Il y a un peu plus d’une décennie, Jean-Marc Pastor avait eu l’idée de suivre la saison 2004 du Championnat du Monde des Rallyes en hélicoptère. Seize manches, du Monte-Carlo à l’Australie en passant par la Suède, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Japon ou la Corse, à photographier les exploits des Petter Solberg, Sébastien Loeb, Marcus Grönholm, Carlos Sainz ou Markko Martin à une époque où six constructeurs étaient officiellement engagés. Si l’aventure n’a pas pu se poursuivre pour différentes raisons, elle a souligné l’extraordinaire relation qui existe entre les hélicoptères et le rallye.
C’était le cas en 2004, c’est encore le cas en 2017, surtout pour suivre le Rallye de Sardaigne. Difficile d’accès par des vols réguliers avec un passage obligé par Milan ou Rome en partant de Paris, l’île devient plus accessible en partant de Figari à bord d’un Ecureuil.
Décollage au bout du petit aéroport du sud de la Corse, passage au-dessus des falaises de Bonifacio avant de passer par les Bouches… Une dizaine de kilomètres plus loin, l’hélicoptère survole déjà la Sardaigne. En restant à basse altitude, afin d’éviter de gêner le trafic aérien, l’île italienne dévoile un paysage bien plus aride que sa voisine française.
Atterrissage au milieu de nulle part, face au départ de la sixième épreuve spéciale. Au terme du décompte, accélération de 0 à 100 km/h en moins de 4 secondes pour un gros freinage sur asphalte et un 90 gauche étroit entre deux murets. L’accélération sur terre qui suit permet de se lancer réellement pour les quatorze kilomètres qui suivent. Le temps de voir les WRC passer toutes les trois minutes, avec un meilleur temps pour Esapekka Lappi devant Hayden Paddon, retour dans l’hélicoptère pour le chrono suivant…
Quelques dizaines de secondes plus tard, l’oiseau de plus de 700 chevaux se pose avant l’arrivée de Sébastien Ogier qui ouvre la route dans Monte Olia. L’environnement est fantastique avec un virage à droite serré dans une descente puis deux bosses avant une montée à pleine charge. Leader du championnat, Ogier balaie, sa Ford Fiesta RS WRC peine à trouver de la motricité. Derrière, les Toyota et les Hyundai semblent plus à l’aise. Notamment Thierry Neuville sur cette courte portion. Le chrono donne à nouveau l’avantage à Lappi devant Latvala et Neuville ex-aequo.
Le trajet suivant est un peu plus long avec le survol de montagnes et d’un lac pour se poser au cœur d’un champ d’éoliennes. Les 380 chevaux des nouvelles WRC parlent dans ce passage très rapide avec une trajectoire tendue. Dani Sordo, qui venait de perdre des minutes à cause d’une durite, devance ses rivaux de plus d’une demi-seconde au kilomètre !
De retour au parc d’assistance basé à Alghero, la première journée se termine avec Hayden Paddon au premier rang, devant son équipier Thierry Neuville. Les deux Hyundai devancent alors Ott Tanak (Ford), Jari-Matti Latvala (Toyota), Mads Ostberg (Ford), Juho Hänninen (Toyota) et Sébastien Ogier (Ford)…
C’est l’Arlésienne. La récurrence. L’habitude d’une telle nouvelle, voire un marronnier.
Après son départ de l’endurance et sa migration vers la Formula E, Audi a semble-t-il de nouvelles envies. Si le programme électrique semble aller à ravir avec la gamme e-tron de la marque aux quatre anneaux, une vieille nouvelle a refait surface ce jour, avec l’idée d’un programme en F1. Mais cette nouvelle, nous en avons plus que l’habitude. Depuis des années, c’est l’Arlésienne. Viens-tu ? Ne viens-tu pas ? Et toi, tu m’aimes ? Si bien qu’au grès du temps, la nouvelle a perdu de sa superbe.
Cette fois, il semblerait que les choses bougent du côté d’Ingolstadt, car pour la première fois la marque aux quatre anneaux a confirmé son intérêt pour la discipline reine qu’est la F1. Cela serait pour 2021, année d’introduction d’une nouvelle technologie, nouvelle générations de motorisations, avec des moteurs moins compliqué, moins frayeux, plus bruyants que les actuels V6 turbo hybrides.
Si Audi s’intéresse maintenant à la F1 pour une arrivée en 2021, c’est que la marque du groupe VW a du pain sur la planche pour arriver en F1. En effet, cela serait sa grande première, après de nombreux programmes au haut niveau du sport auto : du rallye dans les années 80 à l’endurance des années 2000/2010. Avec pas moins de sept disciplines à son catalogue client cette année, Audi Sport devra donc se remonter les manches pour s’attaquer à un chantier tel, car de la bouche de Dieter Gass, directeur de Audi Sport et remplaçant du vénérable Dr Ullrich : « Si nous décidons de rejoindre la F1 en 2021, nous devons le décider bientôt ».
Alors, y croit-on ? On aurait bien envie, oui. Mais Audi et la F1, c’est je t’aime moi non plus. Mais ceci étant, on aura pu noter un recrutement de taille du côté du groupe VW. En effet, l’Italien Stefano Domenicali, ex-dirigeant de la Scuderia Ferrari F1 est arrivé il y a un peu plus d’un an chez VW Group, embauché par Audi et propulsé chez Lamborghini. Alors quoi de mieux qu’un ancien dirigeant de la Scuderia pour mener un tel programme que la F1 chez Audi ?
Je vous laisse seul juge. J’en ai quand même vachement envie. Au point même de m’avancer un peu trop.
Depuis des années, Audi en F1 a fait couler beaucoup d’encre. Sur le papier, en ligne, comme sur Photoshop :
C’est l’histoire d’un des pilotes les plus passionnés qui soient.
Des plus exigeants, des plus présents, des plus investis. J’avais eu la chance de le côtoyer alors que je bossais avec Renault F1. Je me rappelle d’un gars gentil, présent, souriant pour le petit gars que j’étais. Je l’observais avec des yeux de gosse et son regard m’avait véritablement marqué, alors qu’il s’ennuyait véritablement sur la péniche d’une opération de relations publiques qui, apparemment, ne le ravissait pas vraiment. C’était à Budapest.
Passionné de rallyes, j’avais suivi ses débuts sur les compétitions routières d’un oeil avisé et amusé, confiant et curieux. Début 2011, il avait quitté la F1 au soir des premiers essais hivernaux, auxquels il avait participé au volant de la Lotus Renault R31. Au sommet de sa forme, il avait alors réalisé le meilleur temps de cette session puis reprenait ensuite le volant d’une Skoda Fabia S2000, pour se donner à cette passion qu’il aimait tant. Se sortant de la route, sa carrière prenait du plomb dans l’aile, sa main droite écrasée dans l’habitacle. Exit son volant chez Renault, bonjour chômage pour l’homme blessé, physiquement comme moralement. Puis le temps a passé, l’eau a coulé sous les ponts et Kubica s’est reconstruit puis a éré, dans le rallye entre autres, sans jamais ne pouvoir retrouver un volant officiel et son statut tant espéré, malgré le titre WRC2 remporté en 2013.
Mais hier, telle une renaissance, le revoilà. Par la petite porte il revenait. Non pas de statut officiel, mais une participation aux essais privés de Renault F1, sur le circuit de Valencia, là même où il avait fait ses derniers tours de roues en F1. On a alors vu le retour de Bob, ce pilote tant apprécié du paddock, pour 115 tours au volant de la Lotus Renault F1 E20 de 2012, pour notre plus grand plaisir, et le sien. Et Bob de se confier…
« Je voudrais remercier ceux qui ont rendu ce moment possible, j’espère qu’il s’agissait d’une bonne expérience pour tout le monde et cela a peut-être rappelé quelques souvenirs à certains ! C’était une journée très importante pour moi d’un point de vue émotionnel. Je suis resté éloigné des paddocks pendant un long moment et j’ai connu des moments difficiles. Je n’ai jamais cessé de travailler, mais je n’aurais pas cru cela possible il y a quelques années. Mes sentiments sont partagés : je suis fier de ce que j’ai fait aujourd’hui, mais cela me rappelle à côté de quoi je suis passé. Je ne sais pas ce que le futur m’apportera, mais je sais qu’après plus d’un an de préparation pour ce moment, j’ai pu piloter avec un bon rythme et dans des conditions difficiles. Ce n’était pas évident après six ans, je savais que je pouvais y arriver et je peux être satisfait. Renault a été le premier constructeur à me tester en 2005 et j’ai apprécié cette nouvelle opportunité. »
De là à dire qu’une porte lui reste ouverte pour un retour au haut niveau… J’aimerais tant. Il le mérite, et nous aussi. Je l’attendrais presque.
Voilà où en est l’Opel Corsa R5. J’en parlais déjà en août 2014, mais l’eau a bien coulé sous les ponts depuis, bien que j’ai l’impression que l’eau n’a pas assez coulé tout de même.
Développée par Holzer Motorsport et révélée lors du dernier rallye du Portugal, la Corsa R5 fut l’une des petites stars du rendez-vous lusitanien. Hors, surprise, Opel a juste laissé la société allemande Holzer utiliser son nom Corsa, sans que « Opel » ne figure sur le concept. Hors, pour homologuer une voiture de la catégorie R5, le constructeur doit lui même demander l’homologation de sa voiture auprès de la FIA. Seulement, il semblerait que l’accord et l’homologation par Opel viennent à tarder.
Pour rappel, c’est Holzer Firmengruppe qui a développé la bombinette Adam R2, qui a mis bien du monde d’accord dans sa catégorie, dont la 208 R2. Alors, une question me vient : et si la maison mère PSA Motorsport avait peur de la concurrence interne ? Pour rappel, Opel appartient maintenant à PSA et la C3 R5 est prévue chez Citroën Racing. Et si Citroën Racing ne voulait pas d’une nouvelle concurrence, déjà bien relevée avec la présence des récentes Skoda Fabia R5 et Hyundai i20 R5 ? Il se peut, oui.
La nouvelle C3 R5 doit arriver d’ici la fin d’année, pour un retour au haut niveau en 2018. Sans l’Opel Corsa R5 à ses côtés ? C’en est bien possible.
Photos « officielles » de l’Opel Corsa R5, fournie par Holzer Motorsport :
Depuis l’arrêt de son programme Le Mans, Audi Sport n’a pas cessé le travail. D’ailleurs, même durant ce programme, la compétition client était bien active, si bien que cette année, malgré l’affreuse nouvelle, pas moins de sept programmes de compétitions sont assurés par la marque aux quatre anneaux. Formula E, DTM, World RX, GT3, GT4, TT Cup et TCR.
C’est sur cette dernière que nous allons nous arrêter ici, le TCR. Compétition née en 2015, elle se veut être le renouveau du super tourisme, face à une WTCC qui n’a jamais réellement trouvé sa place. Et cela fonctionne. Cette règlementation TCR permet de disputer pas moins de 20 compétitions à travers le monde. L’ensemble des championnats TCR tout d’abord (Asia, Benelux, Chine, USA, Scandinavie…) puis une poignée de compétitions diverses dont l’European Touring Car Cup, les 24 Heures du Nürburgring (onboard!), les 24H Series ou le VLN, où la RS 3 LMS a d’ailleurs débuté en octobre dernier, après avoir été révélée lors du Mondial de l’Automobile de Paris quelques semaines auparavant.
Audi RS 3 LMS #801 (Phoenix Racing), Jordi Gené/Kelvin van der Linde, lors de la première sortie officielle de la RS 3 LMS, sur le Nurburgring en octobre 2016.
Audi RS 3 LMS #802 (Phoenix Racing), Rahel Frey/Christopher Haase, lors de la première sortie officielle de la RS 3 LMS, sur le Nurburgring en octobre 2016.
Stephan Winkelmann (PDG Audi Sport GmbH) et les nouvelles Audi RS 3 LMS et Audi RS 3 Sedan, lors de leur révélation commune, Mondial de Paris 2016
C’est cette RS 3 LMS que nous avons eu la chance d’essayer sur le circuit du Castellet. Une voiture issue de la compétition mais qui est entièrement fabriquée par Audi Sport.
Pour la première fois, Audi réalise une voiture de course avec un objectif simple, outre que celui de la performance : la gestion du coût. En trouvant un certain équilibre, le département compétition de la marque aux 4 anneaux propose un produit de la qualité de ses standards aux tarifs et coûts les plus simples, même pour une petite équipe. Par exemple, certaines pièces ont été développé dans le but qu’un seul mécanicien puisse la remplacer ou la régler, tandis qu’habituellement, ces manipulations nécessitent en deux au minimum.
D’extérieur, la RS 3 de série parait bien loin, mais sa soeur LMS assure la filiation. La caisse est issue des chaines de production de Ingolstadt. Elle en ensuite retravaillée, soudée etc. Des gros et larges trains sont greffés, la face avant s’en retrouve bodybuildée tout comme ses anches. Le spoiler avant est une véritable pelle à tarte tandis que le coffre se voit couvert d’un énorme aileron, histoire d’assoir la belle comme il se doit.
Audi RS 3 LMS // Le Castellet
Audi RS 3 LMS // Le Castellet
Audi RS 3 LMS // Le Castellet
Audi RS 3 LMS // Le Castellet
Sous le capot, on retrouve le 4 cylindres 2 litres TFSI essence issu de la production, qui développe 350 chevaux et fournit à la belle Allemande un 0 à 100 km/h en 4,5 secondes et abat une vitesse de pointe de 247 km/h. A noter que ce n’est pas le moteur de série de la RS 3 qu’on retrouve sous le capot : la réglementation imposant 4 cylindres, la berline allemande en ayant 5. Cela dit, elle conserve sa suralimentation turbo. Aussi, comme le stipule le règlement TCR, la transmission est obligatoirement aux roues avant.
Côté boîte, il s’agit ici d’une boîte séquentielle à six vitesses. Sur RS 3 LMS, deux boîtes sont disponibles : la première est la STronic 6 vitesses, avec possibilité de la laisser en mode « automatique » ou de prendre le contrôle avec les palettes située derrière le volant. A gauche on passe les rapports, à droite on les rentre. Aussi, une boîte Sadev 6 est dispo, avec le mode séquentiel exclusivement. L’écart entre elles est d’environ 1 millième au tour selon les circuits, soit pas grand chose mais l’écart se fait surtout au niveau du prix : la Sadev est en effet plus cher, à l’achat comme à l’entretien. Une fois encore, le coût est maitrisé. Les plus grosses équipes préfèreront la Sadev, cette dernière étant plus « compétition » que sa concurrente.
Côté châssis, les trains proviennent de chez McPherson. Ils sont réglables en hauteur, en butée et en carrossage, tandis les suspensions avant et arrière sont réglables en trois voies. Aussi, la RS 3 LMS, comme toutes les voitures de la catégorie TCR n’a pas d’aides à la conduite : ni ABS, ni contrôle de la traction ou différentiel actif. Tout cela est prévu dans une recherche de limitation de coûts.
Audi Sport a attaché un soin particulier à la sécurité sur cette RS 3 LMS, en répondant aux standards de la FIA. Par exemple, le réservoir est aux normes FIA équipé de mousses anti-remous, l’arceau cage est surdimensionnée, tandis que des filets anti projection protègent le pilote de possibles éjections en cas de tonneaux par exemple. Des options vues sur les prototypes du Mans ou sur les R8 LMS. La plus petite des Audi Sport bénéficie ainsi de l’expérience des autres programmes de la marque : le soin d’une véritable auto officielle a été apporté. La compétition client tendant d’ailleurs à professionnaliser de plus en plus, il est logique que le niveau de finition soit optimal, d’autant que beaucoup de filiales de constructeurs auto engagent des autos dans les nombreux championnats possibles, le TCR en tête.
Le TCR est d’ailleurs un championnat jeune : seules deux saisons ont eu lieu. Deux championnats remportés par le Suisse Stefano Comini, engagé sur SEAT León Cup Racer en 2015, Volkswagen Golf GTI TCR en 2016 et cette année sur Audi RS 3 LMS TCR. Et jamais deux sans trois. Une RS 3 LMS championne TCR Inter 2017 ? Cela ne me déplairait pas, car je dois le dire, elle m’a plu cette petite dernière.
Audi RS 3 LMS // Le Castellet
Audi RS 3 LMS // Le Castellet
Audi RS 3 LMS // Le Castellet
Audi RS 3 LMS // Le Castellet
Alors que donne cette RS 3 LMS au volant ?
Il faut être un chat pour se faufiler au coeur de la bête. L’arceau cage nous emballe véritablement, les axes de métal nous barrent la route si bien qu’une fois passé à travers cette véritable toile d’araignée, on tombe dans le baquet comme un oiseau tomberait du nid. Les réglages sont faits, me voilà en place. Baquet réglé, jambes et bras fléchis, je me sens à l’aise ici. Je retrouve les effluves particulières d’une voiture de course, qui sont loin de m’être inconnues, entre l’odeur du neuf, du briqué, des vapeurs d’essence, des gommes tendres et de freins chauds.
A l’intérieur de cette RS 3 LMS, la caisse est dépouillée, mise à nue, repeinte d’un gris clair argenté. Le tableau de bord se retrouve dans les airs et est aussi bien dépouillé. C’est beau, vraiment, c’est précis, calculé, rien n’est laissé au hasard dans une voiture de course. C’est ce que j’aime. On ne retrouve face à soi qu’un volant peuplé d’irréductibles boutons en tous genres ainsi qu’un afficheur digital qui se montre au final assez illisible. Plus tard, une fois en route, je me rendrai compte que le shift est trop petit, qu’on ne voit pas bien le rapport enclenché et qu’on le confond avec le numéro de carte moteur engagé… Dommage, j’espère que plusieurs menus différents sont disponibles, ce doit être le cas. Au centre de l’habitable, entre les deux baquets, on retrouve une autre console avec entre autres la molette de répartition des freins avant/arrière et… les clignotants. Bah oué ! On est sur circuit mais ça peut servir !
Audi RS 3 LMS // Le Castellet
Audi RS 3 LMS // Le Castellet
Audi RS 3 LMS // Le Castellet
Audi RS 3 LMS // Le Castellet
Audi RS 3 LMS // Le Castellet
Audi RS 3 LMS // Le Castellet
Aux pieds, la pédalbox. Ici seules deux pédales sont présentes, l’utilisation de la boîte STronic 6 vitesses permettant de supprimer l’embrayage. Une chose de moins à s’occuper. A sa place, vient l’immense repose pied. A sa droite le pédale de frein puis l’accélérateur. A noter qu’avec la boîte Sadev, la pédale d’embrayage est bien présente afin de ne pas trop solliciter la boîte lors des départs ou des manoeuvres. Une chose m’impressionne : l’écart entre pédale de frein et accélérateur est grand. En freinant pied droit, il faudra réaliser le grand saut pour freiner dans l’urgence nécessaire à une course auto. Renseignement pris auprès de mon instructeur, il sera tout d’abord nécessaire d’utiliser le pied droit pour l’ensemble accélérateur/frein. Petit détail aussi, une petite réglette maintient le pied bien en place sur l’accélérateur, afin qu’il ne glisse pas quand on « soude ». J’aime bien ces petites choses bien pensées qu’on retrouve dans les voitures de course.
Départ. Le staff Audi me donne le départ depuis la voie des stands. Le premier tour fera avec la boite automatique, afin de me familiariser avec la bête. 50 km/h dans les stands puis feu vert, c’est l’envolée. Je soude, le 2 litres turbo essence hurle comme il se doit, la voiture tremble, vibre, vit : les rapports se passent automatiquement, me laissant prendre mes repères, c’est déjà de l’or en barre.
Dès le premier freinage, je cherche la pédale de frein du pied droit. Elle est loin, très loin de mes habitudes, bien 15/20 cm. Cela me déstabilise vraiment. Au freinage suivant, rebelote, si bien que je demande d’office à mon instructeur chéri si je peux freiner pied gauche chéri aussi. C’est accordé. J’accélèrerai du pied droite, freinerai du gauche. J’en ai plutôt l’habitude au quotidien et ici, avec un pied sur chaque pédale, je serai bien plus à l’aise. Freinage suivant, cela se confirme : tout va bien côté frein. Il ne manque plus qu’à trouver mes repères, mes trajectoires au volant de cette belle RS 3. Ce n’est pas une mince affaire.
Au matin, les deux premières sessions sur ce Castellet ont été faites au volant de deux voitures bien différentes, en observant une progression. Tout d’abord Audi TT RS puis Audi R8 V10 plus. J’ai donc de bons repères et mon instructeur m’aide bien. Les virages se suivent sans vraiment se ressembler mais le plaisir est véritablement là. La constance est très difficile à trouver. Je profite de chaque instant malgré des palettes que j’ai bien du mal à apprécier. Mes doigts glissent, à quasi chaque rapport passé. C’est un détail mais je fais attention à ne pas me louper, tout en essayant de me lâcher un peu au volant de cette RS 3 LMS. N’est pas pilote de course qui veut.
2, 3, 4, 5, 6, les rapports se passent à la volée, les kilomètres/heure s’alignent mais je ne me soucie pas d’eux. Je préfère rester tête dans le guidon, écoutant mon copilote, cherchant la trajectoire qu’il faut, le bon point de freinage, freiner fort sans bloquer les roues. Il n’y a pas d’ABS sur RS 3 LMS. J’ai d’ailleurs parfois l’impression que mon copilote est plus stressé que moi sur certains freinages. Ou alors il veut que je m’applique. Je me sens bien.
Ligne droite des stands, à 150m du droite serré qui passe en deux : quel pied de se jeter sur une pédale de de frein de tout son poids et de rentrer les rapports comme les vrais pilotes ! Rhaaah ! Et je ne vous fais pas les bruits de moteur ! J’ai l’impression de vivre un rêve de gosse. J’ai pas mal bourlingué dans ma vie de bagnolard mais je dois avouer qu’ici, Audi a mis la barre haute. Je m’en délecte.
Les tours s’enchainent vite (et bien ?) au volant d’un tel jouet. Je me sens au final plutôt à l’aise et prends véritablement mon pied. Un goût de trop peu se montre déjà quand l’instructeur de demande de rentrer au stand… Chicane droite, gauche, longe les stands à 50km/h puis je me range à ma place face à la sucette qu’un mécanicien du staff Audi me présente. Le jeu est fini mais il en valait la chandelle.
Je garderai un grand souvenir de cet essai mais je n’ai aujourd’hui qu’une seule envie : y retourner, pour rouler, rouler, rouler, trouver les repères, et progresser. Je suis loin d’être un tarmac expert pour cette tarmac hunter. Alors, on reprend quand ?
Merci à Sabrina, Florian et les équipes de Audi France, Audi Sport, Oreca et le circuit du Castellet.
Un an après une deuxième place au classement général du 1er Hoppeland Rally, il fallait essayer de faire un peu mieux… Et par quoi remplacer la MINI John Cooper Works de 2016 ? Il nous fallait une marque qui a marqué l’histoire du rallye. C’est le cas de quelques grands noms, Renault, Saab, Lancia, Audi, Peugeot ou Subaru… Voilà, le choix est fait ! Ce sera quattro !
Pour nous opposer aux 63 autres équipages, nous avons choisi une terrible Audi S1 quattro. Boîte mécanique 6 rapports couplé à la fameuse transmission 4 roues motrices, moteur 4 cylindres 2 litres 231 chevaux. Et le reste, c’est dans les baquets que ça se passe.
Rendez-vous donné à 15h00 à Watou, face à la frontière belge. Distribution du road-book pour la première section… Le surligneur est déjà actif pour mettre en exergue les pièges annoncés. La première page semble facile pour se mettre en route. L’objectif du copilote est de déjouer les éventuels pièges pour guider son pilote. Le pilote n’a qu’à conduire… Et les deux sont tenus de trouver les lettres cachées sur le côté droit de la route pour les noter sur le carnet de bord à rendre au terme de chaque section.
Le début de parcours est donc assez simple et les premières lettres sont parfaitement récupérées. Le parcours nous fait partir vers le sud avec l’ascension du magnifique Mont Cassel. La traversée de la ville est un vrai défi, tant les petites routes sont nombreuses au cœur de la cité casseloise, façon Cassel Trophy.
« Prendre la deuxième à droite »… La première est en sens unique, la seconde semble être davantage une entrée d’un parking improvisé sur la grand-place. Il faut continuer et entamer la descente. Enfin une route à droite. Prochain T à droite… La Départementale ne nous inspire pas. Comment trouver un T sur une route aussi fréquentée ? Face à nous, un autre concurrent passe à contre-sens. Il a d’abord suivi le même parcours, mais il a préféré faire demi-tour.
Nous continuons. D’autres concurrents sont arrêtés. Ça cherche, ça discute. Motivés à l’idée de déjouer un piège, nous roulons. Dix kilomètres… dix kilomètres à chercher ce T qui n’arriva jamais ! Demi-tour comme les autres et retour à Cassel.
Dans la descente, la route à prendre à droite était un simple raccourci pour éviter un croisement. Nous ne l’avions pas vu au premier passage. Tout devient plus clair. A droite, puis à gauche au T. Les deux indications se suivaient d’une centaine de mètres… Elles nous ont coutées vingt kilomètres.
Il faut se reconcentrer, se remettre dans la course et chercher les lettres situées en bord de route. C’est ce relevé qui permet d’établir le classement. Toute lettre manquée entraîne une pénalité de 25 points et la moindre invention est punie de 50 points.
L’an passé, pour décrocher la deuxième place du classement général, nous n’avions manqué qu’une lettre sur les 170 kilomètres du parcours. Pour cette seconde édition, les organisateurs ont décidé de corser la compétition. Dans la première section de 110 kilomètres, dix-huit lettres sont à trouver. Nous rentrons avec seulement seize lettres, dont une qui avait été placée à gauche de la route. Piégés, nous voilà avec 125 points de pénalité avec le tour de nuit. Nous sommes loin du podium espéré, mais si le rallye est aussi difficile jusqu’au bout, il reste possible de faire une belle remontée en réalisant un sans-faute.
Pour départager les ex-aequo, deux questions supplémentaires sont proposées. Elles consistent à noter la distance parcourue entre deux cases. Il est nécessaire d’être précis et, surtout, de ne pas s’y perdre. A ce jeu, nous avons collé aux distances officielles. Et pourtant, tout n’a pas été si facile.
Au moment d’entamer la seconde boucle de nuit, Bruno Brissart nous tend le road-book en ajoutant un détail… Les distances sont notées en miles. Éclats de rire.
Quelques mètres après le départ, l’Audi S1 est déjà garée. Menu, Unités, distance en miles. Jean-Charles décide de ne pas s’embarrasser avec un nouveau vocabulaire. Il m’annonce la distance réelle, en miles, mais conserve les mots « mètres » et « kilomètres » derrière. Quant à moi, lorsque l’indication est donnée, je n’ai qu’à m’occuper que des chiffres.
De nuit, tout est plus difficile. Les distances rallongent, l’utilisation du miles n’aident pas non plus. Les lettres se cachent à la sortie de changement de direction, cachées des phares. A chaque fois, il faut scruter les bas côtés.
Les kilomètres défilent, les miles nous troublent. Nous perdons defitivement le rallye à la sortie de la seconde portion dans laquelle il faut noter les distances. Deux cases plus tard, il fallait trouver un passage sur terre que nous n’avons pas trouvé. Les minutes s’écoulent. Le stress monte. Un passage, un autre passage, encore un autre. Enfin, de la terre avec un virage à droite. Mais le parcours ne rime plus du tout avec le reste du road-book. Dernier passage. Il faut se résigner. Pour ne pas rentrer trop tard, nous cherchons à comprendre les cases suivantes pour trouver un moyen de revenir sur la route du rallye. Un autre concurrent passe. Pourtant, nous sommes bien perdus. Et la solution n’est qu’à quelques centaines de mètres.
Nous analysons les cases suivantes jusqu’à trouver un passage au dessus d’un cours d’eau. Ce sera notre premier repére pour repartir. Enfin, d’autres concurrents roulent. Nous sommes de retour en course après avoir hypothéqué quelques centaines de mètres. Si des lettres y étaient cachés, les pénalités seront conséquentes. Dans le cas contraire, l’épisode de jardinage aura été sans conséquence.
La fin du parcours nous paraît bien plus facile jusqu’à l’arrivée. Nous rendons le carnet avec des lettres manquantes, dans cette portion évitée bien malgré nous… Et le résultat tombe. Parmi les Toertimer opposées aux Youngtimers et Rallye-Like, notre Audi S1 termine en cinquième position. C’est loin de notre deuxième place scratch de l’an passé… Revanche dans un an !
J’ai passé quelques années à traverser le monde à la poursuite des équipages du Championnat du Monde des Rallyes. Des milliers de souvenirs, des dizaines de victoires, quelques titres… Et lorsque l’on me demande où il faut aller pour vivre les plus belles épreuves du WRC, je réponds à chaque fois : Argentine et Finlande !
La Finlande, évidemment… Le pays du rallye par ses routes, son ambiance et ses pilotes : Mikko Hirvonen, Jari-Matti Latvala, Juha Kankkunen et même Kimi Räikkonen ! Pour sa ville de Jyväskylä, dédiée à l’épreuve durant une semaine. J’ai toujours entendu que le Rallye de Finlande coïncidait avec la fin de leurs vacances scolaires et que c’était l’occasion de célébrer une grande fête. Une fête pleine de vitesse… Et pas mal d’alcool !
L’Argentine est un déplacement bien plus lointain, dans une culture très différente. Contrairement à la Finlande, il n’a pas compliqué de trouver un bon restaurant pas trop cher.
L’ambiance est moins cosmopolite. Les étrangers présents sur le rallye sont exclusivement importés par la course. Le public est 100 % argentin, avec ses propres habitudes. Nous sommes en présence de fans de sport automobile, pas forcément de spécialistes du rallye. Ils aiment la course, le sport et mettre l’ambiance !
Des voitures sont garées un peu partout sur le bord des routes en terre toujours cassante, entre des pierres parfois aussi grosses que les Corsa. On trouve des tentes et des groupes d’amis partout, sur des dizaines de kilomètres, sur des centaines de kilomètres. Quelle que soit l’heure, les grillades sont en cours. Asado et Fernet Branca.
Côté météo, il faut s’attendre à avoir très froid le matin et beaucoup plus chaud l’après-midi. Villa Carlos Paz ne m’a pas laissé un souvenir dingue en termes d’intérêt touristique. Mais les routes et le paysage valent bien plus pour les amoureux des rallyes.
Il y a le Col de Turini pour le Monte-Carlo, Ouninpohja en Finlande… Et il y a El Condor en Argentine. Ce n’est pas forcément là que le rallye se joue. En Argentine, les routes sont si cassantes que l’écrémage est souvent fait dès le début de course, entre ceux qui veulent frapper un grand coup d’entrée et qui s’éliminent rapidement et ceux qui, trop prudents, prennent une valise dès le vendredi.
Cette année, Elfyn Evans a profité des conditions pour prendre une minute d’avance sur la concurrence avec sa Ford Fiesta WRC équipée de pneumatiques chinois Dmack… Jusqu’à ce que les favoris de la course pour le titre mettent la machine en route. Et c’est bien dans El Condor que Thierry Neuville est allé gagner son quatrième rallye mondial avec sa Hyundai i20 Coupé WRC chaussée en Michelin.
Dans la configuration 2017, El Condor est une longue descente de 2 136 à 1 389 mètres d’altitude en 16 kilomètres. Le paysage est lunaire… Mais comme si des dizaines de milliers de personnes pouvaient faire griller du bœuf au bord d’une route sur la Lune !
C’est lent, c’est tortueux. Ce n’est pas forcément le plus excitant pour les équipages, mais c’est un vrai plaisir pour les spectateurs et les photographes qui parcourent le monde à la recherche de la photo qui marquera la saison.
Cette fois, Thierry Neuville a gagné. 0,7 seconde devant Elfyn Evans… Le troisième écart le plus faible de l’histoire après deux manches qui restent bien ancrées dans ma mémoire : le 0,2 seconde entre Sébastien Ogier et Jari-Matti Latvala lors du Rallye de Jordanie (il faudra que je redemande à Julien Ingrassia de raconter cette dernière spéciale) et le 0,3 seconde entre Marcus Grönholm et Sébastien Loeb lors du Rallye de Nouvelle-Zélande 2007.
Attention, l’Argentine représente bien d’autres souvenirs… Le décalage horaire, les longueurs, la soirée du dimanche soir au Zebra, voir des collègues se faire voler leur matériel. J’y ai même égaré un passeport durant un dimanche un peu trop long. Et je peux vous assurer qu’il est parfaitement possible de rentrer en France après avoir perdu son passeport. Même si c’est une sacrée mission de monter dans un avion pour un vol intérieur, passer à l’ambassade de France, dans un commissariat sans vraiment parler espagnol, puis au consulat avant d’attraper le vol du retour vers l’Europe. Sacrée expérience ce Rallye d’Argentine !
Ce jeudi à Bruxelles, avait lieu la conférence de presse de la manche belge du FIA WEC, qui se tiendra le premier week-end de mai à Spa-Francorchamps. Là, au Club des V, café emblématique dédié à Michel Vaillant, et par la même occasion, était dévoilée la livrée officielle de la LMP2 engagée par l’équipe Vaillante Rebellion.
Voilà quelques mois que le projet Vaillante Rebellion est en marche, et cette fois, cette livrée inédite réalisée par Gaazmaster lance véritablement l’équipe sur les rails. Bleue, blanche, rouge, la livrée des numéros 13 et 31 est belle et bien là et on assiste ici à une véritable transformation de la LMP2 de l’équipe Vaillante Rebellion. Exit la livrée blanche et quelques stickers, voici ici une jolie robe bien réussie. Sans doute l’un des plus belles du FIA WEC. Sublime.
Après le Terre des Causses il y a quelques semaines, le Volant 207 faisait sa halte du côté de Calvi, Corte et Ajaccio pour le célébrissime Tour de Corse. Un Germain Bonnefis tacticien, un Cyril Audirac en grand revenant et vainqueur, un Rémi Jouines des plus rapides et un Ghislain De Mevius surprenant, telle fut la recette d’une manche Volant 207 de toute beauté, sur l’île du même nom.
Devant les 207 RC Rallye, d’autres Peugeot 207 étaient en course, Super 2000 celles là. Au sein de l’Intercontinental Rally Challenge la bataille faisait rage. Là, deux petits belges, Thierry Neuville et Nicolas Gilsoul n’amusaient pas la galerie. Ils dominaient, de la tête et des épaules, ce rallye depuis la première spéciale. Durant le rallye, les mauvaises langues parlaient… « Ils ne tiendront pas » … « Il va se sortir » mais pas moi. Pour une fois, je n’étais pas de celles là. Je suis pourtant spécialiste au rayon grande gueule, à moins que mon âge m’ait calmé. Bref. Pour moi, Thierry et Nicolas étaient sur la bonne voie. Leurs huit meilleurs temps sur les quatorze possibles en étaient l’illustration parfaite, pas besoin d’un dessin pour cela.
Dernière ES. Sarrola-Plage du Liamone. 26,70 kilomètres. 26,70 les plus longs de la carrière de notre duo d’outre-Quiévrain. 26,70 kilomètres des plus longs pour la poignée de suiveurs dont j’avais la chance de faire partie. Bryan Bouffier sort de la route, et nous remet une couche de pression. Pierre Campana crève, et nous remet deux bar de pression dans la figure. Ou Bryan sort après que Pierre ne crève, je ne sais plus. Puis il y eut les kilomètres en onboard. Thierry est au volant, Nicolas aux notes. J’adore son phrasé, j’en écoute chaque mot, concentré, je m’en délecte. On doit être une paire de passionnés à suivre chacune de ses notes, chacune de ses intonations. On doit être une paire à être avec eux, dans cette 207 Super 2000 aux couleurs des drapeaux belge et luxembourgeois. Une paire à imiter la valse de la 207 comme si nos mimes allaient les aider.
Nous étions là, dans cette salle de presse, quelques représentants de chez Peugeot Sport. Les mots ne sortaient pas, mais nos gestes révélaient une certaine tension. Les onglés rongés, je m’entendais souffler. Nous regardions sans cesse le grand écran du live puis le classement en direct. Nicolas annonçait, Thierry s’appliquait. Je reconnais les derniers kilomètres d’ES, repérés lors des passages des précédents concurrents. Les notes défilaient, défilaient… « Gauche 10 de suite en frein, 60 droite 30 surtout pas corde. » D’un coup d’œil, j’observe la trajectoire prise par la 207 jaune, on ne sait jamais, la corde… Et Nicolas annonce les dernières notes, dernières lignes de cette page quadrillée. « Et gauche 30+ dur … pour sommet / droite 127+ 80 gauche 30- dur tenir… et OK ! » Le OK libérateur. Ca y est, notre duo passe la ligne d’arrivée, on peut souffler les 12 bar emmagasinés ! L’émotion est palpable à l’instant, la pression retombe… On ferme les yeux quelques centièmes de secondes, on reprend notre souffle… Ils l’ont fait. Un regard s’échange entre nous, une tape dans le dos. Je suis un peu expansif, l’adrénaline qui réside en moi depuis des mois ressort ici… Les représentants du meilleur ennemi du monde, Skoda, témoignent et nous félicitent, nous, qui n’avons pas fait grand chose dans la victoire du duo belge, au final. C’est ce qu’on appelle une victoire… en équipe.
Ce weekend, j’ai pu assister aux premières loges à la première victoire de Thierry Neuville et Nicolas Gilsoul au niveau mondial. Voilà un bout de temps que je suivais le duo, qui n’existait pas encore il y a quelques semaines. Thierry, le jeune pilote fou, doté d’un talent d’autant plus fou. Nicolas, le copilote des plus sympathiques qu’il soit, pro et passionné comme pas deux, toujours le sourire aux lèvres.
Un regard, un clin d’œil, un pouce en l’air, une poignée de main… C’est pour des moments pareils qu’on aime notre sport… Des moments à hauteur humaine, tout simplement.
Un article originellement publié chez DinoRallyTeam.
Tour de Corse 2011 – Thierry Neuville Nicolas Gilsoul Peugeot 207 S2000Tour de Corse 2011 – Thierry Neuville Nicolas Gilsoul Peugeot 207 S2000
Les années se suivent et se ressemblent pour AUTOcult!
Après avoir participé au Hoppeland Rally Carto 2016 avec MINI et s’être classé 2ème du rallye, AUTOcult.fr prend de nouveau la route des Flandres ce week-end. Cette fois, nous serons présents avec le soutien de Audi France, avec Audi S1 Sportback. Comme l’an dernier, Alexandre tiendra le volant de la belle Allemande, tandis que son acolyte que je suis tiendra les rennes dans le siège de droite, entre road-book et carte routière.
Malgré la difficulté du terrain nordiste, notre duo n’a qu’un seul objectif ce week-end : la victoire, mais nous savons ô combien l’équipe organisatrice du Hoppeland Rally sait tracer une course d’orientation de haut niveau. Ce rallye carte se déroulera samedi, au coeur de la Flandre, avec deux étapes : une première de jour, de 16h30 à 19h puis une seconde de nuit, de 20h à 23h. De quoi brouiller les pistes !
Vous pourrez suivre notre course sur nos réseaux sociaux (Facebook/Twitter/Instagram) avec le hashtag #AudiHoppeland.
Les programmes et compétitions s’enchainent. Après la DTM avec BMW GT4 DTM puis l’endurance avec BMW M6 GT3 et BMW M235i, BMW Motorsport développe une nouvelle bombinette bavaroise en la BMW M4 GT4. Créé pour succéder au GT3, le GT4 se base sur des voitures de série, ayant leurs apparences, en restant proche de leur mécanique montée et série.
BMW a pris le tournant de ce règlement dès 2016, pour arriver en 2018 sur les circuits internationaux, et particulièrement en GT4 European Southern Cup avec BMW France. Cette coupe se déroulera en France sur les circuits de Nogaro, Pau, Dijon, Magny-Cours et Paul-Ricard. Le cinquième rendez-vous dérogera à la règle et se tiendra à Barcelona. Un second championnat européen est par ailleurs créé : le GT4 European Series Northern Cup, qui se déroulera sur les tracés de Misano (Italie), Brands Hatch (UK), Red Bull Ring (Autriche), Slovakia Ring (Slovaquie), Zandvoort (Pays-Bas) et Nürburgring (Allemagne). Le GT4 promet.
Jens Marquardt, directeur de la compétition chez BMW nous parle de cette BMW M4 GT4 :
« Nous voyons un énorme potentiel dans le monde entier pour les équipes privées BMW. Le développement d’une voiture de course comme celle-ci et la proposer à nos clients a toujours été l’une des compétences de base de BMW Motorsport. Ce fut aussi le cas avec le modèle précédent, la BMW M3 GT4, qui est toujours en action dans plusieurs séries dans le monde. La BMW M4 Coupé offre la base idéale pour notre nouveau modèle de GT4. C’est une base solide pour nos ingénieurs pour combler le vide entre la BMW M6 GT3 et la BMW M235i Racing pour les nouveaux arrivants avec une voiture qui est très sportive dans sa version de production. »
Parmi ses concurrentes, la BMW M4 GT4 retrouvera des habituées des circuits : Aston Martin, Ford ou Porsche, mais aussi quelques raretés telle KTM X-Bow, SIN R1, Ginette G55. La liste non exhaustive des GT4 s’étoffe : Aston Martin Vantage GT4, Chevrolet Camaro GT4, EKRIS BMW M4 GT4, Ginetta G55 GT4, KTM X-Bow GT4, Lotus Evora GT4, Maserati Gran Turismo MC GT4, McLaren 570S GT4, Nissan 370Z GT4, Ford Mustang FR500C GT4, Porsche Cayman Clubsport GT4, Porsche 911 GT4, SIN R1 GT4.
Si la concurrence arrive, le développement de cette M4 GT4 va bon train. Après les premiers kilomètres en course lors des 24 Heures de Dubai mi janvier dernier avec le trio allemand Jörg Müller/Dirk Adorf/Nico Menzel, se sont succédés 4 jours d’essais sur le circuit de Miramas, en France. Auparavant, la BMW M4 GT4 roulait au Portugal, sur le circuit d’Estoril, en mi décembre dernier. Nul doute aussi que la M4 GT4 sera présente aux 24 heures du Nürburgring en juillet prochain. Sa grande soeur, la M6 GT3 y est déjà engagée, avec six exemplaires officiels présents. On ne fait pas dans la demi-mesure pour la classique de l’Eifel.
L’arrivée de la BMW M4 GT4 se fera pour 2018 et BMW France semble déjà avoir pris le tournant de ce nouveau championnat GT4. Pour notre plus grand plaisir.
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Lorsqu’on lui demande quel intitulé de poste Renault lui a réservé dans l’organigramme de l’équipe Renault Sport, Alain Prost laisse passer un long moment sans répondre… « Ce qu’ils ont annoncé » finit par dire le quadruple Champion du Monde, peu attaché à ces considérations. Électron libre sans rôle opérationnel, il est le conseiller spécial de Renault Sport Racing, présent pour orienter les décisions stratégiques d’un constructeur qui rêve de retrouver le chemin du titre mondial.
N’imaginez pas qu’Alain Prost soit aussi présent que Niki Lauda. Les deux hommes ne fonctionnent pas de la même manière, les deux équipes non plus.
« Je ne ferai que la moitié des Grands Prix », rappelle l’ancien pilote. « Je conserve d’autres activités, comme mon rôle d’ambassadeur pour Renault et j’ai aussi la Formula E. Avec Renault, ça se passe très bien. Ça fait des années et des années que l’on se connait. »
Loin d’un rôle opérationnel que Jérôme Stoll, Président de Renault Sport Racing, ou Cyril Abiteboul, Directeur Général de Renault Sport Racing, endossent, Alain Prost va jouer au conseiller d’orientation.
« Par rapport à mon expérience et à mon réseau, mon rôle est de prendre un peu de hauteur et de donner des informations afin d’opter pour les bonnes décisions et les bonnes stratégies », lance-t-il.
Au-delà de l’aspect mécanique qui ne le passionne guère, Alain Prost va donc avoir un poids prépondérant dans l’évolution de la composition de l’équipe et de son organisation. Avec, en premier lieu, un avis tranché sur le choix des pilotes.
En 2017, Renault Sport F1 vise la cinquième place du Championnat du Monde avec Jolyon Palmer, conservé, et Nico Hulkenberg, transfuge de Force India.
« C’est un bon binôme », juge Alain Prost. « Évidemment, les pilotes sont un domaine que je connais. Mais je ne vais pas leur donner de conseils sur la piste. S’ils ont besoin de moi en dehors, je suis là. Mais il y a aussi le futur… Nous avons un bon binôme pour une équipe en construction. L’important est d’être cohérent et de bien les faire travailler ensemble. C’est aussi vrai pour Viry-Châtillon et Enstone. Il est nécessaire que la mayonnaise prenne et que tout le monde travaille ensemble. »
Quant à la nouvelle voiture, qui sera en action dès la semaine prochaine à Barcelone pour les premiers essais de l’année, le quadruple Champion du Monde en apprécie les contours.
« C’est une voiture impressionnante par sa taille. Elle est imposante. J’attends de voir la voiture rouler en piste pour avoir une meilleure idée de ce que cela donne, mais j’ai toujours été favorable aux règlements qui se rapprochent de ce que l’on avait à l’époque, avec les grosses roues, plus impressionnantes. Pour dire la vérité, je n’ai jamais été fan de l’idée d’augmenter l’appui aérodynamique. J’ai toujours préféré l’augmentation du grip mécanique avec des pneus plus larges et, surtout, très constants. Il faut être positif. C’est une grosse rupture en termes de réglementation, ça peut amener des choses très intéressantes. C’est un challenge technique, mais aussi un challenge pour les pilotes et un challenge de développement pour les châssis et les moteurs. Rien ne va être figé et c’est très important pour une saison comme celle-ci. Ce que l’on verra au premier Grand Prix ne sera pas ce que l’on verra au quatrième ou au huitième. Tout le monde va mener des développements durant l’année. Normalement, la force des grandes équipes est d’être capables de progresser. Mais on peut aussi avoir des surprises dans la conception des voitures. Peut-être que l’on verra une équipe qui aura trouvé quelque chose de très différent. Dans toutes les équipes, tout le monde dit la même chose et personne ne peut avoir de certitude. La nouvelle règlementation tombe au bon moment pour Renault. La rupture permet de gagner un peu de temps pour se rapprocher de la compétition. »