Catégorie : Sport Automobile

  • Alpine au Mans : le petit poucet français

    Alpine au Mans : le petit poucet français

    1978, Jean-Pierre Jaussaud et Didier Pironi remportent les 24 Heures du Mans au volant de leur Renault Alpine A442B. Il s’agira de la seule et unique victoire de la marque française en la classique mancelle, hors classement secondaire.

    2013, Alpine revient en endurance et au Mans. La première victoire est acquise lors des 3 heures du Budapest, le titre suit : Alpine est Champion European Le Mans Series avec Pierre Ragues et Nelson Panciatici.

      
    Cette année, pour la troisième année consécutive, Alpine revient au Mans. Au volant de la belle bleue, on retrouvera un trio français : Nelson Panciatici, Paul-Loup Chatin et Vincent Capillaire. Pour la victoire LMP2, l’ambition est bien présente mais il faut l’avouer : l’Alpine A450B est vieillissante face à ses concurrentes Ligier JS P2, Morgan, BR01. Il n’empêche que les Bleus ne se laisseront pas faire, l’expérience de l’équipe étant leur carte première. Philippe Sinault, Team Manager Signatech-Alpine nous en parle : « Toute l’année, nous travaillons afin d’être prêts pour ce rendez-vous. L’Alpine A450b reçoit le kit aérodynamique spécifique pour Le Mans avec quelques améliorations par rapport à la saison dernière. L’an passé, notre LM P2 s’était particulièrement bien comportée au Mans. J’estime que nous avons un excellent équipage, qui possède l’expérience des 24 Heures. La Journée Test va nous permettre de redécouvrir la piste et de charger tous les paramètres. Ensuite, la course n’est qu’une gestion de l’imprévu. Chaque équipe sait établir une stratégie idéale. Mais c’est l’anticipation des événements qui peut nous donner l’avantage. »

    Bernard Ollivier, Directeur d’Alpine lui embraye le pas : « Avec le plateau attendu cette année, il sera difficile d’égaler notre septième place au classement général de la saison dernière. L’objectif est de faire au moins aussi bien que notre podium dans la catégorie LM P2. Si les conditions sont un peu différentes cette année, nous possédons de vraies forces structurelles et de grandes ambitions. Nos pilotes connaissent très bien les 24 Heures du Mans et l’Alpine A450b. Quant à l’équipe, elle a montré son efficacité. Les plus endurcies et les plus motivés se distingueront et notre équipe a déjà prouvé qu’elle possédait ces qualités ! »

    Aujourd’hui a lieu la journée d’essais libres et officiels. L’Alpine est actuellement à la 2ème place de la LMP2.

  • Peugeot affronte l’Etna : côté backstage !

    Peugeot affronte l’Etna : côté backstage !

    Début mars dernier, Alexandre nous présentait un clip sensationnel, quand Peugeot mettait sa 208 R5 sur le volcan sicilien de l’Etna. Cette fois, retour en images sur le tournage de ce clip hors du commun. La vidéo ci dessous est certes en italien mais les images suffisent à passer un bon moment. Suite à cette vidéo, vous trouverez les plus belles photos de cet évènement.

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  • Mr Saab est parti. Erik Carlsson, 1929-2015.

    Mr Saab est parti. Erik Carlsson, 1929-2015.

    L’emblématique pilote Saab des années 1960, Erik Carlsson, s’en est allé. Surnommé « Carlsson on the roof » ou « Mr Saab », il fut l’un des premiers pilotes officiels de l’histoire du WRC, à une époque où celui ci n’existait pas encore, dans les années 50. Cela ne l’empêcha pas de remporter le Rallye de Grande-Bretagne en 1960, 1961 et 1962 et le Rallye Monte-Carlo en 1962 et 1963. Il marque l’histoire du rallye par son pilotage franc, au volant de frêles Saab. RIP.

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  • Le Mans : lorsque Porsche avait son garage à Téloché

    Le Mans : lorsque Porsche avait son garage à Téloché

    Il fut une époque où les constructeurs investissaient Le Mans et ses environs bien avant les 24 Heures du Mans. Le temps de préparer les bolides, chaque équipe se montait un camp retranché dans un village bien précis ou un grand garage de la ville du Mans. Cela permettait aux ingénieurs, aux mécaniciens, de travailler dans un endroit plus calme que le circuit, lieu d’une certain effervescence somme toute logique. Une tradition qui allait tenir jusque dans les années 80. Parmi les nombreuses marques présentes au Mans, Porsche prenait ses repères dans le petit village de Téloché, situé à 10-15 kilomètres du circuit des 24 Heures. On imagine déjà les Porsche 917K rentrant du circuit par la route… Retour en images.

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  • Pourquoi les LM P1 sont-elles si différentes ?

    Pourquoi les LM P1 sont-elles si différentes ?

    J’ai profité de mon immersion au cœur du Toyota Gazoo Racing lors des 6 Heures de Spa-Francorchamps pour poser LA question : pourquoi les LM P1 ont-elles des silhouettes aussi différentes ?

    Par rapport à ce que l’on peut connaître en F1, les LM P1 hybrides – Toyota, Audi, Porsche et Nissan – sont foncièrement différentes.

    Pour résumer, la réglementation impose :

    – moteur à quatre temps, essence ou Diesel
    – 870 kg minimum
    – réservoir de carburant de 68,3 litres en essence ou 54,2 litres en Diesel
    – longueur de 4 650 mm maximum
    – largeur comprise entre 1 800 et 1 900 mm
    – porte à faux avant limité à 1 000 mm
    – porte à faux arrière limite à 750 mm
    – aucune pièce ne doit se situer à plus de 1 050 mm au-dessus de la surface de référence

    En complément, les cotes de la partie arrière sont assez encadrées. Ce sont les très grandes lignes. Mais elles montrent bien à quel point chaque constructeur a été plutôt libre de ses choix lors de la conception de son prototype. Malgré tout, même en étant libre, on pourrait imaginer que les solutions efficaces soient amenées à se ressembler. L’exemple d’Airbus et Boeing est, à mes yeux, pertinent. Qu’est-ce qui ressemble le plus à un A330 ? Un 777 !

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    Que chaque modèle soit différent peut se concevoir en lisant le règlement. La Porsche 919 Hybrid dispose d’un moteur essence 2,0 litres 4 cylindres en V d’environ 500 chevaux couplé à un moteur électrique d’environ 300 kW dans la classe 8MJ. L’Audi R18 e-tron quattro compte sur un V6 4,0 litres de 560 chevaux et d’un moteur électrique de 200 kW en classe 4MJ. La Toyota TS040 Hybrid possède un V8 3,4 litres et 520 chevaux et un moteur électrique de 350 kW dans la classe 6MJ. Quant à la Nissan GT-R LM Nismo, c’est un vent de folie. Moteur essence V6 3,0 litres biturbo (autour de 500 chevaux) à l’avant, couplé aux roues avant, et moteur électrique aussi couplé à l’avant !

     

    John Litjens, chargé de projet du Toyota Gazoo Racing, n’est pas surpris de voir tant de différences : « Le règlement laisse beaucoup de libertés. Chez Toyota, la forme de la TS040 Hybrid est le résultat d’évolutions menées depuis que nous avons figé la première carrosserie lors du lancement du projet. Beaucoup de nos ingénieurs venaient de la F1. Nous nous sommes donc appuyés sur cette expérience pour définir l’aérodynamique de la voiture. Pour Le Mans, Il faut un minimum de trainée aéro. Chaque constructeur atteint cet objectif de façon différente. Il faut réussir à mener l’air, de l’avant vers l’arrière, avec le plus d’efficacité possible. Dès lors, chacun a pu explorer sa voie pour atteindre son but. »

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    « La face avant est la clé », continue le Néerlandais. « Comme la réglementation de la partie arrière est plutôt stricte, il faut tirer partie des libertés laissées à l’avant. Et je pense que c’est l’un des points forts de notre Toyota TS 040 Hybrid. »

    Au sujet des options choisies par les rivaux, Litjens pointe l’Audi R18 e-tron hybrid : « Elle est vraiment fine de l’avant avec une carrosserie très proche des éléments mécaniques. C’est vraiment une belle réussite, notamment par l’intégration des bras de suspension. »

    Prochain rendez-vous le 31 mai sur le Circuit des 24 Heures du Mans. Les quatre modèles de LM P1 hybrides seront, pour la première fois, sur la même piste pour la Journée Test, moins de deux semaines avant l’épreuve la plus attendue de l’année !

  • Photos : 24 Heures du Nurburgring

    Photos : 24 Heures du Nurburgring

    C’est une course un peu folle, ouverte à un nombre conséquent de catégories. Pour les pilotes, c’est aussi et surtout un moyen de se donner une grosse dose d’adrénaline. Certains jouent la victoire, d’autres passent leurs relais à surveiller leurs rétroviseurs, autant qu’à regarder les points de corde. Bienvenue aux 24 Heures du Nurburgring !

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  • Les 24 Heures du Mans 2017 avec BMW ?

    Les 24 Heures du Mans 2017 avec BMW ?

    Audi, Porsche, Toyota, Nissan… Et bientôt BMW ? Auto Motor und Sport publie aujourd’hui un reportage sur le projet d’une LM P1 frappée de l’hélice.

    Tandis que l’Allemagne du sport automobile se retrouve en ce moment autour de la Nordschleife, Auto Motor und Sport fait étalage de mois de rumeurs. BMW est-il en train de préparer une LM P1 pour participer aux 24 Heures du Mans 2017 ?

    Des ingénieurs BMW étaient présents dans le paddock de la classique mancelle en 2013 et 2014. Forcément, ils pouvaient affirmer qu’ils travaillaient sur un éventuel engagement en GT avec leur Z4… Mais l’idée était bien plus sérieuse.

    Tout d’abord parce que BMW n’a plus aucun programme officiel mondial. Evidemment, la marque est largement représentée en Compétition-Clients à travers la petite Formula BMW, la M235i Racing et la Z4 GT3, et par des équipes semi-officielles avec la Z4 GTLM et la M4 DTM.

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    Là où Mercedes (F1) et Audi (Le Mans) gagnent, BMW est absent. Il devient donc nécessaire d’imaginer rapidement un retour en compétition. Il y a la F1, le rallye et l’endurance… Parmi ces trois solutions, Le Mans aurait déjà eu les faveurs des Bavarois.

    Toujours selon Auto Motor und Sport, BMW porterait ainsi sa marque « i ». Côté ACO, on se borne à se satisfaire de contacts avancés avec deux constructeurs, sans jamais les citer.

    Plusieurs questions peuvent alors être posées. Aujourd’hui, BMW Motorsport n’a pas la capacité de produire une LM P1. Le programme va-t-il être lancé pour 2017 avec l’engagement d’une nouvelle équipe technique ou le développement passera-t-il par un partenaire ?

    En 1999, date de la dernière victoire de BMW dans la Sarthe, Williams avait été au cœur de la création de la V12 LMR… L’équipe de Grove est actuellement est étroite liaison avec Porsche. Sauber aurait pu être une solution, mais Audi collabore déjà avec l’équipe suisse. Reste une opportunité avec McLaren, sauf si Honda s’empare d’une partie significative du capital très prochainement.

  • Carrera Panamericana : le film des Pink Floyd

    Carrera Panamericana : le film des Pink Floyd

    1990, le batteur du groupe Pink Floyd Nick Mason participe à la Carrera Panamericana, au volant d’une Lancia Aurela B20 de 1954. L’année suivante, il y retourne, avec David Gilmour le guitariste des Pink Floyd. Ils pilotent chacun une réplique Proteus de la Jaguar Type C de 1952. Durant la course, Gilmour, avec le manager des Pink Floyd Steve O’Rourke comme copilote, sort de la route. Le premier s’en sort indemne, le second souffre d’une jambe cassée. Mason, grand passionné d’automobiles, termine 6ème de la classique mexicaine, accompagné de la copilote anglaise Valentine Lindsay.

    Passionnés d’automobiles, ils sont suivis par Ian MacArthur, qui réalise le film de leur course. Il sort alors au titre « La Carrera Panamericana » en 1992, avec la bande son entièrement composée des musiques de Pink Floyd. Logique me diriez-vous. Pour les plus mélomanes d’entre nous, voici la playlist : Signs of Life, Yet Another Movie, Sorrow, One Slip, Run Like Hell, Country Theme, Small Theme, Big Theme,  Carrera Slow Blues, Mexico ’78, Pan Am Shuffle. Voici donc ce film documentaire d’une heure avec le groupe, sur les routes mexicaines.

     

    Pink Floyd - La Carrera Panamericana

  • Les premières photos des Mille Miglia 2015

    Les premières photos des Mille Miglia 2015

    Le Punzonatura… Le rituel du plombage des Mille Miglia a eu lieu hier devant des centaines de fans à Brescia. L’épreuve a pu commencer avec un premier trajet vers Rome, via Rimini, puis un retour à Brescia.

    Plusieurs grands constructeurs ont sorti des pièces maîtresses de leur musée… En particulier Mercedes-Benz, BMW et Alfa Romeo.

     

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  • Bentley : une livrée hommage pour les 24H du Nurburgring

    Bentley : une livrée hommage pour les 24H du Nurburgring

    A l’occasion des 24 Heures du Nurburgring -qui se déroulent ce week-end-, la Bentley Continental GT3 #85 arborera une livrée spéciale. En effet, elle perdra son habituelle robe blanche pour une verte, en clin d’oeil à la Bentley Speed 8 vainqueur des 24 Heures du Mans 2003. Du vert pour l’enfer vert, la boucle (nord!) est bouclée. Une livrée 2003 qui faisait elle même hommage aux Bentley des années 1920, 4 fois vainqueur au Mans, de 1927 à 1930.

    Quand on sait qu’une rumeur court court court depuis des années sur l’arrivée de Audi en F1, choix qui imposerait un abandon du programme Endurance et quand on voit que Bentley ressort sa livrée victorieuse au Mans 2003, nous verrions bien un retour de la marque britannique sur la classique mancelle. Audi et Bentley faisant partie du groupe VW, le transfert de connaissance serait alors rapide, une situation déjà rencontrée au début des années 2000, lorsque la Speed 8 était ni plus ni moins qu’une Audi R8. Supputation…

     

    Bentley Continental GT3 Nurburgring 2015
    Bentley Continental GT3 – 24h Nurburgring 2015 – Photo : @AndyMeyrick
    Bentley Continental GT3 Nurburgring 2015
    Bentley Continental GT3 Nurburgring 2015 – Photo : @TheStevenKane
    Bentley Speed 8 vainqueur des 24 heures du Mans 2003
    Bentley Speed 8 vainqueur des 24 heures du Mans 2003

     

  • Anniversaire : 65 ans de Formule 1

    Anniversaire : 65 ans de Formule 1

    Le 13 mai 1950, la Formule 1 faisait sa première apparition officielle dans le cadre du Championnat du Monde. Devant 150 000 spectateurs, Nino Farina remportait sa première victoire avec Alfa Romeo sur la route du titre mondial. Il recevait les félicitations du Roi George VI et de la Reine Elizabeth.

    Après la Seconde Guerre Mondiale, une véritable renaissance s’opère dans tous les domaines. En sport automobile, les initiatives se multiplient. Antonio Brivio soumet l’idée d’un Championnat du Monde de F1 à la Fédération Internationale. En 1950, sept dates sont retenues, dont le Grand Prix de Grande-Bretagne / Grand Prix d’Europe, le 13 mai.

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    A Silverstone, l’événement n’en est pourtant pas un. Toutes les écuries ne courent pas après ce titre de Champion du Monde. 22 voitures sont engagées, dont les Alfa Romeo, Talbot-Lago et une Maserati officielles.

    A cette époque, Alfa Romeo se mesure à Ferrari sur toutes les courses du monde. Un mois avant ce rendez-vous l’écurie milanaise avait défait celle de Maranello à deux reprises à Pau et à San Remo. Pourtant, Ferrari – comme BRM ou Gordini – est absent.

    Sans surprise, les quatre Alfetta 158 sont intouchables durant les essais. Nino Farina devance Luigi Fagioli, Juan-Manuel Fangio et Reg Parnell.

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    150 000 spectateurs sont massés autour du tout jeune circuit de Silverstone, tracé sur une ancienne base aérienne. Et malgré l’abandon de Fangio sur sortie de piste, Alfa Romeo signe un triplé avec Farina devant Fagioli et Parnell. Les Talbot des Français Yves Giraud-Cabantous et Louis Rosier terminent à deux tours.

    Cet abandon, Fangio le trainera jusqu’au bout de la saison. Leader au moment d’arriver à Monza, il ne terminera qu’au deuxième rang du championnat derrière son équipier italien Giuseppe Farina. Fangio prendra sa revanche l’année suivante, à plus de 40 ans.

  • Contact : Nissan GT-R LM Nismo

    Contact : Nissan GT-R LM Nismo

    Depuis quelques années, Nissan est passé maître dans la présentation de modèles différents : Qashqai et Juke pour citer les stars du marché français, Cube (moins star malheureusement), Murano Crosscabriolet (si si, aux Etats-Unis !)… Au Mans aussi, Nissan sera différent.

    Vous imaginiez que le règlement LM P1 était suffisamment complexe (synonyme d’ouvert) pour activer l’imagination des ingénieurs ? Audi, Porsche et Toyota proposent des idées assez différentes pour susciter l’intérêt des techniciens. Et bien Nissan a fait bien « pire ».

    Hybridation, gestion de l’énergie… Nos amis de NISMO sont allés beaucoup plus loin dans l’analyse des dossiers de l’ACO et de la FIA. Imaginé pour des esprits normaux, le règlement est restrictif sur l’aérodynamique de la partie arrière, autour du moteur et plutôt ouvert pour la face avant. Les R18, 919 et TS040 s’en servent pour marquer leurs nettes différences.

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    L’idée folle de Ben Bowlby

    Chez Nissan, on s’est aussi demandé comment profiter au maximum des possibilités des largesses du législateur. Et quoi de mieux que d’allonger au maximum le capot devant l’habitacle pour s’inventer un concept inattendu ?

    Dès lors, tout a un sens. Le moteur 6 cylindres en V biturbo à injection directe est placé devant le pilote… Et la transmission se fait exclusivement sur les roues avant. Les 1 100 chevaux annoncés, fruit de l’essence et de l’électricité, passeront uniquement par les pneumatiques avant ! De quoi régaler le département R&D de Michelin.

    Soutenu par tout Nissan, Nismo et l’exubérant Darren Cox, l’idée est le fruit de l’étrange cerveau de Ben Bowlby, un ancien de Lola, père de la Deltawing. Certains le considèrent comme un génie. Lui, se qualifie de Lateral Thinker… L’homme cherche toujours à surprendre. Un jour, il tiendra le concept qui fera de lui une référence. La Deltawing n’était qu’un avant-goût, la Nissan GT-R LM Nismo est son œuvre.

    « Nous voulions revenir au Mans », explique Darren Cox, le Directeur de Nissan Motorsport. « Mais ce retour ne pouvait se faire que par un concept innovant. Nous croyons au modèle de la traction. Le long capot procure énormément d’appui pour les courbes rapides avec une efficacité remarquable en ligne droite. La stabilité d’une traction est supérieure. Avec cette technologie, la voiture s’avère plus facile à piloter. Nous ne serons peut-être pas les plus rapides dans les courbes, mais nous le serons en ligne droite. C’est un confort supplémentaire pour les dépassements. »

    Le Britannique annonce 345 km/h en vitesse de pointe… À rapprocher du record 2014 détenu par une Audi R18 e-tron quattro en 339,1 km/h, à l’aspiration.

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    Objectif 2016

    Au-delà de la brillante idée du concept, l’équipe doit maintenant prouver que la GT-R LM Nismo fonctionne : « Ce fut une décision difficile de ne pas aller à Silverstone et à Spa (pour commencer la saison du WEC). Mais nous apprenons davantage lors de nos séances d’essais. Et nous en avons besoin avant d’aller au Mans. Tous les éléments de la voiture ont déjà parcouru plus de 7 000 kilomètres. Nous avons travaillé sur la fiabilité pour être à l’arrivée. L’objectif est d’apprendre en 2015 pour revenir plus fort. Il nous faudra donc faire la course de bout en bout. »

    Le discours a évidemment évolué depuis la présentation du programme. Mais Darren Cox conserve son enthousiasme sans limite.

    « Lorsque je vois la progression de Porsche entre Le Mans 2014 et leur actuel début de saison, j’espère que nous pourrons suivre le même chemin », souligne Darren Cox. « L’équipe tout entière voudrait avoir eu l’opportunité de faire plus d’essais et que la course soit en décembre. Mais l’objectif est de profiter de cette saison pour mettre en place de bonnes fondations, puis de construire pour 2016. »

    Parmi les neuf pilotes engagés, l’un d’eux est Français. Dans la n°23 (qui se prononce nijû-san en japonais), Olivier Pla fera équipe avec Max Chilton et Jann Mardenborough.

    Le Toulousain, monté jusqu’au GP2 Series en monoplace, compte sept participations aux 24 Heures du Mans. Il avait même un contrat avec Peugeot Sport lorsque le constructeur français a annoncé l’arrêt de son programme en endurance le 18 janvier 2012… Son passage chez Nissan, à 33 ans, sonne comme une revanche.

    « Les premiers essais ont été difficiles, ce n’est pas un secret », avoue le pilote. « La direction était bizarre et la fiabilité n’était pas parfaite. Mais au fil des séances, la voiture a été totalement modifiée, pièce par pièce. Aujourd’hui, on sait qu’elle marche ! »

    Mais comment un pilote peut-il prendre en main une traction de 1 100 chevaux après avoir piloté des propulsions durant quinze ans ? « Le pilotage n’est pas fondamentalement différent. Il y a beaucoup d’aéro et un châssis très rigide. Ça n’a rien à voir avec une BTCC par exemple. Il faut s’adapter, comme pour n’importe quelle auto. Et, à l’image de toutes les LM P1, ça se conduit comme une monoplace. »

    Chez Nissan, on rêve de suivre les pas de Mazda tout en devançant Toyota. La victoire est le rêve ultime. La R390 qui avait pris la troisième place de l’édition 1998 s’expose à l’entrée de l’usine Nismo au Japon. Et l’ambition de toute l’équipe est de la détrôner.