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  • Philosophie binaire : le véhicule autonome

    Philosophie binaire : le véhicule autonome

    Combien de volant possède un véhicule autonome ? Deux dans le cas d’un Citroën Grand C4 Picasso à double commande dans laquelle PSA a installé son système AVA de conduite autonome de niveau 3. Et j’en ai pris le « contrôle », quasiment.

    La quasi-totalité du réseau autoroutier français, des accords en Espagne, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas… Le Groupe PSA teste ses véhicules autonomes – niveaux 2, 3 et 4 – avec douze véhicules immatriculés, conduits par plus d’une centaine de personnes – dont je fais désormais partie – pour engranger des données. Ces 0 et ces 1 ont été enregistrés sur déjà 125 000 kilomètres de routes ouvertes.

    Sur la N118, de Vélizy – base de départ du Groupe – jusqu’à Orsay – mon ancienne université – le Citroën Grand C4 Picasso au coffre transformé en salle informatique lit les panneaux de signalisation, adapte sa vitesse à l’environnement et suit le parcours sans la moindre intervention humaine. Il devient possible de jouer avec son téléphone au lieu de se préoccuper des commandes.

    Pour obtenir les autorisations nécessaires, le Groupe PSA a dû créer un modèle à double commande. Un responsable du programme reste assis à droite avec la capacité de reprendre le contrôle quand le pseudo conducteur, mais vrai testeur, peut oublier qu’il conduit…

    Dans les faits, c’est tout ce que l’on peut imaginer d’un véhicule autonome. Il suit les limitations de vitesses (réelles, pas au compteur), anticipe très, très largement la gêne que peuvent générer les autres véhicules et s’avère assez peu souple lorsqu’il s’agit de suivre une trajectoire ou de modifier la vitesse.

    • Première réaction : l’arrivée des voitures autonomes va considérablement augmenter les temps de parcours, car les voitures vont faire attention les unes aux autres en réduisant les vitesses afin d’éviter tout accident. Ce n’est que lorsque tous les véhicules seront autonomes que les temps passés en voiture pourront enfin se réduire.

    Le Citroën Grand C4 Picasso est un véhicule autonome de niveau 3. PSA prévoit de mettre cette technologie sur le marché entre 2020 et 2025. Il regroupe ce que les marques Citroën, Peugeot et DS proposent déjà en conduite assistée (régulateur de vitesse intelligent et pilotage automatique sur voies rapides), en y ajoutant la dimension « sans les mains et sans les yeux ». Le conducteur n’est plus obligé de superviser la conduite en permanence mais il doit être en mesure de reprendre la main.

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    Face aux différentes affaires des véhicules autonomes de niveau 2 déjà sur le marché, une question me semblait immanquable… A-t-on déjà eu des accidents lors de ces 125 000 kilomètres d’essais. « Aucun », assure-t-on chez PSA. « Et il n’y a pas lieu d’en avoir. Nos experts ont pu reprendre le contrôle du véhicule dès qu’ils sentaient que le logiciel ne réalisait pas la manœuvre voulue. »

    Et voilà que me revient le débat philosophique qui avait animé des diners l’an passé… Que doit faire un ordinateur quand il détecte un accident inévitable. Face au capot, une famille qui traverse la route : si le véhicule freine et garde sa ligne, les probabilités que les piétons meurent est supérieure à la moyenne… Si le véhicule tente de les éviter, ce sont les occupants de la voiture qui risquent de perdre la vie.

    Les ingénieurs de PSA ont la réponse… Pour le moment, la conduite autonome est activable sur les voies rapides. Il n’est donc pas concevable qu’un tel accident puisse se produire. AVA, pour « Autonomous Vehicle for All » gère le trafic par une pluie de capteurs redondants. Et en effet, lorsqu’un scooter a eu l’idée de s’insérer sur la N118 devant nous, le Grand C4 Picasso a réduit son allure bien avant que le deux-roues ne soit sur notre file. Tout est fait pour que les comportements prévisibles soient anticipés.

    Mais si deux voitures décidaient de « foncer » dans le Grand C4 Picasso ? Il freinerait simplement pour éviter l’obstacle détecté. Sans que le logiciel ne puisse interpréter une éventuelle « attaque » de conducteurs malveillants. L’arrivée de ces systèmes en ville – où les dangers sont bien plus présents et vicieux – va demander d’autres puissances de calcul et de nouvelles interprétations.

    • Seconde réaction : mais quelle est donc la solution du cas incroyable du choix à faire entre le décès d’une famille qui traverse la rue et celui des occupants ? La philosophie devra l’emporter sur l’algorithme, un jour.

    Moral Machine existe (merci @yomz)… Ce test permet de découvrir ses propres réactions face au cas philosophique expliqué plus haut. Pas forcément convaincu par le côté « ingénieur » des gens de PSA, j’ai fait ce test. Et mon esprit cartésien suit quasiment tout le temps leur façon de fonctionner. Selon moi, la voiture doit rester dans sa file, freiner tant qu’elle peut et tant pis pour ce qui sera devant.

    Logique implacable dans ce cas. Mais d’autres progrès vont arriver. Les véhicules autonomes devraient être capables de détecter un danger « mortel » sur la file et d’analyser l’environnement pour éventuellement prendre la décision de se déporter. Quand ce sera arrivé, l’intelligence artificielle aura fait un énorme pas en avant et d’autres questions se poseront. A ce sujet, je ne peux que vous conseiller la lecture de Vanity Fair de ce mois-ci (Julianne Moore en couverture). Vous vous régalerez au sujet des petites guerres entre Larry Page, Mark Zuckerberg et Elon Musk au sujet de l’IA.

  • Essai Alfa Romeo Stelvio : Primo

    Essai Alfa Romeo Stelvio : Primo

    Depuis une bonne décennie, le plan produit Alfa Romeo subit des retards. Un lancement dans deux ans, remis deux ans plus tard et encore deux ans plus tard. Quand les Alfistes attendaient une renaissance, Milan restait inerte. Enfin. Après la Giulia, voici le Stelvio, le premier SUV de la marque. Mais ne vous attendez pas à une révolution.

    Entre 2005 et 2014, Alfa Romeo a présenté quatre plans de relance. Divers plans produits annonçaient l’arrivée d’une 4C et d’un SUV-D dès 2012, de la Giulia berline et break, d’une MiTo 5 portes et d’un Spider en 2013 et d’un SUV-E en 2014… Beaucoup de rêves.

    Ce n’est qu’en avril 2014 que les choses ont vraiment bougé. Huit personnes se sont retrouvées dans une nouvelle unité de travail, destinée à replacer Alfa Romeo dans son temps.

    De ces huit ingénieurs, l’équipe a changé de forme. Aujourd’hui, ils sont un millier, dont un quart à moins de 30 ans, à chercher des solutions d’avenir pour leur Marque.

    Leurs efforts sont déjà visibles sur Giulia et Stelvio… Mais leur route ne fait que commencer. Ancrés dans un univers Alfa Romeo, ils ont donné la priorité à la base technique et mécanique.

    Au volant du nouveau Stelvio, on retrouve les gènes d’Alfa Romeo. Tout SUV qu’il est, il respire la sportivité avec un ensemble moteur-boite (essence 210 chevaux, boîte auto à 8 rapports) excellent. Le châssis est au diapason.

    Alfa Romeo s’est très clairement concentré sur la conduite, le caractère. Il faut dire qu’en entrant dans l’habitacle des nouvelles créations d’Alfa Romeo, on est loin, on est très loin des standards d’autres constructeurs. La numérisation n’était pas une priorité. Chez Alfa, on conduit.

    Les choix techniques du récent SUV Stelvio soulignent cette gestion des priorités. Même en version quatre roues motrices Q4, la transmission envoie 100 % du couple aux roues arrière. Ce n’est qu’en cas de besoin qu’un transfert autorise la moitié – pas plus – à passer sur les roues avant. L’objectif était de gagner de la masse avec un système qui ne coûte que soixante kilogrammes. D’autres options ont été prises, comme l’arbre de transmission en fibre de carbone ou les portes, hayons, bloc moteur et suspension en aluminium.

    Face au défi que représentait de produire une voiture rapidement, Alfa Romeo a pris le pari de proposer un modèle fait pour le plaisir de conduire en délaissant certaines technologies.

    La marque s’en félicite presque. L’aspect fondamental de son image réside dans cette conduite sportive. Que faire d’aides qui agiraient directement sur le volant pour rester dans une voie ? C’est donc délibérément qu’Alfa Romeo se passe des développements les plus récents pour se contenter d’un régulateur adaptatif ou d’une simple alerte de franchissement de ligne. Il n’y a que ce qui est nécessaire pour obtenir les 5 étoiles EuroNCAP qui a été implémenté.

    Voilà pourquoi le style intérieur des nouvelles Alfa Romeo est aussi « classique ». Sur le Stelvio – qui sera prochainement commercialisé – les compteurs restent analogiques avec une énorme double casquette destinée à rendre homme au Coupé Bertone. Un dessin incompatible avec un affichage tête haute.

    Alfa Romeo procède par étape. Même si la clientèle BMW est un objectif, il faut surtout reconquérir le cœur des Alfistes. Ce n’est qu’à ce prix que d’autres ambitions pourront naître.

  • Essai Mazda MX-5 : séance de séduction

    Essai Mazda MX-5 : séance de séduction

    C’est un peu comme le jour de la rentrée au lycée… On retrouve ses copains et on découvre de nouvelles têtes, de nouvelles camarades de classe. Ce premier jour est un grand moment d’excitation avec l’annonce de l’emploi du temps et, toujours, les premiers regards vers des filles encore inconnues.

    Parmi toutes ces nouvelles amies, l’une d’elles surpassent les autres. Un charme, une beauté, un sourire. En quelques minutes, mon cœur a chaviré et je me suis pris à rêver.

    Arrête de rêver, cette fille est inaccessible… Et pourtant, il suffisait d’y croire, de vouloir vivre ses rêves. Un mois plus tard, je l’embrasse sans trop savoir comment j’ai pu réussir à l’approcher, à la séduire. Je fonds, je suis le plus heureux. Désormais, j’ai envie de tout faire pour elle, de tout faire avec elle.

    C’est un coup de foudre, un cœur qui chavire… Je ne vous raconte pas la suite, car les histoires d’amour finissent mal (en général).

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    Mais franchement, quelle différence avec le premier regard vers une Mazda MX-5 ? Evidemment qu’elle paraît inaccessible. Dans un pays qui établit ses records de vente avec des Renault Clio blanche, il paraît bien illusoire de croire que l’on sera bientôt au volant d’un roadster… Roadster, c’est comme cabriolet, mais en branchouille.

    Jouons un peu… Et si j’allais choisir ma nouvelle Clio ? Version Intens, moteur dCi 90, peinture blanche (j’y tiens) : 20 990 euros.

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    Et maintenant, place à une Mazda MX-5… Une folie ? Complétement, une folie à 24 800 euros. Evidemment, l’écart est énorme. Et c’est bien logique, l’écart est bien énorme entre la conduite d’une Clio blanche et le plaisir d’une MX-5. (Et puis franchement, 4 000 euros !)

    Voilà… Au premier coup d’œil, on désire une MX-5. Et lorsque l’on comprend qu’elle est accessible, on se prend à rêver.

    Depuis que je teste des voitures de série, et que je rencontre des gens qui essaient de faire la même chose, je n’ai jamais entendu un tel consensus. Entre ceux qui en ont eu une, qui en ont une ou qui en auront une un jour, on atteint la quasi totalité du panel. Si ça vient d’une telle brochette de spécialistes, c’est qu’il doit y avoir un truc.

    Il y a un truc dans cette Mazda MX-5

    C’est évident qu’il y a un truc… Il y a un truc que personne d’autre ne fait ou ne sait faire. Mazda a créé une machine à s’amuser. Comme tout bon jeu, la règle est simplissime. Tu appuies sur le contact et tu souris. C’est terrible comme le conducteur qui découvre ce roadster peut avoir un visage niait avant même de passer le deuxième rapport !

    La position de conduite est désormais calquée sur les autres réalisations Mazda. Disons que si BMW fait figure de référence, Mazda est dans cette lignée. Tout est orienté pour le conducteur et ça fonctionne. Et quelle commande de boîte de vitesses !

    Avec son petit moteur 1,5 litre atmosphérique, la plus petite des Mazda MX-5 n’est pas la meilleure voiture du monde… Non, il est certain qu’elle n’est pas la meilleure voiture du monde. Mais c’est quoi la meilleure voiture du monde ? C’est vraiment indéfinissable et sans borne, non ? Cette MX-5 est donc bien une meilleure voiture du monde.

    Pour se faire plaisir sur route ou sur circuit !

  • Essai Hyundai Tucson : pourquoi, pourquoi pas ?

    Essai Hyundai Tucson : pourquoi, pourquoi pas ?

    L’avènement de l’économie de marché est une chance fabuleuse… Il permet à chacun de profiter d’un libre arbitre, d’être maître de ses choix. Il permet surtout à de nombreux constructeurs de proposer des produits très comparables et de mettre le consommateur dans une situation des plus délicates. Comment choisir ?

    Il y a moins de dix ans, Nissan lançait son Qashqai. Le concept n’était pas si révolutionnaire, mais son application l’était. Le succès fut franc et massif et il a fallu des années aux autres constructeurs pour aligner un produit comparable.

    En 2015, les « crossovers » compacts se trouvent dans quasiment toutes les gammes.

    Dans une étude menée en début d’année par Nielsen, plus de la moitié des acheteurs affirmaient prendre moins d’un mois pour trouver leur nouveau véhicule. Cette semaine, la responsable du secteur automobile de Google France ajoutait quelques données intéressantes. Liv Montmerle assurait qu’une recherche générique sur le terme « SUV » offrait de nouvelles perspectives à des marques moins connues. Tandis que quatre modèles étaient précédemment suivis, « les acheteurs considèrent désormais 8 à 10 marques ». Quatre futurs propriétaires sur cinq utilisent internet pour faire leur choix, mais seulement 36 % visitent un site de constructeur ou de concessionnaire… L’immense majorité passe donc sur des sites comme celui-ci et le client voit une douzaine de sites internet avant de faire son choix, souvent définitif. Moins de la moitié se rend en concession dans le cadre de sa recherche et un quart ne teste même pas la moindre voiture avant de signer le bon de commande (!).

    Tout ceci pourrait être particulièrement positif pour mon Hyundai Tucson. S’il y a quelques petites années, un acheteur ne considérait que quatre modèles, la marque coréenne ne devait pas souvent apparaître… Avec huit à dix marques désormais analysées, le Tucson est forcément dans le viseur.

    Mais comment, en étant parmi les dix, voire les huit finalistes, placer le Hyundai Tucson au premier rang… Car, il faut bien l’avouer, nos clients n’achètent qu’un seul SUV à la fois.

    Je dirais que le premier critère est la marque. Ça englobe à peu près tout ce qui peut attirer (ou repousser) un acheteur en dehors du produit : la notoriété, l’image, le réseau… Ensuite, il y a le produit en lui-même, avec le design, les équipements, l’habitabilité, la motorisation… (ordre à établir selon le segment). Enfin, le tarif ou plutôt l’offre et la négociation permettent d’achever le travail.

    Pour le Tucson, la qualité du produit ne fait aucun doute. Dans la lignée des SUV modernes, la ligne est travaillée et réussie. A conduire, il se comporte effectivement comme une Hyundai. Selon moi, les Hyundai parviennent toujours à être facile à conduire et d’une grande souplesse. De la i20 à cette Tucson, une Hyundai est zen et c’est une vraie performance d’ingénierie.

    Mais pourquoi choisir un Hyundai Tucson, plutôt que les Peugeot 3008, Nissan Qashqai, Citroën C4 Cactus, Volkswagen Tiguan, Renault Kadjar, Ford Kuga, Audi Q3, Toyota Rav4, Kia Sportage ou Mercedes GLA ? A 30 000 euros, l’offre est particulièrement riche… Et Hyundai (c’était encore avec le ix35) n’entre pas dans le top 10 au cours des neuf premiers mois de l’année.

    Evidemment, le iX35 était en fin de vie. Il est tout à fait acceptable de voir ses ventes s’effondrer en attendant l’ouverture des commandes d’un nouveau modèle prometteur.

    Mais comment Hyundai va pouvoir convaincre face aux marques françaises, aux allemandes, à Ford, Toyota ou même au cousin Kia ?

    Le produit n’est pas moins bon, il est même franchement meilleur que la majorité de ses dix concurrents précités, pour la conduite, le design extérieur, l’habitabilité et les équipements. Et s’il paraît difficile d’atteindre les 25 000 Peugeot 3008 distribués entre janvier et octobre, voire les 21 000 Nissan Qashqai, Hyundai mérite très largement de doubler les 4 707 ix35 distribués sur la même période.

    Encore faut-il faire entrer le réflexe Hyundai dans la tête des futurs clients. Et c’est un peu pour ça que l’on a créé des départements marketing. L’Euro 2016 en France, où le logo coréen sera très présent, participera à un renforcement de la notoriété, mais il faudra encore travailler sur l’image. L’implication en Championnat du Monde des Rallyes devrait être surexploitée et l’on attend avec impatience le déploiement d’une gamme N. Si ça ne fera pas le gros des ventes, ça renforcera certainement l’envie de beaucoup de clients de s’intéresser à la marque.

    Et ce travail auprès du grand public va également devoir se faire en interne, car le positivisme manque. Dans le cote d’amour des constructeurs organisée par la branche des concessionnaires VP du CNPA, Hyundai est au dernier rang (27e sur 27) selon 29 critères avec une note de 3,9 / 10.

  • 11,99 kWh / 100 km en Nissan Leaf 30 kWh

    11,99 kWh / 100 km en Nissan Leaf 30 kWh

    Après un podium national lors du Volkswagen Think.Blue Challenge 2012, une victoire catégorie Extra et podium scratch des Audi Endurance Experience 2014/2015, une victoire au classement Consommation et un podium FIA lors du Rallye Monte-Carlo ZENN, voici un nouveau trophée pour AUTOcult.fr : victoire au Challenge LEAF 30kWh du col du Turini !


     

    L’unité de mesure de la « consommation » d’une voiture électrique est devenu l’autonomie. La crainte de ne pas être en mesure de boucler des « voyages » a entrainé ce nouveau raisonnement. Mais pour l’immense majorité des conducteurs qui parcourent moins de 100 kilomètres par jour, la consommation réelle devrait être prioritaire.

    La semaine dernière, j’ai participé à un petit challenge amical organisé par Nissan autour d’un circuit tracé entre Nice, Menton, le Col de Turini, Utelle et Saint-Jean-Cap-Ferat. Sur ce parcours de 151,5 km, il fallait consommer le moins possible au volant d’une Leaf de nouvelle génération, dotée de la batterie 30 kWh.

    Evidemment, la première partie (72,7 km) de Nice au sommet du Col de Turini à 1 607 mètres d’altitude a réclamé une large majorité de l’énergie nécessaire au trajet global. Pour mener la Leaf sur ce sommet du Championnat du Monde des Rallyes, j’ai consommé 21,2 kWh / 100 km. Au sommet, le tableau de bord indiquait qu’il restait 46 % de batterie… Il semblerait que ce soit un record égalé.

    J’ai la fâcheuse tendance à essayer de gagner le moindre petit challenge.

    Changement de conducteur. Je passe à droite de Sébastien Gall du Leaf France Café. Nous avons continué à « jouer la gagne » sur les 78,8 derniers kilomètres en descente, puis en ville. Résultat : une consommation de 3,5 kWh / 100 km pour terminer la boucle !

    Au total, nous avons consommé 11,99 kWh / 100 km pour passer du niveau de la mer à 1 607 mètres et revenir. Le parcours n’a évidemment rien à voir avec celui d’un cycle d’homologation (ah ah !) et notre conduite était plutôt celle d’une compétition amicale.

    Comme on a roulé pour gagner, il convient de prendre les moyennes de tous les participants pour avoir un panel un peu plus représentatif. Quand on regarde la moyenne des quinze voitures alignées, la montée a réclamé 22,6 kWh / 100 km et la descente 5,4 kWh / 100 km. Soit, pour les 151,83 km, une consommation de 13,76 kWh / 100 km.

    Vous n’en avez pas encore assez de cette pluie de chiffres ? Nicolas Meunier avait rassemblé les données constructeurs des cycles d’homologation. Ça date de 2012 : une Nissan Leaf est vendue pour une consommation électrique de 13,7 kWh / 100 km, quand une Renault ZOE est à 10,1 kWh / 100 km et une Tesla Model S est à 19,9 kWh / 100 km.

    Note pour la Renault ZOE : j’avais gagné le classement de la consommation du Rallye Monte-Carlo ZENN en bouclant les 208 km, dont cinq tests de régularité, à 14,1 kWh / 100 km de moyenne.

    Note pour le Col de Turini : je l’ai fait dans le sens Sospel – La Bollène et c’est toujours aussi incroyable !

    L’intérêt de cet essai était aussi de prouver que l’on pouvait largement parcourir 150 kilomètres dans des conditions aussi particulières (ascension à 1 607 mètres d’altitude) sans jamais se soucier de l’autonomie restante. Au terme de la boucle, il nous restait 46 % d’autonomie. Avec sa nouvelle batterie (des cathodes de plus fortes densités), cette Leaf 30 kWh ne diffère que par son autonomie en hausse de 26 %, un poids supérieur de 21 kg et de nouvelles fonctionnalités sur le système NissanConnect.

    Selon le cycle d’homologation, il est aujourd’hui possible de parcourir 250 km en Nissan Leaf. Et pour les plus joueurs, les 300 kilomètres doivent se faire sans trop de difficultés ! De quoi ne brancher sa Leaf qu’une fois par semaine pour de petits rouleurs !

    La Leaf 24 kWh reste au catalogue Nissan avec un prix en baisse de 700 euros. La Leaf 30 kWh coûtera 2 000 euros supplémentaires.

  • Essai Audi A7 Sportback : Dictator

    Essai Audi A7 Sportback : Dictator

    J’avais envie de partager mon bonheur d’être aller au Concours d’Elegance de Chantilly au volant d’une Audi A7 Sportback dotée d’un exceptionnel moteur biturbo Diesel. Sa ligne art-déco, son couple démentiel… Et puis je me suis perdu dans le jukebox.

    Ah ces nouvelles technologies… Désormais, plus besoin de chercher une radio qui correspond à ses goûts, pas la peine de trouver des CD vieillot ou de remplir une clé USB. Dans l’Audi A7 Sportback, outre un chargeur de 6 DVD, on dispose d’un jukebox pour conserver sa propre musique sur un disque dur placé dans la voiture.

    Je me suis donc amusé à fouiller dans cette étonnante playlist, déjà présente. Hotel California, ok, l’intégrale de Michel Berger, pas ce soir, Simon & Garfunkel, Christine & the Queens et la bande originale de The Dictator.

    Et là, une révélation. L’Amiral-Général Aladeen au volant de cette A7 Sportback lors de son arrivée au Roosevelt Hotel de New-York (baptisé Lancaster dans le film) avec sa version personnalisé de The Next Episode emprunté à Dr Dre et Snoop Dogg.

    Nous voici dans un délire bien personnel avec le toit ouvrant ouvert et des enceintes Bang & Olufsen poussées à des volumes légèrement trop élevés. Dans une voiture à 85 000 euros à écouter du rap de dictateur africain.

    Et cette question : on en est où de l’image de marque d’Audi ?

    En France, un sondage publié en début d’année plaçait Audi au premier rang des constructeurs automobiles en termes d’image de marque. Un plébiscite pour « l’élégance de ses carrosseries, la qualité de sa finition et sa réputation de haute technologie ». Que des qualificatifs qui conviennent parfaitement à l’A7 Sportback.

    Et pourtant, Audi est la cible des haters. Lecture de forums : « Une sorte de marque hissée comme une bannière de la réussite sociale », « une voiture de frimeurs »… Audi représente tout ce que déteste cette France pessimiste qui préfère le statu quo à la moindre prise de risques.

    Il faut pourtant avouer qu’Audi n’est pas le premier symbole de la prise de risques à travers ses productions. De l’A1 à l’A8, avec la collection de Q et les TT et R, la marque aux anneaux déploie sa recette sans perdre ses clients.

    Est-ce que les reportages sans fin diffusés à la télévision ont profondément marqué nos abonnés à Télé-Loisirs ? Voir ces RS6 traverser la France pour – éventuellement – passer des marchandises a peut-être animé une frustration. A moins que Le Transporteur, mis en avant directement par Audi, soit à blâmer.

    Du reste, j’ai le sentiment qu’Audi est de moins en moins la cible de ces fameux aigris. Il faut dire que la marque a très bien communiqué. Si elle produit des modèles très sportifs, elle se repose sur une historique série de victoires aux 24 Heures du Mans, des succès sur toute la planète en GT3 et un fort engagement en DTM (on en reparlera quand on aura digéré le controversé et vengeur Schieb ihn raus! du Dr Ulrich).

    C’est encore plus par la qualité de ses produits qu’Audi mérite la première place du sondage de l’image de marque. J’avoue avoir du mal à classer Audi, BMW et Mercedes. Les trois constructeurs ont des styles et des publics différents. Globalement, Audi n’est pas meilleur que BMW ou Mercedes, ni moins bon. Audi attire différemment d’une BMW ou d’une Mercedes.

    L’A7 Sportback, pour enfin en reparler, est magnifique, avec un charme qui la démarque des grandes berlines. La ligne de toit et sa descente en hayon est un coup de crayon qui restera dans les mémoires…

    Mais tout ça, c’était avant la crise lancée par les Etats-Unis autour des moteurs Diesel Euro 5 du Groupe Volkswagen… A quel point l’image de marque d’Audi sera touchée par cette affaire ? En tout cas, le V6 BiTDI continue de tracter l’A7 via le système quattro. Et quand ça tracte, ça tracte très fort !

  • 1500 kilomètres pour un essai : Audi A8 quattro

    1500 kilomètres pour un essai : Audi A8 quattro

    Certaines automobiles vous donnent l’envie de vous laisser conduire plutôt que d’en prendre le volant. Cette Audi A8 pourrait faire partie de celles là, tant l’espace arrière est accueillant. Cette fois, je laisserais volontiers la banquette arrière aux grands patrons ou aux enfants et prendrais le volant de la plus limousine des Audi.

    Audi A8 quattro

    Sportivité ? Oubliez, ou presque, mais gardez la dans un coin de votre tête. L’A8 n’est pas une sportive. Quelques kilomètres sur circuit vous confirmeront cela. Elle est une grande dynamique. Oui, son poids la limite, son gabarit ne la rend pas spécialement agile là où une une S1 ou une TTS pourraient réaliser des exploits. Il faut avouer que la ville n’est pas le terrain de prédilection de l’A8 non plus. Ses proportions ne sont pas tout à fait taillées pour les rues étroites de nos centre-villes. L’A8 est une grande routière, les espaces autoroutiers sont son terrain de jeu. Les 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 et 8 vitesses de la boîte automatique STronic s’enchainent sans broncher. L’imposante teutonne s’élance sur le bitume lisse. A un peu moins de 2000 tours/minute, les 130km/h sont une fleur, une habitude, un rythme de croisière pour le paquebot. Une fois arrivés sur les autoroutes allemandes, les vitesses plus élevées n’en perturbent pas l’A8. Le châssis se montre assez autonome, s’adaptant au mieux aux conditions de route, à la vitesse. L’A8 nous conduit plutôt que le contraire.

    D’ailleurs, je disais « Sportivité ? Oubliez, ou presque. » mais n’oublions pas l’efficacité. Reprenons le volant laissé sur l’autoroute. Cette A8 m’a laissé pantois, tant son système quattro nous a transporté sans faillir dans des conditions les plus difficiles. Malgré ses 2 tonnes, l’A8 n’a fait qu’une bouchée des chemins glacés et des routes caillouteuses rencontrés en haute montagne. En première ou en deuxième, sans broncher, sans vaciller.

    Audi A8 quattro

    A son bord, le confort est au paroxysme, sièges larges chauffants, massants, réglables au centimètre, dans tous les angles possibles et imaginables, ou presque. J’ai particulièrement aimé les appuie-têtes réglables en largeur et l’accessibilité générale à son intérieur.  Question conduite, j’aurais juste aimé trouver au sein de l’affichage tête haute un rappel de la vitesse fixée au cruise control. Le levier de vitesse est facile d’emploi, avec les modes D et S accessibles d’un clic du levier. Les commodos et fonctions tombent bien en main. On ne cherche pas, tout parait automatique après quelques heures. Une chose peut être : bon nombre de boutons me sont parus futiles. Sans doute n’ai je pas passé assez de temps à son volant pour me rendre compte de l’utilité de chacun. 1500 kilomètres tout de même, j’en serais presque gourmand.

    Je n’avais jamais pris le volant d’une auto si massive, taillée dans la masse et pour autant si efficace. J’en fus véritablement charmé, tant, malgré son imposante taille, elle m’a parue simple d’utilisation.

    Sans intérêt / Sans conviction / Dans la moyenne / Mérite le détour / Exceptionnelle limousine / AUTOcult !

     

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  • Toyota GT86 : moderne, dans la lignée de ses aïeules

    Toyota GT86 : moderne, dans la lignée de ses aïeules

    Toyota 2000 GT, Toyota S800, Toyota Celica, Toyota Supra, Toyota GT86 : la lignée est assurée avec la petite dernière de chez Toyota. Construite avec Subaru, la GT86 n’en est pas moins une digne héritière de ses aïeules précédemment nommées.

    Toyota GT86, Toyota 2000GT, Toyota S800
    Toyota GT86, Toyota 2000GT, Toyota S800

    La GT86 est un coupé 2+2, voué au plaisir de conduire, de piloter même. Moteur 2 litres de 200 cv, propulsion, répartition des masses avant-arrière à 53%-47%, centre de gravité bas et différentiel à glissement limité font d’elles une des références de sa catégorie.

    Elle n’est pas sans rappeler la 2000GT, la Supra. Avec une roue à chaque coin, elle s’en retrouve bien équilibrée. A bord, l’environnement est bien bien. Les sièges maintiennent bien. On se sent bien dans cette sportive financièrement accessible. J’ai particulièrement aimé me retrouver « le cul par terre », tant cette GT86 est basse. Quel plaisir !

    Le volant, le levier de vitesse, les pédales aussi sont bien placées, leurs ergonomies sont bien étudiées. Rien ne choque, si ce n’est la qualité japonaise, fidèle à son mythe, mais en progression tout de même. Petit caprice, j’ai beaucoup aimé les palettes de la boîte semi-automatique. Elles « tombent » bien sous les doigts, derrière le volant, les mais bien placées à 9h15, 10h20.

    En route, la GT86 se montre être d’une efficacité, d’une simplicité rare, surtout avec les palettes de la boîte semi-automatique au volant. Elle est facile à conduire, facile à tenir, facile à emmener, mais une fois dans le vif du sujet, il faut se montrer très précis pour ne pas perdre l’efficacité. Dans le vite, la GT86 est assez précise, nous rappelant parfois qu’elle est l’héritière des modèles sportifs des années 70. En bref, c’est une propulsion. Dans le serré, elle en devient joueuse, train avant précis et train arrière baladeur. Il faut du doigté pour que cette belle Japonaise ne se dandine pas trop du popotin. Ne pas arriver trop vite, ne pas accélérer trop tôt. C’est un régal, elle est vraiment amusante, elle nous ravit et provoque le sourire, vraiment ! Son moteur et ses 200cv « donnent » bien, quand sa boîte (peut être un poil longue) est bien étagée.

    Vous remarquerez que je n’ai pas parlé des places arrières : elles ne sont existantes que pour les contorsionnistes, les petites tailles. Mais la GT86 est-elle une familiale? Non. Elle est là pour que nous prenions du plaisir, et joue son rôle à la perfection.

     

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    Toyota GT86
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    Toyota GT86
  • Essai course : Renault Clio R3T

    Essai course : Renault Clio R3T

    Au lendemain du Rallye Mont Blanc Morzine, j’ai été convié à essayer la nouvelle Renault Clio R3T, nouvelle née de chez Renault Sport. Sur une base d’essais tracée dans les montagnes, quelques pilotes et moi-même avons pu nous rendre compte des performances de la petite nouvelle de Renault Sport. Découverte et sensations fortes.

    Le cadre est fantastique. Le lac de Montriond s’étend au loin dans la petite vallée. Le ciel bien bleu reflète dans la robe verte du lac. La petite équipe Renault Sport s’affaire autour de la nouvelle venue. Tout le monde n’en a que pour elle en ce dimanche matin.

    Sur place, l’équipe prend soin de ses convives, il est rare d’être invité à tester, même en passager, une voiture de course. On veille au grain pour nous informer de la nouvelle née, nous mettre en condition avant les quelques kilomètres de run. Une fois en place à la droite du pilote officiel Renault Sport Quentin Gilbert, on se sent en sécurité, bien harnaché, bien en place.

    Sur la ligne de départ, la procédure de départ est en route. 5, 4, 3, 2, 1, c’est parti ! Le départ n’est pas des plus explosifs, mais une fois que les enchaînements arrivent à grande vitesse, le contexte change. En courbe rapide, la Clio R3T ne bouge pas, elle garde son cap. C’est là son point fort, son châssis. Les virages s’enchaînent rapidement et proprement. Quentin Gilbert est précis dans son pilotage, la Clio suit ses instructions sans faillir. On le sent : les ingénieurs du losange se sont concentrés sur le châssis. Pour que cette Clio R3T soit bien suspendue malgré une exploitation des plus extrêmes, on retrouve des suspensions Sachs à chaque roue. Elles offrent à la Clio R3T une stabilité à toute épreuve.

    Côté moteur, Yann Paranthoen, responsable du développement, témoigne : « La base de la Clio R3T est la Clio R.S. Autant dire que la performance était de là avant que nous commencions à travailler sur la version course. Mécaniquement nous sommes proches du moteur de série de la R.S. Seuls les coussinets, les bielles et les pistons sont typés compétition. Le reste est de série, de façon à baisser les coûts. Même le turbo est de série, il provient de la Mégane R.S. Le moteur affiche 242cv pour un couple de 48m/kg. Avec la Clio R.S. comme base, les liens entre série et compétition sont directs et très importants pour nous. » conclut-il.

    Mais pour que la Clio R.S. devienne R3T, le volume de travail a été conséquent. Plusieurs mois d’études et de conception ont été nécessaires, avec pas moins de 7000 km de développement parcourus sur un an. Pour cela, les pilotes tels que Quentin Gilbert, Manu Guigou, Pierre Campana, le Suisse Laurent Reuche, Jérémie Serieys, le Finlandais Jukka Korhonen ou le Belge Kris Princen ont été choisi. Autant dire qu’avec des pilotes de ce calibre, les ingénieurs de la marque au losange ont pu tester moult types de pilotage : des plus agressifs aux plus calmes, des plus téméraires aux plus perfectionnistes. Idéal pour que cette petite bombinette soit adaptée à tous les pilotes qui l’emmèneront sur les spéciales du monde entier. Renault organisera d’ailleurs une coupe dès l’an prochain avec cette Clio R3T. Les rallyes sur lesquels se disputeront la coupe ne sont pas encore annoncés, mais on sait déjà que cette coupe remplacera l’actuel Challenge Renault Sport. Nous en serons plus lors du Rallye de France Alsace.

    Pas moins de 20 voitures sont en cours de montage ou roulent déjà. Parmi les heureux propriétaires, on compte par exemple les équipes Chazel Technologies, Daumas Sport et Automeca. Cette dernière se classait d’ailleurs 5ème du classement général du Rallye Mont Blanc Morzine avec la Clio R3T, raflant par la même occasion le groupe R et la classe R3T. La petite dernière de Renault Sport a l’air bien née.

     

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  • Essai Skoda Octavia RS : cuisine tchèque

    Essai Skoda Octavia RS : cuisine tchèque

    Vous rêvez d’une Golf GTI mais votre raison vous incite à préférer un modèle plus habitable ? Skoda vous apporte la solution rêvée ! Cette nouvelle génération d’Octavia RS Combi reprend la motorisation et les équipements de la star des compactes pour les installer dans un très spacieux break.

    Afin de suivre son engagement en Championnat du Monde des Rallyes, Skoda se dote d’une gamme RS en 2002. L’Octavia RS de première génération est équipée d’un 1,8 litre turbo de 180 chevaux. Son succès encourage la marque tchèque à continuer. Les deuxièmes Octavia RS berline et Combi arrivent en 2005 avec un 2,0 litres essence TSI de 200 chevaux, un 2,0 litres Diesel TDI de 170 chevaux et la boîte DSG en option. L’an passé, l’Octavia RS de troisième génération est passée au TSI de 220 chevaux et au TDI de 184 chevaux, toujours disponibles en DSG.

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    Pourquoi cette Octavia RS fonctionne-t-elle ? La berline s’affiche à 29 900 euros, le break est disponible à partir de 31 000 euros… Alors qu’une Golf GTI – même si elle s’avère plus performante – débute à 32 500 euros. Dans la galaxie Volkswagen, Skoda parvient à proposer des modèles reprenant les composants du groupe à des tarifs très attractifs.

    Cette Octavia de troisième génération dévoile la nouvelle identité de la marque, plus angulaire. La version RS se distingue par des boucliers spécifiques avec des prises d’air en nid d’abeille, des antibrouillards positionnés plus hauts et des phares au Xénon. A l’arrière, un bandeau réfléchissant rouge accompagne les deux sorties d’échappement et un spoiler prolonge le toit.

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    L’habitacle est également travaillé pour offrir une touche un peu plus sportive. Le volant est spécifique à la RS, comme le pédalier et les sièges en cuir et tissu. Sans être aussi beau que des vrais, les inserts de « type carbone » ajoutent une touche originale.

    En dehors de la conduite, le vrai point fort de l’Octavia RS reste son extraordinaire habitabilité. A l’avant et à l’arrière, l’espace est équivalent à un modèle de la catégorie supérieure tout en proposant un coffre immense de 610 litres (590 litres pour la berline) et plus 1740 litres avec les sièges rabattus.

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    Un système de double plancher particulièrement bien pensé permet de compartimenter l’immense coffre selon les besoins.

    Au volant, les lettres RS prennent le dessus. On oublie l’incroyable espace pour s’amuser. Le 2,0 litres TSI profite avantageusement de son turbo pour répondre à la moindre sollicitation avec 350 Nm de couple. Et un petit artifice, un « générateur de bruit solidien », permet d’amplifier les sensations acoustiques à l’intérieur de l’habitacle. Les 220 chevaux font le reste pour atteindre 100 km/h en 7,1 secondes avec la boîte DSG et une vitesse maximale de 244 km/h.

    Et si vous n’avez pas envie de ‘rouler’, cette Octavia RS propose une large série d’équipements dédiés à l’aide à la conduite. A tel point que l’on peut jouer à se laisser guider par une voiture partiellement autonome. Une petite aventure entre Paris et Auvers-sur-Oise à relire sur AUTOcult.fr.

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    L’AUTO est-elle cult ?
    Une Skoda Octavia Combi en version RS est un mélange un peu étrange, mais peut-être aussi le meilleur de deux mondes. Un immense break proposé à 32 500 euros capable de procurer un vrai plaisir de conduite avec un moteur essence turbocompressé de 220 chevaux et une boîte de vitesses DSG fidèle à sa réputation. L’ajout de nombreux équipements d’aide à la conduite en fait un choix particulièrement sûr.

    Sans intérêt / Sans conviction / Dans la moyenne / Mérite le détour / Exceptionnel / AUTOcult !

    Quelques données :
    Moteur : Essence 4 cylindres en ligne, turbocompressé
    Cylindrée : 1 984 cm3
    Puissance : 220 chevaux / 162 kW à 4 500 tours/min.
    Couple : 350 Nm à 1 500 tours/min.
    Transmission : roues avant motrices, boîte automatique séquentielle à six rapports
    L/l/h (mm) : 4 685 / 1 814 / 1 452
    Poids à vide : 1 462 kg
    Capacité du coffre (l.) : 610 / 1 740
    Vitesse maximale : 244 km/h
    0-100 km/h : 7,1 secondes
    Consommations urbain / extra-urbain / mixte (l. / 100 km) : 7,7 / 5,3 / 6,2
    Emissions de CO2 : 149 g/km

  • Essai Ford C-MAX 1.0 EcoBoost 125 : size doesn’t matter

    Essai Ford C-MAX 1.0 EcoBoost 125 : size doesn’t matter

    En France, la noblesse n’est plus à la mode. Les crises successives et les gouvernements ont guillotiné les blocs de six ou huit cylindres. Aujourd’hui, le quatre en ligne est la norme. Et bientôt, le downsizing aura raison du marché. Ford en fait un parfait exemple en plaçant un tout petit moteur de trois cylindres dans un gros C-MAX.

    4,38 mètres, 3 cylindres, 999 cm3… Un moteur d’une taille à peine réaliste pour une citadine dans un spacieux monospace !

    Depuis quelques années, le downsizing est à la mode. Un bien, un mal ? Sur le papier, que du bien !

    Un ingénieur au tableau
    Un gros moteur (entendons un moteur à forte cylindrée) fait tourner des pièces de masse relativement importante, sur des distances plus grandes. La dépense d’énergie nécessaire pour animer ces éléments en mouvement et lutter contre les frictions pénalise le rendement global.

    Réduire les tailles et les masses permet d’augmenter ce fameux rendement et, donc, de réduire la consommation de carburant. Cette technique autorise également des réglages plus fins avec une combustion dans de petits volumes. Mais comment atteindre de mêmes niveaux de performances en diminuant toutes les tailles ? Comment ne pas avoir un moteur vide de couple ? Le turbocompresseur et l’injection directe deviennent la norme. Désormais maîtrisés, ils permettent d’appliquer à chaque cylindre un volume de mélange supérieur.

    A l’image des énormes progrès réalisés sur les moteurs Diesel ces dernières années, c’est désormais sur les blocs essence qu’il y a un vrai bond en avant.

    Yeux fermés, démarreur
    Avant même d’entendre ce minuscule moteur, je veux le voir. Capot ouvert, il parait loin, très loin. Si l’habitacle n’était pas si spacieux, je dirais même que c’est un moteur central avant ! Le bloc est placé sous le pare-brise, sur la superficie d’une feuille A4. Et il ne pèse de 97 kilogrammes. Donnée constructeur, vous vous imaginez bien que je n’ai pas tout démonté pour le mettre sur un pèse-personne…

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    Retour dans l’habitacle, démarrage. Un peu de vibrations. Montée des rapports, le moteur grimpe vite dans les tours. On joue beaucoup avec la commande de boîte six vitesses pour accélérer. Quelques kilomètres pour trouver ses marques, la conduite devient plus naturelle. Le moteur possède suffisamment de couple pour ne pas brouter lors de reprises en sous-régime.

    Incolore, indolore
    Lorsque je teste une voiture récente, je trouve terrible de devoir descendre des rapports pour retrouver un peu de couple en sortie de virage. En conduite normale, je préfère attendre patiemment que le moteur reprenne des tours plutôt que de m’obliger à jouer avec la commande de boîte. Mais certains blocs n’autorisent pas cette paresse. Sous 1 500 tours, rien. C’était le piège que je tendais à ces seuls 3 cylindres.

    Entre parenthèses, je viens de faire le même petit test avec un vieux quatre cylindres turbo diesel d’une autre marque… Le système « stop & start » s’enclenchait bien trop vite et faisait caler le moteur ! D’accord, s’amuser à aller chercher les plus bas régimes, c’est mal. Mais que le stop & start coupe le moteur, c’est encore plus mal !

    Retour dans notre Ford, le couple est présent, les reprises suffisantes. Rien d’extraordinaire. Que de l’ordinaire. Et c’est là qu’est la performance.

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    Ford vend ce downsizing : un trois cylindres de 999 cm3 aux performances d’un quatre cylindres de 1600 cm3. Les 125 chevaux Ford surclassent les 115 chevaux d’un quatre cylindres 1600 cm3 de la concurrence testé en parallèle, sur tous les plans.

    Une qualité, pas de défaut
    Suis-je trop positif pour qualifier ce moteur d’ingénieurs qui n’est autre qu’un moteur aux performances normales ? C’est justement parce que sa conception est différente et que les sensations sont rigoureusement celles que l’on attend d’un moteur placé sous le capot avant d’une traction destinée à véhiculer jusqu’à cinq passagers avec leurs bagages que j’ai apprécié ces quelques centaines de kilomètres.

    Longtemps, j’ai attendu que les moteurs essence (qui devraient être la norme pour les voitures particulières) profitent des mêmes progrès réalisés sur les moteurs Diesel durant ces deux dernières décennies. Enfin, Ford – comme d’autres – parvient à de vrais résultats.

    Reste le point crucial de la consommation. Je n’ai pas essayé de battre un record : 6,1 litres / 100 kilomètres de moyenne (Données constructeurs : 5,1 litres / 100 km). Il est donc très possible de passer sous les 6 litres en usage quotidien mêlant voies rapides et parcours urbain. Là encore, l’EcoBoost atteint de bons résultats.

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    Voilà pourquoi Ford a déjà produit plus de deux millions de moteur de cette famille EcoBoost, au rythme de 100 000 par mois. Et voilà pourquoi ce trois cylindres de 999 cm3 a été élu meilleur moteur de l’année en 2012 et 2013.

    Et le reste
    L’habitacle est très spacieux, avec des tablettes à l’arrière, et la technologie embarquée est dans la lignée de ce que propose Ford depuis quelques années. Ford est devenu une marque « techno ». Avec la finition Titanium et les différents packs : Freinage automatisé, avertissement de franchissement de ligne réglable, lecture des panneaux de signalisation, détection de somnolence, surveillance des angles morts… Ça bipe et ça clignote partout, j’aime beaucoup. En revanche, l’écran central de 5 pouces s’avère bien trop petit. Le dessin de la planche de bord est très estampillé Ford. Une affaire de goût. Même chose avec le volant dont les repose-pouces sont proéminents à 10h10.

    Cette AUTO est-elle cult ?

    Les réfractaires aux SUV et aux moteurs Diesel y trouveront leur bonheur. Proposé à 29 700 euros options comprises (25 550 euros hors option), le C-MAX EcoBoost est plus abordable que les derniers modèles sortis sur le marché. Un bon choix de père de famille.

    Sans intérêt / Sans conviction / Dans la moyenne / Mérite le détour / Exceptionnel / AUTOcult !

    Quelques données :
    Moteur : essence 3 cylindres en ligne 12 soupapes
    Cylindrée : 1,0 litre
    Puissance : 125 chevaux
    Couple : 170 Nm à 1 500 tours / minute
    Transmission : aux roues avant
    L/l/h (mm) : 4 380 / 1 858 / 1 626
    Poids à vide : 1 391 kg
    Capacité du coffre (l.) : 627 / 1 684
    Vitesse maximale : 187 km/h
    0-100 km/h : 11,4 secondes
    Consommations urbain / extra-urbain / mixte (l. / 100 km) : 6,3 / 4,5 / 5,1 (6,1 durant l’essai)
    Emissions de CO2 : 117 g/km

     

  • J’ai testé Renault Twin’Run avec David Coulthard

    J’ai testé Renault Twin’Run avec David Coulthard

    A la suite de la découverte de Twin’Run lors du Grand Prix de Monaco dernier, j’allais me glisser en son antre, le temps de quelques instants, quelques kilomètres. Rendez-vous au circuit du Castellet, lors des World Series by Renault.

    Twin’Run est là. Je retrouve la petite bouille rencontrée il y a quelques mois. Une certaine excitation se montre chez moi, je l’aime bien cette petite. Elle est jolie, j’aime ses formes, sa couleur. En mai dernier, je vous disais « Elle est trapue, une roue à chaque coin, on la sent efficace. Son bleu turquoise apparaît, satiné, brillant et habillé de touches oranges mat. Du plus bel effet. Sa face avant est faite d’une belle grande bouche béante et rouge. On y retrouve deux fois deux feux additionnels de chaque côté du logo Renault bien mis en valeur. L’ambiance est très « rallye » et cela n’est pas sans nous rappeler la R5 Turbo. Héritage quand tu nous tiens. L’arrière est tout aussi beau et toujours inspiré des années de la belle des années 80 et de la Clio V6. Son train arrière est bien en place, large et habillé d’ailes d’un beau galbe aux formes et rondeurs bien assumées. On adore. » Mon avis n’a pas changé sur ce prototype annonçant la future Twingo. J’en suis toujours grand fan. Cette fois, j’en profite pour m’approcher de l’habitacle. Il est épuré mais cossu tout de même, le choix des matériaux n’a pas été négligé. Le tableau de bord est recouvert de velours noir, l’arceau du châssis tubulaire apparait noir mat, les sièges baquet bleus natier révèlent quelques touches blanches et rouges. Devant le pilote, l’instrumentation minimaliste est cerclée de blanc. Sobriété, efficacité, légèreté et sécurité : tout est conforme, Twin’Run est bien une voiture de course.

    Mon hôte du jour arrive dans son habit de lumière. Combinaison Alpinestar bleue, haut ignifugé Alpinestar et bottines Geox, le tout aux couleurs Red Bull Racing. C’est lui, David Coulthard, un des pilotes les plus respectés et appréciés de la F1. Le temps pour lui de se glisser dans TwinRun, boucler un tour de reconnaissances et c’était parti. Je passais numéro 2. Le temps de m’installer, le casque, les harnais. Les salutations habituelles avec David Coulthard, il a l’air assez à l’aise, sûr de son job. Je suis en pleine confiance, j’ai hâte qu’on y aille. Là, le son du V6 de 320cv issu de la Renault Mégane Trophy envahit l’habitacle. Ça hurle, on sent que ça travaille, la boîte séquentielle Sadev claque à chaque rapport passé. Coulthard est décontracté, on dirait qu’il a fait ça toute sa vie. En fait, il a fait ça toute sa vie. TwinRun glisse de courbe en virage, de freinage en réaccélération, l’autobloquant fait son travail. Je vis quelque chose d’extraordinaire. Je suis à la droite d’un des meilleurs pilotes au monde, dans un prototype, un concept car qui présente la future Twingo. Qui plus est, ce concept car est aussi une vraie voiture de course. Un doux rêve. Je profite de chaque instant. Je parlais en mai dernier d’un châssis sûrement baladeur, dû à un empattement court. Cela se confirme, David Coulthard ne cesse de piloter TwinRun avec un constant contre-braquage. A la sortie d’un droite sale, TwinRun balade son petit popotin rebondi vers la gauche, mon pilote d’un jour contrebraque mais la petite bombinette de chez Renault a pris trop d’angle, c’est le tête à queue. On se marre dans l’habitacle ! David (oui je l’appelle David) remet la première, un peu d’angle avec le volant, filé de gaz et c’est parti pour un demi-tour avec le style ! On termine le tour avec style, Twin’Run se dandine, quel plaisir ! J’en veux encore, mais j’ai bien peur que mon rêve Twin’Run s’achève ici…

    Puis on m’invite à retrouver le baquet de la Clio Cup. Là, c’est un autre type de voiture de course. Plus dépouillée, bien moins « concept car » que TwinRun. Si on reconnait bien la Clio de l’extérieur, de l’intérieur, cette Clio Cup est radicalement différente de sa petite sœur des villes. La caisse est à nu, blanche sans fioriture, avec juste ce qu’il faut comme équipement, aucun superflu. Arceau, sièges baquet, volant compétition, tableau de bord allégé et affichage digital, voilà tout. Juste assez.

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    Casqué, harnarché, c’est parti. Chicane de sortie de stand, ligne droite pour chicane… Les virages comment les rapports s’enchaînent rapidement. Là, je comprends tout le plaisir pris par les pilotes de la Clio Cup. Une petite auto, performante, avec les palettes de la boîte séquentielle situées juste derrière le volant… Un vrai jouet pour grands enfants que nous sommes ! Ça pousse juste assez, les 220 chevaux du 4 cylindres turbo sont bien là, bien actif sur le train avant. Le turbo aidant, les rapports sont vite passés. Au volant, une fois dans la bagarre en peloton, cela doit être jouissif. Mon pilote appuie les freinages, les pneumatiques Dunlop travaillent à souhait, Clio Cup joue sur cette piste neuve et sale. On parle, la chose a l’air simple, j’y prends grand plaisir. Un plaisir que j’aimerais décupler, maintenant que la boucle se termine. A refaire donc, j’espère prendre le volant de cette Clio Cup, histoire de voir. Tant qu’à Twin’Run, je laisse David Coulthard exceller à son bord. Chacun son job à vrai dire :-)

    A bientôt,
    Jean-Charles