Catégorie : Renault

  • Dans 315 ans, Renault sortira une nouvelle Reinastella

    Dans 315 ans, Renault sortira une nouvelle Reinastella

    Alors que l’on peut lire des papiers imaginant la disparition prochaine de Renault, la marque de Billancourt voit loin, et depuis longtemps. Dès la fin du XXe siècle, elle pensait déjà à une nouvelle Reinastella, prévue pour l’an 2328.

    En 1988, Renault est la première marque à signer un accord avec Euro Disney en prévision de l’ouverture d’un nouveau parc d’attractions situé à Marne-la-Vallée. Ce partenariat doit profiter aux deux entités. Renault multiplie les campagnes publicitaires mettant en scène les personnages de Disney pour annoncer l’arrivée de Mickey en France. Et le constructeur se voit attribuer sa propre attraction.

    « En 2328, grâce à Renault, vous vous rendrez à Euro Disney à bord de la toute nouvelle « Reinastella ». Après avoir pris l’Autociel A4, tourner à gauche au prochain cumulo-nimbus, piquez vers l’amas de strato-cirrus à droite de l’anticyclone « Minnie », et atterrir en douceur au pied du Château de la Belle au Bois Dormant. En attendant, et depuis le 12 avril 1992, vous pouvez venir visiter Euro Disney à bord de votre Renault Espace. »

    Renault-Reinastella-2328

    Cette publicité de Renault est imaginative. Dans le parc (que l’on ne peut pas visiter à bord de son Renault Espace !), le « Visonarium » est totalement sponsorisé par Renault. Et son fameux prototype (non fonctionnel…) de Renault Reinastella est mis en évidence. Il y restera durant dix ans avant de faire le tour de quelques salons français.

    Techniquement, cette nouvelle Reinastella est conçue à partir des dernières technologies biomécaniques avec une carrosserie en matériau de synthèse : le dermotylène. Le moteur est bio-organique alimenté par fluide « plasmelf ». Il est nécessaire de faire le plein une fois par an pour recharger cette auto de 6 mètres de long, 2,2 mètres de large et 2,2 mètres de haut.

    La conduite est entièrement automatisée, sans volant ni pédale, avec une commande vocale. Sa hauteur de croisière est de 150 m et sa vitesse de 300 km/h. En ville, elle glisse en silence à 15 cm de la chaussée à 50 km/h de moyenne.

    Renault-Reinastella

    Plus réelle, la première Reinastella date de 1928. Elle fut la toute première Renault équipée d’un moteur 8 cylindres, monté sur un vilebrequin à neuf paliers. Ce moteur de plus de 7 litres de cylindrées permettait à cette berline de 5,3 mètres et de 2 400 kilogrammes d’atteindre plus de 140 km/h.

  • Louis Heuliez a fermé les yeux

    Louis Heuliez a fermé les yeux

    L’usine Heuliez a fermé ses portes hier. Dans les Deux-Sèvres, les salariés de l’équipementier automobile ont choisi de bander les yeux de la statue de Louis Heuliez, fondateur de l’entreprise en 1920, « pour ne pas qu’il voit ce gâchis ».

    Descendant d’une famille de charrons, Louis diversifie l’offre d’Heuliez avec la première carriole qui devient l’emblème de la société. Il invente un procédé de caoutchoutage des roues avant de se lancer dans une nouvelle activité de carrossier.

    En 1925, sa première réalisation automobile est un break sur un châssis de Peugeot 177 B. Il continue ses expérimentation sur la base d’une Ford A Boulangère. Mais c’est surtout avec les autocars qu’Heuliez réalise son chiffre d’affaires avec des modèles de série et quelques commandes spécifiques pour des camions publicitaires.

    Heuliez-Citroen-TypeH

    Dans le domaine automobile, Heuliez travaille sur la transformation de véhicules et la fabrication complète de certains modèles pour PSA. Pour Citroën, le carrossier produit les breaks CX, BX, XM et Xantia et les véhicules électriques du groupe (et même la BX 4TC de série). Jacques Calvet inscrit pleinement Heuliez dans sa stratégie. L’arrivée de Jean-Martin Folz en 1997 remet en cause ce partenariat même si l’assemblage des toits rétractables de la 206 CC serait fait dans les Deux-Sèvres jusqu’en 2007. Le pape et Jean Ragnotti roulent en Heuliez. Le premier en Peugeot 604 Limousine ‘papamobile’ et le suivant en Renault 5 Turbo, produite au rythme de douze exemplaires par jour.

    Heuliez-Peugeot-206CC

    Heuliez tente de se diversifier. Mazda est approché, Matra fait construire des taxis sur base d’Espace pour la Malaisie, un bureau de style ouvre à Turin et des sous-ensembles sont produits pour Land Rover, PSA, Renault et Ford. Mais c’est avec Opel et la Tigra TwinTop que la marque recommence à assembler des véhicules complets. Et si les Mégane CC et Peugeot RCZ sont imaginés dans les bureaux d’études d’Heuliez, leur fabrication est confiée à Karmann et Magna Steyr.

    Heuliez-Opel-Tigra

    Sans contrat d’envergure, Heuliez subit le déclenchement d’une procédure de sauvegarde en 2007. Malgré l’arrivée de nouveaux partenaires, le dépôt de bilan est prononcé en avril 2009. Un nouveau projet de voitures électriques (Mia) ne change rien, Heuliez disperse les 38 automobiles de son conservatoire et 750 brevets.

    Dans une grande vente aux enchères, on remarquait une Citroën SM Espace doté d’un système de toit ouvrant à lamelles (109 605 euros), le prototype WM qui a atteint 405 km/h aux 24 Heures du Mans (119 136 euros sans moteur) et une Renault Safrane Long-Cours à 22 636 euros…

    Hier, l’usine a fermé. Heuliez n’existera plus dans sa forme actuelle.

  • Une histoire de gendarmes

    Une histoire de gendarmes

    De la Police Spéciale de la Route à la Brigade Rapide d’Intervention, retour sur les voitures utilisées par la Gendarmerie Nationale à travers les décennies, des Traction Avant aux Mégane R.S..

    A l’origine, la maréchaussée est à cheval… L’arrivée de la bicyclette en tant que « véhicule officiel » en 1903 – alors que les premières automobiles roulent déjà dans toute la France – montre un certain retard. En 1907, c’est toujours à vélo que patrouille la gendarmerie alors que les Brigades du Tigre (de la police) roulent sur quatre roues.

    La gendarmerie pédale jusqu’à la fin de la première guerre mondiale. Le parc automobile est alors constitué avec les véhicules laissés par les Américains. L’aventure motorisée débute en 1928 avec l’invention d’une nouvelle mission : la police de la route. Et dans les années 30, la voiture préférée des gendarmes est forcément la Citroën Traction Avant !

    Après la guerre, une association entre la Gendarmerie Nationale et le Touring Club de France lance des Renault Juvaquatre sur les routes sous l’appellation « Secours Routier ». Brancard, mallette de premiers secours, boîte à outils, tout est fait pour aider les automobilistes, de plus en plus nombreux.

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    Les Peugeot 203 et 403 Break prennent le relais. Elles sont noires avec un gyrophare orange. Puis Citroën présente sa 2CV. Dans sa version Gendarmerie, le coffre arrière est occupé par une immense radio.

    Au début des années 60, Renault répond à Citroën et sort la 4L. Celle qui deviendra la voiture française la plus vendue trouve forcément sa place dans les gendarmeries. Elle répondait parfaitement à un point essentiel du cahier des charges : permettre aux gendarmes de garder leur képi en conduisant… « Un symbole d’autorité vis-à-vis de la population civile ».

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    Selon les sources, la Renault 4 dispute à l’Estafette la place de modèle le plus utilisé par la Gendarmerie Nationale avec 12 à 13 000 unités livrées.

    Le développement du nouveau réseau autoroutier (avant l’apparition des limitations de vitesse) est la cause de la création du « peloton d’autoroute » en 1966. Et, en février 1967, les Brigades Rapides d’Intervention font leurs débuts.

    Les Alpine A110 équipent ces BRI. Les gendarmes sont formés comme des pilotes de course et doivent être casqués lorsqu’ils sont en service. Il n’existe alors que deux catégories de personnes qui parviennent à être payés pour rouler en Berlinette : les pilotes d’usine en rallye et les gendarmes. Et l’A110 n’était pas la seule à constituer le parc. Quelques Matra Jet étaient aussi à leur disposition.

    La révolution « bleue » intervient en 1969 avec l’adoption du « Bleu Moyen », devenu bleu gendarme.

    La Citroën DS fait son entrée dans la Gendarmerie dans les années 70. L’escadron des BRI se renforce à cette époque. Après le triste record de 12 000 morts sur les routes en 1972, l’Etat prend une série de mesures fortes : limitations de vitesse, port de la ceinture obligatoire à l’avant et davantage de contrôles.

    Citroen-SM

    Six Alpine-Renault A310 sont alors commandées pour constituer un parc de 35 véhicules. La dernière sera garée en 1987. A cette époque, et après quelques SM, c’est la Citroën CX 25 GTI qui est la plus utilisée par les Brigades Rapides d’Intervention. Les Renault 21 2 Litres Turbo puis les Peugeot 405 T16 à quatre roues motrices se montrent aussi sur les autoroutes.

    Plus tard, la trop sage Peugeot 306 S16 ne s’avère pas assez ostentatoire pour être dissuasive. Sa remplaçante est donc bien plus extravagante… Et 65 Subaru Impreza WRX sont commandées !

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    En 2010, les Subaru doivent être remplacées… Subaru, encore, BMW, Ford et Renault répondent à l’appel d’offres. Et ce sont les Mégane R.S. qui l’emportent grâce à une option et un artifice supplémentaires. Châssis Cup et nouvelle cartographie moteur qui permet de tirer 265 chevaux du 4 cylindres 2 litres turbo. Un coup d’avance pour les gendarmes qui sera rapidement annihilé par la sortie, en série, de cette même évolution.

    Renault-Megane-RS

  • L’Election de la Sportive de l’Année Echappement a débuté !

    L’Election de la Sportive de l’Année Echappement a débuté !

    Toute la rédaction d’Echappement, accompagnée par François Delecour, est partie aujourd’hui vers le Circuit de Chambley (Meurthe et Moselle) pour procéder à l’Election de la Sportive de l’année Echappement.

    Au programme de cette édition 2013 :
    Audi S3
    Ford Fiesta ST
    MINI John Cooper Works GP
    Nissan 370Z Nismo
    Peugeot 208 GTI
    Renault Clio R.S. 200 EDC
    Mercedes Classe A 45 AMG
    Porsche Cayman S
    Seat Ibiza Cupra
    Volkswagen Polo R

    Vous voteriez pour laquelle ?

    Et pour rappel, voici le palmarès depuis la création en 1982 :
    2012 : Subaru BRZ et Toyota GT86
    2011 : Porsche 911 GT3 RS 4.0
    2010 : Ford Focus RS 500
    2009 : Porsche 911 GT3
    2008 : Renault Mégane R26.R
    2007 : Renault Mégane Renault Sport Renault F1 Team R26
    2006 : Lotus Exige S
    2005 : Dodge Viper SRT-10
    2004 : Mitsubishi Lancer Evo 8
    2003 : BMW M3 CSL
    2002 : Ford Focus RS
    2001 : BMW M3
    2000 : Renault Clio Renault Sport 2.0 16V
    1999 : Honda S2000
    1998 : Honda Integra Type R
    1997 : BMW Z3 M
    1996 : Renault Sport Spider
    1995 : Subaru Impreza GT Turbo
    1994 : Fiat Coupé 16V Turbo
    1993 : Peugeot 106 Rallye
    1992 : Ford Escort Cosworth
    1991 : Renault Clio 16s
    1990 : Ford Sierra Cosworth 4×4
    1989 : Peugeot 309 GTi 16
    1988 : Peugeot 205 Rallye
    1987 : Lancia Delta HF Integrale
    1986 : BMW M3
    1985 : Renault 5 GT Turbo
    1984 : Peugeot 205 GTi 1.6
    1983 : Lancia Delta HF Turbo
    1982 : Ford Escort RS 1660i

  • La parade Renault Sport sur le Circuit de Barcelona-Catalunya

    La parade Renault Sport sur le Circuit de Barcelona-Catalunya

    Petit tour en Espagne hier pour la finale des World Series by Renault. Quelques futurs champions se sont illustrés en piste avant que de vieilles gloires de Renault (certaines remontent même au temps de la régie) ne s’offrent quelques kilomètres de parade.

    Renault Dauphine Gordini, Renault 8, Alpine A110, Renault Clio V6… Il y en a pour tous les goûts !

  • Alpine, vainqueur de l’ELMS : la série se précise

    Alpine, vainqueur de l’ELMS : la série se précise

    Alpine évoque quelque chose de particulier pour AUTOcult.fr. C’est un peu plus qu’une passion, un peu plus que tout. Depuis des mois, nous avons suivi la renaissance de la Marque sur les circuits… Après l’aventure des 24 Heures du Mans, nous voilà sur le Circuit Paul Ricard pour vivre ce titre en European Le Mans Series !

    Dimanche 29 octobre, 10h.
    Circuit du Castellet.

    Depuis la veille au soir, Alpine est vainqueur de l’European Le Mans Series. Bernard Ollivier, Directeur de la Société des Automobiles Alpine nous accueille tout sourire sous la structure Alpine. L’homme est heureux, ravi de ce titre que l’équipe Signatech-Alpine est allée chercher au bout du bout. « Plus que dans d’autres sports mécaniques, en Endurance, la victoire n’est acquise qu’une fois la ligne d’arrivée passée » nous lance-t-il. La quatrième place finale acquise sur ce circuit du Castellet aura suffit à ce que la marque bleue s’assure du titre, 35 ans après la victoire de l’Alpine A442B pilotée par Didier Pironi et Jean-Pierre Jaussaud lors des 24 Heures du Mans 1978.

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    Rapidement, la discussion glisse de la compétition à la série. La frontière entre ces deux notions est infime. Légèreté, petit moteur, le cahier de charges de l’époque était précis. Cette fois, Bernard Ollivier nous prévient : le patrimoine, l’histoire, seront conservés. A prévoir donc légèreté et petit moteur. On se rappelle que lors des 24 Heures du Mans, Carlos Tavares (qui a quitté Renault) avait prévenu : la future Alpine est à 70% prête. Le choix du moteur doit donc être fait à l’heure qu’il est mais difficile d’en savoir davantage.

    Petit moteur pour une GT ? Un V6 ? Peut être, l’homme à la tête d’Alpine n’a rien voulu dire. A nouveau, Ollivier assure que cette « Berlinette du 21ème siècle » ne sera pas une GT. Alors qu’est-ce ? La légèreté revient dans le débat. Alpine, dont le nom provient des Alpes et de ses petites routes techniques, sera agile, bien loin des lourdes Teutonnes taillées pour les pilotes de lignes droites. « L’esprit créé par Jean Rédélé sera conservé » nous dit Ollivier calmement. Je pose la question : « la future Alpine aura-t-elle donc les phares ronds comme l’A110? », la réponse ne vient pas.

    Quelques instants passent, Bernard Ollivier confirme « L’esprit créé par Jean Rédélé sera donc conservé » et je relance « avec des phares ronds ?! » il conclut « L’esprit créé par Jean Rédélé sera donc conservé ». Je n’aurais donc pas eu ma réponse.

    Commercialement, pas moins de 25000 exemplaires sont prévus, pour des ventes dans le monde entier. Alpine est un mythe qui dépasse les frontières franco-françaises. Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne mais aussi Chine et Japon seront le tableau de chasse de la belle bleue.

    La compétition revient. Le rallye est aussi approché, là où Alpine remporta quelques ses plus belles victoires, avec entre autres le titre mondial en 1973, le premier Championnat du Monde des Rallyes. Selon Ollivier, cette discipline ne favorise pas aujourd’hui la participation aux « sportives » de tourisme. Au plus haut niveau du moins. Le WRC n’est vraiment ouvert qu’aux voitures de course de type World Rally Car, bien loin du projet Alpine. Cela n’a pourtant pas empêché Lotus de développer une Exige R-GT pour les compétitions routières ou encore Aston Martin d’adapter sa V8 Vantage au rallye, avec Prodrive. Avec des performances anecdotiques au niveau international, c’est vrai. Cela dit, nous aimerions voir Alpine de retour en course sur nos routes. L’appel des blogueurs sera-t-il entendu chez Alpine ? Croisons les doigts.

    Compétition, légèreté, passion, patrimoine. Le menu est appétissant. En remportant l’ELMS, 35 ans après sa dernière victoire au Mans, Alpine revient à la série de la plus belle des façons. Et avec distinction, dès la première année de renaissance de la marque. On aime, forcément.

    A bientôt,
    Jean-Charles

    Photos : DPPI Media.

  • J’ai testé Renault Twin’Run avec David Coulthard

    J’ai testé Renault Twin’Run avec David Coulthard

    A la suite de la découverte de Twin’Run lors du Grand Prix de Monaco dernier, j’allais me glisser en son antre, le temps de quelques instants, quelques kilomètres. Rendez-vous au circuit du Castellet, lors des World Series by Renault.

    Twin’Run est là. Je retrouve la petite bouille rencontrée il y a quelques mois. Une certaine excitation se montre chez moi, je l’aime bien cette petite. Elle est jolie, j’aime ses formes, sa couleur. En mai dernier, je vous disais « Elle est trapue, une roue à chaque coin, on la sent efficace. Son bleu turquoise apparaît, satiné, brillant et habillé de touches oranges mat. Du plus bel effet. Sa face avant est faite d’une belle grande bouche béante et rouge. On y retrouve deux fois deux feux additionnels de chaque côté du logo Renault bien mis en valeur. L’ambiance est très « rallye » et cela n’est pas sans nous rappeler la R5 Turbo. Héritage quand tu nous tiens. L’arrière est tout aussi beau et toujours inspiré des années de la belle des années 80 et de la Clio V6. Son train arrière est bien en place, large et habillé d’ailes d’un beau galbe aux formes et rondeurs bien assumées. On adore. » Mon avis n’a pas changé sur ce prototype annonçant la future Twingo. J’en suis toujours grand fan. Cette fois, j’en profite pour m’approcher de l’habitacle. Il est épuré mais cossu tout de même, le choix des matériaux n’a pas été négligé. Le tableau de bord est recouvert de velours noir, l’arceau du châssis tubulaire apparait noir mat, les sièges baquet bleus natier révèlent quelques touches blanches et rouges. Devant le pilote, l’instrumentation minimaliste est cerclée de blanc. Sobriété, efficacité, légèreté et sécurité : tout est conforme, Twin’Run est bien une voiture de course.

    Mon hôte du jour arrive dans son habit de lumière. Combinaison Alpinestar bleue, haut ignifugé Alpinestar et bottines Geox, le tout aux couleurs Red Bull Racing. C’est lui, David Coulthard, un des pilotes les plus respectés et appréciés de la F1. Le temps pour lui de se glisser dans TwinRun, boucler un tour de reconnaissances et c’était parti. Je passais numéro 2. Le temps de m’installer, le casque, les harnais. Les salutations habituelles avec David Coulthard, il a l’air assez à l’aise, sûr de son job. Je suis en pleine confiance, j’ai hâte qu’on y aille. Là, le son du V6 de 320cv issu de la Renault Mégane Trophy envahit l’habitacle. Ça hurle, on sent que ça travaille, la boîte séquentielle Sadev claque à chaque rapport passé. Coulthard est décontracté, on dirait qu’il a fait ça toute sa vie. En fait, il a fait ça toute sa vie. TwinRun glisse de courbe en virage, de freinage en réaccélération, l’autobloquant fait son travail. Je vis quelque chose d’extraordinaire. Je suis à la droite d’un des meilleurs pilotes au monde, dans un prototype, un concept car qui présente la future Twingo. Qui plus est, ce concept car est aussi une vraie voiture de course. Un doux rêve. Je profite de chaque instant. Je parlais en mai dernier d’un châssis sûrement baladeur, dû à un empattement court. Cela se confirme, David Coulthard ne cesse de piloter TwinRun avec un constant contre-braquage. A la sortie d’un droite sale, TwinRun balade son petit popotin rebondi vers la gauche, mon pilote d’un jour contrebraque mais la petite bombinette de chez Renault a pris trop d’angle, c’est le tête à queue. On se marre dans l’habitacle ! David (oui je l’appelle David) remet la première, un peu d’angle avec le volant, filé de gaz et c’est parti pour un demi-tour avec le style ! On termine le tour avec style, Twin’Run se dandine, quel plaisir ! J’en veux encore, mais j’ai bien peur que mon rêve Twin’Run s’achève ici…

    Puis on m’invite à retrouver le baquet de la Clio Cup. Là, c’est un autre type de voiture de course. Plus dépouillée, bien moins « concept car » que TwinRun. Si on reconnait bien la Clio de l’extérieur, de l’intérieur, cette Clio Cup est radicalement différente de sa petite sœur des villes. La caisse est à nu, blanche sans fioriture, avec juste ce qu’il faut comme équipement, aucun superflu. Arceau, sièges baquet, volant compétition, tableau de bord allégé et affichage digital, voilà tout. Juste assez.

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    Casqué, harnarché, c’est parti. Chicane de sortie de stand, ligne droite pour chicane… Les virages comment les rapports s’enchaînent rapidement. Là, je comprends tout le plaisir pris par les pilotes de la Clio Cup. Une petite auto, performante, avec les palettes de la boîte séquentielle situées juste derrière le volant… Un vrai jouet pour grands enfants que nous sommes ! Ça pousse juste assez, les 220 chevaux du 4 cylindres turbo sont bien là, bien actif sur le train avant. Le turbo aidant, les rapports sont vite passés. Au volant, une fois dans la bagarre en peloton, cela doit être jouissif. Mon pilote appuie les freinages, les pneumatiques Dunlop travaillent à souhait, Clio Cup joue sur cette piste neuve et sale. On parle, la chose a l’air simple, j’y prends grand plaisir. Un plaisir que j’aimerais décupler, maintenant que la boucle se termine. A refaire donc, j’espère prendre le volant de cette Clio Cup, histoire de voir. Tant qu’à Twin’Run, je laisse David Coulthard exceller à son bord. Chacun son job à vrai dire :-)

    A bientôt,
    Jean-Charles

  • Photos : Robert Doisneau et Renault

    Photos : Robert Doisneau et Renault

    Bien avant de devenir l’une des plus grandes stars du monde de la photographie, Robert Doisneau a fait ses classes chez Renault. Avant la seconde guerre mondiale, il a passé quatre ans au service publicité de la marque.

    C’est à Billancourt que le photographe s’exerce, mêlant ses clichés commandés par Renault et les moments plus furtifs au cœur de l’usine. Après quatre ans, il est licencié pour des retards répétés.

    Le travail de Robert Doisneau est à retrouver sur l’Atelier Robert Doisneau.

  • Un tour du Hungaroring en Mégane R.S.

    Un tour du Hungaroring en Mégane R.S.

    Soyons clair dès le début… Le Hungaroring n’est pas le circuit F1 que j’aurais choisi en premier pour (re)découvrir les qualités d’une Mégane R.S.. Mais il est nécessaire d’y repenser à deux fois. Qu’attend-on d’une Mégane R.S. ? Pas qu’elle atteigne les 254 km/h, ce n’est pas pour ça qu’elle est conçue. On veut la sentir bondir de virage en virage. Et là, le tourniquet hongrois prend tout son sens !

    Pas question de prendre le volant et de passer trop de temps à sentir la piste et les limites de la voiture. Direction le siège passager aux côtés d’un « vrai » pilote : Julien Piguet.

    Cette Mégane R.S. est strictement de série. Quatre cylindres, deux litres, un turbo, 265 chevaux, 360 Nm de couple et des pneus Michelin parfaitement homologués pour la route.

    Cinq voitures sont alignées sur la grille de départ. 0 à 100 km/h en six secondes, le bout de la ligne droite arrive très, très vite pour un gros freinage vers le premier point de corde. On nous fait l’intérieur. Le train avant se met sur un rail, les pneus couinent légèrement. Longue relance vers le deuxième virage. Un peu de sous-virage dans ce long gauche en dévers qui mène vers le troisième virage, un simple coude sur lequel Julien cale la Mégane. Les deux roues droite délestent en quittant le vibreur, accélérateur à fond en restant en trajectoire vers l’extérieur.

    En montée, les bips du freinage d’urgence se font encore entendre. On repart vers un long virage à droite. Encore une fois, le châssis garde le cap et le moteur travaille. Chicane… On l’a un peu coupée pour revenir à hauteur du leader ! Le tour se termine sur le même rythme. Troisième, quatrième, troisième, seconde… Pas de mouvement de caisse, le roulis est maîtrisé malgré les longues courbes et les 265 chevaux tirent les 1 387 kilogrammes (sans les hommes !)

    Jusqu’ici, on n’a pas trouvé meilleure berline compacte à moins de 32 000 euros pour accomplir cet exercice !

  • Francfort : ce qu’il ne faut pas rater !

    Francfort : ce qu’il ne faut pas rater !

    Les journées presse sont terminées… Désormais, le Salon de Francfort va être ouvert au public. Voici ce qu’il faudra voir si vous passer quelques heures dans cette immensité dédiée à la mécanique (et à la mécanique allemande).

    Entrée par le Hall 2… Ce premier bâtiment est entièrement consacré à l’univers Mercedes. Conférence de presse lancée par un DJ très funk avec batteur, saxophoniste et trompettiste à bretelles. La marque à l’étoile travaille sa nouvelle image jeune, branchée, très dandy.

    L’ambiance change avec l’arrivée de l’homme à la moustache. Si Mercedes veut se rajeunir par le design de ses nouveaux modèles (voire nouvelles niches), Dieter Zetsche place l’ingénierie au cœur des priorités avec une longue présentation de la voiture autonome, sans grand intérêt dans le contexte de journées presse dédiées aux premières mondiales et à la découverte de concepts (c’est dit !). Heureusement, des GLA et surtout l’arrivée du concept Classe S Coupé ont redonné des raisons de se promener autour des voitures.

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    Départ vers le Hall 3. Volkswagen y impose sept marques avec Skoda, Seat, Bentley, Bugatti, Lamborghini et Porsche (en plus de Volkswagen !).

    Chez VW, l’ambiance est très « e » avec une longue liste de modèles électriques et hybrides à venir autour des Golf R et Golf Sportsvan dont l’allure est pourtant moins « sportive » que l’ancienne Plus.

    Petit moment sympa chez Skoda lorsque Jozef Kaban, patron du design extérieur de la marque, a pris une tablette – reliée à un écran géant – pour dessiner la partie avant de la Rapid Spaceback, l’une des premières mondiales du salon. En face, Seat mise beaucoup sur la Leon ST.

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    Chez Bugatti, on s’arrête devant la Jean Bugatti Vitesse Legend Edition. « La même en mieux. » Pas de grande nouveauté non plus chez Lamborghini et Porsche qui déclinent des versions déjà existantes ou connues.

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    Dans le 3.1, Mitsubishi est voisin de Chang’an. La seule marque chinoise venue à Francfort présente un gros SUV, le CS75, sans la moindre ambition de le vendre en Europe !

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    Passage par l’Agora où s’est installé Audi. L’A3 Cabriolet et A8 sont mis en avant mais ce sont les Sport quattro concept et nanuk quattro concept qu’il faut aller voir dans un environnement très réussi de ville retournée.

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    Changement d’ambiance dans le Hall 5. Quelques préparateurs stars accompagnent les « Britanniques » Jaguar, Land Rover et Aston Martin, Infiniti et Volvo.

    Chez Jaguar, il faut s’arrêter devant la C-X17. Comme pour d’autres, l’idée est d’explorer le marché très porteur des SUV. Et contrairement à d’autres, le concept est très réussi avec une vraie filiation au sein de la marque. Plus loin, Infiniti et Volvo présentent deux des plus belles réalisations du salon.

    En Allemagne, Infiniti a profité de ses accords avec Red Bull Racing pour faire venir Sebastian Vettel. Le triple Champion du Monde de F1 était présent pour dévoiler la très belle Q30. Et Infiniti a clôturé sa journée par une soirée assez jet-set.

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    Chez Volvo, c’est le Concept Coupe qui a attiré tous les regards. Garée sous une extraordinaire P1800, cette nouveauté hybride reste très loin d’être commercialisable en l’état mais on ne peut que pousser Volvo à avancer sur cette voie.

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    L’Italie et Hyundai sont installés dans le Hall 6. Rien d’inoubliable chez Lancia, Maserati, Fiat, Abarth, Alfa Romeo ou Jeep. Hyundai présente sa nouvelle i10.

    Ferrari propose sa 458 Speciale. Sur le papier, c’est très convaincant. Mais ce n’est pas franchement une nouvelle voiture.

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    On entre dans la seconde partie du salon après, déjà, quelques kilomètres de marche. Le Hall 8 est celui des marques françaises, avec un peu de japonaises et Opel.

    Arrivée au cœur de l’espace réservé à Citroën où la Cactus Concept, DS Wild Rubis et C-Elysée WTCC sont les plus en vue. Le stand met en valeur les nouveaux modèles. La marque aux chevrons continue d’être parfaitement en ligne avec ses ambitions commerciales. Le Cactus s’avère plutôt massif et encore très éloigné de ce que l’on peut attendre d’un modèle de série. Mais j’aime !

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    Un couloir DS est particulièrement réussi avec toute la gamme et un artisan en train de travailler du cuir devant les passants.

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    On continue chez Peugeot sur un stand moins impressionnant. Là, il faut vendre la nouvelle 308. Belle déclinaison 308 R, même chose pour la 208 Hybrid FE. Et l’Onyx, toujours apprécié, est encore là.

    Petit espace pour Dacia qui montre son Duster mis à jour. On passe Subaru pour filer chez Toyota, attiré par la Yaris Hybrid-R. C’est une vraie belle réussite avec, sous le capot, le nouveau Global Racing Engine 1,6 litre turbo de 300 chevaux et une commande de boîte du plus bel effet.

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    Chez Lexus, difficile de dire que le LF-NX Crossover Concept n’est pas réussi. Mais il est profondément conceptuel ! Nissan prouve encore sa faculté d’innovation. La marque japonaise propose une montre Nismo Watch qui pourrait faire un tabac chez les early adopters. Le X-Trail est la grosse nouveauté produit mais la vraie réussite vient du concept Friend-Me.

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    A Francfort, Opel joue à domicile et joue plutôt bien ! La nouvelle Insignia est accompagné du Monza Concept qui est l’une des révélations de ce salon.

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    Fin de ce Hall très fourni avec Renault. Nouvelle identité pour la Mégane (très légère), présence de Twin’Run et surtout Initiale Paris. Il faut avouer que le produit semble très abouti. L’intérieur ne sera sans doute pas aussi « futuriste », l’arrière sera peut-être retouché mais, dans l’ensemble, ce crossover pourrait rapidement donner une nouvelle vie à l’Espace.

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    Les jambes sont lourdes ? On attaque le Hall 9. Chez Ford, on est accueilli par les Coupes aux Grandes Oreilles. Enfin, la réplique ! Le S-Max Concept dispute la vedette à la Mondeo Vignale. Pas d’extravagance. Ford joue beaucoup sur les performances de son moteur EcoBoost avec une série d’animations.

    Chez Kia, on voit la nouvelle Soul et surtout le concept Niro.

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    Chez Honda, on met en avant les Civic Tourer et Type R au milieu du rappel de l’engagement sportif de la marque avec une Civic WTCC et une vielle McLaren-Honda.

    Touche sportive aussi chez Chevrolet avec les Camaro, Corvette Stingray et l’escargot de Turbo.

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    La touche américaine continue avec Cadillac et la très marquante Elmiraj… Un nom très « Golfe » pour une voiture qualifiée par le New York Times d’un peu britannique, un peu française et très américaine.

    Petit clin d’oeil chez Mazda avec la présence de Mazda 3 venue directement d’Hiroshima lors d’un long road-trip de 15 000 kilomètres. Trois des huit voitures, un peu sales, sont visibles à Francfort.

    Hall 11… C’est le dernier (enfin, ça dépend de votre entrée) et il est dédié au monde BMW. Les i3 et i8 prennent une place importante. Pour la première fois, l’i8 est présentée dans sa version définitive. Et ça ne déçoit pas. Série 4, Série 5, X5, eDrive… BMW a frappé fort à Francfort ! Et l’ambiance « bois » autour de la gamme i est très réussie.

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    Rolls-Royce et MINI nous font terminer la visite. Plein de personnalisation, dans des thèmes différents, pour les deux marques. Chez MINI, belle ambiance urbaine, des MINI actuelles, des MINI d’époque, mais pas de MINI de nouvelle génération. Non, MINI est NOT NORMAL et va créer son propre buzz à l’automne pour présenter son nouveau modèle. D’ici-là, on attendra avec les hot-dogs et les glaces (toutes petites, pardon mini) !

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    Voilà pour le résumé de deux jours virtuels à Francfort… A vous !

  • J’aime le haut-de-gamme français (certains)

    J’aime le haut-de-gamme français (certains)

    Delage D8, Delahaye 135, Facel-Vega Excellence, Bugatti Type 57… La France a produit quelques pièces maîtresses du luxe automobile. Plus proche de nous, les Citroën DS et SM ont marqué leur époque et l’histoire de l’industrie. Depuis, le haut-de-gamme français est à la peine. Mais certaines réalisations récentes conservent un fort pouvoir d’attraction.

    L’époque a changé. Ce n’est pas en jouant avec les configurateurs des sites de nos trois grands constructeurs français que l’on pourra trouver la plus grande ou la mieux équipée des voitures du moment.

    Depuis bien des années, Citroën, Peugeot et Renault ne sont plus présents sur ce segment. L’Allemagne a balayé la concurrence française, italienne… Et même, d’une autre façon, suédoise et anglaise.

    Lorsque « nos » constructeurs ont essayé de se mesurer directement aux excellences étrangères sans jouer avec la fameuse « exception culturelle » française, je n’ai jamais été touché… 605, 607 chez Peugeot. R25, Safrane chez Renault. Il manquait quelque chose. J’y inclurais bien les CX et XM mais j’ai le sentiment que Citroën ne s’est jamais attaqué de front au marché. Rouler dans une grande berline Citroën était un choix original, pas une alternative.

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    Pour la suite, j’élimine de facto la Vel Satis qui n’a jamais rien provoqué en moi. En revanche, je vois la France à travers l’Avantime, à travers la DS5.

    Renault a essuyé un échec commercial avec son coupéspace. Il n’en existe même pas 10 000. Mais quelle voiture ! Coupé de 4,64 mètres caché à l’intérieur d’une Renault Espace avec un 3 litres V6 sous le capot (le 4 cylindres et le Diesel arriveront plus tard), l’Avantime possède une ligne incroyable. Deux portières immenses, une position haute, une ambiance de TGV : l’exception française.

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    Citroën n’a pas été aussi radical avec sa DS5. Mais elle aussi ne ressemble à aucune autre (même si BMW développe sa gamme GT selon des critères équivalents). Elle incarne cette fameuse exception portée par la marque aux chevrons. Quelques touches distinctives participent à la particularité de cette DS5 : la confection bracelet de montre des sièges et un système de motorisation hybride Diesel / électrique. Et cette ligne possède un fort potentiel de résistance au temps. En attendant que Numéro 9 arrive dans sa définition commerciale – et depuis l’extraordinaire routière qu’était la C6 – la DS5 est bien ce qui se fait de mieux en France !

  • Dessins : Yves Dubreil raconte la genèse de Twingo

    Dessins : Yves Dubreil raconte la genèse de Twingo

    Pour célébrer le vingtième anniversaire de Twingo, Renault propose une collection de vingt dessins réalisés par Yves Dubreil, le père de la citadine magique.

    Yves Dubreil a vécu quarante ans et trois mois chez Renault. Durant cette carrière, il est allé de la Direction du Produit à celle de la Prospective et de l’Innovation, en passant par l’unité Sièges et les directions de projets véhicules.

    C’est à ce poste qu’il connait son plus grand succès avec le projet X06 devenu Twingo… Désormais retraité, « l’homme à la pipe et aux bretelles » a pris la tête de la Société d’Histoire du Groupe Renault (SHGR), une association qui a pour objectif de sauvegarder le patrimoine et la mémoire collective et d’assurer la diffusion de la connaissance historique.

    Par l’intermédiaire de la direction de la communication de Renault, il nous livre aujourd’hui une vingtaine de dessins pour raconter sa vision de la genèse de Twingo.