragon, on commence à se dire que la balance doit se repositionner pour refléter les réalités des marchés. Et si Nissan décide de grandes manœuvres, Renault perdra de son pouvoir… Notre Président parlera alors certainement de problèmes conjoncturels.

  • Volvo est une pépite

    Volvo est une pépite

    Comme d’autres constructeurs ces dernières décennies, Volvo est en train d’effacer une période noire qui a bien failli voir l’entreprise disparaître. Aujourd’hui, l’avenir s’annonce radieux.

    Il y a eu Volkswagen ou Nissan il y a quelques années, à l’instar de l’Allemand et du Japonais, Volvo a surmonté de graves difficultés… Entré dans le giron de Ford lorsque Jacques Nasser avait mis en place une stratégie visant à porter son groupe vers le premium (avec Aston Martin, Jaguar, Land Rover et Mazda), Volvo n’a pas été conservé par le géant américain lors de la crise de 2008.

    C’est à ce moment-là que Volvo a bien failli disparaître. Achetée 6,5 milliards de dollars en 1999, la marque suédoise est cédée pour 1,8 milliard en 2010… Et alors que la Suède espère récupérer l’un de ses fleurons industriels, c’est un nouveau riche chinois qui est choisi par Ford !

    Li Shufu est arrivé avec plein de promesses. Les Suédois (et les amoureux d’automobiles) ont craint une catastrophe calquée sur l’exemple de Saab… Mais le patron a tenu ses promesses.

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    Geely, premier constructeur chinois privé, a annoncé l’investissement de 11 milliards d’euros… 8 milliards ont déjà été consommés. Les Asiatiques n’ont pas renoncé après les résultats délicats de mi-2011 à mi-2013. La double dizaine de milliers de salariés a été conservée. Le cash a été brûlé… Et les ventes ont enfin redécollé !

    Ces huit milliards ont servi à consolider la marque, à rassurer un pays entier et à lancer de nouveaux développements dont on peut apprécier, dès aujourd’hui, les avancées.

    Mieux, la gamme va continuer de s’étoffer. XC90 arrive (j’en prendrai le volant en juin), S90 va être annoncé très prochainement et, surtout, des modèles à gros volumes vont arriver avec un SUV compact.

    Au terme d’un cycle complet de renouvellement de gamme, Volvo vise un passage de 450 000 à 800 000 voitures vendues. En 2020, la marque suédoise vise 2% du marché.

     

    Ces objectifs peuvent paraître faibles. En pleine renaissance, Volvo n’a pas besoin de plus pour être profitable. Mais, surtout, en évitant de brûler encore plus de cash, Geely ne va pas saboter un projet à long-terme.

    Après avoir effacé la mauvaise période de la gestion américaine – et une perte notable d’identité – la nouvelle direction redonne de vrais objectifs à Volvo. La sécurité et une autre vision du premium sont les deux moteurs de ce renouveau.

    Lorsque l’on entend les Italiens affirmer que les automobilistes sont lassés des voitures allemandes, on ne peut que se dire qu’ils rouleront bientôt en Volvo… Alfa Romeo ou même Lancia auraient pu prétendre à cette position. Pour Lancia, on sait que c’est fini. Quant à Alfa Romeo, le retard est déjà conséquent !

  • Une passion commune

    Une passion commune

    Cet après-midi, j’ai eu le petit privilège de parcourir quelques dizaines de kilomètres au volant d’une Volkswagen Golf R. Je reviendrai un peu plus tard sur le caractère exceptionnel de cette version de la voiture la plus vendue en Europe… Ce qui m’a frappé aujourd’hui, c’est qu’un tel modèle permet de partager une passion commune.

    Au cours de ces dernières années, j’ai pu faire l’expérience de l’esprit qui peut animer certaines communautés automobiles. A bord de 2CV, de Twizy, de Gordini, on se salue… Et bien, au volant d’une Volkswagen Golf R, les signes de sympathie sont aussi nombreux !

    Petite portion d’autoroute, les restrictions actuelles imposent de rouler au ralenti… Une Golf GTI de cinquième génération pointe le capot. Au moment de dépasser la Golf R, son conducteur fait un geste élégant avec un grand sourire.

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    Un peu plus loin, un motard s’offre quelques centaines de mètres à mes côtés. Une nouvelle fois, des grands signes d’approbation.

    Cette Volkswagen Golf R n’est peut-être qu’une Golf, semblable à n’importe quelle autre des 520 000 Golf vendues en Europe en 2014… Mais c’est une R, les passionnés le savent et partagent le bonheur de la voiture rouler.

    Quel plaisir !

  • 4×4 : hommage du 4 avril !

    4×4 : hommage du 4 avril !

    Le 4 avril (4/4), c’est la journée du 4×4 ! Auparavant réservées aux vrais franchisseurs, les quatre roues motrices se sont démocratisées à des véhicules tout-chemin et désormais à un nombre impressionnant de modèles.

    Aujourd’hui, une BMW Série 1 est disponible en quatre roues motrices, tandis que l’imposant Toyota RAV4 et son look si travaillé peut n’être qu’une simple traction… Les 4 roues motrices sont devenus un élément supplémentaire de sécurité active.

    Le 4×4, c’est aussi une façon de vivre !

    Lorsque j’étais au collège, mon prof d’histoire-géographie était un vrai « écolo ». J’entends par écolo, un homme proche de la nature. Il se baladait dans les forêts, reconnaissait chaque plante, chaque arbre et pouvait raconter leur histoire. Pour ses balades loin des routes, il utilisait, le plus simplement du monde, un magnifique Toyota Hilux de cinquième génération… L’un de ces pick-up émettant un bruit aussi persistant qu’une épaisse fumée noire.

    De nos jours, un écolo se balade dans les supermarchés bio en prenant le métro… Une autre vision des interactions avec la nature !

    Le 4×4, ce sont beaucoup d’autres sensations. De la balade loin des sentiers battus ou des franchissements un peu plus sportifs (avec de longs repérages à pied avant de partir en vitesse lente) comme avec la Jeep Academy.

    Alors bonne journée en 4×4…