Catégorie : Essais

  • Essai Kia Soul : l’envie d’être différent

    Essai Kia Soul : l’envie d’être différent

    Les SUV commencent à tous se ressembler et le Range Rover Evoque est trop grand pour vous (ou trop cher ?)… Voici une occasion de se différencier sans être trop ostentatoire : le Kia Soul.

    Attention : confession

    Aucun détour… J’ai adoré le FIAT Multipla version 1998. Enfin quelque chose de nouveau, de différent. Evidemment, le concept était beaucoup trop poussé. Soit cette voiture aux immenses vitres et aux phares inqualifiables devenait un collector, soit la copie devait être rapidement revue. Et comme les qualités du Multipla étaient loin de bouleverser le monde, il a fallu vite effacer sa différence stylistique.

    Suivant la même idée, j’avais un coup de cœur pour le Renault Avantime et le Nissan Cube… Mais coup de cœur ne signifie pas records de ventes. Les échecs commerciaux des modèles trop marqués forcent les constructeurs à se concentrer sur les fondamentaux.

    Sans être aussi déluré que l’Avantime ou le Cube (j’évite le Multipla pour ne choquer personne), le Kia Soul apporte quelque chose de différent… C’est peut-être la raison pour laquelle il ne s’est vendu que 3 500 unités de la première génération durant les cinq dernières années en France.

    kia-soul-rouge

    Un style « normal »

    Que peut-on attendre d’un SUV compact ? Qu’il soit suffisamment court tout en offrant une habitabilité supérieure à toute autre forme de carrosserie… Avec un tel cahier des charges, le dessin du Kia Soul devient une norme. Le designer du Skoda Yeti a dû avoir le même briefing.

    Carré, le Kia Soul est plus musculeux que camionnette. C’est une affaire de goûts, mais certains détails renforcent le style de la silhouette, en particulier la teinte bicolore et la ceinture de caisse très haute.

    A l’intérieur aussi, le style est souligné par de très réussies ouïes de ventilations qui intègrent des tweeters flottants. Dans les portières, les gros haut-parleurs du système hi-fi sont entourés d’un éclairage d’ambiance à plusieurs teintes du plus bel effet. Dommage que l’intégration de la console centrale et de son grand écran ne soit pas aussi travaillée.

    kia-soul-aerateur

    Plus de style que de dynamisme

    Essayé dans sa version 1,6 litre Diesel CRDi de 128 chevaux, le Kia Soul s’avère un peu trop bruyant. Et c’est là que l’on peut regretter cette configuration. Un Kia Soul Diesel n’a pas besoin de dévoiler une quelconque ambition de sportivité.

    On pouvait espérer un moteur Diesel sobre et discret, doté d’un start and stop. Ce n’est pas le cas. Il faut avoir un pied très léger pour passer sous les 5,0 litres / 100 kilomètres. Et ce pied très léger prive d’une grande partie de la puissance du moteur. C’est aussi la cause d’une homologation à 132 g/km de CO2 et, donc, d’un malus de 150 euros.

    Suffisamment confortable, le nouveau Soul hérite de la plateforme de la Cee’d parfaite pour l’usage pour lequel ce Kia Soul est destiné.

    L’AUTO est-elle cult ?

    Voici un modèle qui sait faire tourner les têtes sans être ostentatoire. Le Kia Soul est une magnifique réalisation stylistique. Son rapport prix/équipement en fait un outsider dans la catégorie, même si le moteur Diesel est d’une ancienne génération. Vivement l’Euro 6… Ou la Soul EV !

    Sans intérêt / Sans conviction / Dans la moyenne / Mérite le détour / Exceptionnel / AUTOcult !

    J’aime

    La ligne assumée
    Les aérations qui intègrent les enceintes !
    Les tarifs

    J’aime moins

    Un moteur Diesel bruyant

    Quelques données :

    Modèle essayé : Kia Soul L 1,6 CRDi 128 ch. BVM6
    Tarif : 19 450 euros
    Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 582 cm3
    Puissance (ch/kW) : 128 / 94 à 4 000 tours/minute
    Couple : 260 Nm à partir de 1 900 tours/minute
    Transmission : roues avant motrices, boîte de vitesses mécaniques à 6 vitesses
    L/l/h (mm) : 4 140 / 1 800 / 1 593
    Poids à vide : 1 308 kg
    Capacité du coffre (l.) : 354 – 1 367
    Consommations urbain / extra-urbain / mixte / essai (l. / 100 km) : 6,1 / 4,4 / 5,0 / 5,2
    Emissions de CO2 : 132 g/km
    0 – 100 km/h (s) : 11,2
    Vitesse maxi : 180 km/h

  • Essai Hyundai i20 : en souplesse

    Essai Hyundai i20 : en souplesse

    Qu’il doit être difficile de concevoir une citadine avec l’ambition de devenir une référence. Hyundai avait certainement cet objectif en développant la i20. Tout est pensé pour en faire une bonne voiture et c’est réussi.

    J’avais déjà avoué que mon premier avis était souvent tranché en moins de cinq kilomètres lorsque je m’installais au volant d’une voiture. C’est un sentiment très personnel, souvent porté par mon humeur. Avec cette i20, c’était gagné !

    Les ventes de la précédente i20 en Europe ne reflétaient pas la puissance de Hyundai en tant que constructeur mondial. Il fallait donc de la nouveauté, même un électrochoc. Mais comment lancer une révolution dans un segment aussi cerné que celui des citadines ?

    Le bon équilibre

    Présenter un modèle trop singulier, ce serait s’exclure d’un marché très consensuel. Être sur la défensive reviendrait à se cacher dans la masse. L’équation est bien difficile…

    hyundai-i20-arriere

    Avec cette nouvelle i20, Hyundai dévoile une voiture à la silhouette soignée, capable de passer partout, en restant actuelle. Sans extravagance, le design traversera certainement les années. Le montant arrière, laqué noir, apporte une touche d’originalité. La longueur (4 035 millimètres) et surtout son empattement de 2 570 mm aident à asseoir le dessin et participent à l’excellente habitabilité. Et pour la touche d’originalité, quelques teintes sont vraiment attirantes : Red Passion de l’essai ou Mandarine Orange, Iced Coffee, Sleek Silver, Star Dust, Aqua Sparkling… Mention poésie inutile au marketing.

    A l’intérieur, les choix sont un peu plus marqués. Les sièges sont confortables et la planche de bord est bien dessinée. Le plus simplement du monde : l’ambiance est très agréable. Sans en faire des tonnes, ça permet de se sentir bien dans l’auto. On peut regretter toutefois la qualité de l’écran central, d’une autre génération. L’idée de proposer un support pour utiliser les fonctions de son téléphone peut être particulièrement bonne. D’abord destiné à réduire le coût d’achat de la voiture, elle est parfaite pour les possesseurs d’un téléphone compatible.

    hyundai-i20-interieur

    L’idée d’avoir un réel équipement multimédia est forcément préférable… Mais ce système d’intégration du téléphone offre beaucoup d’avantages. Les ultra-connectés aimeront. Ce sera vraisemblablement un vrai problème pour les autres.

    L’équipement est riche et le fait payer. Détecteur de collision, alerte de franchissement de lignes : on atteint des standards d’une gamme supérieure.

    Une Hyundai i20 pleine de souplesse

    En attendant l’arrivée d’un petit moteur 1,0 litre turbocompressé de 120 chevaux, j’ai roulé avec le 1,2 litre 84 chevaux associée à une boîte manuelle à cinq rapports. L’ensemble est d’une géniale souplesse, en ville comme sur route.

    L’extrême attention apportée à la souplesse de l’ensemble entraine immanquablement un réel manque de nervosité. Les 84 chevaux et 122 Nm de couple peinent à apporter le surcroit de sécurité parfois nécessaire… C’est mou même pour une voiture de 980 kilogrammes (poids à vide).

    Le châssis est au diapason. La souplesse de l’ensemble participe autant à la bonne expérience de cet essai.

    L’AUTO est-elle cult ?

    Quatrième constructeur mondial, Hyundai ne se cache plus pour conquérir des parts de marché sur un segment particulièrement concurrentiel en Europe. L’i20 est un produit abouti, tout à fait capable de s’immiscer au coeur des références de la catégorie. Il faudra néanmoins attendre le nouveau moteur turbo essence pour être pleinement convaincu. Désormais en quête d’une position de référence, Hyundai ne fait plus de cadeau tarifaire. Ce n’est pas un point faible, mais ce n’est plus un atout.

    Sans intérêt / Sans conviction / Dans la moyenne / Mérite le détour / Exceptionnel / AUTOcult !

    J’aime
    L’ambiance intérieure
    Les teintes de carrosserie
    La souplesse de conduite

    J’aime moins
    Le manque de couple du moteur 1,2 litre 84 chevaux

    Quelques données :
    Modèle essayé : Hyundai i20 1.2 84 Creative
    Tarif : 17 700 euros
    Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 248 cm3
    Puissance (ch/kW) : 84 / 62 à 6 000 tours/minute
    Couple : 122 Nm à 4 000 tours/minute
    Transmission : roues avant motrices, boîte de vitesses mécaniques à 5 vitesses
    L/l/h (mm) : 4 035 / 1 734 / 1 474
    Poids à vide : 980 kg
    Capacité du coffre (l.) : 326 – 1 042
    Consommations urbain / extra-urbain / mixte / essai (l. / 100 km) : 6,0 / 4,1 / 4,8 / 5,8
    Emissions de CO2 : 119 g/km
    0 – 100 km/h (s) : 13,1
    Vitesse maxi : 170 km/h

  • Comment rouler sur la neige et la glace ?

    Comment rouler sur la neige et la glace ?

    Les journaux télévisés le répètent à longueur d’hiver : munissez-vous de chaines pour accéder aux stations des Alpes et des Pyrénées… Je réponds inutile ! Avec une voiture à quatre roues motrices et des pneus neige, vous passerez partout.

    Chaque hiver, BMW organise le xDrive Tour. Cette exposition itinérante permet de faire connaître la technologie 4 roues motrices permanente du constructeur bavarois.

    bmw-x3

    Disponible sur une centaine de modèles, de la petite Série 1 au gros X6, il permet, par un système qui analyse une multitudes de critères (vitesse, couple moteur, pression sur les pédales, angle du volant…) de répartir le couple avant et arrière allant de 40 / 60 lorsqu’aucune contrainte spécifique n’est signalée et de tendre vers 100 / 0 ou 0 / 100 en cas de besoin.

    Pour profiter de la démonstration, après un essai routier très concluant en X6 M50d et en 435i Gran Coupé, rien de mieux qu’un circuit sur neige et glace à Val d’Isère pour découvrir les capacités du système xDrive couplé à des pneus hiver.

    A bord d’une 430d Coupé, la session débute par un essai d’accélération / freinage avec les systèmes d’aide à la conduite enclenchés. Pédale de droite enfoncée, les roues refusent de patiner. La voiture s’élance tranquillement jusqu’à prendre franchement de la vitesse. Pédale de frein écrasée, les calculateurs se battent pour arrêter les 1 500 kg de l’ensemble. C’est beaucoup moins performant que sur route sèche (et pour cause, on est sur de la glace), mais ça s’arrête raisonnablement vite.

    bmw-430d-07

    Les premiers virages confirment que l’adhérence sur ce type de revêtement est précaire mais largement suffisant. Comme sur n’importe quel circuit, il faut regarder loin, surveiller ses points de braquage et ses points de corde.

    Le système xDrive gomme le sous-virage et le survirage. Roues avant totalement braquées, l’accélérateur est muselé pour éviter le tête-à-queue, il laisse passer le strict minimum pour continuer à rouler, jusqu’à ce que les roues soient droites.

    En mode Sport, contrôle de traction désactivé, il est possible de jouer un peu plus… Avec cette liberté supplémentaire, le volant n’est plus le seul outil destiné à faire pivoter la voiture. Léger braquage et franc coup d’accélérateur, l’arrière accompagne la courbe. Reste à doser l’accélérateur pour garder la voiture en ligne et mettre les roues avant dans l’axe le plus tôt possible afin de reprendre un maximum d’adhérence longitudinale.

    bmw-430d-clous

    Même expérience avec des pneus cloutés (aussi disponible dans le commerce) qui se révèlent être encore plus performants en accélération et au freinage. Mais la démonstration avec de simples pneus hiver était suffisante !

    Alors oui, avec une voiture quatre roues motrices équipées de pneus hiver, vous passerez sur toutes les routes (si elles ne sont pas bouchées par d’autres automobilistes échoués !).

  • Toyota GT86 : moderne, dans la lignée de ses aïeules

    Toyota GT86 : moderne, dans la lignée de ses aïeules

    Toyota 2000 GT, Toyota S800, Toyota Celica, Toyota Supra, Toyota GT86 : la lignée est assurée avec la petite dernière de chez Toyota. Construite avec Subaru, la GT86 n’en est pas moins une digne héritière de ses aïeules précédemment nommées.

    Toyota GT86, Toyota 2000GT, Toyota S800
    Toyota GT86, Toyota 2000GT, Toyota S800

    La GT86 est un coupé 2+2, voué au plaisir de conduire, de piloter même. Moteur 2 litres de 200 cv, propulsion, répartition des masses avant-arrière à 53%-47%, centre de gravité bas et différentiel à glissement limité font d’elles une des références de sa catégorie.

    Elle n’est pas sans rappeler la 2000GT, la Supra. Avec une roue à chaque coin, elle s’en retrouve bien équilibrée. A bord, l’environnement est bien bien. Les sièges maintiennent bien. On se sent bien dans cette sportive financièrement accessible. J’ai particulièrement aimé me retrouver « le cul par terre », tant cette GT86 est basse. Quel plaisir !

    Le volant, le levier de vitesse, les pédales aussi sont bien placées, leurs ergonomies sont bien étudiées. Rien ne choque, si ce n’est la qualité japonaise, fidèle à son mythe, mais en progression tout de même. Petit caprice, j’ai beaucoup aimé les palettes de la boîte semi-automatique. Elles « tombent » bien sous les doigts, derrière le volant, les mais bien placées à 9h15, 10h20.

    En route, la GT86 se montre être d’une efficacité, d’une simplicité rare, surtout avec les palettes de la boîte semi-automatique au volant. Elle est facile à conduire, facile à tenir, facile à emmener, mais une fois dans le vif du sujet, il faut se montrer très précis pour ne pas perdre l’efficacité. Dans le vite, la GT86 est assez précise, nous rappelant parfois qu’elle est l’héritière des modèles sportifs des années 70. En bref, c’est une propulsion. Dans le serré, elle en devient joueuse, train avant précis et train arrière baladeur. Il faut du doigté pour que cette belle Japonaise ne se dandine pas trop du popotin. Ne pas arriver trop vite, ne pas accélérer trop tôt. C’est un régal, elle est vraiment amusante, elle nous ravit et provoque le sourire, vraiment ! Son moteur et ses 200cv « donnent » bien, quand sa boîte (peut être un poil longue) est bien étagée.

    Vous remarquerez que je n’ai pas parlé des places arrières : elles ne sont existantes que pour les contorsionnistes, les petites tailles. Mais la GT86 est-elle une familiale? Non. Elle est là pour que nous prenions du plaisir, et joue son rôle à la perfection.

     

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    Toyota GT86
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    Toyota GT86
  • Porsche 997 RGT Tuthill : bienvenue sur terre

    Porsche 997 RGT Tuthill : bienvenue sur terre

    Il y a quelques semaines, je vous présentais la Porsche 997 RGT, développée, construite et emmenée par la structure britannique Tuthill. Spécialisée dans la marque allemande, Tuthill l’a développée spécialement pour la réglementation RGT, afin de disputer la coupe RGT organisée par la FIA, qui débutera au Rallye Monte-Carlo. Impossible n’étant pas anglais non plus, nos chers amis britanniques ont fait évoluer la 997 sur la terre, oui oui oui. C’est le célèbre (oui oui) Chris Harris qui a pu se glisser à son volant. Voici donc un essai assez extraordinaire, sur la terre galloise. Prenez votre temps regardez cette vidéo, appréciez la motricité bluffante pour une propulsion de ce type, appréciez le travail des suspensions. Impressionnant, tout simplement.

     

    Porsche 997 RGT
    Porsche 997 RGT
    Porsche 997 RGT
    Porsche 997 RGT
    Porsche 997 RGT
    Porsche 997 RGT

     

  • Essai Audi TT : culte contemporain

    Essai Audi TT : culte contemporain

    Il est évident que le culte automobile n’est pas un monopole du passé. Je vous parlais récemment du Nissan Qashqai, référence de la dernière décennie… Avec l’Audi TT, nous sommes en face d’un autre objet de culte contemporain. Peut-être moins révolutionnaire, mais beaucoup plus craquant !

    L’essai de la troisième génération d’Audi TT était l’un de mes objectifs de 2014. Il a été atteint en fin d’année !

    Si la globalisation domine le monde, ce sont bien des initiatives locales qui mènent à l’arrivée de nouveaux modèles de niches. Et les Etats-Unis sont souvent en première ligne lorsqu’il s’agit de laisser libre cours à la passion…

    Il y eut l’extraordinaire Mercedes 300 SL dont les mille premiers modèles furent payés par Max Hoffman, un concessionnaire américain, ou, plus proche de nous, la Mazda MX-5 dont l’idée a été proposée par un journaliste. Pour sa TT, Audi a aussi travaillé avec les Etats-Unis pour sortir ses coupés et roadsters.

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    Au printemps 1994, les studios de design Audi installés en Californie lancent le projet d’un concept de petit coupé. Durant dix-huit mois, J Mays (Audi 100 passé chez Ford), Thomas Freeman (Dodge Tomahawk), Peter Schreyer (Kia), Hartmut Warkuss (Bugatti Veyron), Martin Smith (Ford) and Romulus Rost (habitacle) mettent en commun leur savoir-faire pour donner forme à l’idée.

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    Le Concept TT est présenté en 1995 en reprenant le nom d’une NSU commercialisé dans les années 1960. TT signifiait alors Tourist Trophy, l’extraordinaire course de l’Île de Man lors de laquelle les motos NSU s’étaient illustrées.

    Le style de concept trouve un écho. Trois ans plus tard, Audi dévoile la version définitive du TT (8N). La ligne s’éloigne des silhouettes définies des autres modèles de la marque. Elle plait mais ses courbes ne génèrent pas suffisamment d’appuis sur le train arrière. Plusieurs accidents sont imputés à ce manque aérodynamique. Aux Etats-Unis, cette mauvaise publicité fait baisser les ventes. La marque allemande réagit avec une mise à jour des réglages de suspensions, l’ajout d’une lame aéro à l’extrémité du coffre et la généralisation de l’ESP.

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    Sous le capot avant (contrairement à la NSU dont le moteur était à l’arriere), la TT reçoit une large gamme allant d’un 4 cylindres 1,8 litre turbo de 150 chevaux à un 6 cylindres en V 3,2 litres de 250 chevaux associé à une transmission quattro.

    La seconde génération s’inscrit totalement dans la lignée de la première. Si la TT s’allonge de 12 centimètres, s’élargit aussi de 12 centimètres et grandit d’un centimètre en hauteur, elle profite d’un châssis fait de 69 % d’aluminium pour perdre une cinquantaine de kilogrammes.

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    Les lignes extérieures conservent les codes de la TT en s’adaptant un peu plus aux angles Audi. A l’intérieur, la nouveauté est la disparition du cache « TT » de l’autoradio, remplacé par l’écran de la console centrale.

    La gamme de moteurs reste aussi large : d’un 4 cylindres TFSI de 160 chevaux à un 5 cylindres TFSI de 360 chevaux. Surprise, un 2,0 litres TDI de 170 chevaux fait également son apparition tandis que la marque gagne les 24 Heures du Mans en Diesel.

    Après un demi-million de coupés et de roadsters vendus, Audi lance une troisième génération toujours aussi iconique. La ligne conserve la même signature en s’alignant avec les nouveaux codes des quatre anneaux. Angles, calandre, phares et feux, le TT souligne de plus en plus son rapprochement avec le reste de la gamme Audi. Malgré une filiation bien présente, le coupé présente une forme beaucoup plus tendue, plus horizontale que son prédécesseur.

    audi-tt-arriere

    Le châssis est plus léger et plus rigide. Ça, c’est pour les chiffres. Au volant, et sans jouer au pilote, le train avant s’inscrit magnifiquement. Sans faire l’idiot, impossible de sous-virer bêtement. La nouvelle définition technique et le système quattro jouent pleinement leur rôle. Ça gratte à l’avant et ça pousse à l’arrière. Tout ce que l’on peut aimer pour enchainer les virages serrés.

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    Sous le capot du TT S line 2.0 TFSI quattro S tronic, Audi place un quatre cylindres de 230 chevaux. Evidemment, d’autres voitures sont plus puissantes sur le marché. Mais c’est aussi le grand avantage de ces coupés. Il n’est pas nécessaire d’aller chercher des centaines de chevaux pour profiter de belles relances (même à 1 410 kg) et de puissance à 6 000 tours/minute.

    Mais c’est surtout à l’intérieur de l’Audi TT fait sa révolution. Loin de la mode de l’écran central, le coupé dévoile un Virtual Cockpit dédié au conducteur.

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    Le Virtual Cockpit, c’est une ré-vo-lu-tion ! En tant que tel, il n’apporte rien de neuf en termes d’informations… Mais la présentation est unique, réussie : donc une nouvelle référence. Tout bouge, quasiment tout est paramétrable. On peut placer sa propre carte SIM dans la voiture pour charger Street View et se repérer en direct. Le tout se pilote facilement avec la molette centrale et les boutons du volant. Il faut un peu de temps pour établir sa propre configuration et se sentir à l’aise… Ensuite, ça devient indispensable.

    Mais restons clair : le TT est une voiture conçue pour être conduite. Le Virtual Cockpit est placé directement derrière le volant. Inutile de croire que le passager va pouvoir jouer avec l’écran… Même si l’affichage s’étale sur 12,3 pouces, il n’est pas conçu pour être lu sans être en face.

    Au rayon des réussites du nouvel habitacle, la commande de climatisation est directement intégrée dans les diffuseurs d’air. Ça n’a l’air de rien mais c’est un gain de place et de boutons plus qu’appréciable. Et quand on voit que certains constructeurs sont sur le déclin sur le point de la qualité perçue, Audi poursuit sa marche en avant : l’intérieur du TT est une très belle réalisation.

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    L’AUTO est-elle cult ?

    Impossible de ne pas y voir une voiture particulièrement aboutie. L’habitacle est novateur et réussi, le châssis est excellent, l’ensemble moteur – boîte s’accorde parfaitement. A environ 50 000 euros, personne ne propose un package aussi complet. Seuls les anti-Audi repousseront sans réflexion ce TT pour lui préférer des modèles dont ils transformeront les défauts en louanges. L’Audi TT est bel et bien un modèle culte !

    Sans intérêt / Sans conviction / Dans la moyenne / Mérite le détour / Exceptionnel / AUTOcult !

    Quelques données :
    Modèle essayé : Audi TT 2.0 S line 2.0 TFSI quattro S tronic
    Tarif : 49 700 euros
    Moteur : 4 cylindres en ligne, turbo, 1 984 cm3
    Puissance (ch/kW) : 230 / 169 à 4 500 tours/minute
    Couple : 370 Nm à partir de 1 600 tours/minute
    Transmission : quatre roues motrices quattro, boîte de vitesses automatique à double embrayage S tronic à 6 vitesses
    L/l/h (mm) : 4 177 / 1 832 / 1 353
    Poids à vide : 1 410 kg
    Capacité du coffre (l.) : 305 – 712
    Consommations urbain / extra-urbain / mixte (l. / 100 km) : 8,3 / 5,4 / 6,4
    Emissions de CO2 : 149 g/km
    0 – 100 km/h (s) : 5,3

  • Essai Nissan Pulsar : le retour de la revanche

    Essai Nissan Pulsar : le retour de la revanche

    Au cœur d’une période particulièrement difficile, Nissan avait décidé de prendre à contre-pied le marché européen en abandonnant le segment si concurrentiel des berlines compactes pour inviter le « crossover ». Maintenant que Nissan est au-dessus des 4 % de part de marché sur le Vieux Continent, il est temps de s’attaquer – de front – aux stars locales !

    Nissan a construit son succès sur des modèles plutôt décalés. La gamme de crossovers a porté la marque en ouvrant un nouveau segment. Aujourd’hui, Qashqai, Juke et Note sont les trois modèles les plus vendus par Nissan en Europe. La marque profite également de voitures emblématiques, la 370Z et la GT-R, ainsi que des versions Nismo.

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    Avec la Pulsar, Nissan attaque pourtant de front les références du marché européen. Face aux Volkswagen Golf et Ford Focus, les deux best-sellers du segment C, la marque japonaise se veut rassurante.

    nissan-pulsar-profil

    Pas de contre-pied, pas de fantaisie à la Cube (une voiture craquante qui n’a pas trouvé sa clientèle), la Nissan Pulsar se veut une berline compacte typique pour le marché européen. Le profil est passe-partout avec une face avant doucement agressive et un arrière plutôt massif.

    nissan-pulsar-derriere

    Dans l’habitacle, Nissan suit ses principes. Là encore, pas d’extravagance. La Pulsar joue sur les équipements avec un grand écran, un régulateur adaptatif et l’alerte de franchissement de ligne.

    Sur la finition Tekna, un ensemble de caméras à 360° permet de visualiser les abords de la voiture au moment de se garer. Vite indispensable.

    nissan-pulsar-interieur

    La planche de bord gagnerait à recevoir des matériaux un peu plus qualitatifs pour s’affirmer sur le marché européen. C’est souvent l’un des points faibles des constructeurs japonais est c’est d’autant plus incompréhensible que cette Pulsar – comme beaucoup d’autres Nissan commercialisée en Europe – est un produit pensé pour notre continent.

    nissan-pulsar-coffre

    L’un des vrais atouts de la Pulsar est l’habitabilité arrière, bien au-delà des standards de la catégorie. La quinzaine de centimètres de plus qu’une Volkswagen Golf ou une Peugeot 308 (4,39 mètres) et son empattement plus long sont mis à profit.

    nissan-pulsar-avant

    Pour le lancement, seuls deux moteurs sont proposés : essence 4 cylindres 1,2 litre turbo de 115 chevaux et Diesel 4 cylindres 1,5 litre turbo de 110 chevaux. Et quelle que soit l’option choisie, Nissan a opté pour la souplesse d’utilisation et le confort.

    nissan-pulsar-moteur-dci

    Côté dCi, aucune surprise. Aidé par une boîte de vitesses bien étagée, il s’avère très sobre avec une moyenne constatée inférieure à 4,5 litres / 100 kilomètres (4,1 litres en données constructeur).

    nissan-pulsar-diesel-dci-110

    L’AUTO est-elle cult ?
    En misant davantage sur les équipements et la souplesse d’utilisation que sur le style (extérieur ou intérieur), Nissan ne prend pas d’énormes risques avec sa Pulsar. Parfaitement placée au coeur du segment C, elle ne révolutionnera pas le marché. La Pulsar devient un concurrent redoutable de plus en Europe face aux Golf, Focus et 308. Les clients déjà satisfaits des produits Nissan seront certainement faciles à convaincre. Pour les autres, la conquête s’annonce forcément difficile.

    Sans intérêt / Sans conviction / Dans la moyenne / Mérite le détour / Exceptionnel / AUTOcult !

    Quelques données :
    Modèle essayé : Nissan Pulsar dCi 110 Connect Edition
    Tarif : 28 850 euros (dont 550 euros Peinture métallisée, 750 euros Pack technologique et 600 euros Phares LED avec signature lumineuse)
    Moteur : 4 cylindres en ligne, turbo Diesel, 1 461 cm3
    Puissance (ch/kW) : 110 / 81 à 4 000 tours/minute
    Couple : 260 Nm à partir de 1 750 tours/minute
    Transmission : roues avant motrices, boîte de vitesses mécanique à 6 rapports
    L/l/h (mm) : 4 387 / 1 768 / 1 515
    Poids à vide : 1 307 kg
    Capacité du coffre (l.) : 385 – 1 385
    Consommations urbain / extra-urbain / mixte / essai (l. / 100 km) : 4,1 / 3,3 / 3,6 / 4,4
    Emissions de CO2 : 94 g/km
    0 – 100 km/h (s) : 11,5

  • Essai Jeep Renegade : Massive Attack

    Essai Jeep Renegade : Massive Attack

    Si Jeep vend aujourd’hui un million de véhicules chaque année dans le monde, la filiale française reste une goutte d’eau d’environ 4 000 voitures sur le marché hexagonal. Mais cette valeur pourrait vite changer de proportion avec un seul nouveau modèle : la Baby Jeep.

    Comment multiplier ses ventes lorsque l’on est un constructeur de niche ? Il suffit de proposer une nouvelle offre sur un segment en plein boum. Et quoi de mieux que les SUV pour permettre à Jeep de gonfler ses carnets de commandes ?

    jeep

    Jeep est la définition même du Sport Utility Vehicle… Je le soulignais dans mon livre « Belles des Années 80 » (séquence auto-promo) au sujet de la Jeep Cherokee, sous le titre « La franchise sur quatre roues ».

    Evidemment, le marché a évolué… Il a même carrément changé. A l’époque, avoir un 4×4 était « écolo ». Conduire un tel engin représentait un vrai lien avec la nature. Aujourd’hui, le député de base assimile le conducteur tout-terrain à un pollueur-tueur.

    jeep-renegade-profil

    Je me sens pourtant très proche de l’ancienne définition. Ok, il y a des Diesel sous les capots (mais pas que !), ok, ça fait un peu de bruit… Mais il y a un vrai sentiment de liberté à se balader sur des sentiers, à s’attaquer à une montagne. On se rapproche de la nature en s’exerçant au tout-terrain.

    Ceci-dit, Jeep n’a vendu qu’un peu plus de 800 Wrangler depuis le début de l’année. Et même si la marque affiche une vraie légitimité (que Land Rover peut également briguer), le marché n’est pas assez vaste pour être rentable…

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    Et c’est là que l’engouement récent pour les petits SUV a ouvert une nouvelle voie à la marque référence du 4×4… Quoi de plus normal pour Jeep que de proposer un modèle répondant à cet emballement ?

    On ne peut que se féliciter d’une telle décision : un acteur authentique va venir affronter les leaders du marché français que sont les Renault Captur et Peugeot 2008.

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    L’Italo-Américain
    Annoncer que Jeep va concurrencer Renault et Peugeot peut faire sourire. Captur et 2008, par leur concept, n’ont rien à proposer face à la marque américaine. Et, c’est vrai aussi dans l’autre sens, le terrain de jeu du Renegade n’est pas vraiment le même que celui de ses concurrents français.

    Car Jeep ne s’est pas trahi avec son petit SUV. Testé en deux et quatre roues motrices avec des pneus neige, il affiche la même aisance pour crapahuter dans la montagne. Et la version Trailhawk promet des qualités équivalentes à celles de ses grands frères Cherokee.

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    Marque authentique, Jeep a conçu un Renegade pour les « Jeepsters » au lieu de copier mécaniquement la concurrence. Un éventuel indécis entre un SUV urbain déjà sur le marché et le Renegade n’hésitera pas longtemps. Soit il est convaincu par le style et les aptitudes du Jeep, soit il ne sera pas client.

    D’ailleurs, l’intérêt du Renegade est de profiter d’une image, d’un style et de vraies aptitudes… Et quand il faut quitter l’asphalte, la concurrence est forcément moins féroce, surtout en France. Le Skoda Yeti Outdoor devient instantanément une référence. En haut de gamme, le 2,0 l Multijet 170 chevaux et sa boîte auto 9 rapports en quatre roues motrices avec démultiplication de 20:1 et système d’aide à la descente du Renegade à 32 200 euros se retrouve très bien placé face au Skoda Yeti Outdoor 2.0 TDI 170 chevaux 4×4 DSG6 à 34 065 euros…

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    Plus de fun
    Jusqu’ici, Jeep se concentrait sur des réelles prestations tout-terrain pour vendre ses modèles. Vrai modèle du groupe FCA avec une plateforme B Wide 4WD partagée avec la FIAT 500X, le Jeep Renegade est une voiture plus fun que le reste de la gamme.

    La découverte de ce petit SUV est d’ailleurs un jeu de piste autour du patrimoine de la marque. Calandre à sept ouïes, passages de roues trapézoïdaux, phares ronds… Les rappels sont présents. Mais les détails sont encore plus marquants.

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    Les feux arrières dessinent la forme du jerrican d’essence transporté par la Willys. Et un jeu de piste s’organise pour trouver la carte du désert de Mohab, un BigFoot, une araignée…

    L’AUTO est-elle cult ?
    Taillé pour les chemins, le Jeep Renegade pourra aussi se sentir à l’aise en ville où son look en fait une alternative aux SUV urbains déjà sur le marché. Très typé, ce Jeep conserve tous les attributs de la marque. Pas le plus performant, pas le mieux insonorisé ou le plus confortable, il joue sur des capacités de franchissement et un style hors du commun.

    Sans intérêt / Sans conviction / Dans la moyenne / Mérite le détour / Exceptionnel / AUTOcult !

    jeep-renegade-calandre

    Quelques données :
    Modèle essayé : Jeep Renegade 2.0 l MultiJet S&S 140 ch 4×4 BVM 6 Limited
    Tarif : 29 850 euros
    Moteur : 4 cylindres en ligne, turbo Diesel, 1 956 cm3
    Puissance (ch/kW) : 140 / 103 à 3 750 tours/minute
    Couple : 350 Nm à partir de 1 750 tours/minute
    Transmission : 4 roues motrices, Jeep Active Drive, boîte de vitesses mécanique à 6 rapports
    L/l/h (mm) : 4 236 / 1 805 / 1 710
    Poids à vide : 1 667 kg
    Capacité du coffre (l.) : 530 – 1 297
    Consommations urbain / extra-urbain / mixte (l. / 100 km) : 6,0 / 7,6 / 5,1
    Emissions de CO2 : 140 g/km
    0 – 100 km/h (s) : 9,3

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  • Vitrine technologique et laboratoire roulant : on a testé Renault Eolab

    Vitrine technologique et laboratoire roulant : on a testé Renault Eolab

    Pour un passionné d’automobile, plusieurs choses sont à faire. Avoir son permis de conduire, sa première voiture. Voir un grand prix de F1, essayer une voiture de sport, essayer une voiture de course, rouler dans un prototype.

    J’avais déjà eu l’occasion de m’immiscer dans l’atmosphère toute spéciale d’un concept-car, lors de l’essai de Twin’Run, à la droite de David Coulthard. Cette fois, c’est au volant d’un prototype que j’allais me glisser. Exit Twin’Run, voici Eolab, concept-car préfigurant le futur de la marque au losange et son arrivée à l’hybride.

    Circuit de Mortefontaine, samedi 11 octobre, 8h30.

    L’ambiance est particulière. Se rendre sur le circuit de Mortefontaine n’est qu’une chose volontaire, personne ne pourrait dire qu’il est là par hasard. Barrière passée, voiture garée, on nous fait monter dans la navette, direction le pavillon Renault. On passe à nouveau de hauts grillages encadrés de barrières, avant de croiser de nombreuses bandes d’asphalte, composant les divers circuits du concept. Cela n’est pas sans me rappeler le complexe de Balocco, centre d’essais Alfa Roméo, visité fin juin. Entre les arbres, nous arrivons à destination. Sous la tente, Eolab nous attend, un petit groupe de personnes s’activent autour d’elle. Ingénieurs, concepteurs, techniciens, chefs de projet, tous sont là.

    Voici Eolab.

    De l’extérieur, Eolab est jolie. On le voit, l’aérodynamique est importante dans le style de ce prototype. Elle se montre plutôt longue, racée, plus basse que les autres modèles du segment B. En effet, Eolab a été pensé telle une voiture de ce segment, la Clio 4 servant de référence. Les entrées d’air sont importantes, les ouïes bien filées. Au centre de la calandre, le losange Renault trône fièrement. On sent bien la touche de Laurens van den Acker. D’aspect, Eolab est plus basse que les voitures actuelles.

    Renault_Eolab_02

    Au volant.

    Une certaine appréhension se montre lorsque je prends le volant d’Eolab. Les sièges sont accueillantes, blancs, gris clair, aux touches rouges oranges. Ils enveloppent plus que les sièges d’une voiture actuelle du segment B. Contact, c’est parti. Pas de levier de vitesse sur Eolab. Étant au deux tiers électrique, c’est une boîte automatique qui prend le relai. Pour sélectionner notre mode, une petite molette est située au centre de l’habitacle, facile d’accès. Un petit huitième de tour pour passer de Parking à Drive et c’est parti. D’un filé « de gaz » sur la pédale de droite et Eolab avance et descend doucement de son piédestal. Au premier abord, Eolab se conduit comme une Zoe ou un Twizy. La simplicité est bluffante, sa conduite est presque enfantine. Les commodos sont faciles d’atteinte, comme une voiture classique. Eolab est presque une voiture contemporaine dans sa conduite, pas de démarche particulière si ce n’est faire attention à ce beau jouet. L’accélération est des plus surprenantes, j’en suis le premier surpris. 60, 70, 90, les 100 km/h sont atteints sans souci. Je suis loin du prototype que j’imaginais, ne dépassant pas les 30 km/h. Un sentiment de légèreté se montre, à l’accélération, en comportement, au freinage. Eolab est facile, tout simplement.

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    Techniquement.

    Pourquoi Eolab a-t-elle été créé ? Eolab est ni plus ni moins qu’un laboratoire vivant. Il faut se jeter dans le futur pour se rendre compte de ce qu’est Eolab. Non, pas besoin du Dr Emmett Lathrop Brown pour cela, votre cher  « Marty McFly »  suffira. Eolab a été développée sur trois axes : l’aérodynamique, le poids, la motorisation. Trois contraintes essentielles pour une automobile.

    Renault_Eolab_chasse au kilo
    Eolab : la classe aux kilos

    L’aérodynamique /// Un gros travail a été réalisé sur ce point, nous l’avons vu dans le chapitre Voici Eolab. Eolab est dessinée pour avoir un aérodynamique parfait, doté d’une pénétration dans l’air des plus efficaces. On notera par exemple un spoiler avant actif en fonction de la vitesse et des ailerons mobiles sur les côtés, qui fluidifient l’écoulement de l’air.

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    Eolab : les postes importants de l’aérodynamique

    Le poids /// Ces dernières années, les voitures ont été de plus en plus grosses, plus lourdes. Afin de réduire cette masse, de nombreux matériaux légers ont été utilisé. La caisse est ainsi multi matériaux avec la présence d’acier, d’aluminium et de matériaux composites légers, tels que la fibre de carbone. Le magnésium est aussi présent, chose rare. Exemple d’utilisation du magnésium ? Sur Eolab le toit est en magnésium et pèse un peu plus de 4 kg, contrairement à 10 kg pour une voiture contemporaine. Au final, Eolab s’en retrouve plus légère de 400 kg comparée à une Clio IV. Si le poids « masse » est important ici, la recherche du poids le plus faible est importante dans l’organisation d’un projet comme Eolab. La voiture étant plus légère, elle permet d’avoir des pièces plus petites et donc moins onéreuses. Cela entraine une baisse des coûts, ce qui permet ainsi l’utilisation de matériaux plus coûteux, plus technologiques.

    Le moteur /// C’est ici qu’arrive la grande nouveauté. Si l’aérodynamique et le faible poids ne sont pas de grandes innovations mais une belle réadaptation au projet Eolab, sous le capot, la chose est bien différente. Il s’agit pour la première fois d’une technologie électrique et hybride chez Renault. Nommée Z.E. Hybrid, cette techno utilise l’essence, d’où le 1 litre au kilomètre et l’électricité, qu’on recharge à souhait. Combinant ces deux technologies, Eolab s’en retrouve hybride. Bien joué.

    Renault_Eolab_ze hybride
    Eolab : ZE Hybrid : essence et électrique

    Conclusion.

    Lors du Grand Prix de Monaco, j’avais pu discuter avec des ingénieurs de Renault Sport F1 et Renault. Ils estimaient que 15% de la technologie présence sur Renault Zoé se retrouvait sur le Power Unit présent en F1 et inversement. Alors venez la question de l’hybride, utilisé au Mans par exemple, qui est plus simple à l’utilisation qu’une technologie 100% électrique, comme sur Zoé ou Twizy. On nous avouait alors que des développements étaient en interne à ce sujet. On ne nous avait pas menti, voici Eolab, vitrine technologique et laboratoire roulant.

    Joli, innovante et facile d’accès, Eolab nous a bluffé le temps d’un instant. Bien sûr, il est bien tôt pour faire des conclusions trop hâtives sur la voiture du futur, mais une chose est sûre, ce laboratoire vivant nous rassure sur le futur de l’automobile. Élégance, technologie et mise en avant de la vie à bord seront toujours d’actualité dans 15 ans. Rassuré ? Oui, plutôt.

    A découvrir aussi, nos photos de Eolab, en noir et blanc.

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  • Journée de rêve avec Motorsport Academy

    Journée de rêve avec Motorsport Academy

    On peut avoir la passion de la balade tranquille en forêt au volant d’une Jaguar Type E et ressentir une terrible excitation à l’idée de tester quelques-unes des voitures les plus sportives sur circuit.

    A l’invitation de Motorsport Academy, j’ai eu la chance de participer à une séance de découverte du pilotage sur circuit au volant d’une Porsche 997 GT3 RS, puis d’une Ferrari 458 Speciale.

    Rendez-vous au Mans, sur le Circuit Maison Blanche. Maison Blanche est le « circuit école » adossé au Bugatti, lui-même portion du Circuit des 24 Heures. Evidemment, ce n’est pas le circuit sur lequel sont disputées les compétitions. Mais, pour apprendre, rien de mieux qu’un tracé dédié. Aucune section ne cache de piège. On peut y réciter ses freinages et ses points de corde, sans le moindre risque.

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    Accueil chaleureux, briefing d’un bon quart d’heure sérieux, sans se prendre au sérieux… Il est temps d’aller à la découverte des virages à bord d’une Porsche Cayenne GTS. Des cônes montrent les points de freinage, points de rétrogradage, points de braquage, points de corde et points de sortie… Rien de compliqué en 1,9 kilomètre, mais des points de corde très loin dans de nombreuses courbes !

    Place à l’action. Huit voitures sont mises à disposition des « stagiaires ». Renault Mégane R.S., Lotus Exige S, Porsche Cayman S, Audi R8, Porsche 997 GT3, Ferrari F430, Lamborghini Huracan et Ferrari 458 Speciale. Une Aston Martin Vantage est aussi au catalogue et une BMW M4 est attendue dans les prochains jours…

    Le défilé commence. Il faut s’installer dans la 997 GT3 RS. Le temps s’arrête. Le moniteur de pilotage prend le temps d’expliquer certains détails : position de conduite, maniement de la boîte de vitesses, la discussion s’engage avant de mettre les gaz.

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    Démarrage, première, deuxième, troisième… La première ligne droite défile avec une montée des rapports calée vers 6 000 tours/minute. Premier freinage, tout est en ligne. Il faut braquer très tard, viser le point de corde et, enfin, travailler l’accélérateur.

    Au fil des tours, il est facile de gagner en confiance. Les freinages sont entamés dix mètres derrière les plots. Les accélérations se font toujours plus hâtivement. Les rapports sont passés un peu plus haut.

    Fin du sixième tour, retour dans l’allée des stands. Les échanges continuent. Les conseils du moniteur seront utiles pour la suite de la séance… L’attaque du freinage est bonne mais il faut s’appliquer sur la dégressivité pour ne pas trop casser la vitesse au moment de braquer.

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    Quelques minutes pour reprendre ses esprits et il est déjà temps de s’installer dans la Ferrari 458 Speciale.

    L’environnement est très différent, plus coloré. Il faut se familiariser avec les boutons présents sur le volant. Le maniement de la boîte, avec deux larges palettes, ne semble pas poser de problème particulier.

    Première, deuxième, ligne droite et… Plus qu’un coup de cœur. C’est un coup de foudre. 605 chevaux à 9 000 tours/minute. Une symphonie en V8 atmosphérique. Les diodes s’allument sur le sommet du volant. Il faut agiter les palettes. Les vitesses défilent. La vitesse défile… Freinage invraisemblable.

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    Le moniteur conseille d’être plus agressif sur les braquages. Je m’exécute pour sentir la voiture s’inscrire « en force ». Comme avec la Porsche, les tours permettent de se mettre en confiance. En mode « Race », la Ferrari 458 Speciale accepte de glisser à la réaccélération.

    On le sent, on aime. On se prend au jeu. L’expérience est plus que mémorable. Certes, une Ferrari 458 Speciale n’est pas une voiture de course. Mais c’est une voiture taillée pour rouler sur un circuit.

    Et franchement, je ne peux que conseiller de vivre un tel moment, en toute sécurité, bien conseillé et, surtout, à bord d’une Ferrari 458 Speciale !

  • Contact : Audi A3 Sportback e-tron

    Contact : Audi A3 Sportback e-tron

    Petit défi : récupérer une Audi A3 Sportback e-tron chargée d’électricité à Épone et tenter de rallier la Tour Eiffel en consommant le moins de carburant possible. 46 kilomètres à parcourir…

    Pour les véhicules hybrides, il existe les magnifiques données d’homologation. Mais la dure réalité des chiffres est bien différente une fois le volant entre les mains.

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    La prise en main du nouveau véhicule hybride rechargeable d’Audi était donc l’occasion de tester ses consommations en conditions réelles.

    Point de départ : Epone, une ville des Yvelines située à quelques encablures de l’usine Renault de Flins. A peine le temps d’apprécier le silence du moteur électrique que l’on arrive sur l’A13 pour filer vers Paris.

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    Les conditions ne sont pas particulièrement favorables à l’utilisation du moteur électrique (surtout de ses batteries)… Vitesse limitée à 130 km/h. L’objectif de l’essai est de maximiser l’utilisation du moteur électrique, je choisis de forcer l’utilisation de l’énergie « alternative ».

    Note : ce n’est pas forcément l’option la plus efficace. Le système Audi propose quatre modes différents. EV force l’utilisation unique du moteur électrique, Hybrid Auto calcule une consommation optimale en fonction du parcours proposé par la navigation, Hybrid Hold met le moteur essence en marche pour participer à la charge de la batterie et Hybrid Charge provoque la charge de la batterie grâce au moteur essence.

    File de droite, vitesse stabilisée autour de 110 km/h… Les huit barres du témoin de charge d’électricité s’effacent vite, très vite. Tous les trois ou quatre kilomètres, un huitième disparaît.

    Les légères descentes permettent de gagner quelques centaines de mètres… Encore un peu de terrain gagné en utilisant l’aspiration d’un autocar. Mais au bout de 30,2 kilomètres, le moteur essence se met en fonction.

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    Le tableau de bord affiche ce changement de propulsion qui reste imperceptible pour les passagers.

    Instantanément, la consommation passe de 0 à plus de 10 litres / 100 kilomètres. La batterie réclame de l’énergie. Selon les sollicitations, cette consommation moyenne peut atteindre les 20 litres / 100 kilomètres.

    audi-a3-sportback-e-tron-electrique

    Très vite, deux barres de batterie réapparaissent. On entre dans Paris avec trois kilomètres d’autonomie en tout électrique. Le moteur essence vient encore en soutien en quelques rares occasions…

    Après 46,1 kilomètres, la consommation d’essence s’élève à une moyenne de 1,4 litre / 100 kilomètres et 89 % du parcours a été réalisé sans la moindre émission. Après les 30,2 premiers kilomètres en tout électrique (pour vider la batterie), 10,8 des 15,9 derniers kilomètres ont été parcourus sans avoir recours à l’essence. Les 5,1 autres kilomètres (et l’énergie nécessaire à charger la batterie) ont réclamé 0,6 litre.

    Données constructeurs : autonomie de 50 kilomètres en tout électrique et consommation homologuée à 1,5 litre / 100 km (35 g CO2 / km)